Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 27 Mars. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 03 juillet 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/xs5j961q1c/
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LE XXE SIÈCLE 6' ÀNNEiï. — b'ërie Nouvelle. — N° 886 Nnm6r"ô 10 Centimes Ç5 an Prontî VENDREDI 27 'AVRIL" ïïïlt RÉDACTION ET ADMINISTRATION 3, Place des Beux-Eci's, 3 PARIS Téléphone : Central 33 04 BUREAUX AU HAVRE: 28"', Hue de la Bourse, 28"' LE HAVRE Téléphone : 64 Belge directe UR Fernand NEURAY — —w ABONNEMENTS francs...J. 2fr.50 par mois ' ^ fr.50 par trimestre Angleterre. 2sh. 6d. par mois » . 7sh,6d. partrlmestr» Autres pays 3 fr. — par mois 1 S fr. — par tpimestr* PUBLICITÉ fttaar I rAâiniiiisîradan lu iqqtbH Les petites annonces sont également reçues à la Seeléto Européenne il# Publicité, 10, rue de la Victoire, Pari* çui en a le monopole pour Paris. Quotidien belge paraissant au ITavretet à. Paris Le châriment des Traîres Prenons garde aux arguments de procureurs! «( En Belgique occupée, nous dit un compatriote récemment arrivé de Bruxelles, on vit dans ce double espoir : chasser les Boches et châtier les traîtres. » Ghas-ser les Boches : les armées alliées s'en chargent. Châtier les traîtres : L'arrêté-loi du 8 avril 1917, signé par le Roi et contresigné par tous les Ministres est garant de la ferme résolution de la souveraineté nationale de ne point laisser une seule félonie impunie. Cet arrêté-loi a, enfin, rassuré les bons citoyens et fait trembler les mauvais. 11 ne faudrait point cependant que l'on s'égarât à ce sujet et que l'on considérât comme entièrement résolue une question fort complexe et qu'un regrettable arrêt de cassation, rendu pendant l'occupation, a encore enchevêtrée. Nous voulons châtier les traîtres ; le gouvernement veut les châtier ; tous les Belges veulent les châtier. C'est entendu ; et si la loi et les tribunaux ne les châtiaient pas, il est à présumer et à redouter que la justice populaire s'en chargerait. Mais sommes-nous bien sûrs que les traîtres n'auront point à formuler à la barre quelque solide argument de droit ? Il vaut mieux que ce procès soit piliaidé dès à présent que de l'être à Bruxelles, au lendemain de la délivrance. Si l'on attendait jusque-là, l'opinion publique, affamée de justice, de vindicte et de réparation, en serait à ce point surprise et scandalisée qu'on pourrait s'attendre à tous les éclats de sa fureur. Qu'oin se rappelle ce qu'on a lu hier ici même d'après le Diario de Barcelone sutr la haine des Belges contre les embochés... * * * Les arguments des traîtres, tout homme de droit les entend déjà d'ici. Il en est deux principaux et nous nous en tiendrons là. Le premier : « La loi pénale ne rétroagit pas. Tous les faits par quoi nous avons méchamment servi la politique et les desseins de l'ennemi, participé à la transformation par l'ennemi d'institutions et d'organisations légales et ébranlé la fidélité du citoyen envers le Roi et l'Etat, — tous ces faits, s'iis sont antérieurs à la publication de l1 arrêté-loi du 8 avril 1917, sont parfaitement innocents. » Nous ignorons ce que le ministère public répondra à l'argument. Qu'on y songe. Mais combien l'on voit par là l'urgente nécessité qu'il y avait à légiférer. Il n'a point dépendu de tous qu'une rigoureuse législation fût instituée de longue date sur cette matière capitale. Lo second argument des traîtres : « Vous dites que nous avons méchamment servi la politique de l'ennemi. Permettez. Nous étions fonctionnaires publics etf en tous cas, su-jets belges et nous n'avons fait qu'obéir aux ordres de l'occupant. Or, l'arrêt de la Cour de cassation, rendu dans le fameux procès des loyers, a disposé que même les tribunaux, même le pouvoir judiciaire, doivent obéâr sans discuter aux ordres de l'autorité militaire allemande, quitte à la niation belge, au pouvoir national compétent, de s'expliquer avec la nation allemande lors des négociations de paix et d'exiger les réparations à quoi elle pourrait avoir droit. » On voit, tîès l'abord, tout ce que l'argument contient de spécieux. .11 y a eu dans le fait des traîtres collaboration, offre spontanée de services, actions parallèles à celle du pou/voir occupait et non point obéissance passive à seg ordres. Celà est évidemment vrai en ce qui concerne l'institution die l'Université pseudo-flamande de Gand, l'organisation et l'activité du prétendu Conseil des Flandres, la création et le fonctionnement de la presse embo-chée ; celà est vrai encore de tout fait par quoi un fonctionnaire ou un citoyen belge aura spontanément prêté la main à la séparation administrative du pays. Cependant, comme il apparaît hautement déplorable aujourd'hui que la thèse nationale exposée si courageusement par le bâtonnier Théodor n'ait prévalu que devant le tribunal de première instance de Bruxelles et la Cour de Liège et ait été rejetée par la Cour de Cassation ! On se souvient qu'il s'agissait de savoir si les commissions arbitrales instituées par von Bissing pour juger les procès en paiement de loyers étaient Légales. « Non, répondit le tribunal de Bruxelles, présidé patr M. Benoidt. La Convention de La Haye ne donne à l'occupant qu'un pouvoir de fait. L'occupant ne peut légiférer que dans le cas d'absolue nécessité. Or, le tribunal es-jf'tme qu'il n'y a pas absolue nécessité à faire juger les procès de loyers par des tribunaux d'exception. Les tribunaux ordinaires sont là. » La Cour de Bruxelles donna tort au tribunal, mais simplement parce qu'elle estima qu'il y avait nécessité à instituer des tribunaux spéciaux. La i Cour de Cassation se refusa, elle, à examiner la question de savoir s'il était nécessaire ou non d'instituer des juridictions exceptionnelles. Elle déclara ex cathedra que l'occupant est le maître et- qu'il West pas de la compétence du juge d'apprécier la valeur de ses décrets. D'après cette thèse, la Belgique pourrait simplement demander à l'Allemagne, le jour de la paix victorieuse, des dommages-intérêts Pour violation de la Convention de La Haye qui ne permettait à l'Allemagne de jégitférer en Belgique qu'en cas d'absolue nécessité ! Le bon billet que voilà ! Par cet arrêt, le pouvoir judiciaire belge abdiquait. Il renonçait â vérifier la légalité des actes du pouvoir occupant. N'y a-t-i'l point eu la erreur manifeste et les magistrats de la Cour suprême ne prendront-ils pas La peine d e la redresser ? F * * Quoi qu'il en ?odt, on voit le parti que Jes traîtres tenteront d'en tirer. Cela s>uf- pour nous mettre en garde. Il ne faut Point que l'on puisse dire demain, lorsque brillera enfin le soleil de la Victoire et de Jàj Justice, que celle-ci, en Belgique enfin «bre n'est uu'une justice de chats fo<ur-Paul Crokaert, I L'HOMMAGE X>'TJIST GRAND ALUÉ (Chez les Belges d'aujourd'hui, il n'y a qu'un sentiment» dit M. Brând V/hitlocSï, en racontant ce qu'il a vu chez nous pendant i'occupaiion allemande flous avons du hier que, fêlé à Sainte-Adresse par les membres du gouvernement belge, M. Brand Wkitlock avait repondu a un toast du ministre des affaires étrangères en exaltant le -patriotisme du peuple belge. Le XX« Siècle est heureux de pouvoir ■aujourd'hui, grâce à l'amabilité du distingue ministre des Etals-Unis à Bruxelles, publier le texte de son allocution. Tous les Belges liront avec ferveur les nages ou ce grand ami de notre pays a si agréablement mêlé t humour a l émotion pour exprimer pleinement les sentiments quil a emportes de notre patrie opprimée. Que M. Brand Wkitlock veuille trouver ici une fois de plus l'hommage de la reconnaissance des Belges. que vous paniez. Monsieur le Ministre, j'ai éprouvé une sensation que j'avais eue sauvant pendant ces années passées en Belgique, où l'on a été si hospitalier pour moi, et je me suis demandé : « Comment vais-je répondre à un accueil aimable, si spontané, si gracieux ? » Nous autres, qui avons vécu en Belgique pendant ces derniers temps, nous n'avons plus de mots pour traduire nos émotions. Nous avons tant vu, tant supporté, tant enduré, tanit pleuré même, qu'il ne nous reste plus de moyens de nous exprimer. Mais quand je vous d'is, Monsieur le Ministre, à vous et à Messieurs vos Collègues, du fond du coeur et tout simplement : « Je vous remercie », je traduis notre vieille exp.ress.ion « I thank you », expression qui, pour un homme de notre race, signifie beaucoup. Pendant de longs mois, depuis que nous nous sommes vus, j'ai appris à- connaître les Beîges et, pour eux et pour vous, laissez-moi vous dire ceci, que vous comprendrez sûrement : « J'ai une boentje pour vous. » A côté de la peine que j'ai éprouvée à quitter votre pays et vos compatriotes qui y sont restés et qui étaient devenus mes bons amis, je me sens très heureux au--jourd'hui d'être de nouveau parmi vous. Je suis heureux d'être de nouveau auprès de Sa Majesté le Roi, qui, depuis ce jour où je l'ai vu pour la dernière fois, en petite tenue, prêt pour le combat, a rempli un rôle si héroïque qu'il est désormais — et qu'il sera à tout jamais — .parmi les héros classiques de tous temps, a.vec Sa Gracieuse Majesté la Reine, qui, comme une fleur au milieu du champ de bataille, orne cette épopée de liberté et réjouit le cœur de tous ceux qui combattent, qui souffrent et qui espèrent. « Au revoir et à bientôt!... » Depuis ce jour où le Roi est parti à la tête de son armée, j'ai été auprès de son peuple, avec lequel j'ai partagé toutes les conséquences que la guerre a eues pour lui et que j'étais triste — oh, combien ! — de quitter. Jamais je n'oublierai ce départ, cette séparation. Dans cette foule, à la gare, où nous étions tous en proie à tant d'émotion, il y avait des larmes, mais il n'y avait qu'un mot : c'était un petit au revoir, et à bientôt. CHEZ LES BELGES D'AUJOURD'HUI du haut en bas — s'il existe, dans un peuple aussi bien uni, un haut et un bas — IL N'Y A QU'UN SENTIMENT, résumé dans les paroles de ce chant qui résonne encore en Belgique tous les jours, dans les maisons, dans les églises et dans les cœurs : pour « le Roi, et la liberté ». Intelligents, dévoués, patients, avant appris depuis des siècles, daiis ieur vie communale, ce que cl6si que la liberté, les Belges marchent, aujourd'hui même, le long de leurs boulevards, avec une seule idée, un seul espoir, la pensée portée vers ce jour où IL reviendra. Lui, le Roi, qui incarne l'idée belge d'aujourd'hui.Un trait amusant Vous, a-t-on déjà raconté l'histoire d'un journal publié à Bruxelles, et qui s'appel-laiit Le Quotidieji ? Quelque chose de très amusant est arrivé l'autre jour... Oh, nous riions de temps en teanps, à Bruxelles : LEUR ESPRIT, COMME LEUR CŒUR, EST INDOMPTABLE. Vous savez que l'hiver a été très rigoureux chez nous... comme si aucune misère n'avait pu no-us être épargnée, et le 21 mars est arrivé, mais pas le printemps... e<t quelqu'un a écrit un tout petit entrefilet qui a échappé à l'esprit du censeur : c'était intitulé « Lui » et c'était conçu à peu près comme suit : C'élaU le 21 mars, la date fatidique du printemps, mais il n'est pas encore arrivé. N'importe ! Il viendra un de ces* jours, par un beau soleil, et 11 fera sa Joyeuse entrée dans sa belle capitale, où tous les cœurs avec tant d'impatience attendent le moment de le saluer. Quekrue esprit — avec quel plaisir — a inséré ceit entrefilet dans le journal... et le censeur n'a pas compris, jusqu'à ce qu'on le lui ait sans doute expliqué car, peu de jours après, le Quotidien a été supprimé.C'est un petit poème, n'est-ce pas, qui résume l'esprit, le moral et l'espoir du peuple belge. Le dévouement américain Vous avez été assez aimable, Monsieur, pour exprimer votre reconnaissance de ce que la Commission for Relief in Belgium a fait. J'aurai le plaisir de communiquer vos paroles à M. Hoover, cet homme extraordinaire que, par un hasard fortuné pour vous et pour nous, nous avons trouvé juste au commencement. Ce n'est pas à moi qu'il appartient die parler de cette œuvre ni de sa portée non seulement dans le domaine matériel mais aussi dans le domaine spirituel, dans les conséquences qu'elle a eues sur la destinée de l'humanité. Vos paroles, monsieur, seront un plaisir, une récompense suffisante pour ces deux cents Messieurs de la Commission, qui sont venus en Belgique par esprit humanitaire, et parmi lesquels il y a des écrivains, des savants, des professeurs j des universités, des médecins, des artis-| tes, etc. EUes feront pjaislr à cette orga nisation qui depuis près de trois ans, à nnv « ses _ cinq mille comités, a fait vpm- ^ en fa- . . <*es Belges éprouves. Elles feront plai- Ceu^ qui aPPorté une aide quelconque, soit grande soit petite... et il me semble qu en maintes circonstances, la mite est la plus grande, comme dans le cas de ces pécheurs de Monterey, en Ca-rîîwvi! <rui'.rautre Jour, ont apporté leur en rii«nfe JOU™ée au c°mité de là-bas, en disant : « Nous voulons donner ceci aux Belges ; c'est tout ce que nous avons" J ai dit en commençant que j'étais triste Àe quitter Bruxelles. J'aurais préféré v «Xft^uer a^ant que possible cette œuvre, et pour continuai' à partager ces expériences, ces difficultés que nous avons partagées depuis le début. Mais le sort en a décidé autrement, et le sort cette fois-ci se résout en un des plus grands événements de l'Histoire de l'Humanitéet ^VaÇr tout a fat heureuse et fortunée. Pendant ces derniers jours, il v eut f *n% cérémonie solennelle à la Cathedrale de Saint-Paul, où une sa grande partie de 1 histoire de notre race est symbolisée. Il y eut aussi à Paris des iérémo- LifpwS h dt 7ille et à la tombe de La Fayette, dont le nom est gravé dans le cœu-r de tout Américain ; ces cérémonies solennelles célèbrent l'entrée dans la rîriSoirS 06 <ÏU? i'ai l'honneur de re- présentei , et hier a Washington, M Bal i,?"' ministre des Affaire? étrangères DarifnîTvfn SfSt réfërea cet-te œuvre en parlant d'une époque qu'il a appelé « les jouis mémorables d'une neutralité béné- SîvU't 1 dit que ces jours sont maintenant passés et que la première page de tournée Hl'stoire de l'Humanité a été Pour la liberté 1 Notre Président a dit, dans son mes- nous combattons pour un idéal — le vieil idéal de la li- qlîJ a. étf. Ç°n5u et qu'il est consacré par les traditions anglo-saxones et françaises, idéal qui est devenu commun uSi!es PeiUPles réunis aujourd'hui pour m,fbda n6 i ldée f la force autocratique qui, dans le monde moderne, est un anachronisme. Comme on est heureux d'être ici, de serrer la main à tant de collègues nwmmi-repr^'nUllt4 si ^gnement les Fdéal ? dévouent aujourd'hui à eet Nous, qui sommes nés et avons erandi hfîfé vieille idfe de liSg- £ grandes et pe-iit.es, pi„lb liberté de l'individu, liberté de Conscience, droit de penser, de parler de s exprimer, d'aspirer et de respirer comme on veut, en respectant chez les autres les mêmes droits, nous ne voulons pas nous ne pouvons pas abandonner cette idée, hénutage précieux de nombreuses générations, pour nous soumettre aux fantaisies d'un sergent brutal en bottes et en casque a pointe. C'est pour conserver et pour confirmer cet idéal que nous sommes tous en guerre aujourd'hui. Nous, Américains, nous demandons — oh, rien — comme dit notre Président, pas de territoire, pas dUndem-ni;.;."en du tout sauf la certitude que cet idéal s élevera glorieux et que les droits qui en résultent seront respectés, afin que nous ayons un monde, comme dit le Pré-shIent, où chacun pourra vivre. C'EST POUR LE MEME DROIT QUE LES BELGES ONT RESISTE OPINIATREMENT A LIEGE, A DIXMUDE ET SUR L'YSER. EN CE FAISANT, ILS ONT GAGNE L'APPUI MORAL DE L'AMERIQUE ET DE TOUT HOMME QUI COMPREND ET QUI AIME LA LIBERTE PARCE QUE NOUS SAVIONS QUE QUEL QUE FUT L'ENDROIT DANS LE MONDE OU L'ON FRAPPERAIT LA LIBERTE, CE COUP ATTEINDRAIT EA LIBERTE DE TOUT PAYS ET DE TOUT HOMME. Comme 1 a dit M. Balfouir, c'est une nouvelle page de l'Histoire de l'humanité que l'on a tournée, et après les sacrifices après les souffrances, après les dures épreuves de cette maudite guerre qui nous a été Imposéo, nous vivrons dans un monde nouveau, un, monde meilleur, purifié où l'on respirera. C'est le printemps aujourd'hui, et nous retournerons un de ces jours avec Lui dams sa bonne capitale. ' • —WWW- LE GENERAL TOMBEUR rinconlre le général Smuts à Londres Londres, 26 avril. Ls général Tombeur, commandant en chef des troupes belges dans l'est africain allemand, est arrivé à Londres ; il a eu un entretien avec 1© général Smuts. Cette entrevue des d«ux généraux vainqueurs dans l'Afrique Orientale Allemande a été très cordiale. Le général Tombeur se rend au Havre, " 1 11 ' 1 ■ — L'Espagne et les Pirates Le Cabinet de Berlin offre... de causer La crise ouverte en Espagne par la démission du comte Romanones vient d'être marquée par un incident nouveau. Nous avons reproduit la version allemande de la note adressée au gouvernement de Berlin par le cabinet démissionnaire au suijet du blocus sous-marin. Fait intéressant, cette publication a eu lieui au moment où le cabinet Garcia. Prieto manifestait l'intention de tenir secret un document dont il n'esit pas responsable et dont il n'ap-prouive peut-être pas complètement les termes. Le gouvernement allemand, lui, semble s'être appliqué à compliquer l'incident et à obliger le nouveau cabinet à pren'dre publiquement attitude. Par erreur, assure-t-on, il avait prêté au gouvernement espagnol une phrase exprimant l'espoir qiue l'Allemagne consentirait à entrer en négociations. Aujourd'hui, il fait savoir que cet espoir est, en réalité, le sien et « qu'il entrera volontiers en conversation au sujet des mesures qui pourraient être prises dans la limite des nécessités militaires pour atténuer les dif-lficutés qui se sont élevées en Espagne. » M. Garcia Prieto s'einpressera-t'il de répondre à cette invitation à causer ? Cela lui permettrait au moins de gagner du temps. Il est douteux qu'il y gagne autre chose,. car les suggestions de Berlin ressemblent singulièrement à celles que la Wilihelmstnasse adressait jadis aiu prési-d.ent Wilson, qui depuis... Les Espagnols n'en sont pas là, (mais il se manifeste chez euK un, mouivement d'opinion qu'il faut observer avec attention. Le Libéral publie un manifeste de M. Melqoiiades Alvârez, chef du parti réformiste, et d'une centaine de sénateurs, députés et conseillers municipaux de ce parti, demandant là rupture des relations avec l'Allemagne aui nom de la dignité et des intérêts de la nation. Le manifeste expose les graves conséquences qu'entraînerait le mantien d'une neutralité sans honneur. Il fait l'éloge du message de démission de M. de Romano-nès, qui rachète les timidités du passé, en posant la question internationale sur le véritable terrain. On annonce aussi que la ligue antigermanophile se prononcera dans le même sens dans un meeting convoqiué pour dimanche prochain. Ces sentiments ne sont évidemment pas partagés par la majorité) de l'opinion espagnole qui,, elle, pour line fouie de raisons d'ordre intérieur ou extérieur, ne veut pas entendre parler de la guerre. Cependant, les événements sont plus forts que les sentiments et il n'est pas déraisonnable d'imaginer que le développement de la crise actuelle puisse un jour mettre le peuple espagnol en demeure de décider dé son existence ou de son honneur. L'Allemagne semble douter de sa réponse. Ne faisons pas aux Espagnols l'injure de l'imiter — Stylo. —'vwwv Les « Mts Se guerre » le l'Allemagne Le chancelier refuse de s'engager officiellement à la modération « Quels sont nos buts de guerre » ? C'est la question que tous les partis posent au gouvernement allemand. Au Reichstiag, dians un débat qui, à oer-tain moment, a été assez vif, c'est le comte Westarp, au nom des -conservateur ; Lede-bour, au nom de la minorité socialiste ; Scheidemann, au nom des socialistes gouvernementaux, qui ont demandé au chancelier de préciser les conditions de la paix allemande. « Est-il bien vrai, ont dit les socialistes, que vous ne demanderez ni annexions, ni indemnités ? » M. de Bethmann-Hollweg n'a pas répondu. ii C'est qu'il accepte notre paix blanche ! i) dit le h Vorwiaerts ». Bon apôtre ! Le chancelier vient de faire connaître aux Allemands, par l'intermédiaire de ses journaux officieux, sa répanse à ce sujet : « Les partis de droite et de gauche pressent également le gouvernement de faire connaître 1s buts de guerre, dit la « Nord-teusohe Allgemeine Zeitung ». Or, le gouvernement a communiqué déjà ce 'qui pouvait être dit ; il ne peut pas actuellenîent faire d'autres déclarations. » _ Ce refus à toutes les invitations des partis d'opposition réjouit fort les pangerma-nistes.On télégraphie à ce propos l'Amsterdam à la Daily Chronicle : Toutes les forces réactionnaires allemandes qui exigent une paix avec indemnités et annexions sont ralliées et exercent une telle pression sur le gouvernement que le chancelier de Bethmann-Hollweg a jeté par-dessus bord Scheidemann, qui jusqu'ici avait soutenu le gouvernement. Les junkers triomphent de la politique socialiste condamnée par les cercles officiels. Il est à remarquer que le débat du Reichstag a eu lieu après que le chancelier et le ministre des Affaires étrangères eurent rencontré, au quartier général le Kaiser et conféré avec lui. Il faut croire que les nouvelles i-eçues de Russie n'ont pas encouragé le chancelier à aider Scheidemann dans ses entreprises de paix séparée... .— — Us Communiqués lies Alliés RUSSIE. — Actions de détail. Duels d'artillerie en Roumanie. ITALIE. — Activité aérienne très grande au Trentin. Petites attaques autrichiennes aux Alpes Juliennes. Duel d'artillerie à la côté 208. Un dirigeable italien a bombardé les environs de Nabresina. MACEDOINE. — Lutte d'artillerie dans la région de l?. QerÀa. Un tragique Récit DD COMBAT NAVAL DE DOUVRES Un combat à V abordage en pleine nuit L'EXPLORATEUR ARCTIQUE EVANS ÉTAIT PARMI LES HfîHOS ANGLAIS Plusieurs officiers et marins qui ont prit part au combat naval devant Douvres, alors que six contre-torpilleurs allemands cherchaient à exécuter un raid contre ce port, viennent d'en faire le récit. Les deux navires patrouilleurs, le « Broke » et le « Swift », eurent à lutter contre une force trois fois supérieure, mais parvinrent, malgré leur infériorité, à couler deux navires ennemis. Ce récit est des plus poignants. Voici un des principaux épisodes de cette courte bataille navale : Le temps était calme, mais la nuit noire, et lorsque l'ennemi fut aperçu, il n'était qu'à 000 yards d-e distance.Les Allemands ouvrirent le feu. Le « Swift » riposta immédiatement et tenta d'éperonner son adversaire. Il le manqua, mais traversa la ligne sans éprouver aucune avarie. Alors, faisant volte-face comme un laucon qui s'élance sur sa proie, il torpilla un autre bâtiment allemand, puis s'élança derechel sur son premier adversaire qui derechef esquiva la rencontre et, sans tirer un autre coup de canon, s'éloigna à toute : vapeur, à travers les ténèbres, le « Swift » suivant dans son sillage. Le contre-torpilleur « Brokequand il aperçut l'ennemi, naviguait en arrière du « Swift ». Au moment ou ce dernier changea de direction pour éperormer le premier contre-torpilleur allemand, le « Brok-e » lança, une torpille qui toucha un second bâtiment de ligne allemand, puis il fit feu de toutes ses pièces.Les six oontre-torpilleurs allemands, qui chauffaient furieusement pour obtenir le maximum de vitesse, laissaient échapper par toutes les cheminées une lueur rougeâtre qui éclairait leur superstructure et qui permettait au capitaine du « Broke » de préciser la tactique à suivre. Faisant volte-face à bâbord, le « Broke » éperonna un troisième bâtiment qui allait à toute vitesse, et l'atteignit en plein à la hauteur de la cheminée d'arrière. Ainsi accrochés l'un à l'autre, les deux navires se livrèrent un combat corps à corps acharné : le « Broke » faisant feu ôe toutes ses pièces, canons, fusils, revolvers, pistolets, balaya à bout portant les ponts de l'er.nemi. Cependant, les deux contre-torpilleurs qui I restaient de la ligne allemande criblaient 1q « Broke » d'un leu dévastateur.Sur 18 servants, ie-> canons de l'avant n'en avaient plus que six ; mais l'aspirant Giles, bien que blessé à 1 œil, maintint t ouïr'les canons en action, ai' dawt lui-même les servants à charger. Pendant qu'il était ainsi occupé, un certain nombre d'Allemands forcenés, abandonnant leur contre-torpilleur éperonné, passèrent sur le gaillard d'avant où commandait l'aspirant Giles ; tombant au milieu des éclairs aveuglants des canons, ils se rejetèrent en arrière en hurlant L'aspirant, à c'emi aveuglé par le sang, au milieu de ses servants morts ou blessés tint tète, revolver automatique au f.oing, à cett2 foule hurlante. 11 était seul conre tous. Un Allemand s'accrocha â lui et tenta de lui enlever son revolver, mais un marin anglais, survenant, dépêcha l'agresseur d'un coup de baïonnette. A l'exception de deux qui feignirent d'être morts, et l'urents faits plus tard prisonniers tous les Allemands furent jetes par-dessus bord. Des six contre-torpilleurs allemands, trois seulement restaient en ligne. Deux minutes après l'éperonnage, le «Br >ke> réussit a se dégager du contre-torpilleur allemand en train de couler et tenta d'éperonnei la dernière unité de la flotte ennemie. Il n'y réussit pas ; mais, faisant Volte-face, il par* vint à torpiller un contre-torpilleur voisin. Pendant que le « Broke » était ainsi engagé avec les deux coîltre-torpilleurs en fuite, un obus éclata dans la chambre de ses chaudières, disloquant la machinerie principale. Dans 1 intervalle, l'ennemi avait disparu à travers les ténèbres. Du récit officiel de l'action navale du Pas-de-Calais dans la nuit du 20 au 21 avril, il ressort qu'un dès héros de cet en< gagement fut le commandant Evans, le célèbre explorateur arctique qui apporta la relation de la perte de l'expédition Scotf dont le monde ignorait le sort. Le corn-mandant Evans était à la tête du coijtre-torpilleur « Broke » qui enfonça et coula un des contre-torpilleurs allemands et « r coula deux autres. ECHOS Vu Conseil de Cabinet a été tenu jeudi matin à Sainte-Adresse sous la présidence de M. de Broqueville. tMWI Au Ministère de la Guerre M. Dufranc-Friart, sénateur, vient d'accepter la mission de commissaire général du ministre de la guerre pour le service de sianté en remplacement du regretté M. Bôval. Il a été reçu, jeudi à Sainte-Adresse par le ministre de la guerre. - 71 l'Hôpital belge du Havre Une matinée artistique aura lieu dimanche prochain à deux heures à l'hôpital militaire de la rue Àncelot. La fanfare des Invalides et la section dramatique y apporteront leur concours. ÎIA/WV* Vit grand journaliste Un de nos confrères londoniens, M. J. M. Le Sage directeur aui « Daily Tele-graph », vient de fêter son quatre-ving-tième anniversaire. Les journaux anglais lui paient un légitime tribut d'hommages; nous sommes heureux de nous y associer et de remercier, en même temps le « Daily Telegraiph » de l'active sympathie qu'il n'a cessé de témoigner à la Belgique. En retraçant la longue carriëîé de M. Le Sage, nos contre/'es content cette Piquante anecdote : M. Le Sage fut le premier à annoncer à Londres l'entrée des Allemands, à Paris, en 1871. U avait cependant, parmi sus compétiteurs, le redoutable ltussel, du « Times ». Le seul train dont l'on pût se servir quittait Paris à midi, pour arriver à Galais vers minuit. Le Sage, qui disposait de la modeste somme de 78 livres n'hésita pas : il fit demander à M. Alph. de Rotsichild, alors directeur de la Compagnie du Nord, de mettre à sa disposition un train spécial. Russel l'avait devancé ; il avait retenu un train pour Calais, frété un bateau pour Douvres. Le Sage ne se tient pas pour battu. U obtient, du baron de Rotschild, un train spécial qui quitte Paris pour Lille, une heure après le départ de Russel pour Calais. De Lille, Le Sage télégraphie à son journal ; et le (ODaily Telegraiph u paraît à minuit, avec la grosse nouvelle et des détails ignorés du u Times » et des autres journaux, sortis de presse quatre ou cinq heures plus tard. WVWI Vi) beau geste Une preuve de plus des sentiments antiallemands du Luxembourg : Un généreux anonyme du Grand Duché vient de mettre à la disposition du « Bulletin des Luxembourgeois de l'Armée belge », dont nous avons annoncé la publication, une somme de 500 francs par mois, destinée à permettre aux militaires grand-ducaux sans ressources qui se battent sur l'Yser de pouvoir plus facilement aller en congé. mm Les Congés Le Rouget. Grande Pâtisserie et Restaurant 95-97-99 Oxford Street, Londres entre Oxford Cire, et Tottenham Ct. Road.) Pendant votre congé à Londres ne manquez pas de visiteir ces installations artistiques e<t mocteames. Par leur confort et leur situation agréables, elles apporteront aux permissionnaires la distraction recherchée. Direction belge. Service flamand, français, anglais, italien. Franjcois et Jules Fratauir, Propriétaires, la farte Bataille Vives actions d'artillerie à Westende, à Ypres et sur tout le front de bataille -- Les succès de l'aviation française COMMUNIQUES BRITANNIQUES 11 h. 20. L'ennemi a tenté, de nouveau, au début de la nuit dernière, d'attaquer nos nouvelles positions, dans le voisinage de Ga-vrelle.Pris sous notre barrage d'artillerie, il a ete entièrement rejeté. Aucun événement important à signaler sur le reste du front. 21 heures 45. Un raid ennemi qui, ce matin, de bonne heure, tenta d'enlever un de nos postes éta-bli dans un des entonnoirs au sud-est d'Ypres, a été repoussé avec pertes. CONSIDERABLE ACTIVITE RECIPROQUE D'ARTILLERIE PENDANT LA JOURNEE SUR UN GRAND NOMBRE DE POINTS ENTRÉ SAINT-QUENTIN ET ARRAS AINSI QUE DANS LA REQION D'YPRES. Nos avions ont fait, hier, de très bon tra-va]l malgré un temps moins favorable. Dans les combats aériens, deux appareils allemands ont ét éabattus, dont l'un esl tombé dans nos lignes. Un troisième a étî contraint d'atterrir désemparé. Trois d(, nos appareils ne sont pas rentrés. y COMMUNIQUES FRANÇAIS 14 heures. Lutte d'artillerie intermittente dans let divers secteurs. sance allemande qui tentait d'aborder no« tranchées près de Moy a été aisément repoussée.Au nord de l'Aisne, l'ennemi a renouvelé en vain ses efforts pour nous chasser du plateau du chemin des Dames. Hier soir, après un violent bombardement, il a lancé par deux fois, sans aucun succès, sur un front d'environ deux kilomètres, à l'ouest de Cerny, de puissantes attaques qui sont venues se briser sur nos lignes avec de très lourdes pertes. Une autre tentative dans la région de la ferme Hurlebise a eu le même insuccès. Dans la région de Juvincourt notre artif-lerie a pris sous son feu des travailleurs ennemis et les a disperses. En Champagne, dans la région de la Pompelle ainsi que sur le front ferme de Navarin-Tahure, l'ennemi a tenté plusieurt coups de main qui n'ont eu d'autre résul' tat que de nous procurer des prisonniers 23 heures. En Belgique, grande activité des deui artilleries dans le secteur de Westende. Au sud de l'Ailette, nous avons pris soua nos feux et dispersé un rassemblement ennemi près de Vaux-Maillon. Entre l'Aisne et le Chemin tfes Dames, les Allemands, après leurs sanglants échecs d'hier, n'ont pas renouvelé leura tentatives. La lutte d'artillerie a été violente dans les secteurs de Cerny et d'Hur-tebise et n'a été suivie d'aucune action d'infanterie. Sur la rive gauche de la Meuse, une forte reconnaisance ennemie qui tentait d'aborder nos lignes au bois d'Avocourt jç été repousse par nos urenadiers.

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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