N° 722 bis 13 Juin 1918 Informations Belges Le Fonds du roi Albert. — L'effort accompli pour les reconstructions en Belgique.— A la date du lor mai 1916, 43,000 maisons environ avaient été incendiées ou détruites en Belgique. Depuis lors, ce chiffre a considérablement augmenté. Les régions les plus fertiles et les plus riches des Flandres ont subi notamment la complète dévastation. La reprise do toute activité agricole et industrielle est essentiellement subordonnée à la solution préalable do la question do l'habitat. Il faut que ceux qui rentreront en Belgique, pleins de courage et brûlant du désir de commencer sur l'heure la grande œuvre de restauration ne se trouvent pas, après cette longue et anxieuse attente, errants sur leur propre sol. Ce serait Un nouveau désastre, plein de conséquence pour l'avenir moral et économique de la Belgique qui veut renaître. A tout prix, il faut qu'un premier noyau de travailleurs puisse réoccuper le territoire reconquis et que l'œuvre de reconstitution s'accomplisse pour ainsi dire sur les pas de l'envahisseur en retraite. Le Fonds du Roi Albert, institué par l'arrêté-loi du 23 septembre 1916 et placé sous les auspices du nom de celui qui promit au jour de l'invasion que la Belgique ne périrait pas, a été créé dans le but de pourvoir à mesure que les circonstances le permettront aux nécessités les plus immédiates de l'habitation. Administré par un Conseil nommé par le Roi, présidé par lo Ministre de l'intérieur et fonctionnant sous le contrôle du Gouvernement, il est doué d'un patrimoine propre et d'une autonomie financière et administrative. Les finances de l'Etat épuisées par les nécessités militaires, ne pourront fournir au Fonds les crédits nécessaires à l'accomplissement d'une tâche que l'aggravation des désastres rend chaque jour plus onéreuse. C'est à la générosité de tous ceux qui, émus par la destinée tragique de la Belgique, auront à cœur de contribuer à son relèvement, que le Fonds doit faire appel. Sa mission comporte un double programme. 11 s'agit, d'une part, d'assurer aux sinistrés dès la rentrée au pays les matériaux nécessaires aux premières réparations d'urgence ; dans ce but, il faut constituer des stocks de matériaux. D'autre part, il y a lieu de préparer dès maintenant un lot important d'habitations provisoires qui seront mises en Belgique à la disposition des premiers travailleurs rapatriés. A l'heure actuelle, le Fonds du Roi Albert dispose d'environ 700 habitations provisoires. Ces habitations se trouvent presque toutes en Hollande et servent provisoirement d'abri aux réfugiés belges. Les constructions devront être munies d'un mobilier rudimentaire. Dans ce but le Fonds a passé commande aux établissements d'Internés belges de Suisse et de Hollande, d'un certain nombre d'objets mobiliers. Doté d'un subside spécial par la Croix-Rouge Américaine, le Fonds du Roi Albert construit près du Havre un village démontable pouvant abriter une centaine de familles. L'œuvre accomplie jusqu'ici ne représente, on le conçoit, qu'une infime part de la tâche à remplir. Il a fallu s'y limiter, faute do ressources : que représentent ces chiiffres à côté des quelques 60,000 loyers actuellement détruits ! Le Fonds espère, il est vrai, pouvoir disposer un jour des baraquements érigés en Belgique et en Franco par les services militaires belges et allies. 11 escompte également la cession de baraquements édifiés par divers Comités en Hollande que la cessation des hostilités rendra disponibles. Mais la date do ces cessions est forcément indéterminée et de longs délais s'écouleront sans doute avant que la désaffectation de ces constructions en permette le transfert au Fonds du Roi Albert. En outre ces baraquements devront subir des transformations importantes en vue de leur appropriation à des logements pour des familles et les ressources en matériaux provenant de leur démolition seront fort limitées. La constitution d'une réserve beaucoup plus importante d'habitations provisoires, de mobilier et de matériaux s'impose donc de toute nécessité. Lo Fonds (ait un pressant appel à la générosité publique afin d'être mis à même do réaliser la mission qui lui a été confiée dans l'œuvre du relèvement national. FONDS DU ROI ALBERT -A-d-ministration. A. — Conseil d'Administration : Président : M. le Ministre de l'Intérieur. Vice-Président : M. Cooreman. président du Conseil des Ministres, ministre des Affaires économiques, directeur de la Société Générale de Belgique. Membres : M. Ernest Bicknell, directeur au département de la Croix-Rouge américaine pour la Belgique ; M. Charles Dejongii, ancien bâtonnier de l'Ordre des Avocats à la Cour d'appel de Bruxelles, chef de cabinet du Ministre de l'Intendance ; M. le baron Gilles de Pélichy, membre de la Chambre des Représentants ; M. le baron C. Goffinet, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le Roi des Belges, vice-président de la Croix-Bouge de Belgique ; M. Lambiotte, sénateur ; M. le lieutenant-général Mols ; M. le baron van Eetvklde, ministre d'Etat. Administrateur délégué : le lieutenant-général Mols. Délégué au Contrôle financier : M. le baron C. Goffinet. Secrétaire : M. Marcel de Vigneron. B. — Organes d'exécution : Directeur général : M. Zanen, ingénieur en chef, directeur des Ponts et Chaussées. Secrétaire : M. Raymond Moenaert, architecte s.c.a.b. urbaniste. Trésorier : M. Victor van Landegiiem. Siège administratif : 1, rue Jules-Lefebvre, Paris (ix').

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