Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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03 February 1918
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s.n. 1918, 03 February. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/028pc2vr4c/
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REVUE Iilss î<5îîfïK3!SS d9 t» SWaaK*». LE gRUXELLCMS D* 27 — Une pièce belge représente à Paris. - La l Comédie Française Tient de donner « l.e« Nouveaux Pau-! yres», une pièce d'aclualjié de Jean-François F.nson, un des pères de Mlle Beuleinans. — L'Académie des Beaux-Atls à Paris a élu en qualité K de ^-inrc-correspondant (section peinture) un Beig I baron Kervyn de Lettenhove. _ La vaille de la bibliothèque Jules Claratie. — La v. [ de la bibliothèque de Jule» Claretie a constitué un véritab [ événement pour le monde des bibliophiles. Pas un « bou- f qu;n » qui ait été vendn moins de 20 fr., et les premières [ éditions d'Anatole France sont allées jusqu'à 100 à 200 1rs. i Une petite brochure « La légende de Sainle-Radégonde, | reine de France », du même écrivain, a trouvé acquéreur I à 5,520 francs. On a payé 2,850 Ir. p«ur les œuvres de I Molière, édition parisienne de 1734 (illustrée par Bou- [ cher), une série de « Costumes de la Comédie française ( 50 dcssiôs de Brion, dont Madeleine Brohan avait fait I ca.ieau à Jules Claretie en 1887, a rapporté 1,010 francs. Un amateur a payé 1,980 francs pour un manuscrit datant I du XVII'- siècle et intitulé : « Etal abrégé de la Marine du £ Roy »; inunie d'une admirable reliure de Derome avec les i armoires de Louis de Franee. «LesOdes funambulesques», ■ de Théodore de Banville, dans lequel l'auteur a écrit de sa | main quelques vers dédié* à Claretie, ont été vendues I 710 francs. Le « Roman de Tristan et Yseull • de Bédier, I illustré de 21 aquarelles de Malassie, a été adjugé au prix i de 900 fr. Enfin, la première édition des « Corbeaux », ■ d'Henry Becque, a rapporté 400 francs. Actualités économiques ïdoesperantovolapaketoœtfcra « Viktor povas dicar a Viktorina : nie esas viro e vu esas m virino ». Vous comprenez? Nenni ! Moi non plus. Pour-I tant, paraît-il, cela ne doit pas être bien difficile : c'est du v petit-nègre international, et du meilleur, puisque c est du . * Volapuk scientifique, c'est-à-dire de l'Ido ou Espéranto S « mis au point ». Voilà du moins ce que dit la préface d une m petite grammaire Ido que je me suis procurée cette se-K maine, question de m'instruire. «Viktor povas....» Je crus teut d'abord que j'allais % pouvoir me (Jélecter à la lecture d'un de ces savoureux Ir chefs-d'œuvre de l'immortel Jef Casteleyn, traduit et transit crit en ortograf fonetik par un de ses admirateurs posthu- ■ mes du quartier de la rue Haute, à Bruxelles. Je m'étais K bêtement trompé : il s'agissait bel et bien de la langue in-K ternationale de l'avenir. Figurez-vous ma joie lorsque je B découvris quelques lignes plus loin qu'en bon français ë « Viktor povas, etc. » signifie « Victor peut dire à Victo-k rine : je suis homme et vous êtes femme ». Quelle char-g mante façon d'exprimer de profondes pensées 1 Récemment encore, il est passé par la presse des nou- ■ velles assez contradictoires au sujet de l'avenir plus ou ■ moins problématique d'un iargon international. Des efforts ■ seraient tentés un peu à gauche et à droite pour profiter de ■ la guerre en vue de doter l'humanité d'un langage universel ■ que parleraient aussi bien les Ksquimaux de la Nouvelle ■ Zemble que les indigènes de la Terre de £eu. Mais quelle B serait cette panacée? C'est ici que l'accord brille par son ■ absence. D'aucuns recommandent le latin ou le français, ■ d'autres proposent l'anglais, d'autres encore préconisent m l'allemand ou l'espagnol, tout cela d'après leur amour- ■ propre national. Certains esprits imbus du modernisme le m plus intransigeant, désirent aller plus loin encore. «A quoi 'w bon, disent-ils, prendre une langue morte ou simplement FI vivante. Il nous faut du neuf ». Joignant l'acte à la parole, 4 ces messieurs se réunissent en congrès, fabriquent une 3$ langue en deux temps et trois mouvements, sirotent un K petit verre de fine et se séparent en chantant sur l'air des H lampions : « C'est l'fisperanto qu'il nous faut, ohl oh! oh!» La petite grammaire Ido (Espéranto mis au point), avec ■ sa gentille couverture Japis-lazuli, me fascinait. J'eus des K doutes. Ne me permettrait-elle pas vraiment d'entrer en ■ relations avec mes frères noirs, jaunes ou rouges des B antipodes, et cela d'une façon infiniment plus agréable, ■ plus sûre et moins dangereuse que par aéroplane, B dirigeable ou sous-marin ? Au premier moment, je pris B une résolution héroïque : je passerais stoïquement quel- ■ ques nuits blanches, penché sur le tableau des décli-B naisons et la liste des verbes irréguliers. J'aurais ensuite H l'insigne bonheur de posséder un instrument merveilleux ■ grâce auquel je comprendrais le doux gazouillement d'une 1 mignonne mousmée de Tokio avec le même sans-gêne que B le langage un peu plus rude de ma femme à journée, qui ■ habite quelque part à la porte du Sas. Une seule chose me ■ chiffonnait: mon baraguinage international, une fois ac-B quis, resterait-il pratique et, surtout, serait-il viable ? F Etant gosse, j'ai appris à l'école que les langues que M nous parlons dérivent toutes d'un très petit nombre d'idio-[B mes fondamentaux, et que ces langues ne cessent pas un ||g instant d'évoluer et de se transformer. Point n'est besoin, jjffitpour démontrer ce phénomène, de pousser ses recherches «jusque dans les bas-fonds de la périede de ld pierre impo-!jj»lie. Prenons le latin, langue que nous appelons morte. Le 8B latin, ne vous en déplaise, vit toujours, seulement il vit ^Ksous d'autres formes qu'à l'époque de Néron. Le français n'est en somme que le latin tel qu'il se parle à Paris; l'ita-' > ;lien n'est en somme que le latin tel qu'il se parle à Flo-gjgffrence. Mon petit Ido de famille n'aurait-il pas le même sort î^que son illustre prédécesseur? Cela me paraît infiniment probable. En admettant qu'une langue internationale soit |||un jour admise par tout le monde, je crains fort qu'après S» quelques générations elle ne se s»it tellement transformée îl&qu'on la parlerait bientôt aux quatre coins du globe terres-3j|'tr8 en une infinité de dialectes plus ou moins dissembla-Hbles. Vous croyez que non, peut-être? Mais, mon cher lec-jStteur, un anglais écrit textuellement comme nous « lieute-ragnant », seulement, il prononce quelque chose dans le ^3 genre de « levtenan ». C'est pourquoi je suis fermement Jgjgconvaincu qu'aucune des deux cents langues artificielles agforgées jusqu'à présent ne répond aux conditions requises !|8d'une langue internationale,et qu'aucune de celles qui nous ^Sseront proposées à l'avenir ne pourra jamais satisfaire à ||l|ces conditions. • Dimanche 3 février 1918 10 centime? le numéro 62° asnée — Nss 29-35 Journal de Gand ÉCHO DES FLANDRES Rédaction et Administration : 3, RUE DE FLANDRE, 3, GAND A bonnomeats : DN.Ï AH0 ¥JH<5T OI»Q PAR TSIMESTEK — Encore, si toutes ces machines-là étaient tant soit peu logiques. Mais on nous fait avaler des termes qui «xige-raient à vrai dire qu'on ait la langue tournée comme un Batêté ou un Papou. Je n'ai pas la prétention d'être philologue ou inventeur de systèmes linguistiques. Mais du moment qu'il ne s'agit que de brassrr un jargon plus ou moins incompréhensible de tout le monde, la chose ne me paraît pas être tellement difficile. « Ich bin, you are, on iest, wij ziju, vous êtes, siamo ». Que dites-vous de ce petit système de conjugaison? Si je commençai* ma grammaire — au fait, comment l'appeler ? — enfin, ma grammaire « salade-langage», par la phrase classique de tout manuel: « La grammar è l'arte of sprichablar y scribia correctement », ne croyez-vous pas que le plus simple d'esprit me comprendrait? Pour prouver que ma petite invention prête très bien à la poésie, et sonne agréablement à l'oreille, je transcris quelques vers classiques. Exemple : le songe d'Athalie : It was pendant l'horror d'una nocha negra, Ma madré Jézabel to my eyes se montra. et cœtera. C'est harmonieux et euphonique, vous ne le contesterez pas, je suppose. Après la litttérature, la science. Il est incontestable qu'un grand nombre de mots scientifiques sont parfaitement obscurs,et ne disent rien du tout à l'esprit d'un profane. Ainsi, qu'est ce que le giroscope ? Le giroscope est un objet que les enfants considèrent comme un jouet amusant, et que les grandes personnes reconnaissent être un instrument de précision au moyen duquel on démontre les lois de la gravitation universelle. C'est tout. Mais le mot «giroscope», en lui même, n'en dit rien. Avec mon invention, clarté éblouissante. Je dis tout simplement . Giroscopt-Toupie or not toupie. De cette façon, je pourrais continuer jusqu'à l'infini. Mais à quoi bon ? Je ne crois quand même pas à l'avenir d'une langue internationale. Alors, il vaut mieux de ne plus s'en occuper. A mon humble avis, tout ce qui reste à faire, c'est de laisser les idiomes existants se dépêtrer eux-mêmes. Dans ce domaine d'ailleurs, le peuple est l'artisan le plus sûr et le plus pratique. C'est lui qui s'empare des éléments nouveaux ou étrangers, de sa langue, et qui les triture à sa façon. S'il lui manque des expressions propres pour certaines idées ou choses qu'il est allé chercher ailleurs, il adopte tout simplement des qualifications étrangères et les introduit dans sa façon de s'exprimer, d'une manière durable. Ainsi personne ne contestera que ce qui suit sst parfaitement compréhensible par quelqu'un qui connaît le français de nos jours : « Attirés par la perspective d'une bonne partie de footing, les gentlemen s'étaient levés de bonne heure. C'étaient tous des sportsmen accomplis, les muscles formés par d'interminables parties de football, de ski, de luge, prêts à se lancer éperdûment dans le terrible struggle for life. L'aîné d'entre eux se leva : « Tiens, Messieurs, dit-il, en ouvrant le bow-window. Le lunch est servi ». Un three-cheers retentit, et lestement la joyeuse bande dévala vers le terrain ». Cela preuve que petit à petit, les langues européennes se font chacune un vocabulaire do mots étrangers qui deviennent, de cette façon, un patrimoine en quelque sorte international. Voilà l'avenir. Je n'ose aller plus loin et rêver, par exemple, de modernisations encore plus profondes. Figurons-nous, par exemple, un instant, qu'on puisse en arriver à un langage correspondant au style télégraphique. Et pourquoi pas ? Tout4e monde ne connaît-il pas la signification de S. U. ? Oui ne parle à l'occasion du Ministère des P. T. T. ou de la T. S. F. ? Eli bien, admettons ce système comme généralisé. Nous dirions alors que M. Poincaré est P. L. R. (ne pas confondre, s.v.p , avec le P. L. M.) et nous parlerons d'un cul-de-jutte sous la forme C. D. J. Ensuite, autre rêve : on amputerait tous les mots de trois syllabes, de leurs syllabes supplémentaires. Quelle volupté que de ne plus devoir prononcer « un péripatéticien », mais de dire négligemment « un péti » ! Quelle joie dans l'âme du gosse récitant sa leçon d'histoire sur le roi Nabuchodo-nosor, qu'il pourrait appeler «Nabu»! Imaginez-vous ce que ces suppressions signifieraient en économie de temps, de papier, d'encre, etc. Il y en aurait pour des milliards et des milliards. Mais assez. Tout cela ne sont que vaines chimères. Si en réalité nous en étions là, vous n'auriez pas été obligé, ce soir, de lire mes deux colonnes de prose insipide. Excuses. J'espère que vous ne m'en voudrez pas, et je vous dis cordialement : Salut en de Kost ! RAOUL GUSTAVE. IP. S. Au fait, comment cela se dirait-il, « Salut en de kost », en Ido (Espéranto mis au point) ? Le développement du Comité de Secours et d'Alimentation De tous les organismes qu'a vus naître là guerre, aucun n'a pris une extension aussi rapide et aussi considérable que le Comité National de Secours et d'Alimentation. Il faut reconnaître qu'heureusement il a été dirigé dès le début par des hommes d'une intelligence remarquable et d'une habileté éprouvée. A part quelques défaillances iné vitables, ceux qui ont assuré le développement de cette organisation si utile, ont su se montrer à la hauteur de la tùche qu'ils avaient assumée,et aujourd'hui on ose k peine ss demander ce que serait devenu le peuple belge s'il n'avait été secouru sans interruption et d'une façon aussi efficace.Ce sont là, il est vrai, des réflexions qui ne viennent à l'esprit que d'un petit nombre de personnes et le public qui, à chaque quinzaine, se presse aux différents bureaux de vente et emporte avec joie ses marchandises, s'en Ya sans songer aux multiples difficultés qu'il a fallu surmonter et à tous les efforts qui ont été nécessaires pour arriver à lui procurer ces vivres. D'abord il s'agit de trouver les moyens de transmettre les diverses commandes, de faire arriver les marchandises aux sièges divers dos comités; ensuite il y a lieu d'en opérer la réception et la vérification, puis de fixer le prix de vente, le plus souvent avant de connaître le prix d'achat, les factures ne parvenant que longtemps après la réception des denrées. Celles-ci doivent ensuite être distribuées en tenant compte des nécessités locales et en prévoyant les obstacles qui peuvent survenir pour l'expédition dans les différentes régions par suite des intempéries, des difficultés de transport, etc. Nous ne parlerons pas ici des multiples services qui se rattachent à l'organisme principal; le Journal en a donné une faible idée dans divers articles qui ont paru antérieurement; nous ferons observer seulement qu'en ce qui concerne le Comité Provincial de la Flandre Orientale, son action s'étend sur 376 communes, dont 280^n Flandre Orientale et 86 en Flandre Occidentale; il embrasse une population de 1.455.000 âmes ou 1/5 de la population totale de la Belgique. On aura une idée de l'importance dos affaires traitées par ce Comité provincial quand on saura que le capital social a été porté récemment à un minimum de 25 millions de francs, divisé en parts de 100 fr. chacune, que le montant des ventes pendant le deuxième semestre de l'exercice 1917 a dépassé 95 millions de francs, et que, depuis le début, les ventes du Comité Provincial sont montées à plus de 376 millions. Le mouvement journalier moyen ne s'élève pas à moins de 700.000 fr. Le chiffre total des subsides distribués depuis le début des opérations par le département Secours se monte à près de 212 millions, dont plus de 101 millions pour l'exercice commençant le lr novembre 1916 et finissant le 31 octobre 1917. Voilà de quoi faire taire les mécontents qui s'attachent à chercher dans des opérations d'une telle importance les petits détails qui peuvent donner lieu à des critiques; il est vrai que ces gens ne forment que de rares exceptions et que la plupart ne manquent pas de rendre hommage à une institution éminemment utile et dont il n'est plus personne aujourd'hui qui ne soit heureux de tirer profit. Au début, une bonne partie de la population sans doute usait des avantages procurés par le Comité Provincial", mais aujourd'hui il en est ainsi de tous sans aucune exception, et, de tous les communiqués publiés par les journaux locaux, il n'en est aucun qui soit attendu avec autant d'impatience que ceux du Comité d'Alimentation. UU4UUUU44UUUUS ÉCHOS D'ART Au Nouveau Cirque La Manifestation P. Zeemans Mardi soir eut lieu au Nouveau Cirque une manifestation de sympathie en l'honneur de M. P. Zeemans. S'il y a un artiste lyrique qui a su s'accaparer des bonnes grâces de notre public, c'est bien notre baryton. Ancien pensionnaire et pensionnaire modèle de notre Grand Théâtre je ne l'ai jamais entendu débiner, ni « chiner » ses confrères, ce qui est chose excessivç,ment rare. Au contraire, modeste, toujours satisfait, il remplissait scrupuleusement les rôles, aussi infimes fussent-ils, qui lui étaient confiés; aimable et prévenant il était toujours * prêt à rendre service. Aussi, alors que la plupart des artistes de notre première scène étaient des oiseaux de passage, P. Zeemans parut se complaire à Gand, et se soumit de bon gré aux critiques de notre public, grincheux et difficile, mais au fond fort bon enfant. Ses progrès furent marquants et, sa jovialité et son amabilité aidant, il sut se faire choyer par les auditeurs, évidemment tant masculins que féminins. L'aménité et la loyauté de son caractère, la correction et l'affabilité qu'il apporta dans toutes ses relations lui octroyèrent définitivement droit de cité dans notre ville; privilège qui, chez nous, ne s'obtient pas tout seul. Il était encore engagé par M. Audisio lorsque la guerre éclata et ceci n'est-il pas typique ? — il fut le seul artiste lyrique de notre Grand Théâtre qui nous resta fidèle. Tout le monde se rappel!: encore les concerts au Voor-uit où P. Zeemans fit florès et tout le monde a l'occasion d'admirer la verve qu'il dépense sans compter dans les opérettes qu'il monte au Nouveau Cirque. La manifestation de mardi était donc des plus méritées et c'est une salle archi-bondée qui, après le second acte f des Mousquetaires au Couvent, l'acclama avec enthou-| siasne. Quelques mots du régisseur M. Arie Van den c Hcuvel, puis des cadeaux et encore des cadeaux affluèrent î vers la scène do la part de ses admirateurs et aussi de t ses admiratrices, car il serait peu galant de ne pas être î complet. | Le camarade Pierre ne pouvait douter que je m'associe-i rais de tout cœur à ce témoignage de sympathie et, si je le fais dans ces colonnes, c'est pour lui en laisser le durable souvenir. Qu'il en accepte donc l'expression et, à défaut de cadeau, je lui offrirai volontiers un «prrruimpje» qui semble être son fruit favori, dans les Mousquetaires bien entondu. Jubilé Van Havermaete. C'est vendredi 8 février qu'aura lieu au Nouveau Cirque la fêto en l'honneur de M. Ern. Van Haverinaote, l'acteur si apprécié de tous les Gantois. La roprésentation comportera Kean of de Tooneelspeler des Keizers avec le jubilaire dans le rôle principal. Une partie musicale à laquelle Mlle Posthumus, MM. A. De Munynck, G. Haemelinck, J. Moens, P. Zeemans prêtent leur concours complétera cette fête brillante, digne du doyen de nos acteurs dramatiques. Les cartes prises antérieurement à la maladie du jubilaire restent valables pour le 8. On peut encore se procurer des places chez les membres du Comité d'organisation et au guichet du Nouveau Cirque. Au Théâtre Néerlandais Groupe Carita» Dolle Hans. Le groupe artistique Caritas organise le 5 mars au théâtre Néerlandais une représentation au profit du Comité de Secours aux Eprouvés de la guerre. Lé piogramme se composera de : Les deux Billets, le charmant lever de rideau de Poise, que nous eûmes l'occasion d'apprécier dernièrement, et l'œuvre magistrale de Fabri-cius Dolle Hans. Le concours bienveillant et désintéressé que prête à cette manifestation artistique et philanthropique Mad. Kimpe-Copitters dans le rôle de Yolanthe est un gage certain de réussite. Le rôle de Dolle Hans sera tenu par M. Rob. Colier; les autres personnages seront extériorisés par MM. H. De Gezelle, M. Van Vlaanderen, Georges De Mey, De Clerck et Smeesters. L'organisation de cette fête de tout premier ordre est confié à M. Jean Beyls dont le dévouement inlassable n'est égalé que par une expérience éprouvée. B. Chronique judiciaire Cour ci'Appel de Gand U affaire du cacao L'opinion publique avait été fort émue, il y a quelques mois, d'un achat de cacao fait par le magasin communal dans des conditions désavantageuses. Le parquet avait été saisi de l'affaire par l'inspection des denrées alimentaires; des poursuites avaient été ordonnées contre les vendeurs, deux de nos concitoyens honorablement connus, H. et De S., et la passion politique — qui sévit nonobstant la trêve des partis — venant se greffer sur la malignité publique, | l'affaire avait fait du bruit dans Landerneau. jj ? Par un arrêt rendu mardi dernier, la Cour d'Appel, reconnaissant la bonne foi des prévenus, écartant les préventions de tromperie sur la qualité de la chose vendue et de falsification — dont la première avait été retenue contre le prévenu H. par le tribunal correctionnel de Gand — les a renvoyés absous, c'est à dire acquittés tous deux. Le magasin communal avait d'ailleurs été complètement désintéressé par le prévenu H., en suite.de la résiliation du contrat concernant la marchandise litigieuse, et la restitu-| tion du prix payé. j Coup d'Assises de la Flandre Orientale | La session du premier trimestre 1918 s'ouvrira le lundi j 11 mars sous la présidence de M. le conseiller Halleux. ; Liste des jurés. — Jurés titulaires : Deleplanque | Edouard, avocat, Gand, Pêcherie, 14; Arnaut Jules, secrétaire communal, Knesselaere; Borms Louis, commerçant et conseiller communal, Lebbeke ; Stichelmans Arthur, filateur, Ninove; Van den Bossche Georges, avocat, Gand, Pêcherie, 54 ; Van Hoobrouck de ten Huile Maurice, avo-| cat, Gentbrugge; Duerinck Jean, receveur communal, jj St-Gilles (Termonde) ; de Bay Joseph, propriétaire et ■ échevin, Evergem; De Vreese Isidore, propriétaire, Vin-derhaute; Janssens Xavier, avocat, St-Nicolas; Heyse Louis, notaire, Gand, rue digue de Brabant, 65; De Boeck Louis, rentier et échevin, Buggenhout ; Van Lierde Benjamin, commerçant, Ursel; Abbeel Pierre, commerçant, Lokeren; Van der Stegen Georges, ingénieur, Gand, place Van Artevelde, 6; Lampaert Maurice, rentier, Somergem ; Clement Henri, fabricant et conseiller communal, Melle ; Tyman Albert, notaire, Gand, rue Courte duJour, 15; Cam-bier Odon, commerçant, Renaix; Braeckman Arthur, rentier, Tamise; Williame Carlos, propriétaire et conseiller communal, Destelbergen; Thienpont Louis, commerçant, St-Nicolas ; Van Loo Maurice, ingénieur, Gand, rue du Gouvernement, 14; Mabilde Basile, notaire, Saffelaere ; 1 Duez Jules, ingénieur, Gand, rue neuve St-Pierre, 18 ; Mesdagh Michel, docteur en droit, Knesselaere; De Moor Albert,avocat, Gand, rue aux Tripes, 19; Van Cioey Joseph, notaire et échevin, Exaerde; Van Weyeuberg, Pierre, jardinier et receveur communal, Bxesrode ; Van Wassen-hove Alphonse, agriculteur et conseiller communal, Tron-chieîines.Jurés suppléants : Van Wassenhove G;-or;jes, notaire, Gand, rue nsuio St-dacques,42; De Landsheerç Théophile, commerçant, Gand, rue d'Argent, 9; D • W. r U Emi!:-, architecte, Gand, rue du Perroquet, 12 ; Boulet Adolphe, ingénieur, Gand, chaussée d'Ottergem, 73. « S; i t % ht 11 s Nécrologie La liste funèbre s'allonge ! .. C'élaii, dans notre dernï.r numéro, Verbeke et Verbessem, du décès de qui nous avions à faire part; aujourd'hui, après qu'on en eût douté durant quelque temps, s'est confirmée la nouvelle da la mort prématurée, au champ d'honneur, de Henri Guequier. Fils de M. l'avoué Paul Guequier, petit-fils de notre regretté collaborateur Gérante et de feu Péchevin Colson, Henri Guequier avait fait son service militaire à la compagnie universitaire. II venait de passer brillamment son 3« examen aux Ponts et Chaussées quand à la mobilisation il fut rappelé sous les drapeaux. Son diplôme d'élève-ingé-nieur comme son intelligence et ses capacités devaient bientôt lui permettre, après avoir été cité à l'ordre du jour pour une action d'éclat, de conquérir aisément son brevet d'officier d'artillerie. Un obus, éclatant sur l'automobile dans laquelle il se trouvait, a tranché — il y a une couple de mois — le fil de ses jours. La croix d'honneur, digne récompense des 1 raves, décorait son cercueil. Tous ceux qui le connaissaient et l'appréciaient s'associeront à nous pour présenter à la famille de ce héros, nos profondes et sympathiques condoléances. Ranfuïss POUR vos petites annonces. — Objets perdus, ventes d'occasion, demandes et offres d'emploi, etc. — utilisez l'affichage à la vitrine des bureaux du Journal de Gand, rue de Flandre. 3. «t MUSIQUES. — P. et A. Beyer, éditeurs de musique, P. Struyf, successeur. Grand choix de musiques belges et étrangères. Lutherie artistique. Cordes garanties justes sonores. Accessoires divers. ALIMENTATION DES ENFANTS. — Des bruits ont été répandus en ville annonçant des changements dans l'alimentation spéciale des enfants, fournie à l'intervention de certaines œuvres. Le Comité Régional de Gand-Urbain, voulant préviônir toute exagération et fausse interprétation, désire à ce sujet porter certains renseignements à la connaissance du public. A son grand regret, le Comité a constaté depuis quelque temps déjà des abus graves. Certains articles spéciaux d'alimentation pour enfants, principalement des biscottes et petits pains des repas scolaires, furent trouvés dans différents magasins de la ville et y étaient revendus à des prix usuraires. Procès-verbal fut dressé à charge des vendeurs. Le Comité a dû conclure de ces faits qu'à un certain âge les enfants recevaient trop de produits alimentaires, n'osant supposer que, des parents par esprit de lucre, affameraient leurs enfants. Une révision s'imposait donc. La question a été examinée à fond dans une réunion spéciale convoquée par le Comité, et à laquelle assistaient plusieurs médecins s'occupant exclusivement de puériculture. Il a été prouvé que, particulièrement les enfants en bas-âge, ne sauraient, sans compromettre leur santé, consommer eux-mêmes tous les articles qui leur étaient fournis. Un régime fût admis modifiant légèrement celui en vigueur. II assure des appoints très appréciables à l'alimentation des enfants jusqu'à l'âge de 10 ans. Communiquer ici le nouveau système dans tous ses détails prendrait trop de place. Les intéressés peuvent en prendre connaissance dans les locaux cités ci-après. Le Comité saisit l'occasion pour engager les parents à faire inscrire leurs enfants aux Œuvres de l'Enfance et notamment à l'Œuvre de la Goutte de lait. Cette couvre fournit aux enfants, depuis leur naissance jusqu'à l'âge de 4 ans, du lait et des farineux en quantité suffisante pour leur assurer une alimentation complète. Il est à noter que ces aliments sont fournis en supplément de la ration ordinaire de pain et de denrées accordée aux enfants dès leur naissance, et dont peuvent profiter au besoin la mère ou les autres membres de la famille. L'Œuvre de la Goutte de Lait compte actuellement une section gratuite et une section payante, qui sont traitées toutes les deux sur le même pied. Les inscriptions sont acceptées dans les locaux suivants : Usines Lousbergs, rue Charles-Quint. » Florida, rue des Meuniers. » Feyerick, rue Neuve St-Pierre. » Chaubet, rue de l'Atelier. » Baertsoen, chaussée de Termonde. » Waerschoot, chaussée de Termonde. » .Suppes, rue Terre-Neuve. Rue des Béguines. Colonial Rubber, qtfài du Strop. Fabrique de Hemptinne, rempart de Plaisance. Institut Van Caeneghem, Mais, des Aveugles (Coupure). Rue Van Lokeren, Ledeberg. Rinskopf, rue de l'Eglise, Gentbrugge. De Porre, rue St-Genois, Gentbrugge. De Scheemaeker (impr..), ch.d'Anvers,Mont-St-Amand. Les parents dont les enfants de moins de 10 ans, bénéficient d'un bon de phosphatose ou de florima ou ayant échangé la ration de pain de leurs enfants en dessous de 6 ans contre des biscuits, sont instamment priés par le Comité Régional de Secours et d'Alimentation Gand-Urbain, de consulter dans les locaux de la Goutte de Lait ou dans les bureaux de - vente du Comité, les tableaux du nouveau régime alimentaire admis pour les enfants, afin de pouvoir prendre en temps utile les mesures nécessaires lors de la mise en vigueur du nouveau système. ■Feuilleton du Journal de Gand. 311 H—— »— Le Comte Monte-Cristo PAS ALEXANDRE DUMAS M « X la provocation | _ Alors, coHtinua Beauchamp, je profitai du silence et de l'obacurité de la salle pour sortir sans être vu. L'huissier qui m'avait introduit m'attendait à la porte. 11 me conduisit, & travers les corridors, jusqu'à une petite porte donnant sur la rue de Vaugirard. Je iortis l'âme brisée et ravie tout à la fois, par-Sonnez-moi cette expression, Albert, brisée par rapport à vous, ravie de la noblesse de , pette jeune fille poursuivant la vengeance paternelle. Oui, je vous le jure, Albert, de ; quelque part que vienne cette révélation, je î fil, rnii. qn'elle pont venir d'un ennemi, nv>i« que cet ennemi n'est que l'agent de la Pro-1 ■Tidence. Albert tenait sa tête entre ses deux mains ; il releva son visage, rouge de honte et baigné de larmes et saisissant le bras de Beauchamp : — Ami, lui dit-il. ma vie est finie • il me reste, non pas, à dire comme vous que la Providence m'a porté le coup, mais à chercher quel homme me poursuit de son inimitié; puis, quand je le connaîtrai, je tuerai cet homme, ou cet homme me tuera; or, je compte sur votre amitié pour m'aider, Beauchamp, si toutefois le mépris ne l'a pas tuée dans votre cœur. — Le mépris, mon ami ? et en quoi ce malheur vous touche-t-il? Non ! Dieu merci ! nous n'en sommes plus au temps où un injuste préjugé rendait les fils responsables dès actions des pères. Repassez toute votre vie, Albert ; elle date d'hier, il est vrai, mais jamais aurore d'un beau jour fut-elle plus pure que votre orient ! non. Albert, croyez-moi, vous êtes, jeune, vous êtes riche, quittez la France toat s'oublie vite dans cette grande Babylone à l'existence agitée et aux goûts changeants ; vous viandrez dans trois ou quatre ans, vous aurez épousé quelque princesse russe, et personne ne songera plus à ce qui s'est passé hier, à plus forte raison à ce qui s'est passé il y a seize ans. — Merci, mon cher Beaucha&ip, merci de l'excellente intention qui vous dicte vos panv i les, mais cela na peut être aiusi; je vous ai dit ! mon désir, et maintenant, s'il le faut, le chan gerai le mot de désir en celai de volonté. Vous comprenez qu'intéressé comme je le suis dans cette affaire, je ne puis voir la chose eu même point de vue que vous. Ce qui vous semble venir à vous d'une source céleste, me semble venir à moi d'une source moins pure. La Providence me paraît, je vous l'avoue, fort étrnn-gère à tout ceci, et cela heureusement, car au lieu de l'invisible et de l'impalpable messagère des récompenses et punitions célestes, je trouverai un être palpable et visible, sur lequel je me vengerai, oh ! oui, je vous le jure, de tout ce que je souffre depuis un mois. Maintenant, je vous le répète, Beauchamp, je tiens à rentrer dans la vie humaine et matérielle, et, si vous êtes encore mon ami comme vous le dites, aidez-moi à retrouver la main qui a porté le coup — Alors, seit ! dit Beauchamp; et si vous tenez absolument à ce que je descende sur la terre, je le ferai; si vous tenez â vous mettre à la recherche d'un ennemi, je m'y mettrai avee vous. Et je le trouverai, car mou hon-\ neur est presque aussi intéressé que le vôtre i à ce que nous le retrouvions. j — Eh bien ! alors, Beauchamp, vous eom-j prenez, à l'instant même, sans retard, com- i i aiençons nos investigations. Chaque minute I j de retard est une éternité pour moi; le dénon- j \ dateur n'eSt pas encore puni, it peut donc ! j espérer qu'il ne le sera pas; et, sur mou lion- : neHr, s'il l'espère ! il se trompe. TT.h Viion I û/iniitû7_mr\i Mnv/iai'f — Ah ! Beauchamp, je vois que vous savez quelque chose; tenez, vons me rendez la vie ! — Je ne dis pas que ce soit réalité, Albert, mais c'est au moins une lumière dans la nuit : en suivant cette lumière, peut-être nous con-duira-t-elle au but. — Dites ! vous voyez bien que je bous d'impatience.— Eh bien ! je vais vous raconter ce que je n'ai pas voulu vous dire en revenant de Janina. — Parlez. — Voilà ce qui s'est passé, Albert; j'ai été tout naturellement chez le premier banquier de la ville pour prendre des informations : au premier mot que j'ai dit de l'affaire avant même que le nom de votre père eût été prononcé : — Ah ! dit-il, très-bien, je devine ce qui vous amène. — Comment cela, et pourquoi ? — Parce qu'il y a quinze jours à peine j'ai été interrogé sur le même sujet. — Par qui ? — Par un banquier de Paris, mon correspondant,— Que vous nommez ? •—M. Danglars. — Lui! s'écria Albert; en effet, c'est bien lui qui depuis si longtemps poursuit mon pauvre père de sa haine jalouse ; lui, l'homme prétendu populaire, qui ne peut pardonner au comte de Morcerf d'être pair de France. Et, tenez, cette rupture de mariage sans raison donnée ; oui, c'est bien cela. — Informez-vous, Albert (mais ne vous emportez pas d'avance), informez-vous, vous dis-je, et si la chose est vraie... — Oli ! oui, si la chose est vraie! s'écria le jeune homme, il me payera tout ce que j'ai souffert. — Prenez garde, Morcerf, c'est un homme déjà vieux. — J'aurai égard à son âge comme il a eu égard à l'honneur de ma famille ; s'il en voulait à mon père, que' ne frappait-il mon père ? Oh i non, il a eu peur de se trouver en face d'un homme ! — Albert, je no vous condamne pas, je ne fais que vous retenir; Albert, agissez prudemment. " — Oh ! n'ayez pas peur, d'alleurs, vous m'accompagnerez, Beauchamp, les choses solennelles doivent être traitées devant témoin. Avant la fin de cette journée, si M. Danglars est le coupable, M. Danglars aura cessé de vivre ou je serai mort. Pardieu, Beauchamp, je veux faire de belles funérailles à mon honneur.— Eh bien, alors, quand de pareilles résolutions sont prises, Albert, il faut les mettre à exécution à l'instant même. Vous voulez aller chez M, Danglars ? partons. | (A suivre.)

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This item is a publication of the title Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Gand from 1856 to 1923.

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