Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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14 December 1915
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s.n. 1915, 14 December. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 08 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/sf2m61g58v/
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Mardi 14 décomlne 11)1.'s «3 centimes le numéro ■»m i—i <■ MI.ni i«■nBaawnta—atWB3Wt—— i>î)me année — J\° 348 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BF.LGIQUE : S fr. par an ; 1i fr. pour six mois ; 2 'r. pour trois mois Po/zr l'étranger, le port en sus lîEiMCIÏON' & aDMINISTR \TJON : GAND — 3, HUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal Avis ohicirts 'Je l'auMriié allemand AVIS Contrairement à t'ordonnance du Commai dant supérieur de l'armée, en date du 3-5-1 f le tailleur de diamants De Keyser Guillaume, Sottègem, a conservé vivants à son domicil 26 pigeons voyageurs. Le délit n'a pas été découvert, les autorité communales n'ayant pas fait procéder à un perquisition dans sa maison. Le Commandant supérieur de l'armée a don condamné la commune de Sottegem à un amende de deux mille marks. Ceci est porté à la connaissance du public p; Le chef de l'administration civils (S.) von Keudell, Regierungsrat. Gand, le 9 débembre 1915. LA GUERRE Sur le front occidental Conimuniqliés officiels allemands Berlin, 11 décembre (midi). — A beaucou d'endroits du front, de part et d'autre, l'artilleri a fait preuve d'une grande activité. Après un forte canonnade préparatoire, les Français on le soir, attaqué de nouveau notre position prè et à l'est de la hauteur 193 (au nord-est d Souain). Leur attaque a été repoussée; cett position est restée aussi solidement' qu'aupar; vaut en noire pouvoir. D'ailleurs, les affirm; tions contraires les plus téméraires des derniei communiqués français n'ont pu non plus non l'enlever. Berlin, 12 décembre. — A l'est de Neuvt Chapelle (au sud-ouest de Lille), la tentativ d'un petit détachement anglais de pénétrer p; surprise dans notre position a échoué devai notre obstacle. Dans les Vosges il y a eu ds combats de patrouilles isolées sans imporlanc( Communiqué officiel français Paris, 11 décembre. Rapport de vendre; après-midi';— Rien d'imposant à signais dans le courant de la nuit passée. En Cnarr pagne, ia lutte dé grenades continue. Nou avons refoulé nier l'ennemi au-delà de 1 crt.e de montagne au sud de St-Souplet. Rapport, de vendredi soir.:— Notre ai villerie a été particulièrement active hier e Artois, où elle réduisit au silence deux ba cries ennemies qui bombardaient Bois e Hache, elle pr.t sous son feu des ouvrage ennemis dans les, environs de Quennevière entre Oise et Aisne et dans les Argonnes 1 secteur de Fontaine aux Charmes. Communiqué officiel belge Paris, 11 décembre. - La journée fi marquée par de violents combats d'artilk rie. Nos batteries bombardèrent des ra; semblements ennemis et ouvrirent lé feu su l'artillerie ennemie dans la d:rection d Spcrmalis, Eessen, Woumen et les environ de 1a maison du passeur. Nos canons de 7 ont réduit au silence une lance-mine aile mand qui montra quelque activité. Sur le front oriental Communiqués officiels allemands Berlin, 11 décembre. La situation de années des généraux feldmaréçhaux von Hir cjenburg et prince Léopold de Bavière n'a pa phangé. Armées du général vqii Linsingen. Au nor de la voie ferrée de Kovel à Sarni, une attaqu des Russes s'est écoulée devant les lignes austre hongroises; les pertes des assaillants sont éle vées. Au nord de Czartorysk, nous avon chassé des détachements ennemis envoyés en reconnaissance sur la rive ouest du Styr. Berlin, 12 décembre. — De faibles forces russes, qui avancèrent dans la région du lac de Warsung (au sud de Jakobstadt) et au sud de Pinsk vers nos positions, ont été repoussées. Communiqués officiels autrichiens Vienne, 11 décembre. — Des détachements d'éclaireurs russes ont été repoussés près de Czartorysk. A part cela tout est tranquille au front. Vienne, 12 décembre. — Feu d'artillerie sur différents points. Pas d'événements importants. Communiqué officiel russe Si-Pétersbourg, 11 décembre.— La situation est inchangée sur tout le front occidental. Pendant la journée du 10 décembre, l'ennemi tenta une attaque dans les envi rens de Kupezynce à la Ktrypa (20 kilomètres au sud-ouest de Tarnapol), il fut re-pousse.Sur le front des Balkans immuniqiiés officiels allemands Berlin, 11 décembre. — Rien d'important. Nous n'avons pas encore reçu de nouvelles dépêches concernant l'armée bulgare. Berlin, 12 décembre. — Plus de 6,500 prisonniers sont tombés dans ces deux derniers jours aux matns des colonnes autro-hongroises qui continuent la poursuite dans les montagnes albanaises. Entre Rozaj, qui. fut pris hier, et Ipek, l'ennemi a dû abandonner 40 canons. Après des défaites décisives que l'armée du général Todorow, par une série de coups audacieux et vigoureux, a infligées aux Français et aux Anglais dans ces derniers jours, ceux-ci se retirent dans un état lamentable vers la frontière grecque et au delà de celle-ci. Les pertes de l'ennemi en hommes, armes et matériel de tous genres sont extraordinairement graves, d'après le communiqué de nos alliés. Communiqués officiels autrichiens Vienne, 11 décembre. — Dans les combats d'arrière-garde sur le territoire monténégrin, nous avons'de nouveau fait 400 prisonniers. Vienne, 12 décembre.-r- Notre offensive contre le nord-est du Monténégro nous a mis . hier en possession de Korita et Rozai; des combats d'arrière-garde se sont livrés à 12 kilomètres à l'ouest d'ipek. Nous avons amené, dans ces combats avantageux, 6100 prisonniers et dans le territoire entre Ipek et Rozai 40 canons serbes ont été capturés. Communiqués officiels bulgares Sofia, 11 décembre. (Communiqué du S décembre). — La poursuite des troupes franco-anglaises continue sur les deux rives du Wardar et du fleuve Kostorino, vers Grodowo.Nos troupes ont obtenu des résultats importants au cours des derniers jours. Après la défaite déjà signalée du bataillon français à Pehowo, le 6 décembre, les Français concentrèrent une partie de leurs troupes qui étaient en retraite sur la ligne Temir-Kapu,dans les environs de Trepowo et s'y firent amener des troupes de Gewyheli. Ce matin le combat fui repris,vers 7 heures, sur le front Petrowo-Mirovca. Après un assaut impétueux, nos détachements s'emparèrent de plusieurs positions de hauteur, situées l'une derrière l'autre, et refoulèieut les Français vers le Wardar. Les Français abandonnèrent leurs positions, prirent la fuite et abandonnèrent des tués et des blessés, appartenant aux régiments d'infanterie français n. 45, 188 et 384. Seuls de faibles détachements parvinrent à échapper dans leur retraite; Notre colonne qui avança à travers la gorge du Wardar, refoula les arrière-gardes des Français près du village de Klissura, suivit l'ennemi sur les talons jusqu'au village de Divi-dowo et s'empara alors île deux mitrailleuses et fit 100 prisonniers. De nombreux Français sont dispersés dans les montagnes. La colonne qui s'avance sur la rive gauche du Wardar attaqua à Pimproviste les positions ennemies établies à l'embouchure du fleuve de Dulna-Woda que les Français avaient vigoureusument construites par de nombreux retranchements et abris. La confusion se mit parmi ies Français qui commencèrent une retraite ' désordonnée dans la direction de Gradecz. Nos troupes les suivirent de près et commencèrent avec eux un terrible combat de rues dans Gradée; même. Les Français furent finalement chassés de Gradecz, à 4 1/2 h. du matin et refoulés vers Udowo en débandade complète et en abandonnant de nombreux prisonniers. Le nombre de prisonniers pris dans ce combat est plus grand que précédemment, attendu qu'il y a eu deux attaques à la baïonnette. Les tués et les blessés appartiennent aux régiments français n" 244, 371 et 372. Nos détachements poursuivent les troupes anglo-françaises au sud de Kustorino, vers Dobrowo-Kiri-Valandowo.Après un combat acharné qui dura toute la journée, nos troupes parvinrent à s'emparer des très vigoureuses positions arglo-françaises sur la ligne Protan-Mémicli-Kajani, près de Klidowo. Les Anglais et les Français avaient fortifié cette position depuis les premiers jours de leur débarquement à Satbnique et en avaient fait une ligne défensive de premier ordre. Nous y avons fait 400 Anglais prisonniers et avons pris 10 canons anglais avec leurs voitures de munitions ; de nombreux drapeaux efdes tués français portant, comme numéros de régiments, les numéros de régiments d'infanterie 175 et 176 et quelques-uns ceux du 2tne régiment de zouaves. Les troupes anglo-françaises sont en retraite accélérée au sud de la ligne Rabrowo-Valandowo, au delà de Korsu-Dere. Dans ce secteur du fleuve,les Anglais et Français ont subi des pertes extraordinairement considérables en tués et blessés, qu'ils n'ont pu emporter dans la hâte de leur retraite. Les combats continuent encore. ùona, \2 ûëêeiiiDie. 'wominuniquc crncia du 9 uecemore). <wn'e poursuite sur l'~s deux cotes du waruar ci au sud de rvcstorino continue. Les Anglais et les Français opposent ui.e résistance ûeses-uans eeue position au moyen ue leur art'lfentr consideraoie et de leurs nomorea-ses mitrailleuses. Comme toutefois, us ne peuvent résister à ia tone pression ue nos troupes, ils quittent précipitamment leurs positions «t se retirent, inos-colonnes u-poursuite sur les deux rives du waruar oni Stja-quiue te uéiilé près de uemir i\apu et soin arrivées au suu de la station de Kliro-vcc. Sur la rive droite du Waruar noa-avons l'aii des prisonniers des régunems français n' 421, 148, 48 84. Nos t.oupes avançant au sud de i\cslortne, ont atteint ,e neuve Kozluuere et 'ont occupé les villages de Calkati, Tabarci, Raorcvo, Waiar.-acwo et Rudowo, ou était le quartier général du général Sarrail. Les França.s oni incendié ia station de Hudotva et ue Mirovec. •Nous avons pris aux Français, à la station de Hudowo, 500 caisses de cartouches, ûcaucoup d'approvisionnement et du matériel sanitaire, ainsi que d'autre matériel; près de la station de Mirovec 30,CC0 kgr. de froment, des fuis remplis de beurre de joco, dj vin ei quantité d'autres produits; ■ je plus, nous avons pris aux Anglais 5 mi trailleuses et une grande quantité de rj... Jatij les positions ennemies nous avons re-.rouvé, abandonnés, un grand nombre de fusils, de matériel de télégraphie ei d; g terre. Dans les positions anglaises une grande quantité de couvertures de lit. Nos pertes sont insignifiantes, celles de ' l'adversaire énormes. Le champ de combat ! est semé de cadavres anglais et de blessés abandonnés, dont un grand nombre ne sont pas pansés depuis trois à quatre jours. Ils •aeontent que leurs médecins se sont déjà enfuis dès le déb it des combats. Dans leur retraite, les Anglais et les Français amenèrent avec eux toute la population. Au front serbe nos troupes avancent, après la prise d-'Ochrida, sur la rive septentrionale du lac d'Orchrida.versStruga.La .miiïé orientale de la ville, sur la rive droite d î Drin, est déjà en nos mains. L'ennemi a détruit le pont dans la ville et ocre de la résistance sur la rive gauche du ueuve. Sur le front italo-autrichien Communiqués officiels autrichiens Vienne, 11 décembre. Le feu d'artillerie en Judicarie s'étend maintenant aussi dans la zone à l'ouest de la va'lée de Chiese. Dans le secteur situé entre cette contrée et la vallée de Concei, nous avons retiré nos postes avancés sur le mont Bies, devant des forces supérieures ennemies. De faibles attaques des Italiens contre le Sief-Sattel dans les Dolomites et contre le flanc nord du mont San-Michele dans la zone de G6rz, ont été repoussées. Vienne, 12 décembre. — Dans le secleur du haut plateau de Doberdo, une brigade d'infanterie italienne attaqua nos positions au sud-ouest de San Marlino. Elle fut repoussée avec de: grandes perles. A part quelques combats d'artillerie, la tranquillité règne sur tout le front sud-ouest. L'activité de l'ennemi s'est ralentie également en Judicarie. Communiqué officiel italien Rcme, 11 décembre. Rapport du 10. -Rencontres de peùts détachements au nord rie Loppio, dans la vallée de Cornera, . zone de l'Etsch et la vallée de Galamento, au ha.ii Chiarzo et la vallée dj Seebach. L'artillerie ennem's continue le bomba.de-ment'. I 'ennemi essaya plusieurs fois, pendant la nuit du 9 décembre, d'enfoncer nos positions d'Oslavia ei sut les hauteurs au nord-ouest dé G6rz. Ces tentatives furent -chaq::e-fois repoussées. Un avion ennemi jeta quelques bombes dans la vallée de Do gana. En mer Communiqué officiel autrichien Vienne, 11 décembre. — Dans l'après-midi du 10, une escadrille de nos hydroplanes a bombardé avec succès la station de chemin de fer, l'usine d'éleetricilé, le gazomètre et des bâtiments militai'es d'Ancona. Malgré le mauvais temps et le feu de nombreux canons, nos avions sont ren'rés indemnes. Explosion dans les chantiers belges au Havre Le llàvre, 12 décembre. (Télégramme de l'agence Havas). — Une violente explosion a eu li»u hier, matin dans les chantiers pyro'echni-ques du gouvernement belge. Le dommage serait considérable et le nombre des victimes assez élevé. Les chantiers se trouvent à une distance d'environ 3 km. de la ville dans la ! région appartenant à la commune de Graville- Saint-Honorine. I L'explosion eut lieu à 9 h. 3/4 dans un entrepôt de poudre, servant au chargement des grenades. Les ouvriers étaient à leur poste. Les obus déjà remplis ont fait également explosion avec une toile violence que les portes et fenêtres des maisons avoisinantes furent brisées. Vers midi, il fut encore impossible de s'approcher du lieu de la catastrophe. La plupart des ouvriers étaient de nationalité belge. En Angleterre A la Chambre des Communes M. Snowden, du parti ouvrier, a demandé à M. Asquitn de vouloir déclarer si aucune proposition en faveur de préliminaires de paix, basée sur l'évacuation des territoires conquis, n'a été faite par des pays neutres ou belligérants, et n'aurait été repoussée sans que le Parlement en ait eu connaissance. Le premier ministre Asquith a répondu que les gouvernements de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie, du Japon et de la. Russie se sont entendus pour ne pas signer de paix séparée. Si des propositions d'un caractère sérieux étaient faites directe-mînt ou indirectement par des puissances neutres, ces propositions seraient discutées par les puissances alliées. Avant que celti? éventualité ne prenne corps, M. Asquith ne peu! s'engager à rien. Dans le cas où des propositions de paix seraient faites, le désir du gouvernement serait de les communiquer au Parlement. Aux Etats-Unis Wilson candidat à la présidence W. T. B. Washington, 10 décembre. — Le Comité national démocratique a décidé que le couvent pour la désignation des candidats à la présidence aura lieu à St-Louis le 14 juin prochain. Le Comité a voté à l'unanimité pour la candidature du président Wilson. A bonnement.s Les personnes qui prendront un abonnement au Journal de Gand pour le trimestre prochain le recevront à partir d'aujourd'hui. Le prix d'abonnement, payable par anticipation, est fixé à DEUX FRANCS par trimestre Chronique Gantoise CONSEIL communal. — Séance secrète du lundi 13 décembre, à 5 1/2 heures de l'après-midi. Ordre du jour : Impositions; réclamations. Pensions communales. Ecoles d'adultes; maitres-ses de coulure; nominations définitives. Caisse de pension communales; Conseil d'administration; nomination. Plaine de jeux (ancien Jardin Zoologique); plantation; crédit de 1,000 fr. Ouvriers de la Ville; décès après longue maladie; indemnité aux héritiers. Académie des Beaux-Arts; budget pour 1916. Bureau de Bienfaisance; budget pour 1916. Communications. Théâtre Pathé LIS TROIS MOUSQUETAIRES au Théâtre Pathé. — Nous n'avons pas à analyser cette admirable, rebondissante et naïve histoire d'Alexandre Dumas. C'est de l'histoire, ce film, et quelles pages magnifiques I Le Film d'Art qui passe exclusivement au Pathé contient'12 actes formant deux séries : Ire Série : du 17 au 23 décembre pu. 6 actes. 2me Série : du 24 au 30 décembre pu. 6 actes. (1026) AVIS. — Une revue des chevaux des 1", 8'', 9", 10 et 11' sections aura lieu lundi, le 13 décembre 1915, à 9 heures dumatin, à .a piaille St. Pierre à Gand. Devront être ...reniés tous les chevaux âgés de plus de ; ans, qu'ils aient ou non élé désignés com-jons pour le serv,ce de l'armée à la re-/ue préparatoire. Les chevaux devront être munis d'un li-eou ou d'un bridon. Ils seront payés séance tenante. Der mililàrische Polizeichef, HEITZ. Feuilleton du journal de Gand 169 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDKE DUMAS Puis il passa à Rome, à la nuit du Cotisée, à la conversation qu'il avait entendu entre lui et Vampa, conversation relative à Peppino, et dans laquelle le comte avait promit d'obtenir la grâce du bandit, promesse qu'il avait si bien tenue, ainsi que nos lecteurs ont pu en juger. l-nfin, il en arriva à l'aventure de la nuit précédente, à l'embarras où il s'était trouvé en voyant qu'il lui manquait pour compléter, la somme six ou sept cents piastres; enfin à l'idée qu'il avait eue de s'adresser au comte, idée qui avait eu à la fois un résultat si pittoresque et si satisfaisant. Albert écoutait Franz de foutes ses oreilles.Eh bien! lui dit-il quand il eut fini, où voyez-vous dans tout ccia quelque chose à reprendre? Le comte est voyageur, le comte a un bâtiment à lui, parce qu'il est riche. Allez à Porismoutn ou a Soutnampton, vous verrez les ports encombrés de yacnts appartenant à de riches Anglais qui ont la même fantaisie. Pour savoir où s'arrêter dans ses excursions, pour ne pas manger cette affreuse cuisine qui nous empoisonne, moi depuis quatre mois, vous depuis quatre ans; pour ne pas coucher dans ces abominables lits où l'on ne peut dormir, il se fait meubler un pied-à-terre à Monte-Cristo : quand son pied-à-terre est meublé, il craint que le gouvernement toscan ne lui donne congé et que ses dépenses ne soient perdues, alors il achète l'île et en prend le nom. Mon cher, fouillez dans votre souvenir, et dites-moi combien de gens de votre connaissance prennent le nom de propriétés qu'ils n'ont jamais eues. — .'Mais, dit Franz à Albert, les bandits corses qui se trouvent dans son équipage? -4- Eh bien! qu'y a-t-il d'étonnant à cela? Vous savez mieux que personne, n'est-ce pas, que les bandits corses ne sont pas des voleurs, mais purement et simplement des-fugitifs que quelque vendetta a exilés de leur village ;on peut donc les voir sans se compromettre: quant à moi, je déclare que si jamais je vais en Corse, avant de me fai- asoBMBKauaBBHiaïaHUKaMHHBBBBBHaBBaaa re présenter au gouverneur et au préfet, je me fais présenter aux bandits de Colomba, si toutefois on peut mettre la main dessus; je les trouve charmants. — Mais Vampa et sa troupe, reprit Franz; ceux-là sont des bandits qui arrêtent pour voler; vous ne le niez pas, je l'espère. Que dijes-vous- de l'influence du comte sur de pareils hommes? — Je dirai, mon Cher, que, comme selon toute probabilité je dois la vie à cette influence, ce n'est point à moi à la cr.tiquer de trop près. Ainsi donc, au lieu de lui en faire comme vous un crime capital, vous trouverez bon que je l'excuse, sinon de m'avoir sauvé la vie, ce qui est peut-être un peu exagéré, mais du moins de m'avoir épagné quatre mille piastres, qui font bel et bien vingt-quatre mille livres de notre monnaie, somme à laquelle 011 ne m'aurait certes pas estimé en France ; ce qui prouve, ajouta Albert en riant, que nul n'est prophète en son pays, — Eh bien ! voilà justement ; de quel pays est le comte? quelle langue parle-t-il? quels, sont ses moyens d'existence? d'où lui vient son immense foriane? quelle a été cette première partie de sa vie mystérieuse et inconnue qui a répandu sur la seconde cette teinte sombre et misanthropique? Voilà, à vo ire place, ce que je voudrais savoir. — Mon cher Franz, reprit Albert, quand, en recevant ma lettre, vous avez vu que nous avions besoin de l'influence du comte, vous avez été lui dire: Albert de Morcerf, rncn ami, court un danger, aidez-moi à le tirer de ce danger! n'est-ce pas? — Oui. — Alors, vous a-t-ii demandé: Qu'est-ce que M. Albert de Morcerf? d'où lui vient son nom? d'où lui vient sa fortune? quels sont ses moyens d'existence ? quel est son pays? où est-il né? Vous a-t-il demandé tout cela, dites? — Non, j^ l'avoue, — 11 est venu, voilà tout. 11 m'a tiré des mains de M. Vampa, où, malgré mes apparences pleines de ijésinvolture, comme vous dites, je faisais fort mauvaise figure, je l'avoue. Eh bien ! mon çher, quand en échange d'un pareil service il me demande de faire pour lui ce qu'on fait tous les jours pour le premier prince russe ou italien qui passe par Paris, c'est-à-dire de le présenter dans^ le monde, vous voulez que je lui refuse cela ! Allons donc, Franz, vous êtes fou. Il faut dire que, contre l'habitude, toutes les bonnes raisons étaient cette fois du côté d'Albert. '' — Enfin, reprit Franz avec un soupir. faites comme vous voudrez, mon cher vi-jomte ; car tout ce que vous me dites là est fort spécieux, je l'avoue; mais il n'en est pas moins vrai que le comte deMonte-Cristo est un homme étrange. — Le comte de Monte-Cristo est un philanthrope. Il ne vous a pas dit dans quel but il venait à Paris. Eh bien ! il vient pour concourir aux prix Monlhyon ; et s'il ne lui faut que ma voix pour qu'il l'obtienne, et l'influence de ce monsieur si laid qui les fait obtenir, eh bien! je lui donnerai l'une et je lui garantirai l'autre. Sur ce, mon cher Franz, ne parlons plus de cela, mettons-nous à table et allons faire une dernière visité à Saint-Pierre. Il fut fait comme disait Albert, et le lendemain, à cinq heures de l'après-midi, les deux jeunes gens se quittaient, Albert de Morcerf pour revenir à Paris, Franz d'E-pinay pour aller passer une quinzaine de jours à Venise. Mais, avant de monter en voiture, Albert remit encore au garçon de l'hôtel, tant il avait peur que son convive 11e manquât au rendez-vous, une carte pour le »omte de Mcnte-Ctristo, sur laquelle, au-dessous de ces mots : « Vicomte Albert de Morcerf ». il y avait écrit au crayon : 21 mai, à dix heures et demie du malin, 27, rue du Helder. (A suivre.)

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