L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 22 June. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 30 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/pg1hh6db4j
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jêre Année * KF?>V: 2t4e2i 5 cents cio centimes) Marcïl fuira !®as L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du rrmttn paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: IM.Z. VOORBUBGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Cheï : Gustave Jaspaers. • „ , . _ I Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: „ . , ( René Chambry, Emule Pamparé. four les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser & l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande 13. 1.30 par mois, payabie par anticipation 1 Etranger fi. 2.00 „ ,, Catholiques beiges et catho-liques allemands INous avons signalé ici même, l'autre jour, 1© piège tendu à la candeur des catholiques belges par certains membres du cierge hollandais admirateurs, j'allais dire dateurs, de Guillaume II. Mais voici mieux. Le jour de la Fête-Dieu, à Bruxelles, dans cette admirable cathédrale de SS. Michel et Gudule, toute la haute Bocliie, von Bissing en tête, est venue afficher sa déférence tnver3 la religion et le Dieu de la majorité des Belges. Ces messieurs, las de démolir nos i élises à coups* dè canon, repentants peut- être d'avoir assassiné tant de nos prêtres., . f reposés en tout cas d'avoir violé nos religieuse s, sont accourus, en grand nombre disent jes comptes rendus, poitriner devant l'autel. Est-ce que ces gens-là espèrent donner le ; change? S'imaginent-ils que les catholiques belg^ sont assez idiots pour donner dans un"piège aussi naïvement tendu? Entre les catholiques belges et les catholiques allemands il ne saurait exister qu un sentiment: Vexécration. Nous haïssons 1 Allemagne de toutes nos forces pour tout le mal qu'elle a fait à notre pays, nos fils partageront ces mêmes sentiments, et les pier-reD de nos églises se soulèveraient elles-mêmes si les hommes pouvaient un jour oublier. . , J'ai vu, dans nos Flandres envahies, des soldats allemands mêlés à la foule des fidèles le dimanche, en assistant aux offices j du culte. Mais je n'oublierai jamais le regard de l'ouvrier ou du paysan flamand suivant l'uniforme ennemi. Si un coup d oeil était capable de tuer, pas un seul de ces soldats, catholiques cependant, ne fut serti vivant de la grand'messe. On m'a conté qu'à Thourout, comme on achevait d'inhumer plusieurs centaines de cadavres allemands, un prêtre miséricordieux avait demandé aux fidèles une prière pour ces pauvres morts. Personne n avait refusé la prière: mais celui qui nous rapportait ie fait ajoutait que jamais De Protun-dis n'avait eu une telle sonorité de Te Deum. C'est p^ut-être une habilete de i Allemagne que ces marques de respect accordées à la religion catholique, un matin de Fête-Dieu ; mais nous ne sommes pas dupes, pas plus que nous n'étions dupes quand^ la presse catholique reproduisait avec éloge les prêches dont Guillaume était si prodigue ep maintes circonstances, et dans lesquels il manifestait des sentiments à f*.' pleurer les loups de tendresse envers les agneaux. Le sentiment vrai de l'empereur d'Allemagne, quant au catholicisme, nous le connaissons par sa lettre à la grande-duchesse de Hesse. Les commentaires sont inutiles et : même superflus. Quant" aux sentiments du peuple alle-j mand et même des catholiques allemands vis-à-vis de nous, de l'archevêque de Cologne | au dernier bedeau, nous ne nous faisons aucune illusion. La communion des saints, , i. qui dervrait régner entre eux et nous, a été 1 remplacée par une haine de cannibales. M. Erzberger, un des chefs du centre eatholique allemand, a exposé une théorie de la guerre, sa théorie, qui est l'antipode de l'Evangile et qui donne bien l'idée de I la mentalité allemande. Le catholicisme n'a rien de commun avec de telles pensées. ,,La guerre, a écrit Erzberger, la guerre : doit être un instrument dur et rude. Elle doit être aussi impitoyable que possible. C'est là d'ailleurs un principe de plus grande humanité. Si l'on trouvait le moyen d'anéantir Londres tout entier, ce serait I plus humain que de laisser saigner un seul Allemand sur le champ de bataille, attendu qu'un moyen aussi radical amènerait une prompte paix. „C'est pourquoi l'Allemagne est autorisée à user de tous les moyens de guerre , existants pour abattre son adversaire....... Semons, a l'aide de nos dirigeables, la ter-! leur et la mort parmi les populations britanniques. Tous les moyens doivent nous etre bons, et si même nous possédions le secret ; de déverser une pluie de feu sur le sol , ! anglais, pourquoi ne nous en servirions-nous . pas?" , Et dire qu'avant la guerre ces abomina- -bles gens venaient chez nous, paradaient . dans nos congrès et nos assemblées catholiques et emportaient chez eux les bénédictions de nos pauvres évêques et les louanges ; des gens bien pensants. _ _ Attila m'apparaît comme moins raffine en barbarie que cet Erzberger. Il ravageait . les pays, massacrait les habitants, mettait : tout à feu ot à sang, mais il na cherchait ' pas de principe de plus grande humanité pour iustifier ses caprices de chef de barbares Il tuait sans avoir la prétention de . trouver à ses excès des excuses philoso- phiques. , . . La réalisation en notre pays des principes de M. Erzberger a produit les atroces déductions, dont le récit est tout au long dans les sanglants rapports de la commis-sion d'enquête sur les atrocités allemandes en Belgique. Et ce sont ces gens-là qu'on prétendrait nous faire aimer! Je n'engage pas mon < curé, que j'estime beaucoup cependant, a tenter une démarche de ce genre chez moi. Il ne réussirait, dans une expédition où le Pape en personne perdrait son latin, qu'à le faix© mettre à la porte avec éclat... . Les catholiques belges, auxquels j'ai l'honneur d'appartenir, n'ont vis-à-vis des catholiques allemands qu'un seul sentiment vrai : la haine. Nous ne pouvons pas ne pas haïr ceux qui sont entrés chez nous comme des bandits, qui. ont tué, pillé, violé, incendié, qui nous ont ravi notre soi, notre liberté, et qui veulent effacer jusqu'au nom de la Belgique de l'histoire. Notre titre de catholique nous est cher, mais nous nous souvenons que nous sommes Belges d'abord! Auger de Busbeck. fem les raiiwapen! Le gouvernement allemand a fait afficher Malines ces jours derniers l'avis suivant : ,,Un nombre suffisant d'ouvriers s'étant présenté ' à l'arsenal, les mesures de rigueur décrétées -par mon avis du 30 mai sont mises hors de vigueur à partir de la nuit du II au 12 juin. Je me réserve la faculté de remettre immédiatement ces mesures en vigueur si le nombre des ouvriers diminuait de façon à ompêcher, dans les ateliers, les travaux nécessaires au maintien du trafic des chemins de fer belges." Bruxelles, le 10 juin 1915. Vop. Bissing. La vérité est que les Allemands ne sont pas parvenus à vaincre la résistance patriotique du personnel des chemins de fer. Malg:é toutes les menaces, aucun agent, de l'Etat n'a consenti à travailler. Les Allemands en ont été réduits à faire venir leurs propres ouvriers qui étaient en d'autres points et à recruter péniblement quelques sans-travail de l'industrie privée belge. A l'arsenal de Luttro les Allemands n'ont pas eu plus de succès. Plus do 100 ouvriers se sont laissés déporter ;-n Allemagne plutôt que de se mettre au service do l'ennemi. Le directeur de l'arsenal, M. l'ingénieur en îhef Kesseler, est en prison à Charleroi, où il subit une peine de six mois pour sa résistance. Bravo les railwaymen ! : „■?!» ■ gH-a* Croix Ronge de Belgique. L'admirable mouvement de sympathie que provoque la souscription en faveur des Ambu- ' lances auto-mobiles à acquérir pour la Croix j Rouge de Belgique ne s'est pas manifesté seu- 1 lement parmi nos compatriotes réfugiés en Hollande. Les principes d'humanité et de cha-ritable solidarité, qui sont la base de cette oeuvre internationale qu'est la. Croix Bouge, ont également fait vibrer la corde sensible chez nos a/mis hollandais. De ce côté sont arrivés des dons conséquents et le nombre de misères et de vies humaines auxquelles ils apporteront le soulagement immédiat sur le champ de bataille dépassera certainement toutes les espérances. Nous publions aujourd'hui la belle liste de souscription que viennent de nous faire parvenir M.M. G. Blum et M. Dwpuis, les zélés collaboi'ateurs du dévoué Président du Comité d'Amsterdam Mr. Delhez. On y verra que la grande cité commerciale n'a pas peu contribué jusqu'ici à la belle entreprise qui vit le jour sur la généreuse terre hollandaise. Amsterdam n'a décidément pas failli au vieux dicton: Noblesse oblige!" Le Comité de Hollande de la Croix Bouge ïe Belgique a décidé de baptiser du nom ï',,Amsterdam" la 6me ambulance automobile j lui partira dans quelques jours pour le front. 1ère liste de souscriptions recueillies par le ous-comité d'Amsterdam: Nood Comitcit te Ambarawa ...... 250.00 fl. Vederla/ndsch-Indische Banlc ...... 100.00 ,, Nederl.-Indische Escompto Mij.... 100.00 ,, Twentsche Bank 100.00 ,, Korthals Altes 25.00 ,, Van Heekeren et Co 25.00 ,, Stoomvart Mij. Nederland 100.00 ,, Nederlandsche Handel Mij 500.00 ,, Le directeur de la Handelsvereeni- ging d'Amsterdam 30.00 ,, Amsterdamschc Bank 100.00 ,, Ruys et Cie 100.00 „ Vanderelst frères „Anvers-Lou- vain" 750.00 frs. Souscriptions receuiUies par le journal: ,}Vlaamsche Stem" ... 847.21 ,, Van Wezel 200.00 „ Banquô de Paris et des Pays-Bas 200.00 ,, Rotterdamsche Bank 1000.00 ,, ?. Kahn 100.00 ,, Anonyme: par l'entremise de Mr. G. Blum •500.00 fl. Magasins Bijenkorf 25.00 „ vriesseveem i 100.00 ,, Kon. Ho l. Lloyd - 100.00 ,, Mfred Holthels de Liverpool 200.00 ,, Innés en Zoon 100.00 ,, 1 ssociatie Cassa, 50.00 ,, °honographe Pathé 10.00 ,, jukasstichting 2.73 ,, 1 levr. Wed. B 10.00 „ 'Jn BeU/e 0.15 ,, Fam. L. de Assen 2.50 ,, Mev. W. B. de Doctinchem 1.50 ,, 5.00 „ Collecte S. C. V. à Doetinchem ... 5.00 ,, Mr. v. G 25.00 „ Mv. B 0.50 „ B 10.00 „ V. N 25.00 „ '.-1 suivre) Totaux- de la<, lei liste d'Amsterdam. 3702.38 fl + 1007.21 frs. Totaux au Comité Central le '.0 juin: 5080J,.50 frs. + 16774,88 fl. + 5000,00 reis. Nous avons encore reçu les sommes suivantes:Dr. X., pour l'ambulance belge 10.00 frs. Anonyme, pour l'achat d'une ambulante automobile 5.00 ,, Pour nos prisonniers ds guerre en Allemagne M. R... (%e versement) pour les prisonniers 1-o0 fl. M. E. Faisant y B. o Z 8.00 frs. En Belgique. A Bruxelles. La guerre a porté un coup terrible à l'agriculture belge. Outre les villages et les fermes incendiés, nos campagnes ont été saccagées par les mouvements de troupes et labourées par les obus et les shrapnells. Les paysans ruinés ne pouvaient songer à reprendre le travail des champs faute de ressources .de tous genres- Afin de remédier à cette situation, la Société Générale de Bruxelles vient de créer un organisme de prêts, qui rendra, pensons-nous, de réels services aux cultivateurs. Cet organisme, ,,l'Union du Crédit Agricole", avance des fonds aux agriculteurs belges jusqu'à concurrence de Fr. 600 à raison de p.c., prêts qui sont remboursables mensuellement et par petites sommes. Les réclamations se font de plus' en'plus, vives en ce qui concerne les fonctionnaires qui continuent à être payés et ne favorisent les oeuvres de charité que s'ils en ont envie. Alors que les employés des administrations communales se voient retenir de 2 à 3 % de leurs traitements, les fonctiôn-naires ne souffrent de retenues d'aucune espèce. Evidemment les fonctionnaires des ministères des affaires étrangères, des chemins de fer, postes, et télégraphes, qui jne sont pas payés, n'ont pas à verser un centime des appointements qu'ils n'encaissent pas. C'est logique! Mais il y a ceux qjui. en disponibilité, touchent les deux tiers !de leur traitement, ' employés de grade intérieur généralement, et ceux qui, maintenus en service, touchent l'intégralité de leip:? traitements, les grosses légumes. Il semble donc équitable — et cette idée rallie la majorité des suffrages — que les fonctionnaires qui touchent encore leurs ap-i pointements payent leur quote-part. Il serait temps, dit-on dans le public, qu'ils comprennent—Les ,,patates" sont en baisse. On !es vend à raison de dix centimes le kilo, dans certains magasins communaux. * * * A Anderlecht, le marché aux fruits se tient régulièrement tous les jours place de la Plaine. Il n'est réservé qu'aux producteurs.* • • L'autorité • allemande, après avoir été ! bombardée» de requêtes, vient de notifier au ' collège échevinal qu'elle autorise l'établissement des terrasses devant les cafés de la capitale. * * « Le collège échevinal de la commune de •Molenbeek-St. - J ean a supprimé les gardes civils qui, dès le début de l'occupation, renforcèrent les services de police. Les poihpiers les remplaceront désormais. Ils seront en tenue, mais sans armes. En attendant, par toute la ville, les cambrioleurs font des leurs. Il y a en moyenne dans la capitale 6 à 7 cas de cambriolage ■ chaque jour, la police faisant défaut. Les rares agents encore en fonctions n'ont pour toute arme que leur bâton de guimauve. C'est donc moins que rien. Quant aux campagnes des environs; elles sont infestées de bandes de pillards. » * • Le Bulletin officiel, allemand, qui remplace notre Moniteur, qublie en date du 11 juin l'ordonnance suivante: Pour remédier le plus possible, par une assistance sagement organisée, à la misère due à la situation actuelle de la Belgique, j'ai invité la bienfaisance privée à participer aux oeuvres humanitaires, sous la direction de la Croix Rouge de Belgique et de façon à compléter l'action qui incombe de ce chef à l'Etat et aux communes. J'ai confié l'administration centrale de la Croix Rouge de Belgique à mon délégué le comte B. von Hatzfeldt-Trachenberg, qui est représenté dans tous les cliefs-lieux cle province par des commissaires spéciaux. Les différents services de mon administra-tibn ont, de plus en plus, connaissance de nombreux cas de misère qui réclament une prompte assistance. Pour assurer la pleine efficacité des secours, il faut que leur emploi dans les familles des nécessiteux soit contrôlé d'une manière rationnelle. Pour exercer ce contrôle, il faudrait la collaboration d organisations spéciales tels que les dispensaires belges, qui, dans les dernières années, ont été imités partout et servent à combattre certaines maladies populaires, et tels que les bureaux de bienfaisance qui, dans beaucoup de communes belges, accomplissant; leur mission avec succès. La Croix Rouge do Belgique a institué d'abord à Bruxelles, dans l'ancien Observatoire du boulevard Bischoffsheim, trois sections : soins de l'enfance, lutte contre la tuberculose et bourse du travail. Ce dispensaire, servant de bureau central d'information, envoie des soeurs, instruites dans ce but, prendre des renseignements nécessaires sur les familles nécessiteuses qui lui ont été signalées et sur les causes de leurs infortunes. On se propose d'établir d'autres dispensaires du même genre, surtout dans les villes d'une certaine importance. Je suis convaincu que les communes qui, par leurs bureaux d'assistance publique et do bienfaisance, ont déjà contribué, pour une larsre part, à secourir les malheureux, seront aussi disposées à leur venir en aide en soutenant nos efforts. Elles tiendront certainement à agir de concert avec la Croix Rouge de Belgique, non seulement au moyen de leurs institutions publiques de bienfaisance, mais aussi en s'adressant à l'assistance privée, en vue d'adoucir la misère de certaines familles, des pauvres honteux et d'empêcher les ouvriers de perdre la saine habitude d'un travail régulier. J'ordonne donc que les diverses organisations de la Croix Rouge envoient aux communes compétentes un rapport chaque fois qu'un cas d'infortune digne d'examen se présentera et contribuent à veiller à l'application des mesures prises en faveur des malheureux. Der Generalgouverneur in Belgien, Freiherr von Bissing, General oberst. A A o v e r 3, Chaque jour en semaine il est possible de se procurer une sorte de pain noir. Mais le dimanche, qui est le jour des pâtissiers, on mange de la tarte! *• * * Tous les quotidiens ont cessé de paraître. Enfin! On en parlait depuis si longtemps... Les directeurs de ces feuilles avaient demandé aux autorités militaires de leur laisser insérer in extenso les communiqués Reu-ter et Wolff. Celles-ci refusèrent. Lès journalistes prétendaient que le public pouvait lire les communications Reuter dans les journaux hollandais et que, dès lors, il était enfantin de ne pas leur permettre ce qu'on tolérait aux autres. Malgré ces justes objections, la censure fit valoir son point de vue: c'était à prendre ou à laisser. Et les journaux de Refuser unanimement. Sauf le ,,Vlaamsche Nieuws" qu'on soupçonnait depuis longtemps déjà d'être dévoué aux Allemands. * * * Ci-dessous une petite histoire authentique dédiée à quelques énergumènes qui parlent de séparation au moment précis où Wallons et Flamands donnent leur sang, en commun, pour la patrie belge. ,,J'ai quelque chose comme 300 soldats, la plupart flamands, quelques-uns wallons, tous très braves, écrivait dans ,,De Stem van België, un journal vraiment belge oelui-là un aiunôr^r. ,,Ecoutez plutôt, continuait-il. C'était un soir à 10 heures et demie. Les Allemands nous lançaient quelques milliers de balles. Arrive en courant un soldat qui me crie haletant : ,,Monsieur l'aumônier, dépecihez-vous, mon meilleur ami a reçu une balle dans l'oeil". Nous courons ensemble à travers la campagne, sous les balles et les obus. ,,Monsieur, je crois que ce sera trop tard. C'était pourtant un si brave homme." — ,,Etes-vous tous deux du même village, peut-être?" — ,,Non, monsieur, mon ami est un Wallon." — ,,Mais alors, comment vous comprenez-vous ?" — ,,Bien, lui m'a appris, le français et moi je lui ad donné des leçons de flamand et ainsi cela allait déjà issez bien." ,,Nous arrivons. Le blessé est îjjourant. Tous ploient le genou autour de moi au milieu de la prairie. Je donne au héros la sainte absolution et lui administre aussi les saintes huiles. Je n'ai jamais vu plus d'at-baohement et plus d'abattement que chez ce brave jeune homme flamand pleurant sur son ami wallon." „Qu'en pensent les Dr. von Bonus, les ,,Vlaamsche Nieuws" et autres ,,Vlaamsche Post" ? A ÏWsaîisîe:®. Veut-on savoir comment l'on a vécu à Malines durant le blocus? Un journal publié en Belgique en trace le tableau piquant : Tout charroi étant défendu, même au moyen de charrettes à bras, les brasseurs se sont vus dans l'obligation-de faire rouler leurs tonneaux jusque chez les clients. Quand la fourniture était destinée à un de nos safés à- consommation intense, il n'était pas rare de voir une file d'une dizaine d'ouvriers brasseurs, poussant ■devant eux, à qui mieux-mieux, autant de tonneaux, pour le plus grand amusement du badaud, qui croit assister ainsi à un des si populaires concours de tonneaux. ^ . Pour la remise .à domicile de la bière en bouteilles, le progrès veut actuellement que La charrette à chiens soit employée, et c est un spectacle peu banal qu'un pareil service de distribution. Comme les abattoirs communaux n'eurent pas l'autorisation de distribuer la viande abattue, les bouchers en furent réduits à solliciter le ooncours de quelques amis bienveillants pour transporter sur des brancards Improvisés des montagnes de chair ^ sanguinolente. ^ Les boulangers de leur côté ont été obligés de véhiculer sur leurs épaules d'énormes paniers pour pouvoir faire leur distribution journalière de cet affreux pain noir, composé de 90 % de son et 10 % de farine. Quant aux paysans, qui apportaient leurs primeurs au marché, pour eux la chose fut vraiment malheureuse. Les trams vicinaux ne circulant plus et l'emploi de charrettes étant défendu, ils furent obligés d'empiler sur de primitives brouettes des édifices de paniers d'un équilibre plus qu'instable, et bien souvent d'abattre quinze kilomètres avec un pareil chargement. Et après avoir peiné toute une matinée pour arriver à la ville^ ils reçurent des prix dérisoires de leur marchandise. Mais qu'importe? Les ,,sozial-demokraten" d'Allemapfne et les autres étaient satisfaits ! * * * Un écho de dernières grèves nous parvient à l'instant. A l'arsenal de Malines travaillaient des ouvriers-soldats allemands. L'étonnant M. von Bissing voulut les remplacer par des Belges, qui refusèrent. De là le blocus de la ville et a tentative, si humaine, d'affamer la population ! Or, nous apprenons que les ouvriers-soldats allemands eux-mêmes dissuadèrent les ouvriers belges de reprendre le travail à l'arsenal. Ils prouvèrent à ceux-ci que le matériel à construire devait servir aux services militaires, ce que conteste cependant l'étonnant M. von Bissing, alors que ses subordonnés en ont donné à nos compatriotes une preuve formelle.D'autre part, les Boches tinrent aux Belges le raisonnement suivant : — Si vous reprenez le travail, vous favoriserez indirectement vos ennemis. En ce qui nous concerne, on nous enverra au front et, de là sorte, c'est cinq cents hommes de plus que vos soldats rencontreront sur l'Yser. Le raisonnement était frappant. Comme aucune loi au monde ne pouvait les contraindre, les bons patriotes de l'Arsenal refusèrent de reprendre un travail qui devait servir doublement l'envahisseur. On a vu à quelles mesures M. von Bissing s'est laissé aller. Et -les socialistes allemands, dont il est le féroce ennemi depuis de longues années et qu'il a toujours pourchassé à coups de triques, s'en sont lavé les mains. Ces ,,sozial-demokraten" qui ont essayé de faire tant parler d'eux jadis n'étaient dignes que d'une caporalisation à outrance. Us l'ont à présent. Aussi sont-ils fort heureux et, bien entendu, muets ! A IL I é ^ e. Les rédacteurs de ,,l'Echo de Liège" manquent absolument de dignité. Et ils font cette navrante constatation, sans moindrement s'en émouvoir. Au mois d'août 1914. écrivent-ils, la ville de Liège pouvait s'enorgueillir d'une presse incomparable. Toutes les opinions étaient largement représentées, toutes les idées, toutes les causes avaient leurs défenseurs. Cette presse tenait sa place dans le domaine politique et social, comme sur le terrain littéraire et artistique, industriel ou commercial: elle répondait à tous les besoins. La guerre — terrible faucheuse — a brisé cette presse. Depuis, elle eût pu renaître: elle ne l'a , pas voulu. Est-ce un blâme que nous exprimons, si léger soit-il? Non pas ! Nous comprenons trop quel haut sentiment de fierté patriotique, de dignité professionnelle lui a inspiré sa conduite. Habituée à s'épanouir en pleine liberté, elle n'a pu se résigner au contrôle. Et puisqu'il lui était interdit de 6'oc-cuper, selon son coeur et ses préférences, des grands intérêts de la patrie, elle a préféré disparaître. C'est bien. Non, mais, après cela, quelle est la raison d'être de ,,L'Echo de Liège", sinon de faire le jeu de l'ennemi? Asi I^aixerrafooiarg, Noms des habitants qui ont eu leur maison brûlée et indication de leur résidence actuelle: J. Laurent Fostie, à Gleid; 2. Hubay, Lucien, à Signeux; 3. Herbin, Hyacinthe, à Bleid; 4. Frédéric Nahant, à Bleid; 5. Clémentine Hue, à Bleid; 6. Hubay Oné-sime, à Bleid; 7. Ledent-Beck, à Bleid; 8. Defiesse-Neu, à Bleid; 9. Camille Gilson, à Bleid; 10. Léonard Evrard, à Bleid; 11. Nahant-Muelle, à Mussy; 12. Brice Allard, à Bleid; 13. Nahant-Flamion à Bleid; 14. Nahant-Hédard, à Bleid; 15. Marie Mé-dard, à Liège; 16. Alfred Marnioy, à Bleid; 17. Sourmal, Alphonse, à Bleid; 1-8. de Coi-net, à Bruxelles; 19. Clausse, Noël, à Bleid ; 20. Jules Hizette, à Houdrigny ; 21. ' Decolle-Poncé, à Bleid; 22. Jules Schreder, à Bleid. Maisons incendiées à Gomery Bleid: ■ 1. Ferme et maison du jardinier du baron de Gerlache, Arthur Collard-Godin; 2. 1 éeorges Joniaux; 3. Lambert-Graisse; 4. ' Mussel-Gilsoul; 5. Lambert-Reuter; 6. | Bailleux-Hohschette; 10. Laurent Liégeois; = 11. Poncé-Bouillon; 12. Hizette-Didier; 13. Mme Quencin-Graisse; 14. Derchet-Lam- , bert; 15. Graisse; 16. Lambert; 17. veuve : Musset-Dahen; 18. Fabresse-Vanderyhinst; : 19. Mathieu; 20. Dinant; 21. Colas; 22. 1 Reizer-Reizer; 23. veuve Hobschette; 24. ^ Anciaux; 25. Ballieux-Doucet; 26. Debeffe- ] Laurent; 27. Dargenton ; 28. Jacque- . min; 29. Laurent-Doucet; 30. Hallebardier- , Du tilleul ; 31. l'abbé locataire du baron de -Gerlache. 1 Acsx froîitières. , Les frontières vont de nouveau être fer- ; mées pour quinze jours à partir de mardi -prochain. Daos les JFlsaïistres. On croit que l'industrie du lin dispose encore de matières premières suffisantes pour qu'il soit permis de travailler tout l'été dans les mêmes conditions qu'à présent. Il n'est donc pas question de fermer les . usines, * * * Le ville de Renais de 23,000 habitants' oompie 11.000 -chômeurs! * •* » La conunune d'Erpe, sur le territoire de laquelle la tombe d'un soldat allemand aurait été bousculée (on a arraché la croix, parait-il, et creusé un trou dans la terre), paiera une amende de 3000. marks. C'est toujours von Keu-dell x (un nom à retenir) qui frappe les communes flamandes. Et ça fait la joie du „Vlaam- sclie Pest", le torchon gantois. * * * Les réquisitions vont leur train. La chasse au cuivre n'a pas cessé. A Moïîs. Par suite de la fermeture de la frontière française, nombre de négociants de Quiévrain et des environs qui avaient fait de nombreux achats' pour revendre 'en France se trouvent dans une situation plus qu'embarrassante. Il est à noter que toute la région de Mans vit surtout du commerce avec la France et que si certains produits d'alimentation ou de l'industrie pouvaient y être importés,les commerçants de notre région en seraient extrêmement satisfaits.Et les Allemands prétendent faire revivre le commerce ? ils se ÉÉfdeit Les Allemands viennent de publier un nouveau livre blanc. Il traite de ,,la conduite contraire au droit des gens de la guerre populaire belge" et se compose d'un mémorandum émanant du ministère des affaires étrangères allemand et de quatro annexes, qui sont des rapports fournis par le ministère de la guerre sur les événements d'Aerschot, d'Andenrte, do Dinant et de Louvain. I^a publication de ce livre est d'un cynisme aussi grand que la déclaration de von Betli-inann-Holhveg concernant la violation de la neutralité de la Belgique. En effet, par la publication de oe livre, les Allemands reconnaissent les faits qui se sont passés dans les communes citées. Point n'était besoin. Déjà les neutres — à qui ce livre est destiné pour faire impression — étaint convainous que les Allemands s'étaient comportés d'une façon inhumaine dans ces communes aussi bien que du fait lue l'Allemagne avait sciemment violé un traité considéré par une nation qui se prétend civilisée comme un ,,chiffon de papier". Les Allemands se sont défendus en ce qui concerne cette violation quelques mois' après [>ar un document dont ils ignoraient l'existence au début des hostilités. Ils ont eu besoin également de six mois pour trouver une excuse officielle pour les atrocités commise? par l'ëUrs troupes. Sentant qu'il ne leur était point possible de lémontrer l'existence de francs-tireurs, ils pas-sent outre et commentent le texte des art. 1 ît 2 de la Convention de la Haye à leur façon. A ce sujet nous lisons dans le journal français ,.Le Temps" ce qui suit- Mais supposons un instant que, effective ment, les troupes allemandes aient eu affaire ■1 leur entrée dans les villages et villes belges, aon à des éléments organisés, mais à un soulèvement populaire, spontané, désespéré, et utilisant les moyens de défense qu'il avait sous le main. L'article 2 du règlement de la Haye prévoit précisément cette résistance tumul-t-uaire, elle l'autorise et le Livre Blanc lui-même n'en conteste pas le principe, au moins pour les localités encore inoccupées par les troupes allemandes, ■seulement comme il faut bien à tout prix rejeter sur l'ennemi la responsabilité des horreurs qui ont soulevé l'indignation du monde, :'est alors que, poussé dans ses derniers rebranchements, le gouvernement allemand se lérobe par la plus incroyable des palinodies, an épiloguant sur le texte même de l'art. 2 du règlement do la Haye, qui prévoit ce genre de résistance populaire dans le cas où la popula-bion n'a pas ,,eu le temps de s'organiser militairement". Et il précise: ,,Mais même dans les localités non encore jeeupées par les troupes allemandes, ainsi ivant tout à Dinant et ses environs, la résistance populaire non organisée était inadmissible, parce que le gouvernement belge avait argement le temps d'organiser la guerre nationale, conformément au droit des gens. Le gouvernement belge a depuis des années prévu :pi'en cas de .guerre franco-allemande il se--ait entraîné dans les hostilités. Il est démontré que la préparation de sa mobilisation 1 commencé au moins une semaine avant l'entrée des troupes allemandes. Le gouvernement, s'il voulait utiliser sa population civile à des combats éventuels, était donc parfaitement en mesure de la munir d'insignes militaires et le lui donner des chefs responsables." Une pareille argumentation est véritablo-nent déconcertante. Comment! Le gouvernement de la Belgique, réputée neutre et qui ne levait en aucun cas se croire menacée dans ion indépendance, se voit reprocher par ses propres envahisseurs l'insuffisance de son organisation militaire. Comment! L'armée belge, nobilisée effectivement dès avant la guerre, ivait-éllé légitimement d'autre rôle à prévoir pie celui de s'opposer éventuellement par la :orce à une violation locale de ses frontières )ar un corps détaché d'une armée étrangère, îgaré ou refoulé par les ennemis? Pense-t-on lue si le peuple belge avait un instant pu supposer les projets conquérants du germanisme, 1 eût attendu à la dernière heure pour ,,orga liser" sa résistance? N'est-ce pas 48 heures yb non pas huit jours avant d'entamer son territoire, pourtant jadis solennellement pro-;lamé par elle intangible, que l'Allemagne fit îonnaître à la Belgique et au monde son intention bien arrêtée do déchirer tous ses traies? Et "c'est aujourd'hui l'Allemagne qui ose èprocher à la Belgique d'avoir eu trop de con-iance dans une signature allemande pour prévoir le cas où son droit n'aurait plus d'autre râleur que sa force!"

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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