L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1728 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1917, 27 March. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/445h990b1g/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

3ème Ararsêe N°. s&S S cents Mardi 1^3 ra-aars \9YSt L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, «lourrsol dasotlcaîera cîu maiSn para- v$mt en Hollande est noire nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. X. VOORBURGWAL. 334-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. s Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. , . ( Cliarles Bernard, Charles Herblet, *• Comité de Rédaction: > Hen<£ clîaoîtory> Emile P£sl„p«ré. Pour .fies annonces, abonnsments et vento au raiaîr*éa"0, s'aciresseï" & fl'Actrcairaistratlon (Su journal: N.Z. VGorbus-gwai 234-240, Airtstercî«t*i X^I<êf5lhi(0>irTie s Î775. Abonnements!! WoBEamcSefï. B »50par enoss* Etn»angcEifîi«2.0C parcno-î» Annonces: B.5 cents la ligne» RécBamesa 30 cents la ligne. L'impuissance des socialistes allemands Avoir cent onze députés au Reichstag, se prévaloir de quatre millions d'électeurs et n'être, rien d'e rien dans le gouvernement de l'empiré, voilà le triste sort des socialistes allemands. # Tant qu'un Scheidemann courbe 1'eclime devant le chancelier, tant qu'un Sùdekum se fait a cent de propagande impériale, tout va bien, la caresse du maître vient récompenser le zèle de ces bons serviteurs; mais qu'un Liebknecht ou une Rosa Luxemburg osent s'exprimer librement et se refusent à toute domesticité, la porte des prisons leur est grande ouverte. t w Le parti socialiste allemand, puissant à | l'étranger, a chez lui non pas la liberté d'agir, mais seulement la permission de se ! taira. C'est à cette pression morale constante ; que nous devons, sans doute, ce déluge de paroles, cette prétention à tout dirigea*, qui j distinguent aux congrès internationaux les j socialistes de l'empire. N'étant rien chez eux et voulant au dehors se donner l'illusion d'être quelque chose, ils sont pareils à ces maris redoutables, qui, au café, mettent toutes les tables en révolution par leurs propos énergiques, mais, une fois rentrés au domicile conjugal, se tiennent coi sous la pantoufle de leur mégère. Malheureusement, avant la guerre, cette attitude rodomonte a trompé les partis ouvriers étrangers ; les Français surtout n'ont que trop cru à ces champions de l'Internationale chez les autres. Jusqu'en août 1914, ils attribuaient à ces fantoches un esprit d'indépendance, un souci profond de la paix, que la conduite piteuse dès chefs centraux a dissipé, depuis.^ Revenons encocre et toujours au crime, puisque d'autres, même parmi nous, s'efforcent de l'effacer sans cesse. Le 31 juillet 1914, lorsque Miiller, membre de r,,Arbeitsvorstand", accompagné de M. Camille Huysmans, arriva à Paris pour chloroformer les dirigeants français, avant de leur faire subir une cruelle opération, il ne savàit plus lui-même s'il parlait en son nom ou comme délégué du parti. Croyez-vous que les Français bonasses ouvrirent les yeux? Non, Miiller était un frère pardi! on ferait pour le mieux et Jaurès, toujours bercé dans le rêve, demandait vainement des précisions sur l'action pacificatrice des camarades allemands. ,,Nous agirons dans la rue, à la caserne, dans l'administration" avait déclaré Haase, président du comité du Parti. Il a tenu parole: le parti a agi par abstention dans la rue, est allé chercher son fusil à la caserne et a donné son argent à l'administration. Les Français, un peu naïfs, pensaient à autre chose. Mais, où la diiperie apparaît complète, c'est quand les Français, prêts à contrecarrer la mobilisation, à voter contre les crédits de guerre possibles, ne saisissent chez les centraux que des idées fuyantes, réclament sans succès des résolutions concrètes, cherchent en vain une volonté virile chez ces hâbleurs de congrès en temps de pai«". Un seul est sincère: Adler, l'Autrichien; il déclare que son parti, pour le moment, n'est capable de rien, et Nemec, le Tchèque, de confirmer cette impuissance totale ! Les Allemands, plus roublards, en savent autant qu'eux, mais, sous la pression des événements, ils tâchent de gagner du temps, afin de 6'éviter la honte d'apparaître comme de sinistres farceurs. Ils savent qu'en cas de guerre, malgré leurs cent onze députés, ils seront isolés au Reichstag, sans influence sur la politique agressive de l'empire; ils savent que leur opposition, même platonique, les briserait comme fêtu de paille, ils savent que, si tel e3t le bon plaisir impérial, ils pourront être poursuivis pour crime de lèse-patrie. Nécessité leur fut donc de continuer, auprès des camarades étrangers, le bluff de leur puissance artificielle et le 4 août, comme le compte pertes paraît plus élevé que le compte profits, leur décision est prise; pour se sauver eux-mêmes ils acceptent le crime sans l'ombre d'une protestation. Désormais, ils ne sont plus qu'un élément quelconque de la grande machine nocive construite par Bismarck. Reste donc, aux prêcheurs de la réconciliation immédiate, la triste besogne non seulement d'esquiver les responsabilités actuelles, mais «encore de croire, pour l'avenir, à des prom esses qu^ les socialistes allemands, par la constitution même de l'empire, sont incapables de tenir. En appelant les Allemands à signer ce contrat de garantie mutuelle entre nations, ce qui est le vrai contrat de l'Internationale, on sollicite l'adhésion de gens frappés d'incapacité. Alors que les partis ouvriers de France, d'Angleterre, d'Italie, de Belgique peuvent évoluer en pleine liberté d'action, peser sur les décisions de leurs gouvernements, les socialistes allemands, eux, ne sont que des mineurs à qui deux droits sont reconnus : celui de se taire et de se faire tuer. C'est pourquoi tout engagement, toute résolution, tout projet politique aveo un parti, dont la constitution nationale est autocratique, e9t une duperie pour l'autre partie contractante. Les socialistes allemands^ avant de vou loir régenter la liberté des autres, feraient mieux de ia conquérir pour eux-mêmes; ils sont les derniers serfs politiques en Europe et il y a quelque chose dè grotesque d'entendre des esclaves discourir sur le droit de cité, quand ils ploient les épaules au premier ooup de trique du maître. F. W. Les loches voudraient échappe) aux responsabilités. La ,,Kôlnische Zeitung" consacre à la résistance passive des Belges un article dans lequel elle tente vainement de disculper les , autorités allemandes dans l'affaire des dé- j portations sans distinction de chômeurs, J non chômeurs, membres de classes fortunées et cultivées. Le coupable, d'après le journal allemand, c'est la population belge, administrés et autorités qui résistent passivement, c'est-à-dire se refusent à coopérer à l'établissement des listes de chômeurs. Le journal de Cologne fait état, entre autres, du procès-verbal suivant, émanant du comité belge de secours: „M. le président attire l'attention des comités sur la défense qui leur est faite de délivrer, sous n'importe quel prétexte, des certificats attestant que certaines personnes ne sont pas secourues, car, en réalité, cela signifierait livrer la liste des secourus, ce que le comité national a refusé de faire." La réponse à cet argument est fort simple. La ,,Commission for Relief" n'a été autorisée à fonctionner par l'Entente qu'à la condition de ne servir en rien les autorités allemandes et les autorités allemandes elles-mêmes ont souscrit sans réserve à cette condition. En effet, le baron von der Lanc-ken, dans une lettre à M. Whitlock, datée du 29 juillet 1916, déclara ,,que le gouverneur général ne se servirait jamais du comité national dans le dessein de forcer la population belge à travailler au service de l'armée allemande, contrairement aux stipulations de la Convention de La Haye." (Citation extraite d'une lettre envoyée à la fin de septembre 1916 par sir E. Grey aux membres de la ,,Relief Commission".) —«bb— Solidarité des Belges. On trouvera ci-dessous, d'après ,,La Métropole'* de Londres, un nouvel exemple de la solidarité qui unit tous les Belges: ,,0n sait qu'il' existe près de Milwaukee (Middle-East), aux Etats-Unis, une importante colonie de Belges, flamands américanisés, qui possèdent leurs églises, leurs écoles, leurs clubs et même leurs journaux, et dont le directeur spirituel est le P. De-ville, de Chicago. ,,Celui-ci a eu l'idée d'essayer d'amener aux Etats-Unis (d'une façon temporaire, espérons-le!) le plus grand nombre possible de parents de Flamands américains restés en Belgique. Par l'intermédiaire de la ,,Commission for Relief", de l'Association belgo-américaine et du bureau belge de New-York, on a réussi à réunir en Flandre deux cent vingt et un Belges, dont un grand nombre d'enfants, à les faire sortir de Belgique — cela se passait avant la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et l'Allemagne — et à les embarquer à Rotterdam sur le transatlantique hollandais ,,Nieuw-Amsterdam". ,,Le convoi est arrivé récemment à New-York. Beaucoup des enfants étaient insuffisamment vêtus et ont reçu des vêtements par les soins de la Croix Rouge américaine. Les Yankees ont. fait à ces rescapés de la géhenne belge un accueil extrêmement chaleureux. Les Belges ont été aussitôt répartis parmi leurs familles dans les différents centres où il existe des colonies flamandes". D'après le même journal, une nouvelle oeuvre de charité publique a été organisée à Dinant, scène de meurtres, de pillage et d'incendie en août 1914. Elle a nom ,,Gîte et Coin de terre aux Sinistrés dinantais" et est placée sous le contrôle des autorites communales. Environ un hectare et demi de bon terrain a été déjà distribué aux familles nécessiteuses. Deux cents autres lots seront répartis incessamment, i Les socialistes allemands jugés par Fauteur de J'accuse" Du ,,Petit Parisien". — Interview de M. G'. Batault avec l'auteur de , , J'accuse" : ^ Pour n'avoir point osé dire la vérité, c'est-à-dire que l'Allemagne a voulu la guerre, qu'elle a fait line guerre offensive au premier chef, les socialistes majoritaires sont devenus ,,les prisonniers, do guerre de l'impérialisme prussien", et la paix ne pourra pas les libérer, ils seront ,,les seuls prisonniers de guerre à perpétuité". Pour justifier leur point de vue I annexionniste, les pangermanistes n'ont pas besoin d'user de subterfuges; iis_ sont conséquents avec eux-mêmes. Pour justifier leur attitude, les socialistes majoritaires sont obligés de renouveler sans cesse lo mensonge de la guerre défensive. Quel avenir est-on en droit d'espérer do ce faux socialisme basé sur le mensonge ? M y a un m 27 mars 1916. Près de Saint-Eloi les Anglais s'emparent des premières et secondes lignes de tranchées allemandes, sw mi. frànt de 600 mètres. Au nord-vuest de Postany les Eusses enlèvent d&ux liants de trcmshêe&._ En Belgique. A Bruxelles La pénurie de chevaux rend de plus en plus compliquée la tâche des administrations publiques, chargées du service des pompes funèbres. Les cimetières sont situés à des distances souvent extrêmement éloignées et chaque transport exige la mise en service de deux chevaux pendant un t^emps souvent fort long. Pour parer à toute éventualité, l'administration des tramways a fait procéder à la transformation de certaines voitures en corbillards. A l'extérieur, bien entendu, rien ne décèle trop la destination nouvelle de la voiture, laquelle est aménagée pour le transport collectif de quatre cercueils. Des civières sur roue, aménagées avec tout l'apparat extérieur des corbillards, ont également été préparées, pour effectuer les transports depuis les mortuaires jusqu'aux églises et aux terminus des lignes de tramways. ' * * * Les mandataires communaux de Saint-Josse-ten-Noode ont pris une décision, au cours de la dernière séance du Conseil communal, qui réjouira un grand nombre d'employés dont les traitements sont inférieurs à 2400 francs. Il ont résolu d'étendre, pour un nouveau terme de trois mois, qui prendra cours le 1er avril prochain, les résolutions • prises lé 25 octobre et le 22 novembre dernier, accordant pendant les six mois d'hiver des indemnités aux membres du petit personnel. On se souvient que cette mesure avait été prise à raison de la cherté de la vie. A ce moment-là cependant nous étions encore mieux lotis qu'à l'heure actuelle; d'où il résulte que retirer ces gratifications en ce moment-ci eût été de la plus mauvaise logique, tant il est vrai qu'elles ont présentement encore une plus grande raison d'être qu'il y a six mois. Osons exprimer le voeu que partout nos administrateurs publics comprendront parfaitement ce raisonnement. * * * Le sanatorium Georges Brugmann, édifié à Alsemb'erg, est l'objet de l'attention toute spéciale du Conseil général des Hospices et secours de Bruxelles qui en a l'administration. Situé dans un site remarquablement salubre, il convient admirablement à la destination qui lui a été donnée. C'est une organisation des plus nécessaire dans la lutte menée contre la tuberculose. Rien n'est négligé pour en assurer le parfait fonctionnement. Des travaux de réfection vont être entrepris à bref délai. On va notamment renouveler le pavage de la route d'accès, dont l'entreprise vient d'être accordée.* * * Les travaux de parachèvement de l'hôtel communal de Schaerbeek se poursuivent avec la plus grande activité. Le Collège a décidé que rien ne serait réservé et que, notamment/^ le placement des boiseries et des vitraux d'art, dont les emplacements ont été déterminés, serait exécuté sans retard.On vient de mettre, la dernière main à l'installation des cabinets scabinaux. Les échevins ont leur bureau placé vers la façade de l'édifice. Les quatre cabinets 6ont de vraies merveilles architecturales, de même que le vaste cabinet du bourgmestre, citué à l'étage. L'installation des échevins dans leurs nouveaux locaux a donné lieu cette semaine à de petites cérémonies intimes, qui se sont déroulées chaque fois sans apparat, mais avec la plus aimable cordialité.* -fc * Une nouvelle Centrale d'éle&tricité va être construite dans l'agglomération bruxelloise, c'est'celle que la commune de Schaerbeek projette d'édifier sur les vastes terrains qu'elle a acquis entre le canal maritime et la Senne, à proximité de l'usine à gaz de Bruxelles. La nouvelle Centrale s'élèvera près de l'usine d'incinération dont l'administration communale a déjà adjugé les travaux, lesquels sont 6ur le point d'être entamés. Le Collège éclieyina' cchaerbeekois propose au Conseil communa de mettre égalment en adjudication, les tra. vaux de la nouvelle Centrale d'électricité dans le but de procurer le plus d'ouvrage possible aux entrepreneurs et à la class( ouvrière. Le projet de bâtiment de la Centrale com porte un devis d'environ 500.000 francs. * * * La Société générale de Belgique a fait paraît^ son rapport relatif à son activité durant l'année 1U16. .Nous y lisons qu'un subside d< 30U.UU0 francs a été accordé au Comité Natio nal de secours et d'alimentation. Depuis le début de la guerre cet organism< a dépensé en allocations de secours et subside; aux oeuvres une somme d'environ 1.250.0CK îrancs. Les bénéfices de l'exercice 1916, déductio: faite des amortissements rendus nécessaires pa suite de la baisse sensible des fonds public nationaux et étrangers, sont approximative ment les mêmes que ceux de l'année 1915 e s'élèvent à la somme de 2.239.723,89 francs. * * * Le gouvernement allemand fait officielle • ment savoir que la séparation administratif-est un fait accompli. Le siège administratif d la partie flamande se trouvera à Bruxelles. I - administratif de la partie wallonne Namur! 1 i/a jaartie flamande se compose des .province j d'Anvers, du Lim bourg, des deux. Flandres, des districts de Bruxelles et de Louvain. 1 La partie wallonne est composée des provinces du Hainaut, de Liège, d© Luxembourg, de Namur et du district de Nivelles. i Mais pourquoi le siège de l'aelministration wallonne à Namur? Pourquoi pas à Paturâges ou à Hervé? I ■ On comprend mieux la raison pourquoi le siège flamand est situé à Bruxelles. La ville j est agréable à habiter. Seulement, elle n'est i j pas flamande. Les statistiques des menteurs ak-!• tivistes ne feront jamais de Bruxelles une ville ' flamande, — n'en déplaise à von Bissing. A Anvers (De notre corresjKmdant -particulier.) ,,En onze jongens die van Duitschland komen !" Ce cri, cette question, on les entend chaque jour. Le peuple entier le répété; ce serait une obsession si la colère de tout le pays n'était de voir revenir d'Allemagne, brisée, perdue, malade ou mourante, la fleur de la jeunesse emmenée en esclavage par des bourreaux sans pitié et renvoyée dans un état minable, pitoyable, misérable, indicible, à faire pleurer les pavés des rues, — comme me disait une vieille femme qui attend les retours de déportés, inlassablement, devant la gare centrale. Quelques-uns de ces malheureux ont été transportés . à l'hôtel Winnipech, rue du Vanneau; ce sont des épaves. Et rien n'est plus déchirant que la vue de ces malheureux qui attendent, tristement, la mort, avec, au fond des yeux, de l'angoisse, de la souf-franca et la douleur d'être ainsi revenus d'Allemagne pour mourir, misérablement, dans leur patrie. Ces retours de déportés amènent chaque jour vers la gare des théories de gens du peuple pour qui ie temps est long et- qui viennent dans l'espoir de voir revenir un être eihor. Parfois, de la foule, part un cri, un nom et une mère se jette sur son enfant, qu'on "porté fous les bras, comme un mutilé. C'est alors une scène émouvante, douloureuse, le jeune homrio qui voudrait courir vers sa mère et , qui n'a pas encore retrouvé l'usage de ses ! jambes, • la maman qui s'évanouit sous le coup de 1 émotion et du chagrin. , Combien d'entre nos gars ont eu les pieds ou les jambes gelés par les grands froids de février? Combien d'entre eux nous reviennent le dos lardé de coups de baïonnette, les : doigts écrasés à coups de crosses de fusil? Mais tous, qu'ils puissent encore marcher j ou qu'en doive les transporter dans des civières, tous sont dans un état d'épuisement tel qu'ils ne peuvent plus manger et qu'on est obligé de les nourrir à la cuillère, par petites doses. Le froid a fauché parmi eux tous ceux qui étaient faibles c e poitrine. La nu't, pour avoir chaud, ils se blottissaient les uns contre les ainrea. Leurs tortionnaires le leur défendirent. Pendant la journée on les obligeait à aller en plein air, le cou et la poitrine nus, par tous les temps. Les Allemands ont ainsi assassiné des centaines de nos compatriotes. Et cela, nous ne l'oublierons jamais. ,,De laartste Duitsch mag voor mij ster-ven," disait une femme du peuple, avec une expression de férocité que ne peuvent pas comprendre ceux qui n'ont) point gémi sous la botte allemande. — Ge moet or twee jaren mede gelcefd hebben voor te weten wat kleppers het zijn." Et ceci résume bien la haine populaire.Lorsque les déportés reviennent, leur premier mot est ,,Du painl Du pain!" Us ont souffert terriblement de la faim, en Allemagne, ces pauvres gens qui n'ont eu pour se nourrir que des pelures de choux-raves ! Des gens diront que cela est faux ou exagéré. C'est l'expression même de la vérité.Que je vous cite encore ce trait qui montre à quel point les Allemands sont détestés. Arrivés aux frontières hollandaises, des enfants belges envoyés ici par les soins de la ,,Santé de l'Enfance" reçurent chacun une càrte portant l'initiale de la ville vers laquelle ils allaient être embarqués. Pendant que les grosses mangeaient le petit pain qu'e^i leur avait distribué, un petit bonhomme des environs de Bruxelles, un peu à l'écart du groupe, pleurait à chaudes larmes. On s'enquiert de l'objet de son chagrin.Je ne suis pas un Allemand, monsieur, dit-il. Et il pleura de plus belle. Enfin, on put avoir l'explication de cette grosse dé-3 tresse morale. Sur la fiche orange qu'on lui j avait remise figurait la lettre A, — ce qui signifiait que l'enfant allait etre hébergé à Arnhem. Or, le pauvre petit avait cru qu'il : s'agissait d'une fiche le désignant comme | Allemand ! A Anvers, on espère que le châtiment 1 s'abattra sur l'Allemagne et que, genoux en terre, celle-ci devra implorer la paix. Les s Anversois voudraient que, dès à présent, les - alliés fassent savoir aux Boches que, pour t chaque déporté mort ou incapable de travailler, le gouvernement de Berlin devra payer à la famille cent mille ou cinquante - mille francs, — à titre d'indemnité. 0 II est certain qu'on attend des compensa-c tions dans tous les domaines et que le f gouvernement du Havre devra parler haut d . et ferme durant les pourparlers de ^ paix, ,s Dans pet espoir, on se console ds voir les Boches réquisitionner le cuivre et le linge, ' ne nous laissant qu'un matelas et que deux * paires de draps par lit. I Pourvu qu'on les écrase, — nous supportons stoïquement notre sort. Et on les écrasera. Tel est le sentiment unanime des Belges. j •* * * ! M. Jean Baptiste François Van Hemeïrijck, < bijoutier à Anvers, époux do Mme Hubertine Jacobs, né à Anvers ie 30 novembre 1851, est décédé à Goés lo 16 mars 1917. i Mello Marie Jacqueline Stéphanie Van don i Bemden, née à Anvers le 23 septembre 1852, y 1 est décodée le 20 mars 1917 en son domicile » 23 rue Mozart. j < M. Henri Uovaerts, capitaine au long cours, < expert nautique, époux do Mme Florentine J Geerts, né à Anvers lo 1 août 1846, y est < décédé le 18 mars 1917. M. Auguste Norbert Marie De Bruyn, époux j de Mme Marie Pauwels, né à Anvers le 29 mai • 1872, y est décédé le 15 mars 1917. . ] Fendant la période du 13 au 20 mars, les i bureaux do l'état civil ont enregistré 120 décès tandis que le chiffre des naissances ne 6'est i élevé qu'à 46. * * * Les voleurs sont parfois voilés. A preuve l'anecdote suivante, — qui est vraie: des malandrins s'étaient introduits dans l'usine de conserves de la ruo Kroneraburg, à Deurne. Ils so retirèrent en emportant plusieurs. sacs qui devaient, croyaients-ils, contenir de la farine. Or, quel ne fut leur «.dépit en les ouvrant! Les sacs étaient bourrés de plâtre destiné à olôre les bocaux de conserves! A CS^EBel L'université du travail a organisé, depuis plusieurs mois, des cours-conférences très intéressants. Us sont suivis par près de 2000 personnes. Ce sont, en majeure partie, des ouvriers réduits au chômage par nos ennemis. A M F'asrs WaïlORi La société anonyme des Clouteries des Flandres, de Fontaine-l'Evêque, vient <le mettre une somme de dix mille francs à la disposition du comité do là soupe populaire. Ah! les vilains capitalistes, — comme dit M. Huysmans. *. * * Les rations deviennent de plus en plus petites. Figurez-vous qu'à Namur la ration de oeurre est fixée à vingt grammes par tête et par semaine. A peûne do quoi beurrer une tartine ! & M. osa s» On annonce, à l'âge de 78 ans, le décès de M. Joseph Aubort, directeur honoraire de l'école normale do Mons, et, de M. Henri Gérard, conseiller provincial,' bourgmestre 1 de Remie>ourt. f Au Les journalistes à la solde de la Komman-dantur déplorent l'imprévoyance des Beiges. | Il paraît que la prochaine récolte de pom- | mes de terre est fort compromise parce que : nous avons espéré que la Hollande nous ' enverrait les plants nécessaires à la produc- j tion. Or, la Hollande est elle-même fort j dépourvue par ces temps de biso. Le résultat de cette imprévoyance — les journalistes embochés se sont bien gardés de mettre en temps utile la population au courant de la situation, alors qu'un sage conseil eût pu ! être efficacement suivi — est qu'il faudra encore réduire une portion déjà congrue ou introduire pour la plantation des morceaux de tubercules ayant un oeil. Ainsi, une seule pomme de terre pourra être coupée en huit ou dix more>eaux qui seront cultivés en terre ou en pot3. Et le mal sera réparé. i— i Hj iiji ««—Ci* la osptivité et ks soitaies des ouvriers gantais Un récit dramatique fait par vingt victimes des esclavagistes allemands. Le gouvernement belge vient de recevoir îa première relation, faite par ceux qui en furent les victimes, des déportations de Belgique. Ce récit authentique concerne les enlèvenients de .Qand : nous l'avons déjà signalé en deux mots à nos lecteurs. En voici le texte complet: Le 20 décembro 1916. I Nous soussignés, ouvriers réquisitionnés de i Gand, ejui sommes rentrés, attestons par les | I présentes la véracité «des -déclarations sui- 't i vantes que nous avons faites à la ,,Commission de Secours et d'Assistance aux Réquisitionnés et à leur famille" aux fihs d'améliorer le sort malheureux de ceux qui ne sont pas revenus: Après le triage. — Le voyage. — L'Arrivée en France envahie. Notre vie à la Gantoise à Gand: Nous étions placés par numéro,, et devions nous coucher, d'aucuns dans des ,,cridges ', d'autres par terre ou sur elos copeaux. Beaucoup de paquets furent envoyés par des membres de la famille. Des bouteilles de bière furent achetées. Lo Comité distribua des effets et des couvertures. Les médecins firent une Visite rapide dans les salles. Tous devaient so présenter. Ceux-là seuls qui faisaient valoir une ^ réclamation étaient examinés, devaient se déshabiller en. présence des autres ouvriers de tout âge et ue toutes conditions. _ . La nourriture consistait en: le matin, du café avec 1/4 dè pain; lo midi, de la soupe au riz ou aux choux ; le soir, café avec une boîto de plata pour 17, même pour 35 personnes, et parfois aussi pour 43 personnes. Jeudi 26 octobre. — Départ: Vers 10 heures élu eoirj placés par rangées de quatre, le pa- piet au dos, nous fûmes conduits, entre une louble rangée de soldats, à la 6tation du Rabot. ers minuit et elemi, chargés sur wagons, nviron 40 personnes par wagon, nous pariâmes par cihemin de foi*. Arrivée vors 7 h. -/4 du matin à Mons, où chacun reçut une cuello de riz et viande. Départ vers 8 h. 1/4: lous passons par Avesnes, Hirson, Verviers et Jarles où restèrent quelques détachements: t autres allèrent jusqu'à Bercy-Nortier. ,,Arrivée: Vers 4 h. 30 du soir, on dut narcher à Halles pendant une lieure, par une oute boueuse et obscure, de tello manière que ious devions nous tenir pour ne pas trébucher >u te>niiber eLans les fossés. De. cette façon nous rrivâmes à uno grando ferme où, au nombre |o 650 hommes, nous fûmes cantonnés dans les granges et des écuries. Plusieurs durent e coucher sur la paille répandue sur un sol l'argile. Seulement le troisième jour nous ob-înmes des planchers pour nous reposer. Une ieure après l'arrivée, on nous servit du café. L/a moitié des hommes, déjà complètement exténués par le long voyage (16 heures 1/2) et >ar la marche d'une heure, s'étaient couchés a-abjillés et n'eurent pas la force de songer à nanger. Derrière le front allemand. -— Refus de travailler et menaces de mort. Néanmoins on fut réveillé au son du clairon ie matin à 5 heures. Les hommes refusèrent de sortir sans feu ni lumière. L'appel fut remis ' jusqu'à V heures, itangés dans la cour de la tei me chacun eut à se munir de sa gamelle pour iller au travail. La moitié des hommes dut partir; l'autre moitié put rester à la ferme. Après avoir marché i>cndant une heure, on ious donna des pelles, bêches ou pie>ches et nous fumes menés jusqu'à un chartier près du che-nin elo fer. Dans le lointain, nous vîmes des soldats du génie allemand. A cette vue, nous refusâmes de continuer notre chemin, faisant remarquer au sous-officier qu'à Gand on nous ivait certifié que nous serions bien soignés sous le rapport de la nourriture et du logement, que nous travaillerions en Belgique et quo d'ailleurs nous n'aurions rien à voir dans la guerre. Nous refusâmes donc le travail. Les sous-offi-21 ers répondirent qu'ils ne pouvaient rien y taire. Nous dûmes rendre les outils pour retourner bien vite à la ferme. • Ensuite le samedi 3t ie dimanche nous eûmes repos. Lundi 26 exrtobre, à 5 heures, appel, et à 6 i. 30, à l'ouvrage,cette fois tous ensemble. Les îutils furent apportés au travail par une vingtaine de soldats du genie. Tous nous .déclarâmes île pas vouloir travailler pour les raisons quo nous étions mal soignés, que nous nous trouvions en Franoe et non en Belgique et que le travail avait un but militaire. Notre commandant, assez affable, nous conseilla de travailler, sinon qu'il pourrait en ré-ïultsr des conséquences fâcheuses. Alors le commandant alla prévenir le chef du génie qui s'avança à cheval, accompagné d'un autre ( officier. L'officier nous donna l'ordre de travailler. Nouveau refus général. Là-dessus les deux cavaliers foncèrent sur nous, frappèrent quelques-uns de nous de leur cravache et nous refoulèrent ainsi jusque dans une prairie située à proximité. Des soldats ont battu également quelques-uns des nôtres. Des ouvriers continuèrent à refuser, disant qu'on ne tenait pas les promesses faites à Gand. Le chef du génie fit avancer quelques-uns d'entre nous pour s'entretenir avec eux : une dizaine sortirent des. rangs et rappelèrent à notre commandant ses paroles à la ,,Gantoise" : que nous aurions bonne nourriture et ex>uchage, et que nous ne travaillerions pas en dehors de la Belgique. Les déléguas et les travailleurs pcrs:stèront dans leur refus. A ce moment, le chef du génie ordonna à une vingtaine ele soldats de charger ic-urs armes, d épauler et de viser la foule. Pris de peur, quelques-uns fléchirent et, une heure après; tout le monde était à l'ouvrage, céelant. , Lo travail lui-même se fit ' dans les conditions les plus fâcheuses: par la pluie et le vent, aveo des vêtements trempés qu'il était impossible de sécher la nuit dans notre grange et qu'on devait revêtir le lenelemain à l'état mouillé. Insuffisamment nourri, chacun ressentit la terrible angoisse de la faim; il se fit que des travailleurs mangèrent crus des choux, des choux verts et <ïes pommes de terre et même un hérisson pris la nuit et préparé sur le pe>êle de la ferme. Les faibles furent vite épuisés, et les malades s'affalèrent. Les plus solides parmi nous n'auraient pu supporter cela durant un mois sans en éprouver des suites pendant leur vie. La visite d'officiers do tout grade eut lieu à différentes reprises. Chaque fois ils firent do nouvelles promesses: le logement serait amélioré, la nourriture augmentée. Néanmoins tout resta comme par le passé. Les chefs el'équipo furent chargés de porter à notre connaissance que nous pouvions écrire toutes les semaines pour demander de la nourriture, que chaque semaine aussi un paquet do 1 kilo pourrait être envoyé. Cependant le samedi tout était de nouveau changé ; on pouvait éorirè une fois par semaine (le sameeli); nous avions le droit 'de recevoir un paquet do 5 kil. par mois. L'officier déclara qu'il nous était permis de demander à notre famille do la nourrituro [ (graisse, lard, etc.) et reconnaissait ainsi que nous avions trop peu. Les Allemands cherchent en vain des travailleurs volontaires. Dimanche, 8 heures. Paiement do la solde à la fermé. D'abord, l'officicr fit une allocution; il venait, disait-il, de recevoir des ordres do Sa Majesté Impériale pour demander aux gens de signer volontairement l'engagement de travailler pour elle, moyennant un salaire de 4 marks pour les ouvriers et do 8 marks pour les hommes de métier. 1 mark serait à payer pour le logement, ce qui nous assurait ainsi 750 gr. de pain, 2c0 gr. de viande, avec bon potage, café et couchage; l'administration allemande aurait pre>curé des vêtements suffisants à ceux oui n'en possédaient pas. Après les heures de j travail, chacun était libre d'aller où il voulait et ne se trouvait plus sous la surveillance des ' soldats. L'engagement était de six oois. Tous ! refusèrent. Après . le paiement elo la solde, : 2 fr. 25, l'officier fit annoncer que> l'engagement de 6 mois était réduit à 3 mois et qu'on pouvait retourner au préalable à la maison pèndant 4 iours j?our go pourvoir <iu orées- \

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods