L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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03 December 1916
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s.n. 1916, 03 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 05 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/sq8qb9wc15/
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o'"**" aiiiiec / yi , o cetns DimancHe 3 aecemiore 1916 L'ECHO BELGE L'Un fou fait la Force, - ••• • ' i «Journal quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. ■ euxrau »■■■■!■ ninnii i iBiroiiuiaiHjiieg™mnMinr^..i..ii, Toutes les lettres doivent être adressées au bureau cte rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 37974 Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ ... . ( Charles Bernard, Charles Herbîeâ, Comité de Rédaction: ; „ , . ' . . ) René Chambra, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration eu Journal: IV.Z. Voorbupgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Hollande a. 1.50 par mois. Etranger H.2.00 par mois Annonceei 15 cents la ligne. Réclamesi 30 cents Ea ligne. Lettre de Paris 15 novembre. les déportations de Belgique, et l'opinion parisienne. — Un article dw },Rappel". Incidents parlementaires. — La fermeture des magasins à çix heures. —• Souvenir.? d'hier. Les pénibles nouvelles qui nous sont parvenues dô Belgique, les récit?!, 'bien fragmentaires, hélas! des incidents abominables qui ont accompagné la déportation de nos compatriotes en Allemagne,v, ont causé ici une indignation unanime ét un redoublement île sympathie pour notre malheureux pays. Les articles virulents que les journaux ont publiés ont trouvé dans le public un écho prolongé, et les injures dont nous avons souffert excitent autant de colère que celles qu'ont subies les Français des départements envahis. Comme j'avais publié dans ,,L© Matin" un court récit des persécutions que subissent les Belges, suivi d'un appel à 3a conscience des neutres, j ai jeçu de M. Albert Milhaud, directeur du Rappel", cette réponse, qui montre que lés Français entendent bien confondre nos griefs avec lea leurs : ,,M. Dumont-Wilden fait appel aux neutres. Nous le voulons bien. Soit! Mais les bons offices des neutres sont insuffisants. Seule, la délivrance 'par nos aimes mettra un terme au martyr de la Belgique, comme à celui de nos concitoyens des départements envahis, comme à celui de la Pologne, comme à celui de la Serbie. Il faudrait faire connaître, dans tous les yays alliés, par la voix des instituteurs, des professeurs, des maires et des élus de population, ce qu'est l'occupation allemande. Il faudrait répandre la vérité sur le rétablissement de l'esclavage de nos jours, «ous nos yeux, par la tyrannie prussienne. S'il est des partisans de la paix prématurée et dès inconscients qui ont fait cette mauvaise action de déconseiller l'emprunt ou l'ensemencement des terres, il faut leur l^ire voir dfî, Quelle complicité ils se sont rendus coupables. J1 faut les cingler de cette cruelle constatation. Ils voulaient détendre la vigueur d'une action vengeresse. C'est l'occasion d'évoquer les principes fies Droits de l'Homme et du Droit des Nations. Mais, pour la sécurité, il faut des frontières". M. MilhaucI traduit dans, ces pacages gentiment de tous les Français et le bôtre. Ces partisans d'une paix prématurée, ces inconscients, à qui M. Milhaud fait allusion, ne sont qu'une infime minorité, à qui l'on attache trop d'importance. De temps sn temps, leurs plaintes et leurs chimères parviennent bien jusqu'à la Chambre par [a voix d'un Brizon ou d'un Raffin—Luirons. mais ces incidents ont, dans la presse, st par suite, à \l'étranger, un écho tout à fait exagéré. * La Presse, quand elle rend compte des travaux parlementaires, a une tendance à iceorder toute son attention aux incidents :jui plaisent à la badauderio du public. Le ravail sérieux d'une assemblée est difficile i suivre: il n'est pas amusant. Les jours où a Chambre fait de bonne besogne, et ces ours sont plus nombreux qu'on ne croit, il n'y a personne dans les tribunes; le bruit le répand-il qu'un des pèlerins de Kienthal iu un grotesque quelconque a l'intention de rendre la parole, la foule s'y précipite. STadore-t-elle pas assister aux querelles, à l'importe quelle querelle? Mais les que-elles de députés lui paraissent plus amusantes que n'importe quelles autres. E>t roilà pourquoi les sottes diatribes d'un Raf-'in-Du^ens, les gamineries d'un Jean Bon )rennent aux yeux du public une importance qu'elles n'ont pas eue <da&5 fe milieu larlementaire. En réalité, celui-ci, malgré lea intrigues outerraines de quelques ambitieux y reste elativement calme, et personne n'attache : l'importance aux bruits de crise ministé-ielle qu'on fait courir de temps en temps fc qui prennent d'autant plus d'impor-ance qu'on s'éloigne davantage^ de Paris. On i dit souvent, et 011 le répète encore, jue le parlement était impopulaire et il st incontestable que les circonstances où lous vivons ont mis eu lumière, aussi bien n Angleterré qu'en France, les défauts d'un gouvernement d'opinion qui est fait pour 0 temps de paix et qui n'a pas voulu pré-'oir la guerre. Mais qu'est-ce que ces [éfaute auprès des... ,,qualités" de guerre l'une tyrannie militaire à, l'allemande. 1 arrive* aux gens pressés d'en finir de sou-laiter l'établissement d'une dictature momentanée, mais tout le monde frémirait ['horreur à l'idée qu'elle pourrait durer. Au reste, sait-on aujourd'hui oe qui est mpopulaire et ce qui ne l'est pas? L'opi-lion se désintéresse de ^put ce qui n'est pas a guerre Quand finira-t-elle * Comment inina-t-elle Quelles seront les proportions le notre victoire? Ce. sont fes seules ques-iens que l'cm se pose. Tout le reste est in-iifférent.* *• a C'est ce qui fait que Paris a. accepté sa-us nurmure la fermeture des magasins «à six leures du soir. Dire que cette mesure n'a pas semblé désagréable et préjudiciable à >eaucouj> de gens, ce serait pomme on dit tenter de vous ,,bourrer le crâne". Depui: bientôt deux ans on s'était si bien habi tué au retour de la vie normale de Paris On avait si bien oublié les soirées sombrei de la fin de 1914'qu'ou n'a pas vu sans ui petit sentiment de déplaisir, sinon d'inquié tude. ce retour visible du régime de guerre Six heures ! C'était hier, comme autre fois, comme avant la guerre, l'heure la plu: vivante de Paris, l'heure où les gens occupés faisaient leurs visites, rencontraient leurs amis au café. La mesure, qui rend dèi oe moment le boulevard obscur et désert va obliger tout le monde à rentrer chez soi, C'est incontestablement une gêne et auss une perte pour le commerce parisien. Mai; devant la nécessité des économies que h prolongation de la guerre impose on si résigne. On se résiguera à tout; on s'adaptera à tout. Pour se consoler de la gène que cett* mesure de guerre leur impose les vieux Parisiens évoquent leurs souvenirs. Ces cafés à domi obscurs, oes magasins édaires ave< des lampes et des bougies — car les lampes et les bougies sont tolérées — leur rappellent l'ancien boulevard. On parle avec attendrissement des soirées bourgeoises d'il y * trente ans, ces temps préhistoriques où, pour dîner, on mettait des flambeaux sur la table et où on ne rencontrait dans le monde qu< des gens que l'on connaissait. HeUreua temnà crû il n'y avait pas la guerre ! Le temps où il n'y avait pas la guerre Plus nous allons, plus le sentiment s'impos* que ceux qui auront vécu la moitié d< leur vie avant la catastrophe feront bientôt figure d'ancêtres, de vieux messieurs démodés, bons à raeonter les souvenirs et les anecdotes d'une époque lointaine délicieuse et un peu ridicule. Toui nous montre que la jeunesse qui reviendra des tranchées sera singulièrement rude. Elle aura chèrement acheté la victoire et, devant la perspective de tout un monde à reconstruire, elle n'admirera que les qualités positives et réalisatrices. Elle englobera dans un même mépris la politique verbale, l'esthé-tisme transcendantal et les philosophies inquiètes et nuancées où nous nous complaisions et nous serons pour elle des gens de l'ancien régime à qui peut-être ils voudront bien accorder les eir constances atténuantes. L. Duroont-Wiltfsn, -an»—C ■ mn ' Pour la $L Nicolas, la Noël et les Etrennes de nos soldats au front Montant- des listes précédai' tes: 3625.57§ fl. -r 602.40 frs. L. Bonbon- 0.25 fl. Famille A. Maasy Amsterdam 10.00 ,, M. II. Michel, ingénieur à Jîeerlen 10.00 ,, Collecte faite par M. Léon de dhaffoy de Gourcejles près du négoce en tabaes de Hollande et du commerce et de V industrie. s'y rapportant (Ifiiie et dernier versement.) Cette collecte a donc produit en tout 8537.50 fl 537.50 fl. mi um&i . , Pis île nêgodstions 3V3S l'Allemagne Lors d'une récente fête franco-italienne à la Sorbonne M. Destrée, député de Charleroi, a déclaré qu'il ne fallait jamais oublier que o'est à proDos de la Belgique que l'infamie du ,,chiffon 'oe papier'5 fut révélée as monde entier. Faisant allusion au rôle, joué par un écrivain français qui prétendit rester ,,au-dessus de la mêlée'-', M. Jules Destrée s'écria: ,.II n'y a pas à oublier la haine. Rappeîez-vous qu'il n'y a pas à négocier de quelque façon ave© l'Allemagne (Longs applaudissements). Et dites-vous bien que c'est là le côté tragique de cette guerre aotuelle: toutes les autres ont pu se finir par des traités, celle-oi, non (Applaudissements). Un traité! Nous n'avons pas à discuter avec l'Allemagne, parce que l'Allemagne n.e tient pas sa parole! (Applaudissements). . Nous n'avons pas à négocier aveç quiconque venu de là-bas, parce que l'engagement de plus solennel qu'ait connu F histoire, cet engagement-là on l'a cyniquement violé à l'égard de la Belgique (Applaudissements). II faut donc aller jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'au jour où nous serons assez forts pour imposer nos conditions. L'orateur affirma la volonté de ses compatriotes d'être avec les Alliés jusqu'à la fin pour partager leurs angoisses. La Belgique sera fière d'avoir servi le rapprochement des deux soeurs latines, la France et l'Italie, Un tonnerre d'applaudissements salua ces paroles. ■ // y a un m 3 décembre. Le général J offre est nommé commandant en chef de ' toutes les armées françaises, sauf celles engagées dans Us cor lonies. Les Etats-Unis demandent le rappel des attachés militaire et naval allemcmds^ En Belgique. L Komt weder ■ 1 Enfin un meeting de protestation contre les procédés barbares allemands a été tenu en Hollande ! Nous le devons aux socialistes. } Remercions-les. Ils sont les premiers à avoir ,,osé" convoquer à une réunion les^ honnêtes gens que les déportations des Belges écoeurent. A l'époque des marchés d'esclaves en Afrique/ L de nombreuses réunions curent lieu dans toutes 5 les villes du monde. Pour les Belges, une seulo , jusqu'ici ! C'est peu, mais d'autres suivront, ) peut-être ? Nous n'en accordons que plus de prix au ! meeting de Rotterdam, organisé par le j ' ,,SociaaI Democratische-Arbeiders Partij". Orateurs: MM. Duys, membre de la seconde Chambre des Pays-Bas, et Camille Huysmans. M. Duys annonça que la protestation qu'il ! élevait n'était dirigçe ni contre l'Allemagne, ni contre les Allemands, mais contre une violation flagrante du droit international. Il s'agit ici, précisa l'orateur, d'un acte, commis par les Allemands, mais qui intéresse l'humanité entière. Aucune lâcheté ne peut retenir cette protestation. C'est pourquoi l'orateur rendit hommage à la fédération de Rotterdam, organisatrice de cette réunion Les ouvriers belges n'ont pas fait appel, vainement, à la solidarité de leurs camarades hollandais. M. Duys rappela que, par une intervention directe du gou-1 vernement hollandais, une douce pression 1 avait été exercée en octobre 1914 sur les milliers de Belges réfugiés en Hollande afin que ces derniers rentrassent en Belgique sous la promesse qu'ils ne seraient ni fait prisonniers, ni déportés en Allemagne. Or, cette promesse a été gravement violée par l'Allemagne. C'est contre quoi il faut énergiquement protester. Il n'y a personne, d'ailleurs, qui puisse défendre l'Allemagne et l'acte qu'ello a commis, sauf le ,,Toekomst" et le Dr. Kuyper. Les sociaal-demokraten allemands eux-mêmes ^ devraient se lever contre cette odieuse mesure de déportation. Il faut rotourner à l'époque du duc d'Albe pour retrouver une telle cruauté. Les déportations de ce jour sont injustifiables. La dernière édition du soir du ,,Nieuwe Rot-terdamsche Courant" dément, catégoriquement d'ailleurs, que les Belges n'aient rien fait pour leurs chômeurs. Ensuite, M. Duys combattit l'opinion d'après laquelle les déportations sont faites dans un but pédagogique 1 Au surplus, on déporte non seulement des chômeurs, mais on arrache encore des ouvriers à leur travail. Puisque le gouvernement allemand prétendait que ces déportations ne sont faites que pour combattre l'inactivité des chômeurs, donc dans un objectif social et non pour des raisons de nature militaire, il serait du devoir du gouvernement néerlandais» de prier l'Allemagne de laisser les Belges revenir volontairement en Hollande. (Applaudissements prolongés). M. Camille Huysmans gagna ensuite la tri-' bune. A la grande souffrance indescriptible des Belges^ il faut aujourd'hui ajouter l'esclavage, dit Camille Huysmans, et, à l'heure actuelle, il ne reste rien de cette Belgique si florissante avant la guerre. L'Allemagne l'a appauvrie et anéantie. U ressort de nombreuses ordonnances de l'autorité allemande, édictées en Î915, que ceux qui à cette époque refusaient de travailler seraient sévèrement punis. Aujourd'hui, nous assistons, atterrés, à la renaissance do l'esclavage. On a protesé presque dans tous les pays contre ce régime, même parmi les ouvriers socialistes de Hongrie. Il n'y a donc que le „Toekomst" et M. Picard, rédacteur aux „Vlaamsche Gedachten", qui ne protestent pas. Contre l'attitude de Picard, un Belge, Camille Huysmans fait une charge à fond, aux acclamations du public. Ensuite, il adressa un chaleureux appel aux Pays-Bas au nom de ses compatriotes opprimés. H ne demanda pas que les Pays-Bas fassent une déclaratioA de guerre à l'Allemagne, évidemment, — mais que la Hollande puisse , être au moins un point d'appui pour la Belgique. I Si l'oratéur demanda l'aide de la. Hollande, c'est qu'il compte sur la force morale que sa protestation pourrait avoir. Les deux orateurs ont été acclamés par une foule énorme. A la fin do la séance, la motion suivante fut votée à l'unanimité: ,,Le ,,Sociaal- 1 Democratische-Arbeiders Partij" proteste violemment contre la déportation de Belges non-I combattants; fait un appel aux gouvernants de tous les pays neutres et aux partis socialistes de tous «les pays, même à ceux des puissances i centrales, afin qu'ils protestent auprès du gouvernement allemand contre la violation des droits do l'homme, tels que l'Allemagne les a ratifiés à La Have. 1 ! • * * ■ Parmi les personnes de Wavre déportées par < les Allemands se trouvent un grand nombre de bouilleurs qui se rendaient chaque semaine, du lundi au samedi, dans le pays de Charleroi où ils avaient du travai1 1 « * • Sur la ligne Charieroi-Namur, de plusieurs trains qui venaient des Flandres, on entendit chanter à tue-tête le ,,Vlaamsche Leeuw". ; Lorsque les convois arrivèrent en gare-de Char- r leroi, il fut interdit aux occupants cle descendre mais le. plus grand nom Dre ne tinrent aucun ■ compte do la défense et se promenèrent sujr les quais à la grande colère dee landstujrm qui (Initient les surveiller. * « • I Pour ,,créer" des chômeurs les Boches ren- 1 dent le travail impossible. Aux Ateliers des Constructions,électriques du pays de Charleroi, ! ou 1200 ouvriers travaillaient,il s ont réquisitionné 150 tonnes do cuivre en 1915. Or, voici que les marchands d'esclaves viennent d'enlever t*ut le matériel des ateliers : dynamos, machines, moteurs, courroies- de transmission, de sorte que Io chômage doit fatalement s'en suivre. Voilà ce ; qui doit être dit, écrit, répété dans les pays | neutres, car le ,,Luggen-Bureau" no télégra- 5 phio jr>mpis aucune nouvelle de ce genre. Ja- < mais, dans ses communications, un détail précis, 1 | un fait indiscutable. mots, de la polémique. La cause, en effet, e- "-nnvaise à defendre. I • Les fabriques du pays wallon sont ruinées pai les teutons qui viennent prendre tout le matériel-utile, jetant sur le pavé des milliers d'ouvriers que, d'ici quelques jours, ils emmèneront en Allemagne. Le ..Teiegraaf" faisait très justement remarquer qu' au pays du lin ils ont fait de même, réquisitionnant toute la récolte, de sorte que les fabriques furent obligées de/ chômer. Nous avons fait à l'époque le tableau de cette situation. Déjà — on eri a, aujourd'hui, la, ferma conviction —- les Boches préparaient secrètement les déportations. * *. Sur les 37.000 habitants que compte St. Nicolas, 5000 hommes ont déjà été déportés 1 * * * Voici comment les razzias sont organisées. Dans un petit village des environs de Diest un officier et 40 landsturmen arrivent. On place des sentinelles, fusil chargé, aux deux extrémités de la localité. Puis le autres Arabes s'en vont fouiller toutes les maisons et arrachent de chez eux tous les hommes valides, chômeurs ou non. Bientôt, ils sont cent cinquante, rassemblés sur la Grand' Place. L'officier rappeilo ses hommes et voici les esclaves conduits à Diest, par la grand' route. ^ On voit la sccno impressionnante et pénible, les femmes et les enfants en larmes, les hommes qui essaient de presser une dernière fois contre eux les êtres qui leur sont chers.' Nous n'insistons pas sur cette abominable chose qui tire des larmes de tous les .yeux, sauf do ceux des brutes allemandes. L'officier est joyoux: 150 hommes, pensez donc: le résultat est remarquable. Ét le lieutenant de von Kassongo fait une entrée triomphale à Diest, le torse bombé, la mine réjouie. Qu^ques mois après la signature de la paix ce même individu viendra peut-être dans notre pays faire de ,.bedides" affaires. Et il y aura bien quelques' chenr,pans — sous nn prétexte commercial quelconque — qui leur ouvriront leurs portes ! Mais aussi il se trouvera do bons patriotes pour flanquer la~botte au bas du dos d.a tous ces marchands d'esclaves d'Allemagne. Il faut que la haine de ce pays reste ancrée dans nos coeurs. Il ne faut pas que nous puissions oublier, un seul instant,. toutes les cruautés de la Barbarie allemande. * * * Le ,,Teiegraaf" publie l'histoire d'un ouvrier gantois que les Boches avaient convoqué pour partir en Allemagne, mais qui n'avait pas donné suite à cette invitation. A deux heures du matin on sonna à sa porto. Lhomme habitait chez un ami. Celui-ci, éveillé le premier, regarda dans la rue et vit, devant la maison, un groupe de quelques hommes. — Ouvrez immédiatement, cria un,officier. L' homme obéit. — Etes-vous N. N. (ici le nom du chômeur recherché). — Non, fit l'antre. — Où est cet homme? —~ Il dort encore. — Qu'il vienne à l'instant. Le malheureux eut, à peine, le temps de se rôtir. Il fut conduit sous escorte militaire dans an local où d'autres malheureux attendaient, rous ensemble ils furent dirigés vers un bureau du Marché au Lin. A 3 heures de la nuit ils se trouvaient, avec un autre groupe, levant la Gare St. Pierre. * Il fallut attendre. A dix heures du matin., on es conduisit au local de ,.La Gantoise", au Rabot. Or, l'homme dont nous racontons l'histoire, uvait. de l'ouvrage, ceci ressort d'une lettre rju'il écrivit et qui passa en Hollande sans qu'un Boche la souilla de ses lourdes mains. Elle 36t adressée à l'ami chez lequel N. N. logeait. ,,Je vous remercie, écrit-il, pour les tartines jue vous m'avez fait parvenir. Elles me vinrent i point, car la ration de pain est bien minime. Envoyez-moi du pain pour deux jours. Je vous xdresso, avec celle-ci, mon certificat de travail. Faites le viser par la Kommandantur. Peut-H>re pourrai-je, comme cela, être déliVré. ..Ce matin nous nous sommes promenés le long de l'eau. Nous chantions le ,,Vlaamsche L/eeUw". Les soldats étaient furieux. „Ce midi, 500 burgeois doivent aller travailler i Port Arthur. II y sont conduits sous escorte militaire, Demain, peut-être après-dema.n, lotre groupe ira aussi au travail. Nous sommes tous décidés à refuser. Je vous assure que je 1e travaillerai pas. J'ai été cependant reconnu ipte au travail par le docteur." Cette lettre montre que le patriotisme de nos ouvriers reste remarquable,malgré tous les riial-iieurs qui se sont abattus sur ces braves gens. A Ensselles ,,Le Bruxellois" du 29 novembre publie es lignes suivantes: ,,Lu«frU matin, 27 novembre 1916, a été :élébré en notre oathédrale bruxelloise un service funèbre pour le repos de l'âme de François-Joseph, empereur d'Autriche et •oi de Hongrie, qui vient" de s'éteindre à Schoenbronn après 68 ans de règne. L'église était drapée de noir et, dans un ond obscur, le merveilleux maître autel en îuivre massif reluisait comme un prestigieux joyau gothique. A 10 h. précises le clergé de Ste-Gudule -ient processionnellement au-devant de S. 3. M. le gouverneur von Bissing. Les cui-assiers, sabre au clair, forment la haie, sntourés du nonce apostolique Mgr; Loca-elli, du corps diplomatique en grand ap->arat, des autorités civiles et militaires. Le ;ouverneur et le commissaire chargé d'af-aires d'Autriche-Hongrie, S. E. le Baron j on Frankenstein, prennent place dans le hoeur tandis que l'orgue commence à jronder »ous les voûtes. C'est la messe de I .Requiem" que chante le jubé. La magni-icence paisible du plain-cnant permet .de | uivre les paroles qui se déroulent liturgi- j lueinenfe. Puis le silence se répand après a communion du prêtre. 1 Soudain, dans le calme profond du «anc-1 Maire, s'élève une voix de femme au timbre ?lai« et sonore, une vois merveilleuse qui 4 lance sous les voûtes de l'église un long cri de détresse, une plaintive supplication accompagnée en sourdine par l'orgue. C'est le ,,Trauergesang", chant de deuil composé en quelques heures, pour la circonstance, par le maître Fritz Volbach. Ce chant magnifique et grandiose est interprété par une excellente musicienne, la cantatrice Mlle M. Maier (que nous aurons l'avantage d'entendre au 5e concert symphonique). L'office se termine par l'oraison funèbre de l'auguste défunt, prononcée par le prélat Mgr von Sitzvogel, devant une assistance nombreuse. La maîtrise exécute ensuite la Marche funèbre de Chopin, tandis que la procession repasse au milieu des brillants uniformes constellés et que le gouverneur est reconduit, selon le cérémonial accoutumé, jusqu'au porche de l'église." Suivent quelques détails d'histoire teintés de germanophilie et qu'il est inutile de reproduire. A Liège Le bourgmestre Kleyer, les échevins Fal-loise et Sellinger, les conseillers communaux Digneffe et Msgnette et le directeur de l'Académie des Beaux-Arts Maréchal ont inauguré le Salon de l'Académie organisé par le Cercle ,,Art et Bienfaisance". • « • Le vieux gouverneur von Bissing a inauguré avec solennité un nouveau temple pro-.teffcant dans l'aneience .bourse du commerce1 situé place du Marché. Cérémonie qu'on s'efforça de rendre grandiose.A De Keersmaecker — Irurologue distingué — a de si nombreux clients parmi les soldats boches qu'il ne trouve plus le temps nécessaire à ,,professer" efc M. von bissing, n?ayant trouvé parmi tous les urologue^ lîeige's qu'un seul individu qui voulut trahir la cause -belge, a été obligé de s'adresser en Hollande pour embocher un second professeur. Il n'a pas eu difficile à engager le docteur Yen Horn, du Helder. Il y a enoore des qui passent pour sérieux et qui croient fermement à la grrrande victoire allemande. Le résultat en serait — n'est-c^ pas? — quo ta Jî.v-gique -ferait partie des territoires d'Empire.... et que M. Ten Horn resterait professeur à l'Université do Gand! Nous nous a; K -ons ' ' «1 e' *3i^tïrTV'r su r ce sujet. Que Te clocteur ïen Horn garde ses illusions. 11 ,ne garaera pas ■lo©gto7f>r\s sa chaire de professeur: voilà qui cet certain. Avoz-voii.s remarqué, d'autre part, que St.-Nicolas a fourni au mouvement aktiviste des adeptes nombreux / C'est encore, h St.-. >erfws que von Bissing vient de découvrir le nommé Hendrickx, docteur en droit, qui a été n^mmé aussitôt professeur. Un nom de plus a ajouter à -la list-o do roux qui feront connaissance avec le tribunal d'honneur belge. A Bs*as.^e@ Il y a peu de mois, lors de la saisie des cuivres qui furent enlevés dans toutes les maisons, un vieillard, âgé de 60 ans et respecté de tous ceux qui le connaissent, l'ancien président du tribunal de commerce et consul de Norvège, fut la victime d'une sévère oondamnation. Pour avoir déclaré publiquement que la eai-sie dos cuivres, telle qu'elle est pratiquée par les Allemands, est contraire au droit des ^ens, cet honnête homme fut. condamné à deux mois de prison. Il est toujours en Allemagne. On n'a pas eu pitié de son état de santé, qui exige les plus grands ménagements. 1 A ©stesicSe Uue fouille boche public les noms des victimes de la dernière attaque aérienne anglaise sur Os-tende : Thibaut, Théodore, 54 ans, tué; Steypert, 47 ans, tué; Bonheur, Mélanie, 59 ans, tuée; Pinc-ket, Marie, 44 ans, tuée; Bossant, Madeleine, 13 ans, tuée; Vandenberghe, Valère, 15 ans, tué; Grison, Aloïs, 15 ans, grièvement blessé; Van Trost, Victor, 17 ans, grièvement blessé ; Van Slembrouck, Gustsve, 20 ans, grièvement blessé; Devos, Arthur, 38 ans, grièvement blessé; Van Sevenat, Camille, 14 ans, grièvement blessé; Sacré, François, 44 ans, grièvement blessé; Decombel, Charles, 45 ans, grièvement blessé; Dekesel, Henri, 15 ans, grièvement blessé; Vinck, Désiré, 64 ans, grièvement blessé; Sacré, Clara-, 14 ans, grièvement blessée; Chenot, Emmérance, 41 ans, grièvement blessée; Deflou, Léonie, 38 ans, grièvement blessée: Goes, Rosa, 31 ans, grièvement blessée; Vandenhautte, Jeanne. 43 ans, grièvement blessée; Dekremen, Jean, 17 ans, légèrement blessé; Van Massen-howe, François, 47 ans, légèrement blessé; Van Massenhowe, Willy, 2 ans, légèrement blessée; Abondv, Jeanne, 1S ans, légèrement blessée; Abondy, Adrienne, 11 ans, légèrement blessée; Abondy, Gabrielle, 20 ans, légèrement blessée; Defever, Jean, 39 ans, légèrement blessé; Sam-pèr, Auguste 62 ans, légèrement blessé; Vigne, Arthur, 15 ans, légèrement blessé; Beaufayes, Auguste, 48 ans, légèrement blessé; Verminck, Célestine, 08 ans, légèrement blessée; Daghe-let, Jeanne, 53 ans, légèrement blessée; Kindt, Charles, 50 ans, légèrement blessé; Demulder Samuel, 14 ans,- légèrement blessé; Maes, Alice, 1 27 ans, légèrement blessée; Helsmortel, Pierre, 53 ans, légèrement blessé; Declerck, Rosalie, 73 ans, légèrement blessée; Boedt, Charles, 54 ans, légèrement blessé. Dans le Borinage Les Allemands, maintenant, font la c^as-so au cuir dans toute la Belgique. Comme leurs réquisitions s'étendent aussi aux machineries des ^exploitations minières, on craint une production beaucoup moins importante, entre autre dans le Borinage. Les inspecteurs des mines protestent vivement contre tout changement au matériel, parce que des change-r^enfcs ou remnlacement du cuir par des cordages, par exemple, présentent moins de garanties de sûreté. La situation des charbonnages n'est pas très favorable. Les provisions deviennent de plus en plus rares et les pris augmentent,, Jt. Hfedilens&Zooiil âyk PARDESSUS D'HIVER J 1 A' depuisfl.27.50J iHcfweg 11 | fa Haye, f Emile Verhaeren - 1855—1016. In Memoriam. J Par c© matin de novembre et de brouillard que troue le rauquement sinistre des sirènes, voici que, en ce mois des morts, nous arrive une noire nouvelle: Emile Verhaeren n'est plus. La mort l'a pris, soudain, dans son poing brutal et ironique comme elle saisit jadis Mendès et Curie; et une fois de plus, en perdant le grand poète, nous sentons tout le tragique du temps présent écrasé par le destin. Ce n'est point l'instant de retracer ici longuement la carrière de celui qui domine notre littérature'd'expression française; quelques traits suffiront. On sait que Verhaeren naquit en 1855 près d'Anvers, dans le petit village de St. Amand. au bord du large Escaut où il désire voir sa tombe ; et pour le fleuve et pour le sol natal dans l'épilogue de son livre „Les Plaines" il a clamé Iyriquement son' infatigable amour. Mais je suis né là-bas, dans les brumes de Flandre, En un petit village où des murs goudronnés Aibrittent de3 marins pauvres mais obstinés, Sous des cieux d'ouragan, de fumée et de cendre. ...Toujours l'énorme Escaut roule dans r ma pensée.....* ...G est la Flandre pourtant qui retient . tout mon coeur...... Un vrai Flamand „ay verbe éclatant", aux images colorées et fougueuses, aux truculences luxuriantes d'un Jordaens ou d'un Rubcns, tel apparaît bien le poète des Flamandes dans son culte envers sa terre. L'amour dont j'ai brûlé fut conçu pour ses femmes] Son ciel hostile et violent m'a seul doté De sourde résistance et d'âpre volonté Et du vigoureux orgueil dont est faite mon âme. ( St. Amand l'avait vu enfant, et, adolescent. Gand le vit prisonnier au Collège Ste Barbe (d'où sortirent aussi Maerterlinck, Rodenbach, Van Lerberghe, Fr. Hellens), Louvain, étudiant. Là, avec quelques-uns des aniis qui vers 1880 devaient lancer le mouvement Jevne-BcU Clique, il se jette à "corps perdu dans la littérature et fréquente plus les poètes que le Code. Ironie: le ,,barbare magnifique et violent" que sera plus tard Verhaeren vit alors sous l'influence des ,,Intimités" du bon François Ooppée et il fallut le souffle réaliste des ,,vers'' de Maupassant pour l'arracher à son rêve ' bourgeois et lui faire prendre conscience de lui-même. Pas plus que Rodenbach et Demolder le barreau de Bruxelles ne le retint longtemps. Les campagnes de ,,La Jeune Belgique" en faveur de 0. Lemonnier et le réalisme, l'art impressionniste ex> le pointillisme se déchaînent à cette époque. Verhaeren s'y donne tout entier et avec Les Flamandes il s'affirme Je chantre de la glèbe natale, chantre sensuel, coloré, sauvage et brutal, dont les cris et la tendance réalistes contrastèrent durement avec le^ mysticisme des Moines. Les deux aspects do l'âme verhaerenienne apparaissent dans ces d^jux livres et, pour qui veut suivre d'un peu près ,,l'évolution idéologique du poète", leur signification est importante. Parti du Parnasse vers le symbole, son vers va se libérer en chemin et bondir à tous les chocs des mètres et des rythmes pour reprendre une allure plus classique dans les oeuvres des dernières années. Le thème initial des Flamandes reparaîtra dans les louanges de Toute la Flandre; le leit-motiv des Moines 6era développé dans Le Cloître.; après une crise phvsique, morale et sociale, apparente dans Les Soirs, Les Flambeaux noirs et les Ay^bes, le poète, désormais l apant effréné do la Vie, chantera tous ses, ,,visages", la Multiple Splendeur du monde : moderne et avec un forcènement, une puissance pathétique évocatoire les liythnies Souverains j qui traversent et ont secoué l'univers. Mais ce grand lyrique se double d'un sentimental qui sait s'attendrir aux Heures Claires, aux heures d'après-midi et du soir; le dramaturge, qui avait clamé la révolte et l'âme des foules, fera revivre Philippe II et Hélène de Sparte. L'auteur des_ Contes de Minuit exaltera avec ferveur l'hallucinante orfèvrerie d'oirbre de Rembrandt et le prodige luxuriant de Rubens. Poète aux idées larges, dramaturge aux conceptions^ audacieuses, critique aux avant-postes^ de l'art niais avant tout lyrique, premier noèt© de ce temps malgré les audaces d'une langue rdue et tourmentée, Verhaeren avait réalisé^ génialement le rêve de Lamartine: ,,être à Ja fois local et universel, être merveilleux et être un, être immense et être un". Et voilà que la mort le terrasse dans la fougue mesurée de ses soixante ans. Jo songe • et j'évoque le maître si simple et si bon r'ans la gloire; je le revois les cheveux brouillés, les yeux hallucinés , la moustache gauloise pendante, le dos voûté, tel que je le rencontrai au théâtre de Louvain aux assises anniversaires d© U Jeune Belgique"; puis à Bruxelles, l'année de l'exposition, au Cinquantenaire, eu communion avec son dieu: Rubens ; enfin à Bruxelles encore, un aoîr, à l'hôtel de ville, quand il magnifia si bellement Camille Lemon. nie; et l'évoque encore cette salle dp la For-bonne vouée à l'amitié franoo-bel^ où récem-

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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