La chronique: gazette quotidienne

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s.n. 1914, 08 June. La chronique: gazette quotidienne. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/3f4kk95r70/
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« julu ÎOI i. — Edilion Iï-C CINQ CENTIMES LE NUMERO. POUR TOUTE L7B BELGIQUE 4J'o aimée. lî>S LA CHRONIQUE bureaux 5 et 7, Galerie du Roi (Passage Saint-Eubert) BRUXELLES GAZETTE QUOTIDIENNE TÉLÉPHONES Administration : N* Rédaction : N* 140§ A ABONNEMENTS : ■Riuixki les : 12 francs par an ; — 6 francs pour six mois ; — 3 francs pour trois mois. La Provlnck : 15 francs par an; — 7 fr 50 pour six mois; — 3 fr. 75 pour trois mois. Tous pars de l'union postale, 30 fr. par an. — Hollande et Grand-Duché de Luxembourg, 20 fr. par an. H -—«-- - KWi .'^TCHMagg. csatx FONDATEUR : Victor de la HESBA REDACTEUR EN CHEF : Jean d'ARDENNE A^'ONCES . 4« page : 30 cent. la pelile ligne. — Réclames (après les spectacles), 4 fr, la ligne. — Faits-dirers (corps), 3 Ir. la ligne et faits-divers (fin), 2 fr. la ligne. — Nécrologies : 2 fr. la ligne. — On ne garantit pas les dates d'insertion. La publicité commerciale est exclusivement reçue à l'Agence-Réclame Godts,2, place de la Bourse, à Bruxelles. Teléph. A. 3599 La publicité financière, les petites annonces et les nécrologies soni reçues aux bureaux du Journal, î> et 7, Galerie du Roi. CA ET LA 1 LA BONNE FEDERATION. Us défenseurs de la Nature fonmen-t aujourd'hui, en Belgique, divers groupements (j'éprouve une satisfaction toute particulière à constater ce résultat). La nécessité de .plus on plus évidente de mettre uii frein au vandalisme utilitaire,' destructeur aveugilo .et brutal du vieux sot, de son charme, de son caractère, des souvenirs précieux qu'il garde — tous éléments aussi nécessaires à l'homme que ce que l'on est convenu d'appeler n les Jàmfaits de la civilisation, — a provoqué et développé ce mouvement protectionniste. Ainsi se trouvent réalisés en partie les vœux exprimés il y a déjà longtemps par quelques ccùrireurs, d'abord traités d'utopistes et de poites. Ces associations multiples, prisets dans îeur ensemble, comprennent un effectif .les plus respectables et constituent une force imposante, — à hiqueille il manque cependant le lien nécessaire !i une action commune.Or, il est hautement désirable que cette action puisse s'exercer. Amis des arbres, protecteurs de la forêt, défenseurs de la faîne, associations instituées pour ce qui concerne tetl'le ou telle région du territoire à î'eïolusion du reste, ligues de défense de la Nature aux points de vue scientifique c! archéologique, — tous ces groupements, eu dehors du domaine qu'ils se sont assignés, sont évidemment appelés, en maintes circonstances, à réunir leurs farces et h agir de concert; la neutralité de cenx qui les composent ne permet point de supposer qu'ils | puissent se désintéresser de la sauvegarde d^une beauté qui leur est chère, partout où I eëtte beauté se trouve menacée. Un pays garde, dans ses aspects naturels, dans ses monuments du passé, une inestimable richesse qui est le patrimoine commun de ses habitants sans distinction ; il est raisonnable que ceux qui comprennent., qui sentent :s valeur de cette richesse, se constituent ses défenseurs contre les ignorants, les incons cients, les impassibles, les malfaiteurs et les imbéciles. Or, l'action commune ne peut guère se tra duire ici que par d'écriture, au moyen d'ut organe spécial de publicité qui soit celui de tous les amis de la Nature et du passé, réunis pour communiquer avec le public... * * * Et voici que la chose est faite. Elle s'es faite sur l'initiative de la Société Nationale pour la protection des Sites et Monuments, le premier organisme de l'espèce créé dans notre pays, .puisqu'il date de vingt-deux ans. — et de la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, dont on connaît la prospérité. Nous avons dès maintenant une « Fédéra tion des Sociétés pour la protection des Si',?: et Monuments naturels et historiques de lt Belgique. » Titre un peu long sans doute mais il faut bien employer les mots qui ser vent à exprimer ce qu'on veut dire. Il serai possible d'abréger en employant le délicieu? langage par initiales mis à. la mode en ci 6ièele pressé (où court-il ?...) ; ça nous ferait « La F. S. P. S. M. N. H. B... » A tout pren 1 die, je pense qu'il vaut encore mieux conser ver le titre avec toutes ses lettres. Cette fédération se traduit en. fait pair li constitution d'un comité composé de défen scurs notoires de la cause et de délégués des sociétés affiliées. La présidence en revenait naturellement à M. Jules Carlier, i dévoué président de la Société Nationale sus dite, dont il fut l'âme et le soutien depuis 1: jour de sa création. C'est souis te patronage de ce comité que vi paraître le nouvel organe en question : Site cl Monuments, bulletin trimestriel, luxueu semant édité par M. Remy Haivermans. I est dirigé par M. Louis Van der Swacilmen .que sa jeune activité désignait à cette fonc lion, connue le secrétariat général de la fé tlcratioti nouvelle revenait de droit à M. Ben. Stevens, — inutile de dire pourquoi. 11 pu Pliera des articles de fond traitant toutes le: questions relatives à la protection des œu vies do la Nature et do cailles des hommes les actes et rapports dos sociétés affiliées les communications, plaintes, avertissement: au sujet des vandalismes projetés ou er voie d'exécution-, les informations puisées dans les publications similaires qui parais sent à l'étranger, les documents graphiques intéressant la cause, etc. 11 sera copieuse ment illustré, imprimé en très beaux carac tères, sur deux colonnes, a.vec lettrines e cu,ls-de%mpe; chaque numéro coirÈprendr; vingt-quatre pages de texte — je promie: trente-deux. exceptionneUlement — et se: quatre numéros annuels formeront un été gant volume de bfbliptilièque. Enfin, délai important, la modicité de son prix faciliter; singulièrement sa dillusion. Ce qui assur. le succès d'une telle publication, c'est qu'el! v'-?nt à son heure, ayant d'avance tout ui public préparé et disposé à lui faire accueil Je ferai observer en- terminant qu'elllle cons tilue non pas une innovation clans le sens ri gouneux du mot, mais un progrès : elle suc cède au Bulletin — modeste celui-ci, et pou c™se — que la Société Nationale publiai déjà depuis quatre ans. C'est l'extension e 'o perifeclionnement clo ce Bulletin qui s Présente aujourd'hui au public, sous les ans fiées de te fédération. * * * KINKEMPOIS. Le 4 mars 1912, à l'IiôteMe-v.ilfe de Liège -précisons la date et le lieu — fut constituée Sl|r 1 initiative et. sous la présidence de M Emile Dignieffe, la « Ligue pour ,la proteetkn [les sites du Pays de Liège ». A cette senne iirragu'raiïe, à .larpieillte j'assitai en qualité ri dfiégué de fa Société .Nationale, quelques vœu furent émis en fa.veur des sites liégeois qn itélamaient tout .d'abord la soillieitu.de d 1 Association nouveill^, et je crois me soii venir que le premier, le plus important, cou cernait ce bois de Kinkempois, revêternen fc collines de la rive droite de la Meuse, 'endroit où celle-ci fait son entrée dan ï assiette de la cité fumante et résonnante. Au temps jadis (je. parle, de l'éDoaue d Voyage de Chaufoniaine) c'était un lieu idyllique et champêtre, promenade favorite des citadins — et citadines — en goguette dominicale ; ses ombrages et leur fréquentation inspirèrent ce distique à un bon poète de l'époque : L'Amour fit ces bosquets, r etraite du plaisir. Assez clairs pour s'y voir, trop peu pour y [rougir. Nous aivons appris ces jouirs derniers que les .tentatives de jadis pour faire entrer Kinkempois dans le domaine commun viennent d'être reprises, que le projet a été expose de nouveau par M. Digneffe au conseil communal de Liège et approuvé unanimement par celui-ci. Les impressions que M. le bourgmestre Kileyer vient de rapporter de Paris ne peuvent évidemment que confirmer et fortifier ses excellentes dispositions en faveur du rachat de Kinkempois. Espérons que tout le monde — Etat, province, communes intéressées et particuliers (:pilu's intéressés encore, malheureusement d'une façon moins altruiste !) — s'entendra pour amener une réalisation désirable — que dis-je ? nécessaire : ce serait vraiment trop honteux et trop bêle que l'on vint nous dire un de ces jours : — Vous savez, il n'y a pas eu moyen d'arracher Kinkempois à. sa fatale destinée. Tous les efforts ont échoué. L'effroyable lotissement va s'emparer du sol. On va mettre là des chia.nbonna.ges et y tracer des rues, pour remplacer le bois... Les bosquets de l'Amour, c'était bon autrefois. Maintenant, il faut que ça rapporte. Jean d'ARDENNE. »—«>♦•—< lEfSIIS FâlTS_PR0P0S iElUS UNE VISITE Comme on jugeait Pérugia el que j'étais à 'Paris t je me suis dbt : m Allons revoir la Joconde. » Et j'y {as. Je n'avais 'plus revu la clame au sourire depuis qu'elle 'était revenue de son voyage 1en Italie. Je ia revis, durais-je avec plaisir ? Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, l'homme heureux n'a pas de chemise, la bonne femme -est la femme sans tête, la femme ver tueuse est celle dont on ris parle jamais. On a beaucoup parlé de la Joconde, mais ce n'est pas la vertu qui. lui valut jamais lu gloire. Dans le domaine tumultueux de l'art, la stricte morale de notre civilisation étriquée ne (règne pas i et Vénus, fût-ce l'Impudique, resplendit plus que Minerve. Tout de môme, de sa fugue Monna Lisa a rapporté une cle ces trop tapageuses notoriétés qui ila font cousiner avec .Mmes Sleinlieil, Hunvberl, CaîUaux, el autres, et autres, dont on ne sait plus si elles furent des malheureuses ou des coupables, mais à qui le silence et l'ombre conviennent à jamais. Celle-ci était, 'même après sa fâcheuse histoire, condamnée à la gloire a perpétuité. Elle itrône donc à la place qu'on lui a rendue, mais, qu'environnée «de ■méfiance ! deux bar- UNE VISITE Comme on jugeait Pérugia el que j'étais à Paris, je me suis dit : m Allons revoir la Joconde. » Et j'y fus. Je n'avais plus revu la dame au sourire depuis qu'elle était revenue de son voyage <en Italie. Je ia revis, durais-je avec plaisir ? Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, l'hœnme heureux n'a ',pas de chemise, la bonne femme est la femme sans tête, la femme vertueuse est celle dont on ne parle jamais. On a beaucoup parlé de la Joconde, mais ce n'est pas la vertu qui. lui valut jamais lu gloire. Dans le domaine tumultueux de l'art, la stricte morale de notre civilisation étriquée ne règne pas i et Vénus, fût-ce l'Impudique, resplendit plus que Minerve. Tout de même, de sa fugue Monna Lisa a rapporté une de ces trop tapageuses notoriétés qui la font cousiner avec .Mmes Sleinlieil, Hunvberl, CaîUaux, et autres, et autres, dont on ne sait plus si elles furent des malheureuses ou des coupables, mais à qui le silence et l'ombre conviennent à jamais. Celle-ci était, 'même après sa fâcheuse histoire, condamnée à la gloire a perpétuité. Elle itrône donc à la place qu'on lui a rendue, mais, qu'environnée «de méfiance! deux bar- UNE VISITE Comme on jugeait Pérugia el que j'étais à Paris, je me suis dit : m Allons revoir la Joconde. » Et j'y fus. Je n'avais plus revu la dame au sourire depuis qu'elle était revenue de son voyage en Italie. Je ia revis, dimis-je avec plaisir ? Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, l'homme heureux n'a \pas de chemise, la bonne femme est la femme sans tête, la femme vertueuse est celle dont on ne parle jamais. On a beaucoup parlé de la Joconde, mais ce n'est pas la vertu qui. lui valut jamais lu gloire. Dans le domaine tumultueux de l'art, la stricte morale de notre civilisation étriquée ne règne pas i et Vénus, fût-ce l'Impudique, resplendit plus que Minerve. Tout de même, de sa fugue Monna Lisa a rapporté une de ces trop tapageuses notoriétés qui ila font cousiner avec .Mmes Sleinlieil, Hunvberl, Caillaux, el autres, et autres, dont on ne sait plus si elles [ureut des malheureuses ou des coupables, mais à qui le silence et l'ombre conviennent à jamais. Celle-ci était, 'même après sa fâcheuse histoire, condamnée à la gloire a perpétuité. Elle itrône donc à la place qu'on lui a rendue, mais, qu'environnée 'de méfiance! deux barrières l'emprisonnent ou la protègent, un gar-: dien, comique Bartholo de cette Rosine mûre, ne la perd pas de l'œil ni ses adorateurs suc-: oessiJs. Tant et si bien qu'on voit moins la Joconde que sa.garde, qu'on songe moins près d'elle à l'art qu'au vaudeville, et que se faire ou se refaire une opinion sur l'illustre peinture et son sens est impossible. Renonçons-y. La Joconde doit se faire oublier, c'est une personne avec tache, el même la fatalité ' s'expie. Tant que l'oubli ne sera pas venu, la ■ dame est vouée aux barrières, au gardien : et aux imbéciles. Plus tard, elle sera rendue aux altistes, i c'est l'a [faire d'un siècle ou deux. BOB. Au jour le jour Il POLITIQUE ■ ''''c^ 11110 '°'lû d'aveux qui ravage, iHi en 00 momevl'i parti clérical. Î^Vj La plupart de ceux-ci résultent des querelles amenées par la défaite électorale. Quelques-uns, non moins significatifs, résultent des quelques succès d'autre . cfiidre que le parti croit avoir remporté; r,o-; tamment du vote de cette loi scalaire qui a . tant fait pour le'revirement d'opinion. Donc, à Louvain, M. Schollaert va être I l'objet d'une manifestation comme promo-, leur de la loi PoulBet... Cependant, M. Schol- ■ laert et son projet furent repousses, même s par une partie des cléricaux, comme par trop . fanatiques. On nous affirma que le projet 1 Poufflet était, tout au .contraire du projet i Schollaert, une oeuvre de modération... Et voici (qu'on fête cyniquement en M. > Schoiiaert, le père de la funeste loi livrant i l'enseignement public aux congrégations.'M. Poulïlet cédera le pas à M. Scholaert comme . i l'initiateur do ta lutte. Tant mieux ! Tous ces aveux, les uns de - déipit, des aulnes de bravade, ne pourront ;■ qu'activer la révolte tacite, calme et irrésis-i tible, si bien d'al'Jlure belge, que les dernières t élections viennent d'affirmer .triomphalement» PETITE CHRONIQUE Regards en arrière 8 juin 1850. — Les troupes françaises, com-j mandées par 1;> pendrai Valée.- enlèvent Milia-. 11 a h, à Abd-cl-Kader. i 6^=^=9 Vive l'armée ! La. .retraita militaire a. donc passé par la '• rue Haute. Certains officiels attendaient avec i queflque appréhension ce petit événement. - Lorsque -M. Millerand restaura les proniena- - des militaires à Paris, les troupes furent as- - sez mal reçues dans Ses quartiers populaires. Il t se produisit deb incidents f;lclieux, des mani-i îestations antimilitaristes qui furent d'ail-5 leurs sans lendemain. Rue Hauts, nos soldats furent reçus avec i une cordialité, un enthousiasme dont la naïve îxliuhérance n'a sunprit que ceux qui, connaissent mal la foule bruxelloise et les humbles des rues ouvrières. Iil y a certaines idées qui, quoi qu'en puissent dire les politiciens d'extrême-gauche, n'ont pas cours chez nous i Bonhomie. Vous vous rappelez «dans .« Werther » (le ^rai, le roman de Gœthe, sans musique d€ Massenet, au moins), cette 6Cène délicieuse dû Charlotte coupe 'des tartines pour une [oule de petits enlants? Voyant ce toucliani tableau '(interprété par une foule d'execrable.î peintres allemands à la suite du grandiilo juent Kaul/back, Werther devient encore plus amoureux <le la pure « iLolotte »... O.n retrouve un peu -de cette émotion (ur peu « transposée », mais toujours gastronomi que), dans le curieux trait de mœurs aile m a rides que voici : Un journal de Munici nous raconte comment une fabrique de Vian des apprêtées et saucisses a eu l'honneui d'offrir à ,S. 'M. 3e roi de .Bavière un spécimer cle &es produits « en témoignage de son loya lisme et de son dévouement. Ges présents notamment un « L » avec une couronne for niée <le cervelas d'A-ichach et un chaud-frok aux armes de Bavière entièrement modelé; en saucisses ont été exiposés sur la table ai déjeuner royal... Leurs majestés ont daigin s'en réjouir et faire exprimer leur reconnais sance par l'adjudant-général von Walther. : Ce n'est pas encore fleur M- Poincaré qui er aurait de pareilles !... Information. ■Un illustré français nous donne le « dia gramme » de la journée de M. Viviani négocian la formation du ministère. Ce diagramme es composé d'une barre formant quinze crochet (éclairs noirs !) au bord desquels se trouv-chaque fois indiqué l'heure d'une des visite de ,M. Viviani... Voilà au moins de la préci sion ! Si on nous avait laissé ainsi l'emplc du temps de César le jour 4e sa mort ou d'An toine le jour de sa rencontre avec Ciéopâtre., Enfin, tout eu regrettant pour l'histoire an cienne, réjouisso.ns-nous des exactitudes d'au jourd'hui. U.ne seule personne peut être plain te dans -l'affaire : M. Viviani, qui doit trouve moins difficile d'éteindre les étoiles que d. fonder un cabinet. Pour la vivisection. Une fois de plus, et, sans doute, une fois cl plus inutilement, on s'est indigné de la cruaut et de l'inutilité de la majeure partie des viv sections. Ce contre quoi proteste, avec con potence, le professeur Charles Ricliet, de l'Inst tut de France. Nous nous garderons de le su vre dans son plaidoyer, lequel, du reste, 11'ei visage que la pratique scientifique, alors qu c'est surtout l'abus d'un tas d' « amateurs » qi soulève l'indignation publique. Notons seulement son argument final, déc sif : il nous à semblé tellement...-spécial, qn nous avons tenu à vous l'offrir tout cru. Voici « ...A tous ceux qu'émeuvent les soi-disai victimes de la vivisection, je recommande ] récit des souffrances qu'ont endurées, il y quelques mois, des êtres humains innocent Dans la dernière guerre qui a ensanglanté 1 péninsule des Balkans, il y a eu près c 200,000 victimes. Non seulement, il y a eu d( morts, mais des centaines de prisonniers 01 été mutilés : les poings coupés, les yeux cr vés, la tangue arrachée; d'autres, plus non breux encore, sont morts de faim... » Ainsi, il faut comprendre : c'est parce qu'c torture des hommes dans les Balkans qu'il fai torturer des bêtes à Paris. Si vous ne voy< pas le bien logique, c'est que vous n'êtes pî physiologiste... Peut-être, est-ce tant mieu pour vous, et votre bon sens en est-il pli exact... <5=^9 Les joies du promeneur. Neuf heures du matin. Avenue de la Toiso: d'Or, près le carrefour de la porte Louise. Il fait beau. Un soleil fugitif luit, sèche pr visoiroment (le seul provisoire qui, en Belc que, ne dure pas !) les pavés mouillés. Aut mobiles et tramways circulent, bruyants. L piétons passent, se rendant à leur trava; Hommes d'affaires, magistrats 011 avocats c lant au Palais, ouvriers, se croisent, circule: rapidement. Or, dans un des derniers arbres de l'avenu un homme est, installé. Jean d'Ardenne ou Bo passant par là, île tuerait sans une hêsit tion. Cet ;homms accomplit une besogne e •froyable : il coupe du bois, du bois vivam II fait de l'ordre dans les feuillages. Il su] prime les branches mal alignées. iMails aucun drame n'est à craindre : seu la somnambule qui découvrit le corps de fe Cadiou pourrait savoir qu'un homme se livi à cette besogne sacriUège. Caché dans le feui lago, il disparaît aux yeux des humains : le bruit de sa cognée est couvert par le t •multe de la rue. 'D'autre part, nul icordage, nul être ad m nistratLf, nul ouvrier -coiffé d'un couvre-clr plus ou moins officiel, ne s'aperçoit au ht du tronc, n'indique aux passants la présent du bûcheron aérien. Et un promeneur paisible a la stupéfactio: une seconde après avoir vaguemeoit entend au-dessus de lui un craquement indéfiniss ble, de voir s'abattre à ses pieds une lour< branche qui l'a ifrôlé. n fuyait la chaussi pour se garer des autos, qu'il voyait ; sur trottoir, peu s'en faut «qu'il ne soit grièv ment blessé par une branche qu'il ne voya pas, ,et dont i.l ne pouvait prévoir la chute. Il s'éloigne, très ému et se: tâtant les reii pour s'assurer que sa commotion fut uniq.u ment 'morale. Immobile et paisible au milieu du carr four, un honnête agent de police a contemp cette petite scène en souriant. Heureusement, elle se produit quelquefois les distractions sont 6i rares ! Les mots historiques. On nous raconte une bien amusante origii d'un mot « populaire » et argotique : de m de i« zut ». Sans doute cette origine sera cor testée, peut-être démontrée fausse : qu'il porte, si elle est amusante? Et vraiment, 1 ne -peut en disconvenir sans faire preuve d'i bien mauvais caractère... 'Ce serait en 1816 qu'une élève du conserv i to.ire, aux concours, aurait été reprise par s< i professeur, pour se permettre d'appeler « do I la note nommée plus anciennement « ut C'était, alors, une innovation "condamnable aux yeux des igens sérieux. « Mademoiselle, cria le professeur exaspéré, je vous en prie et au besoin vous l'ordonne : dites ut! « Et il faisait énergiLquement la liaison... « Zut! » répéta relève dont le mot resta... on sait pour quelle fortune. <P^=£> Education à l'anglaise. Tout change ! (La couverture illustrée de .nos anciens cahiers de classe représentait d'habitude des scènes historiques.On y voyait devis à Tolbiac, Godefroid de Bouillon à Constantinople, Jacques van Artevelde haranguant la foule, Anneessens conduit au supplice ou des sujets analogues. Il y avait aussi des portraits, depuis Boduognat jusque Léo-pold ier, en passant par Pépin le Bref, Baudouin de Constantinople, Pliiilippe le Bon, Charles-Quint et tous les autres. Nous finissions toujours par retoucher un peu ces portraits, en ajoutant quelques .accessoires au costume des personnages et en donnant des moustaches de sapeur, — cet âge •est sans pitié, — aux plus belles princesses de Flandre et de Bourgogne. C'est .peut-être à cause de cette manie qu'on donna à nos cahiers un aspect plus sévère, plus « pédagogique » — si nous osons dire. Les héros et les rois furent remplacés par des problèmes de mathématique, des tours de physique, — aussi difficiles à réussir que des | tours de cartes, — et l'affreuse table de multiplication ! Mais on ne s'arrêta pas là. Il y eut encore les couvertures de propagande anti-alcoolique. C'était soupçonner tous les potaches ca-. pables d'ivrognerie. t Savez-vous maintenant ce qui se trouve sur t les cahiers d'aujourd'hui? Les cahiers der-s nier bateau? > Eh bien, là tout est au scoutisme! On. y 3 .voit le scout au camp, en marche, en explo-! - ration, etc. .Le scout fait ceci, lie scout fait i cela ! Sur une de ces fardes, il y a deux dessins : . ie premier montre un boy-scout qui donne - une semonce à un vaurien qui vient de déni- - cher un nid d'oiseau ; le deuxième, un scout - qui porte les paquets d'une vieille dame. l- En dessous, il y a, comme légende : « Le 3 bcout assiste son prochain et -protège les animaux. » Cela est très bien ! Mais comment le scout s'arrangera-t-il dans les cas épineux. Ainsi ce dénicheur d'oiseaux, c'est son prochain... et e l'oiseau c'est un animai!. Comment assister é l'un sans faire du tort à l'autre, et comment protéger l'autre sans chagriner le premier. 1 Et vérité, icette morale à l'anglaise n'est pas l" plus claire .que lies autres. Même armé d'une ' piôclie, d'une boussole-et d'une lanterne de détective, le plus malin n'y verrait pas clair. ii 6=^5 La guerre en feuille de vigne. e La guerre en sabots, la guerre en dentelles, la guerre en pourpoint ! O11 a fait la guerre de i! cent manières différentes. Mais, plus on se e battait ferme, moins on avait le souci de pa-a raître redoutable. Durant le Premier Empire, s. qui est l'époque classique, — les officiers al-a laient au combat, comme au bal, rasés ite e frais, en pantalon à sous-pieds, habits à I011-s gues basques et gilet de Casimir. Murât se met-it tait comme un écuyer de Franconi. Napoléon 3- ne portait même pas 1111 uniforme tout à fait 1- militaire. A Waterloo, l'on vit un général des « jaquettes rouges » rester immobile sous les n grenades, les biscayens et les boulets, vêtu it d'une redingote digne de Brummel et coiffé i d'un vaste chapeau haut de forme. is La tenue de route, la tenue de campagne, x toute hérissée d'accessoires belliqueux, guë-is très, bottes, casques, est une invention des temps modernes. De l'époque où les généraux anglais font la guerre aux mouches, où une rencontre de. grandes manoeuvres devient une bataille et la prise, d'un village nègre une épo-v pée; où l'on f.iit des drames à propos d'un escadron qui défile mal ! En vérité, voila trop ■3" d'histoires pour si peu d'histoire. Il vaudrait i_ mieux revenir tout simplement aux bonnes traditions du temps jadis. C'est-à-dire ne pas 's aimer la guerre f/lus f&ue de raison, ne pas lui l* donner plus d'importance qu'elle n'a et, sur-tout, n'en point parler à tort et au travers et «i toute heure du jour. Si, après cela, elle éclatait quand même, il faudrait y aller sans bou der. Plutôt en tenue de soirée que botté de cuii fauve, ceinturé de rouge et galonné sur ton l" les les coutures, comme ces colonels improvi-sés de la Commune, plus friands d'assemblées r 1 oratoires que d'autre chose ! Les Grecs clian- > tés par Homère, qui étaient des héros incontestables, faisaient la guerre en feuille de vigne e et cela ne les empêchait pas de s'en tirer de Ici u meilleure et de la plus galante façon. ^ Décorations. La visite du roi de Danemark a fleuri la bou tonnière de bon nombre de nos concitoyens i" A chaque passage de souverain, il y a ainsi une ^ pluie d'étoiles filantes qui deviennent fixes er LS passant dans le champ des lunettes des obser :Q vatoires officiels. Les statisticiens qui comptent tout, les grain; ^ de blé, les gouttes de pluie et les sables ele U u mer. nous fournissent des chiffres intéressant; 1- sur les ordres honorifiques. 11 y en aurait cbn te trente environ. L'Etat qui en compte le plus es ;e ia Bavière : 11 décorations. Anrès elle vien le l'Espagne : 10; l'Autriche et l'Allemagne : 9; h c- Russie : 8; l'Angleterre : 7; l'Italie : 5: la Fiance it 1. Quelques nations, comme la Suisse el le Etats-Unis, ne font pas le commerce des ru is bans; d'autres, comme la Prusse. l'Autriche, li e- Portugal et le Mexique ont des ordres exclusi vement réservés aux femmes. e- Cent trente ordres ! Vous voyez l'immcnsi lé armée de crucifiés que cela peut faire ! A ce sujet, un mot de ministre : : Le chef de son cabinet, décoré sur toutes le coutures, lui dit un jour en prenant congé : — Votre Excellence a-t-elle encore un ordre i me donner ? j _ né ! mais... je croyais que vous les avie ie tous! Dt S- u- Nouvelles à la main ,n Au Pare, un dimanche, pendant le concert d 111 musique militaire : — Te nez-vous droit-e, Sophie, ce monsieur vou a- regarde. )n —Ce vieux là-bas?... Ah! plus son vent !... — He'.. hé! ne'faites pas la dégoûtée-, les 'hoir "" mes, voyes-vous, ma fille, c'est le contraire de ?• étoffes : dIus ils sont vieux, plus ils durent. AFFAIRE WILMART commence aujourd'hui DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL •C'est aujourd'hui, après une instruction qui n'a pas duré moins de vingt mois, — la fuite 1 de Nestor .Wilmart date du 11 octobre 1912, et 1 son arrestation, à Laon, où i!l se cachait sous le nom de Dubois, du 11 mars 1913, — que comparaîtront, devant la 9° chambre correc- ! tionnelleis, les sept personnes poursuivies en raison de leur participation aux délits re- . prochés au principal inculpé. Les prévenus, 011 le sait, sont : 1* Nestor Wilmart, défendu par M»8 Mori-cliar, Roossens et .Corbiau, ces deux derniers du barreau de Dinant; 2° Gustave iRasquin, défendu par M® H. S and ; 3° Alfred Waechter, défendu par Mes Picard et Jamar ; 40 Paul Itbier, défendu par M® Limoge ; 5° Charles Desmarest, défendu par Me Coo-semans ; 6° Henri Dethier, défendu par M05 Louis et Edouard Meysmans ; 7° Albert Van Hentenryek, défendu par M'-3 Thomas Braun et Wauwermans. Voici un bref résumé de l'affaire : 59,900 FAUSSES OBLIGATIONS DE GAND-TERNEUZEN Soixante mille obligations 3 pour, cent de la Compagnie des chemins de fer de Gand-Ter-neuzen ont été contrefaites ; sur ce nombre, 59,900 ont été retrouvées. En plus on. a .émis 1,200 actions privilégiées irrégulières, c'est-à^ire des actions portant un des numéros supérieurs au maximum fixé par les statuts de la société. On a déterminé ce qu'elles étaient devenues, sauf pour treize tit/res. 3,1 est établi que tous ces titres avaient fait l'objet, d'opérations de report à concurrence de 17,000,000 de francs, sur lesquels il a été payé, pour intérêts et commissions, 3,000,000 francs et remboursé 5,000,000 francs. L'examen de ila comptabilité de la Compagnie de Gand-Teirneuzen a révélé nombreux faux et détournements. LES PREVENTIONS Nous avons dit que la chambre du conseil avait retenu à' charge des sept inculpés la prévention de contrefaçons des obligations et de leurs coupons et usage, en tout ou en partie de ces .titres. Rasquin, Waechter, Desmarest et Van Hentenryek, en ordre subsidiaire, sont iout au moins prévenus de participation à l'émission et à l'usage de ces titres faux. Subsidiairement, pour tous les sept, est retenue la prévention d'escroquerie à l'aide de ces valleurs, dont Wilmart, Rasquin et Waechter sont accusés d'avoir contrefait et fait usage des coupons. . Enifin, ..Wilmart et Rasquin ont a répondre Ues délits de falsification de bilans et de faux. Les débats de ce retentissant procès seront dirigés par M. le vice-président De Le Court, qui, depuis plusieurs semaine^ déjà, se consacre exclusivement à l'examen de l'énorme dossier du' procès. • (M. le substitut Pholien occupera le siège du ' ministère put/lie. Vingtnquatre témoins sont cités à sa requête, et une vingtaine à celle de la défende. Le plumitif des audiences sera tenu par M. le greffier Broihez. Le jugement ne pourra être rendu, au plus tôt, qu'à la fin du .mois de juillet, ou même peut-être pendant les vacances judiciaires. Précieuses modernes Oh ! .la femme ufltra-inodeirniste 1 A l'âge où, papillon léger, Le coour se plaît à .voltiger, Elle e-st platonique, elle est triste. Bille adore l'étrangeté, La robe <lc forme inconnue, L'auteur qui tombe de la nue, lie cubisme, l'art pimenté. Sa voix est dure et son teint blême, ■Elle habite aux sommets hautains Où l'on s'occupe du problème De nos insondables destins. Un groupe de snobs :1a conseille Qui déclarent ses mots sans prix. Se pâmant et criant merveille Surtout quand ils n'ont pas compris. Hose en bouton demi-flétrie, Source au flot jaseur, mais .si troid, Elle a pour seule idolâtrie L'esprit, — celui qu'elle se croit... Moi, si j'avais sa tète blonde Et la fraîcheur -de ses vingt ans, Je ne voudrais pour rien au monde. M'acoquiner aux gens pédants. Gai-dant mes candeurs ingénues, ! Fuyant les bouquins .nébuleux, ! l'irajs plutôt les jambes nues ; Que de les exhausser de bas bleus. POLICHE. A LA LEGATION DE PERSE ^ Le 21. juillet prochain,jour du couronnement du sliah de Perse, le ministre de ico pays à i Bruxelles reeewa tous les membres de la colo- Ijiie. Celle-ci comprend cent nationaux, et l'on compte plus de cinquante étudiants persans on Belgique. Rappelons à ce sujet que la régence de l'empire persan par Nasser Cl Mark cessera île SI j uillet prochain. C est à cette date que le. sultan Ahmed Shah Kat-jar atteindra sa dix-huitième année et, par conséquent, sa, majorité. s Ce jour-là également sera célébré en grande pompe le couronnement du jeune monarque* Des fêtes somptueuses auront lieu dans tout s 2'empire persan et dans toutes les légations étrangères. LA VIE ABRUXELLES DISANCE ET LA PLAISANTERIE, — CE QUE LA POLICE PEUT FAIRE D'UN POTIN. Pentecôte. Un Jjeau dimanche, avec du so-cil tout neuf; des cloches qui- sonnent leurs dus joyeuses soimaiiilos; des [processions piir oute ilâ ville; petit Saint-Jean bouclé, vêtu l'une ipeau de a non ton et promenant, au bout l'une favteur rose, l'agneau sans tache; on-'ant's de Marie, (knidas; jeunes filles, tout de 'jlanc vêtues, candides dévotes, mais qui savent tout de même qu'e lia dévotion leur sied; .niarguillieis en redingote défraîchie, 'air butés, sournois, du bigot de village et regardant- tan- cierge du même air que ia place ou Je bénéfice qui sera sa. récompense; Hifm1, tout <m bout du cortège, M. ;lc curé,, sous son dais, suant pieusement dans ses .liapes. 0 procession de Pentecôle ! limage parfaite le ila religion, beilge, jolie piété trad-ititmne'lle,. d'une part naïve- et populaire et famil.ia.le, veille que M. 'Pierre Nothomb exprima, si bien dans son poème Noire-dame du Malin; poli-ligue sournoise de l'autre. Ellleest charmante danis nos faubourgs, dans nos petites villes la .procession de Pentecôte. «Mais n'oublions pas que dans nos petites villes, du moins, rite est à peu près obligatoire pour tous ceux qui ont à compter, avec l'administration. * * * ■N'importe, la Pentecôte est une de ces époques de d'année qu'on imagine nimbée d'un soleit matinuil, et pendant lesquelles ia bienveillance est de tradition. Malheureusement, c'esit le- moment q.ive l'on choisit pour tes réunions de l'amiSle et les dîners de corps.. Or, rien n'est plus propice au développement de la malveillance nu tu relie à l'homme quelles réunions de famille et tes dîners de coups. La malveillarïce ! C'est peut-être le signe de ce que Champlort, qui puisa dans la malveillance une espèce- de génie, appelait i» civilisation perfectionnée. Plus tes .hommes 'se civilisent, plus ils aiment à dire du mal de leur prochain — cela) tient, peut-être, à la haute idée qu'ils se tont dej'espèce humaine — jusqu'au jour où ils arrivent au mépris philosophique d'un Renan, dont l'a bienveillance est le coroBaire, bienveillance, du reste, que les hommes ne. pardonnent 'jamais. Médire! A voir un certain nombre d'hommes ou de femmes réunis, on dirait que c'est vraiment te plus grand -plaisir de la vie d'e société. Si la conversation prend un tour général, que l'on parle de politique, de 'voyage, d'arl, de littérature, ou de la question des sei va nie s, on. batte,. 09 peu-s'en faut; quelqu'un a-t-il un potin- à. raconter, un homme d'esprit, s'avise-t-il d'habiller de toute pièce 'tell ou tel ami commun, ou tel ou tel personnage connu, les yeux s'allument, les physionomies, s'animent, tout îe monde prend part au dialogue. L'art véritable de la maîtresse de maison, c'est peut-être de savoir diriger la médisance. * * * C'est .un art exquis et difficile entre tous, ."air il y a .médisance et médisance.Il y alla médisance des gens sociables et de vieille sociabilité; elle n'exclut, pas une centaine indulgence el même une certaine bienveillance ; c'est .simptemenl une raillerie légère, déii'j1-min'ée par la volonté de- ne pas être dupe., Entre gens du même monde et de la moi ne forma,tion d'esprit, ellle n'empêche .pas l'amitié; elle ne serait jamais dangereuse s'il n'y avait que des gens .d'esprit. Malheureusement, ce qui n'est qu'une plaisanterie entre gens d'esprit, prend de l'importance dès que tes sots s'en emparent, et le potin innocent, rapporté d'une certaine manière, prend les proportions d'une calomnie. L'art de distinguer l'.un de l'autre est particulièrement difficile ù Bruxelles, parce que Bruxelles, qui est une nouvelle grande ville est encore, par certain côté, un peu province., C'est ce qui fait son charme, du reste.' X-ilite eisit encombrée de gens qui prennent tout au sérieux. La société y est très mêl.'.e, d'autre part, en ce sens qu'à côté d'une grande 'bourgeoisie cultivée, raffinée, très cosmopolite, il y a une bourgeoisie "récemment 'enrichie qui, dans sa situation nouvelle, a conservé te tour d'esprit des honnêtes boutiquiers, du quartier Sainte-Catherine et n'ientenid rien à certaines nuances de la «iiôoinnipeti mondaine. De sorte que telle historiette sans importance, racon.téo légèrement chez Mm0 X..., qui a du monde, devient une assez vilaine histoire rapportée par Mmo Y..., qui en a moins. *** Voici un petit milieu plus 011 anoins artiste; un ton assez libre y règne. Le flirt n'y est pas très délicat et lu ,plaisanterie parfois un peu forte. Je ne répondrai pas de la vertu de toulc tes femmes qui-1e frèquentenl. Mais 011 y rencontre aussi de très .honnêtes femmes qui ne croient pas que la bégueuilerie soit une condition indispensable de la vertu. On s'y amuse beaucoup, e't l'on aime à s'y amuser. On y .plaisante beaucoup, et l'amour fait, comme de juste, l'objet constant des -plaisanteries. Ces plaisanteKies ne- sont -pas toujours de très bon goût, c'est entendu, mais elles sont empreintes d'.u-ne certaine bonhomie. belge et d'une certaine fantaisie artiste, qui les font passer. Introduisez dans cette petite société un bigot de province, ou un de ce.s puritains ranci comme on en .rencontre quelques-uns à Bruxelles; vous verrez l'aspect qu'ils donneront à des propos de fin de souper, ou à des anecdotes simplement pittoresques. D'un potin coloré par cette malveillance recuite, dont la province a .gardé le secret, on a vile fait une abominable calomnie.* * * On m'a rapporté une histoire typique qui illustre ces rétlexions. Un jeune homme, étranger d'origine, mais qu'on a toujours connu à Bruxelles faisait le cynique. Cette attitude n'est sans doute pas de très bon goût, mais elle fut de mode dans une certaine jeunesse, et M cynisme du héros de cette aveniiure étant animé d'une verve assez drôle, faisait rire. 11 avait con- 1 unie de (lire que rien n'est plus ennuyeux que lu -s hcMêles gens, et répétait, volontiers i.-c j ni i mol, de Marcel Boulanger : « Une ville sans un peu de vermine, c'est comme une I société sans un peu de crapule, on s'y cn-I nuie à .périr. « ! Par ailleurs,'il soutenait avec des paradoxes Sun peu .appliques,qu'un jeune homme élégant, [s'il veut se former, doit chercher ses premiè-

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