La dernière heure

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22 November 1918
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s.n. 1918, 22 November. La dernière heure. Seen on 28 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/zw18k75x75/
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BUREAUX 9, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 h. Les jours fériés de 9 à midi. Les annonces et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à l'Agence Havas, 8, place o'esMerryrs(1erétage), . à Bruxelles. La Dernière Heure r" LE NUMÉRO 10 CENTIMES DANS TOUTE LA BELGIQUE PETITES ANNONCES 30 CENTIMES LA LIGNE _ —■ VENDREDI 22 NOVEMBRE 1918 et La Petite Feuille SAINTE = SOPHIE La fin inévitable de la Turquie d'Europe va avoir un retentissement religieux aussi profond que dans lo monde politique. La tradition redoutéo par les maliométans va s'accomplir, le croissant sera remplacé sur . Sainte-Sophie, la grande mosquée de Coiis-tantinople, le deuxième centre de la foi après la Casbah de la Mecque, par la croix ortlir--' • a. temps qui l'assiège. Déjà Théophile Gautier disait d'elle en 1853: « Il y a quelques années, Sainte-Sophie menaçait ruine - les murailles faisaient ventre, des fissures lézardaient les dômes, le pavé ondulait, les colonnes, lasses de rester debout depuis si longtemps, chancelaient comme des hommes ivres; tout l'édifice penchait visiblement à droite. » L'INTÉRIEUR DE LA MOSQUÉE Car pour tous les fils d'Omar et d'Oth-Jnan, Sainte-Sophie est le oalaiium ue l'Islam. Elle est |j1us sacrée pour un Arabe ou un Turc que rit-Pierre de iionie pour un chrétien. Cette gigantesque basilique, changée en mosquée par la conquête, est d'ailleurs l'un des plus anciens monuments du monde.B.ltie par Constantin, incendiée aous Justinien au cours de ces fameuses émeutes de la Nika, que la <t Théodora » de Sardou a vulgarisées, rebâtie par le même empereur avec une magnificence sans égale, même en Orient, Sainte-Sophie est devenue mosquée sous Mahomet IL, en 1453, lors de la prise de Byzanee par les Ottomans. Elle a donc à présent quinze siècles sur sa coupole! I41 formidable basilique a vu tomber en poussière les restes do la splendeur des Auguste; elle a été spectatrice ou complice de tontes les horreurs du Bas-£m-pire, depuis Iléraclius et Constantin l'or7 phyrogénèle, jusqu'aux Paléologue et aux Cantacuzène; elle a vu bénir 1 éphémère couronne de Baudouin de Flandre, chef de l'Empire latin; elle a vu passer les sultans,' les janiss'iiies et leur exterminateur Mahmoud; elle aura vu enfin décliner et mourir la puissance barbare dont elle a connu l'origine et l'élévation, et qui cherchait à la conserver comme te témoin de son agonie. Car le gouvernement de la Porte veillait sur Sainte-Sophie avec un soin extrême, il connaissait, la foi {l'un peuple fataliste dans la légende célèbre d'après laquelle un pilier qui uéchit, une pierre qui s'émiette, une voûte qui craque, avançaient d'autant l'exode défenitif. Quoi qu'en eussent fait les destins, Sainte-Sophie a toujours gardé les traces indélébiles de sa primitive destination : elle n'est point orientée vers la Mecque, comme le veut le rite taaJiométan. Ëtayée de partout, renforcée d'arcs-boutunts, cerclée d'armatures, elle semble avoir résisté à deux ennemi?: au culte qu'on lui imposait et au Ce fut un habile architecte italien, M. Possati, qui entreprit et mit à bien la restauration. 11 releva et consolida les contreforts que 1"* sultan Amurat, déjà, avait dû faire établir, et Sainte-Sophie fut ainsi sauvée. « J'ai vainement cherché dans la mosquée, ajoute Gautier, la trace de la main sanglante que Mahomet II, pénétrant à cheval dans le sanctuaire,appuya contre le mur en signe de j>rise de possession, alors que les femmes et les vierges éperdues s'étaient réfugiées vers l'autel, comptant, pour être sauvées, sur un miracle qui ne se fit pas. i> Mais la légende veut encore que, quand les portes le Saiute-Sophie s'ouvrirent sous la pression des hordes barbares qui assiégeaient la ville, >rn prêtré' se trouvait îi l'autel, en train de célébrer la messe. Au bruit que firent sur les dalles les sabots des chevaux tartares, aux hurlements de la soldatesque, aux cris d'épouvante des fidèles, le prêtre interrompit le sacrifice, saisit les vases consacrés et se dirigea vers une des nefs latérales, d'un pas impassible et solennel. Les soldats allaient l'atteindre, quand il disparut dans un mur qui s'ouvrit et se referma sur lui. On crut d'abord à quelque porte secrète, mais la muraille était massive et solide.... Parfois, dit-on, on entend sortir d'elle de vagues ppaln odies. C'est le prêtre, toujours vivant, qui marmotte en dormant ses litanies interrompues. Et quand Sainte-Sophie sera rendue au Culte orthodoxe.la muraille s'ouvrira d'elle-même; le prêtre, sortant do l'invi ible,viendra achever sa messe commencée il y a quatre cent cinquante ans. Maintenant les jours paraissent accomplis; 1919 doit probablement voir le prêtre de 1453 traverser la nef de Sainte-Sophie, et monter de --on pas de fantôme les degrés de l'autel de Jur/tinien, sous le règne finissant de Mehmet V, dernier des sultans d'Europe. Memor L'AUDACE DE NOS AVIATEURS ROYAUX Nos lecteurs auront appris que le Roi et la Reine se ren irent en Angleterre, il y a quelques mois, par ia voie des airs et que ce voyage ajouta encore, si possible, à leur popularité. Cette performance spoi llve ne fut pas exceptionnelle : le Roi n'a cessé de survoler le front avec une témérité qui Inspira souvent auiant de crai"te que d'admiration ii ses sol.ials. Aussitôt qu'il sut que la ville de Tournai était libérés, il s'y rendit en avion, sans attendre que les aviateurs fussent bora'd'iitteiute de l'artillerie ennemie. La Reine, de son côté, est devenue une fervente « aiiwoman >. 11 y a quelques jours enco e, elle survolait Ostenoe." Avant d'atterrir, elle commanda au pilote de faire deux vrill s. Le pilote eut un coup au cœur, tant il était ému. 11 ne pouvait refuser d'exécuter l'ordre qui lui était commandé. D'autre paît, il était effrayé à la pensée d'exposer la Rene au danger d'une descente aoroiatique .. Homme de sang-froid, il se res aislt bien .ite, exécuta les deux vriliis demandées et l'atterrissage se fit dans les meilleures conditions. Nos aviateurs se montrèrent très inquiets après cette prouesse. Saciisnt que le Roi n'avait pas l'h hiiuiie d'être en reste de courage audacieux, ils s'attendaient et ils s'attendent encore à ce qu'il commande à son pilote, lors d'une prochaine ascension, d'exécuter le 1 looping the loop ». LA RENTRÉE A BRUXELLES ÉMEUT LES SOUVERAINS Le Roi vient d'envoyer le télégramme suivant à l'Administration Communale de Bruxelles en réponse au télégramme de dévouement que la Ville de Bruxelles lui a adressé, le 17 novembre dernier, jour de la délivrance : « Je remercie sincèrement Monsieur l'Echevin » Lemonnler du chaleureux télégramme qu'il m'a > adre«sé au nom de ses concitoyens. > C'est ave» émotion que la Reine et Moi nous » songeons à notre retour dans la capitale. > (signé) ALBERT » Lophem, 18 novembre 1918. 1 LE KAISER SERA-T-IL EXTRADÉ ? Londres, 19 novembre. — Si l'on en croit les bruits qui courent dans les milieux politiques, les gouvernements de l'Entente deman iront très prochainement au gouvi rnement néerlandais l'extradition de l'ex-kaiser. Les Alliés semblent convaincus de la nécessité d'éloigner l'i x-empereur d'un pays aussi proche de l'Allemagne et aussi propice à une agitation dangereuse. 11 parait très probable qu'une fois extradé, il sera placé, sous bonne garde, dans une résidence offrant tontes les garanties et permettant la plus stricte surveillance, mais quelle sera sa destinée '! C'est le secret de demain... A QUAND LE CABILLAUD ? La Minqtie de Bruxelles est presque désertée à l'heuie qu'i; est. Et pour cause : le rare poisson qu'on y débite nous vient de l'Esca t, de la Meuse, de la Semois. des étangs privés de Boits-l'ort et surtout des pêcheries de Z nlioven près de HaSselt. Les eperlans qui venaient de Puers n'arrivent même plus. A vrai dire, la saison de pêche en rivière touche à sa tin et d'antre part, les grenades à mains, le harponnage et le traînage, au tilet des so dats teutons ont été autant de facteurs de 1a dépopulation de nos cours .d'e; u. yuat:t à l'arrivée du poisson de mer, il n'y faudrait guère compter avant janvier ; mais tout sera mis en œuvre pour que nous en ayons pour nos étrwines. Des poissonniers munis de laisser-passer officiels de l'Adt inistration communale avalent esssyé gagner la Holiande, mais nos autorités militair*' refusèrent de les laisser franchir la frontière. Au demourant, les pêcheurs ne parviennent guère à se ri ndre en mer par suite des champs de mines; aussi taudra-t-il que ces dernières soient, enlevées le long des côtes belge, hollandaise et anglaise, avant que la pêche puisse reprendre son cours normal. Quoi qu'il cd soit, réjouissez-vous, restaurateurs ménagères, gourmets, et vo: s, grands gargou-siers; avant qu'il soit longtemps, vous pourrez savourer la raie, l'aiglefin, l'huitre et autres mollusques. LE ROI..* (Peut-être allons-nous vous sur-, , prendre... Le Roi est là et nous lï n'éprouvoi. pa3 le moindre désir d'étaler nos sentiments républicains, ni de t.uster les fleurs d» thorique. Et à Bruxelles, en Brabant, des tas de gens sont cimme nous !... Notre émotion est douce, calme et presque attendrie en revoyant cet homme qui a fait son devoir, tout son devoir... et qui recommencerai*, demain, nous en sommes bien certains, s'il fallait revivre toutes les heures sombres, retraverser tous les périls, pour sauver eneoTe l'honneur de la Patrie. Cauchemar atroce, à peine évanoui, t'avons-nous réellement vécu? Est-il bien vrai qu'un peuple industrieux et inoffensif a vu briser sa truelle et ses charrues, par des hommes qu'il avait accueillis jadis sans défiance et qui revenaient, armés jusqu'aux dents, pour piller la maison de leurs hôtes? Est-il bien vrai qu'un jeune Roi, tout au début de son règne, entouré de sa femme et de ses enfants, citoyen paisible et pacifique s'il en fut, a été odieusement, attaqué par une sorte de fou moral, maniaque belliqueux et Siegfried mal bâti? Oui, nos yeux ont vu tout cela. Puis, pour les uns la mitraille, pour les autres le bagne, pour tous — à part quelques filles et quelques mercantis — l'effroyable angoisse du lendemain, la sujétion de tous les jours, le coude à coude insupportable avec le vainqueur arrogant. Oui, nos cœurs ont souffert tout cela. Et maintenant le cauchemar se dissipe... Le Roi est là. IL A COMPRIS SON PEUPLE Il est là gTandi par le prestige de l'homme qui a souffert pour rester fidèle à la foi jurée, ennobli par la constante obstination de son courage aux heures les plus douloureuses, auréolé de la gloire de la victoire. On lui sait gré d'avoir si bien compris son peuple aux jours tragiques d'août 1914, cet admirable petit peuple qui n'eut pas peur du monstre et qui alla jusqu'au bout des sacrifices par banale honnêtete. Le Roi là... IL A GRANDI SA PATRIE Le peuple salue en lui le triomphe du devoir dans sa sublime simplicité I Le peuple acclame en lui ses propres vertus qu'Albert I a incarnées pendant quatre ans aux yeux du monde et qui ont sorti notre p "s de sa petitesse et de son obscurité. Le Roi est là... Les Belges l'ont vu à l'œuvre, ils savent qu'on peut compter sur lui pour le bonheur et la grandeur de la Patrie. IL APPORTE L'ESPRIT NOUVEAU Sa présence devient presque un garant de l'avenir. On a confiance en son esprit de justice, en son amour du progrès. On voit en lui l'image d'un esprit nouveau. Le Roi est là... Les républicains ne seront pas les derniers à lui adresser leurs vivats. Le Roi n'est pas la Royauté. LA RENTRÉE DES CHAMBRES C'est le comte Amédée Visart-de Bocarmé, doyen d'âge du Parlement, qui présidera aujourd'hui vendredi, la séance solennelle de rentrée des Chambres. Elu en 1874, il siégea pendant quelques mois et fut réélu le 9 iuin 1878 ; depuis lors, il n'a plus quitté la Chambre. Il est bourg-ruestre de Bruges depuis 1876 A la rentrée du Parlement, on fêtera ses noces d'or comme on a fêté celles du « Papa » Tack en 1905 C'est la deuxième solennité de ce genre qui aura lieu depuis que le Parlement existe. A défaut du comte Visart-de Bocarmé, la rentrée solennelle des Chambres aurait été présidée par M. Mulîendorf. député de Ver-viers, deuxième doyen d'âge. LE PREMIER TRAIN LE HAVRE - BRUXELLES Le premier train partant du Havre à destination de Bruxelles sera formé aujourd'hui.Il y a une dizaine de jours déjà qu'un premier convoi a quitté Le Havre pour Bruges, y amenant les principaux fonctionnaires de nos divers départements ministériels. ON PEUT TÉLÉGRA H R DE BRUXELLES A LOUVAIN I/administration des télégraphes dispose d'une nouvelle ligne Bruxefce-Ijouvain. Ce matin, colla da Bruxelles-Anvers a été rompue, des poseurs y travaillant. Le service télégraphique est dès à présent accessible au public, pour Louvain et aussi Anvers, si cette dernière ligne est rétablie. Mais il ne l'est que dans des cas graves (décès par exemule) et subit la double taxe des télégrammes urgents. On nous dit enfin que le « Central » eBt relié au Nord. LE NOUVEAU MINISTÈRE DELACROIX La consttution du nouveau cabinet est celle que nous avons donnée précédemment sauf que MM. Jaspar et Harmignies ont échangé leurs portefeuilles, le premier allant aux Affaires économiques et le second aux Sciences et Arts. Lo ministère de la Guerre est offert à M. Fulgenec Masson, député de Mons, qui n'est pas rentré encore de sa captivité en Allemagne.Notre "Premier,, Me Léon-Frédéric-Gustave Delacroix fst né à Ssint-Josse-leii-Ivoode, le 27 décembre 1807. Il aura, ]iar conséquent, bientôt 51 ans. 11 a été reçu docteur en droit, le 13 juillet 1^89; inwjïî au tableau de l'Ordre le 29 octohrr 1892 ; avocat à la t our de Cassation, le 11 novembre 1909. rt bkonuier, en remplacement de feu Me Alfred Vanillier, le 1«r octobre 1917. M. Delacroix, qui, de « Cher Maître » qu'il était, va devenir « premier ministre » a épousé Mn« Al-lirecht, tille d'un aérien président de Chambre à la tour d'Appel de Bruxelles. Il est père de douze enfants, six fils et six filles. L'aînée de celks-ci, actuellement âfée de ï7 ans a épousé Al Stinjslhambpr. Son fils ainé, f,gé de 28 ans. est milicien ; les deux suivants, jespictivemrnt âgés de 21 et. de 19 ans, sont volontaires à l'armée. Les plus jeunes enfants sont .itjes de 9 et S ans. L'homme M. Delacroix ne parait pas avoir atteint la cin-qusnti iue : sa physionomie est jeune et d'une gravité souriante, lie taille un peu au-dessus de la meveniie, il est robu>te sans lourdeur, avec distinction. Il oflre ii première vue, par sa stature, sou,coup à'œil as uré, sou teint légèrement basant, ses chemix sombres, l'aspect d'un méridional; mais il n'i n a ni lu féconde, ni le geste ; sa parole, au contraire, est sobre, son geste mesuré. Dans ses ia ports prhés, il s'exprime avec facilite et simplicité, d'ui e voix chaude et colorée et l'impres ion qu'il laisse est celle-ci : un homme simple et distingué, énergique avec douceur, éclectique dans le bon sens du mot. Les particularités du nouveau Gouvernement Ce qui frappe le plus dans la com osition du ministore actuel, c'est le nombre des avocats : sept, sur doi le menn res. Ce sont MM. Delr.croix, Chef de Cabinet et filial-tre des finances; Valider elde, vice-prési dent et. ministre de la justice; Hyuuns, min stre des affaires étrangères; Benkiii, min.stre des chiinins d • fer; Jasp: r et Harmignies (choix du p.ii'tef nille en suspens : se ences et arts, aff ires économiques) ; enlin M. Fulgence Masson, miais-t; : de la guerre. Disons que SI. Delacroix a été stagiaire chez MM. Alexandre de B rlet, Alphonse de Beckir, l'avocat-conseil du Ministère de la guerre, et Beernaert. Par suite de la mort de M. de Becker, survenue au cours du procès relatif aux forts de la Meuse, M» Delacroix termina seul cette aflair et remporta un bon succès. Ce fut lui qui plaida, en 1912, pour la princesse Stéphanie, dabs l'affaire M, Léon Delacroix de la succession royale. M" Janson et Jaspar, les représentants de la princei.se Louise en Ire instance, ne pouvant aller en app' 1, il défendit également cet te dernière. M® Delacroix était très lie avec M. Beernaert qui le présenta un jour familièrement en l'appelant son fils. Le Ministère de la Guerre Rencontré M. Paul-Emile Janson à qui avait été offert, comme on sait, le portefeuille de la Guerre. 11 nous a déclaré qu'il s'effaçait devant M.Masson, en signe d'hommage et qu'il croyait que sa décision serait ratifiée par le pays tout entier. On sait que M Masson est encore ?i l'heure actuelle, en dépit de l'armistice, prisonnier des Allemands. Un attaché à, la légation d'Espagne vient de partir en auto pour l'Allemagne, afin de ramener le député de ifons ou rapporter tout au moins de ses nouvelles. Au barreau Voici les dates auxquelles ont été obtenus les diplômes et l'inscription au barreau de la plupart des autres ministres:" MM. Vandervelde, 22 juillet 1885, 24 novembre 1883; Hymans, 17 novembre 1885, 94 novembre 1888; Renkin, 30 juillet 1884, 19 novembre 1887; Jaspar, 8 juillet 1892, 2 décembre 1895. MM. Harmignies et Masson appartiennent au barreau de Mons où ils se partageaient les grosses affaires industriel-Jes et commerciales. COMMENT LÂ VILLE D'ÀTH FUT DÉLIVRÉE DES TEUTONS Lorsque l'armée anglaise quitta Leuze, elle s'attendait à trouver dans les environs d'Atb et le long do la Dendre canalisée, une résistance opiniâtre de la part de nos ennemis qui avaient tl.sposé dot batterie,-, d'arul-lerie un peu partout autour de la ville. Aussi, toutes les dispositions militaires avaient été prises pour permettre il nos alliés de continuer leur marche triomphale depuis qu'ls avaient forcé les Allemands à quitter précipitamment la région tournai-sienne.Avant leur départ, les Teutons firent subir aux Atuois des vexations de tous genres. Ils commencèrent, dès le vendredi 8 novembre, à semer la terreur parmi la population. Vers 2 h., de violentes détonations forcèrent les habitants à descendre précipitamment dans leurs caves. Les Allemands faisaient sauter la gare, les voies ferrées, des hangars, ainsi que les ponts établis sur la Deudre et même sur les rivières. Un courageux citoyen, rampant le long de la berge, parvint à couper les fils conducteurs et le pont de l'Hôpital échappa ainsi à la destruction. Celui de la porte de Mons fut également préservé grâce à l'arrivée de deux soldats anglais qui, munis de mitrailleuses, abattirent les pionniers ennemis qui s'apprêtaient à allumer les mèches des engina destructeurs. Cette lugubre et terrifiante besogne se termina le dimanche, vers 4 heures et demie du matin, par la destruction du pont de la chaussée de Bruxelles. Entretemps, les troupes ennemies commirent d'autres déprédations. Elles pillèrent les magasins communaux ainsi que ceux du Comité national, et incendièrent le vaste moulin Fontaine-Mollet dans les locaux duquel se trouvaient emmagasinés, à ce moment, 100,000 kilogs de farine et 400,000 ki-logs de céréales, soit tout le ravitaillement de la région Le dimanche matin, alors que les Allemands étaient oieupés à faire sauter l'usine électrique de la gare — dont l'explosion secoua la ville tout entière, brisant tous les carreaux des habitations — les avant-postés anglais attaquaient résolument les arrière-gardes allemandes qui se trouvaient encore sur le territoire d'frcbonivelz. Ce petit village, situé à la limita d'Ath, fut de ce fait entièrement saccagé-, car nos ennemis, se repliant sous la pression énergique de nos alliés, tiraient on tous sens, détruisant tout ce qu'ils pouvaient. Bientôt après, les batteries d'artillerie allemandes — posées d'abord au centre de la ville même, puis le long de la chaussée de Bruxelles — entrèrent en action, et les maisons de la chaussée de Mnns furent atteintes et fortement endommagées. Plus de deux cents obus tombèrent dans la région. Mais l'armée britannique, sans tirer un seul coup de canon, voulant à tout prix épargner la ville, força rapidement ses adversaires à. abandonner leurs postes et h se retirer vers Isières et Ghislenghien. Ce furent vingt-quatre heures de terribles angoisses pour la population athoise. Le lundi 11 novembre au matin, le bourgmestre d'Ath, M. Os. Ouverleaux, entouré du secrétaire communal ff. et du commissaire de police, reçut au haut de la chaussée de Tournai, les troupes anglaises qui, ovationnées par une foule en délire, défilèrent sur la Grand'l'lace, tn un ordre parfait. Immédiatement, les drapeaux furent hissés partout, tandis que les musiques militaires jouaient les hymnes nationaux des pays alliés, provoquant une émotion intense et une joie indescriptible. Le gros bourdon communal, qui s'était tu durant quatre ans, fit entendre a nouveau sa voix d'airain pour annoncer la délivrance de la région. _ Nous renonçons à décrire les manifestations de sympathie qui se produisirent àlors à l'égard des troupes cantonnées dans la ville. Depuis cette dat9 mémorable pour les Athois, chaque jour, des bals et des représentations théâtrales et cinématographiques sont organisés par les soldats anglais de la 55me division, sous les ordres du général de brigade Eentish. Les premiers détachements anglais étant entrés par la ri:e de Pintamont, cette artère s'appellera désormais : rue de la Grande-Bretagne.Vendredi dernier, jour de la Saint-Léo-pold, un cortège comprenant les troupes anglaises et écossaises, musique en tête, l'harmonie communale, les enfants des écoles portant ces petits drapeaux tricolores, le Conseil communal, et une foule exaltée, chantant les airs pat-iotiques a défilé en ville AUX CHEMINS DE FER VICINAUX LA REPRISE DU SERVI-E LES REQUISITIONS Les chefs de service à la Société des Chemins de fer vicinaux nous ont très aimablement reçu et ont bien voulu nous communiquer ce qui suit: « On va s'occuper activement de la reconstruction des lignes vicinales. Mais ce ne sera pas une petite besogne. I>îs Allemands ont démoli 1800 kilomètres de voies et se sont emparés de 500 machines, de plus de 1,000 voitures à voyageurs et de plus de 5.000 wagons. L'outillage des ateliers a été enlevé; les dépôts ont été saccagés. Les groupes de Mons et de Louvain ont principalement souffert. Des quafante machines du premier groupe,'il en est r., té une seule I L'estimation tout à fait précisé des réquisitions et des dommages n'est pas connue encore. Elle atteindra, croit-on, près de deux cent millions de francs, si pas davantage. Des mesures énergiques ont été prises pour que la reconstruction des lignes se fasse au fur et à mesure di l'arrivce du matériel fixe à pied d'eeuvre. En ce qui concerne la reprise du service, des trains réguliers entre Bruxelles et Louvain rouleront à partir de samedi.Dès les premiers jours de la semaine prochaine, on rétablira la ligne d'En-ghien à Mons et celle de Bruxelles-Ans iau plus tôt COMMENT LA VILLE DE MONS ACCUEILLIT LES ALLIÉS La bonne ville du Doudou, à qui 1« passage des Allemands, en 1914, avait laissé pour souvenir un cimetière germano-anglais, fut délivrée le dimaaiche, cernée qu'elle était par les troupes canadiennes vers Nimy, Ghlin et Jemap. pes. L'entrée en ville fut triomphale, déli» rante. Drapeaux au vent, beffroi carillonnant, toute joie dehors, la vieille cité hennuyère, la veille encore sous le joug tyrannique des Teutons, fêtait les nôtres en même temps qu'elle houspillait les derniers soudarts allemands égarés en ses murs. M. Léon Save, échevin, remplaçant M. le bourgmestre Lescart, malade, et M. le député Masson, premier échevin, déporté en Allemagne; souhaita la bienvenue au eénéral canadien. Celui-ci ayant répondu par un triple « hourr&h ! » en l'honneur du roi Albert, ce fut le si» gnal d'interminables acclamations. Grand'Place, tandis au'au son des cornemuses avait lieu le défilé des troupes», la foule, massée aux abords et dans toutes les artères, manifestait; des femme» dansaient la farandole avec les nôtres, des (leurs étaient jetées aux libérateurs, des tonnerres d'imprécations allaient aux prisonniers allemands que venaient d« capturer les arrivants. Et partout dît cris, des bravos, des gestes désordonnés, une folie heureuse mêlée des larmes da joie... Et à l'heure présente, les Canadiens sont encore choyés comme au premiers jours. M. Caoon-Legrand — vice-président du Comité provincial et président du Comité de ravitaillement du Hainaut — que nous venons d'avoir le plaisir da joindr', nous a exprimé toute si admiration pour l'armée libératrice du Bori-nage.-- Ils sont exquis, nous dit-il, délicats, prévenants. Ce sont des gentkmen et des meilleurs. Beaucoup d'entre çux, en raison de leur origine, parient Correctement le français et, détail typique, ils se réclament du nom de « Cana* dien »... et d'aucun autre. Toute la population leur fait fête; tout le Borinage les accueille avec une chaleureuse sympathie. C'est assez naturel quand on songe nu régime que les Allemands nous ont fait subir: de taciturne que l'on était alors, on est redevenu tout à coup exubérant.— Le ravitaillement a-t-il souffert? — Qus non! Nous avions des vivres assurés pour plusieurs semaines et nous aurions pu durer encore. Il convient, toutefois, de signaler que les Allemands, avant leur départ, n'ont pas manaué de piller plusieurs de nos magasins du Comité National. A Mons, notamment, de» soldats ayant commencé à vole • nos réserves, nous avions fait appel à leurs officiers pour réprimer ces exactions; mais ceux-ci ne trouvèrent rien de mieux que de 3e joindre aux pillards. Ce qui nous fait défaut, à présent, ce sont les m >yens de transports; les Canadiens ont mis à notre disposition quelques attelages; mais, eux aussi, ont besoin de leurs cainions, de sorte qu« la situation est momentanément asse» difficile... » NOS INTERVIEWS Nous nous sommes présenté ce matin auprès d'une personnalité du ravitaillement, oui, malgré la surcharge des occupations d« 1 heure présente, s'est soumise de très bemn* grâce à. l'ennui de l'interview. « En ce» qui concerne le département de l'a agglomération bruxelloise, c'est un Comité pix> vincial qui n'<agdt que d'après loe instant®» tions du Comité National, A l'heure actuelle, oe dernier n'a pas encore donné d'inswuo-tions. Aussi marchons-nous comme par 1* passé. Il est évident que l'on ne pourra supprimer le ravitaillement du jour au lendemain. Nous avons à traven-or la période d'Mver qui est toujours la plus difficile au point d# vue alimentaire. A partir de la campagne prochaine, lei transports seront redevenus normaux et tov cultures seront livrées au commerce. Maintenant que le gouvernement va repren» dre les rênes du pouvoir, 1-a question de l'ait» mentation sera réglée par un ministèix, ap<V oial, auquel, je présume, le Comité National devra remettre ses comptes. Va-t-on bientôt augmenter leg rations? -- Tous nos effort*? tendent à procurer un# amélioration générale. Cela dépend des arrl-rnges et la situation, à. oot égard, paraît bonne. Ivous avons l'espoir de pouvoir importer des vivres en assez grande quantité. G est ainsi que nous pensons être fa. même d augmenter la ration de pain. Elle serait portée de 330 à 400 grammes et le taux da niutage serait maintenu à 82 p. c. au lieu de 97 comme nous l'imposaient les Allemand». ^*:ain"enara-t-on les rations supplémentaires?— Non La première réforme comporter* précisément l'unification de la ration. Mai# cela ne s arrêtera pas là-, ni comme quantité. ni comme qualité. — L'occunant ne réglementait-fl Das ces deux questions? Si. Le public ne s'est jamais rendu compte des difficultés <jue nous avions h ravitaiUer la population bruxelloise. H nous faut ici 260 000 ldlos de farine par jour. •vuand les arrivages des céréales amérl» cames se faisaient attendre, nous aurioni voulu utiliser du froment indigène t me,if ies Allemands, qui avaient saisi la récolta, ne libéraient qu'un douzième par mois. Ili tenaient à constituer une prudente r^sorveM. pour eux-mêmes, bien entendu, en cas de besoin ! I)e plus, il leur arrivait de saisir des car* gaisons de blé de la «. Commission for B» iief », pour envoyer chez eux, et ils noaf réexpédiaient de leurs céréales, quand leur situation alimentaire n'était plus si critique. En ce qui concerne la qualité du pain, il faut encore faire remarquer que nou» étions obligés de mélanger, au froment ®xo* tique, du froment indigène, vieux d'un an. alors çiu en période normale il se consommait immédiatement. L'été ayant été plu-\ieux, le froment germait bientôt et c'est ce qui explique le mauvais goût du pain, par moments. Et au point de vue du saindoux et du lard d Amérique, ainsi que des féculents9 — Depuis mars 1913, nous distribuons 600 grammes de graisse par personne et par mois. Ce taux sera certainement maintenu et peut-être augmenté. Quant aux féculents, le besoin ne s'en fera t<^rre^an^ 8en^r' par suite des pommes de En général, la situation e*t très bonne •t eue s améliorera da plus V oiua, » 2m® Edition. BULLETIN PROVISOIRE DES JOURNAUX H'5

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