NUMÉRO 37. PRIX DU NUMERO - Élastique, de zéro à l'infini (prière auv revendeurs de ne pas dépasser cette limite) JUILLET 1915. LA LIBRE BELGIQUE Acceptons provisoirement le? sacrifices qui-nous smt imposés... . , Envers les personnes qui dominent par la force militaire notre pays et attendons patiemment l'heure de la réparation FONDEE ayo ïs les égards que commandent l'intérêt général. Respecto ns les l Rn Pc» , règlements qn'elles nous imposent aussi longtemps qu ils ne por Le bourgmestre, WÉVHIITR 40!f; tent atteinte ni à la liberté de nos consciences chrétiennes' ni à Adolphe MAX. LCj 1 ui.» notre « Dignité Patriotique. » Mgr MERCIER. BULLETIN DE PROPAGANDE PATIOTIQUE. — RLGL'LIÈRl MENT IRRÉGULIER. Mi SE SOUMI.TTANT \ ALT.UMi CENSURE. ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : KOMMANDATUR-BRUXELLES BUREAUX ET ADMINISTRATION ne pouvant être un emplacement de tout repos, ils sont installés dans une cave automobile ANNONCES. — Les affaires étant nulles sous la domination allemande, nous avons supprimé la page d'annonces et conseillons à nos clients de réserver leur argent pour des temps meilleurs. LE 21 JUILLET 1915 A son Excellence le Gouverneur Général Allemand, en Belgique Excellence. Il paraît que vous appelez les Belges de grands enfants. Ces énfants ont vous montré, le 21 de ce mois, comment ils savent obéir, mai® aussi comment ils entendant qu'on respecte leurs droits. \ os ordres ont éce suivis . « pas de pavoisement », pas de cortège, pas de réunion publique. Mais comme la manifestation du 21 était plus émouvante, plus impressionnante et plus belles que tous les cortèges du monde. Charbonnier est maître chez lui. Nous avons fermé nos maisjns, nos magasins, nos cafés, comttie îious L avions décidé. Nous sommes des gr-mds entants, c est entendu, mais point n'était besoin, Monsieur le Bjron, de bran.lir voire martinet, pardon, de faire promener vos m.trailleuses pour nous faire tenir tranquilles. Nous savons qu'une émeute, une révolt, ne servirait a rien ! vous avez la toi ce brutale et nous vous savons prêt à en abuser ; mais si vous avez la force des armes, nous avons, nous, assez d'empire sur nous-mêmes pour contenir les sentiments qui agitent nos âmes et éviter les malheurs iriéparables qu'entraînerait une révolte. Nous savons que là - bas sur les bords de l'Yser, nos soldats, avec l'aide de nos loyaux alliés, préparent notre libération et 1 0.1s leur laissons le soin de nous venger. Les 11 ancs-tireurs belges n'ont jamais exnté que dans votre imagination et les Bruxellois n'ignorent pas où est leur devoir. Ils resteront calmes jusqu'au bout, mais ils entendent faire respec er leur droit Cnaque fois qu'ils ont dû abandonner une partie de ces droits, ils n'ont jamais cédé qu'à la foice, suivant en cela 1 exemple de leur bien-aimé bourgmestre, j=t ils attendent avec patience « l'heure de la réparation ». Plusieurs c!e vos soldats, regardant passer la foule cJme et digne, avaient un air moqueur (je dirais goguenard, si ce mot essentiellement français pouvait s'appliquer à une face allemande) : ils semblaient dire : « Que ces Belges sont bêtes de cé'ébrtr le souvenir de leur indépendance, c'est sa mort qu'ils devraient pleurer. » Rira bien qui rira le dernier, Notre indépendance n'est pas morte. Notre Roi et notre armee sont en exil, mais ls reviendront et nous espérons fêter brillamment le I 21 juillet igi6. Cette fois, les « pavoisements » ne seront pas interdits et ce n'est pas que dans les églises et dans nos maisons que pourra se déployer notre drapeau et que l'on pourra pousser le cri de « Vive le Roi ! Vive la Belgique ! » Le pays tout entier retentira de ces clameurs. Notre je ie alors sera immense, mais je ne sais si nos cœurs pourront è re plus émus que ne l'était hier celui des Belge? qui assistèrent à la grand'messe à Sainte -Gudule. Vos espions — car vous en avez partout, Monsieur von Bissing — ont pu vous dire qu'il y eut là non une simple cérémonie religieuse, mais bien une manifestation patriotique spontanée. Comme aux Te Deum d'autrefois, la nation était représentée dans ses éléments les plus divers : il y a\ait des catholiques, naturellement, mais aussi des francs-maçons, de^ libéraux, des socialistes, et tous, réfugiés dans cette église comme dans le dernier asile où 1 011 peut avoir encore quelque liberté, tous ; d'une seule voix ; purent crier leur amour pour la Patrie. Et, après ce tumulte d'enthousiasme, la foule sortit? emue jusqu'aux larmes ; mais dignement et avec calme. Et pourtant, — vos espions ont pu vous le dire aussi, — i' n'y avait aucun casque à poitile à l'horizon. Nous sommes de grands enfants, mais des enfants qui savent se conduire. Si, jusqu'ici, Monsieur 1^ Gouverneur Général, vous aviez aviez quelque doute sur les sentiments de la population bruxelloise, nous espérons que cette journée du 21 juillet vous aura édifié. C'est avec cet espoir que nous nous disons, Excellence* de vos sujets contraints et temporaires, les plus irrespec" tueux et les plus insoumis. La Libre Belgique. Un de nos lecteurs nous fait parvenir une relation de la magnifique journée du 21 juillet à Bruxelles. Nous la publions avec grand plaisir. Bruxelles, le 21 juillet 191,'i. Nous venons de vivre une journée inoubliable, au cours de laquelle la population bruxelloise a passé par des alternatives de joie, d'émo tion et\le fièvre patriotiques. Cette journée du -21 juillet, qui est. par tradition, la première de 1 os fè'es nationales, devait èlie une journée de deui1. O11 s'était, dit qu'il 11e serait ni décent, ni digne de s'abstenir de toute manifestation à l'occasion de cet anniversaire, et l'on avait pensé que les Bruxellois en fermant leurs magasins et leurs établissements, et en célébrant celte féte à linis clos se livrrraiei.t a une démonstration qui suffirait a impressionner l'occupant. Sitôt lancée!! . l'idée lit 1111 rapide chemin. Le projet d'adhésion de tout le monde rilIÈRE I)E FAIRE CIRCULER CE BULLETIN

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