LA LIBRE BELGIQUE Acceptons provisoirement les sacrifices qui nous sont imposés..., et attendons patiemment l'heure de la réparation. Le Bourgmestre, Adolphe MAX. Envers les personnes qui dominent par la force militaire notre pays, ayons les égards que commande l'intérêt général. Respectons les règlements qu'elles nous imposent, aussi longtemps qu'ils ne portent atteinte ni à la liberté de nos consciences chrétiennes ni à notre DIGNITÉ PATRIOTIQUE. Mgr MERCIER. BULLETIN DE PROPAGANDE PATRIOTIQUE — RÉGULIÈREMENT IRRÉGULIER NE SE SOUMETTANT A AUCUNE CENSURE ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE KOMMANDANTUR -- BRUXELLES BUREAUX ET ADMINISTRATION ne pouvant être un emplacement de tout repos, ils sont installés dans une cave automobile ANNONCES : Les affaires étant nulles sous la domination allemande, nous avons supprimé la page d'annonces et conseillons à nos clients de réserver leur argent pour des temps meilleurs. LE NOUVEL EMPIRE ALLEMAND d'après les pangermanistes. L'Allemagne traditionnelle, l'Allemagne « allemande » se révèle dans les écrits et les actes des pangermanistes. Le pangermanisme est son essence même, la plus parfaite expression de ce qu'elle fut toujours et de ce qu'elle est aujourd'hui. C'est lui qui, sous l'inspiration du Gouvernement, s'est chargé de rédiger le catéchisme patriotique, national, politique de la nation; c'est lui qui s'est •chargé de l'enseigner publiquement. Il nous livre ainsi les secrets de sa doctrine. Voici ce qu'on peut lire dans les Feuilles pangermanistes, organe officiel de la Ligue, de juillet 1906 : « Le pangermanisme ne sera possible que si la grande puissance slave — la Russie est d'abord abattue — soit absolument mise hors d'état de se défendre. Mais alors, il sera aussi possible, quand les armées allemandes, victorieuses, s'étendront de la Moldavie à l'Adriatique, d'expulser tout simplement la population non allemande de la Cisleithanie, en la dédommageant certainement, mais en faisant table rase pour faire alors de la colonisation allemande. Nous n'hésiterions pas, dans des événements aussi formidables, à enlever à la France, ainsi qu'à la Russie, de larges bandes de territoires et à en faire des marches devant nos frontières de l'Est et de l'Ouest. Nous estimons qu'il faudrait stipuler, parmi les conditions de la paix, que ces territoires seraient évacués par la population; cette population étant naturellement indemnisée par le gouvernement VAINCU (sic), ALORS NOUS COLONISERIONS. C'est ainsi que nous nous figurons l'extension de nos frontières en Europe, et de celle-ci, nous en avons besoin comme •de bon pain pour notre population qui croît si rapidement. Telle est à peu près la forme dans laquelle nous pourrons agir dans tous les traités de l'avenir, et ainsi nous nous créerons uu empire ferme, économiquement indépendant aussi sous tous les rapports; et nous poserons les bases d'une cohésion nationale imprescriptible et d'une forte puissance nationale. » Les Allemands, qui, en si grand nombre, ont émigré, seraient invités à revenir dans l'empire et à s'installer dans les pays conquis... » Ecoutez ceci : « Le crime de s'opposer au développement de l'Allemagne est SI GRAND QUE LES MOYENS LES PLUS VIOLENTS SONT ENCORE JUSTES POUR Y RÉPONDRE. Nous avons besoin de place en Europe (ôte-toi de là !) si nous voulons être et rester un peuple et une grande puissance, et nous ne croyons pas qu'il serait sage de reculer devant les conséquences extrêmes de cette nécessité. Certainement, nous créons ainsi un nouveau droit des gens et de la guerre, MAIS QU'IMPORTE? Aujourd'hui, on ne fait la guerre que tous les cinquante ans, et l'on peut très bien changer chaque fois le droit des gens, c'est-à-dire le développer davantage et le former DE LA MANIÈRE DONT ON VEUT L'AVOIR... (Admirables, ces gens-là !...) Plus le Vce ,victis sera inexorable, plus assurée sera la paix... (plantureuse et profitable s'entend...) qui suivra; dans l'antiquité, un peuple vaincu était anéanti; on ne peut plus le faire aujourd'hui PHYSIQUEMENT... (c'est bien fâcheux...); mais on peut imaginer des conditions qui équivaudraient à un anéantissement... (alors tout est bien.) » (L'Allemagne au XXe siècle, par un Allemand, Berlin, Militaer Verlag, 1900.) L'Autriche, la bonne amie, l'alliée fidèle, la brillante seconde des Allemands, attrape aussi son paquet. Voici ce que l'Association pangermaniste lui promet dans la brochure : L'ÉCROULEMENT ET LA RÉÉDIFICATION DE L'AUTRICHE (titre significatif), Munich, 1899 : « L'Empire allemand reçoit (euphémisme pour « s'arroge ») le droit de déposséder les grands propriétaires fonciers. Il ne fera usage de ce droit qu'envers les grandes familles germanophobes de la haute aristocratie, qui, jusqu'à présent, ont plus influencé l'Autriche que la dynastie des Habsbourg. Ces biens confisqués (de Messieurs les Autrichiens...) deviendront des domaines de l'Empire et seront occupés par des fonctionnaires et des fermiers allemands ou en partie morcelés pour l'établissement de paysans allemands. Là se trouve la meilleure garantie de la germanisation de ces pays (en attendant battez-vous bien et faites-vous tuer, Autrichiens bénévoles, pour vos bons amis les Teutons). » La pangermanie abritera alors 86 millions d'hommes, et le territoire économique soumis à son action commerciale DIRECTE et EXCLUSIVE sera habité par 131 millions de consommateurs... Sans doute, les Allemands ne peupleront pas seul le nouvel Empire allemand ainsi constitué ; mais SEULS, ILS GOUVERNERONT ; SEULS, ils exerceront des droits politiques, serviront dans la marine et l'armée ; SEULS, ils pourront acquérir la terre. Ils auront alors, comme au moyen âge, le sentiment d'être UN PEUPLE DE MAITRES. Ils condescendront cependant (les bonnes âmes) à ce que les travaux inférieurs soient exécutés par les étrangers vivant sous leur domination. » (La Pangermanie et l'Europe centrale vers 1950, Berlin, 1895). « C'est visiblement le sens de l'histoire que la race blanche, SOUS LA CONDUITE DES GERMAINS, arrive à la domination réelle et définitive du monde. » (Deutsche Zukunft, dans la revue Die Zukunft, n° du 7 septembre 1901.) I Prière de faire circuler ce bulletin. NUMÉRO 18 PRIX DU NUMERO — Élastique, de zéro à l'infini (prière aux revendeurs de ne pas dépasser cette limite) AVRIL 1915

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