La nation

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s.n. 1914, 29 July. La nation. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/g15t72872g/
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4e ANNEE N 0 S — Le Numéro : 5 centimes Affilié à l'Union de la Dresse Dériodiaue Bek? Mercredi 29 Juillet 1914 LA NATION « Pour la Culture Française, Journal hebdomadaire paraissant le mercredi « Pour la Culture Français ABONNEMENTS : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 francs; Étranger : 7 francs. BUREAUX DU JOURNAL : 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles Téléphone B 184-8. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction ANNONCES : On traite à forfai One lettre île M. flennebicq Mon Cher Ami, Vous m'avez demandé quelques lignes pour votre excellent journal La Nation. Je le fais bien volontiers, avec le désir de reconnaître ainsi dans ma faible mesure, vos valeureux efforts. Appeler l'attention sur les problèmes nationaux est une œuvre ingrate. Qu'il est aisé de dire à un cercle de paysans des Flandres que tout l'Univers doit s'incliner devant leur dialecte ! Mais que l'applaudissement, facile, y a peu de valeur ! Combien chaleureuses les acclamations wallonnes quand par le mot de « séparation », un orateur exprime les sentiments de défiance et de défense des travailleurs wallons contre une infiltration concurrente ! Mais comme tout cela est intéressé, étroit, fanatique ! Par contre il est bien difficile de se hausser jusqu'à la complexité des relations nationales, si touffues, si variées, si riches, entremêlées d'oppositions et de liens internationaux. Il y faut de la réflexion, de la culture, un sens de la grande politique. Tout cela est bien rare dans nos bourgs pourris. Mais d'autre part, quelle œuvre belle ! Au lieu de flatter les haineuses stupidités, et les sottises ignorantes, ce qui est l'entreprise des fous qui veulent chasser le français de Flandre, apprendre à la jeunesse qu'au dessus de ces rivalités discordantes il est une union pacifique, une force virile, agissante, notable, dans le concert européen. Hausser les âmes vers la concorde et l'action supérieure, le faire à travers les hostilités, en combattant, en chevalier, ah ! quelle supériorité tentante sur les bassesses des courtiers électoraux ! Vous demeurez éloigné des violences barbares des flamingants, et des réactions excessives des wallingants. Et vous avez tout à fait raison. Mais vous avez surtout la perspicacité de ne pas traiter en péril égal les uns et les autres. Beaucoup de Wallons sont séparatistes, mais, fait conforme à leur psychologie, ils le sont en paroles. Ils font du bruit méridionalement; ils pérorent ; ils acclament, conspuent, agitent des bannières. Tout cela n'est pas dangereux. Quand on regarde les faits et non plus les mots, on constate avec surprise que ces fanfarons de séparation rélégués dans l'opposition et traités en parias par les pouvoirs publics sont au premier rang parmi les Belges quand il s'agit de patriotique dévouement, mais qu'il n'en est pas de même Ô bizarrerie des choses ! pour les flamingants gouvernementaux ! On a élevé une statue au sergent de Bruyr.e, un Flamand ; combien de Wallons n'ont pas, en silence, payé héroïquement de leur sang, là-bas, dans la brousse africaine ! C'est si vrai que, le jour où on écrira l'Histoire du Congo, ce sera presque un martyrologe wallon. Où se trouve l'empressement à servir et l'amour de l'armée, où, sinon en Wallonie, dans cette Wallonie socialiste, aux apparences anticléricales, qui est contre l'invasion le boulevard de notre indépendance ? Au contraire, jusqu'à présent, fla-mingantisme, cléricalisme, anti-militarisme ont trop souvent trouvé dans les paysans des Flandres des recrues hostiles à tout patriotisme. Ce qui est vrai et visible, à propos des sacrifices militaires, joyeusement consentis par l'opposition wallonne, sourdement détestés par les bandes paysannes et gouvernementales, est vrai pour tout ce qui est la vie nationale. Qui dira la part prépondérante que prennent les Wallons dans des domaines au premier aspect déconcertants, à Anvers notamment, dans le passé, à la grande époque, aujourd'hui dans le grand commerce, par exemple dans les bois ou dans les céréa les ? Tout cela rend leur séparatisme assez plaisant. Ils sont, ils doivent demeurer nationalistes. Leur activité, descendant la Meuse et l'Escaut, doit aboutir dans la plaine flamande. Mais ce qu'ils doivent réclamer, c'est en Flandre, le droit d'être en Belgique, c'est-à-dire chez eux. Ils ont ce droit puisque sans eux il n'y aurait jamais eu, il n'y aurait pas de riche Flandre. Je voyais, il y a quelques jours à Anvers, passer le cortège des Eperons d'Or. Ce n'était que banderoles de haine : Guerre aux Wallons ! A bas ceux qui parlent français I Voilà ce que soutient, ce que défend le Gouvernement qui ose persécuter les séparatistes wallons. J'entendais, au passage, un brave homme s'écrier : Ça! sous la protection du gouvernement national ? Est-ce de la tartuferie ? « Ah! brave homme ! que je te comprends ! Il y a des moments où l'on sent la moutarde vous monter au nez. Si brave garçon, si Wallon, si nationaliste que l'on soit, ces fureurs flamingantes vous rendraient séparatiste tout net. Et je vous félicite de ce chef, mon cher Ami, d'avoir compris que les vrais patriotes sont ceux qui combattent ces excès, qui font du maintien du français en Flandre, une des clauses essentielles du pacte séculaire qui lie les provinces wallonnes aux provinces flamandes. Le jour où les flamingants, reniant cette entente ancienne, auront chassé la langue belge (welche) de l'ombre de leurs beffrois, ce jour-là, nous deviendrons séparatistes. Heureusement, nous n'en sommes pas là. Puisse la gravité des suites de pareille discussion apparaître clairement à tous les patriotes sensés dont nous sommes, vous et moi, inébranla-blement.Cordialement avec vous, Léon Hennebicq. La part du rêve. Le conflit Austro-Serbe est arrivé à temps... pour Madame Caillaux. En effet l'attention du monde entier, se détournant d'une cause célèbre, s'est portée vers la politique extérieure au moment où devant les assises de la Seine se lisaient les fameuses i.ttres intimes. Il doit y avoir eu là de graves marchandages. Est-ce que par hasard l'Autriche aurait touché la forte somme pour créer des diversions ?... Avec l'argent du Congo peut-être, qui sait ? — Tout de même, ce ne sont pas les bruits de guerre qui accapareront l'opinion publique belge, allez ! — Dimanche soir, à l'heure où paraissent les journaux, il y avait foule sur les boulevards de Bruxelles. Et les aboyeurs de quotidiens sont arrivésetont lancé ces mots révélateurs : — La Dernière Heure... Résultats du Tooour de Fraance... Et les feuilles, humides encore, se vendaient comme petits pains bénits... CRISPIN DE PASSE. ÉCHOS Le Français en Flandre. Un passage du roman de « Berthe aux Grands-Pieds » nous montre, remarque le n Soir n que l'aristocratie flamande d'autrefois faisait preuve d'une largeur d'esprit que les flamingants d'aujourd'hui ont oubliée : Tout droit à celui temps que je ci vous devis Avait une coustume ins el Tyoïs pais Que tout li grand Seigneur, li conte et li marchis, Avaient entour eux gent françoise tout dis Pour apprendre françois leurs filles et leurs fils. Ainsi, en plein moyen-âge, quand l'empereur d'Allemagne exerçait sa souveraineté sur les Pays-Bas, grands seigneurs, comtes et marquis de Flandre avaient pour leurs enfants des précepteurs et des gouvernante; français. * Les langues en Suisse. La nouvelle publication du Bureau fédéral de statistique sur le recensement di 1er décembre 1910 permet de faire d'intéressantes constatations en ce qui concerne le mouvement linguistique en Suisse. La statistique fait voir que, soit l'allemand, soit le romanche, perd du terrain, dans le majorité des cantons, au profit du français, de l'italien et des autres langues. Le français est en progrès dans tous le< cantons, sauf Fribourg, Vaud, Valais el Genève. L'Allemagne a perdu du terrain dans 1e plupart des cantons. Le Pangermanisme et la Suisse. Une réplique helvétique. — « Nous parlons allemand, mais nous ne sommes pas allemands ». Telle est la conclusion d'un article que le " Bund " à publié sous le titre : " La question des langues à l'Exposition nationale n. Et au début, l'article laisse comprendre qu'on a ressenti avec amertume l'absence si désobligeante de journalistes français, invités en même temps que les Allemands, venus très nombreux. Dans un article que M. Decsey consacrait à l'Exposition nationale, dans le " Tagespost ", de Graz, il constatait qu'un conseiller national, répondant à un orateur de l'Allemagne du Nord, avait parlé du caractère « très allemand » de la ville de Berne (Urdeutsch). Un autre orateur du sud de l'Allemagne a dit ensuite une pièce de vers célébrant " Berne, la cité profondément, primitivement allemande ". La réponse du délégué officiel suisse ne se fit pas attendre : A Berne, on n èlïttfffïd pas seulement des accents allemands, mais avec joie et fierté, nous en entendons d'autres qui sont aussi de chez nous. Je. vous avouerai que je ne puis avoir de sentiment patriotique si, à côté de notre allemand, je ne perçois pas les sons aimés de notre langue française ou italienne ou romane. Tel est le sentiment national suisse ". Puisse-t-il être celui de tous les Flamands ! * * * Une manifestation pacifique. Nous extrayons cette perle d'une circulaire envoyée par une association politique de province à ses membres. n Pour répondre à plusieurs demandes, nous croyons utile de vous faire connaître qu'il n'y aura ni cortège en ville, ni concerl et que la manifestation consistera uniquement en un grand banquet qui aura lieu le n Voilà une association qui peut se targuer de bien connaître les appétits... politiques de ses membres. * * * Fétichisme ou maboulisme? Le général commandant le 15e corps d'armée à Strasbourg avait remarqué, non sans amertume, que ses soldats ne lui présentaient pas les armes lorsqu'il traversait la ville en automobile. La raison en était que les soldats ne connaissaient pas l'auto du général. Celui-ci décida donc qu'elle leur serait présentée solennellement. Et c'est ainsi qu'il y a quelques jours défilait dans les rues de Strasbourg, imbue de son importance, la vénérable automobile, à laquelle les btoupes de la garnison durent rendre les honneurs. * » Finis elegantiae. On vient de créer à Londres une université où l'on enseignera, outre les lettres et les sciences, les rudiments du code de l'élégance masculine. Ces bons Anglais ne se doutent de rien Faut-il que l'élégance londonienne soit tombée bas, pour que l'on éprouve le besoin d'en apprendre aux jeunes gens les arcanes. O Brummel, que de sacrilèges on commet en ton nom * Un port privé allemand à Rotterdam On annonce que le gouvernement hollandais vient d'accorder l'autorisation à Monsieur Thyssen, le lival de M. Krupp, alias à la "Société Vulc.ain, de construire un port privé ou refuge près de Vlaardingen, sur la nouvelle route de la mer. Ce refuge pourra recevoir des navires de mer et est outille pour fournir le charbon et le minerai de fer Il sera muni de quais et d'ateliers de répa rations. Grâce à l'accès facile à la mer dont i jouira, ce port bénéficiera d'une situatior exceptionnelle. Jusqu'à présent, le gouvernement hollan dais ne s'était jamais départi du jyincipi qu'en Hollande, tout port, dock et voû d'eau est spécialement placé sous le con trôle de l'autorité publique. Cela n'a pa empêché Rotterdam de devenir le troisième port du continent. A défaut de ce principe les ports et bassins pourraient être vendus quelle que soit la nationalité de l'acquéreur Depuis deux ans, M. Thyssen déployai d'énergiques efforts pour obtenir une positioi indépendante au port. Toute l'opinior publique à Rotterdam s'opposa à cette pré tention. Les autorités communales ont tou fait pour prévenir l'installation de bassin: privés. Le gouvernement a passé outre. Il n'est pas difficile d'apercevoir le dan ger de pareilles concessions et comment, ei temps de guerre, le port Thyssen pourr; aider au ravitaillement sinon à la réparatioi même des navires de guerre allemands. Espérons, si la nouvelle est exacte, qu< l'opinion publique hollandaise saura impose à son trop complaisant gouvernement un< stricte surveillance des menées allemandes * » L'aimable leçon Madame Yvette Guilbert a donné récem ment avec un tact exquis, une leçon de modération aux suffragettes anglaises. Elle venait de terminer une série glorieuse de récitals. Avant de quitter Londres, elle z fait distribuer dans un meeting de suffragettes 2500 exemplaires d'une chansor anglaise du dix-huitième siècle. La chansor est un appel à la douceur, à la sagesse de ceux qui ont à lutter dans la vie. Elle dit ; " Ecoutez cette leçon, mes amis : S: ,| .\°us êtes déçus... essayez, essayez encore ruais doucement! — Si votre tâche est dure et longue... essayez, essayez encore, mai: doucement! — Si la première fois vous êtei battus, la seconde vous vous avancerez., essayez, essayez encore, mais doucement — Si d'autres ont ce que vous voulez avoir pourquoi, avec le temps, ne l'obtiendriez vous pas?... Essayez, encore, mais douce ment! ! " Ne trouvez-vous pas cette vieille chan son d'une amusante actualité et délicieu: et bien français le geste élégant d'Yvette Guilbert. * Gufll. Verspeyer et la langue français* On a inauguré dimanche dernier, \ Gand, un mémorial en l'honneur de Guil laume Verspeyen, qui fut longtemps rédac teur en chef du Bien public et l'un de: plus brillants polémistes belges. Nous nou plaisons à reproduire cet extrait d'un article de M. Firmin Vanden Bossche, écrit l cette occasion : n Ce Flamand d'origine et de tempéra ment avait su acquérir, au service de sor apostolat, toutes les ressources de la langue française. On m'assure que les orateurs qu exalteront dimanche, à Gand, le talent de Verspeyen, parleront en flamand. Rigueui des temps ! Il sera permis néanmoins, sans rendre suspecte une grande ombre, de revendiquer pour la langue française une partie de la renommée de Verspeyen. Cai cette langue fut l'arme de combat du beat jouteur : entre ses mains et selon les hasards de la bataille, elle fonctionna comme une massue qui s'abat, comme une matraque qu cingle ou comme un fouet qui siffle. Et, er récompense de ces longs services et de ce compagnonnage d'un demi-siècle, Verspeyen avait voué à la langue française une gratitude dont il ne croyait pas qu'elle pûl préjudicier à ce qu'il devait à sa race. 11 Un beau jour Kariman bebaschok « Firdousi. » O inon dieu, aujourd'hui, faites donc un beau jour, Et que la haine en moi ne vienne pas éclore, En moi laissez germer de votre grand amour. Mon front touche la terre et je prie, et j'adore, Et je sens la fraîcheur des gouttes de rosée. Donnez moi de beaux vers et de nobles pensées, Un bon livre, des fleurs, des lèvres de carmin, Faites mouvoir là-bas, dans l'ombre des jardins La grâce et la pâleur de Lielte, l'aimée. Pour elle et pour les miens, accordez-moi, l'effort, Votre monde est si beau, et je veux être fort, Pour créer, à mon tour, mon œuvre, l'adorée, Porter à vos trésors la splendeur d'uncamée, Et m'avancer vers vous, d'un pas lent, ferme et sur. Ce soir je changerai l'habit de la journée, Et je dirai voyant la grandeur étoilée: Voici mon premier jour et le monde est très pur. o. michaëlis. Les petites Cages à bouches (Par mesure de sûreté, le port de la muselière est obligatoire pour les chiens.) La Police. J'ai connu une brave dame atteinte d'un ma! assez curieux qui ne répandait la terreur qu'en elle-même, et qu'on peut désigner sous le terme barbare de Cyno-phobie. Elle ne pouvait apercevoir le moindre Fox, le plus inoffensif bout de Spitz, sans manifester sa répugnance et son effroi par des cris et des gestes véhéments. Un jour qu'une levrette lui avait innocemment léché les doigts, nous eûmes toutes les peines du monde à la dissuader d'aller se mettre en observation à l'Institut Pasteur. Une des maximes favorites de cette estimable personne était : « Tous les chiens sont enragés. » Je l'ai rencontrée dernièrement, et l'ai à peine reconnue tant son visage respi-rait de quiétude ; elle ne faisait plus continuellement autour d'elle, à l'aide de son parapluie, un moulinet protecteur destiné à éloigner les éventuels spécimens de la race canine. Du plus loin que je l'aperçus, elle me cria : « Vous savez la bonne nouvelle? On les a muselés. » En effet, depuis quelques semaines, le plus fidèle ami de l'homme ne respire plus que dans une petite cage qui épouse plus ou moins fidèlement la forme de ses narines et de son museau. On a sagement fait de contraindre les propriétaires — j'allais dire les parents — des chiens à museler leur petite famille ; mais ici comme toujours les innocents pâtissent avec les coupables, et des foules de chiens, sains et bien portants sont obligés à leur grand dam de ne circuler plus qu'avec ce bizarre et malencontreux fermoir dénommé muselière. Il est vrai qu'il est avec la police des accommodements, et j'ai vu, en un coin du bois, une scène touchante : une vieille fille, véritable -«ff.ire aux «biens *, retirant, dans un endroit écarté, une sombre clairière, la muselière de ses trois protégés : « Et maintenant, mes petits, respirez un peu.» Les toutous témoignaient, de leur élargissement temporaire, une vive allégresse par des bonds et des jappements joyeux. La vieille demoiselle faisait le guet à l'entrée de la clairière. Enfin, il fallut prendre le chemin du retour, et les trois chiens reconnaissants réintégrèrent sans trop se faire prier, leur prison portative. Lorsque fut prise la mesure en question, tout Cabotville s'alarma ; il n'était bruit que de cela dans les five o'clock où les toutous selects accompagnent leurs maîtresses, et autour des bornes où des chiens moins distingués tiennent leurs congrès. J'eus la curiosité d'interviewer à ce propos quelques-uns des plus notables représentants de l'espèce intéressée. Tom, le boule-dogue de mon oncle, m'accueillit en ces termes : « Wawa, que venez-vous me demander ? Si la muselière me gêne ; évidemment ce n'est pas très gai, surtout par ces chaleurs. Il est vrai que la mienne est pointue, et comme j'ai la tête plutôt ronde, elle ne m'indispose pas beaucoup. » Il n'en fut pas de même du basset John qui se montra fort indigné de la nouvelle mesure. « Wawa, je n'ai même plus la satisfaction de fourrer mon nez dans ces boîtes si intéressantes qu'on expose devant sa porte pour que le voisin connaisse le menu de votre dîner d'hier. La muselière s'interpose entre nous et la rue, tout ce que l'on flaire, qu'on lèche, qui est si amusant à découvrir. Aussi cela ne peut durer; si cela continue nous nous mettrons en grève : il n'y aura plus de chiens. » « Cela ne peut rester durer, wawa, nous dit également le griffon bruxellois (ô combien 1); nous ferons la révolution tout simplement. On verra comment la ville marchera avec nous. Il est odieux qu'on nous soumette à cette indigne surveillance. Vérité en deçà des frontières, erreur au-delà. Vous savez qu'à Paris on vient d'organiser pour mes frères des représentations cinématographiques. Et ici on nous musèle ! J'en ai écrit d'ailleurs à la société protectrice des animaux, et voici une circulaire que je vous demanderai de signer. Le frère de mon maître est fonctionnaire et j'ai le meilleur espoir qu'on nous rendra justice. Des personnages influents ont signé notre pétition, la petite chienne de M. Woeste, et le bouledogue de M. Hoyois, celui, vous ' savez, qui le remplace quand il a une extinction... » Ce griffon est jeune, très jeune, à l'âge encore des illusions ! Elles ne sont pas partagées par le vieux caniche de l'aveugle auquel je donne un sou tous les jeudis. Ce caniche philosophe s'est exprimé en ces termes : « Vous voulez mon avis? Je n'aitne pas beaucoup me compromettre, mais enfin 1 Certes, la muselière est fâcheuse. Mais à quoi sert-il de regimber ? Acceptons-la, puisque c'est l'homme qui nous l'impose : il est le maître, il a toujours raison. M'est-il arrivé de me plaindre, à moi, quand il me tond la moitié du corps en laissant l'autre poilue pour m'exposer à la risée canine ? Je souffre en silence... Et puis la muselière a son bon côté. Désormais on ne redoutera plus de voir les chiens des voitures de laitières laisser tomber leur langue sur le pavé... » « La muselière, cher monsieur, minaude la levrette de la marquise, mais elle me va très bien ! Elle me gêne un peu, surtout par ces chaleurs, mais on m'a dit que c'était la mode, alors que voulez-vous? Je ne peux pas y manquer. Et ma maîtresse a eu la délicate attention de l'assortir à la teinte de mon pelage. C'est qu'il y a muselière et muselière, et l'élégant instrument qui me moule le museau n'a rien de commun avec la grossière fabrique où l'on enfeime certains de mes frères moins heureux. » Cette levrette est sage, mais il n'y a pas que les chiennes qui s'assujetissent, pour suivre ce qu'on leur persuade être la mode, aux plus variés et plus ingénieux supplices. Les corsets droits, les talons-échasses, les chapeaux achetés au kilo ne sont pas moins gênants à porter que la muselière de Médor, et loin de présenter la même utilité sont au contraire d'inutilité publique... et conjugale. Débarrassons nos femmes de leurs muselières multiples, avant d'entrer en guerre contre les autres. Charité bien ordonnée commence à la maison. Junia LETTY. Carnet Judiciaire  propos de l'Affaire Caillaux L'affaire Caillaux est un des procès criminels qui a le plus frappé l'opinion publique tant en Belgique qu'en France depuis de longues années. Mais aussi on n'a pas tous les jours l'occasion de voir juger en Cour d'Assises la femme d'un ancien ministre, accusée d'avoir assassiné un des personnages les plus en vue du monde parisien. Nous avons voulu attendre la fin des débats avant de publier ici quelques notes personnelles siir cette affaire. Peut-être auront-elles le mérite d'être dégagées de la passion qui s'empare nécessairement du chroniqueur écrivant ses impressions au sortir d'une audience fiévreuse. Ceux qui ont en Belgique quelque pratique de la Cour d'Assises ont été étonnés de la manière dont les débats ont été conduits par un président qui ne présidait pas et de la manière dont le procureur-général a soutenu l'accusation. Les adversaires de Mme Caillaux ont insinué que ces magistrats avaient fait preuve d'une coupable complaisance vis-à-vis de la femme d'un homme encore puissant, ministre hier, et peut-être ministre demain malgré tout. Nous ne pensons pas qu'il faille faire cette injure aux magistrats en question, L'un, le conseiller Albanel, est un magistrat de grande valeur arrivé presque au bout de sa carrière et qui ne peut avoir rien à redouter du pouvoir, pas plus qu'il ne peut en attendre de grands profits. L'autre, le procureur-général Herbaux, était un des magistrats les plus distingués de la Cour de Cassation française. Il a été vivement sollicité d'accepter les fonctions de procureur-général, après la disgrâce de l'ancien procureur-général Fabre, et M. Herbaux n'avait pas manqué de faire valoir qu'il ne possédait pas l'éloquence un peu spéciale qui est exigée sur la grande scène de la Cour d'Assises dans un procès aussi sensationnel. N'empêche qu'on a eu l'impression d'une insuffisance indiscutable de la part du président et du procureur-général. Il ne faut pas se dissimuler cependant qu'en France aussi bien qu'en Belgique, les temps sont passés où les présidents et procureurs-généraux pouvaient se permettre de faire montre, du haut de leur siège, d'une morgue impertinente. Le Barreau conscient de ses droits et de ses responsabilités ne tolérerait plus pareille attitude et le Jury se révolterait immédiatement contre des procédés aussi césariens. Le temps n'est pas éloigné par exemple, où les présidents d'Assises se permettaient de couper brutalement la parole aux défenseurs lorsque ceux-ci avaient l'audace grande d'intervenir au moment de l'interrogatoire de l'accusé ou encore lorsque les défenseurs se permettaient la moindre allusion à la peine qui serait appliquée par la Cour comme conséquence du verdict. Tout cela est de l'histoire ancienne. Non seulement les défenseurs interviennent dans l'interrogatoire de l'accusé,

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