La nation

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s.n. 1914, 13 May. La nation. Seen on 01 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/1z41r6nq6s/
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4 ' ANNEE. N0 15. — Le Numéro : 5 centimes. Affilié à l'Union de la presse périodique Belge. Mercredi 13 Mal 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. » Journal hebdomadaire paraissant le mercredi. « Four fia Culture Française. » ABONNEMENTS : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 francs; Étranger : 7 francs. BUREAUX DU JOURNAL : 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles Téléphone B 1848. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. ANNONCES : On traite à forfait. LE FLAMAND A L'ECOLE Nous sommes loin du temps où les candidats aux fonctions électives promettaient à leurs électeurs l'égalité entre nos deux langues nationales. Pareil programme, accepté avec peine par les wallons, paraitrait aujourd'hui tout à fait insuffisant devant les prétentions flamingantes. A celles-ci, il faut la prépondérance du néerlandais en Flandre, en attendant l'expulsion du français. Bruxelles est, pour ces sectaires une ville flamande. Le français est tenu pour « la seconde langue, » ou, pour mieux dire, il est descendu au degré de langue étrangère. Telle est bien leur tendance ; la façon dont on enseigne la langue française dans nombre d'athénées et de collèges où sévit le « régime flamand » est bien faite pour justifier les pires inquiétudes. Dans ces écoles, qui ne sont plus qu'à demi nationales, la langue néerlandaise a la suprématie : le-nombre d'heures qu'on y consacre, la part qu'elle s'arroge dans les leçons de sciences naturelles, de géographie et d'histoire réduit à un insuffisant minimum le temps consacré à l'étude et à la culture du français. Comme il faut, coûte que coûte, accomplir le cycle pédagogique tracé par le programme de l'enseignement moyen, on passe rapidement sur l'enseignement des principes de la langne française; on ne s'occupe point de l'élocu-tion, et l'on se dépêche de passer à ce qu'on appelle l'étude littéraire. On explique tant bien que mal des « morceaux choisis des meilleurs auteurs ; » on fait apprendre, à peu près par cœur, des appréciations élaborées par quelques vagues pédagogues, sur La Fontaine, Molière, Corneille ou Racine. On fait lire ou réciter quelques pages des grandes œuvres du grand siècle, et l'on assure triomphalement que la culture française n'est soignée nulle part aussi bien qu'en Flandre. La réalité est loin de répondre à cette belle assurance. La grammaire, la syntaxe c'est à dire l'anatomie même du langage, qu'il importe de bien connaître, comme il faut savoir le dessin avant de peindre, sont absolument négligées. Les preuves abondent. Aux examens d'admission à certains emplois publics, les élèves instruits à la néerlandaise montrent une connaissance rudimentaire de l'orthographe et produisent à foison les barbarismes et les solécismes. Je ne parle pas de l'élocution et de l'accent! Il ne pourrait du reste, en être autrement : on ne peut enseigner ce que l'on ignore, et, nous devons avoir le courage de le dire, bon nombre si pas la plupart des professeurs, des régents et des régentes formés dans les écoles à la flamande, massacrent la langue de Voltaire comme ne le ferait pas même le légendaire Beulemans. Le mal grandit et devient envahissant.Les flandricismes déforment les textes de nos lois. Des discours parlementaires où des orateurs flandriens les accumulent, ils passent dans nos documents législatifs. On y « pose » des actes; on y « renseigne » différentes choses. Les arguments s'appellent des « soutènements » et ainsi de suite I * ♦ * Passons maintenant à l'enseignement du flamand en Wallonie. Sans vouloir le rendre obligatoire, j'estime qu'il peut y être très utile et que la répugnance des élèves wallons pour cette étude provient surtout de la façon dont on l'enseigne. Les leçons ne sont pas assez pratiques. On veut, ici encore, aborder trop vite la littérature, avant d'avoir bien assuré la connaissance du langage usuel. Une fois que l'élève a surmonté la difficulté de la pronon ciation flamande — et elle n'est pas énorme — l'étude de la grammaire et de la syntaxe n'est qu'un jeu. Une justice à rendre à la langue flamande est qu'elle ignore à peu près les exceptions et les irrégularités concédées à l'euphonisme par la langue française. Que l'on apprenne donc aux jeunes wallons qui le désirent, le flamand usuel et pratique, avec un vocabulaire suffisant, avant de se hasarder en incursions dans le domaine des grands écrivains. On fera ainsi de l'enseignement pratique et populaire. * * * Je sais que ces réflexions risquent fort d'être mal accueillies : elles seront désagréables aux flamingants purs, acharnés à l'extirpation de l'hérésie française dans leurs provinces. Aux wallons exaspérés — et cela se comprend — par le régime de la terreur flamingante, elles sembleront inspirées par une déplorable faiblesse : et cependant le maintien de notre unité, c'est-à-dire de notre nationalité pourrait bien dépendre de cette question pédagogique. Si l'école, livrée à un enseignement trop étroitement dogmatique, peut préposer des génération de crétins, selon le mot énergique de de Decker, un enseignement antifrançais, en opposition à un enseignement devenu par la force des choses, antiflamand, formerait, à la longue, une Belgique partagée entre deux races ennemies. C'est à conjurer ce malheur que doivent s'employer les Wallons et les Flamands tenant avant tout à leur qualité de Belges. Disons-nous bien que la pire destinée serait, pour nous, que la querelle des langues fût réglée en Belgique, par un maître étranger. Nous préférons, pour juge souverain, l'opinion publique, le sentiment national, auquel ce journal fait appel. H. FR1CK. La part du Rêve Malgré le mauvais temps, les petits journaux sont entrés dans la période d'été. Ouvrez en un, n'importe lequel, vous y trouverez une petite infamie à l'adresse d'une célébrité, morte ou vive. Ce que les petits journalistes à court de copie sont donc de mauvais coucheurs — beaucoup de grands aussi, naturellement. Voici des faits : Un marchand de Champagne, fondateur d'une feuille spéciale de publicité, se permet d'insulter aujourd'hui — a-t-il reçu des ordres? — une des plus intelligentes figures intellectuelles de notre temps. Ali! le triste sire, qui mériterait qu'on allâl lui tirer les oreilles ! Et d'un ! Ailleurs, et ceci est plus grave, on voit des querelles surgir autour de la tombe de ce pauvre et grand Max Waller. Spectacle pénible. Le souvenir de Max Waller n'appartient pas à la presse. Le chantre de la Flûte à Siebel n'a pas besoin d'être compris des butors et des rustres. Nous sommes quelques-un qui portons un peu de son esprit dans notre cœur, cela suffit ! Qu'on donne à Max Waller un monument dû au ciseau du sculpteur qu'il aurait aimé, c'est parfait. Mais de grâce, qu'on ne bavarde pa• autour de son blanc fantôme chapeauté de roses. Crispin de PASSE. ÉCHOS Les Belges à l'étranger. Un professeur de l'Université libre de Bruxelles, M. Henri Rolin, vient d'être appelé à donner deux conférences à l'Université de Londres. Ces conférences auront lieu le 20 et 22 de ce mois. Elles ont pour titre : Introduction à l'étude du droit colo nial. La première sera consacrée au droi colonial envisagé dans son ensemble ; h seconde, au droit colonial dans ses rapport avec le droit des indigènes. M. H. Rolin fera ses deux conférence: en anglais. Distinctions Nous apprenons que le gouvememen français vient de nommer officier de l'instruction publique l'un de nos concitoyens M. Emile Degraeve, le dévoué présiden de la Muse artistique. * * Nous apprenons d'autre part avec plaisi que notre collaborateur artistique, M. Emile Vauthier, vient d'être promu officier d< l'instruction publique par le Gouvernemen français. Toutes nos félicitations. L'Ame belge Il paraît qu'on en parle encore de C\ phénomène, l'n Ame belge! M. Jule: Lekeu a prononcé contre elle, au Sénat, ui nouvel arrêt de mort : n II n'y a pas d'âme belge, a-t-il déclaré il y a un génie wallon et un génie flamand " M. Lekeu est dans le vrai, aussi n< vaudrait-il pas mieux qu'une bonne fois oi en finisse avec cette plaisanterie d'âme belge et que l'on sépare définitivement ce deux génies qui ne s'interpénétreront jamais * Les Horaires des Chemin:! de 1er belges La huitième édition des horaires de chemins de fer, édition française publié* sous les auspices de la Ligue nationale pou la défense de la langue française, vient d< paraître. On connaît assez tous les avantage que possède cette utile publication pou insister longuement sur l'intérêt que tous le voyageurs ont à la consulter. Tous les antiflamingants ont donc pou devoir de s'y abonner. -, - Le Congrès des Chambres de commerce Ce congrès, auquel s'associeront les asso ciations industrielles et commerciales di monde entier et qui se tiendra à Paris 1< 7 juin prochain, sera d'une grande impor tance. On en jugera par quelques-unes de questions qui sont, dès à présent, placées \ son ordre du jour, par décision du Comité permanent siégeant en Belgique : 1° Résolution concernant les vœux émi par les congrès précédents au sujet de 1< réforme du calendrier, des statistiques doua nières et de l'abaissement du port de lettre international; 2° Réglementation internationale de 1< procédure arbitrale entre personnes privées 3° Unification des lois sur le chèque ; 4° Action internationale contre la con currence déloyale sur la base des loi existantes ; 5° Constitution de réserves d'or à l'effe d'éviter les paniques financières ; 6° Proposition d'avancer l'heure du com mencement de la vie sociale pendant le; mois d'été ; 7° Introduction du cadran de 24 heure; dans la vie publique : 8° Création d'un timbre de dorane pou les envois postaux; Le bureau du comité permanent du congrès est établi rue de la Tribune, 10, e Bruxelles. La Conférence parlementaire du Commerce, Le bureau du Conseil parlementaire belge du commerce vient de désigner le: délégués du conseil à la conférence parlementaire, qui aura lieu en juin à Bruxelles. Ce sont : MM. le baron Descamps ministre d'Etat, sénateur; le baron Edouarc Empain; Franck, membre de la Chambre des Représentants, vice-président des congrès maritimes internationaux; Jadot, gouverneur de la Société générale; La Fontaine, sénateur; Lemonnier, membre de la Chambre des Représentants ; Ernest Solvay, ancien sénateur, industriel ; Théodor, membre de la Chambre des Représentants, bâtonnier de l'Ordre des avocats près la Cour d'appel de Bruxelles; Tibbaut, membre de la Chambre des représentants, président du Conseil supérieur de l'Agriculture ; Emile Vandervelde, membre de la Chambre des représentants. * » * Une Médaille wallonne. L'excellent statuaire liégeois Georges Petit travaille pour le moment à une médaille wallonne que beaucoup de Wallons — et de Wallonnes — voudront porter, tant pour les idées qu'elle invoque que pour la valeur artistique qu'elle présentera. A l'avers le Coq Hardy dessinera sa fière silhouette surmontée de la devise " Wallons toujours " et soulignée du cri n Liberté ! " Le revers portera une tête de hiercheuse entourée de l'inscription suivante : 11 La Wallonie libre dans la Belgique libre 11. La médaille de Georges Petit sera frap- t pée en or, en argent et en bronze. Elle sera i éditée par n Wallonia 11. Les conditions de 5 la souscription seront indiquées ultérieurement.♦ * Français d'expression allemande Sous ce titre M. Conrad Alberti-Sit-terfeld publie une très intéressante étude dans la « Berliner Illustrierte ». Nous en avons déjà parlé dans notre dernier numéro, mais il est, croyons-nous, utile d'y revenir. Nous autres Allemands, dit l'auteur éprouvons beaucoup de respect pour la France et la culture française ; car on nous a appris dès notre enfance à penser avec justesse et à comprendre le déve-' loppement historique des choses et nous sentons par conséquent tout ce que nous devons de précieux à l'influence française, surtout dans le domaine de la formation du goût de la littérature, des ; dits et des mœurs ei coutumes sociales. '■ Et c'est pourquoi nous aimons la langue 1 française. Et c'est pourquoi aussi, des mots français ont reçu droit de cité dans la langue allemande. Seulement dit l'auteur, nos compatriotes emploient souvent ! des mots bizarres qui ont un tout autre i sens en français ou bien encore ne sont : plus employés du tout. > Les Français ne disent pas « portier » mais concierge, un « coupé » est une voiture à deux sièges et non pas un compartiment de chemin de fer, comme vous voulez dire. Vous dites restauration. Les Français disent restaurant. Par res- 5 tauration, ils entendent le retour des ' Bourbons en France, après la chute de ' Napoléon. ; Vous habitez le « bel étage » Soyez > donc plus simples. Dites au « premier ». r Pour aller au « théâtre » vous devez > passer par le « billeteur » c'est-à-dire le « contrôle » puis l'ouvreuse vous de- ' mande non pas une « douceur », ce qui est cocasse, mais un « petit bénéfice ». Notre auteur est cependant parfois 'ii'yp-screri.. On dit très bien en français ' un « régisseur », « metteur en scène » est d'ailleurs presque synonyme. Cette étude de M. Alberti Sittenfeld i mérite donc considération, comme : vous le voyez. L'auteur est parfois un peu rigoureux mais le purisme n'est pas i toujours un défaut, i . » Téléphonie bilingue Ceci n'est pas un conte ; c'est le récit strictement exact d'un incident téléphonique.Un avocat de nos amis est obligé — dure nécessité professionelle — d'engager une conversation téléphonique avec î un huissier. Il demande comme il sied le... mettons A 2066. Une voix féminine lui répond : cinq... soixante dix... c'est cinq septante que vous voulez dire ? — Non mademoiselle I vingt... soixante six... L'infortuné maître a une inspiration — celle du désespoir : la demoiselle doit être flamande. Il traduit donc sa demande en pur bruxellois. — Als'tu beliefs, juffer : A Twintig r zes en zestig I alors, la voix féminine se fait de nouveau entendre, cette fois à la cantonade : Louise, venez une fois ici, ça est un flamand, que je ne comprends pas I Louise est venue au moment où nous mettons sous presse. La conversation continue. Nous tiendrons nos lecteurs au courant de ses péripéties. Fleurs d'éloquence Au Tribunal de Commerce de X... Le système de mon adversaire n'a pas le sens commun : le tribunal lui-même a pu le constater. Dans un procès de presse : Le défendeur n'est pas un écrivain inconnu : ses oeuvres ont été traduites une fois en flamand, et une autre fois en cour d'assises. Le débat scolaire au Sénat L'abondance des matières nous oblige, à notre grand regret, de remettre à huitaine, la publication des extraits du très substantiel et très intéressant discours que prononça au Sénat, en faveur de la défense de la cause qui nous est chère, l'honorable M. Magnette, sénateur de Liège. Dansladiscussion.il s'est placé sur le véritable terrain de la liberté des langues et son attitude courageuse mérite d'attirer l'attention de tous les défenseurs delà langue française en Belgique. Qu'il soit ici publiquement félicité et chaleureusement remercié de sa louable attitude. Les Wallons sauront s'en souvenir. Flamands $ Wallons á l'Aimáe Interview d'un Oilicier supérieur J'ai rencontré, il y a quelques jours, un de nos plus distingués otficiers supérieurs. Comment nous en arrivâmes à absor-der au cours de notre entretien le terrain brûlant de la question des langues, à vrai dire, je ne m'en souviens plus. Le mouvement flamingant qui s'accentue de jour en jour — et Dieu sait si nous sommes bien placés pour nous en apercevoir —, nous dit le colonel X, doit être combattu, dans l'intérêt national, avec la plus grande énergie. Il devient urgent de fonder le parti des hommes de bonne volonté qui se tiennent aussi loin du wallingantisnte que du (lamingan-tisme.Par quels moyens ? Moi qui ne connais que l'armée — où la politique est, quoiqu'on dise, presqu'inconnue — je vous en suggère un, pratiqué du reste depuis longtemps par certains officiers. — Vous m'intéressez, colonel, lui dis-je. car voila Belle lurette que nous cherchons une solution nationale à cette périlleuse et épineuse question des langues. — Elle est résolue et le plus heureusement du monde à l'armée et l'on peut dire que chaque année plusieurs milliers de Flamands rentrent dégrossis, transformés... et reconnaissants au foyer paternel, grâce à l'excellente initiative de quelques officiers. Et je vous garantis qu'on arrive au but sans efforts, sans heurt, sans difficulté, quoiqu'on ait dit, et sans ennuyer les gradés dont on n'exige qu'un peu d'attention et l'assurance qu'ils sont attentifs aux progrès de chaque jour. Ainsi voici comment procédait le capitaine X... à l'arrivée des hommes de la levée nouvelle. Il réunissait sa compagnie, les anciens séparés des nouveaux venus et fâce à face. Il leur tenait alors ce petit discours : « Danscettecompagnie, tous ont toujours vécu en bons camarades. Je veux que mes soldats soient contents et heureux. Pour cela il faut qu'on s'entende, qu'on se comprenne et qu'on s'entr'aide surtout dans les premiers temps, un peu difficiles pour les recrues. Alors, s'adressant aux Flamands, il leur recommandait de chercher à apprendre le français pour leur facilité et celui du service. Il leur offrait les bons offices de camarades. Puis, présentant aux anciens, les nouvelles recrues, il demandait à chacun d'eux qui consentait à se charger de parfaire l'instruction du nouveau venu. Les anciens, piqués d'émulation, se disputaient les recrues. Le résultat était surprenant, car les Flamands mettaient une extrême bonne volonté à apprendre le français, Après trois mois, l'on se comprenait ; après six mois, l'on parlait le français ; après un an, le français seul était la langue de tous, Le capitaine s'assurait des progrès réalisés. Une petite faveur aux plus zélés professeurs récompensait leurs efforts et assurait le fonctionnement du système. Jamais, lors du départ d'une classe, ces braves gens n'oubliaient de venir remercier leur capitaine de ce qu'il avait fait pour eux. Ils avaient la conscience très nette qu'ils quittaient le régiment mieux armés pour les luttes de la vie, qu'ils ne l'étaient en y arrivant, grâce à la connaissance de la langue française, De plus, ces hommes — Flamands Wallons .— se quittaient en bons camarades, et le restaient pour la vie. — J'avoue, colonel, dis-je, que le moyen est ingénieux et mérite d'être encouragé. Mais croyez-vous que beau coup d'officiers se donnent autant de peine et comprennent avec une telle délicatesse la mission qui leur est confiée ? — Faites un pressant appel à nos offi ciers qui ne demandent qu'à se dévouer. Et vous verrez les résultats d'ici quelques années : nos deux races ont toutes deux leurs qualités et leurs défauts. Jusqu'en ces dernières années, ils avaient fait bon ménage ; les Flamingants sont venus jeter la discorde dans ce ménage. 11 appartient aux officiers, aux sous-offi-ciers et aux soldats eux-mêmes de mettre fin au conflit qui menace l'avenir du pays. Vous verrez qu'ils y réussiront... — J'en accepte l'augure, colonel, pourtant il reste les politiciens qui, eux... Je n'eus pas le temps d'en dire davantage. Le colonel, en souriant, me tendit la main et, goguenardant : « Mon ami, il vaut mieux que nous ne parlions pas des politiciens... Vous me feriez dire des bêtises. » P. Ul FLËCIË DE Mi CAROUSIS J'ai trouvé mon excellent ami, l'Irréductible Flamingant, en liesse et tout hilare. De sa dextre brandie, il agitait un vague papier illustré... Et il me tint le discours suivant : — Oh! vous, qui vous plaisez tant à vanter la civilisation latine, la culture française, vous pour qui n'est bon que ce qui porte l'estampille française, penseriez-vous, par hasard, que la moralité française est aussi la première de toutes; que l'esprit français est le plus transcendant de tous? Et bien! si vous croyez cela, prenez ceci et lisez !... Et il me fourra entre les mains un journal hebdomadaire, illustré d'horrifiantes gravures et bien authentiquememt édité à paris. Un sourire sardonique aux lèvres, il me toisa... Je souriai... — Oh! naïf et irréductible Flamingant francophage, lui dis-je, faut-il que la passion ait obscurci votre cerveau, faut-il que la haine que vous ressentez pour la langue de Corneille ait amoindri le libre développement de vos facultés, que vous en soyiez réduit à d'aussi piètres arguments contre nos idées ! Alors ? Vous vous figurez peut-être que tout ce qui porte l'a marque de Paris est français? Que vous avez peu d'expérience et peu de jugement ! Regardez je vous prie, la manchette de cette feuille ? Vous y verrez qu'elle sort d'une officine prussienne, dirigée par un judéo-teuton. Pour peu que vous vouliez voir au bas de la dernière page, un nom allemand d'imprimeur, résidant à Dilsseldorf ou à Kartoffel-krant, vous sautera aux yeux. Toutes preuves évidentes du peu de latinisme ou de gallicisme de cette feuille. Seulement, c'est écrit en français et ça se vend à Paris: deux motifs accessoires, mais qui vous font hurler ! Si un éditeur français, établi à Antwerpen où à Berlin, faisait éditer de petites cochonneries en allemand et les distillait dans les deux cités susnommées, aucun homme d'esprit ne se permettrait d'attaquer, à ce sujet, la morale germanique. Il est vrai que l'homme d'esprit, dans vos rangs, reste réduit à l'état d'atome permanent !... L'entretien prit fin et nous nous séparâmes...Le PARTHE. Lettre de Paris (De notre correspondant) De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome, Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme Evidemment ces deux vers écrits par Boileau dans un de ses fréquents accès de misanthropie, n'ont rien ajouté à sa gloire littéraire, mais ils reviennent irrésistiblement à la pensée chaque fois qu'on se trouve en présence de quelqu'une de ces manifestations « hurluberlus » qui bravent le sens commun, le goût ou la raison. Ainsi en est-il lorsque s'avance à noti rencontre une de nos gracieuses content poraines qui, juchée — tel saint Siméon le Stylite sur son pilier — sur les quinze centimètres de cuir,de ses talons tortionnaires, offre à nos regards le visage angoissé d'une personne éternellement en quête du petit endroit. Ainsi en est-il encore, devant les ent'an tillages du féminisme, les puérilités du cubisme, les niaiseries du flamingantisme ou les plates sottises de la campagne allemande contre la légion étrangère. Ces deux vers donc chantent dans ma tête depuis quarante-huit heures, parce que j'eus la faiblesse d'accompagner un mien ami, snob incorrigible, à l'atelier du peintre (!) futuriste... mais non, je n'écrirai pas le nom de cet Alcibiade à cheveux gras qui, ne pouvant couper la queue de son shipperke, s'amuse — pour faire béer le bourgeois — à barbouiller de la bonne toile à 40 sous le mètre avec le manche de son pinceau. Son œuvre? En voici le sujet : « Jeune fille effeuillant, près d'un bassin, les roses du réel sur les nénuphars du rêve. » C'est « an peu là », comme vous voyez. Comme je contemplais l'effroyable mixture en me mordillant les moustaches, en retenant — Dieu sait avec quelle peine — la plus formidable envie de rire qui ait jamais travaillé la rate d'un hu main, le père du monstre m'a interrogé avec une émotion bien naturelle : — « Eh bien? — « Ro, crac, bu, ban ban, fric froc! » ai-je répondu et laissant le pauvre diabl» éberlué, je me suis sauvé à toutes jambes, poursuivi par l'ami qui m'avait amené et "

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