La nation

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s.n. 1914, 08 July. La nation. Seen on 28 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7h1dj59717/
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4 e ANNEE. N0 23. — Le Numéro : 5 centimes. Affilié à l'Union de la presse périodique Belge. Mercredi 8 Juillet 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. > Journal hebdomadaire paraissant le mercredi. « Four la Culture Française. » ABONNEMENTS : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 franc? ; Étranger : 7 francs. BUREAUX DU JOURNAL : 108B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles Téléphone Q 1848. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. ANNONCES : On traite à forfait. Notre indicateur des chemins de fer Le fascicule du 1er juillet de l'indicateur des chemins de fer rédigé exclusivement en français, édité sous les auspices de la « Ligue Nationale pour la Défense de la Langue française » vient de sortir de presse. Voici deux ans que la « Ligue Nationale pour la Défense de la Langue française » prit l'heureuse initiative de démontrer d'une manière pratique combien le bilinguisme obligatoire officiel répond peu au désir du peuple flamand lui-même. Cette démonstration ne pouvait être faite d'une manière plus éloquente que par les résultats obtenus par l'indicateur français et après deux ans d'efforts et de succès il nous est permis de souligner toute l'importance de l'initiative prise par la Ligue et réalisée avec le concours dévoué, actif et intelligent de l'éditeur M. Odry. Pendant de longues années l'indicateur des chemins de fer avait été imprimé exclusivement en français. Lorsque les prétentions flamingantes s'affirmèrent avec insistance sur le terrain politique et que le gouvernement prisonnier d'une poignée de députés flamingants entra dans la voie fâcheuse des concessions, une édition flamande de l'indicateur fût publiée à côté de l'édition française. Personne ne protesta contre cette innovation bien quetcetfe édition flamande achetée par un nombre infime de voyageurs obérât lourdement le budget. Les antiflamingants considéraient en effet que si des flamands désiraient absolument posséder un indicateur rédigé dans leur langue maternelle il convenait de leur donner cette satisfaction dans un esprit d'apaisement et l'édition nouvelle exclusivement flamande ne pouvait raisonnablement gêner personne puisque tout le monde demeurait libre d'acheter l'édition française. Mais il advint que les voyageurs flamands persistèrent à acheter l'édition française du guide officiel. En présence d'un pareil résultat il eut été évidemment raisonnable de renoncer à l'édition flamande dont l'inutilité était démontrée et de ne pas obérer le budget de sommes considérables pour satisfaire aux prétentions de quelques pointus du flamingantisme. Mais cette solution était trop logique et trop simple et d'autre part la camarilla flamingante avait à ce moment une puissance politique trop considérable pour que le ministre des chemins de fer osât proposer cette mesure. C'est alors qu'à l'instigation du ministre Helleputte le fameux « trein-boek » bilingue fût créé. C'était l'application impudente du régime de bilinguisme obligatoire, que les flamingants rêvaient d'imposer au pays. De nombreuses protestations surgirent.Elles restèrent vaines car à ce moment les députés de Bruxelles et de Wall.onie ne paraissaient pas avoir conscience qu'ils avaient pour devoir de s'opposer à la Chambre aux folies flamingantes; et on en était encore à l'époque (hélas peu lointaine) où des députés de la Wallonie votaient avec une inconscience révoltante les propositions flamingantes. Cependant, dans le pays, les protestations s'accentuaient. Les « Amitiés Françaises » de Liège prirent l'initiative d'organiser un pétitionnement pour la suppression du « treinboek » et pour le rétablissement de l'ancienne édition française de l'indicateur. En quelques semaines cette pétition se couvrit de plus de vingt mille signatures. Elle fut immédiatement transmise au ministre des chemins de fer qui ne daigna pas en tenir compte espérant sans doute qu'en opposant la force d'inertie il fatiguerait les protestataires.C'est alors que la « Ligue Nationale pour la Défense de la Langue française » prit très courageusement l'initiative de réaliser le vœu exprimé par les pétitionnaires des « Amitiés Françaises ». L'éditeur M. Odry, ne recula pas devant les difficultés d'exécution ni devant les risques considérables inhé-rants à une pareille entreprise. Et, le premier fascicule de l'édition exclusivement française de l'indicateur des chemins de fer belges à peine sorti de presse, fût accueilli par le public avec un véritable enthousiasme. Jamais nos prévisions les plus optimistes ne nous auraient permis d'espérer pareil résultat. Très rapidement, malgré les difficultés qui nous furent suscitées par l'administration des chemins de fer affolée, le nombre de nos abonnés et acheteurs au numéro s'éleva à plus de 100.000 et le chiffre ne fait qu'augmenter à chaque nouvelle édition.Naturellement la vente du « treinboek » a diminué d'autant. Les premières éditions du « treinboek » qui suivirent la nôtre, allèrent moisir en grande partie dans les greniers du ministère et la vente diminua dans des proportions telles qu'il fallut hionfôt .gongo;- à Hjminijpr ppnçiHpra- blement le tirage. De là des difficultés et des menaces de procès contre l'Etat de la part des concessionnaires de l'impression et de la publicité du « treinboek ». Il y eut grande émotion au ministère des chemins de fer. Le conseil supérieur se réunit solennellement, et discuta, sous la présidence du ministre, la question de savoir si on ne pouvait pas empêcher au moyen d'un méchant petit procès la continuation de notre publication. L'avocat attitré du département fût officiellement consulté. Malheureusement le cas était clair ; nous étions dans notre droit et l'administration flamingante dû renoncer à son désir de nous signifier du papier timbré. C'est alors que ces messieurs de l'administration ivres de rage impuissante, essayèrent d'étouffer notre jeune entreprise par les moyens les moins avouables. Tous les préposés qui auraient pu fournir à notre éditeur les renseignements nécessaires à la confection de notre indicateur (changements d'horaires) furent avertis que toute indiscrétion commise par eux serait punie de révocation. Naturellement on refusa brutalement à notre éditeur de lui communiquer en temps utile les changements des horaires. La poste boycotta systématiquement les premières éditions; la distribution des premiers fasicules traîna pendant cinq ou six jours, pour impatienter les abonnés et afin que ceux-ci en reviennent à l'ancien « treinboek ». Comme tous celà ne suffisait pas et que malgré tout nous parvenions à mettre notre indicateur en vente même avant le « treinboek » officiel, on résolut de frapper un grand coup. Notre éditeur fut un jour victime d'une # inqualifiable manœuvre que nous raconterons un jour, avec son autorisation. Le mauvais coup échoua. La liste des petites vexations que l'on imagina pourrait être longue; peut-être la publierons-nous un jour. Malgré tout, notre œuvre n'a cessé de prospérer et nous pouvons envisager l'avenir avec confiance. S'il fallait une preuve de plus du coup mortel que nous avons porté à l'insupportable « treinboek », il n'en faudrait pas d'autre que la menace qu'à faite à l'Etat l'ancien concessionnaire de la publicité de l'indicateur officiel qui a vu le chiffre de ses affaires diminuer dans des proportions considérables parce que le « treinboek » ne se vendait plus. Et pour échapper à l'avenir à un procès semblable, le ministre a eu soin de stipuler dans le cahier des charges nouveau une clause qui ne garantit plus aucune somme et le ministre se réserve même de transformer quand celà lui plaira le « treinboek » actuel en deux éditions l'une française et l'autre flamande. Naturellement il n'en fera rien! Que diraient les flamingants!! Quant à nous la perspective de cette solution ne serait pas faite pour nous effrayer car notre but serait atteint. Nous ne voulons pas terminer cet article sans remercier tous ceux qui nous ont aidé à mener à bien l'œuvre de la « Ligue Nationale pour la Défense de la Langue française ». Et tout d'abord nos remercîments vont à notre sympathique éditeur, M. Odry. Ils s'adressent ensuite à nos fidèles abonnés et lecteurs qui ont compris qu'une œuvre semblable ne peut pas être parfaite dès le premier jour et qui ont bien voulu nous faire crédit jusqu'à ce que nous ayons pu améliorer les premières éditions. Nous remercions enfin et surtout nos amis des groupements antiflaflMg». gants qui n'ont cp,°^ nar une-q^^^ h1"- de notre œuvre. Simon SASSERATH «ons- Président de la Ligue Nationale pour la Défense de la Langue française. La part du rêve. A propos de la mort récente de Jules Troubat, obscur homme de lettres,on c raconté qu'étant au service de V. Hugo, puis de Sainte-Beuve en qualité dt secrétaire, il avait pour mission dt répondre en imitant l'écriture de ces maîtres, aux lettres de solliciteurs d'autographes... Or, Charles Nodier raconte, dans son livre des questions de littérature légale, qu'il y avait à la fin du XVIII' siècle, un pauvre auteur de romans fort bizarres — un nommé Le Suire — dont la fureur était de correspondit avec tous les hommes de génie du temps. Comme ses lettres — Troubat n'était pas né — restaient presque toujours sans réponse, il prenait le parti de s'en faire lui-même; et il y mettait un art si admirable, que Jean-facques Rousseau, lisant dans une feuille publique un de ses singuliers postiches qui lui était attribué, n'osa pas affirmer qu'il n'en était pas l'auteur... Le Suire pour arriver à cela lisait avec obstination, et sans donner dt repos à son esprit, pendant plusieurs jours de suite, quelques pages de l'auteur qu'il voulait contrefaire. H le réfléchissait ensuite comme cette pierre légendaire dfBologne, qui, après s'être pénétrée tout le jour des rayons du soleil, en conserve encore quelque lueur dans la nuit. MM. Paul Reboux et Charles Millier, demain peut-être, s'ils ont lu ceci, diront à la manière de... Crispin de Passe qu'il n'y a rien de neuf décidément, sous le soleil. CRISPIN DE PASSE. ÉCHOS La Belgique de demain. Sous ce titre, notre distingué collaborateur, M. Elie Baussart, publie dans la revue française " Les Lettres ", les résultats de l'enquête qu'il a entreprise sur les tendances actuelles de notre jeunesse. N6us consacrerons prochainement un article à cette passionnante question et aurons l'occasion alors d'analyser minutieusement les résultats de cette enquête. Qu'il nous suffise aujourd'hui de reproduire quelques lignes de la fin de la consciencieuse étude de M. Baussart. L'auteur y fait montre d'un optimisme peut-être un peu excessif, à notre avis, mais tel quel, son avis mérite d'être retenu, car toute l'étude respire la plus absolue sincérité. "Il faut faire crédit à cette jeunesse ! elle est de taille à tenir toutes ses promesses. Promesses ou actes, et non verbales. Sans doute elle ne fera rien que ses aïeux n'aient fait, mais elle apportera dans ses œuvres une âme plus large et un esprit plus éclairé. Elle aura vu plus loin que l'horizon cù s'arrêtait le regard paternel, elle aura tiré des erreurs et des dangers du passé des leçons fécondes. Dans la cité de demain, qu'ils animeront de leur pensée et de leur travail, il circulera un air nouveau dont nous aurons été les premiers à goûter la fraîcheur. " Signe des temps. Au programme d'un de nos meilleurs music-halls figurait il y a quelques jours la présentation par un gentleman allemand de divers animaux savants, un cheval, un chien, un chat, des colombes, etc. Le cheval ne parlait pas. Mais l'homme parlait pour lui un français... de cheval. Or, quel ne fut pas mon émoi lorsque je bLvis voleter dans la salle deux colombes r11Knr.s.Jrifrançais. \oil<F^' 1 xïiemand qui connaît l'art de ^ dorer la pilule... Les lois sociales de la IIIe République. La tempête politique qui sévit suri a France distrait l'attention de l'opinion publique à l'étranger des réformes sociales que poursuit avec une persévérance inlassable la IIIe République. C'est particulièrement dans le domaine de la protection de l'enfance du premier âge que des progrès incessants sont réalisés. Il y a quelques jours, pour compléter l'œuvre entreprise, la commission départementale du travail a émis les vœux suivants, vœux qui ne tarderont pas à être incorporés dans une loi : 1° Tout patron devra annexera son établissement une chambre d'allaitement. Ces dispositions seront applicables aux ouvrières et employées de l'Etat ; 2° L'Etat, le département et les communes assureront leur concours le plus large aux employées et ouvrières qui allaitent leurs enfants, en créant, à proximité des ateliers et usines, des crèches, des n gouttes de lait " ou toutes autres institutions susceptibles de combattre la mortalité infantile. La France qui s'était il y a quelques années laissé distancer, dans le domaine social, par d'autres grands pays, est en train de regagner le terrain perdu et devient de jour en jour davantage le conducteur des autres peuples, dans ce domaine comme en tant d'autres. * * * L'Orient défunt. Ces jours derniers a eu lieu à Constanti-nople un déjeuner féministe au cours duquel la romancière Halidé Hanoum a prononcé un discours sur les droits et les devoirs des femmes turques. Halidé Hanoum ! Ce nom n'évoque-t-il | pas dans votre esprit l'une de ces délicieuses, mystérieuses et merveilleuses enfants que chanta notre grand Loti ? Halidé Hanoum ! Dans l'harmonieuse consonnance de ces deux syllabes, c'est tout l'Orient lumineux et doré qui revit. Halidé Hanoum, petite sœur câline d'Azyiadé, fleur exquise d'amour, de candeur et de grâce... Mais, ô sacrilège ! Halidé Hanoum, le visage découvert, dans un banquet politique, a prononcé un discours féministe. Miss Sylvia Pankhurst a parlé par la bouche d'Halidé Hanoum. Est-ce imaginable ? Et qui sait ? peut-être un jour les sœurs d'Halidé Hanoum ressembleront-elles, physiquement aussi, à une Pankhurst quelconque.Pleurons sur l'Orient défunt... * * Corneille à " BoMno " Ainsi donc 1' n Illusion comique " de Corneille a été représentée, avec succès, sur la scène de n Bobino Music-Hall n, et par les artistes habituels de ce " caf' con' " de joyeuse mémoire. Le même public qui applaudit habituellement des inepties comme : Mon oncle est sergent de ville, Ma tante est cantinière, Et moi, j'suis un imbécile... a écouté avec respect les vers immortels de Corneille. Mais — chose curieuse — si Corneille a trouvé grâce à ses yeux, ils n'en lut pas de même de Mme Séverine, la conférencière — car il y avait une conférence liminaire : des interruptions hachèrent sa eau -serie.Pouvez-vous exiger de la décence de ce bon public des " music-hall n lorsque, à la Chambre, des députés peuventimpunément accueillir les discours de M. Ribot et de M. Bourgeois par des cris variés de : " Ta bouche n, "La ferme... n, "Si tu es malade, va te coucher ". Une fois de plus, l'exemple est venu de haut. * Le Guide téléphonique bilingue ! A l'unanimité des membres présents, la Chambre syndicale de la cinématographie et des industries qui s'y rapportent, a adressé un vœu demandant que le guide téléphonique ne soit plus imprimé qu'en une seule langue : la langue française. Bravo ! Suaviter in modo... fortîter in re. M. Joseph Renaud en parlant dans " Comœdia " du droit de critique, nous dit entre autres : " Un homme cultivé prétendrait vainement que l'indépendance d'appréciation ne se peut concilier, dans un écrit mûrement délibéré surtout, avec les précautions que se doivent entre eux les gens de bonne compagnie. " " Il ■c.Wh-glen.qu!iip homme d'une certaine éducation ne soit capable d'exprimer avec politesse. " Parfaitement vrai... et cependant j'ai toujours lu les " Guepes " avec beaucoup de plaisir. Mais que voulez-vous ? il faut s'habituer à " l'eau de guimauve ". Nos auteurs sont tellement susceptibles et l'on n'a pas le temps d'aller toujours échanger deux balles sans résultat ". Les épigrammesP Les rires conciliateurs? Fi, donc, il est bien plus simple de courir chez Gastinne-Renette. * * Leurs pensées. Le docteur D. en parlant de certains chauvinistes disait : n Ces gens doivent avoir le cœur large, comment sinon pourraient-ils haïr toute une nation ? De Madame M... : " La meilleure flatterie que l'on puisse faire à quelqu'un, c'est encore de l'aimer. n La question dss faubourgs de la Capitale Annexion totale on pas d'annexion L'édilité de la Capitale, avec une unanimité rare, a donc décidé qu'il y avait lieu pour Bruxelles de s'annexer le faubourg de Molenbeek-Saint-Jean. Partisans et adversaires (car il y avait des adversaires ds l'annexion et ceux-ci ont voté pour, comprenne qui pourrai) ont fait valoir leurs raisons et comme de juste — n'oublions pas que nous sommes en Belgique — c'est la question financière qui a fait les plus grands frais de la discussion. • Il y en avait pourtant une autre, mais, avec la prudence éclairée de l'autruche qui se cache pour ne pas voir le danger, aucun orateur ne l'a même effleurée : il s'agit de la question des langues. Et vous allez voir qu'elle ne le cède en importance à aucune autre. Bruxelles, sans les faubourgs, compte aujourd'hui 47,385 habitants .ne parlant que le français et 29,081 ne parlant que le flamand. Elle a donc une majorité de 18,304 habitants francophones. Molenbeek-Saint-Jean compte 11,663 habitants de langue française et 24,910 habitants parlant le flamand. En cas d'annexion, la majorité des habitants de langue française serait donc réduite de 18,304 à 5,057; c'est-à-dire qu'elle serait infime et que les flaminganls auraient beau jeu pour faire admettre sinon que la Capitale est une ville flamande, du moins qu'elle l'est à moitié. L'on voit d'emblée le danger. L'annexion totale des treize faubourgs de Bruxelles donnerait au contraire une majorité de 39,382 habitants de langue française : le recensement décennal a, en effet, donné pour l'agglomération bruxel loise le résultat suivant : Habitants sans distinction d'âge : Flamands Français 322,532 361,914 Si l'on estime qu'il faut faire cesser l'anarchie qui provient du morcellement de l'agglomération (et il est évident que des mesures urgentes s'imposent) la solution ne peut se trouver dans l'annexion d'un ou de deux faubourgs. Elle est dans l'annexion totale ou dans un système fédé-ratif à découvrir. Mais nous ne souffrirons pas, quelle que soit la transaction proposée, à ce qu'elle se fasse sur notre dos. Trop souvent nous avons été les dindons de la farce. Nous ne tenons pas à continuer d'assumer ce rôle. Que, dans leur tour d'ivoire, Messieurs les conseillers municipaux se le disent! Sinon nous le leur ferons sentir aux prochaines élections, d'une façon cuisante. F. P. La Bataille de Saverne MM. Louis Dumont-Wilden et Léon Sougeunet viennent de faire paraître,sous ce titre, dans la Feuille littéraire, à deux sous, leurs notes de voyages en pays annexés. Cette question d'Alsace-Lorraine, qui l'a déjà tant inquiétée, continue encore à troubler l'Europe entière; cet abîme qui. l'Allemagne a voulu creuser entre elle et la France, certains avaient supposé que le temps l'aurait comblé,à tel point que le monde pacifiste, le monde où règne M. d'Estournelles de Constant, ne se gênait pas pour affirmer, sans sourciller, que cette question n'existait pas. L'Alsace-Lorraine I N'est-ce pas qu'en prononçant ces deux noms accouplés, tout Français, tout Belge imprégné de culture et de civilisation françaises, sent son cœur se serrer? N'est-ce pas que l'on prononce ces deux noms avec l'émotion que l'on ressentirait à pariei u'utre f il le chérie partie au loin et qu'on désespère de revoir jamais? Ne dirait-on pas qu'il y a un sanglot réprimé dans ces six syllabes? Oui, la France songe toujours à ses enfants perdus et, contrairement au mot de Gambetta, elle en parle, elle en parle souvent. Si les milieux officiels, presque submergés par la funeste politi-caille, semblent parfois les oublier, il n'en n'existe pas moins de ces écrivains, de ces orateurs généreux qui ont pris à cœur de perpétuer ce culte du souvenir. Mais, eux, les Alsaciens, les Lorrains, les fils de ces protestataires véhéments, caressent-ils parfois l'idée d'une revanche? Voient-ils, parfois, comme dans le Rêve, passer des régiments de cuirassiers, majestueusement, tout brillants dans le soleil d'Alsace? N'ont-ils jamais au cœur cet espoir d'être, un jour, réunis à la grande Patrie, d'être, à nouveau, Français? MM.Dumont-Wilden et Souguenet.ont parcouru, en bicyclette, ces contrées ; ils ont jugé beaucoup ; on leur a confié des tristesses, des peines; on leur a raconté de bons tours joués aux oppresseurs... « Ce petit peuple, un des plus actifs, » des plus civilisés de l'Europe, continue » à souffrir de l'annexion, non seulement » dans ses sentiments, mais aussi dans » ses intérêts les plus légitimes. Or, qui » ne comprendrait que la France, quand » bien même elle voudrait tout oublier de » sa défaite et de son humiliation, ne peut » accepter définitivement le fait accompli » sans la plus mortelle des abdications, » tant qu'une plainte, fût-elle étouffée, » s'élève encore des provinces perdues. » On se demandera peut-être le motif pour lequel les auteurs ont donné à leur enquête ce titre qui ne rappelle qu'un incident, après tout, un de ces froissements comme il doit s'en produire par centaines là-bas... C'est que, comme ils ont soin de nous le dire eux-mêmes, cette « mince histoire, qui ne mériterait pas de fixer l'attention de l'analyste, a mis brusquement dans la lumière la plus vive un état d'esprit qu'on ne soupçonnait point.» C'est bien cela I Et ces menus faits, conséquences de rancunes accumulées, sont bien symptomatiques et dénoncent un régime I Et le voyage en Alsace-Lorraine, en compagnie de M. Georges Ducrocq, directeur des Marches de l'Est, se déroule, semé d'incidents imprévus et d'aperçus pittoresques, révélateurs de la mentalité d'une population. Et tous ces noms de villes se suivent, noms qui évoquent prestigieusement les ' charges épiques, les héroïsmes fous, le tonnerre des canons et des chassepots, les éclairs des sabres et des baonnïettes, noms glorieux et gigantesques, mais, combien tristes aussi, hélas! Ces noms synonymes de défaites sanglantes, de dévouements inutiles, de carnages et de meurtres, de déroutes continuelles, d'invasions triomphantes... Metz, Wissem bourg, Woerth, Froeschwiller, Mors bronn, Reichshofen, Strasbourg...

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