Le courrier de Bruxelles

1208 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1914, 23 May. Le courrier de Bruxelles. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/nc5s757t56/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Samedi 23 mai 1914, ABONNEMENTS l m a mna iMitam BELGIQUE . fr 10.00 5 00 3.50 HOLLANDE. . .| >9 20 s 60 4.80 LUXEMBOURG -S PNION POSTALE 30.00 16 00 7.60 5 CENTIMES |gppiin\tnt> ne «ont om» mis an «ente TâLÊPtiONB SABLOtV 1764 LE COURRIER 53* aaa3«. —S' U7>. A BRUXELLES i 52, rue de la Montagne A PARIS ! £0» rue Saint-Su! pice, 30 5 CENTIMES Lm Capoté menti ne (ont pe> mit en vent* TÉLÉPHONE SABLON 1764 DE BRUXELLES 1 Pro aris et fods > Le suffrage par et simple socialiste. Les socialistes nous disent : Notre objec- 1 fcif à nous, dans l'élection, c'est le suffrage f universel pur et simple. Des lois sociales ^ pratiques, c'est bien pour le parti catholique de s'en occuper, nous avon<, nous, au- ^ tre chose en vue, nous avons en vue le pou- ^ Voir. Ayant le pouvoir en mains nous serons c les maîtres et nous ferons ce que nous vou- i Wons, nous réaliserons tout notre program- * me, socialiste, collectiviste, communiste... * StC- 1 i Ils sont assez bons pour nous le dire. j Mais pour emporter le pouvoir ils sentent 1 bien qu'il leur faut un suffrage sans différence pour les capacités, sans différence ; pour les garanties que donne l'âge, la position, ou l'intérêt dans les affaires publi- ( ques, un suffrage brutalement uniforme. Ils < ont peur du suffrage intelligent, éclairé, il < leur faut le suffrage universel des ignorants, 1 des inexpérimentés, des irresponsables, des indifférents à la bonne gestion des affaires [> publiques. C'est là pour eux le bon instrument de domination : une masse inintelligente derrière eux, qui donnera le pouvoir aux meneurs. *** 'Aussi quelle mauvaise humeur, quelle /violence de langage, quels cris même, dans leurs journaux, quand on leur parle de suf-Ifrage organisé avec discernement, tenant !fcompte de l'intelligence, de l'âge, des intérêts divers qui se meuvent dans toute société? Ils crient : à bas l'intelligence aussi volontiers qu'à bas le patron ou le capital; et comme conséquence : vive l'ignorance, vive la force ! , On l'a vu et on le voit encore au sujet du (travail cependant si éclairé, si sérieux, ei ^approfondi et en même temps si libre de'la Commission des XXXI. Là sont réunis les ikommes intelligents de tous les partis, ou Xnême étrangers aux partis, des hommes Spéciaux dans les questions de suffrage et 'd'organisation politique ou sociale. Tous ou ^presque tous, même et surtout les spécialistes, écartent le suffrage universel pur et Simple et proposent des systèmes cù le discernement et la réalité des faits l'emportent sur la passion et l'ambition politique. On ne s'injurie pas dans la Commission 'des XXXI, on ne s'y bat pas; on se communique des arguments, des idées, des faits, des expériences; on expose, on discute. 'Quelle pauvre manière de travailler au regard des socialistes ! aussi quelles colères et tiuels dédains ! On dirait qu'ils sentent que Meur proie va leur échapper et que la lumière dissipe en ce moment beaucoup d'ombres ! lia rénÉatli fles ni* On nous signale de divers côtés que des propagandistes antioatholiques racontent dans les meetings électoraux, à la campagne, que la rémunération des miliciens est supprimée ou bien que le Gouvernement... a décidé de ne plus la payer, faute .d'argent ! 1 Pareille manœuvre est trop grossière pour (pouvoir faire des dupes. Il est bon néanmoins de dénoncer les procédés malhonnêtes et déloyaux de ces chevaliers du libéralisme et du socialisme. Aux ministères de la Guerre et des Finances où nous avons demandé à quoi il faut attribuer le retard apporté à liquider la rémunération de certains régiments, on nous a déclaré : « Il y a eu des retards dans la confection des tëtats de rémunération transmis par certains régiments. Il faut les attribuer aux difficultés de la mise en vigueur du nouveau régime. Tous les états sont liquidés au fur et à mesure de leur transmission au département des Finances Les intéressés ne sauraient donc tarder à toucher ce qui leur revient. > . I ■ . 1 Revue de la Pressa . Simple aveu. — Sur l'air de « Simple Aveu », mais avec une modulation légère- ( ment en mineur, la « Gazette » chante des , mélopées au/tour du boucan mené par les , socialistes aux meetings libéraux. Elle ^ écrit : « Le parti libéral a, semble-t-il, donné < un appui assez puissant et assez précieux à ' tout ce qu'il y a de juste et de tolérable dans les revendications des classes ouvrières pour avoir droit à un peu plus d'égards. Ce n'est pas au moment où il fait ce qu'il peut pour leur faire obtenir le suffrage uni- ^ versel et mettre à leur disposition la plus large part possible de la puissance électora- { le qu'il doit être exposé à de pareilles po- ' lissonneries. » La « Gazette y> voit clair dans la situation, i Elle ajoute en effet : « Parmi les causes diverses du maintient . des cléricaux au pouvoir, il est impossible j ( de ne pas compter les craintes insérées aux !. éléments timorés du corps électoral, à ceux qu'on appelle les flottants,par certaines re- ! vendications de l'extrême-gauche.Ces craintes, les libéraux ont fait tout ee qu'ils ont pu pour les dissiper. Quoique leur idéal soit nettement distinct de l'idéal socialiste,^ ils n'ont pas hésité à prêter leur concours à la réalisation de celui-ci dans tout ce qu'exigeaient l'équité et J'humanité, à compromettre leur popularité aux yeux de bien de gens pour leur faire comprendre que les re-! vendications socialistes avaient le droit de . se manifester et d'être prises en considéra-' tion au même titre que les autres. » } Tout cela est passablement alambiqué ! . Nos lecteurs trouveront avec nous que cette dernière affirmation n'est pas tout à fait [ dans la note de « l'idéal nettement distinct» 1 qu'on a trouvé plus haut. Les « flottants » ; et les « timorés » du corps électoral,à la lec-, ture de ces lignes, ne seront que très.médio-crement rassurés, croyons-nous. Et ils sauront ce qu ils ont à faire, diman-! che... l Les cliefs socialistes. — Découpé dans . r« Indépendance » de ce jour: 1 « Les chefs socialistes ne sont que des j chefs de nom ;la masse socialiste leur échap- - pe et agit en dehors d'eux; ils ne sont des t chefs qu'à la condition de suivre docilement les foules déchaînées. * t C'est à propos des incidents liégeois, et parce que la masse socialiste a violé I'« arrangement » souscrit par ses chefs, que la feuille libérale fait cette constatation. Est-ce que, déjà, au cours des préparatifs de gTève générale nous n'avons paB pu constater que les meneurs se laissent mener? Les libéraux s'imaginent parfois qu'ils ont les masses socialistes dans leur poche parce qu'ils ont conclu un arrangement - avec les meneurs de ces masses. Ce sont' t bien plutôt les meneurs qui mettent les li- ; béraux dans leur poche, croyant y mettre du même coup toute la bourgeoisie. Les uns comme les autres se trompent lourdement. Libéraux et socialistes aux prises. — Le correspondant gantois de la « VLaamsche Gazet », orgtane libéral, écrit : On entend dire un peu partout que le second siège socialiste occupé par M. Larn-pens, est en danger et que les catholiques pourraient bien s'en emparer. Et, ce qui semble étrange, ce ne sont pas les catholi-ques qui répandent ce bruit, mais les amis n de M. Lampens eux-mêmes. C'est surtout a le groupe radical qui se préoccupe de tout cela. r Ces gens engagent les libéraux à voter f pour la liste de M. Lampens, afin d'assurer y la réélection de ce dernier. u Les libéraux évidemment n'écouteront pas ces conseils. Jamais, en effet, les socialistes s ne nous rendraient un service réciproque, r Si les socialistes sont convaincus qu'ils e ont perdu du terrain dans l'arrondissement, de sorte qu'il pourrait en résulter un ss échec législatif, qu'ils recherchent la cause ;- de ce recul et qu'ils emploient, dans ce cas, e les moyens nécessaires pour reconquérir leurs électeurs en faisant disparaître les e griefs existants. i- D'après les radicaux, si M. Lampens à vient à succomber, les cléricaux gagneront un siège. Gela n'est pas prouvé. asssa i~ro are < Petite Chronique * Chemin de fer du Nord. — A l'occasion P-des fêtes de la Pentecôte, il sera organisé, au départ de Bruxelles, Gand, Anvers,Ver-viers? Herbesthal, et Liège, des trains de sc plaisir à prix réduits pour Paris, Le départ aura lieu le samedi 30 mai. Le 4 retour s'effectuera les 31 mai, 1er, 2, 3 ou sé 4 juin, au choix des excursionnistes par les S1 trains indiqués aux affiches. ^ Fleurs de luxe. — On connaît les prix éle- , vés atteints par certaines fleurs exotiques. ^ Un journal parisien nous apprend que des espèces continentales ont obtenu également 5 d'assez beaux chiffres: un violettier « Ma- ^ rie-Louise » et un lys « Victoria Regina » . ont été vendus 15,000 fr. ; dix oignons de tulipe ont été payés 24,960 fr. ; un rosier , ' « Mme W. J. Grasst » a atteint 25,000 fr. ; un pied de la variété « Hélène Gould », j I 35,000 fr. Mais ce sont là des enchères en- j: icore modestes. Un tulipier nain a été ache-i té 82,100 fr. ; un œillet-giroflée « chargé dé j( fleurs merveilleuses » a été attribué à un u milliardaire américain pour le prix de ip 170,000 francs! . n a Nouvelles de Rome. J Dans la matinée, dimanche, le Saint-Père ^ avait reçu le cardinal Ferrata, ancien non- £ ce à Paris, et plusieurs membres de l'Epis- " copat canadien et américain. a De même Sa Sainteté a donné audience spéciale à Mgr Nussbaum, religieux pas- ^ sionmste, évêque de Corpus-Christi, une ci des villes récemment fondées du Texas. Le s< diocèse est assez étendjr-et trois cinquièmes P de la population sont" catholiques, Le dio- si cèse s'étend sur le littoral du golfe du Mexi- q que. ti Le Père Nussbaum est venu à Home, non P seulement pour faire sa visite * ad limina », n en sa qualité de premier évêque du nouveau diocèse formé avec une partie de l'ancien d vicariat apostolique de Brownsville-Laredo, c; mais aussi pour assister au chapitre général de son ordre, convoqué à la maison gé-néralice de San-Giovanni et Paulo « al Monte Coelio ». Le mandat du père-général actuel, le Père Geremia délie Spène, ancien provincial du Piémont, étant expiré, le chapitre a choisi * comme père-général le Père Silvius, pro-vinciai de France. * * * Le Saint-Père a, par billet de la Secré- t< tairerie d'Etat, désigné comme ablégats ti apostoliques chargés de porter la barette c] cardinalice aux nouveaux cardinaux, résidant à l'étranger les prélats que voici : Mgr Mella di Sant Elia, camérier secret participant, qui se rendra à Tolède auprès s! de l'archevêque patriarche Aguisola; Mgr , Nardone, du Séminaire français, auprès du prince'-archevê^ue de Gran ; et Mgr'Cheru- " bini, substitut a la Penitencerie, auprès de x- Mgr Pifflj prince-archevêque de Vienne. c" •% Au mois d'août prochain, la Compagnie ^ de Jésus célébrera le centenaire de sa re- ? constitution officielle, par la Bulle pontifi- , cale de Pie VII. Les « Acta Apostolice sedis » publient le gj texte de la lettre, adressée par le Saint-Père au T. H. P. Wernz, général de la Compagnie de Jésus, concédant l'indulgence v plénière pour le « Triduum » solennel, qui sera célébré à l'occasion de ce centenaire ^ dans toutes les églises et chapelles de la 9 Compagnie de Jésus. 1 ** • Mgr Mora y del Rio, qui depuis vingt et 9 un ans a occupé quatre sièges diocésains 1 du Mexique, est arrivé le 15 mai à Vera Cruz, pour s'embarquer pour Rome, en t* compagnie de Mgr Echavarria, évêque de k Saltillo. a Le Métropolitain a reçu la visite du gé- t( néral Funston, représentant officiel du gou- J' vernement américain à Vera-Cruz. L'illus- • tre prélat a déclaré qu'il se rendait à Rome pour se concerter avec le Saint-Père, en vue ^ de sauver au Mexique ce qui pouvait en- e core être sauvé. Sa Grandeur a exprimé ses e vives appréhensions au sujet de la prise de u la ville de Mexico par les hommes du géné- T ral Zapata. p ,4.jiu^mj«g^gg0ag—35EE 11 II I m I || m «CAMBRIOLAGE LÉGAL» Un organe que d'aucuns appellent : « la Pipelet du Neuvième Appartement » en a . de bien bonnes ! D'après lui, pour faire voter le projet j scolaire le gouvernement a profité d'un « malentendu déplorable », il a exhumé une « question qui semblait enterrée » et abusé de « la lassitude » de l'opinion fatiguée », il a perpétré « le plus insolent ooup de cambriolage légal dont notre édifice constitutionnel ait jamais été victime ». Voilà la farce ; voici la réalité : 1° le 7 juin 1911, F.'. Mechelynck, abondant dans le même sens que F.*. Hymans et F.\ Vandervelde, dit à la Chambre : « Nous ne nous demandons pas de retirer la loi scolaire d'une façon définitive nous nous bornons à tous dire ajournez-la, attendez que le corps électoral se 6oit prononcé. Y a-t-il mesure plus sage et plus loyale? » (Ann. pa|*lem. p. 1445.) 2° Après la démission de M. Schollaert et le retrait de son projet de loi. F/. Hymans dit à la Chambre : « La bataille s'est livrée sur l'ajournement de la loi scolaire jusqu'à des élections nouvelles et générales... Voilà, messieurs, noire programme... » (Annales, 20 juin 1911). 3° Quatre jours avant les « élections générales » du 2 juin 1912, M. de Broaueville, ay/tès avoir exposé au meeting de la Salle Patria, le programme scolaire du gouvernement ajouta : « Forts de ce programme, nous allons avec confiance aux élections ». 4° Le 2 juin 1912. dans les villes cartellis-tes, des jeunes filles, élèves des écoles « neutres », furent placées à l'entrée des bureaux de vote, porteuses de pancartes avec cet appel : « Sauvez nos écoles ! » 5° Pendant toute la campagne électorale de 1912, l'organe auquel nous répondons ne cessa de clamer : « C'est donc la question scolaire qui sera l'enjeu de la lutte... Le pays est averti. Il sait quelle menace est suspendue sur sa tête... L© pays dira ce qu'il pense de cette entreprise inconstitutionnelle. dangereuse pour la prospérité, la paix et 1 avenir de la Belgique ». (« Etoile » numéro du 25 mars et du 5 mai 1912.) Tout cela, l'organe maçonnique affecte de l'avoir oublié ; ainsi, plus à l'aise, il cambriole la vérité. • LA VILLE Le Roi à l'Union coloniale. — La visite du Roi à l'Union coloniale aura lieu samedi, à 2 heures. T^a princesse Stéphanie de Belgique, comtesse Lonyay, a atteint jeudi sa cinquantième année. Son Altesse Royale est née au château de Laeken le 21 mai 1864. — L'exposition internationale de pAtis-serie-confiserie-chocolaterie, de matériel et d'outillage, organisée sous le patronage de Reine, par l'Union des Patrons Pâtissiers de Belgique, à la Grande Haimonie à Bru xelles, restera ouverte jusque lundi prochain.— Un concours d'ornementation florale de maisons est organisé à Bruxelles par Bruxelles-Attractions. — Lo Comité organisa-teiir rappelle aux intéressés que les adhésions doivent être adressées, avant le 1er juin, au secrétariat général de Bruxelles-Attractions, Passage du Nord, 19 (bureau de renseignements). — Trams électriques de Bruxelles-Lspinette-Waterloo. — lj)té 1914 (mai à octobre). — Départs de Bruxelles (Place Rouppe) pour Waterloo (Mon. Gordon-Lion-Panorama) 6.15 h., 7.30, 9.15, 10.45, 12.15, 13 h., 13.45, 14 h., 14.15, 15 h., 15.30, 16 h., 17 h., 17.45 h. Départs de Waterloo (Mon. Gordon-Lion-Pa-norama) pour Bruxelles (Place Rouppe), 7 h. 12, 9.46, 10.34, 12.14, 13.49, 14.32, 15.28, 16.05, 16.47, 17.05, 17.32, 18.32 19 h. 19. Changer de voiture à l'Espinette Centrale à tous les départe. Changer aussi de voiture à Waterloo (Eglise-Quartier général de Wellington) aux allers de 6 h. 15 et 13 h. 45, ainsi qu'au retour de 7 h. 12. Les départs de Bruxelles à 14 et 15 h. 30, ainsi que les départe de Waterloo de 15 h. 28 et 17 h. 03 ne se font que les lundi et jeudi. Les dimanches et jours fériés de beau temps, de 13 à 19 heures, des départs seront organisés en plus de ceux ci-dessus. (Toutes les 5 minutes, entre Bruxelles et l'Espinette Centrale et toutes les 30 minutes entre l'Espinette Centrale et Waterloo (demandez horaire et plan gratuits par téléphone A. 2397). Les Souverains Danois à Bruxelles (aiiJCAV nu*% a ■ -a. a > L'Hommage de Bruxelles e 1; La vieils à l'Hotsl ils Viiie._ Les souverains danois ont été, plus particulièrement, mercredi après-midi, les hôtes de Bruxelles et c'est à ce titre que les *7 Bruxellois ont fêté, de façon certes non _ moins chalemreuse que la veille, mais, si : l'on peut dire, avec plus de cordialité in-:r time, le Roi Christian X et la Reine Alexan-' drine. ^ La visite que ceux-ci ont faite à l'hôtel de ville touchait de façon très sensible les LS cœurs des habitants. ;t LA VILLE. Dès deux heures, des groupes de curieux ont pris position dans les rues par où pas-r sera tantôt le cortège royal et notamment 1_ au haut de la rue de la Montagne de la l~ Cour. ç Bientôt, il n'y a plus, sur les trottoirs, "J une place vide, on s'y écrase, on s'y en-p tasse mais, stoïque, la foule prend patience. le Les jardins étagés du Mont des Arts sont rapidement envahis. Rue de la Madeleine, 3' c'est la cohue. Au carrefour, en face des *' Galeries, c'est un empilement indescripti- ble de curieux. îs Pendant ce temps, les rues sont sillon-f5 nées de gardes-civiques, de policiers, de gendarmes, etc., qui se rendent aux en-■ droits qui leur ont été assignés. N'étaient les plumets qui frissonnent joyeusement au vent; n'étaient les grandes tenues de gala, j e on aurait l'impression qu'on se trouve en ^ une période troublée... Mais aujourd'hui, tous sont à la joie, les visages sont riants et aussi ruisselants, grâce au gai soleil qui darde ses rayons brûlants avec une ardeur pour laquelle on lui sait gr§, malgré tout. Dès 4 heures 15 les rues menant à la ^ Grand'Place où sont groupés les drapeaux y des Sociétés sont rigoureusement barrées. A L'HOTEL DE VILLE C'est dans la salle gothique, dont on counaît le cachet somptueusement artistique qu'a lieu la réception des Souverains.Un peu avant 5 heures, les invités, reçus te par M. Max,# bourgmestre, en grand uni-a,. forme, y arrivent. Bientôt, la salle où ont pris place trois cents personnes, présente un coup d'œil merveilleux. Les uniformes chamarrés, les grands cordons, les plaques forment un ensemble mer-3" veilleux que complètent les riches et élé-gantes toilettes des femmes présentes. Et c'est un contraste charmant que ces costumes multicolores, de coupe moaerne au s- milieu du cadre antique de la Salle de réu-3t nion. Sont là, les ministres d'Etat, les mile nistres k portefeuille, les représentants du -s corps diplomatique, conduits par le nonce, 1 les bourgmestres des communes de l'agglo->- mération et des grandes villes de Belgique, des députés, des sénateurs, des conseillers communaux de Bruxelles, les chefs de Parle mée et de la gendarmerie, etc., etc. ^ L'ARRIVÉE DES SOUVERAINS as II est 5 h., lorsque les échos d'une formi-e- dable acclamation se répercutant de proche s_ en proche annonce l'arrivée des Souve-• rains. Le cortège royal a quitté le Palais à 4 h. 30 et, au milieu des ovations enthou-e- siastes sans cesse renouvelées, s'est dirigé e- vers la Grand'Place par la Place des Pa-lais, la rue Royale, la place Royale, la 11 > Montagne de la Cour, la rue de la Made-■' leine. Ta rue du Marcné aux Herbes et la a_ rue de la Colline. 2 A l'arrivée, sur la Grand'Place, des Rois 5^ et des Reines, les acclamations redoublent, on agite les mouchoirs, on crie « Vive le à Roi ! Vive la Reine ! » a- Les Souverains danois saluent; visible-a) ment, ils sont radieux. e- La Reine Alexandrine porte une superbe st toilette rose saumon ; la Reine Elisabeth est ^ vêtue d'une robe de soierie bleue, légère-3t ment décolletée. g Derrière le demi-escadron des guides qui ouvre la marche, s'avancent les berlines de s la Cour. Celles-ci sont fermées. es Dans la première voiture, se trouvent les 3t Rois de Danemark et de Belgique ; dans la ts seconde, le grand maréchal et l'adjudant gé-1 néral de la Cour de Belgique; dans la troi- sième, S. M. la Reine de Danemark et S, J M. la Reine de Belgique, le duc de Brabani j et le comte de Flandre ; dans les six autref voitures ont pris place les suites des souve* rains. Au milieu des ovations chaleureuses, I0 cortège royal pénètre sous le porche de l'hô-^ tel de ville. Du campanile de la Maison du Roi, tom-y bent les notes stridentes d'une sonnerie dq >s trompettes thébaines soulignées par le jeu n d'un carillon et auxquelles répondent un si groupe de musiciens placés dans la tour de 1- l'hôtel de ville. 1- Les souverains, à leur descente de voiture, sont reçus au pied de l'escalier d'hon-el neur par M. Max, bourgmestre, entouré dg ï3 MM. Lemonnier, Steens, Jacqmain, éche-vins et Vauthier, secrétaire communal. Précédé des massiers et maîtres des cér£« monies, le cortège arrive dans la salle der x Pas Perdus du premier étage où de super-s- bes gerbes d'orchidées sont offertes aux it Reines. Le cortège royal pénètre alors dans la la grande salle gothique ;à ce moment,l'orchestre de la Monnaie, sous la direction da s, M. Corueil de Thoran, joue l'hymne nation 1- nal danois et la « Brabançonne ». a. Aussitôt que les Rois et les Reines ont ît pris place sur les fauteuils qui leur sont e, réservés, M. Max leur souhaite la bienvo< îs nue en ces termes: Sire, Madame, 2- Au nom de la population bruxelloise, ici re-» l'e présentée par ses mandataires, j'ai le grand hon-< neur de saluer Vos Majestés et de leur souhait it îfr *-a bienvenue dans ce palais, symbole des li-pertes locales auxquelles le peuple belge fut toujours passionnément iritacné. Que nos Souverains soient remerciés de nous >n avoir ménagé l'auguste visite dont nous recueil-.1, Ions en ce moment la faveur. Rien n'exalte da-et vantago notre fierté qu'un hommage rendu à) ni la beauté de cet édifice, si riche en glorieux sou-ir 7fnirs. qui évoque à nos yeux les traditions séculaires à l'abri desquelles se sont épanouies ■ nos franchises communales. Ce sentiment, Vos Majestés le comprendront a d'autant mieux que Copenhague, elle aussi, possède un hôtel de ville dont elle s'enorgueillit ài juste titre. Mais ce^ n'est pas seulement dans une con->n stante fidélité au culte du passé ou dans un égal i- souci des splendeurs de leur capitale que nos g. deux pays se ressemblent et fraternisent. Ils ont d'autres affinités encore. 1S Comme chez nous, l'amour des lettres et des . arts fleurit dans la patrie d'Andersen, du pein-" tre Masrtrand, du sculpteur.Thorvaldsen. Et les beautés naturelles qui, du littoral belge et des te campagnes flamandes aux forêts ardennaises, nous émeuvent et nous charment, nos touristes r- les retrouvent, souvent juxtaposées, dans les r- côtes pittoresques du Danemark, dans ses fu-taies majestueuses et dans « les plaines et les prairies splendides » que chante joyeusement 3S l'un de ses vieux airs nationaux. " A cette communauté de goûts et de caractère, au respect des traditions de la patrie, à l'amour ■*" du sol natal, ainsi qu'à d'identiques aspirations vers le progrès, nos deux pays joignent encore Lu un instinctif attachement pour la simplicité des e, mœurs et l'intimité du foyer. Et, comme le peu- 0- pie danois, le peuple belge en apprécie d'autant qt mieux le charme qu'ici, comme là-bas, l'exem< rs pie vient de haut. r. Aussi à notre sympathie pour une nation donf nous aimons les tendances d'esprit, se mêle dan3 notre pensée une sincère et déférente affection pour les Souverains qui ont gardé les habitudes *traditionnel les de cette Cour de Danemark il-a~ lustre autant par ses vertus familiales que pat ie la grandeur de ses alliances. eà Si™. .1- Qu'il me soit permis d'apporter à Votre Ma--^ jçsté, ainsi qu'à Sa Majesté la Reine, l'expres-sion respectueuse de ce sentiment populaire et de leur dire la joie qu'éprouvent mes concitoyens de voir, dans les heureuses circonstances dont ils ■ ~ sont les témoins, une preuve nouvelle et signifi-La cative des liens d'amitié qui unissent entre eux le peuple belge et le peuple danois. is t, Christian X, alors, se lève et, en français le mais avec un fort accent, en tout semblable à celui des Anglais, répond en ces termes; Monsieur le Bourgmestre, >e Nous sommes fort sensibles, la Reine et moij st aux aimables paroles de bionvenue que vous vc-e. nez de nous adresser au nom de la population bruxelloise ici représentée par ses mandataires. C'est pour moi et la Reine une grande joie de Je n.°^s trouver dans votre bel Hôtel de Ville si riche en glorieux souvenirs historiques. La superbe réception ici et l'accueil cordial que nous a fait la population de Bruxelles nous ont pro-la fondement touchés et je tiens à vous en exprimer e- notre sincère reconnaissance. Nous sommes très 1- charmés de ces marques de sympathie pour nous FEUILLETON DU 23 MAI 191 L y* n Dans la Tourments ° d par Marguerite Regnaud £ Lauréate de l'Académie Française. ^ ■—- s Toute la soiree, Hélène se montra parti d tjulièrement affectueuse avec tous; cepen- d uant elle parla comme la veille de retourne: chez elle. Mais elle semblait ne pouvoir e se décider à partir; on sentait qu'une émo- q fcio:i l'agitait. Elle embrassa longuement let> ê .enfants, longuement aussi Théo, a. plusieurs reprises; elle témoigna même une affection n inaccoutumée à Robert. r, ,r~" Je vous accompagne jusqu'à la maison, h dit Robert; je ne veux pas vous savoir seule e dans la nuit. * T ^ demain, cria Théo, presque joyeuse ; f] a demain ! ne me laisse pas longtemps at- e tendre. — Sois tranquille, fit Hélène en Penve- q loppant d'un dernier regard. "i nuit ctait froide et lugubre; un vent li glace pleurait dans les sapins; ou entendait s {es eaux du lac clapoter tristement contre p les bords. Kobert offrit son bras à Hélène; sous le d 'Vent glacé qui balayait le chemin, ils mar- c Chaient rapprochés l'un de l'autre, presque e eu"68 Pai' 16 Sllence qui 6randissait entre Un obscur besoin de confidences obsédai1: t< •Kobert ; à la sentir, là, si près de lui, sous sa protection, il sentait renaître les troubles v 1 a,u.treEois- Sans doute, il ne lui dirait pas ;ia détresse actuelle, encore qu'elle, elle eût cte plus gue toute autre, la seule, la vraie n .consolatrice: mais il souffrait, trop, dans sa V1S"^',V\S d'elle; *1 voulait qu'elle gn°rat sa misère le plus longtemps possi- si r>'. :.,n9n» ce Ç[u il eût-voulu lui exprimer, e J erait la persistance de ses souvenirs, et s< comme quoi le passé ne meurt pas, et com-rvL^"?1 . , affections sommeillent sous le P as de- ahtésjiïiais ne s'éteignent pas.,; s< 1 ——3a——*sa»————a—MB— Elle l'arrêta énergiquement dès les pre-* miers mots. — Ah ! dit-il, la vie est trop dure pour moi; elle a de trop pénibles instants 1 — Non, dit-elle, ils ne c.nt jamais au-dessus de nos forces, quand nous ne sommes pas seuls pour les supporter. Moi, j'ai Dieu, Dieu partout et toujours puisque je me suis donnée à Lui ; vous, quelles que soient les peines que l'avenir vous réserve, vous avez Théo, c'est-à-dire la plus aimante et la plus i dévouée des épouses. Vous n'avez pas le l- droit de faiblir. Robert comprit et se tut. Théo ne devait-r elle pas en effet suffire à son courage 1 Sur •- quelle pente dangereuse et coupable peut-b être, allait-il s'aventurer? s Et.cependant à sentir l'affection d'Hélè n ne qui semblait se retirer, se faire indifférente et lointaine, il souffrit et il lui en vou-t, lut, songeant à tout le mal qu'elle avait fait e et qu'elle avait probablement oublié. Et sur le seuil de la grille, il lui tendit ; froidement la main sans parler. Silencieuse, elle y répondit par une longue ; ression affectueuse très contraire à ses habitudes et qui le surprit profondément. Ce soir-là, Théo aperçut encore la petite it lumière briller toute la nuit ; mais elle pas-it sait d'une pièce à l'autre, s'agitait, se dé-e plaçait. Fortement intriguée elle se promit d'en e demander l'explication à Hélène; mais celle-•- ci tardait à venir, comme la veille. A midi, e elle n'était pas encore là. e — Je vais la chercher, dit ïlobert, vaguement inquiet sans pouvoir préciser ses crain-i' tes. s Sur le seuil de la grille, il croisa la ser s vante s s — Mlle Hélène n'est pas malade ? t —- Non, monsieur, fit-elle étonnée, du e moins elle ne l'était pas ce matin, a — Comment? elle n'est donc pas ici? e — Oh! monsieur ne sait pas? Mademoi-L" selle est partie par le premier tramway, et elle était sans doute bien pressée; elle a pas-t se la nuit en préparatifs. — Où allait-elle? e —■ Elle ne m'a pas renseignée, elle jn'a ;_[seulement dit :.i 'AnjieJte^Je qq revendrai. - jamais ici », et elle a essuyé ::es yeux. Mais monsieur n'était donc pas prévenu ? r — Non, balbutia-t-il en se raidissant contre l'émotion. Sans bien savoir ce qu'il faisai , il poussa s la grille et entra dans la grande maison dé-f serte. s Les portes n'étaient pas fermées et celle s du salon battait furieusement dans le cou- ; z rant d'air que faisait la baie toute grande s ouverte sur le lac sombre. Robert pénétra e dans la pièce. Oh ! le souvenir des lontaines années où r il arrivait, chaque soir, avec son violon, où r Hélène s'asseyait au vieux clavecin,qui dor ;- mait dans l'angle entre les vieux fauteuils ' et le paravent. Oh ! ce passé douloureux et1 i- charment, ce passé que rien, ni le temps ni I la joie ni la douleur ne peut effacer com- - plètement et qui laisse à jamais sa trace t dans l'âme! En cet insta-nt^ il l'évoquait ce passé avec t une netteté si vivante qu'il souffrait pres-!, que autant de cette seconde fuite d Hélène, c- qu'il en avait souffert la première fois, t Partir sans> un adieu et, cette fois, pour toujours ! Et il restait là, immobile, la main e sur les yeux, le coude appuyé au vieux - piano. - Des pas précipités réveillèrent son attention; il se retourna et aperçut Théo dans n l'encadrement de la porte, Théo, très pâle, :- essoufflée comme après une course rapide. „— Je venais... une lettre... mais où est Hélène ?^ i- — Hélène... elle est partie ! i- — Partie... où cela ? — Tu ne comprends donc pas; elle est re , - tournée à Dieu, et cette fois... — Oh ! Tégoïste ! s'écrie Théo avec sa spontanéité habituelle; nous abandonner j dans un pareil moment!... Robert, on vient d'apporter cette lettre à la maison, une let tre de notaire. Oh ! mon chéi'i, je venais te - chercher. J'ai peur... Qu'est-ce* que c'est, t dis ? la faillite... ? - ^ Et, sanglotante, elle vint s'abattre sur l'épaule de son mari; puis, >rès un court' moment de faiblesse, elle le prit risolument i par le bras et l'entraîna vers la scierie par LU® s entier ^caillou teiycA plein de neige fondue s et de boue, qui longeait le lac. Etrange complication du cœur humain!... 1- Depuis que Théo lui était apparue si pâle sous l'auréole de ses cheveux joux, depuis a qu'elle était venue s'appuyer, peureuse et :- confiante, sur son épaule, le délicieux et cruel mirage s'évanouissait peu à peu com-e me une fugitive vision : il ne restait plus 1- devant lui que la chère petite épouse dont e la main mignonne et ferme l'entraînait peut-a être vers quelque abîme, mais qj'il voulait à toute force protéger, défendre et rendre ù heureuse! ù Tremblante, elle lui tendit la lettre, — Voyons, rassure-toi, disait-il en l'ou-s vrànt, ce n'est pas ainsi que vient la faillite, t un créancier... peut-être... ii Elle attendait, debout devant la table qui 1- était mise, nouant et dénouant fébrilement e sa serviette. Jeannette et les autres petits, assis à leur place devant leur assiette de c potage, la menotte crispée sur bur cuiller, 5- ouvraient de grands yeux étonnés avec cette î, inquiétude vague des enfants qui regardent des choses graves sans les comprendre, r Des papiers nombreux s'étaient échappés n de l'enveloppe; Robert ne les ramassait pas; x il lisait seulement une lettre, une seule,qu'il avait gardée entre les autres feuilles. Et il 1- se taisait. s — Mais parle donc ! cria Théo. — Tiens, lis ! î. Tout de suite, elle reconnut l'écriture ;t d'Hélène. « Mes chers amis, disait la lettre, si, chassée de l'asile, je n'ai point cherché à y ren trer aussitôt, c'est qu'un devoir cher et sa-i- cro me retenait au logis : j'avais à soigner et à consoler la vieillesse de mon père : lui a parti, je reprends ma voie, et pi isque notre r patrie ne veut plus de nous, je pars pour t l'étranger. > Où irai-je? Je ne le sais pas encore exac-e tement, et puisque mon destin e"t de chan-ger, changer sans cesse, je ne me fixerai sans doute pas; mais, libre de mon cœur et r de mon activité, j'accourrai là où la souf-t' france humaine me sembleia a/oir le plus t besoin de secours, et, à ce titre, les champs r de bataille, les grandes épidémies, les catas-e trophes humaines ne cesseront do crier vers 1 ■ ■ k moi ! c a Mais je laisse ici des intérêts matériels d quj je ne puis négliger tout à fait, malgré d mon vœu de pauvreté, car si l'argent est v une force pour le mal, il est ausci un levier p pour le bien. Comme je n'entends rien à q toutes ces choses, je prie Robert de vouloir s« bien s'en occuper. il * Ayant réservé les sommes qui me sont p. nécessaires pour ma vie nouvelle, je désire que le reste de l'héritage de mon père — p! une soixantaine de mille francs — soit placé c< dans la scierie. Ainsi, en devenant votre as- ei sociée, je garderai l'illusion d'être plus près m de vous, et je ne serai pas tout à fait l'er- se rante sans attache que l'on voudrait faire m de no j. « Ci-joint les pièces nécessaires, procura- d< tions et autres, que le notaire s'est chargé sf de vous remettre et qui vous permettront de ti réaliser les valeurs. Ci-joint également mon a1 testament instituant vos enfants légataires bl de ce que cette association pourrait faire ma h< propriété au jour de mon décès. « Je tenais essentiellement à ce t;ue tou- iL tes mes dispositions soient prises, dans le cas où il plairait à Dieu d'abréger ma mis- p( sion sur cette terre. S( « Et maintenant adieu, ries cher* amis ; n, je ne cesserai de penser à vous et de prier p, pour vous; ce sera ma façon de vous aimer Sc toujours davantage. £] « Sœur Angélique, » y; Ainsi que Robert, Théo se taisait sous te l'émotion; mais, soudain, relevant la tête, Ci elle s'écria » — Hélène, notre associée!... Soixante mille francs!... Mais c'est le salut, Robert, ]a 1e salut 1 je — Allons donc, répondit-il froidement; te me crois-tu capable de profiter de la con- V( fiance d'Hélène? Elle ne sait pas l'état de c{ nos affaires. m Accepter ses capitaux dans un semblable t;€ moment, ce serait indigne de nous ! v. — Mais si... elle sait! balbutia Théo, confuse ; je n'ai pas pu me taire à elle, je souffrais trop ! — Elle sait! Mais alors... Ils comprirent tous deux en même temps. / Elle leur .portait sëcotfrs par ce moyen dis-j «v/ wu.u ajuipat/iue pour noua cret et détourné; elle ménageait toutes les délicatesses et toutes les susceptibilités. Elle donnait en ayant cette subtile adresse d'à-, voir l'air de demander; et ce qu'elle n'aurait pu offrir à l'homme qui l'avai'; aimée et quelle avait fait souffrir, elle le lui imposait en paraissant demander un service, car ils le sentaient tous deux : ils ne pouvaient pas refuser. La figure cachée dans ses mains, Théo pleurait. Larmes de regret, de joie et de reconnaissance; mais surtout larmes d'espoir en face du bonheur qui, semblant un moment fuir^ là-bas, à l'horizon, s'en revenait souriant a elle, arrêté par la dt-uce et généreuse main d'Hélène. Immobile Robert songeait. Dans son cœur déchiré grandissait une immense reconnaissance pour celle qui réparait,d'un geste pratique et sûr, tout le mal qu'une illusion avait pu faire ; pour celle qui, après avoir blessé sa jeunesse, allait être le secours des heures sombres, la providence de l'avenir. Et l'énigme d ïs destinées lui apparaissait infiniment sublime, mystérieuse et sacrée. Et c'est ainsi que, ciens ce pays qu'on appelait jadis « le doulx pa-s de France », sa sont fermées les paisibles retraites où venaient se réfugier les âmes qui n'étaient point nées pour le monde, les. âmes trop sensibles ou trop hautes, les généreuses, les éprises d'idéal ou de pitié, les blessées de la vie ! Les lourdes portes se sont ouvertes toutes grandes pour livrer passage à ces créatures d'élite,puis se sont refermées tristement sur les maisons vides. Alors, comme les hirondelles ru temps de la migration, elles fuient, elles^ prennent leur vol vers d'autres cieux; mais nous attendons en vain le doux temps du renouveau qui doit ramener les voyageuses, car, chassées, exilées, emportées^ dans la tourmente des passions et des haines, les errantes se dispersent, désemparées,cherchant en vain un abri où elles puissent bâtir leur n«d., Désormais, où sera l'asile t FIN,

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods