Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 27 March. Le courrier de Bruxelles. Seen on 03 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/kw57d2rj6x/
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Vendredi 27 mars «9R ABONNEMENTS ! hiu tn «is «ois aoi» BELGIQUE, . fr. 10.00 5.00 2.50 HOLLANDE. . -jg 20 9 60 4.80 LUXEMBOURG UISION POSTALE. 30.00 15.00 7.50 5 CENTIMES suaalément» ne sont sas «ni« en »«»t. TéLÊPHONB SABLON 175» LE COURRIER 53® annêa, — S' 86. lif.j» jjiii-—i mi ■ijiiuw»nimam„m....nfi|j BXJBEAUX s A BRUXELLES : 52, rue de la Montagne A PARÎSÏ s 30, rue Saint-Sulpîce, 30 5 CENTIMES ues suppléments ne sont pas mis en vanta TÉLÉPHONE SABLON 175» DE BRUXELLES Pro aris et focis AU MEXIQUE. Situation actuelle. « " "La première partie de la correspondance que nous avons reproduite établissait d une ^ manière bien complète la situation générale p de ce pays d'après son histoire. La partie h que nous reproduisons aujourd'hui établit de la manière la plus claire, la mieux îon-dée et la plus intéressante, la situation ac- y tuelle. à t A la fin de 1910, Porfirio Diaz est ren- p -versé. Madero prend le pouvoir. Plein de bonne volonté il annonce l'avènement d'une ^ idée nouvelle : place sera faite au peuple. Comme il répugne à la manière forte, il est aussitôt débordé. En quelques mois c'est le désordre, la rébellion, l'anarchie. Ses lieu- t tenants ne reconnaissent plus son autorité. ;U sombre dans un complot militaire, et paye r de sa vie la téméraire entreprise dont son \ D>ays subit aujourd'hui les tristes conse- <• lauenèés. * Alors apparaît la sombre et energique 11- «= gure du général Huerta- En. lui se recon- j naissent les traits distimetifs de la vieille ( «race indienne : le mépris de la douleur, du t sang et de la mort, l'absence de scrupules t ou de préjugés, l'esprit tendu sur la seule réalisation du but, sans souci des moyens. s SSes anciens frères d'armes qui, sous couleur t de « constitutionnalisme », tiennent la cam- 1 pagne dans les Etats du Nord, il les connaît bien. Il les juge. Ce sont- des rebelles i dont les luttes aboutiront à un déchirement j national, peut-être à l'invasion. Il rétablit J'ordre dans la capitule et leur déclare la j guerre sans merci. # v < ~ D'instinct, les éléments éclairés du district fédéral se serrent autour de lui. Les colonies étrangères voient en lui un espoir ] de salut. Puisqu'il iaut un chef, pourquoi " .pas celui-là 1 Son avènement est salué par les represen- ^ ttants — ambassadeurs et ministres — des nations européennes. Les grandes puissances aoceptent sa prise de possession du pouvoir. Avec le temps, si la qualité de belligérants n'est pas reconnue aux révolutionnaires, l'autorité fédérale sera victorieuse au (Mexique. Seuls, les Etàt^-Unis s'abstiennent. Le .président de la grande République oppose une sorte de veto. Il se voile la face devant les « mains ta-chées de sang » du général. Œl veut la démission du dictateur, des élections régulières, ot dont la candidature suspecte serait exclue. Des mains tachées de sang. Eh ! oui, vous avez raison, mieux vaudraient des mains •nettes. Ce n'est pas une excuse que de mon- . trer, à l'origine de la plupart des gouvernements. une tache sanglante. Mais la ques- • tion n est pas là. Quel droit, étranger, vous arrogez-vous de juger l'acte accompli dans ;iin pays souverain 1 Et nuis que de sang innocent ont verse aussi "et versent encore les mains des chefs •constitutionnalistes, les Villa, les Zapata, 'les Carranza. les Pablo Gonzalez, les Torn-(bio Ortegat, les Eulalio Guttierez, les Aguï- (lar ! tt\ tt A supposer entin que le général Huerta soit acculé à la démission ou soit vaincu 'dans la guerre civile, lequel de ces chefs Élire pour le remplacer ? Lequel d'entre eux >'oudra se soumettre à .l'un des autres "? Ce sera donc la continuation des déchirements.Le président Woodrow Wilson engage les f.tats-Uins dans une voie dangereuse et sans issue. Il y entraîne avec eux le Mexique. Il est temps que l'Europe s'en émeuve et gue l'Angleterre, l'Allemagne,^ la France, 'l'Espagne, plus directement intéressées, fassent auprès du gouvernement de la Maison Blanche une amicale mais énergique démarche.•— la prrate visite se Mistral à flries racontée par lai-même. Un jour de septembre, je reçus à Maillane :<ine petite lettre du camarade Daudet, une de ces lettres menues comme feuille de persil, bien connues de ses amis, et dans laquelle il me disait : « Mon Frédéric, demain mercredi, je partirai de Fontvieille pour venir à ta rencontre jusqu'à Saint-Gabriel. Mathieu et Grivolas pat tiendront nous y rejoindre par le .chemin de rarasçon. Le reudez-vous est à la buvette, ou ions t'attendrons vers les neuf heures ou neuf «rot Heures et demie. Et là, chez Sarrasine, la belle hôtesse du quartier, ayant ensemble bu un Doup, nous partirons à pied pour Arles. Ne manque pas ! tu » Ton « Chaperon Itouge. » ^ ten Et, au jour dit, entre huit et neuf heures, me nous nous trouvâmes -tous à Saint-Gabriel, au pied de la chapelle qui garde la montagne.Chez _ Sarrasine, nous croquâmes une cerise a 1 eau- v0l de-vie, et en avant sur la route blanche. l)U( Nous demandâmes a a can tonnier : poi — Avons-nous une longue traite, pour arri- j ver d'ici à Arles? ® — Quand vous sere». nous répondit-il,droit à la Tombe do Roland, vous en aurea encore ^ pour deux heures. — Et où est cotte tombe ? ?j". — Là-bas, où vous voyez un bouquet de cy-près, sur la berge du Vigueirat. — Et ce Roland? . . S"; — C'était, ce qu'on dit, un fameux capital- »« ne, du temps des Sarrasins... Les cents, allez, i bien sûr, ne doivent pas lui faire mal. e: Salut. Roland! Nous n'aurions pas soupçon- T,e né, dès nous mettre en chemin, de rencontrer j"or vivantes, au milieu des guérets et des chaumes el1 du Trébon, la légende et la gloire , du compa-gnon de Charle'magne. Mais poursuivons. Allé- cr(j grement, nous voilà descendant en Arles où l'Homme de Bronze, frappait midi,quand, tout blancs do poussière, nous entrâmes à la porte avj de la Cavalerie. Et. comme nous avions le ven- " tre à l'espagnole, nous allâmes aussitôt dé jeu- P6, ner à l'hôtel Pinus. On ne nous servit pas trop mal... Et, vous SG/ savez, quand on est jeune, que l'on est entre ^o amis et heureux d'être en vie, rien de tel que e: la table pour décliquer le vire et les folâtreries. Il y avait cependant quelque chose d'en- ue nuyeux. Un garçon en habit noir, la tête pom-madée, avec deux favoriu hérissés comme des lel liousscirs, était sans cesse autour de nous, la ■ serviette sous le bras, ne nous quittant pas de l'œil et. sous prétexte de changer nos assiettes, v° écoutait bonnement toutes nos paroles folles. ,:,l< — Voulez-vous, dit enfin Daudet impatienté, que nous fassions partir cette espèce de pate- no lin?... Garçon! <pr — Platî-il, monsieur? — Vite, va nous chercher un plateau, un plat d'argent. — Pour de quoi mettre? demanda le garçon interloqué. ^ — Pour y mettre tin « viédase » ! répliqua g Daudet d'une voix tonnante. W Le changeur d'assiettes n'attendit pas son reste et, du coup, nous laissa tranquilles. — Ce qu'il y a aussi de ridicule dans ces hôtels, fit alors le bon Mathieu, c'est que, re-marquez-le, depuis qu'aux tables d'hôte les commis voyageurs ont introduit les goûts du Nord, que ,ce soit en Avignon, en Angoulême, le; à Draguignan ou bien à Brive-la-Gaillarde,on bl vous sert, aujourd'hui, partout les mêmes tr plats : des brouets de carottes, du v-eau à l'o- p£ seille, du rosbif à moitié cuit, des choux-fleurs au beurre, bref, tant d'autres mange-ries qui n'ont ni saveur ni goût. De telle sorte •< qu'en Provence, si l'on veut retrouver la cuisi- £ ne indigène, notre vieille cuisine appétissante *a et savoureuse, il n'y a que les cabarets où va te manger le peuple. — Si nous y allions ce soir? dit le peintre el Grivolas. _ m — Allons-y. criâmes-nous tous. F( On paya, sans plus tarder. Le cigare allumé, re on alla prendre sa demi-tasse dans un «cafeton» pc populaire. Puis, dans les rues étroites, blanches br de chaux et fraîches, et bordées de vieux hô~ cjl tels, on flana doucement jusqu'à la nuit tombante, pour regarder sur leurs portes ou der-rière le rideau de canevas transparent ces Ar-lésiennes reines qui étaient pour beaucoup ,, dans le motif latent de notre descente en Ar- a les. m Nous vîmes les arènes avec leurs grands por- ea tails béants, le Théâtre antique avec son couple de majestueuses colonnes. Saint-Trophime ti< et son cloître, la Tête sans nez. le palais du à Lion, celui des Porcelets, celui de Constantin se et celui du Grand -Prieur... n< Mais, en passant à la Roquette, devers la ^ Poissonnerie, voyant que le jour déclinait,nous demandâmes à une femme en train de tricoter son bas : ^ — Pourriez-vous nous indiquer quelque pe- c tite auberge, ne serait-ce qu'une taverne où l'on mange proprement et à la bonne apostoli- ^ La commère, croyaat que nous voulions rail- ^ 1er,cria aux autres Roquetières, qui à son éclat ^ de rire, étaient sorties sur leurs seuils coquettement coiffées de leurs cravates blanches,aux v< bouts noués en crête : le — Hé ! voilà des messieurs qui cherchent une tè taverne pour souper : en sauriez-vous une? je — Eh bien, dit un gros homme qui fumait là se sa pipe, assis sur une. borne, la trogne enlumi-née comme une gourde de mendiant, que ne Sç vont-ils chez le Counîînc? Tenez, messieurs,venez, je vous y conduirai, poursuivit-il en se levant et en secouant sa pipe, il faut que j'aille sc de ce côté. C'est sur l'autre bord du Rhône,au faubourg de Trinquenaille... 01 — Et d'où vient, dit Grivolas, qu'on l'appel- c< le le Counënc? x< — L'hôtelier? Parce qu'il est de Combs, un village près de Beaucaire, qui fournit quelques p! mariniers... Moi-même, qui vous parle, je suis te T, ■! 1111MB sitron de barque, et j'ai navigué ma part. — Etes-vous allé loin? — Oh 1 non, je n'ai fait voile qu'au petit ca-3tage, jusqu'au Havre-de-Grâce... Mais Pas de marinier Qui ne se trouve en danger !t allez, si n'étaient les grandes Saintes Maies qui nous ont toujours gardé,, il y a beau amps, camarades, que nous aurions sombré en îer. — Et l'on vous nomme? — Patron Galet, tout à votre service, si vous ouliez, quelque moment, descendre au Sam-uc ou au Graz, vers les îlots de l'embouchure, our voir les bâtiments qui y sont ensablés. Et au pont de Trinquetaille, qui, encore à ette époque, était un pont de bateaux, tout en ausant nous arrivâmes. Lorsqu'on le tracerait sur le plancher mouvant, enta'v>lé sur des ateaux plats juxtaposés bord à bord, on sen-ait sous soi, puissante et vivante, la respira-ion du fleuve. Passe le Rhône, nous prîmes à gauvîhe, sur le uai, et, sous uu vieux treillage, courbée sur auge de son puits, nous vîmes, comment di-ai-je? une espèce de gaupo, et borgne par-essus, qui raclait et écaillait des anguilles rétiljantes. A ses pieds, deux ou tr&Ls chats ongeaient. en grommelant, les têtes qu'elle eur jetait. — C'est la Counënque, nous dit soudain maire Gafet. Pour des poètes qui, depuis le matin, ne rê-ions que de belles et nobles Arlésiennes, il y ■vait de quoi demeurer interdits... — Counonque, ces messieurs voudraient sou->er ici. Oh! ça, mais patron Gafet, vous n'y pen- ez pas, sans doute? Qui diable nous charriez-rous? Nous, n'avons rien, nous autres, pour les gens comme ça... — Voyons, nigaude, n'as-tu pas là un super->e plat d'anguilles 1 — Ah! si un ccatigot» d'anguilles peut faire eur félicité... — Ho 1 s'écria Daudet, rien que nous aimions :ant que le « catigot ». Entrons, entrons^ et 7ous, maître Gafet, veuillez bien vous attabler t nous \ ous en prions, avec nous autres. — Grand merci! vous êtes bien bons. Et bref, le gros patron s'étant laissé gagner, ious entrâmes tous les cinq au cabaret de Frinquetaille. Frédéric MISTRAL. • Cartomanciennes bruxelloises, Hier, le tribunal correctionnel de Bruxel [es a rendu un jugement « en partie double », à la fois indulgent et sévère, dont or trouvera la relation sous notre rubrique di Palais de Justice. Un honorable commerçant de Molenbeel lyant vu la paix de son ménage gravemen" compromise, à cause des « révélations ) faites à sa femme par une batteuse de car tes, infligea à celle-ci une bonne correction Il fat acquitté. Quant à la pythonisse elle a été arrêtée à l'audience, et elle in méditer, durant huit mois, à la prison d* Forest, sur les inconvénients que l'on peu rencontrer dans la vie, quand on use d'ùr pouvoir imaginaire pour calomnier ui brave homme auprès de rfon épouse cré iule. Dans le cas présent, le mal ne fut pai wrand. Mais nous nous souvenons de la femm< d'un brasseur malinois qui empoisonna soi tnari, sur les conseils d'une batteuse di cartes de Saint-Gilles. Elles sont nombreuses, dans l'aggloméra tion bruxelloise, les femmes qui se livren à ce métier, de « lire » dans les cartes pois seuses ou le marc de café. Et elles ne se bor nent pas à brouiller les ménages, elles pra tiquent, fort souvent, le chantage et l'es croque rie. On a publié, à ce propos, il y a quelqu dix ans, dans la « Revue générale », de faits topiques. Nous les signalons, à nou veau, à M. le procureur du Roi. Un ven de répression semble, en ces matières, souf fier au Palais. Tant mieux ! Il est temp que cela finisse. En dehors des clientes qui leur sont en voyéas par « des amies et connaissances » les cartomanciennes _ recueillent leur clien tèle parmi les lectrices de deux ou troi journaux bruxellois, — les mêmes qui in sèrent les annonces d'usuriers, dont nou parlions avant-hier, et les annonces des fai seuses d'ange. _ La police fait-elle, en l'occurence, tou son devoir? Voici ce que nous a dit, à ce propos, u; officier de police, un « vieux limier »,' qu connaît comme pas un les dessous de Bru xelles : « — Les cartoma.nciennes? dit-il. Un plaie des grandes villes, où elles trouven toujours des personnes naïves, et prête à se laisser « refaire ». Il est regrettable que la loi soit trop indulgente pour ejles. D'après le Code pénal (article 563), « les gens » qui font métier de deviner et de .pronostiquer » ne sont passibles que de 15 à 25 francs d'amende, et d'un à sept jours de prison, — douze au maximum en cas de récidive. C'est beaucoup trop peu. Souvent j'ai pu constater que leurs actes étaient du domaine de l'escroquerie bien caractérisée, et que l'article 496, l'article aux cinq ans de prison, pourrait leur être appliqué avec plus de raison que l'art. 563... » v— Et vous-même, demandions-nous, avez-vous été en rapports directs avec des devineresses ? « — J'en ai fait condamner quelques-unes au maximum ! Et je vous assure que je ne 10 regrette pas... j'étais alors officier d'un i-ommissariat de quartier ; en quelques jours, ma division fut purgée des cartomanciennes qui s'y trouvaient. Je pénétrais chez ces bonnes femmes, comme une simple <■ poire ». — et je leur demandais une consultation! Chaque fois, ce fut le même jeu: « Vous êtes marié, et vous avez des ennuis » de ménage!... Vous voulez savoir sans » doute avec qui votre femme vous trom-» pe?... etc. » Or, je n'ai jamais été marié!... Quand elles avaient bien bavardé, je tirais mon portefeuille et je leur montrais mon écharpe en leur disant : « Comme vous n'avez même pas deviné qui je suis, je vous dresse procès-verbal »... Elles étaient condamnées au maximum, puis elles déménageaient : elles se mettaient à la recherche d'un quartier plus hospitalier... On devrait, pour ces femmes-là, se montrer impitoyable : elles n'ont pas leurs pareilles pour détruire la paix des ménages, pour terrifier les âmes simples, et pour s'approprier l'argent d-1 autrui... La justice de paix, c'est trop doux pour elles: il faudrait, à chaque infraction, les envoyer en correctionnelle : le Code pénal n'est pas assez sévère à leur égard... » L'affaire jugée, hier, par le tribunal correctionnel, est une saisissante illustration d'e cette interview... Nous disons à nos lectrices: N'allez pas chez les cartomanciennes. Elles se moqueront de vous. Elles vous voleront.-Elles vous feront « chanter ». Souf aucun prétexte, pas 'même celui de la curiosité, n'y allez : on y perd toujours de ses plumes. Mais nous nous permettons aussi de de mander à M. le procureur «-u Roi de porte] son attention sur les agissements des « gens oui font métier de deviner et de pronosti quer », comme dit le Code pénal. Les « gens qui font métier etc. » se bor nent-ils à exercer ce métier seulement? Er est-il qui se contentent de percevoir cen sous pour le prix de leur consultation, san: ; exploiter leurs dupes par de petits à-côtés ; Nous ne le pensions pas. Mais le tout est d< , les surprendre, et on n'y arrive pas tou . jours. Ce qu'on peut faire, c'est « en tou cas » de leur appliquer l'article £63 du Co dé pénal f trop doux à la vérité, il pôrti ! cependant une peine de douze jours de pri 5 son contre les deviner esses, en cas de ré ■ cidive. Cet article de la loi doit être appli L qué très rarement, puisque les annonces d< t « gens qui font métier de deviner et de pro . nostiquer » se trouvent quotidiennemen dans les journaux. Le procureur du Roi n< ; pourrait-il, par une circulaire, ordonner ; la police de dresser des procès-verbaux j » toutes ces femmes, d'exercer sur elles un< [ surveillance constante et de ne leur passe » aucune récidive? Les sorcières modernes joignent généra - lement l'escroquerie à leur art. Or, l'arti t cle 496 du Code pénal parle expressémen - des gens qui emploient des manœuvre - frauduleuses, « dans le but de s'approprie - une chose appartenant à autrui... po'u - « persuader l'existence... d'un pouvoir., imaginaire », pour « faire naître l'espérai] î ce » ou la crainte d'un succès, d'un acci 3 dent ou de tout autre événement chiméri - que, ou pour « abuser » autrement de 1 t confiance ou « de la crédulité ». Nous demandans au procureur du Rc s non seulement de faire appliquer sévère ment l'article 563 du Codé pénal, mais .au£ - si d'attirer l'éttention de la police sur le , infractions à l'article 496 commises chacju - jour par les devineresses et cartomancien s nés. Il rendra ainsi un grancf service aux feir s mes malheureuses, attirées vers les consu - tations d'occultisme par l'appeau des ac nonces, et qui n'ont pas la force de résis t ter à la tentation. Si tous les procureurs du Roi voulaien î prescrire des mesures rigoureuses, au bon i de trois mois toutes les devineresses s . trouveraient en prison, et c'en serait fai en Belgique — et notamment'à Bruxelle e — de l'odieuse cartomancie. t s i Eevue de la Prasss Un discours de I5uisset. — M. Buisse l'éloquent député libéral de Charleroi a fa un discours soporifique à la Chambre d< Représentants. Son organe, « La Gazet de Charleroi » consacre deux colonnes à reproduction de son discours et avoue na veulent, en ces termes, combien est appr ciée l'éloquence de l'aigle de Charler même sur les bancs de la Gauche : Le député libéréal de Charleroi, M. Buisse s'est taillé, vendredi dernier à la Chambre i joli succès, non pas quant aux votes, mais i succès moral, quand, au milieu do la résignatn générale, il s'est levé pour prendre la défense < la liberté du travail et des principes oonstit jtionnels. _ _ ^ | Il ne se faisait pas illusion sur le résultat inu car l'heure de résipiscence pour la règlement | tion à outrance qui nous envahit n'a pas enco !définitivement sonné. Mais avec quel à-prop InV-t-il pas montré l'odieuse combinaison d'« Iprincipe équitable en soi — le repos hebdom , daire — avec les préoccupations cultuelles d cléricaux (!!) « Résignation générale » et l'organe lib ral carolorégien aurait pu ajouter « dou gaieté ». Les discours de M. Buisset so émaiilés de véritables perles. Voici une d dernières que nous conseillons vivement la « Gazette de Charleroi » de livrer à l'a miration de ses . lecteurs : Ces 50,000 personnes qui sont en rclatio constantes et véritablement inextricablement i liées entre elles... M. Cavrot dirait certainement : « Son discours coulait comme du pion en « effusion »... Leurs scandales. — Encore deux c< sca dales cléricaux ». Ils figurent dans le fameux a Journal Charleroi », sous deux gros titres sa-va: ment mis en vedette par les dispositions i pographiques, de telle manière qu'ils tra client nettement sur le texte et ont l'air dominer presque toute la première page « Un abbé en correctionnelle ». « L?n escr en soutane ». Seulement, en réalité, sous ces titi prometteurs, rendus alléchants à plais: ; il n'y a rien... du moins en fait de « scanc les cléricaux », comme le montre « Presse » : Sous le premier, 1S lignes de texte nous i ' prennent qu'un abbé — qu'on se garde de ne ■ mer —a comparu devant une chambre des j pels correctionnels — qu'on ne désigne pas, . en même temps qu'un boursier qui avait quelc , peu escroqué trois bigotes. - C'est tout. Tout le crime de l'abbé anony j so borne là. Il n'a pas escroqué, lui. Il n'a ] | été condamné. N'empêche: c'est un « abbé ■ correctionnelle », n'est-ce pas? Il suffit. Vc 5 le scandale du jour. Servez chaud ! L'autre est pire: t Un escroc en soutane ^ 20 lignes, ici, pour nous conter l'histoire qu'; nonce un titre tape-à-l'œil. Notez que « lo p ; sonnage n'a aucun titre ecclésiastique ». Mai: - s'est affublé d'une soutane pour surprendre confiance des gens. D'où : escroc en souta c'est-à-dire « Scandale clérical ». Et de deux ! N'est-ce pas qu'ils sont joli». ^ Appréciez la loyauté et la pertinence de ^ procédés. ) Qu'elle est. belle la polémique anticlérica i Et dire qu'elle nous reproche notre « man< t de charité... » J Le citoyen Lckeu. — le corresponds bruxellois du « Courrier de l'Escaul brosse ce joli portait du sénateur sociali " ex-pion Lekeu, pauvre prolétaire et ad] k nistrateur de sociétés : 3 Nos sénateurs {feront cependant peruve r sagesse en se rebellant contre la férule de 1' , pion citoyen Lekeu. Depuis qu'il a inventé ce 1 i farce de lundi-gras d'endosser à M. Flécliet • Icharge de rapporteur de la loi scolaire, surt qu'il a vu cette énorme zwanze prise au séri< - par toutes les sommités anticléricales de la H - ; te Assemblée de M. Go'blet d' AlvieHa à x Speyer et de M. Sam Wiener à M. Magis, M, sénateur Lekeu ne doute plus de rien. 11 surv i le. 11 dirige. 11 commande. Quand il estime < _j l'heure de partir est sonnée, il mène à lui s "iautant de tapage qu'en pourraient faire t " 'vses collègues réunis. Il a une voix de tomi-s ,creux. Il a une audace que le ridicule n'effr o pas: « C'est que, criait-il vendredi, nous, - prolétaires, nous devons gagner le pain de ne j famille! » Un bon sénateur de droite qui n . ' pas encore habitué aux exagérations de l'ita _ te du « Peuple » oh était tellement navré : il i mandait de combien d'enfants en bas âge, _ | collègue socialiste avait la charge et la resp ~ habilité? Il ne voulait pas croire qu'on lui rép jdait sérieusement en lui disant qu'il n'en « aucun. Mais c'est une si belle phrase de meet t que « ce pain de notre famille ». Le citoyen^ e keu n'eût pas le seul à avoir transporté au Sé t ces mœurs de meeting : lo citoyen Rolland ei s citoyen Hallet le secondent de leur mieux. Ai le Sénat est en train de descendre la pente et perdre ses dernières traditions do courtoisie do respect mutuel. Il perd aussi i.on temps. Petite Chronique t, — Quel estomac, Monseigneur! — Iléca-it pitulation : ÎS Une douzaine de gros paquets de cheveux; & soixante-huit galets de un à trois pouces do a diamètre; un grand anneau de jambe en ai-i- liage ; vingt-quatre fragments de bracelets en é- verre appelés « churios » ; cinq bagues en oi bronze; une petite amulette de cou en argent, consistant en une monnaie d'argent usée, avec une patte do suspension ; un grain de collier en t, or ; un grain do collier en pierre veinée de blanc; m et, enfin... trente petits grains de colliers rou-m ges, l" Ne croyez pas qu'il s'agit d'une liste [1_ d'objets perdus dans les tramways bruxellois S II ne s'agit pas non piTus de la liste ]3 des marchandises cédées par quelque usu-o'. rier à l'un ou l'autre fils de. famille, contre re reconnaissances en bonne et due forme, os Cette liste est le catalogue des objets trou-m vés dans l'estomac d'un crocodile. a_ C'est un animal qui n'avait pas l'estomac ss délicat ! Gascons d'Angleterre! — Un inventeur ;e vient d'expérimenter une cuirasse nouvelle 2t destinée à permettre à l'homme de circuler 2r, en plein brasier d'un ineendie. Cette cuï* à rasse est composée a'un certain nombre da d. couches de tissu égnifugé, entre lesquelles circule un courant d'eau. L'inventeur, ayant revêtu sa cuirasse, a pu se promener "s pendant cinfl minutes au beau milieu d'un feu ardent. Et le journal anglais qui rapporte l'expérience, ajoute qu'au bout de ce temps, il jb est sorti des flammes, calme, et « absolument froid ». Nous croyons que notre confrère exagère un tantinet. | LA VILLE n. Une revue de la garnison de Bruxelles est de annoncée pour le 8 avril, jour anniversaire , . de la naissance du Roi. oc *• Le guide téléphonique. — Ce n'est pas la es première fois qu'on se plaint des aimen-r, sions du guide téléphonique. Un de nos lee-a- teurs suggère l'idée suivante : Pourquoi ne pas constituer le guide par autant de livrets qu'il y a de réseaux ; ces livrets lP- seraient réunis par un cordonnet et l'abonné m" pourrait facilement les détacher et les grouper, 'P" à son gré. — « ue Dans l'enregistrement. — 28 bureaux de receveurs de l'enregistrement sont, paraît-)as il» vacants depuis 1912-1913; ces bureaux en sont tenus et occupés par des fonctionnai-ilà res intérimaires. M. le ministre des finances a déclaré à ce sujet : ,n_ Des raisons d'ordre administratif ont retardé er- jusqu'à ce jour les nominations aux emplois ; il visés. Elles seront réalisées à bref délai dans la un mouvement d'ensemble, îe, o Le tirage de la tombola de la Société Royale de Philanthropie, est fixé au mardi }es 31 mars. le ! La seconde tranche de 150,000,000 de ue francs de l'emprunt belge a été offerte, ce matin, à Londres, par MM. Baring et la . Westminster Bank, à 80 p. c. ; ^ La souscription a eu un tel succès qu'elle \ a été close à 10.15 h. du matin. L'emprunt fait prime. —La police et le cinéma. — A la deman-de de la police parisienne, mercredi matin, ^ à onze heures, un photographe a pris dans ja la cour de la division centrale rue du Marr )ut c'né-aux-Charbons, à Bruxelles,les photogra-mx phies et groupes de nos officiers et agents au_ de police en grande et petite tenue, ainsi M. que les agents cyclistes. Puis le cinéma est le entré en scène. eil- A 11 h. 1/2, au carrefour des r. ^s du Lom-iue bard et do la rue du Marché-aux-Charbons, il y eut grand branle-bas. M. Henri Jans-5US sens, chef de la l.igade judiciaire et instruc-^ teur de la police bruxelloise commandait le mouvement général du service du roulage tro en plein centre avec le service du bâton est blanc. lis_ Rien n'y manquait : les agents cyclistes, de- les trams, pompes à vapeur, camions-auto-, son mobiles des pompiers, et naturellement la on- foule des curieux, passants et badauds. 0T}~ Pendant près d'une heure cette répétition ait générale inattendue a marché sans accroc, 'n° ni incident. Tout le personnel de la polico a parfaitement obéi à son chef, M. Jans-: je sens. nsi La police parisienne aura donc, grâce aux de films de ces différents exercices,des éléments et de documentation sur la vie policière à Bruxelles. FEUILLETON DU 27 MARS 1914. 20 Les Liens invisibles par Victor FJiiLI Comme le jour était loin! Ah! qu'on avait encore le temps de mourir ! Et dans îa pauvre tête perdue sous la toison blonde qui retombait sur les frêles épaules de Ro-iberte., une légion d'horribles angoisses vinrent passer sans trêve... Si elle avait pu joindre Raoul 1 Mais, Raoul, ainsi que la plupart des garçons, était logé dans un grand pavillon au-delà des parterres, et il tio fallait point songer à s'y rendre, tandis ■qu'Annie habitait l'étage au-dessous, et Koberte connaissait parfaitement l'appartement de la jeune fille. A bout d'idées et de aorces, la pauvre petite passa vivement son peignoir, chaussa sea pantoufles, et toute tremblante,tira les verrous que sa mère poussait elle-même soigneusement chaque soir. Lo cœur battant follement, elle se trouva •dans le couloir. Quelles précautions à pren-'dre pour n'éveiller personne ! Les petits •pu ..s craintifs faisaient parfois craquer une darde de parquet, et Roberte, affolée, de-racurait alors immobile, attendant la catastrophe d'une porte entr'ouverte, d'un appel dans la nuit, de quelqu'un qui viendrait enquêter sur le bruit insolite; mais non, sans encombre, elle parvint à l'escalier qu'elle descendit à pas légers. Toutes s ? angoisses [recommencèrent au premier étage, mais de -terreur on terreur, elle arriva devant l'appartement d'Annie. Doucement? elle tourna !<e bouton do la porte, qui s'ouvrit sans bruit, fit la fillette pénétra dans la première piè-ee, une sorte de vestibule. A la suite ve-®ait un élégant petit salon où Roberte avait jto extrêmement flattée d'être admise par-îois avec les grandes jeunes filles de 1 âge d'Annie. Avec les mêmes craintes, elle fit jouer une délicieuse poignée ouvragée qui n'opposa aucune résistance, un battant s'en-tr'ouvrit et Roberte se glissa à l'intérieur. Vivement, elle traversa la pièce et se trouva devant la porte de la chambre d'Annie ; mais, hélas ! rien ne céda cette fois sous les petits doigts fébriles : la porte était fermée à l'intérieur. — Annie"? appela Roberte. Aucune réponse. La jeune fille dormait sans doute profondément. — Annie? Rien encore I Désespérée, Roberte frappa à petits coups d'abord, puis de plus en plus fort, ©t elle entendit soudain une voix altérée qui demandait derrière la porte : — Qui est là?... — Annie, c'est moi!... Moil Roberte!.., Ouvrez-moi, je vous prie ! Une exclamation se fit entendre, la clei tourna vivement dans la serrure, et An nie, pâle d'effroi, apparut aux yeux désolés de Roberte. — Roberte, qu'y a-t-il? — Oh! Annie 1 M. Hiétinger va tue] Raoul J La jeune fillg, pétrifiée de surprise, re garda la fillette qui éclata en sanglots. — Roberte, que dites-vous? — Annie, croyez-vous qu'on se bat, U nuit 1 — Comment se battre? Mais qu'est-ce" Qu'y a-t-îl ? Toute secouée de spasmes navrés, Roberte raconta toutes choses à Annie qui, cle minute en minute, devenait aussi blanche que lo peignoir de batiste dont elle venait de se vêtir en hâte. — Annie, n'est-ce pas que voua allez toui arranger? concluait Roberte à bout de forces, à moitié défaillante. La jeune fille prit contre elle la pauvre petite qui tremblait comme une feuille. Sans mot dire tout d'abord, car aucun son ne pouvait sortir de sa gorge serrée d'une in dicible émotion, elle essuya les pauvres yeux de bluets, tout gonflés de longues heures de larmes, releva les grands cheveux blonds, puis elle fit boire à l'enfant un verre d'eau où elle avait versé quelques gouttes d'un cordial, enfin, la prenant par la main, elle la ramena à sa chambre, l'aida à se coucher, et lorsqu'elle la vit rassérénée, les paupières battant sur ses yeux fatigués, elle la quitta avec un sourire. Roberte implora encore d'une voix ensommeillée : — Annie, n'est-ce pas que vous allez tout arranger ? — Oui, ma chérie! Dormez! put répondre la jeune fille. Et ello s'éloigna. Dans le vaste couloir, elle regardait droit devant elle, ne cherchant pas a dissimuler le bruit de ses pas, la tête haute, frémissante, défiant les ténèbres, les propos lâches, les choses odieuses, tout le monde, toute ^ la terre ! !... Elle! elle! Annie de Brè-nes ! épiée, bafouée,calomniée ! Allons donc! Vienne le jour et chacun se courberait devant la sentence qu'elle allait porter. Elle ■ chasserait Raoul, l'écervelé, le fou, et défendrait à Hiétinger de s'occuper de soe honneur!... Rentrée chez elle, toutes portes closes el blottie en hâte dans son lit, la jeune fille , essaya de penser ave>c lucidité à ce qu'elle venait d'apprendre. Que faire? Rien autre chose que cela : Recevoir les excuses de Raoul et refuser( l'intervention de Hiétin ger, qui lui paraissait encore plus difficile à tolérer que l'injure reçue. Les beaux yeux se>mbres étincelaient Qu'avait-elle .besoin d'être défendue? Qu: donc pouvait admettre pareille supposition \ Elle, un rendez-vous?... Et avec qui? Avee M. Hiétinger!... Et dans son caveau tendu de ressentiment, les ■quelques syllabes du nom plébéien passaient comme autant de coups martelés...t Tout à coup lui vint la_ même terreur que celle de Roberte. N'allaient-ils pas se bat tre, là, à l'aube, dans un coin du parc? Mais non, c'était trop rapide ! Puis elle pensa que Hiétinger ne se permettrait pas de troubler ainsi l'hospitalité de Brènes. Alors qu'allait-il se passer? On aurait recours à un prétexte quelconque pour quitter le château, et ils se battraient au loin, quelque part, elle ne savait où, mais ils se battraient ! car la confiance qu'elle avait eue tout d'abord de voir ses ordres exécutés disparaissait peu à peu. Elle sentait que, quelle que fût la courtoisie avec laquelle ils accepteraient, en apparence, l'un et l'autre, d'accéder à ses désirs,ils ne désarmeraient point en réalité. Oui, sûrement, ils se battraient! Rien n'empêcherait ce duel 1 Ni les sentiments religieux de Hiétinger, ni la pensée de la vieille grand'mère, et Raoul, également, ne voudrait pas songer à sa mère et aux chères petites sœurs. Non, rien ! rien ! Et la monstruosité de oes jugements mondains lui apparat clairement. Toute la querelle était constitué en entier par une allégation fausse. Chacun des deux adversaires était parfaitement éclairé là-des-■ sus et n'hésitait pas cependant à exposer sa vie pour ce mensonge, et, inconséquence plus odieuse, un seul était coupable : Raoul 1 Et ce serait peut-être Hiétinger qui succomberait ! A cette pensée, soudain quelque chose passa dans le cœur de la jeune fille. Quoi?... Elle ne savait! Une impression poignante! Une vision!... Des yeux clos éteignant à jamais le regard d'amour profond qui illu-maint parfois le beau visage sérieux... Oh! Dieu! serait-ce possible? Et, tout à coup, . elle eût un effroi désolé, exaspéré. Des voix qu'elle refusait d'entendre, qu'elle chassait désespérément, lui apprenaient que ce regard était dans sa vie comme une nécessité, comme un bonheur... Elle se sentit tomber, descendre, disparaître dans un abîme^ sans fond. Elle voulut faire cesser à tout prix ces pensées humiliantes. Elle enfuit son visage dans l'oreiller pour chercher le sommeil, mais il ne vint point, et l'obsédante déco verte devenait de plus en plus pressant s'imposait de minute en minute.^ Elle tourna le bouton électrique et leva. Mais en pleine lumière, comme dai les ténèbres, deux prunelles claires l'env loppaient de tendresse... Elle s'assit, lass abandonnée, ses idées courant au hasarc mais une seule absorba bientôt toutes L autres : Oh ! mon Dieu ! il allait peut-êt: mourir... lui! Jamais plus le cher regard ( ferveur ne se lèverait sur elle ! !.;. Et des la mes brûlantes coulèrent soudain des yei fiers d'Annie de Brènes... Quand le soleil matinal mit un léger voi rose sur la campagne languedocienne, 1 mille bruits de la vie revinrent animer château, et Annie, très pâle, mais très es me, sortit de bonne heure et se dirigea ve le chemin des Acacias suivie de Négro, sc habituel compagnon de promenade. Loi qu'elle fut parvenue à la petite clairière < « Fleur d'Acacia » avait apparu aux yei ravis de l'ariste, la jeune fille s'assit sur tertre,aux pieds de l'arbre, et attendit.Ma elle n'aperçut pas Hiétinger. Au bout d'ui heure, elle se leva, et, très préooeupée, i prit le chemin du château. Non.seuleme elle n'avait pu trouver l'occasion de dire j peintre d'avoir à laisser de côté toutes cb ses la concernant, mais, de plus, elle épro vait une inquiétude irraisonnée. N'était-point déjà un fait accompli que ce duel st pide?... Mais non! Jacques passait dans fond du hall quand elle y rentra elle-mêm Le jeune homme ne l'aperçut pas et al vers la chambre de sa grand'mère, au re cle-chaussée. Un peu plus tard, Annie e la satisfaction de voir Raoul ae Lifferr avec tout un groupe de joueurs, se dirig joyeusement vers les tennis ,et elle fut te tée de se dire que, la petite Roberte av£ rêvé le conte tragique ou'elle était ven' lui débiter la nuit précédente. A la clar du jour, les impressions inavouées, surgi dans les ténèbres et le. sjlçnce, s'cifacère i- aussi... Une seule restait,hantise exaspéran- e, te : elle avait été soupçonnée ! ! Or, cela ne pouvait être. Elle ne le voulait pas ! Et, lon- 3e guement, la jeune fille réfléchit dans sà is chambre aux moyens à prendre pour effacer e- la trace même de l'odieux effleurement... s, Enfin, elle espéra avoir trouvé la solution l ; et descendit vers la salle à manger où l'on îs arrivait pour le déjeuner de miJi. Vers le *e milieu du repas, profitant ci'un instant de le silence relatif entre les convives, elle inter- r- pella Hiétinger, assez éloigné d'elle, ce qui lx justifiait le ton élevé avec lequel elle l'interrogea : le — Je ne vous ai pas rencontré, ce matin, 2S dans le chemin des Acacias, monsieur Hié- 1c tinger ! Avez-vous donc cessé vos pèlerina- ,1- ges artistiques à la fameuse clairière?... rs Le jeune homme, soudainement pâli, lui >n répondit cependant avec calme : s- — Je n'ai point fait de promenade au- )ù jourd'hui, mademoiselle; j'ai travaillé chez ix moi. le Tout autour de la table,# quelque chose is passait... comme un vent léger, un souffle le de T autan ! Pour la presque totalité des con-e- vives, un fait s'imposait : Annie affirmait sa nt volonté de fière indépendance, et des lueurs tu d'approbation brillèrent dans tous les yeux o- levés sur elle; mais les initiés à la querelle u- de la veille se regardèrent avec uu peu d'in-ce quiétude. Que se passait-il ? M. de Marre u- avait déjà remarqué la place vide de Rôle berte, excusée par sa mère à cause cl'une e. violente migraine dont souffrait la fillette, la De ce côté, il n'avait plus aucun moyen de z- se renseigner, et il regarda vers Mlle do ut Trays. e, Celle-ci contemplait Annie avec une st lier péfaction si sincère qu'il la jugea ignorante n- de toute complication. Hiétinger causait de it manière soutenue. Raoul, silencieux au con-le traire, s'inclinait vers son assiette; mais, au té total, rien d'insolite n'apparaissait, et il ces-, es sa bientôt ses investigations. . ut] suivre.)

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This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

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