Le courrier de Bruxelles

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11 February 1914
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s.n. 1914, 11 February. Le courrier de Bruxelles. Seen on 02 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/bn9x05zg2k/
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Mercredi H février 19 H, ABONNEMENTS t FAfU» OTMIt TROIS 1GII BELGIQUE. fr- 10.00 5.00 2.50 HOLLANDE. . .) ^ 9.2O 9.80 4.80 LUXEMBOURG .\ UNION POSTALE. 30.00 15 00 7 50 5 CENTIMES i,«s luoolôments ne sont pas ml» TÉLÉPHONE SABLOS 175» LE COURRIER DE BRUXELLES Pro aris et focis 53* année. fl* M. A BRUXELLESs 52, rue de la Montagne A PARIS • 30, rue Saint-Sulpice, 30 5 CENTIMES U.*» supplément* ne sont pas mis en vent* TÉLÉPHONE SABLON 175» Leurs « idées phiiossphiques ». 'Le sophisme — disons plutôt le truc d'aujourd'hui — de nos maçons coalisés, c'est le respect qu'ils invoquent pour leurs « idee» philosophiques » dans nos écojes. Ils prétendent avoir des * idées philosophiques » . Ils se rendent bien compte qu'ils n'ont-pas de doctrine religieuse, pas de toi commune, pas de Credo, ils cherchent! Ils cherchent quelque chose à poser devant nous comme une religion quelconque à respecter. Ils savent que s'ils présentaient une formule de croyances telles quelles, ils seraient'immédiatement divisés,les uns n'acceptant pas tel article, les autres tel autre. Ils ont imaginé de se donner une sorte d'unité en décorant du nom d'« idées philosophiques » ce qu'ils ont dans la tête — ou à côté — sur les questions les plus graves de l'cxitence humaine et de ses rapports avec Dieu. Ils se couvrent d'« idées philosophiques » comme d'une peau de mouton; les idées les plus innocentes, disent-ils-, et les plus disparates. . Le idées philosophiques de M. Masson, de M. Yanderveldé. de M. Denis, de M. iur-aémont ; les idées philosophiques du citoyen Terwa-gne, du citoyen Demblon qui ne sait pas même ce que c est que la philosophie. . Et ils viennent nous dire.: Il faut respecter cela dans les écoles, dans vos écoles. Sont-ils panthéistes, matérialistes, fatalistes, positivistes, rationalités 1 Ils ne savent; mais il faut respecter ce qu'ils no savent pas eux-mêmes formuler, déterminer. *** C'est bien là l'idée folle, qui leur a passé par. la tête : faire respecter des idées philosophiques, non déterminées, de façon à empêcher tout examen d'idées quelconques, toute réfutation d'erreurs. Il ne s'agit plus de liberté des cultes, de respect des cultes établis, formulés, ce sont des idées sans culte, contre les cultes, qu'il faudra respecter.ils n'osant pas dire respect à l'athéisme, respect à l'amour libre, respect au collectivisme. Ils disent : respect aux « idées philosophiques », se faisant fort de donner de là philosophie à toute doctrine ! Gomme idée et pratique de liberté, c'est rûerveÛîetix. iî faut vraiment, toute 1 ingénuité, — le mot est doux, — de Monsieur Théodor, pour, s'y laisser prendre. *** Tout cela est bien clair, mais voici ce qui le rend encore plus clair et rendrait inexcusable un catholique qui se laisserait encore abuser. C'est que nos adversaires eux mêmes ont déjà qualifié d'idées « philosophiques »• les idées les plus subversives de tout ordre social. Le «Courrier de l'Escaut», do Tournai, l'a très bien démontré et-très opportunément rappelé avec pièces à l'appui, dans son article de samedi, sur lefi .« opinions philosophiques », dont nous reproduisons la seconde partie, ce sera notre 'conclusion. M. Woeste a parlé de la doctrine dos apa-' elles. Là-dessus, grand « toile ». Et pourquoi? Leur doctrine de « vivre sa vie » n'a i-elle pas été étalée, dans maints journaux et revues et tout spécialement lors des affai Tes Bonnot, Garnier, etc. % Cette doctrine est une « opinion philosophique». Voici ce qu'en dit alors le «Tempe» grand organe libérai de Paris t , Vivre sa vie! » Voilà une formule égoïste qu feura fart bien des victimes. Elle est-liée à toute une philosophie et ce n pas la moins surprenante des conséquences A cette aventure que de la savoir associée aux le lies « politiques » répandues dans le peuple de puis quelques années. Entre certains « apôtres de l'idée » et les ban dits que la police pourchasse, comment ne pa .Voir une sorte de complicité morale?. Et que nos socialistes ne viennent pas dir tpie ces théories ferréristes ne sont celle «l'aucune école socialiste. N'est-ce pas la « Bataille Syndicaliste •= moniteur d'importants groupes et associa tions socialistes de Paris, qui écrivait : Je ne pense pas, quant à moi. que les anar Chistes «le la rue Ordener. de Mon.tgeron et d Chantilly, soient des assassins de l'espèce cou mune. Je soupçonne en eux une exaspératiq malsaine une déformation maladive de cet esprit de révolte qu'aucun d'entre nous, modéré ou révolutionnaire, n'a cessé de préconiser... Au moment de l'assaut à la citadelle anarchiste, le même journal socialiste disait : Ceux qui n'ont pas fait chorus avec la presse policière et que n'a point atteints, rinc-miipré-hension "féroce des foules mercenaires, s'émeuvent à la tragédie* qui se prépare irôidement, au nom d'un ordre social aussi atroce et plus hypocrite peut-être que l'impératif auquel obéiront les hommes, qui, à Montgeron et à, Chantilly, affirmèrent leur volonté implacable. Ils voulaiient, ceux-ci, vivre beaucoup et tout de suite, tels des bourgeois, en s'af franchissant clu travail. A l'exploitation insidieuse et meurtrière, ils préfèrent, par la force, conquérir l'or qui, en notre ère de sauvages, confère seul le bonheur.Le texte des amendements de la gaucho engloberait dans sa proscription l'interdiction de combattre dans nos écoles de pareilles théories philosophiques. M. Woàste a été franc et net en combattant ces amendements. Il a eu raison. Et n'est-ce pas parce qu'il avait une fois de plus raison que toute la gauche lui hurla aux chausses l Elever les enfants Speusippo nie tendit son manuscrit : — Oui, Madame, c'est une besogne fort difficile, en. même temps que fort belle et fort noble d'élever un enfant. Si vous me dites qu'il y faut beaucoup d'amour, de quoi les mères et les pères sont prodigues, et que c'est par le c-ceiir avant toute chose que vous dirigerez les premiers mouvements de la jeune âme, j'en conviens. Du moins, j'en conviens en partie. Il faut beaucoup d'amour, mais il faut autre chose encore que de l'amour. S'il faut autre chose ! s'exclame mqn voisin qui lit par-dessus mon épaule. S'il fain autre chose! Je vous crois. Il faut de la sé vérité. La volonté de l'enfant doit être bri sée. La crainte du père et de la mère esi comme la crainte du Seigneur, elle est 1( commencement de la sagesse. Oui, Madame il dit cela, et qui plus est, il le dit en latin., initium sapientiae. En vérité, il exagère. Je crois du moin! qu'il exagère et je dirai tout à l'heure pour quoi et en quoi je ne suis pas de son avis Mais on ne peut dire qu'il n'y ait rien de juste dans cet avis. C'est comme pou: l'amour, il faut une certaine gravité, dan: l'éducation d'un enfant, peut-être un pei de sévérité à l'occasion, surtout beaiicou] de, respect. J'ai lu quelquefois les souvenirs d'en fanc-e que nous ont contés ; les-grands honi mes. Ce sont dos livres charmants. On y es charmé non seuleinent- par les choses qui i sont contées et qui sont élélicie.uses le plu: souvent, étant deà choses enfalitiiles Claire: comme une aurore et-' mélodieuses comnn un prélude, mais encore par les choses qu n'y sont pas etqu'oiry met,- c'est-à-dire.pa ses souvenirs personnels qui s'éveillent i l'appel des souvenirs étrangers. A chaque moment du livre, à chaque petite scène, ; chaque détail pittoresque, on se dit « Tiens, c'est comme moi. Cela m'est auss arrivé. J'ai aussi éprouvé cela. » Et le souvenirs pcrsonnnels montent du fond d' l'inconscient affluent, s'étalent, et bientô recouvrent les souvenirs du conteur. L'his toire qu'on lit, ce n'est plus l'histoire d tel ou tel poète, c'est son histoire à soi, ave. toutes ses chansons et toutes ses clartés. Ceux de ces mémoires qui m'ont le plu charmé, je peux bien le dire, sont ceux 01 il y avait le plus d'amour. Les quelques-un qui racontaient des enfances pétries d crainte et de colère, me heurtaient dan ma sensibilité comme une injustice criante « J'étais heureux, écrit un poète, j'étai très heureux. Je me représentais mon père ma mère et ma bonne, comme des géant très doux, témoins des premiers jours d monde, immuables, éternels, uniques dan leur espèce. J'avais la certitude qu'ils saii raient me garder de tout mal et j'éprouvai près d'eux une entière"sécurité. La conrian ce que m'inspirait ma mère était quelqu I chose d'infini : quand je me rappelle cett divine, cette adorable confiance, je sui L. tenté d'envoyer des baisers au petit bonhoir 3 me que j:.étais, et ceux qui savent combie - il est difficile en ce monde de garder u - sentiment dans sa plénitude comprendron un tel élan vers de tels souvenirs. » - Voilà des souvenirs qui me charment e s qui charmeront tous ceux qui ont eu un enfance heureuse, nourrie,du pain mervei leux et fortifiant de la joie. L enfant do: . être élevé dans la joie, au milieu des mus ques et des lumières, dans les rires et le paroles ;bffectueuses. Des gens morose n'admettent pas cela. Il leur faudrait toi jours un visage composés une faoe renfre gnée, des yeux sévères. Pauvres enfante _ Mous subissons tous l'influence des chose E. qui nous entourent; le cadre de notre vi - peut créer autour ele nous de l'harmonie o a du désordre, de l'inquiétude ou do la pai: Cette harmonie ou cette inquiétude pénètrent en nous, descendent dans notre âme, y créent des émotions et des manières de sentir. Combien plus l'enfant doit subir ces influences ! Son âme toute neuve encore aspire à la joie? à la grâce, au bonheur. Rire avec lui, jouer avec lui, chanter ayee lui, tout cela détermine dans son être affectif des frémissements divins qui deviendront dos habitudes et qui lui créeront des souvenirs elélicieux. J'ai connu des mères qui, avant de franchir le seuil de la chambre des enfants, déposaient leurs peines, chassaient leurs soucis, se composaient un visage souriant. Elles voulaient autour des petits des sourires et des clartés, des jeux et des musiques. Elles voulaient cela. Et dans l'atmosphère heureuse les petites âmes s'épanouissaient pleinement comme des fleurs en plein soleil. Mais il faut autre chose que de l'amour dans l'éducation. Il faut de la fermeté et du respect. « Je me représentais mon père, ma mère et ma bonne comme des géants très doux », écrit le poète. Ils étaient très doux. Mais ils étaient tout de même des géants, capables de se faire respecter, de faire respecter leur volonté et de discipliner une volonté de petit garçon ou de petite fille. Car il ne faut pas briser la volonté de 1/enfant, comme certains disent. Briser la volonté, c'est supprimer l'un des meilleurs ressorts ele la vie, c'est préparer des hommes timides, irrésolus", inconstants. Une volonté brisée est comme un gouvernail brisé ; il est devenu le jouet de la vagué. Mais s'il ne faut pas briser la volonté de l'enfant, il importe de la discipliner et, pour la discipliner, il faut une autorité éclairée, forte et ejonst an-te. Ce qui nuit le plus à l'autorité, c'est l'hésitation dans le commandement et le manque de suite dans les exigences. Puisqu'on ne peut guère raisonner avec ces petits êtres qui déraisonnent puissamment, il faut savoir imposer sa volonté et s'y tenir. Combien de mères s'impatientent, promettent par colère des punitions qu'elles ne donnent-pas par faiblesse! Surtout pour l'enfant, chose promise est chose due. Une récompense promise, pas plus qu'une punition annoncée ne peut rester sans effet si elle fut méritée. L'enfant trompé dans l'un ou l'autre sens perd la confiance ; il perdra bientôt le respect; il finira par perdre l'amour. , Oui, Madame, tout se tient élans l'éducation.. Ce ne sont pas les enfants à qui l'on a le plus permis qui aiment le mieux leurs parents. L'amour ne va pas sans le respect. Le respect ne va pas sans l'amour. Entre enfants et parents, bien entendu. Là s'arrêtait le manuscrit du bon Speri-sippë.Les «ménagères» noires ; au Congo. i Le R. P. Vermeersch S. J. a donné lundi : salto Râvenstein, une conférence, .eous les aus-i pices de la Société d'Economie sociale, au susjet , de la question des « ménagères » noires au t Congo. On remarquait dans la salle M. le ministre : de la justice; M. Henry, vice-gouverneur gé- 1 néral du Congo ; le T. R. P. Gambier ; M.Brants, 5 professeur à l'Université de Louvain ; MM. les ^ comtes de Lichtervelde et de Briey ; M. Le-b elereq. l'explorateur connu ; etc. Présenté à l'auditoire par M. Harmant. pré-3 sident de la Société d'Economie sociale, lo P. 2 Vermeersch rappelle d'abord la promesse laite récemment par le chef du cabinet: « Le (iou-vernement est décidé à nettoyer ce qui n'est pas propre et saura, s'il le faut, poser des actes. » s Après avoir donné la définition de la « ména- - gère » noire, le conférencier pose le principe y que l'immoral ne peut être justifié au nom de . Putile. s D'aucuns prétendent s'excuser en disant que la santé exige la présence d'uno ménagère, alors 3 que tant d'hygiénistes illustres, alors que x l'exemple des missionnaires et de certains fonc- tiomiaires infligent à ce prétexte un démenti "" sans réplique. " D'autres vous disent que la ménagère est. au s Congo, le seul remède contre la solitude, l'iso- - loment. Belle compagnie que celle d'une per-e sonne dont l'intelligence, la ouilture générale e est à cent lieues de cello do l'Européen. Il en s est enfin qui disent — et ceux-ci forment la _ majorité: « C'était plus fort que moi, j'ai fait [t comme les autres ». Pourrait-on mieux avouer n la défaite, l'abdication devant le devoir. Com-, me si l'on pouvait transiger avec le devoir. C'est donc à des vaincus que l'on confie la mission de civiliser le Con.goJ t Un chef noir d'une colonie allemande a pu e adresser ce reproche cinglant aux colonisateurs !- de ce pays: « Nous ne tourmentons personne, t nous, et notre vie familiale est meilleure que [_ chez vous ». s La ménagère est souvent une occasion de ^ conflits entre les blancs et les noirs, de dispute ^ entre Européens. L~ Si encore le blanc ne s'affichait pas publique-ment en compagnie de sa ménagère, tel fonc-• tionnaire, tel magistrat est accompagné de sa s concubine au cours de ses voyages et do ses e tournées officielles. On pourrait citer des u blancs qui voulaient même introduire leur nié-nagère à la mission, où ils recevaient l'hospita lité. Je dois cependant ajouter, dit 1© P. Vermeersch, que depuis quelque temps la décence 3st en progrès dans la colonie. Comme je élisais à un médecin protestant, lionctionnaire do l'Etat, que selon d'aucuns, la présence ele la femme blanche empêche certains agents de remplir leurs fonctions et les rend casaniers,'mon interlocuteur me repondit: « Ils sont bien plus nombreux ceux que la femme noire cloue a<u lit, - à moins qu'ils ne soient obligés de rentrer en Europe. » L'exemple élu blanc vivant en concubinage a pour effet de maintenir les noirs dans la corruption traditionnelle. Cet exemple constitue un démenti permanent aux vérités religieuses et morales prêchées par" les missionnaires chrétiens. Représentez-vous le missionnaire obligé do serrer la main à un débauché notoire, élevant ses néophytes qu'il gronde pour des fautes m oui s graves. Cet exemple produit des conséquences funestes à un autre point de vue. On constate que, clans les centres européens, la natalité parmi les noirs est plus faible qu'à l'intérieur du pays. Les soldats noirs ont très peu d'enfants. Les boys n'en ont pas. Le blanc, disent-ils, ne procrée pas, lui qui nage dans l'abondance. La ménagère noire recherche le luxe et vit-dans l'oisiveté. Elle se fait servir par des boy esses, jeunes filles de 8 à 10 ans : pour celles-ci, la maison de leur maîtresse constituo en quelque sorte l'école de la luxure et d la fainéantise. Les fournisseurs habituels des ménagères sont les chefs et les chcffesses des villages. Il v est des tribus où les jeunes filles passent régulière-mnt un terme de deux ans chez un blanc; avant leur mariage définitif. Heureusement, des mesures énergiques ont déjà été prises, notamment, à Borna, dans le but d'extirper cet usage. La suppression de la ménagère noire entraînerait, dit-on, d'autres maux plus graves. Ne doit-on pas résister à l'opinion pubtique lorsqu'elle se prononce pour le dévergondage? Admettrons-nous que le bien soit humilié par le mal, que la vertu soit impossible, qu'un intérêt contraire à la civilisation chrétienne soit créé? Si l'on reconnaît publiquement l'institution des ménagères, la. cause coloniale en pâtira inévitablement. Les parents belges ne livreront pas leurs fils à l'année de la débauche et de la li-cïonce.L'avenir de la colonie nous impose des attitudes fermes vis-à-vis de l'immortalité. L'orateur dit qu'il n'a nullement l'intention de donner des conseils au gouvernement. Pour noiis, chrétiens, le précepte demeure toujours le mémo : Tu ne commettras point d'adultère, tu ne forniqueras point. M. le gouverneur général Henry ne partage pas tout à fait la manière de voir du R. P. Ver-iueersch.On doit tenir compte de l'isolement de certains agents ; il faut, en cette matière, user de beaucoup d'indulgence. M. Henry se prononce contre l'intcidiction absolue. Le 11. P. Vermeersch fait remarquer qu'il ne propose pas de mesures directes, mais indirectes : détendre aux agents de s'afficher publiquement en compagnie de leur ménagère ; récompenser ceux dont les mœurs sont irréprochables, etc. M. le comte do Lichtervelde propose comme seul remède à la situation actuelle de permettre aux agents d'emmener leur femme blanche en Afrique. M. le comte de Briey et un missionnaire parlent dans lo même sens. Revue de la Presse La base initiale du traitement d'instituteur. — On écrit au « Patriote » ; Le débat scolaire touche à sa fin. La situation matérielle des instituteurs est d'ores et déjà fixée. A moins que M.lo ministre des Sciences et des Arts ne consente à modifier, dans un sens plus favorable, les bases do leur traitement. La loi budgétaire supprimait effectivement la 5e catégorie; la nouvelle loi, en fixant le minimum à 1200 fr., la rétablit en fait. Sans doute, cette dernière loi réalise de sérieuses améliorations réclamées depuis longtemps par le corps enseignant et nécessitées par les charges sans cesse croissantes de la vie. Mais elle laisse encore l'intituteur dans une situation inférieure à celle des autres fonctionnaires. En ces derniers temps, on a établi, à diverses reprises, un parallèle entre le gendarme et l'instituteur : Etudes préparatoires et subséquentes, services rendus, fatigues professionnelles, traitement. Ce dernier semble conclure à la supériorité du premier, à tous points de vue, sur le second. Un simple exemple. Un do mes collègues recevait l'hiver dernier à l'école d'adultes un jeune homme qui se préparait à entrer à la gendarmerie. L'intelligence du nouveau venu était très ordinaire, comme son bagage scientifique. U fut reçu sans la moindre elifficulté et jouit actuellement d'un traitement de 1350 fr., suppléments non compris. Le fils do l'instituteur, sorti en août de l'Ecole normale après quatre années d'études, fonotionne depuis octobre; la nouvelle loi lui octroie 1200 fr. Yous le savez bien, notre traitement initial est trop peu élevé. Porté à 1.400 fr., il ne serait nullement exagéré. Une mesure prise dans ce sens, vous acquerrait la reconnaissance des vieux comme des jeunes en même temps qu'elle remédierait' à la pénurie d'instituteurs laquelle ira, dans le cas contraire, c'est notre intime conviction, de plus e a plus en s'accentuant. Petite Chronique LA VILLE Le tango exclu de l'Elysée. — « Excel-sior » a pu obtenir des précisions sur le prochain bal ele l'Elysée. Ni le tango, ni la ma-; xixe, ni aucune dans© nouvelle nc'sçront au programme. Le boston, la valse, et même peut-être quelques danses plus anciennes, seront seuls admis dans les salons de la présidence.Les trente dames du Palais. — L'Ordre des avocat compte aujourd'hui trente femmes inscrites au barreau de Paris. Pas une de moins. L'un de nos jeunes confrères les plus distingués, Me Prudhon, a interviewé un certain nombre de ces dames et leur a demandé,.afin de le dire aux lecteurs du «Temps» quel était le motif déterminant de leur vo1 oation. Pour l'une, c'est le costume ! Elle trouve élégante la robe d'avocat ! ! ! L'autre aspire à la gloire et à la fortune. Celle-ci poursuit un rayon d'immortalité, et cette autre demande simplement à gagner sia vie. En voici une qui cherche à soulager la mi- , s ère humaine : l'infortune élu veuf et de l'ora>helin, si elle veut féminiser la devise ; ele .l'avocat masculin. Cette autre, à qui l'on demande si, dans la pensée de certaines jeunes filles, la carrière du barreau n'est pas considérée comme une chasse au mari, répond : « Celles-là feraient mieux d'apprendre le tango ». M. l'avocat général Laurence n'a pas attendu la publication de ces explications, toutes plus spirituelles que convaincantes, pour se proclamer dernièrement, au cours de son réquisitoire en cour d'assises, l'ad-i v.ersaâre irréductible du féminisme sous toutes ses formes. ♦ —- Bouquets de sureau. — C'est un des côtés pittoresques de la vie de la rue que la présence à toutes les époques de l'année, des marchandes de fleurs ou ele feuillages, professionnelles et femmes de la campagne, offrant aux passants un bouquet de la flore saiseMinière. Chaque période a ses fleurs, ses feuilles, ses fruits indigènes et il n'est guère que les grappes d'or des mimosas qui, pendant un court espace d'hiver, leur fassent la concurrence.Nous avons en ce moment, les bouquets /le sureau, discrets comme il convient à des branches coupées au temps des frimas encore, à des arbustes forestiers. Ce sont des paysannes qui nous les apportent et un peu perdues dans le mouvement bruyant de la grande ville, elles vous présentent le faisceau des branchettes à l'éeorce olive et aux petites aigrettes blanches, avec une certaine gaucherie. Elles ne sont pas habituées, les pauvres femmes, à faire valoir leur modeste marchandise avec l'adresse des débitantes de proÉesssion. Elles ne sont que des vendeuses occasionnelles allant à la première heure du jour, faire leur provision dans la forêt et s'amenant vers la capitale dans l'espoir de rapporter, le soir, quelques sous à la maison, par ces temps de dur chômage. Le bouquet de sureau est bien peu fourni, mais avec ses branches Jetées à droite et à gauche, ses houppes neigeuses qui ne sont que des bourgeons, toute cette frêle armature formant une sorte de dessin japonais en relief constitue une décoration orîginaje, jaillissant d'un vase posé au milieu d'une table d'appartement ou d'un guéridon.C'est une ornementation de salon tranquille, parce que lui-même exhale le calme et la quiétude. Il n'est pas assez chaud pour la salle à manger. Le sureau est la première fleurette de plein air de l'année. Qu'il soit le bienvenu. • L'alcool: uue intéressante consultation. — Le compte-rendu de la dernière assemblée générale de la « Ligue patriotique contre l'alcoolisme » contient, entr'autres détails intéressants, le résultat d'une consultation faite en Suède sur le point de savoir s'il convenait de prohiber l'alcool. 2,034.774 personnes ont reçu un questionnaire » ce sujet; la population de la Suède est de o,429,600 habitants dent 3,387,924 ayant plus de 18 ans. 1,884,298 ont préconisé la prohibition de l'alcool ; 16,715 seulement n'ont pas admis cette prohibition. 133,761 n'ont pas répondu. 92,8 p. c. des personnes interrogées se sont donc déclarées partisantes do la prohibition. ^ Le transport des officiers par chemin de fer. — Il a été accordé aux officiers pensionnés. de même qu'aux officiers de réserve, une réduction de 50 p. c. sur les prix ele transport par chemin de fer. un uuuucAst; u u/jto —- Mme la duchesse d'Uzès, présidente du Ly* 3eiim de France, viendra donner sous peu, rue de Loxum, 45, (ancien hôtel de Robia-no), une conférence sur la « chasse à courre ». De belles projections lumineuses illustreront cette causerie, à laquelle ne manqueront pas d'assister tous ceux qu'intéressent les questions cynégétiques. Des sonneries souligneront la elémonstratior* les principaux tableaux. Cette conférence aura lieu le jeudi 19 février a 8 h. 3/4. On peut retirer les cartes pour les places réservées (5 fr.) ou non réservées (3 fr.), au Lyceum de Bruxelles, 12, rue du Berger, à Ixelles, entre 10 et 5 heures. Nos Ilotes... prochains. — On a annoncé, iéjàj que le lord-maire de Londres viendra officiellement visiter Bruxelles, cet été. 11 jera accompagné de 25 conseillers municipaux. Une délégation du conseil municipal : le Paris arrivera également à Bruxelles,au jours de l'été prochain. La conunissiou du conseil de législation, îhargée de préparer la réorganisation de la profession d'agent de change et le mode de cotation officielle des valeurs de Bourse, a âté installée par le ministre de la Justice. Les agents de change y sont représentés „ ç>ar MM. Rosseels, Reynaert et Orb. Le rapporteur de la commission sera vrai sembla-blement, dit un journal, M. de Pelsmaeker, professeur à l'Université de Gand, ancien référendaire près du tribunal de commerce de Bruxelles. Une belle œuvre. — Nos étudiants catholiques bruxellois ont fondé il y a 14 ans;une école du soir pour adultes. Cette école compte 300 élèves; les cours sont absolument gratuits. Nos étudiants ont pu soutenir leur écolo pendant 14 ans, grâce à la générosité des catholiques. Elle ne leur fera pas défaut, sette fois, encore. Samedi prochain, 14 fé* i mer, à Patria, aura lieu 1a- grande fête an-nuello au profit de l'Ecole d'adultes. Elle aura lieu avec le concours eles Joyeux-z'Hiboux; des dispositions ont été prises, pour calmer l'exubérance dont certains assistants avaient cru devoir se plaindre les ■ années précédentes. On peut se procurer des cartes à Patria, chez M. Jean De Prêter, rue du Marais, 59 i et chez le président de la Gé, Joseph Go£ . Ein, 64, rue du Tyrol. Le K. P. Henusse S. J. donnera, le sa medi 14 février, à 3 heures, en la sallo k Patria, 25, rue du Marais, à Bruxelles, une Conférence sur « L'enfant » au. profit d'œu vres sociales et charitables.' On peut se pro curer des cartes ou les faire numérota r à la salle Patria. — Le pont d'JStterbeek. — Après avoir j vaincu l'opposition acharnée faite contre l'exécution de ce pont, dans un but «lecto- r ral, par les alliés cartellistes de la députa- ( tion permanente et de la commune d'Ixeî- ( les, l'administration d'Etterbeek s'est mis* , immédiatement à l'œuvre pour les travaux. J Los égouts- ont été construits au cours de ' l'été dernier et l'on procède en ce moment 1 au remblaiement de tout le quadrilatère compris entre l'avenue Nouvelle, les rues | de Gerlache, de Haerne et Beckers, où le ; sol devra être surélevé de plusieurs mètres. Quant à la construction même du pont,,' elle doit être exécutée par radminiïitration ! des chemins de fer parce que ce pont, qui > sera monumental, aoit passer au-dessus eles ' voies. Nous avons annoncé que les plans viennent d'être admis par le ministre ; il est -donc à espérer que la mise en adjudication 5 suivra promptement. L'ensemble, du travail coûtera plus d'un million dont les trois quarts sont à la charge . de la commune d'Etterbeek et un quart à la . charge d'Ixelles. Une rue nouvelle aboutissant à ce ponrepartira du cokr des rives de Gerlache et j Beckers. Sur les bas-fonds remblayés, depuis la rue Cranz jusqu'au boulevard Militaire, det ' rues nouvelles s'ouvriront aussitôt que la ; mise à niveau sera, achevée et les conctruc- i tions s'y élèveront sans tarder. La rue de £ Haerne, traversant, l'ancien cimetière désaf feoté, a été prolongée jusqu'à l'avenue de*, Casernes; la rue de la Sculpture est pavée jusqu'au bord des terrains remblayés ci 'l'avenue Nouvelle sera prolongée plus tard en vertu d'une convention avec le ministè!; re de la guerre, jusqu'au boulevard Mili taire. En même temps, on achèvera la ligne lit [ trams qui doit don-ner e^mui un icati o n de 1.' place communale de Laeken et de la gart. de Schaerboek, au cimetière d'Etterbeek — au bout de l'avenue Georges Henri, en pas sant par les gares du Nord, du Midi et 1; 1 place Sainte-Croix. Ce tram fonctionne ; ce moment jusqu'à l'avenue de la Couron ne. i FEUILLETON DU 11 FÉVRIER 101 L Suzanne la Doctoressi par 01iai*les De Vitis ♦ Pierre se retourna* ,— Allons, convenez-en, Mademoiselle, c cheval est clangereux; il peut causer des ac pi dents regrettables... — 0 est vrai; mais qu'importe? — Songez à ceux qui vous aiment! Il pensait à la douce Madeleine si vit alarmée. Suzanne interpréta tout autremeu son exclamation. Très flattée ele l'inquiétude qu'elle pou vait causer au jeune officier, elle éprouv toute de suite le vif elésir de le rassurer. Alors yous pensez que je devrais y renor icor ? Une telle douceur ele la part ele Suzann ei belliqueuse étonnait M. Kicourt et l'ir cpiiétait. ' Il s'arrêta dans le sentier ombreux,se raj jproeha d'elle et élit-, craignant encore un explosion : ; — Certainement, ce serait sage... Faitef le..., je vous en prie. A voix basse et lentement, elle répondit — Je yous promets-de ne plus monter c ^cheval, jamais... La solennité de son attitude contrastai .fort avec le peu d'importance de la pre messe; mais l'officier n'y prit pas garde; se réjouissait de l'influence notoire qu'il pre naît sur la jeune fille- et -songeait aec joi< qu'il pourrait seconder plus efficacemen Madeleine dans son rôle maternel vis-à-vi de sa jeune sœur. — Je suis très honoré. Mademoiselle, qui vous compreniez l'intérêt immense, que j vous porte et que vous acceptiez ainsi me conseils. — Yous les donnez avec une douceur fer me, avec une bienveillance si exempte d raillerie que j'en comprends tout de suit la valeur. Vous êtes un guide sur sans êtr un tyran. .Suzanne avait murmuré ces paroles d'un voix mal assurée, mais Pierre les devina. Avec toute la candeur maladroite d'un âme absorbée par un autre objet^ Pierre n pouvait deviner la méprise de là jeune fille Il lui tendit la main, une main loyale, un main fraternelle, en élisant : — Alors, vous m'accepteriez volontier comme mentor dans la vie ? Suzanne leva sur iui ses yeux d'orelinai re rieurs et devenus graves tout à coup; se boucles folles toujours agitées par des mon vement's divers s'arrêtèrent subitement, se paupières battirent avec une angoisse émue oommo les ailes el'un papillon qui va se pc ser; timidement elle mit sa main dams cell qui lui était teudue, et, faisant taire ton son orgueil, elle répondit avec soumission — Oui, volontiers. Et ses joues déjà rosées s'empourprèren violemment. Pierre ajouta k — Mademoiselle votre sœur en sera bie heureuse. Sa sœur! s'était vrai : elle avait oubli un instant sa sœur et tous les êtres aqji fa paient partie de Sa vie. Elle les revit tout à coup. i Quelle joie pour elle de leur ?«pprendre b quo M. Pierre Bicourt, cet offjcier d'ave-3 nir, cet homme loyal et bon, avait fixé son choix sur elle ! î Suzanne se sentit ressaisie par le besoin 3 de paraître, le désir ele jouer un rôle, et, 3 légère comme un oiseau, elle s'envola vers le groupe resté près du perron. Dans sa marche rapide, elle voyait passer î des visions brillantes, des chasses à courre, 3 des bals étincelants, et partout Suzanne, se-3 couant sa tête blonde, régnait en souveraine par sa beauté et son charme. 5 Pnerre la suivit do loin, ramenant le cheval de louage, la cause mesquine de ces émo-3 tions romanesques. Il y avait si peu de dou-s te dans son esprit que la pensée d'une équi-. voque j>our Suzamne ne lui vint pas; avec une 3 inconscience parfaite, il revenait vers Madeleine, heureux de lui conter le succès de s sa mission. Il s'approcha d'elle, tandis que Suzanne, - rayonnante et soudain coquette, allait quit-s ter son costume de cheval. — J'ai réussi au delà de toute espérance, s Mademoiselle votre sœur n'a fait- aucune , difficulté ; edle volontiers que je sois - avec vous son mentor. 3 — Son esprit d'indépendance ne s*est-il fr pas réveillé à une semblable proposition 1 : — Non, elle a dit simplement : « Vous êtes un guide sûr sans êtro un.tyran. » t — - Chère petite,! Nous l'aimerons bien, nous l'ent-ouroroiïS^dô tenelresse et de sollicitude.a I avez' unc^ur exquis, Mademoi- "selle, et je serai toujours heureux de m'as-è 80çâer à votre dévouement. M. Ri court, après avoir remercié en quelque? mots épiut Sfcttie (Je Linville, après s'ê tre incliné respectueusement sur la main que Madeleine lui tenelait, quitta la « Villa 1 des Œillets ». Il avait besoin d'être seul ! pour écouter le chant ele son cœur plein de joie. Madeleine, elle aussi, aurait voulu s'éga- j rer dans les allées du parc ; elle aurait vou- ' lu y rêver, longuement, solitaire ; mais la 1 préoccupation clu devoir était toujours dominante chez elle. J Au lieu de s'abandonner à ses doux projets d'avenir, elle songeait au Ixmheur des 1 autres; elle monta près de Suzanne. Malgré 1 l'assurance formelle de M. Bicourt, il lui ! était difficile d'admettre que sa sœur eût ae>cepté ce projet sans révolte. Elle arrivait timide, un peu honteuse,com- ' me tous les êtres que la vie n'a pas gâtés ot qui cherchent à s'excuser du bonheur qui 1 leur survient tout à coup. Suzanne achevait ele s'habiller; elle avait < arrangé avec art ses petites boucles folâtres. ] Lorsque la porte s'ouvrit,elle saisissait rapidement quelques fleurs placées dans un cornet de cristal devant la psveîhé. Allait-elle « les placer à son corsage ou à sa ceinture 1 Grave question... < j — Pourquoi cette toilette? dit Madeleine. Nous n'avons personne à dîner, ce soir, ma 3 chérie.- . i La jeune fille rougit un peu d'être surpri- i se en flagrant délit de coeiuetterie, mais elle ne s'intimida point-trop; après tout, son dé- j sir ele-plaire n'était-il pas absolument légi- : tirne maintenant?... Madeleine devait être avertie : Suzanne 1 avait vu, de sa 'fenêtre, Pierre l'enU-etenir longuement après leur course dans le petit sentier. . , ... — Comment? dit-elle. Mme de Linville ne garde pas M. Ricourt. à dîner aujourd'hui? A ce mot « aujourd'hui », prononcé d'un f *>n grave, presque recueilli, Madeleine tressaillit joyeusement. Au lieu d'opposer à ce.tte_ union les résis- c iances qu'elle mettait toujours à l'exécu- c ion des projets formés en elehors d'elle, Suzanne reconnaissait hautement la solenni- é de ce jour. n Quelle délivrance pour Madeleine, qui r uvait tant redouté la lutte avec sa sœur ! Tout émue, les yeux veloutés par des lar- li nos qui cherchaient à se faire passage, elle n ï'élança vers sa sœur, la saisissant dans é >es bras. — Alor, tu veux bien. dis. ma chérie 1 j Suzanne se dégagea de cette étreinte pour c le redresser de toute sa hauteur. e — Certes! je veux bien; je serai fière d'ê- t ;re sa femme ! d Une douleur aiguë traversa le cœur de Ma- s leleine. Quoi ! son bien, son rêve cl'une heu- s •e, on voulait le lui prendre, déjà e Avec un cri d'angoisse, elle s'écria : — Mais ce n'est pas toi qu'il a deman- ei lée ! C'est moi 1 _ t L'esprit- de Suzanne fut illuminé par une ueur rapide. ( ^ t Mille petits faits lui revinrent en foule à a mémoire, soulignant d'une lumière mali: b çne toutes sortes de circonstances qui lui vvaient paru obscures jusque-là. ii Elle se revit dans le sentier, attendrie, r Toohlée, tandis quo Pierre laissait retomber la petite main qu'elle abandonnait. n Le rouge lui monta au front. Quelle^ honte q 3e s'être laissée aller à une émotion inutile e 3t qu'on ne lui demandait pas ! Quelle hon- r ,e d'avoir fait devant un étranger l'abnéga- s iion humiliante de sa volonté I e Elle s'était crue choisie, alors qu'on la n priait poliment d'être une belle-sœu* à dgu irès supportable... Quelle confusion ! Avec l'exagération qu'elle mettait à tout< hose, Suzanne se sentit en un instant ridi aie aux yeux de tous. La cloche du dîner sonnait. Elle voyait en bas, dans la vaste salle t tancer lambrissée, les hôtes réunis, inté ?ssés pair la granele nouvelle. Et devant ellej un peu émue de la singu ère méprise de Suzanne, mais rayonnante îalgré tout, ele sa joie intime et profonde tait Madeleine, l'élue. Suzanne, troublée de colère et de honte sta rageusement les fleurs qu'elle avai onservées dans la main et dont naguèr; ncore elle songeait à se parer, elle les pié ma sans proférer un mot-; puis, exaspérée u regard de Madeleine epu fixait sur ell< 3S yeux agrandis d'étonnement, elle la sai it par les épaules, la poussa vers la port< n criant avec amertume : — La cloche sonne; descendez donc. Ma ame Ricourt, pour recevoir des félicita ons... Descendez... Et refermant la porte à clé, elle se laisse Dmber sur un_fauteuil en songlotant. — Ouvre-moi, ma petite, implorait Made âne de l'autre côté de la porte. Malgré toutes ses prières, Suzanne rest* îflexiole; elle voulait être seule pour pieu er sa désillusion ou plutôt sa déconvenue Il n'y avait dans son oœur aucun attache îemt' profond pour M. Ricourt; ce n'étai u'mne attraction d'enfant veerB un être for fc calme, en même temps qu'un désir d'êtr< amarquée et choisie; et, brusquement, ©lit e prenait h détester cet homme qui avai ssayé eur elle le pouvoir de son autorité 10 raie. suivre.)

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This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

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