Le national bruxellois

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s.n. 1914, 11 August. Le national bruxellois. Seen on 18 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/610vq2t73d/
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MARDI 11 AOUT 1914 ** L'UNION DANS L'ACTION VINGTIEME ANNEE— IM°223 Instatil'are omnia in Christo 5 ABONNEMENTS Pour tout» la Belgique Un an.fr. 9.00 Six mois ....... 4. SO Trois mois ...... 2*1 B Gr.-Duché da Luxemb. 20*09 Union postal*30.00 Directeur : Fernand NEURAY Edition ¥*¥ (6 h. soir) Edition JfJf ftO h. soir) Edition Jf(minuit) Téléphones 3&<é3 et 3B8G Rédaction et Administration : 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles ANNONCES 1.50 Annonces ordin., petite ligne , Réclames (3« page), la ligne. Faits divers corps . , » Faits divers fin. . . » Séparations judiciaires »> 3.00 Nécrologies . » . . » 2410 Les annonces sont reçues au bureau du journal centimes le numéro mmmmmmm —■—p— ■BPPW Voir en 4<> page nne carte du théâtre des opérations de la guerre, en Belgique, en France et en Allemagne qu au dessus de nous sifflaient les balles et gaz en Belgique et de « Kolossaal » encorecrépitaient les obus. -.Le jour où nous le reverrons, les mains en ~~ m ^usyretourniez 1l'air devant nos baïonnettes, nous pourrons «— 1 an tot.i lui offrir un modèle en miniature. EDITION ¥** Courage et confiance Lundi 3 août,il y a donc juste nuit jours, la capitale apprenait à son réveil, avec stupeur, avec colère, avec angoisse aussi, l'insolent ultimatum de la Prusse et la fière réponse de la Belgique. Si l'on nous avait dit alors : « dans nuit jours, les Allemands seront accrochés à Liège, notre armée de campagne ne sera pas entamée, les Français et les Anglais seront entrés en Belgique », l'aurions-nous cru? Non. Les plus optimistes%'auraient vu dans de telles paroles que la chanson nécessaire pour exhorter un petit peuple à tout sacrifier plutôt que de perdre l'honneur. Or qu'est-il arrivé? Tous les forts de Liège tiennent comme le premier jour. Sans les •forts, Liège' ne sert à rien aux Allemands, si ce n'est de théâtre pour leur brutalité, de champ d'expérience pour leur sauvagerie. Léman leur a paralysa quatre corps, soit plus de 120,000 hommes. Leur armée ne passe pas ; tant que les forts tiendront, elle ne peut pas passer ; Namur, qui a eu plus de temps pour préparer la défense, résistera plus solidement encore. Il n'en fallait pas tant pour déjouer leur plan, donc pour leur infliger, dès le début de la guerre, un échec grave. Si la garnison des forts de Liège, soutenue par l'héroïque division Léman, a suffi à cette tâche, que n'avons-nous pas sujet d'espérer de notre armée de campagne,'concentrée depuis plusieurs jours, intacte, bien commandée, bien entraînée, et animée à la centième puissance de l'ardeur qui possède aujourd'hui tous les Belges? Nous n'écrivons pas cela pour tromper notre impatience en jetant sur le napier des actes de foi et d'espérance ou pour rassurer l'opinion en l'exaltant. Dieu merci, l'opinion n'a pas besoin d'être rassurée. Particulièrement à Bruxelles, elle est calme et confiante. Qui pourrait voir sans être ému cette population de grincheux et de frondeurs, habituellement rebelle à toutes les consignes, accepter tout aujourd'hui, se plier à tout, aller audevant des désirs de toutes les autorités? Les faits que nous constatons, tout le monde peut les constater avec nous. Ils sont patents, ils crèvent les yeux. La première semaine de la guerre a été bonne pour nous. Ils croyaient faire en Belgique une simple promenade militaire, ces insolents Prussiens qui nous sommaient de leur livrer passage moyennant quelques cent mille thalers. Ils croyaient tomber sur la France incomplètement armée, puis gagner Paris après une facile marche de quelques jours. Où sont-ils aujourd'hui? Leurs troupes n'ont pas dépassé Liège. Nous leur avons tué plus de vingt-cinq mille hommes. Eux ne nous ont guère tué que des enfants, des femmes et des vieillards. Morts héroïques, soldats tombés, populations massacrées par ces hordes, vous serez vengés. Dieu, qui a permis que notre petit peuple arrêtât ces barbares, Dieu ne leur donnera pas la victoire. De quel cœur la foule l'invoquait, dimanche, dans les églises pleines ! Nous avons vu des incroyants émus jusqu'aux larmes par l'empressement de la foule, sa piété, son ardeur, le langage viril des prêtres qui demandaient aux fidèles de prier pour .nos soldats, de prier pour la Patrie. Il n'est pas possible que notre droit succombe, que notre espoir soit trahi. Nous avons fait tout ce qu'il fallait pour vaincre. Nous nous sommes aidés; Dieu nous aidera... + • » Les lois de la guerre Il importe de rappeler au public ces sages recommandations de M. Berryer, ministre de l'intérieur : « Il convient de ne pas perdre de vue que d'après les lois de la guerre, les actes d'hostilité, c'està-dire la résistance et l'attaque par les armes contre les soldats ennemis isolés, l'intervention directe dans les combats ou les rencontres, 'ne sont jamais permis à ceux qui ne font pas partie ni de l'armée, ni de la garde civique, ni des corps de volontaires, obéissant à un chef et portant un signe distinclif. » L'oubli de ces règles importantes non seulement exposerait, les individus ou les petits groupes isolés qui poseraient ces actes d'hostilitésans avoir ie caractère de belligérant à une répression sommaire, nais il pourrait servir de prétexte à des représailles atteignant toute la population. » Répétons, d'autre part, cet extrait de la proclamation du lieutenant général Clooten, gouverneur -militaire du Brabant : « Dans les graves circonstances que le paystraverse, j'invite la population au calme et àla dignité : à 'l'autorité seule appartient le droitd'agir. Toute personne qui tenterait de se sub stkuer à elle serait arrêtée et jugée, et le jugement serait appliqué sans délai. » ^-«4«»-< Les aumôniers à la guerre .—o—2. Rencontré dimanche à Bruxelles un aumônier militaire rentré de Liège pour quelques •heures. Lui aussi nous a exprimé la plus grande admiration pour la vaillance des troupes belges. Lui aussi, hélas, nous a affirmé l'horreur des procédés des soMats prussiens tirant sur les ambulanciers qui s'en vont après la bataille ramasser les blessés et achevant ces blessés mêmes avec une véritable cruauté. De nombreux prêtres, nous a-t-il dit, accompagnent les troupes. Chacun des forts de Namur en a un ou deux et de même chacun des villages où des soldats sont en cantonnement. Fs jouissent partout d'unanimes sympathies et l'empressement avec le quel on accueille leur ministère est pour eux un grand réconfort. — En rentrant hier à la gare du Nord, nous ditil, j'ai rencontré un soldat avec qui je m'étais trouvé ces jours-ci sous le feu autour du fort de Boncelles. Il m'a demandé, les larmes dans les yeux, la permission de m'embrasser. Avec quel cœur je lui ai donné l'accolade à oa brave. Car ils se sont vraiment battus comme des héros ces braves gens! Ah ! l'affaire fut chaude et quel spectacle horrible que celui-là! J'ai les yeux pleins de visions épouvantables et la nuit il me semble parfois entendre ces cris affreux qui montaient làbas autour du fort tandis Félicitations de Souverains à notre Roi •—»<>•—« Le Roi a reçu de Sa Majesté l'Empereur de Russie le télégramme suivant ; 23 heures. Télégramme de Peterhaf 19 h. 33. Sa Majesté le Roi des Belges, Bruxelles. Avec un sentiment de sincère admiration pour la vaillante armée belge, je prie Votre Majesté de croire à ma cordiale sympathie et de recevoir mes meilleurs vœux de succès dans cette lutte héroïque pour l'indépendance de son pays. (Signé) NICOLAS. Sa Majesté a répondu : Sa Majesté l'Empereur de toutes les Russies, Saint-P étersbourg. Au nom de l'armée et de la nation belges, je remercie de tout cœur Votre Majecté des sentiments d'admiration qu'Elle m'exprime et des vœux qu'Elle forme pour le succès de notre juste cause. Je suis profondément touché de la cordiale sympathie que Votre Majesté me témoigne et je la prie de croire à ma gratutide et à mon attachement. ALBERT. Le roi d'Angleterre a, d'autre part, adressé au Roi le télégramme suivant : Londres 7 h. 15. The King, Brussel. I heartly congratulate you upon the splendid way m ■which your army is defending their country and specialy for the gallantly displead against the repeted attaquy on Liege you must indeed been pthroud of your brave troupes. GEORGES R. I. Notre Souverain a répondu en ces termes ': >Sa Majesté le Roi fc Londres. Deeply touched of your warm congratulations, I thank you of all my hearth and express you the sincère gratitude of the belgian army and nation. ALBERT. -Traduisons ces deux dépêches : Londres, 7 h. 15. Le Roi, Bruxelles. Je vous félicite cordialement de la voie sp^endide dans laquelle votre armée défend son pays et spécialement pour la résistance chevaleresque opposée aux attaques répétées contre Liège. Vous devez être fier de vos braves troupes. GEORGES R. I. iSa Majesté le Roi, Londres. Profondément touché de vos chaudes félicitations, je vous remerciede tout mon cœur et je vous exprime la sincère reconnaissance de l'armée et de la nation belges. ALBERT. -, ■ La médaille militaire de France au roi des Belges L© commandant Duparge, de la légation française, vient d'être chargé par lie gouvernement de la République de nemiettre au roi Albert la médaille mïîitaire, la plus haute récompense qu'on puisse remettne à un général chef d'armée. NOUVELLE DEPECHE DU ROI ALBERT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE Au télégramme que le président de la République lui avait adressé pour lui faire part de la décision du gouvernement conféranit à la ville de Liège la croix de la Légion d'honneur, le roi des Belges a répondu par la dépêche suivante : Louvain, 7 août. M. Raymond Poincaré, president _ République française, Pams. Je vous prie de transmettre au gouvernement de la République îles remerciements de la ville de Liège. Liège, Je pays et l'armée tout entière continueront à faine vaillamment leur devoiir. ALBERT. *>»» Le bec de gaz Nous avons fait récemment un vcyage de longue durée en compagnie d'un officier de '•éserve allemand qui ne pouvait se présenter à quelqu'un sans faire claquer ses talons et son titre de Hauptman der Reserve. La conversation a tout naturellement été amenée un jour sur les possibilités d'un conflit francoallemand et sur le rôle que la Belgique aurait à jouer dans ce cas. Comme la bière qu'on ne boit plus à Bruxelles avait donné de l'éloquence et du bagout à ce lourd germain, il a bien voulu nous Faire connaître a grand renfort de gestes le plan du grand état-major allemand. Rien d'autre. « Vous comprenez bien, nous dit-1, que ce n'est pas pour le roi de Prusse que l'Allemagne a mis sur pied une aussi formidable armée en temps de paix. Elle veut exécuter une attaque brusquée sur la France avant que la mobilisation soit terminée dans ce pays. Comme les fortifications françaises sont très sérieuses, les Allemands passeront par la Belgique. Pour que les Belges nous laissent exécuter tranquillement notre marche offensive, nous jetterons un corps d'armée sur la Meuse, qui s'emparera presque sans coup férir des places fortes. Ces dernières en notre pouvoir, nous serons en quelques jours à Paris. » Je vois encore mon interlocuteur d'un geste indolent de la main droite écarter l'armée belge, empocher nos places fortes et s'emparer de Paris. Malheureusement il n'avait oublié qu'une chose c'est qu'il y a encore des becs de Nous ne pouvons pa« dire où ri est; nous ne dirons pas s'il est établi dans une ville ou { dans un. village. Au cas où les Allemands ne le sauraient pas ,ils n'ont pas besoin de l'apprendre. Pour approcher du quartier-général comme pour se rendre par chemin de fer ou par route à l'endroit où il se trouve, il faut exhiber, deux ou trois douzaine de fois, des papiers bien en règle. Gendarmes, soldats, voire officiers examinent attentivement les laissez-passer et scrutent la physionomie de leur porteur. Enfin, on passe. Le quartier général est établi sur une place. Les militaires eux-mêmes n'y ont accès^ qu'en donnant le mot d'ordre, tout bas, à l'oreille des fonctionnaires. Au bout de la place, des rangées d'automobiles : torpédos, limousines, voitures de course. Les unes, couvertes de poussière grise, ont couru les routes, portant des ordres, rapportant des renseignements. D'autres sont remplies de bidons d'essence et d'huile ou de pneus entassés sur les coussins luxueux._ En plein soleil, des compagnies de lignards ont formé les faisceaux aux baïonnettes brillantes. Les soldats sont assis ou couchés par petits groupes. Il règne dans ce- coin >me impression de repos lourd que doit troubler la moindre alerte. Près du quartier sont arrêtées les voitures de la télégraphie et de la téléphonie de campagne. Un cordon de sentinelles les entoure. Sur la place, éparpillés, de petits groupes d'officiers. Uniformes français, anglais et belges sont mêlés. Nos aviateurs, avec leur pistolet-carabine à crosse démontable en sautoir, sont très entourés. Des « pékins » causent avec des officiers. Ce sont les correspondants de guerre. On s'exprime dans une sorte de sabir à l'usage des confrères anglais. On prend des notes fort incolores et inoffensives, car les officiers sont discrets. On comprend ça. Aussi fait-on mine de trouver captivantes des informations parfois totalement dénuées d'intérêt. Au coin d'une rue, près de la place?des officiers, jouissant d'un moment de répit, se sont installés à la terrasse d'un cabaret et prennent des rafraîchissements variés avec une béatitude profonde. Parfois un planton accourt, dit quelques mots à l'un d'eux ou lui remet un pli. L'officier se lève et s'en va au quartiergénéral. Par moments aussi accourt une auto poussiéreuse ; un officier en descend et pénètre à l'étatmajor. On ne se retourne guère, et les généraux eux-mêmes,en ce moment-ci, passent presque inaperçus. On ne s'émeut que quand arrive l'automobile royale. Et alors c'est, avec le respect, une ardente sympathie. Car il esc vraiment le chef, notre Roi. On le voit partout et on le sent calme, énerg' à tout. Il n'est pas un soldat, pas un officier qui puisse se dire qu'il fait plus complètQf ment son devoir que notre généralissime, et c'est pour tous un singulier réconfort. L'activité, l'organisation, la méthode etle calme régnent d'ailleurs partout. Le cerveau comme le cœur de notre armée estvigoureux et sain. y^+m^i^ Le Pape et la guerre Une dépêche de Rome dit que le Pape vient d'adresser aux catholiques du monde un appel à la prière : « En d'aussi graves circonstances, Nous sentons et Nous comprenons bien que ce que demandent de Nous notre amour paternel et Notre ministère apostolique, c'est que Nous élevions les esprits à Celui de qui seul peut venir le secours, au Christ, prince de la paix et médiateur tout puissant des hommes près de Dieu. Nous exhortons donc les catholiques dumonde entier à recourir avec confiance autrône des grâces et des miséricordes. » . ^> «|o> o«— L'HOSPITALITE HOLLANDAISE S'EXERCE LARGEMENT A L'EGARD DES RÉFUGIÉS Le correspondant à Maestricht de 1' c Algemeen Handelsblad », écrit : « L'aide apportée par Maestricht aux blessés et aux fuyards est véritablement admirable. Le comte "d'Eysden a mis son château à la disposition des paysans, des .femmes et des enfants qui viennent en masse de la Belgique. Les directions des hôtels « Aigle Noir » et a Empereur » ont mis leurs locaux à la disposition de la Croix-Rouge. Le prince Henri a envoyé 400 lits de fer... » La plupart des blessés, parmi lesquels plusieurs Belges, se portent bien.Un seul d'entre eux avait de la fièvre. Un blessé, qui a les poumons percés de part en part et qui paraissait condamné, se remet admirablement. » Dans la salle de gysmnastique, Je vois de longues tables improvisées, où hommes, femmes et enfants se bourrent de pain, de fromage, de viande et de café chaud. Aux enfants, on distribue des couques et du chocolat. Dans là cour, des paniers à linge remplis de tartines attendent les fuyards qui arrivent successivement et qui y puisent avec joie. » J'apprends à l'instant que l'ancien ministre Regout vient également de mettre sa demeure à la disposition de la Croix-Rouge. » En France comme en Belgique... Le péril national réconcilie tons les partis On assiste à Paris au spectacle dont les Belges ont donné l'exemple dès la première heure de la crise que nous vivons. Là-bas comme chez nous, toute la nation se dresse dans un élan d'unité admirable qui réconcilie tous les partis qui se combattaient hier. M. Georges Clemenceau dépeint, dans un bel article de l'aiHomme Libre», l'âme et la vaillance de la race qui révèle, le danger venu, ses plus nobles qualités : « De l'obscure mêlée des partis, écrit-il, le Français de cette heure a jailli, d'une pièce, plus grand et plus fort, silencieux, souriant, avec des yeux chargés d'énergies invincibles, qui crient que l'histoire de France ne peut pas s'arrêter. Les femmes l'ont vu partir et n'ont pas pleuré. Les petits enfants sont devenus graves. L'adolescence devance l'appel, ceux que l'âge trahit sauront être au danger. C'est l'heure mystérieuse où quelque chose se fait en nous, qui rejette au loin toutes scories pour Taire place à la grande coulée du métal, que ni fer, ni diamant, ne sauront entamer. Et lorsqu'un jour, après des épreuves» surhumaines, toutes ces âmes, fatiguées d'héroïsme, se rencontreront sous la grande voûte bleue d'une patrie renouvelée, il faudra que, de tant de cœurs qui furent ennemis, se refasse une âme de France, où les dissentiments qui sont la condition de la "vie se rejoindront, solidement ancrés en un fond d'unanime solidarité si étroite que rien ne puisse l'ébranler. Une plus belle patrie au sortir du creuset. » Mêmes nouvelles de tous les points du pays. Partout la mobilisation se fait dans un ordre admirable, dont il faut féliciter le ministre de la guerre et particulièrement le général Jofïre, qui l'a préparée. Il nous vient de cette forte organisation, d'une méthode si sûre, un réconfort pour aujourd'hui, une espérance pour demain. » M. Maurice Barrés, lui aussi, célèbre, dans i' «Echo de Paris»,l'union étroite de son pays et il en montre un symbole dans une réunion tenue vendredi à la Sorbonne. Il s'agissait d'organiser les secours et on voyait là. parmi des personnalités de tous les partis, Mgr Odelin, délégué de l'archevêque de Paris, coudoyer M. Jouhaux, secrétaire de la C. G. T. « J'ai vu dans ma vie bien des assemblées crer, écrit M. Barrés. Elles étaient tou- divisées en partis. C'est, je crois, la preiruère fois que je vois des gens chercher la venté en commun. Il y a là, en même temps que chefs de gioupements politiques, les prêts des plus grands corps de Padministra- On peut penser quelle précision solide apportent dans la discussion des homms tels que le premier président de la Cour de cassadon, le premier président de la Cour des comptes, le syndic des agents de change. Mais ce qui est unique, inoubliable, c'est la profondeur et le sérieux de l'émotion où baigne tout ce débat. Les hommes qui sont réunis ici ont conscience que la présence de ceux qui hier étaient leurs adversaires est des plus utiles. On se sait d'autant plus gré qu'on était plus éloigné. Chacun de nous comprend que ce comité ne peut valoir que s'il est tel que chaque Français y trouve l'homme dans lequel il a le plus confiance. Chacun cherche à prouver sa bonne volonté en offrant ses moyens d'action, et surtout en ne repoussant pas ceux du voisin. ***- Je tiens à votre disposition un local tout agencé, dit M. Hanotaux. — Et nous, dit l'«Action française», nousvous proposons tout un personnel. Les socialistes approuvent^ qu'on leur adjoigne, dans un des sous-comités, un jeune prêtre de l'archevêché. — Ah ! des jeunes prêtres, dit Mgr Odelin,nous n'en avons plus. Ils sont tous à l'armée. ... Cette réconciliation absolue, tout évidente dans la salle de la Sorbonne, et puis cette arrivée à Mulhouse, quelle résurrection de la France! En chassant ses divisions et en refoulant son vainqueur, elle s'est deux fois régénérée^ La France est rentrée en France. Nous ne l'avions jamais perdue de vue, mais c'était une figure aérienne qui planait au-dessus de nos têtes, à portée de notre regard, loin de notre embrassement. Elle nous animait, elle nous échappait. Nous en parlions sans en jouir. Entre tous les Français, les barrières du passé sont rompues, comme ces poteaux-frontières que les Alsaciens, disent les dépêches, viennent de jeter bas. » N'est-ce pas comme chez nous? Quarante mille volontaires *—»o«— On sait avec quel magnifique élan les volontaires se sont présentés dans les différentes provinces aux bureau de la place pour se mettre au service du pays. Leur nombre actuellement est de 4O,00C qui vont être formés en dix brigades de deux régiments de 2,000 hommes. Les volontaires seront instruits sous la direction du lieutenant général Guiette inspecteur général de l'infanterie. Vu le nombre des demandes le département de la guerre se voit dans l'obligation de demander aux nouveaux engagés .de se munir de vêtements, linge et chaussures nécessaires pendant la période d'instruction. Ils seront intégralement et largement indemnisés. L'industrie privée consent dans la plus large mesure à assurer, concurremment avec les établissements militaires la préparation des tenues nécessaires. *_+_-< L'engagement franco-belge est démenti —»o« UN JOURNAL SAISI Nous avions raison de douter de l'authenticité de la nouvelle publiée par les journaux de Namur et d'après laquelle les Allemands auraient eu 20,000 tués #ou blessés dans un combat livré par les troupes franco-belges aux environs de Liège. Cette information est dénuée de tout fondement. Un journal bruxellois qui l'avait reproduite dimanche sans réserves aucune a été saisi par le parquet. Notre-Dame des Belges En Belgique, c'est toujours dans nos églises que l'on peut surprendre l'âme la plus secrète et la plus haute de la Patrie. Maintenant, dans ces jours terribles et sublimes que nous traversons, il en est ainsi plus que jamais. On ne peut entrer dans une église sans y trouver des fidèles en prières. Au matin, le banc de communion est envahi à toutes les premières messes, aussi bien par des hommes, des soldats nombreux, que par des femmes ou des enfants. Après la grand'messe du dimanche, sitôt l'« Amen » des orgues à la Bénédiction, éclate l'harmonie puissante de la «Brabançonne». Et comme il est encore souvent des communiants aux grand-messes de 9 heures, le Dieu du Ciel se donne à ceux qui défendent ou conservent par le travail sa bénédiction sur le sol de la Patrie, pendant que tonne le glorieux chant belge. C'est une minute unique de la vie patriate. Déjà la glorieuse mort militaire a envoyé vers Dieu bon nombre de nos défenseurs. L'Eglise les suit de ses prières ferventes. Ce luncli matin, à 7 heures, dans l'église royale de NotreDame de Laeken, fut célégré le premier u Requiem » pour les martyrs de la Patrie, les victimes de la plus injuste agression. Les communions furent nombreuses, presque autant que l'assistance. Il faut faire honneur de cette patriotique et généreuse initiative à la fille d'un lieutenant-colonel qui fut un de nos glorieux volontaires de 1830. Une quête couvrira les frais du «Requiem» célébré désormais tous les lundis, à l'église royale de Laeken, pour les victimes de notre première guerre de défense nationale, x Mais si heureuse et si glorieuse que soit la mort du soldat, c'est le droit des mères, des parent*», des enfants, de demander à Dieu de leur conserver encore la vie des êtres chers. Ces prières si légitimes, si sacrées, emplissent, nous l'avons dit, tous nos temples, et recherchent avec préférence ceux consacrés à la Vierge, Mère douloureuse, consolatrice des affligés, divine protectrice de la Belgique. Un drapeau national, au plus haut de la tour de Notre-Dame de la Chapelle, convie les mères à venir pleiwer devant cette image de NotreDame de la Solitude, évoquant la détresse de Marie après la mort du Sauveur. A Sainte-Gudule, la foule vient s'agenouiller tout le long du jour devant NôtreDam*--de la Délivrance... La chapelle, tout ardente de cierges, de Notre-Dame de Bon-Succès, à l'église du Finistère, relevée en ces derniers temps par un zèle pastoral^ inlassable, semble, de son nom, promettre à la plus juste des causes le bon succès des armes beiges. Pour l'antique église du centre historique de Bruxelles, la paroisse de Saint-Nicolas, on y a exposé au milieu de la nef, dès le Binent de la cxise, l'image de NotreDame de la Paix. On le sait, dès le xir9siècle, nos pères avaient consacré dans cette église une image sous oe titre leur promettant une paix que le péril des temps leur rendait plus nécessaire et désirable encore. Une étude patronnée par la Société Archéologique et due à la science du curé actuel de la paroisse, rappelait, il y a deux ans, comment Notre-Dame de la Paix fut mêlée à toute l'histoire de Bruxelles et du Brabant. C'estpour elle, qu'alors que nos provinces saluaient enfin l'aurore d'une paix tant désirée, notre historique Grand'Place voyait écrire en lettres d'or l'invocation historique répétée à l'autel de la Vierge de Saint-Nicolas : A peste, fame et hello, Jibe m nos Maria Pacis. Aujourd'hui, il n'est rien de si émouvant qu'une visite à l'église de Saint-Nicolas. Elle est du matin au soir, toujours remplie de femmes en adorations, la plupart suivant le conseil sublime de Bossuet : « Versez devant Dieu des larmes avec des prières. » Elles prient, elles pleurent, songeant à ceux qu'elles aiment et qui combattent; leur douleur, devant Dieu, pesant en faveur de la patrie, non moins que le sang et les armes des combattants. Dieu, déjà, les a en partie exaucées. Déjà nous avons affirmé notre droit à l'indépendance de façon qu'on ne puisse plus nous le contester et qu'on admire l'héroïsme belge dans le monde entier. Déjà c'est nous, nous seuls, qui avons arrêté pendant )e temps décisif, le temps qu'il fallait, l'incorrigible ennemi de la paix. Ces résultats sont acquis et nous demeurerons toujours. Ils nous donnent droit de songer déjà aux devoirs de notre reconnaissance envers le ciel. Malgré tous les pillages, nos temples sont pleins encore des témoignages de la reconnaissance de nos aïeux. Oe sont des lam pes, des chandeliers précieux, des cœurs, des couronnes d'or, exprimant la reconnaissance des villes et des provinces. Songeons, déjà, en dehors des lentes et difficultueuses initiatives officielles, à ce que les fidèles do Belgique feront pour exprimer leur reconnaissance à Marie, après l'agression de l'empire protestant. Il semble qu'ifè voudront qu'un exvoto soit offert à une église bruxelloise, sans doute celle de Notre-Dame de la Paix, et à ce pèlerinage de Hal qui défendit toujours le Brabant contre l'invasion ennemie. Pour mieux prier et mieux espérer, ra/ppelons-nouiS que cette terre belge, envahiepar l'ennemi hérétique, refusant précisémentl'honneur du à la Mère de Dieu, se trouvepartout marquée au signe de sias sanctuaires,de ses pèlerinages. Notre-Dame de Chèvremont et Notre-Dame de Foy, près Dinant,tiennent de bénir nos premièires armées. Al'autre bout du pays, Notre-Dame de Lombartzyde, de Mariakorke, des Dunes protègent le littoral. Nos villes : Gand, Bruges.Uoiïr.trai, Hasselt, Liège, Namur, Mons,Tournai groupent des sanctuaires de laVierge; Oostacker, Haî et Montaigu sont néspeuton dire d'une églisa fiameuse de laVierge. Notre capitale s'honore de sept sanctuaires fameux; notre métropole anversoise,notre « réduit national » appartient à Marie. Unie bombe n'y saurait tomber sans,dans les^ rues, atteindre une de ces^ innombrables images dpn.t nous allions si joyeusement célébrer dimanche le centenaire. Laoathédrale dresse sur la plaine belge uncierge votif _ incomparablement ouvragé pourSainteMarie. Comment celle que l'Espritdivin déclare plus terrible qu'une arméeprête au combat ne défendrait Elle pas uneterre qui est à Elle? E. J. »_<»+»_<' Le temps pli fait... eî celui pli fera Le vent est faible d'entre sud-est et sudouest sur nos contrées, où la température est comprise entre 17°5 et 24°5. Prévisions i: Vent S., faible; beau. La situation Les renseignements publiés ci-dessous nous sont coynmuniqués par le grand étatmajor de Varmée belge ou par le ministère de la guerre, et sont par conséquent OFFICIELS. DIMANCHE, 6 HEURES SOIR. La situation des troupes allemandes ne s'est guère modifiée depuis hier en Belgique. Il y a lieu de signaler pourtant le recul complet de leurs détachements avancés de cavalerie sous la poussée irrésistible de nombreuses troupes françaises qui, dans les journées d'hier et d'aujourd'nui ont débarrassé de tout ennemi une partie considérable du territoire Belge située au Sud de la Meuse. Aucun engagement sérieux ne s'est produit aujourd'hui. L'offensive allemande est entièrement arrêtée. Aucune action sérieuse ne se produira donc avant que les forces principales françaises et belges ne passent simultanément à l'offensive pour déloger l'envahisseur. Lundi, U heures du matin. Statu quo. Les troupes alliées avancent méthodiquement. Le plan d'ensemble des deux armées ennemies se dessine et l'on doit s'attendre d'ici à quelques jours à une rencontre générale. Pour ce qui concerne l'armée belge, les conditions paraissent bonnes et répondent entièrement aux prévisions de l'état-major. On a de bonnes nouvelles de Liège. Le département de la guerre a reçu d'un commandant de fort un rapport très complet donnant les meilleurs renseignements sur l'état des forts et la santé des hommes. La population liégeoise est calme. Le public ne doit pas s'alarmer s'il ap» prend qu'une poignée de uhlans est apparue à tel ou tel endroit ainsi que le bruit en a couru dimanche pour les environs de Bruxelles. Ce sont ordinairement des cavaliers perdus et qui se rendent à la première sommation. Il y en a ainsi de tous les côtés. Leur présence ne signifie donc rien au point de vue stratégique. Que la population ne se laisse pas davantage émouvoir par l'annonce d'un raid de cavalerie. Les abords de la capitale sont très bien gardés 'à ce point de vue. Le bruit a couru qu'un major des grenadiers a été arrêté. -C'est un bruit aussi odieux que mensonger. 914 et... 1870 Un bel article du comte de fflnn sur la rentrée des Français en Alsace Le comte de Mun célèbre dans l'«Echo de Paris » la prise de Mulhouse, avec tout l'enthousiasme d'un officier de 1870. Il se demande quels lendemains aura cette première victoire. « Il est vrai, dit-il, soyons sages et gardons la mesure. Tout de même, il est permis, sans abuser, de contempler le spectacle imprévu offert à nos regards. Et d'abord, ne parlons plus de 1870! Rien, dans ce que nous voyons, n'y ressemble. L'ordre de mobilisation générale date de huit jours. Il j a quarante ans, on en était là le 22 juillet. J'étais à Metz : nous allions partir pour la frontière. Autour de nous, «'était l'universelle désorganisation dans les ordres, dans l'administration, dans les mouvements. L'Empereur arrivait, pâle, défait, portant la défaite sur son visage tragique. Les régiments défilaient devant lui, chantant la Marseillaise, hier proscrite, aujourd'hui commandée, pour évoquer les aïeux de 92. Mais, déjà, le trouble était dans les cœurs, l'inquiétude dans les âmes. Et pourtant, quinze jours plus tard, quand vint le G août, tel fut, malgré tout, l'élan de cette armée magnifique, qu'il n'eût fallu, pour que Wcerth et Forbach fussent des victoires, que l'initiative de Failly et la volonté do Bazaine. Aujourd'hui, tout s'accomplit avec uneadmirable méthode. Au huitième jour dela mobilisation, pas un accident n'en estvenu troubler la marche. Toute la machinese meut régulièrement, et, déjà, sur la frontière belge, comme sur celle d Alsace, l'offensive commence.' Pourquoi douterionsnous? „ Ce n'c&t pas assez. En 1870, à pareil moment, aucun' plan d'ensemble ne reliait 'es corps d'armée, épars de Th ion ville à Strasbourg. Devant nous, au contraire, l'ennemi s'avançait, conduit par l'impulsion réfléchie d'un commandement sûr de sa volonté. Rien n'arrêtait sa marche, et l'Europe assistait, déjà gagnée au vainqueur attendu, au prélude de notre humiliation. Aujourd'hui, quel revirement! Le plande l'Allemagne, longuement préparé clansles secrets de rétat-majpr, est, du premiercoup, boukrversé. Il avait annoncé l'attaque foudroyante. Elle n'est plus possible.Il hésite à passer la frontière, et c est nousqui la franchissons. Il avait cru, par l'immense conversion de son aile droite, déborder notre gauche, et, presque sans coup férir, nous rencontrer entre Mézières et Stenay, pour y célébrer un second Sedan. L'héroïsme d'un petit peuple, sauveur des nations, a déjoué son effort, et l'a contraintde suspendre devant Liège sa première offensive. . Comme il avait cru à la neutralité de la Belgique, il avait cru à celle de/ l'Angleterre, peutêtre à son amitié. Il l'avait tentée par des offres insultantes et puériles. Il l'avait trompée en niant sa complicité avec i \ ut riche, publiquement dévoilée. ^ Et l'Angleterre, soulevée, 6era demain, près de nous et près des Beiges, sur la terre de Belgique. Là, il faudra que l'Allemagne se heurte à la résistance des nations. Ainsi, tout lui fait défaut, la diplomatie et l'art militaire. Encore un coup, pourquoi douterionsnous?

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