Le numéro : 5 cent mes Samedi 5 septembre 1914 -yj ^ > ' Edité par la Société Ccop. « Voiksdrukkersj » 29, Rue Haut-Port, 29, GAND. LE PEUPLE GANTOIS Édité par la Sociét4 Coop « VoiksdrukkerlJ » 29, Rue Haut-Port, 29, GAND. Paris sera défendu avec la dernière énergie Le Gouvernement français à Bordeaux Les Russes prennent Lemberg, tea®aHciede L'Espagne se prépare à Sa lutte LA SITUATION DE JEUDI Gand, 5 sept. 1914. La situation des armées Allemandes devient plutôt critique, malgré leur marche en avant sur Paris. Paris se défendra jusqu'au dernier homme, et puis... même si l'Allemagne triomphe là encore, ce ne sera pas fini, puisque le gouvernement de la république s'est transporté à Bordeaux. C'est obliger les armées du Kaiser à s'éparpiller par toute la France, — à laisser des garnisons suffisantes dans chaque région occupée, — à s'affaiblir et à se fatiguer cruellement des mois et des mois sans résultat définitif. Pendant ce temps le colosse Russe marche, marche sans trêve. Voilà Lemberg, la capitale de la Gali-cie occupée, — Allenstein et la région de la Vistule investie par des forces invincibles et toujours grandissantes. L'Italie et l'Espagne entreront bientôt en lice et donneront des forces nouvelles et enthousiastes aux alliés contre les Ger- 3 mams. Il est vrai que d'un autre côté la Tur-qi j semble se remuer et vouloir soute- r nir l'Allemagne. Mais une flottille anglaise se charge de bloquer l'Asie Mineure (Syrie et Palestine) et donnera de l'occupation aux ^ bataillons du Sultan. Singulier et déconcertant mélange de peuples, de croyances et d'appétits : la bible lutherienne, le rosaire catholique-romain et la demi-lune du prophète 3 musulman. Et le bon Dieu bénit tout ça pour } égorger des milliers d'êtres humains et faire reculer d'un siècle la civilisation et le progrès. 1 Pauvre humanité... se trainant elle-" même sur un Golgotha de pleurs, de sang et de misères 1 t En Belgique la guerre dans le sud de la Belgique et dans le nnrd de la France (Correspondance particulière) La lutte acharné® pour irâiabeuge Les Allemands ont attaqué la place forte de Maubeuge, au sud de la frontière du Hainaut entre Mona et Thuin, avec leurs grosses pièces de siège de 42 cm., attelés de 30 chevaux. (C'est avec ces canons, dont la construction fut tenue toujours secrète, que les Allemands ont anéanti nos forts de Liège et de Namur.) Les troupes françaises de Maubeuge n'ont d'abord pas répondu au feu des Allemands. A la fin ils ont ouvert un feu d'artillerie nourri et ont réussi à démonter deux canons de siège des Allemands. Les obus français atteignèrent jusque Bonne Espérance et Grand-Rez (à 12 kilomètres de Maubeuge, à la frontière belge) et on entendit le grondement des canons jusqu'à Grammont (à 53 kilomètres environ de Maubeuge). Toute l'artillerie donna 108 coups à la minute. Entre Erquelinnes et Bonne Espérance pas une maison est restée debout. L'artillerie a tout ravagé. Des milliers de blessés Continuellement de longs trains allemands parcourent le pays wallon. Ils sont plein de blessés qui sont dirigés sur Wavre où les Allemands ont institué un énorme hôpital. La force des armées allemandes Nous savons de source sûre que les forces allemandes qui ont attaqué Maubeuge, Comptaient 400,000 hommes. Des détails affreux annoncent que les Allemands achèveraient eux-mêmes leurs soldats qui sont trop grièvement blessés. En Hainaut les Allemands ont tout réquisitionné La coopérative socialiste « Le Progrès » de ïolimont a pu conserver 11 de ses 135 chevaux. Le reste a été réquisitionné par les 'Allemands. aaBMMnaniiMMwnHwnMWM^BWWMM———BB——ag— La coopérative est en outre obligé de P» fournir journellement 23,000 pains de 1 1/2 kgr. aux troupes allemandes occupant la contrée. Q|. La province du Hainaut doit fournir tous a les jours 60,000 kilos d'avoine, 10,000 kilos | de farine, de pois, du sel, etc. On prétend savoir que tout cela est expédié vers l'Allemagne.A Binche il n'y a plus de pain, ni de __ beurre, ni d'oeufs. S® Les boulangers ne veulent plus fournir rte du pain puisqu'ils ne sont pas payés, du Les Allemands vont jusqu'à réquisition-urs ner des horloges avec leurs bons de guerre, îles Une nouvelle preuve que l'invasion de ant notre pays était depuis longtemps envisagée ;t-e, et préparée en Allemagne, est donnée par le de fait qu'un ancien ingénieur d'une aciérie de La Louvière est à présent gouverneur mili-ant taire allemand dans cette contrée. Le quartier général ca- allemand en Belgique Il semble que le quartier général de -, l'Etat-major général allemand a été déplacé ! \ de Bruxelles à Hal, sur la ligne principale ° ' vers la France, viâ Mons et Charleroi. ons ' ron L'Empereur Guillaume la en Belgique D'après une dépêche reçue par le Times J?6 l'empereur Guillaume, le souverain provi-H0" soire de la Belgique occupée, serait arrivé à Charleroi samedi, et se serait fait eon- i duire en automobile au champ de bataille de Mons. H aurait couché samedi à le- Bruxelles, mais il aurait eu le bon goût de ant ne pas passer la irait dans le Palais du Roi vre Albert. Il aurait oonché à l'Hôtel de Belle-me vue. Mais son gendre et son fils Auguste Guillaume n'ont pas le même tact. Le premier a pris ses quartiers au palais de Laeken et y a donné un banquet samedi es soir. Le gendre de l'empereur est le dernier lceg descendant des rois détrônés de Hanovre, et on peut lire dans les récits de guerre g ' austro-prussienne de 1866 qui coûta le trône à cette dynastie les traitements in-dignes que la Prusse infligea, au roi aveugle " Georges V. Le petit-fils pourra relire ce chapitre poignant. 's Les fugitifs Dans le parc Marie-Henriette à Ostende, de on a placé deux cents cabines de bains she- pour y héberger des fugitifs, qui s'y trou-lee vent assez bien. De l'Angleteine sont arrivés dix-neuf grosses caisses, contenant toutes sortes de dons et d'objets pouvant être utiles à l'hébergement des fugitifs au littoral. Une grenade jetée aux environs de Nevele Des habitants de Nevele, une commune de 3.000 habitants environ, située entre Gand et Deynze, à 3 1/2 heures de la pre-. mière ville, assurée que dans la nuit de mardi à mercredi une grenade a été jetée aux environs de eette commune sans faire aucun dégât. L'engin a fait une grande » trouée de plus de 1/2 mètre de diamètre, dans le sol. On ne sait pas comment cette grenade y est venue. Nous rapprochons cette nouvelle de celle du passage d'un Zeppelin allemand au dessus des environ, de Uand et qui a ensuite, survolé Anvers où il a jeté des • grenades également. Le conftf s'étend Les troupes autrichiennes à I renié Paris, 3 septembre. — On lit dans la « Gazette » : Lausanne, le 3. On confirme que les forces autrichiennes sont concentrées autour de Trente avec 200 canons. ! Les communications sont interdites entre Goritz et Trieste. Expulsion de journalistes italiens de Vienne Dans le « Figaro » : Le gouvernement ' autrichien a expulsé de Vienne sept correspondants de journaux italiens. s L'Espagne s@ rangerait aux ' côtés des alliés Paris, le 3.— Un député espagnol, actuellement à Paris, déclare au «Journal» que s l'Espagne ne peut se confiner plus longtemps dans la neutralité. Le tout nous . pousse de nous ranger à côté des Français, combattant pour le triomphe du droit et de la liberté contre la barbarie. : La mission belge quitte Londres > Londres, 3 sept. — La mission belge pour i les Etats-Unis quitta Londres hier après-■ midi. Le port pour lequel elle partit et le nom du vapeur sont tenus secret. Avant le départ la mission assitait à une réception à l'Hôtel Cecil où M. M. Hymans et Vander-I velde firent des discours. Reuter's Tel. Co.) ' Les Allemands et l'Italie Paris, 2 sept. — Du « Petit Parisien » : On mande de Rome : Le journal « Scin-i tilla » annonce que le parti socialiste allemand envoie une ambassade au comité ' directeur du parti socialiste italien. Parmi ; les membres de la délégation se trouve le ; député Haase. ; On fortifie la frontière Ifalienno i Paris, 2 septembre. — Du « Petit Journal » : , On mande de Bellegarde : Une dépêche . de Vienne (Autriche) dit qu'on pousse ac-5 tivement à la construction de retranche-i ments et redoutes à la frontière véni-- tienne. Sur mer l Beux navires sautent Paris, 2 sept. — Du «Figaro»: L'«Excelsior» de Londres dit qu'un navire heurta une mine dans le golfe Lange > land au Danemark et sauta. L'équipage est s sauvé. Londres, 2 sept. — Un vapeur anglais toucha une mine cet après-midi et coula en f trois minutes. Sur once hommes d'équipage mijiiiiimi^ii i mini——QBB—a——i" le six sont noyés. C'est le même vapeur qui à- sauva l'équipage du vapeur danois qui sauta au même endroit par une mine. (Reuter's Tel. Co.) 8 Les Allemands continuent à ramener « leurs troupes vers l'Est Un correspondent du « Nieuwe Rotter-'e damsche Courant » à Maestricht, mande îe qu'un nombre colossal de soldats aile" "e mands ont quitté Liège et ses environs. A 'e la campagne, dans les villages dévastés, 3> on n'en voit plus et on peut de nouveau ;e aller sans encombre du ^im bourg hollandais à Liège. le Même, le trafic par voie ferrée entre •u Eysden et Liège serait rétabli dans quel-a ques jours. 58 A titre d'essai des bateaux à vapeurs font de nouveau le service de Maestricht ■ À Liège par le canal. Comme véritable explication du départ des Allemands le correspondant de notre confrère dit ceci : S Le commandant de Liège, le major Bayer, avait donné ordre samedi que les troupes allemandes, gui occupaient toute la ligne * de la Meuse jusqu'à Liège, devaient se ■e retirer vers l'Allemagne aussi rapidement que possible. 5* Leur aide était d'une utilité infiniment "e plus grande là qu'ici. Et depuis tout ce qui est soldat, est parti en toute hâte. Même le fameux camp de Mouland a été levé et n'existe plus. ® Tous les soldats se sont rendus à Liège it et retournent en Allemagne par trains r- spéciaux viâ Verviers, Herbestahl et Aix-la-Chapelle.Depuis hier, tous les trains qui circulent X en Allemagne sont de nouveau destinés exclusivement pendant quatre ou cinq j jouds au transport de la Landsturm. î Les Allemands aux - environs de Termonde — Ils attaquent un train à ; Âudeghem r Ce vendredi matin on vint nous avertir s_ que le départ des trains de Gand à Ter-[e monde était supprimé. [e Les graves nouvelles suivantes, recueillies ,n d'un de nos correspondants, nous donne les r_ raisons de cette mesure nécessaire. Dans la matinée de vendredi un train ve-nant de Termonde et plein de fugitifs, a ' été attaqué à Audeghem (à environ 5 km. de Termonde) par des soldats allemands, dissimulés dans les bois longeant le chemin de fer. Une demoiselle, la nommée Marie Cor-1- nélis, a été tuée; une autre fille a été blessée. 8- Deux hommes voyageant également dans té le train attaqué, sont grièvement atteints ni par les balles allemandes. L'un des deux est le mourant. Des pétards ont été mis sur les rails pour H signaler le danger aux machinistes des trains en cours d» route. Nous devons blâmer cette lâche attaque r_ de la part des soldats allemands contre un train de pauvres fugitifs inoffensifs. En France Un suceès anglais à Gompiègne On mande de Paris le communiqué officiel suivant daté du 2 à 14 h. 45 : Hier, 1er septembre, un corps de cavalerie allemand marchant sur la forêt de Gompiègne eut un engagement avec les Anglais qui lui prirent 10 canons. Un autre corps de cavalerie allemand avança sur la ligne de Soissons-Anidy-le-Chanteur. A Rethel et dans le district de la Meuse l'ennemi ne montra aucune activité. Londres, 3 sept. — Suivant un récit du Pressbureau, le combat de Gompiègne était une affaire de cavalerie. Le «Daily Telegraph» dit que les Allemands pendant les dernieis jours ont soigneusement évité toute melée avec la cavalerie anglaise. Ils limitent leurs attaques à une fusillade de longue portée. Le général Oailieni défendra Paris fusqu'au bout Paris, 3 septembre. — (Officiel). A l'armée de Paris, aux habitants da Paris : Les membres du gouvernement de la République ont quitté Paris pour donner une impulsion nouvelle à la défense nationale. J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur. Ce mandat je le remplirai jusqu'au bout. Le gouverneur militaire de Paris, commandant de l'armée de Paris, (signé) GALLIENI. A propos de la tactique française Paris, 2 septembre. — Le colonel Rousset écrit à ce sujet: Notre tactique actuelle doit être observée aussi longtemps que possible, tandis que nous renforcerom notre ligne de défense, de façon à la rendre invincible, pour harceler en même tempi sans cesse l'ennemi, l'énerver, et lui infliger des pertes telles qu'il se trouve en état d'infériorité matérielle et morale, lorsqu'à devra tâcher de faire front aux Russes. Cette méthode, destinée à préparer la débâcle de l'ennemi, est peut-être moins brillant et moins conforme à notre tempérament qu'une offensive audacieuse, mais eUe nous est imposée par les circonstances. Le manifeste du Ooiij/smeniânf français Nous donnons à titre documentaire le texte du manifeste du gouvernement Français, publié hier soir dans toute la France. (Voir le télégramme publié dans notre n* de hier). Français ! Depuis plusieurs semaines des combats acharnés mettent aux prises nos troupes héroïques et l'armée ennemie. La vaillance de nos soldats leur valut sur plusieurs points des avantages marqués, mais au Nord la poussée des forces allemandes nous contraignit à nous replier. Cette situation impose au Président de la République et au Gouvernement une décision douloureuse. Pour aller au salut national les pouvoirs publics ont le devoir de s'éloigner pour un instant de la ville de Paris. Sous le commandement de son chef émi-nent l'armée française pleine de courage et d'entrain défendra contre l'envahisseur, la capitale de la France et sa patriotique population.Mais la guerre doit se poursuivre en même temps sur le reste du territoire. Sans paix, ni trêve, sans arrêt ni défaillance l'armée continuera la lutte sacrée pour la nation et la réparation du droit violé. Aucune des nos armées n'est entamée. Si quelques-unes d'entre'elles subirent des pertes trop sensibles les vides en furent immédiatement comblés par les dépôts et les appels des recrutés qui nous assurent pour demain de nouvelles ressources en hommes et en énergies. Durer et combattre, tel doit être le d'ordre des armées alliées Anglaise,Russes Belge et Française. Durer et combattrel pendant que sot, mer les Anglais nous aident à couper lei communications de nos ennemis avee te monde. Durer et combattre pendant que tes Russes continuent à avancer pour porter au cœur de l'empire allemand un coop décisif. Il appartient, donc, au vàouvernement do la République de diriger partout unfl résistance opiniâtre. Tous les Français se lèveront pour la défense du territoire. Maâs pour donner à cette lutte formidable tout son élan et toute son efficacité il est indispensable que le gouvernement oonserve toute sa liberté d'action. D'acsaovd avee

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