Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1914, 16 July. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/sb3ws8jp39/
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JEUDI 16 JUILLET 1914 L'UNION PANS L'ACTION VINGTIEME ANNEE — N° 197 AB0NNEMENT8 Pour toute la Belgique Un an. . . . . , . fr. 9.00 Six mois . . . . . . . 4.00 Trois mois •••••• s. a s Ht.-Duché de Luieml. 20.00 VJnioo porta!» ' S0.00 Directeur : Fernand NEURAY Edition (6 h. soir) Edition (10 h. soir} Edition if (minuit) LE XXe SIÈCLE Téléphones 3546 et 3B83 Instant-are omnla in Qhrista Rédaction et Administration 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles ANN0NCE8 Annonces ordin., petite ligne . 041 Réclames (3* page), la ligne. 1.56 Faits divers corps • . » 4.00 Faits divers fin. . « » 3418 Réparations judiciaires » 3.0C Nécrologies . • • • » 2.00 Les annonces sont reçues au bureau du Journal 5 centimes le numéro EDITI ON le problème de la main-d'œuvre étrangère en France Une taxe la frappant ne ferait qu'ai graver un mal qui s'explique par la dépopulation Elle est assez curieuse et assez grave ps fta complexité, la question qu'un député ni tionaliste vient de soulever à la Ohambi française. A la séance du 25 juin, M. Pi gliesi-Conti a développé une motion qu sous prétexte de protéger le travail nationa invitait le gouvernement à déposer d'urgenc un projet de loi frappant d'une taxe les en ployeurs de la main-d'œuvre étrangère. O: comme les employeurs ne manqueraient pa de déduire du salaire payé à la main-d'œuvi étrangère le montant de la taxe dont ils s< raient *rappés, c'est en réalité cette mair d'œuvre qui serait atteinte, et voilà commer M. Pugliesi-Conti croit « protéger le trava national ». A cette motion le gouvernement a répond par une fin de non-recevoir toute temporair qui s'est traduite par un renvoi à la commi: sion du travail. Ce n'est pas la première proposition de c genre dont la commission du travail ser saisie. A prendre l'initiative de cette motio contre la main-d'œuvre étrangère, M. Pi gliesi-Conti est resté dans la tradition répi blicaine. Dès 1868, M. Floquet avait parl< lui aussi, de protéger le travail national c sa proposition, qui fit l'objet d'un projet e règle, fut votée en 1890. Puis on n'en a plu entendu parler jusqu'au jour où un déput radical-socialiste, M. Ceccaldi, l'a repris pour son compte : le 29 décembre 1909, d façon très subreptice, sous prétexte d'amer dement à la loi de douane, il fit admettre pa la Chambre le principe de la taxe. ■Si la proposition 'Ceccaldi aboutissait au mêmes résultats que la proposition Puglies Conti, elle ne se réclamerait pas des même motifs. M. Ceccaldi partait de ce princip que Ja population étrangère qui, dhaque nu tin, franchit la frontière, se fait l'instrumer plus ou moins inconscient de fraudes dont 1 douane pâtit à concurrence, disait-il, d'un centaine de millions. Et c'est pour compense les pertes subies par ces fraudes inévitable qu'il proposait une taxe compensatoire dan son principe comme dans son résultat. La motion Ceccaldi fut votée à une séanc du matin : le gouvernement reprit la questio à la séance de l'après-midi et, alors déjà comme il vient de le faire pour la propos tion Pugliesi-Conti,il demanda l'ajournemeri d une motion qui pourrait être examinée plu utilement au cours de la discussion de la le de finances. A titre d'indication des sent ments de la Chambre française, il est intérêt sant de dire que la disjonction fut rejeté £ar la Chambre, mais accueillie par le Sénal 'epuis, c'était., semblait-il, affaire enterrée Voici qu'un député nationaliste la fait rc.5 susciter. Ceci nous intéresse, car on évalue à env: ron 20,000 le nombre des ouvriers de la régio de Menin qui, chaque matin, s'en vont tra vailler dans les usines du Nord de la France combinant ainsi, par un calcul avantageux les forts salaires payés en France avec 1 coût modeste de la vie en Belgique. Or qu'adviendrait-il de cette population si un taxe fiscale lui enlevait tout le bénéfice de s; combinaison ou la faisait renvoyer de usines? Et ceci explique l'émotion qui, en 190G travailla la population ouvrière de la fron tière franco-bclge. *•* Nous ne croyons pas que la Belgique ait , s'émouvoir de cette manifestation nouvel! et que la motion Pugliesi-Conti ait plus d< chances d'être accueillie que la motion Cec caldi. Déjà le gouvernement et les organes le plus autorisés de la presse française — citon; en particulier le «Journal des Débats» — on fait observer que des motions de ce genr< aboutisent à d'inévitables représailles. Dei étrangers travaillent en Fiance, et l'on éva lue leur nombre à plus de 300,000, mais il } a aussi nombre de Français qui travaillent i l'étranger ; la Belgique en sait quelque chose Ces journaux ont fait observer, en seconc lieu, que des questions de ce genre ne s< résolvent pas en un tour de main,pour l'excel lente raison qu'elles touchent de très prè: aux conditions générales de la vie interna tionale et soulèvent de délicats problème; d'application des traités. Ainsi la France es liée par des conventions particulières à 1< Suisse, à l'Espagne, à la Suède et, par h clause du traité de Francfort oui lui assur< le traitement de la nation la plus favorisée l'Allemagne en recueille le bénéfice. Déjà ces raisons eussent dû faire rejeté: la proposition Pugliesi-Conti,et cependant 1< gouvernement s'en est tenu à une rnotioi d'ajournement. Ceci nous révèle déjà la dis position d'esprit de la Chambre française favorable en réalité à la motion et d'autan: plus disposée, peut-être, à la voter qu'elle pourrait être encouragée à le faire. Cesl ainsi que nous venons de lire que, lundi der »n},fir' sy»4lcati? catholiques de Paris oni affirmé la nécessité de défendre le travai français contre la concurrence gTandissantt de lit main-d'œuvre étrangère et se sont pro nonces pour l'application aux ouvriers étran **eaL •Une ^axe munic*Païe de police. . ne nous surprend guère. On demande a ces syndicats : Voulez-vous protéger le travail national? Ils répondent : Oui. On leui dit : Il n y a qu'un moyen de garantir ce travail contre la concurrence de l'étranger c'est la taxe. Et ils se prononcent pour la taxe. Parbleu ! Mais s'ils y avaient réfléchi, ils auraienl vu clairement ceci : qu'une protection contre la main-d'œuvre étrangère ne pourrait avoii que ce résultat d'atteindre dangereusemenl l'industrie nationale, de diminuer la production, d'augmenter les frais généraux et de détruire ainsi, par une majoration du coûl général de la vie, le bénéfice d'un relèvement partiel des salaires en suite d'une raréfaction toute locale de la main-d'œuvre. Ils oublient que si la main-d'œuvre étrangère est accueillie en France, ce n'est pas, comme feint de le croire le «Gaulois», pai « sentimentalisme international » ; c'est pai nécessité. Les ouvriers espagnols, italiens, belges ou suisses ne viennent pas à proprement parler faire la concurrence aux ouvriers français : il9 viennent combler des vides. E1 la preuve qu'il n'y a pas excès de main- d'œuvre, pas de concurrence, c'est que, dans l les régions où les ouvriers étrangers sont le plus employés, il y a eu, comme ailleurs, relèvement du taux des salaires. Sans la main-d'œuvre étrangère, plus d'exploitation possible du bassin minier de Briey ou de la-Normandie. Sans le concours de nos « aoû-teux », plus moyen d'assurer en temps utile la récolte des moissons. Donc, pas de concurrence dans le véritable sens du mot: en réalité, coopération, dont-Français et étrangers recueillent également le bénéfice. En voilà assez pour justifier notre triple proposition. *•* i. A se rallier ainsi? sans trop y réfléchir, à 1 la thèse protectionniste de M. Pugliesi-Conti, la France oublierait un peu sa propre histoire. Déjà Fustel de Coulange a montré tout ce que la France devait à l'immigration, à une époque où on pouvait la considérer comme affaissée et sans ressort. Le centre, industriel lyonnais, en particulier, doit beau-coup, dans le passé, aux immigrations ita L" liennes. Il n'est pas de nation qui, à une heure quelconque de son histoire, n'ait re-I cueilli le bénéfice d'une immigration qui em-porte avec elle une leçon et une preuve de ' solidarité. L'Angleterre^ contestera-t-elle ce que doivent ses industries de tissage et de filature du Lancashire à l'immigration fla-' mande? La vérité très simple, mais peut-être douloureuse, est que la France, dans ce doma-ine spécial comme dans d'autres, subit la triste l. loi que lui crée une dépopulation croissante. Nous en trouvons la preuve dans le «Matin» du 1er juillet. Il se fait télégraphier d'Eauze, dans le Gers, que le syndicat des viticulteurs adresse un appel pressant à la main-d'œuvre _ étrangère, disant que si cette main-d'œuvre vient à lui manquer il sera obligé de laisser ses terres en friche. Or le département du Gers est de ceux où la dépopulation, depuis ' près d'un demi-siècle, a fait le plus cruellement sentir ses effets. Voilà le vrai problème. SENEX. ■. s — ' — — BULLETIN POLITIQUE r On assure à Constantinoph qui la Tur- * quie et la Grèce vont s'adresser au prési-s dent de la Confédération helvétique pour e lui demander de désigner un arbitre qui * tranchera les différends pouvant surgir ait sein de la commission d'émigration turco • 'c grecque de Smyrne. En attendant la Grèce r continue ses préparatifs militaires à la s frontière bulgare. s — La Chambre des Lords a adopté en e troisième lecture le home rule avec d'im-n portants amendements dont on trouvera , la signification rappelée plus loin. ~ — Le Vorwaerts prétend que le gouver-s nement prussien va demander au Parle-,i ment des crédits d'un de7ni-milliard de - marcks pour la construction de voies ferrées d'intérêt stratégique. ^ élégances !... — ——— ■J Une th'»n r, te a trouvé ces jours-ci à Hyde-Parh le m.oyede se faire remarquer de tous : le « petit chéri » qui raccompagne n'est pas un cabot, mais l'animal cher à • Monselet... ; Pour 2 fr. 50 on recevra la Semaine Illustrée d'iciau l"janvier 1915 Tout le monde voudra profiter de cette aubaine et lire, pour ces cinquante sous, pendant six mois, notre intéressante revue hebdomadaire illustrée. Adresser les demandes 'd'abonnement, avec 2 fr. 50, au bureau du journal, impasse de la Fidélité, 4 Bruxelles„ ?.v , Après le Congrès syndicaliste de Gand —.o. La force croissante et le caractère international du syndicalisme chrétien Un syndicaliste chrétien nous écrit : « L'Internationale ouvrière chrétienne soi t des délibérations et des promesses du congrès syndieal de Gand agrandie, fortifiée et sûre de l'avenir. Jusqu'à présent les principaux groupements d'ouvriers chrétiens du continent ont déjà des relations suivies et même, dans six métiers (textiles, métallurgistes, travailleurs du bois, bâtiment, pierre et céramique, cuirs et peaux), des cartels internationaux sont conclus entre les organisations similaires d'Allemagne, ele He>llande, d'Autriche, de Suisse et d'Italie,Aujourd'hui, des liens sont noués avec nos camarades ouvriers de France, d'Espagne et même d'Angleterre, des Etats-Unis et du Sud-Amérique. En Angleterre, ripostant à la pression socialiste et anticléricale qui commence à exercer sa néfaste action dans les Trade-Unions, jusqu'ici traditionnellement neutres, les ouvriers catholiques se groupent au sein même des organisations professionnelles existantes. Samedi et dimanche derniers, ces ouvriers ont tenu un congrès à Cardiff, et le vœu y a été exprimé de voir les mains s'unir pardessus le détroit. Et c'est ainsi que lundi, au congrès de Gand, dans l'après-midi, est brusquement apparu à la tribune un homme jeune, glabre, au profil énergique, qui-est venu apporter aux ouvriers chrétiens de Belgique le salut] de leurs frères anglais et américains. Cet orateur, à l'éloquence brève et martiale, était M. Dits, de Milwaukee (Etats-Unis), qui a parcouru toute l'Europe pour y étudier les organisations sociales catholiques._ Dimanche il était à Cardiff ; lundi, il arrivait en Belgique ; mais, sur la foi d'un renseignement inexact, il courait à Liège où, croyait-il, le Congrès avait lieu ; mais aussitôt, rebroussant chemin, il arrivait sans perdre haleine à Gand qu'il quittait bientôt, après son salut cordial aux congressistes, en compagnie des délégués d'Allemagne et de Hollande. C'est là, assurément, un déconcertant exemple d'activité et de dévouement. Mais les ouvriers chrétiens en sont prodigues : « Comment louer ainsi qu'il convient, disait le Père Rutten, le zele de ce groupe vaillant de briquetiers de Saint-Léonard qui, résolument, quittèrent, dimanche, à 3 heures du matin, leur hameau perdu du fond de la Campine pour venir à Gand d'où ils savaient devoir repartir à 3 heures de l'après-midi afin de pouvoir reprendre leur dur travail lundi dès le soleil levant. Ces braves déploraient de ne pouvoir défiler dans le cortège, mais ils tinrent à honneur d'aller prendre p' ce un instant dans les rangs en formation avant de remonter dans le train du retour. » Certes, tous les ouvriers manifestants n'avaient pas fait de tels sacrifices, mais il n'en était pas un qui n'eût économisé sou à sou les> frais du voyage; et pour un travailleur, par ce temps de crise, le sacrifice était sensible. .En effet, à la différence de tant de cortèges politiques et autres, celui de dimanche était formé de manifestants qui voyageaient à leurs frais et non point grâce à la prodigalité d'un comité ou d'un « généreux donateur ». Eh ! ma foi, l'allure du cortège s'en ressentait heureusement : c'étaient des Sommes qui venaient affirmer leur foi,et non pas des individus qui faisaient troupeau sous la houlette des bergers. A la seule Centrale Sociale de Bruxelles, malgré les tentations du soleil et les fatigues de la semaine, 923 ouvriers et employés payèrent spontanément un coupon pour aller manifester, ce beau dimanche, dans une ville de province. Bel exemple de courage et d'ardeur. Nous savons qu'une haute autorité religieuse a été particulièrement frappée par le fait que e>es manifestants étaient en très grancle majorité des ouvriers de 20 à 40 ans. Longtemps, on regretta de ne voir guère que des gens âgés parmi les excellents travailleurs ciui fréquentaient les cercles ouvriers : le syneiicalisme chrétien a changé la face des choses : il recrute surtout ses membres^ parmi les ouvriers élans toute la force de l'âge et, de plus en plus aussi, dans les métiers quali-fiés.On savait qu'il y avait quelque chose de changé dans le prolétariat belge : l'inoubliable manifestation de dimanche en a fourni la preuve décisive, et cette preuve se confirmera encore de façon éclatante à l'inauguration, le troisième dimanche d'octobre, de la nouvelle Centrale Sociale de Bruxelles. ^,+<3^ Le Moniteur (du 15 juillet 1914). iOI ARMEE. — Est acceptée la démission du grade et de l'emploi qu'ils occupent dans l'armée, offerte par les capitaines en second Fayt A. et Stevens J. INGENIEURS D'ARTILLERIE. — Les capitaines en second d'artillerie démissionnes Fayt A. et Stevens J. sont nommés ingénieurs d'artillerie de troisième classe. ORDRE JUDICIAIRE. — Est acceptée 1a démission de M. Wibo E., de ses fonctions di juge suppléant à la justice de paix du troisième canton de Gand. Est nommé juge de paix du canton de Jumet, M. Bauthier Z., substitut du procureur du roi près le tribunal de première instance de Char-ieroi, en remplacement de M. Lebacqz, décédé. ORDRE DE LA COURONNE. — M. Victor Vreuls, directeur du conservatoire de musique à Luxembourg, est nommé officier de l'Ordre de la Couronne. Les palmes en or de l'Ordre de la Couronne sont décernées à M. Mertens, chef de la musique militaire à Luxembourg:. DECORATION CIVIQUE. — La croix civique de première classe est accordée, pour plus de trente-cinq années de service, à : (MM. Van Bauwel C., secrétaire communal :1e Cappellen: Bosman E., secrétaire communal l'Huvssingen; Nyssen J., chef de bureau à Bruxelles; Franssen A., commissaire de police, à Tirlemont; Van der Stichelen L., échevin, à ^.udenarde; Van de Winkele J.-B., chef de bureau, à Gand; De Leye O., secrétaire commu-lal, à Termonde; Boucher J., conseiller communal, à Tournai; Massart L., commissaire 3e police, à Limbourg. j TELEGRAPHES ET TELEPHONES.. — VÎM. Kayaert F., ingénieur des constructions :iviles et ingénieur électricien; Dewinter R., ngénieur civil des mines^ et ingénieur élec-:ricien; Lemarquis G., ingénieur civil des miles et ingénieur électricien, et Gillaux M., ingénieur des constructions civiles, et ingénieur :ivil, ont été nommés au grade d'ingénieur à 'essai dans l'administration des télégraphes et les téléphones. QHRONIQUE nu iour NOS HÉROS L .uggestion que nous adresse un offi cier a propos de la mort des lieutenants Lie del et Hubert et que nous soumettons volon tiers au ministère de la guerre. Pourquoi n'inscrirait-on pas à perpétuit<! en tête de l'Annuaire de l'armée les noms des officiers et soldats morts au champ d'honneur ? Ce serait une juste récompense et ur excellent exemple. ■ »o« LE TRIOMPHE PITEUX Les journaux libéraux ont sacrifié à la nécessité en rendant compte du banquet libé ral organisé pour fêter la victoire de MM, Peten et Neven. Cela fait, silence sur toute la ligne. Le? discours qu'ont prononcés à Hasselt leurs députés et sénateurs leur auraient inspiré, er d'autres circonstances, des réflexions aussi multiples que profondes. Mais, justement, il y a... les circonstances. Et nos confrères libéraux aiment mieux parler d'autre chose. M. Hymans et M. Huysmans, par souci d'hygiène politique, leur ont du reste discrètement montré ce qu'il fallait faire. M. Hymans a envoyé un télégramme d'excuses. Dont coût : cinquante centimes. Nous avons tiré la morale de l'incident. M. Huysmans, plus compatissant que le leader libéral et plus économe, y est allé d'une lettre. Son autographe s'abstenait habilement de faire la moindre allusion aux peccadilles électorales des deux lauréats. Il vantait les grands principes du libéralisme, miraculeusement retrouves en ce beau jour de fête. Ça ne l'engageait pas à grand'chose, car les grands principes, outrageusement maltraités par les deux héros, n'étaient paà là pour protester. La farce méritait un « mot de la fin ». Le voici. Il est joli parce qu'authentique. Sur le quai de la gare de Saint-Trond un bataillon de libéraux attendait le train. Deux d'entre eux causaient. — Eh bien ! dit l'un d'eux, Hymans n'est pas venu ! — En effet, répondit l'autre. Heureusement, le « XX0 Siècle » a publié son dis ■ cours... Gardons-nous de commenter. îOI WUFLISME La majorité radico-socialiste du conseil communal d'Anvers a tenu à suivre l'exemple des socialistes du conseil provincial de Namur. Mardi, après avoir prudemment ordonné le huis-clos, elle a rejeté le crédit do 5,000 francs que clemandait, pour le Comité national du monument Beernaert, M Van Peborgh, sénateur libéral d'Anvers. Grâce aux lamentables sectaires du cartel pour qui tout disparaît devant la haine du « clérical », Anvers, la plus grande ville du pays, sera seule à refuser son hommage à la mémoire de celui qui honora si hautement la patrie. Métropole commerciale, symbole et instrument de l'expansion nationale, elle seule ne s'associera point à la gratitude du pays auquel Auguste Beernaert, plus que tout autre, ouvrit les voies des conquêtes industrielles et commerciales. Métropole artistique, elle sera seule à ne pas honorer le protecteur éclairé, utile et actif, des sciences et des arts. Mais ses administrateurs radicaux-socialistes seront seuls aussi à posséder désormais la gloire d'avoir reculé les bçrnes de l'anticléricalisme. Libéraux et socialistes se sont fait inscrire en masse dans le comité national du monument Beernaert, créé à l'initiative de la libérale commune d'Ostende. M. Devos, bourgmestre d'Anvers, M. _ Franck, qui poussa au pouvoir la jolie majorité actuelle, en sont, tout comme M. Van Peborgh. Tous ont compris qu'il était juste et digne d'eux-mêmes d'honorer la mémoire d un grand citoyen; tous, sauf la bande radicale-socialiste que mène l'illustre citoyen Ter-wagne. Ils n'ont pas su s'évader de leur anticléricalisme. Pour eux, — ils viennent d'en fournir une nouvelle preuve, — la haine du catholique est le premier de tous les principes, le principe souverain qui régit les autres, le critère unique et intangime qui décide de ce qui est bien ou mal. On ne peut s'empêcher de rapprocher ele leur attitude celle des administrations catholiques, sollicitées d'accorder un subside poulie monument 'Camille Lemonnier. Lemonnier était un « anticlérical » et dans sa littérature plus d'une page heurte violemment les catholiques. Ceux-ci ont cependant accordé les subsides demandés. Et — répétons-le — c'est nous que messieurs les radicaux-socialistes traitent de fanatiques.»o« PONT ET MANŒUVRES Le 21 juillet, jour férié, étant cette année un mardi, on nous prie de demander à l'administration des chemins de fer de faire le « pont » pour la validité des coupons aller et retour. Suivant le règlement, les coupons pris le sajnedi ne seront valabes que jusqu'au lundi soir. Or, beaucoup de personnes se proposent de profiter des congés octroyés à l'occasion de la kermesse de Bruxelles et des fêtes nationales pour faire un petit voyage. Ne pourrait-on décider que les coupons pris le samedi ou le dimanche seront valables jusqu'au mercredi? Une autre requête d'un de nos abonnés. L'administration du chemin de fer,— qui délivre si souvent des coupons à prix réduits — ne pourrait-elle pas en délivrer à l'occasion des grandes manœuvres. Beaucoup de gens en profiteraient d'autant plus volontiers que septembre est un temps de vacances. Le temps qu'il fait... et celui qu'il fera —-»o« Uccle, le 15 juillet 1914. Le. baromètre descend sur l'Océan au nord de l'Ecosse et sur le sud de la mer du Nord, le sud-est de la Grande-Bretagne, nos contrées, le nord-est de la France et l'ouest de l'Allemagne, ainsi que sur la Méditerranée; il monte partout ailleurs. Le vent est faible, de directions variées, sur notre pays, où la température est comprise entre 18° et 26°. Prévisions : Vent faible; orageux ; baisse de la température. Les Réflexions de M. Qraindorge '— Victo* Hugo à Guernesey Oh, n'exilons personne ! Oh, l'exil est impie ! Lorsqu'il écrivait cette noble apostrophe, ! il ne se doutait pas, le jenne comte Hiof/o, l pair de France, qu'il subirait un jour L'exil, et moins encore, qu'il serait proscrit, lui, l'oracle des cercles littéraires, pour ses opinions démagogiques. Comme le grand Empereur, le grand poète fut exilé. Mais là s'arrête la ressemblance. Entre la captivité solitaire, sur le roc de Sainte-Hélène, en pleine mer, sous l'œil inquiet et haineux d'un soldat britannique et la confortable installation d'Haio-, ; teville-house, à deux pas de la France, peu-; plée de sa famille, ouverte à ses amis, il y i a un monde, et les deux proscriptions ne * peuvent s'envisager de la même façon. j L'exil d'Hugo fut une faute : le poète i rappelé à Paris, y versifiant tout son saoul, | n'eût pu stigmatiser, à trompette que veux-tu, le gouvernement impérial ou du moins ses torrents d'injures n'eussent guère réussi i à discréditer le régime impérial. Napoléon 4 Tll, au reste, s'en aperçut si. bien qu'il fit i tout pour gracier Hugo et lui rouvrir les 5 portes de la patrie. Mais Hugo voyait tout. r aussi bien à quel point sa popularité tenait $ à son attitude de proscrit. Si incommode jj qu'elle f ui pour lui, il s'y roidissait. 3 On a voulu nous dépeindre comme un in-ij tériewr absolument patriarcal, la demeure de l'auteur des Misérables durant l'exil de Guernesey. Il y a, dans le dernier volume de Léon Daudet, des confidences qui nous révèlent que l'harmonie ne régnait guère sous le toit du poète dont la fantaisie autocratique imposait à toute la famille légitime la domination de l'intruse. j A se guinder, à se contraindre, à ne pou-jt voir décolérer, les défauts d'Hugo s'accu-■1 saient. Assurément, l'instrument reste mer-I veilleux, l'un des plus sensibles et des jihts i retentissants qui aient existé, et lorsqu'il g oublie la politique, lorsqu'il s'abandonne jî au charme qu'il a si bien senti dans l'en-« fance, le poète écrit encore des vers magni-p fiques. Mais la damnée politique .le reprend | bien vite; il se hâte de remonter su-r son, M trépied et la langue française n'a pas assez | d'injures et de gros mots pour accabler n les ennemis de ce prophète en délire. Plus que jamais, son talent ressemblera, K désormais, à ces canons dont il parle quel-fl que part, qui sont sonores et vides. Le pou-è voir qu'il a de déformer les choses et d'en jj grossir les proportions jusqu'à la memstruo-n sité s'exacerbe. Il naqe dans la métaphore ]l et l'hyperbole. Ce que, dès cette époqu-e, lui décoche Louis Veuillot qui n'aimait pas l'exilé de Guernesey pou.r toutes sortes de raisons de ; valeur inégale, restera malheureusement i vrai de tout ce qui sortira à l'avenir de la plume du poète. Ce qui m'étonne un peu, Maître, dans vos idées Ce n'est pas la hauteur,humble en est le niveau, Ni la largeur non plus, ni non plus le nouveau; Elles ont mince corps, elles sont oxydées. Voilà le mot : elles sont oxydées par l'air de la mer, par l'atmosphère renfermée, malsaine, empestée où vit et se confine l'exile. Cette atmosphère, il la retrouvera, après 70 à Paris et plus le temps va, plus elle ! s'alourdit et se sature d'encens; plus la couche d'oxyde ternit et mange les quelques pauvres idées dont -vivait l'incomparable Muse 'd'Hugo. Ali! Veuillot a raison, un pareil instrument n'était point fait pour sertir des pierres fausses. Plus de hauteur dans les idées, et moins de personnalité! Et quel grand poète eût été Hugo! Mais le caractère n'a jamais été chez lui ■à la hauteur du talent. Puis l'exil est venu et •— c'est par là qu'il a été, pour lui, impie — le poète s'est guindé en une attitude; Iau lieu d'être la lyre qui vibre au grand souffle libre, il n'a plus été que le porte-enseigne d'une coterie, et quelle coterie! Graindorge. • — —-— lfs nouvelles —o Le ministre de la guerre a Brasschaet Comme nous l'avons annoncé, (M. de Bro-queville, ministre de la guerre, s'est rendu • mardi à Brasschaefc. Il a assisté aux exercices des écoles à feu et a visité les nouvelles, installations que nous avons décrites il y a peu de temps. La matinée entière a été prise par les exercices de tir que dirigeait le colonel Lebeau. Puis un déjeuner, auquel assistait le ministre, a réuni au mess les quelque deux cents officiers présents en ce moment à Brasschaet. Le lieutenant général Hanoteau a assuré M. de Broqueville du dévouement de tous ses subordonnés et de la reconnaissance unanime de l'armée ; le ministre a répondu en exaltant, en termes singulièrement élevés et émouvants, le devoir et le patriotisme. L'après-midi le ministre a visité l'Ecole el'artillcrie sous la conduite du général-major de Coster, et l'Ecole d'aviation, dirigée par le commandant Mathieu et le lieutenant Nélis. Il a assisté à plusieurs beaux vols exécutés pat le capitaine 'Sarteel, le lieutenant Dhanis et l'adjudant d'Hespel. Le ministre n'a pris congé qu'à la soirée. Dans la magistrature Sont nommés juges de paix suppléants : A Saint-Gilles : M. Appelian, avocat à Bruxelles.Au 4° canton d'Anvers : M. Devos, avocat à Anvers. A Borgerhout : M. Deraedemaeker, avocat à Borgerhout. A Molenbeek Saint-Jean : M. Possoz, avocat à Saint-Gilles. Congés! Congés! Les secrétaires généraux des départements ministériels viennent de tenir une réunion pour régler le travail dans leurs administrations respectives pendant la période des fê-, tes nationales et communale». Voici les décisions qui ont été prises : le lundi 20 juillet, il y aura un demi-jour de congé; le mardi âl, congé plein ; le mercredi 22, un demi-jour de repos; le jeudi 23, congé plein; le vendredi 24, journée de travail; le samedi 25, congé plein. Heureux fonctionnaires! Wilmart en correctionnelle i— -L'audience de mercredi M» COOSEMANS DEFEND DEMARETj L'audience est ouverte à 9 heures. Le président donne la parole à M« Coose mans, défenseur de Demaret. Me Goosemain débute ainsi : Messieurs, qui ai-je l'honneur de défendre' Charles Demaret, âgé de 54 années passée: dans les joies tranquilles du foyer familial. D< la noce et des fêtes dont il a tant été questior ici, il ne connaît rien. Il compte 32 ans de bar rcau, 32 ans d'honneur et de probité. Depui; qu'il est inculpé, les amitiés autour de lui s( sont faites plus vives, les sympathies sont plu; ardentes. Des confrères m'ont abordé tout l l'heure : « Il sera acquitté, n'est-ce pas? », Et M0 Picard me disait : « Croyez-moi, lorsque le barreau accorde ses faveurs et sans considé ration à un de ces membres, c'est que celui-c: en est digne ». Ces paroles, je les livre à vos méditations. Demaret est accusé du crime de faux. crime Demaret ne l'a point commis; il n'v a i # " * ' M. le juge Simons. porte. La simple connaissance d'un faux ne constitue point le crime, dit la Cour de Cassation^ : il faut l'intention criminelle, une perversité d'esprit que l'-ooi ne rencontre pas chez Demaret et dont le ministère public n'a pas apporté la preuve. Contrefaçon? Il n'y en a pas. Les titres ne portent-ils pas la vraie signature du véritable administrateur; la vraie signature du véritable commissaire? Supposons qu'on eût retiré les 15073 titres irréguliers, et qu'ont les eût remplacés par 15073 titres soi-disant contrefaits, qui eut pu y voir une contrefaçon? Quelle est donc la base du délit? C'est l'usage" que l'on en fera. Cet usage constituera le délit, mais le délit d'escroquerie dont Demaret ne peut être prévenu. On reproche à Demaret d'avoir signé 43000 titres portant la griffe d'administrateurs décédés. Ce n'était pas la griffe mais la signature imprimée restée sur la pierre lithographique qui avait servi à la confection de titres irréguliers. Ces titres, ajoute-t-on, portaient une date antérieure au jour qu'il signait... C'est vrai. Quelle explication Demaret en donne-t-il? La -plus naturelle, la plus vraisemblable : il ne s'en est point aperçu. Il devait s'en apercevoir? Eh, il y a tant de choses dont on devrait s'apercevoir, et que l'on n'aperçoit pas ! On a parlé de concert frauduleux. Quand a-t-il existé ce concert frauduleux? Demaret n'a jamais eu le moindre rapport avec les autres prévenus. Le ministère public l'affirmé, mais ne prouve point. Demaret a signé com-mjp signent... tous les administrateurs : sans vérification. Il a signé sous les yeux ele personnes honorables, voire même de magistrats. Est-ce ainsi que l'on consomme un délit? Oui, Demaret, a été insouciant, il a commis des négligences impardonnables, mais il n'est pas un faussaire. Pourquoi Demaret se serait-il défié de Wilmart, son ami depuis 30 ans? Avait-il la moindre raison de le suspecter? Celui-ci n'a-t-il pas exercé sur lui ce redoutable ascendant que nous lui avons vu manifester ici même, à l'audience? Le ministère public n'a-t-il pas été subjugué? N'a-t-il pas elonné comme raison décisive : « C'est vrai puisque Wilmart l'a dit... ». Qui donc oserait, faire grief au naïf Demaret de cet ascendant ? Il a cru Wilmart comme on croit un ami : est-ce là un crime? Demaret a, dit le ministère public, touché une somme de 500 francs, prix de ses complaisances coupables. Non pas. Il avait droit, r i 1 i1 i i ii M. le juge Oliviers. d'après les statuts, à des émoluments annuels de 500 francs. Il ne les a touchés cju'unc lois. Il a aussi touché 720 fr., reprena-on. Il est établi que cette somme était destinée et a été en fait consacrée au payement de soins médicaux donnés à Wilmart. On a parlé d'un libre-parcours sur les chemins de fer européens. Or, c'est tout juste si Demaret voyageait gratuitement sur la ligne de Gand-Terneuzen. Où est-il donc le prix des complaisances de Demaret ? Sont-ce les 65,000 fr. qu'il a perdus dans une affaire dirigée par Wilmart? Comment a-t-il trouvé ces 05,000 francs ? Par la réalisation de son portefeuille qui a produit 40,000 francs et par une hypothèque de^ 20,000 francs sur la seule maison qu'il possédât. Si Demaret avait été complice, il eut parti; cipé aux reports, négocié les titres, surveillé les listes de contrôle que l'on dressait ; il eut eu de l'or, une tortune... or il est clans la médiocrité.Messieurs, j'ai fini. Si je (n'ai pu faire passer en vous, cette certitude qui est mienne,

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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