Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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s.n. 1915, 21 March. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Seen on 01 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/6w9668985c/
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Les Nouvelles du Jour ARLON, LE 20 MARS 1915 il tlKSil! i§ Jiiis uYriEfB Cette quesiio:i-là est, en vérité, ure gros- j se question. Aujourd'hui même, et pour ia seconde | fois, !e Conseil communal d'Arlon aura à ? la discuter et à lui donner une solution 1 pratique. 11 ne faut pas douter qu'il la lui ^ donne. C'est, répétons-le, une grosse question, jj si importante que nous en connaissons peu « qui, en ce moment, puissent lui être coin- J parée. A ceux qui seraient tentés de voir en ceci : quelque tendance à l'exagératit n, il suffi- ; raii de montrer quel vaste effort se dévelop- i pe aciuellerrent sur tous les points du globe — mais particulièrement dans les pays que gueite le blocus, — pour faire produire à la terre, par une culture à la fois intensive et extensive, son maximum de rendement. C'est le problème de notre subsistance de demain qui se pose ainsi, urgent et impérieux.Dans un récent article que nous consacrions à rendre hommage au peuple américain, nous constations que l'organisation du ravitaillement belge fonctionne avec une telle régularité qu'un effort d'imagination est devenu nécessaire pour se rendre exactement compte de ce que serait notre situation d'aujourd'hui sans l'aide extérieure. En nous sauvant, — avec l'admirable élan que l'on connaît, — de 1a famine, l'Amérique nous a rendu un très mauvais service, que d'ailleurs nous ne songeons pas à lui reprocher: elle nous a déshabitués de S'effort, eiie nous a enlevé la vision nette et précise de la situation et des nécessités qu'el'e comporte, elle nous a fait enclins à l'imprévoyance. TerîcîemiVn ."TSfra vi"ai îïem enfamfèncain, c/onr nous vivons quotidiennement, nous était supprimé soit que par les circonstances nous soyons brus uernent isolés de l'Amérique, soit que celle-ci ait besoin de ses propres ressources, soit que, plus simp'ement, les communications viennent d'une façon ou de l'autre à être coupées cuire Bruxelles et le Luxembourg. Que l'une de ces éventualités survienne et nous voilà ipso facto réduits aux seules ressources de notre sol. Songe-t-on à ce que serait alors notre situation au point de vue des subsistances? Elle ne serait point rassurante du tout. Les réserves a'imentaires sont nulles ou peu s'en faut. Celles qui existent sont — chose triste à dire — entre les mains de spéculateurs de toute taille que les scrupules n'étouffent pas et oui seraient fort capables de ne les céder qu'à prix d'or, convaincus ou'ils sont oue tout est permis en temps de guerre, dès lors qu'il s'agit de faire fortune... C'est l'heure où s'entrouvre.devant nos_ yeux cette peu riante perspective — simple éventualité encore hâtons-nous de le dire— que la question de l'utilisation intensive du sol et celle, en tout premier lieu, des jardins ouvriers, apparaît comme une solution consolante. Ce cu'est l'œuvre des jardins ouvriers, i! est presou'inutile de le définir. Elle consiste essentiellement à mettre gratuitement à la disposition des ménages de travailleurs un lopin de terre suffisant pour leur procurer. par son renderrent cultura', une bonne part sinon la totalité de leur subsistance alimentaire.La ville d'Arlon a compris tout le parti qu'il y avait à tirer de l'idée au double point de vue de l'intérêt de ces ménages e' de l'intérêt général. Elle a pris l'initiative excellente et fructueuse de faire un appel pressant aux propriétaires de la partie ru ra'e de l'agglomération, leur demandant de céder, gratuitement ou non. pour cette an née. les terra'ns susceptibles d'être transformés en culture maraîchère. Elle a eu la satisfaction de voir son appel entendu et la plupart de ceux à ou' el'e s'était adressée ont aussitôt répondu, en métrant à la disposition de ''Administra tion communa'e, qui des terres de culture qui des prairies, lesquelles demain : ont converties en potagers. Envisagée indépendamment même de? circonstances spéciales que la guerre crée à notre population, nous connaissons peu d'œuvres sociales plus fécondes en résultats que cel'e cui nous occupe. L'assistance au pauvre par le travail constitue le principal facteur de son relèvement. La bienfaisance de l'Œuvre des Jardins Ouvriers, n'est pas une charité, ou bien c'est mieut ou'une charité. El'e ennoblit celui oui en est l'objet. Elle en fait pres-u'un propriétaire, en tout cas l'artisan de son propre bien-être. Elle l'éca-te des tentations de l'alcoolisme, améliore son exis'ençe, lui ouvre le chemin des économies laborieuses, source d'indépendance. ï Mais aujourd'hui combien plus précieuse -, encore apparaît l'œuvre qui doit, le cas '] échéant, sauver des pires éventualités quan-| tité de ménages de travailleurs. Car il suf-1 fît d'y réfléchir un instant pour se convain-f cre que le jour — proche ou lointain — où î par l'effet de la guerre le pain et la viande » viendraient à nous manquer, ce serait la fa-5 | mine et ses tristes suites. i ] Redouiable éventualité... Mais évemuali-I té qui ne se produira pas si, maintenant, \ tout de suite, chacun sait faire son devoir: | les uns en livrant à l'Œuvre leurs terrain ; •y \ inoccupés, et improductifs, les autres en les | mettant en valeur pour leur propre compte. ; | Et même s'il est quelques propriétaires - | et k)c:taires qurne croient pas pouvoir se n débarrasser momentanément de leurs ter-! rains, qu'ils veillent donc, pour eux-mê-i mes, à ce que cette année pas_ un pouce de ierre ne demeure improductif. Qui sait si '• quelque jour ce jardin ne leur fournira pas :U toute leur subsistance. Sans doute, il est bien possible que les choses s'arrangent au mieux et que les ci sombres perspectives que nous venons d'é-ii- vo uer demeurent dans le domaine des hy-p- ppthèses. Dans ce cas, tant mieux.Nous au-o- i-ons au moins fait notre devoir en mettant ys nos concitoyens en garde contre un danger re possible, le plus terrible de tous. ve ' Et quant aux Jardins Ouvriers, quels it- ue soient les événements eue l'avenir nous ce i réserve, point de doute oue leur résultat -n- ne soit bienfaisant et fécond, — quoi qu'il arrive. ia" rt- g" LA GUERRE DU COMMERCE 2St ! Le blocus de 1 Allemagne jle | —"0->— A- | . *r- ? Voici le texte des déclarations de l Ami- >as | rauté anglaise.- de j! « Lo gouvernement allemand a pris des me ures, tte n qui,contrairement aux usages de la guerre,établissent lés | autour de l'Angleterre,une zone de guerre dans la-ins i quelle tous les navires de commerce anglais ou ap-§ partenant à des pays alliés de l'Angleterre sont me-t :i- jj nacés de destruction, sâns que soit garantie même Mil ! queue, en outre, les navires neutres sont exposés aux ■ ait mêmes dangers. >US Considérant les Yicissitudes de la guerre ; JC, Considérant que dans l'e:posé des motifs accom-*£S pagnant la publication des susdites mesures, les neu-fôs très sent avertis de ce qu'ils n'ont pas à confier des de jj paisagers, des marins ou des marchandées à des le » navires anglais ou alliés ; jj Considérant que ces mesures de l'ennemi donnent J au gouvernement de S M. un droit incontestable les ; de représailles ; ce 5 Considérant que le gouvernement de S. M. a décide ; dé pour ces raisons de prendre, en vue d'empêcher l l'expédi.ion vers et de l'Allemagne ,de toutes mar-| chandises quelconques, des mesures dont l'exécution OU j sera possible sans danger pour les ru?/ires et pour ia ] vie des neutres ,et ce en complète conformité avec de I les droits des gens; ; Considérant enfin que les Alliés se sont mis [ d'accord avec l'Angleterre pour prendre des mesu-,n~ • res identiques en vue d'entraver le commerce al-j lemanri; de \ Le gouvernement de S. M. a décidé que les navires • partis depuis le ier mars en destinat:on de l'Alle-os. magne, ne seront pas autorisés à s'y rendre et de-i vront décharger leur cargaison dans un port anglais, ; à moins qu'ils ne soient autorisés à se diriger vers un ? port neutre ou vers un port des Aliiés. Si la cargai-: son n'est pas confisquée par l'Etat, elle sera ren-; due aux propriétaires ,a moins qu'elle contienne de ] la contrebande. 1 Moyennant des conditions à fi :er par le tribunal n" . d^s prises, les navires qui ont quitté des ports al-11 ^ lemands ou autres avec des marchandises d'origine ,rs : ennemie, seront traités de la même manière. Les marchandises confisquées ou vendues, ne seront pas payées avant la signature de la paix . i Les navires .partis de ports non allemands, et dont la cargaison est destinée à l'ennemi, peuvent être 1 forcés, de la même manière, à la décharger dans ^ un port anglais ou dans un port des Alliés. » e' ye m el * * j, Paris, 17 mars. — Le Journal Officie! ' publie un décrei énuméranl les me suie. c_ -7ue les gouvernements français et anglai. mt prises contre le ■ ommerce allemand .Le décret est précédé d un rapt ort des mini■ -'res des affaires étrangères, des finance, de la guerre et de la marine au Président ' de la République ,conçu comme suit: e « En violation des usages de guerre, le gouver-nement allemand a pris certaines mesures qui ont pour but de déclarer zone de guerre les eaux entoure rant le nord de la France et le Royaume-Uni,zone dans laquelle tous les navires de guerre des Alliés se-iy ront détruits sans considération^ de la vie des équi-pages, des non-combattants et des passagers, et [U dans laquelle la navigation neutre est exposée- au mê-q] me danger. ;e « Le mémoire joint à la publication allemande en-joint aux neutres de ne point embaquer d; matelots, le de fa^jagers ou de cargaisons à bord des navires des b- Alliés. Une telle prétention permet auc gouverne-:n ments alliés-de répondre par des mesures de repré-2. sailles et d'empêcher qu'aucune marchandise quel-S, conque atteigne ou quitte l'Allemagne. Les gouver-in nements alliés n'ont cependant aucun ment l'inten-S- tion de suivre l'ennemi dans la voie cruelle et barbare qui lui est spéciale. Les mesures qu'ils se se voient forcés de prendre doivent faire ressortir leur as intention de ne peint mettre en danger les navires H- neutes ou la vie des neutres ou des non-combaî- if. tanis. Elles doivent être appliquées en concordance n- sévère avec les lois de l'humanité. C'est dans ces )Ù conditions et dans ce sens qu'a été rédigée la décla- je ration ci-jointe, notifiée le i ïr mars par les gouver- a- nements alliés et qu'a été élaboré le décret que nous vous soumettons. » li- Le décrét dit que toutes les marchandises appar-lî, tenant à des Allemands, pr'/ enanf ou à destination ir; de "l'Allemagne et qui ont pris ia mer après le 13 ru m rs seront saisies. Les territoires occupés par les £3 Allemands seront mis sur le même pied que les te. ir.itoires allemands. Serorijf considérés comme marges chandises ve ant d'Alien^.^'-î tous les articles et tiQ marchandises partant une marque allemande, fabri-îr- c-ués ou réco-ltés en Allemagne ou dont le lieu d'en-lê- voi est en territoire allemand, de Cette mesure ne sera pis appliquée aux marchan- S1 dises dont un neutre pourra démontrer qu'il les a )as îa:t entrer de bonne foi avant le 13 mars en pays neutre ou qu'il en avait acquis la propriété de bonne foi lûs avant le 13 mars. les Les marchandises seront considérées comme destinées à l'Allemagne si les ^onnJssements n'en dé-montrent pas indiscutablement la destination pour un 3U~ nt pa/s neutre. Les naviies neutres sur lesquels les marchandises d-deseus indiquées seront trouvées ù seront conduits dans les ports français ou alliés. Les marchandises y seront débarquées, sauf résolution DUS C0Rtra^re- ^ navire sera libéré, mais les marchan-1,^1 dises reconnues pour être propagé allemande seront saisies ou vendues, la somme à provenir de la vente ne sera payée au propriétaire qu'après la signatu- j re de la Pai Les marchandises venant d'Allemagne appartenant à des neutres risteront à la disposition du propriétaire neutre pour être renvoyées dans leur poî\ du départ et ce pendant un temps déterminé, après lequel elles seron) achetées pour compte du propriétaire. On agira de mime à l'égard des marchandises appartenant à des neutres et envoyées en Allemagne. Le ministre de la marine pourra, excep-bnnelîement autoriser le transit des marchandises destinées à un pays neutre ou en provenant. Les disposions concernant la contrebande de guerre res-tent en vigueur. Le tribunal des prises jugera la question de s voir si les marchandises en litige ap-ires, •• -tiennent à l'Allemagne ôu si elles en proviennent nent. i la- ap- ^^ ; me- | S tu liûfalSfs :om- neu- D'un intéressant article que publie le Quotidien sous la signature de M. Camille Bodart, nous extray-ons les passages suivants: « ...Enfin, après de longues journées de lutte, la nent lumière se fait tout d'un coup. Le généralissime éclai-able ré par la Dataille èfic-mème, sait maintenant où il doit donner son coup de massue. Sera-ce sur le flanc léci- dégarni de l'aJversatre et avec l'idée de l'envelop-:her per lui-même, en lui opposant, victorieusement cet-nar- te fois, sa propre manoeuvre r' Sera-ce sur un point 'tion du combat de front, où il aura obtenu des avantages ir la suffisants pour tenter de faire en plein corps une îvec blessure mortelle et comme une brèche sanglame par où l'on pénétrera pour briser ensuite et disper-nis ser des tronçons déjà mutlés? Peu importe. esa" « Sa volonté est seule souveraine, comme ses or-dres sont seuis exécutoires. 11 doit élever son âme à la hauteur de ses responsabilités, parce que ia ircs moindre défaillance pourrait il elle seule provoquer ^e' un désastre, il commande, et il est obéi. de- lais (< a,ors on V01t aPParai(fe» là où il leur a or- , donné d'aller, des masses épaisses, profondes, re- ,gaj doutades. uiles represenient plusieurs armées. El- r^n_ les marenein droit au but, précédées par une artil- ( ^ lerie tormidaoie, qui balaye tout devant elle, tandis qu'en avant le comoat déjà engage redouole d'ar- jiîêî ^eur et violence. Elles ont pris, tout en avan- çant, leurs formations d'attaque ,suivant des règles »ine déterminées, et rien, maintenant, ne les détourne ^es plus de leur oojecuf. Puis, au signal partout répété ehes toncent sur l'ennemi, dans une ruee turieuse, pas ' ' amenre, sauvage, qui se déclanciie au milieu du jonr pius épouvantaoie fracas. être " enfin, l'attaque suprême, décisive, celle lans qui, préparée avec art et conduite sans -rémission . ni prévision de recul possiole, doit rompre l'équi-liore et contraindre a l'impuissance définitive ceiui des combattants qui y aura succombé. On y met toutes ses forces, on y dépense sans compter sa vii-f éueur et son sang. Et l'on ne mesure pius les sacri-t:ces, en ces neures solennelles où sonne peut-êire ; ^ ie glas d'une race ,en meme temps que 1 apothéose de celui qui aura été le plus fort. « Cependant ,les masses d'attaque, si ardentes et ' surexcitees qu'elles soient, ne se meuvent point ^ d'une seule pièce sur leur terrain d'action, à la façon d un boiide lancé dans l'espace. Elles sont au contraire ariiculees, et disposées de manière qu'une pous-,er_ sée continue s'exerce d'arrière en avant, comme il onl en va pour les vagues de la mer, quand le flux les ou_ rJuie les unes contre les autres jusqu'au rivage où ans aies se fondent en un unique et large flot d'écume, s®- « Ainsi, dans cette «charge» immense et continue, iui" .es bataillons succèdent aux bataillons, et les vivants et viennent prendre la place des morts. Et c'est seule-roê- m.nt quand le triompne est cert-in, définitif et irrévocable que la trombe s'arrête. Elle a tout dévasté en- sur son passage, tout re.?;ersé ; son œuvre de des-ots. truction est terminée. Devant elle s'étendent ,main-des tenant, de larges espaces où tourbillonnent, déses-ne pérés et lamentables les débris des bataillons qu'elle >ré- a broyés. Mais, pour ces malheureux, ce n'est pas jel- fini encore. U;:e poursuite acharnée, sans merci, faite rer- à coups de sabre et de mitraille, s'acharne sur eux. en- Ils fuient, désorientés, éperdus, et n'ont plus de >ar- salut à attendre que de la nuit secourable ou de Pèse puisement du vainqueur...» b vie ie nos siîils ; sor '!> M i -«&)- j Voici quelques passages d'un amusant article dû à la plume d'un soldat de notre vaillante petite ar- ; mée. \ 1 A perte de vue, les pâtures du Veume-Ambacht, ; dont le tapis d'un vert intense est parsemé de gros- \ 5 ses fermes trapues, et entrecoupé de petits canaux et ' s rossés aux eau noires et luisantes. Au îôih, estom- | pée par le brouiilard de décembre, la silhouette jj I d'une église déchiquetée par les obus ; la route y ? mène toute droite, bordée par les squelettes de ij chênes trempés par ia brume. L'état-major s'est installé dans une ferme épargnée • ! jusqu'ici par les marmites ennemies; nous y séjour- J a nerons pendant les trois jours, que notre compagnie j doit passer aux tranchées, car nous avons été dési- j II gnés à cinq ou six comme estafettes, De la chaus- j sée, un chemin de terre mène droit h la ferme, dis- ] >- t nte de cent mètres. . Une fois atteinte l'île sur laquelle s'élève la fer- \ n me, il s'agit de s'organiser. D'abord, en quête du • 3 logement : un vieux toit de chaume ,lépreux et mous-5 su recouvre les étables. C'est là., qu'il fera le plus I s chaud ! I Une fois la chambre à coucher et la garde-robe ar- | rangées ,il s'agit ue trouver une salie à manger. Les ll locau : de la tenne sont réservés aux officiers; res-te ( tent les dépendances. Voilà tout juste derrière la por-J" i cherie un ovenkot de quelque douze mètres carrés ; ie notre sergent touche le plafond de la tête, mais il 13 1 y a un grand âtre, et un pétrin qui fera une table J.r magnifique. Nous avons vite fait de nettoyer le ^ réduit, de le débarrasser de la paille qui l'encombre, de racler la boue qui recouvre l'aire de briques | ^ et d'installer deux bancs à l'aide de planches et de I 'n vieilles cuvelles. Van der Zwolm a déniché dans un 15 réduit voisin une casserole en fonte un peu endom-eS magée, m is qui, bien nettoyée, servira à cuire no-S" tre pot-au-feu. Treulemans, lui, a surpris une poule en ballade après le coucher du soleil ; en guise de châtiment il l'a acculée dans un coin écarté, l'a empoignée, lui a tordu le cou et nous l'apporte, n~ chaude encore, à plumer. De Fichcamp, le baron, a découvert la cave à pommes de terre et nous en apporte trois bons kilos. Chacun de nous a de plus épargné depuis une semaine sa ration de sucre et de sel. Susse Van tamms, qui est au mieux avec tant de sardines. Moi, j'ai récolté du bois, de vieux morceaux de portes, de châssis de fenêtre, des rondins de saule vert, le tout imprégné de la boue où en je Pai ramassé. fy- Agenouillé dans Pâtre ,je souffle sur la paille pour essayer d'enflammer îe bois. Une fumée acre rem-^ plit le réduit, prend chacun à la gorge et nous fait ^ pleurer et tousser.Ce fainéant de Morissen, qui n'a •j rien fait jusqu'ici, peste et m'enguirlande. Je lui ^ réponds par le mot de Cambronne ,ce qui me vaut ^ oînq centimes d'amende (nous sommes entre gens ^ du monde!); j'en ai déjà pour 45 centimes au-jourd'hui. Enfin, la flamme perce la colonne d'épais-se fumée et le bois pète et geint à plaisir .La poule, *e plumée et troussée, cuit bientôt dans le pot avec e le riz et les pommes de terre. Quant à la viande fr îche, Treulemans s'engage à en faire des beef-steaks à la broche ; il les tourne autour de sa bayon-nette, les y fixe à l'aide d'un fil de fer et fait tour-r" ner la broche improvisée au-dessus de la braise rou-ie geoyante. la er Ce délicat de Fichcamp a mis la nappe (quelques numéros du Courrier de l'Armée) et ie couvert; les couvercles de nos gamelles ,une poêle à frire, une r" assiette en émaillé et une boîte à conserves vide. e" Pour le vin ,don de S. M. le Roi, nous avons une ,l~ jatte de porcelaine ébréchee pour six; il n'est pa„ 11" convenable de boire à même sa gourde . 1S Treulemans a fini de cuire les beefsteaks ; ils sont carbonisés à l'extérieur et crus à l'intérieur, mais enduits d'une bonne couche de saindoux et saupou " drés de sel, ils valent à notre Vatel improvisé le; plus vifs éloges. (N. B. Nous n'avions plus rier. mangé depuis le rata de 11 heures). IU Les sardines .étendues sur le paiïi aigre daté du 3< novembre, sont déclarées meilleures que les hors-je d'œuvre de la Royale, Morrissen s'est chargé d'ou-jn vrir les boîtes à l'aide de sa bayonnette (arme pré-j cieuse comme on voit), mais îe bout qui n'en était uj pas suffisamment aiguisé, a glissé sur le fer-blanc re-Jm belle et lui est entré dans le pouce. Ce qu'il a juré ! (80 centimes d'amende d'un coup). j_ A ce moment, Susse Van Damme, qui a dû por-«e ter un pli aux tranchées, revient de sa mission. Il oublie de fermer la porte, comme d'habitude f Trois petits cochons ,qui couraient en liberté dans la cour, jt font irruption dans notre réduit et vont visiter le U moindre recoin de leurs groins avides. Nous nous ,n regardons ... et nous comprenons instantanément. i_ Treulemans a saisi la bayonnette (encore elle) et moi s. j'empoigne un des visiteurs grouinants par son pe-il dt tire-bouchon de queue. Mais a-t-il compris, lui >s aussi, nos intentions: il se débat si bien qu'il man-iù que de renverser notre pot-au-feu et d'ameuter toute la population de la ferme par ses cris perçants. For-3j ce nous est de les expulser à coups de pied ,sans ts pl«s ! Adi u ! hoche-pot cochon ! s. La poule ,entre-temps, ne s'est pas attendrie, mal-té gré une cuisson intensive. «Sale rosse» maugrée de 3. Fichcamp, qui essaie en vain de la découper ; il ne > parvient qu'à ébrêcher sa bayonnette (toujours el-s- le!) On décide d'y mordre chacun à son tour. Le le sort me désigne beau dernier : il ne reste que îe is croupion, dont je dois bien me contenter; mais on te me donne double ration de riz. k. Comme dessert, de véritables biscuits Pareil?, le d'Anvers, recouverts d'une couche de confiture de é- pommes et prunes de Crosse and Blackwell (notre C2deau de Noël). ■ 1 iii«_HM2in■ uiiT nvri*tfiiariaifiiiii-iBiigiiiiiasMWBMMaagaarmitTin $ Le souper ','àrros-C* «e rasades' 3e* notre vin (11'y a du Châ'eau-onik^.jn'e? du Châtêau-Hoofd pfJH, assure ce rich'c *tnp quî S'y connaît) a réchauffé i les convives et délié" les Lihguéïl On tse range en cercle autour du feu mourant. ' «Quand nous enbns jj {>artls en reconnaissance du côte -de H...», raconte 3 pour la dixième fois Susse Van D animé , assis sur • un chaudron renversé, les pieds' au feu, le visage I rouge de bSen-être. On ld<- laisse aller, mais en Pin-; terrompant à chàqite mot par des plaisanteries' et ^ des calembours faciles. Au loin la gi'Osse voix de nos ' î canons, le crépitement irrégulier de îa fusillade et " \ ) 'éclatement «jonore d'une marmite nous rappelfént :t ■ que nous sommes à la ligne de feu. A g "heuies, " \ le feu est presque éteint et le froid nous pénètre. 5 | Nous grimpons i notre grenier, chacun s'enroule ^ \ :ians cc4;v-''î;i'X et se bloiiit au plus profond de j la paille. Une chaude odeur musquée monte de Péta- i ble où on entend ruminer les vaches lentes, et cette e i nuit de réveillon s'achève dans un sommeil Introu- •- blé. e Ah ! d ceux qui sont restés au pays pouvaient «1 i- j avoir passé un aussi bon ! r- —" >--***• 9 < REVUE DE LA PRESSE u ; 18 ! LA DEFENSE D'EXPORTATION DU CHARBON r_ i ALLEMAND ET LES PAYS NEUTRES ÎS [ Du Telegrazj, : S Un télégramme de Berlin, nous informe de ce [' j que l'arrêté défendant l'exportation vise seulement '.j la réglementation des fournitures de charbon. !e Cette décision n'entraînera donc pas h suppres-g sion de ia fourniture aux Etats neutres, mais tiendra j plutôt à la fourniture dans de certaines limites'. îs | Un de nos correspondants à La Haye nous écrit à ie I ce sujet: «Il n'y a pas lieu de s'inquiéter au sujet m a de cette défense d'exportation. On l'avait d'ailleurs n- | déjà prévue. Le gouvernement était au courant de-0_ | puis plusieurs jours, l-a décision vise un double but. le 1 D'abord elle tend à prévenir 1a fourniture aux enne-ie | mis de charbons spéciaux, ensuite elle a pour objet 'a 3 ce provovquer des échanges d'articles,tels que l'étain e, le caoutchouc, les pommes de terre ,eî autres pro-à duits d'alimentation, dont l'exportation s été dé-p. fendue par notre gouvernement. Le gouvernement us allemand n'a pas décrété cet arrêté dans un esprit et d'animosité et il nous a garanti des quantités norms-ec les cîe charbon. Dans ces derniers temps, le gouver-,n- nement allemand a pris systématiquement des ar-u- rêtés 1 Vvrvortation (u- sortes d'srtf- ux cfes dont ce pays dispose cependani en suffisance ,et in- ce simplement afin d'obtenir en échange les madères où dont l'Allemagne a besoin. >• ur M. MARGHILOMAN ET LE GENERAL PAU r;~ D'une lettre de Bucarest à Pindépendance Beige ait sur le voyage du général Pau en Roumanie : 'J! « M. Marghiloman, en conversant avec le généra! Pau, a trouvé bon de lui exposer qu'à son avis la France devrait faire la paix avec l'Allemagne et se séparer de ses alliés ; de cette façon, il y aurait, en Europe, deux grands pays, foyers de civilisation, la ^ France et l'Allemagne, qui exerceraient sans encom- ' bre leur hégémonie sur l'Europe et sur le monde. ec « C'est précisément ce que nous ne voulons pas, a répliqué victorieusement le général Pau ,puisque n c'est contre l'hégémonie que nous luttons, d'où [r_ qu'elle vienne. » u- QUESTIONS DE NEUTRALITE es Du Telegraaf: es On nous mande officiellement de La Haye : Il est ie publié eontinueUemenc dans la presse, des articles 8. portant l'entête : «Violation de notre Neutralité» ou ie des titres similaires, articles ayant trait à la confis- a^, Jation de marchandises destinées à l'étranger. « On insiste tout particulièrement sur œ que le nt -ait d'exporter clandestinement certaines marchands iises, ne constitue aucunement une violation de la u eutralité. Les habitants d'un pays neutre ont, d'a-bî près les traités internalinaux, le droit absolu de faire îr. -lu commerce avec les habitants de pays en guerre, ^t le seul risque qu'ils courent est de voir confisquer ,( surs marchandises comme contrebande par les belli-s_ gérants . u- « Toutefois, en ce qui concerné le transport par é- mer, au point de vue du ravitaillement de la Holian- îit . dt, il est de toute nécessité de veiller à ce que le e- pays retienne dans ses frontières des stocks suffi- » ! sants des marchandises, dont, depuis le commencement des hostilités,l'arrivée régulière n'est pas assu- r- rée- II « C'est pour ce motif que l'on a pris des arrêtés 'is qui en défendent l'exportation. Si la non-observation tf", de ces arrêtés constitue une violation des intérêts le • nationaux, elle ne porte aucunement atteinte aux rè-■is glements internationaux, n [tQl MOLIERE A FRANCFORT e* Nous avons raconté que ia censure parisien- U1 ne ne veut même pius de Molière, justement, on n~ vient de jouer «Le Malade imaginaire» et «Les Pré- te cieuses ridicules» au Théâtre Municipal de Francfort ,r" (Mein). La Frankfurter Zeitung tire de cette coïn- ls cidence .des réflexions en vers et en prose : « Aux ennuis innombrables ^ Qui jadis brisaient mon cœur 2e S'ajoute une honte ineffable : ie Etre interdit du censeur. .e Que ferai-je, poète français en vain , le Je prends mes œuvres, et dare dare >n A Francfort je file, sur le Mein,' Dans le libre pays des barbares, n, « On voit que les Allemands ont fini par s'?,rri'io:r 3e de l'épithète de barbares. Et, en effet, jouer du More Hère pendant la guerre avec la France ,oe n'es? £ûs là le fait de- barbares, n w 75 • DIMANCHE 21 MARS 1015 i

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This item is a publication of the title Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations belonging to the category Liberale pers, published in Arlon from 1914 to 1916.

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