Îf6ème année Kl... I AI L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENW BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION TUDOR HOUSE. TUDOB ST., LONDON, TELEPHONE: CITY 3960. BUREAUX A PARIS : 11. PLACE DE LA BOURSE, TEUEPH.: | 5. ' LONDRES, JEUDI 24 JUIN 1915. ,3 MOIS, 9 SHILLINGS. , ABONNEMENTS : 6 MOIS, 17 SHILLINGS. : CONSERVATION PAR LE PROGÏ SOMMAIRE: LA SITUATION : L'évacuation de Lemberg—Combats d'arrière garde.—Contre=offensives allemandes et autrichiennes sur les fronts oc ci dental et méridional.—Croiseur britannique torpillé. Pour la constitution d'une ligue économique.—R. Billiard. Lettri de Madrid.—J. B. Discours de M. Carton de Wiart. Billet Parisien Jean-Bernard. Le ministère belge. Hollande et Belgique. L'Inter vièw du Pape Benoît XV.—Louis Latapie. Les socialistes et la paix.-Emile Vandervelde. Etc. LA SITUATION. Jeudi, midi. L'occupation de Lemberg' est un fai accompli. La forteresse galicienne, au: mains des Russes depuis le 3 septem bre, a été évacuée par nos alliés et 1 deuxième armée autrichienne, comman dée par le général Boehm Ermolli, fait son entrée dans la ville mardi après midi. Pour autant qu'on puisse en juger pa les rapports officiels, les Russes se re tirent en bon ordre et au cours des corr bats d'arrière-garde infligent des perte sérieuses à l'ennemi. Celui-ci s'est rendu maître de la vill en avançant par trois routes converger tes du nord, du nord-ouest, et de l'ouesi Du côté de Zolkiew et de Rawarussk nos alliés ont dû abandonné également les positions défendues ave tant de bravoure et la rectification noi velle des lignes, russes s'étendra! d'après les communiqués ennemi: jusque sur le San et la Vistule, et, c Pologne, jusque dans le district c Kielce. Les magnifiques succès remportés pj nos amis sur la ligne du Dniester, où le Autrichiens ont subi un revers assez si rieux, et 014, les Russes ont fait près c 4,000 prisonniers, ne pourront guère m< difier la situation de fait crééeparlaper: de Lemberg, pas plus que les succès pa: tiels de nos alliés du côté de la frontiè; de Bukovine. Ces succès secondaires prouvent pou tant que les armées russes, obligées c céder du terrain devant l'immense supi riorité de l'ennemi en artillerie et en mi nitions, gardent toute leur puissance o fensive et ne sont en aucune façon d< moralisées. On ne connaît pas encoi les nouvelles positions choisies par grand-duc Nicolas, mais il semble ce tain que c'est sur le Bug qu'il essayet maintenant de résister. A Berlin et à Vienne, la joie est grai de, bien que les journaux fassent resso tir que la prise de Lemberg n'a qu'ur minime importance militaire vu que 1< armées russes ne sont toujours ni ba tues iji coupées. Le Kaiser, qui a assisté, p; raît-il, aux dernières opératioi du général von Mackensen, a nomn celui-ci feld-maréchal. Quant à l'arch duc Frédéric, feld-maréchal des troupi autrichiennes, le Kaiser lui a conféré bâton de feld-maréchal prussien. Enfii dés télégrammes de félicitations ont é échangés entre Guillaume II et Frai çois-Joseph, et il est question d'une rei contre des deux souverains dans la vil reconquise. On annonce, d'autre part, que le Ts; est parti sur le front pour encourag< ses troupes. Les prochains bulletins nous apprei clront si les troupes du général Ivanc ont pu effectuer leur retraite sans tre de sacrifices et si le réajustement du noi veau front russe s'effectue dans de boi nés conditions. En France, l'activité est grande sut t presque tout le front. i Du côté de Neuville, Souchez et le - Labyrinthe, les Allemands font de i grands efforts pour reprendre aux Fran- - çais les positions perdues, et ici, comme i sur le théâtre occidental des opérations - l'ennemi (n'économise pas les munitions Dans les Vosges, au Ban de Sapt r les Allemands, après avoir envoyé plu: - de 4,000 obus sur un espace de 20( - mètres, sont parvenus à prendre pi et s sur la colline 631, mais ils n'ont pu s'} maintenir que partiellement, e En Argonne, sur les Hauts de Meuse - et en Lorraine, les attaques allemande: :. se sont renouvelées, mais ont toutes éti a repoussées. r Dans la vallée de la Fecht, les Fran c çais ont franchi une nouvelle étape et oc i- cupé Sondernach, au sud de Metzeral. Sur le front italien le centre d'activiti se trouve à Plava et à Freikofcl, deuxim n portantes passes qui commandent 1; e vallée de la Gail et où les Italiens son parvenus à occuper des points stratégi r ques de grande valeur. ■s Les Autrichiens, renforcés par de unités rappelées de Galicie, essayent ei e vain de déloger les troupes alpines afii )- de sauver Goertz du mouvement envelop :e pant qui menace cette ville, ainsi qu Tolmino, mais l'artillerie italienne pos sède sur l'artillerie autrichienne une su périorité que des témoins oculaires dé > clarent écrasante. le Les inondations provoquées par 1; ;- fermeture des digues de Sagrado et qu i- gênaient considérablement l'avance de f- troupes italiennes ont diminué, l'artille > rie italienne ayant démoli les digues e ■e provoqué l'écoulement rapide des eaux le Dans les Dardanelles, l'offensive ge r- nérale sur terre et sur mer a été repris' a mais les Turcs, excellents soldats d tranchées, se défendent bien, malgré le î- pertes immenses que leur infligent le r- Alliés, et qui sont évaluées à plus d te 70,000 déjà. :s Le correspondant du " Times " à Se t- fia apprend que les Turcs, ne croyan plus avoir à redouter un débarquemer i- russe sur les rives de la Mer Noire, on is amené 50,000 hommes à Kirk Kilissé e lé vue de la défense d'Andrinople. Ce< i- semblerait indiquer que les Turcs, qi :s ont déjà procédé au " déménagement le de la ville, croient avoir de sérieuses ra: i, sons de redouter une intervention bu té gare. i- L'Amirauté anglaise annonce que i i- croiseur " Roxburgh" a été torpill le dans la Mer du Nord, mais que les don-mages qu'il a subis ne sont pas sérieux ir Le croiseur a pu rentrer par ses propre ;r moyens et il n'y a aucune perte humain à déplorer. i- Il est à remarquer que le " Rox ff burgh " possède une vitesse de vingt p trois nœuds et demi. Le communiqu i- ne dit pas s'il s'agit d'une attaque d i- sous-marin ou s'il y a eu un engagemer naval. POUR LA CONSTITUTION D'UNE LIGUE ÉCONOMIQUE BELGE. > dfa. a m Au fur f t à mesure que la guerre se prolonge, se pose d'une manière de plus en plus impérieuse la nécessité d'examiner la situation économique qui sera faite à la Belgique après la conclusion de la paix. Déjà de nombreux organismes ont été créés et travaillent dans une voie nettement spécialisée. L'"Anglo Belgian Trade Revue " (1) poursuit la libération économique du joug allemand et, prolongement de la campagne si remarquée de la Métropole en août 1914, s'efforce de susciter des relations plus étroites avec l'Angleterre. Le comité pour le commerce avec les Alliés, qui, au début de son existence, semblait vouloir se spécialiser dans la recherche de représentations anglaises po«r les Belges, s'occupe davantage de conditions économiques générales et par ses études sur le petit crédit, sur le groupement de clients de l'industrie électrique, prouve l'ampleur de ses préoccupations. " La Belgique Nouvelle " (2) ce nouvea venu de la presse- belge à Londres, pi raît vouloir s'aiguiller vers le côt financier de la situation économique. ] n'est pas jusque " Belgica," unio de réfugiés belges, qui ne s'efforce d rompre le cadre primitif qui paraissai limiter son activité : elle ne se borne plu à aider les réfugiés et à procurer au intellectuels des situations provisoires. Ces efforts devraient être groupés. L situation qui sera faite à notre pays aprè la guerre mérite en effet d'être étudié sous tous ses aspects, suivant u programme bien déterminé, non seule ment par tous les hommes de bonne vc lonté, de tous les partis et de toutes le opinions, mais aussi par des spécialiste préparés. D'autre part, les relation avec les organismes officiels qui poui raient s'atteler à la solution des pre (1) Staniford Street, London. Abonnement, 6 par an. (2) 43, Chaneery Lane, Londres, W.C. Abonn-ment, 8s. par an- blêmes qu' se posent, notamment les Chambres de Commerce belges, sont difficiles, si pas impossibles. Il faut trouver à travailler en lieu et place de ces organismes. Il paraît donc utile de créer un groupement qui canaliserait tous les efforts et, qui, faisant faisceau de tous les intérêts moraux ou matériels à défendre, arriverait à préparer dans un esprit d'intérêt général la rénovation de la Belgique. Cet organisme pourrait s'intituler la Ligue économique belge. Le travail auquel elle devrait s'atteler mérite d'être exposé brièvement. * * * Il y a un premier groupe de questions qui concernent la " remise en marche " ■ du pays. Il s'agit de reconstruire les villes, • maisons et usines détruites. Les maté-: riaux de construction, briques, ciment, , aciers, boiseries devront pour la majeure partie, si l'on veut faire vite, provenir de , l'étranger. Il en résultera un afflux , d'importation considérable que ne com-) pensera pas de reflux d'exportation. Le 1 change deviendra défavorable, d'autant ■ plus que la garantie or de nos billets aura probablement diminué. Il n'est pas im- i probable que notre change perde du 15 ; ou 20 p.c. comme le change russe ac-; tuel,—la Russie maintenant importe beaucoup plus qu'elle n'exporte. Quelles - sont les mesures à préconiser à cet égard - pour enrayer autant que possible ce futur change défavorable? ; Pour reconstituer le fond de roule- - ment de certains industriels ou com-i merçants, obtenu souvent contre dépôt t de titres, lesquels sont devenus de moin- - dre valeur, on aura recours aux banques. Celles-ci seront amenées, en regard 5 de ces demandes d'argent, à augmenter i - le taux d'intérêt de leurs prêts; et, par i le fait même le taux d'escompte. Si ces - taux ne sont pas limités, certains com-; merces seront paralysés. Que faire? D'autro part fi le moratoriijm n'est - pas suspendu "dûelk-'inent qu'arri- - vera-t-il si le propriétaire exige de son locataire, si le bailleur hypothécaire ou i non exige de l'emprunteur le paiement i des arrérages ou du principal? N'allons-s nous pas à une faillite générale civile ou - commerciale? N'y a-t-il pas lieu d'étu-t dier le fonctionnement d'un concordat . général? Et h'est-il pas nécessaire que - ces mesures soient étudiées par de<> e hommes de droit, avocats, notaires, e avant que le moment d'appliquer ces s mesures soit arrivé? s Quid des industries qui étaient basées e sur l'existence et l'exploitation de brevets, lesquels auront été préemptés par - les Allemands en représailles des me-t sures anglaises à l'égard des brevets al-t lemands? Les lois concernant les brevets t nécessitent une réglementation nouvelJe. n Attendra-t-on de l'étudier que la paix :i soit signée? :i II y a une multitude de questions de ' ce genre qui se posent et qui méritent - examen et examen immédiat. M. Janssen, dans un article très remarqué dans " l'Indépendance Belge," e a exposé une pareille manière de voir, é II préconisait la constitution d'un con- - seil national économique qui aurait or-. ganisé un congrès national économique s lequel serait devenu permanent:. Nous ne e faisons qu'amplifier son idée. Nous espérons qu'il voudra bien dé-. velopper à nouveau, dans un nouvel ar- - ticle, toufts les considérations que la é réflexion lui a suggérées. Poser le pro-e blême, appeler l'attention sur l'écueil à t éviter, c'est œuvre méritoire et c'est presque, dirions-nous, donner la moitié m de la solution. - * * * Il y a, ensuite, un autre groupe de questions qui vise " l'état de régime" de la Belgique. Pour chaque industrie belge se posent les trois grands groupes de problèmes suivants : u Le problème de la main-d'œuvre; le - problème technique; le problème com-é mercial. '] Le problème de la main-d'œuvre se n posera parce qu'une partie de la popula-e tion a essaimé, et que l'essaimage com-t porte toujours pour la ruche originale un s certain déchet. Certains ateliers de cpn-x struction, par exemple, qui ne valaient que par l'habileté de leurs ajusteurs, de a leurs forgerons, de leurs mouleurs. Beau-s coup ont quitté le pays, et plus la durée e de la guerre augmente, plus ils contrac-n tent l'habitude du pays nouveau qui le; - a recueillis. Il importe de veiller. Le problème technique se posera ca! s il s'agit de reprendre au plus vite sa s place au soleil et de reconquérir les rnar-s chés qui ont dû nous abandonner. C'est - faire œuvre louable que de dénoncer le - retard industriel de son pays. Il s'agit de connaître les derniers progrès techniques et de renoncer aux vétustés procé-dés de mauvais rendement tant au point de vue qualité qu'au point de vue financier. Il faut que nos professeurs d'universités, si nombreux dans l'exil, deviennent des professeurs d'universités populaires et des éducateurs pour industriels. Le problème commercial se posera par*ce que l'Allemagne était le pays avec lequel nous faisions le plus grand chiffre d'affaires. L'Allemagne n'était pas pour nous un important client, c'était notre plus important client, et, après la France, notre plus important fournisseur. Comment remplacer ce vide économique ? Quels sont pour chaque industrie les débouchés possibles, quels sont les traités de commerce qui nous sont défavorables, quelles sont les améliorations à préconiser? Ne faut-il pas de plus, songer à la création de syndicats, si rares en Belgique, si nombreux en Allemagne ? Chaque industriel connaît les marchés qu'il peut atteindre ; les difficultés à vaincre; il importe qu'il puisse exposer ses connaissances ; il doit son savoir à son pays. Chaque industrie, outre ces problèmes d'ordre général, a des problèmes spéciaux à faire résoudre. L'industrie des armements à la navigation, par exemple, a un intérêt vital à voir. Anvers conquérir un nouvel hinterland recruteur de fret. Il faut que ces problèmes soient discutés et que la discussion soil ouverte à tous. * * * Nous voudrions que la Ligue économique organise l'examen de tous ces problèmes d'une importance capitale pour l'intérêt du pays. Nous suggérerions, par exemple, que tous les jours, s'il le faut, à partir du Ici août, si pas du 15 juillet, tous les spécialistes d'une industrie examinent sur vant un programme fixé à l'avance tous les intérêts de cette industrie. Nous eussions voulu pour la classifi cation de ces industries nous inspirer de la classification des chambres de com merce de Bruxelles qui, comme on sait sont groupek-s en l'nion Syndicale. Mai: l'annuaire qui donne Cette classificatio' nous manque. Peut-être faudrait-il sui vre plutôt la classification des exposi tions internationales. Hasardons-nous < adopter une liste d'industries afférente: aux produits que nous importions d'Al lemag'ne et que " l'Anglo Belgian Tradi Review " a publiée dans son prernie numéro ; nous ferons double besogne ei renforçant nos possibilités dans un do maine où nos ennemis sont puissants. Pour permettre aux personnalités bel ges actuellement en Hollande ou et France de coopérer à ce travail, il es nécessaire de déterminer à l'avance le jours réservés à la discussion de chaqui question. Par exemple : Le 15 juillet : Le Vin. Le 16 juillet : La bière. Le 17 juillet : Le Cidre. Le 19 juillet : L'Alcool. Le 20 juillet : Les Eaux Minérales. Le 21 juillet : Les Margarines. Le 22 juillet : Les Fromages. Les Textiles, la sidérurgie, etc. Ce programme de travail serait étu dié et établi par le comité provisoire cl la ligue économique ; une large publicit serait sollicitée, et nul doute que devan l'intérêt général évident les concours n seront pas marchandés à l'œuvre. Il suffira d'un président énergique ap pelant l'attention des orateurs sur la nécessité d'être bref et substantiel pour ar river à donner à cet échange d'idées soi rendement maximum. * * * Comment assurer un résultat tangibl à ces réunions, "creusets d'idées"? En obtenant le concours sans ré^prv de nos publications belges. Ce concours dès maintenant nous est acquis. " 1 Indépendance Belge," " la Métropole," " la Belgique Nouvelle," " le Neptune," " l'Anglo-Belgian Trade Review," nous ouvrent leurs colonnes. Nul doute que les journaux publiés en France et en Hollande—et il convient de citer en première ligne le " XXe Siècle"—auront à cœur de soutenir le travail de la ligue. Les débats journaliers sténographiés seront remis à la presse et des tirés à part réunis formeront le " Livre de la défense économique de la Belgique," ou toutes les voix soit par correspondance soit verbalement auront pu se faire entendre, et dont notre gouvernement, absorbé actuellement par la lutte formidable qu'il a à diriger, pourra, s'il y a lieu, s'inspirer. * * * Dès maintenant, des concours précieux sont acquis. Le comte Goblet d'Al-viella, ministre d'Etat, à qui nous avions parlé de l'œuvre préconisée par M. Janssen nous a dit qu'elle était non pas utile mais nécessaire et qu'il serait notre porte-parole auprès du gouvernement pour obtenir de lui un concours efficace et une collaboration étroite. M. de Smet de Nayer, ancien président de l'Exposition de Gand, M. Bauters, président honoraire du tribunal de commerce de Gand, M. Day, et M. Bossut, président et secrétaire du Comité pour le Commerce avec les Alliés, M. Hubert et M. le baron For-geur, président et secrétaire de l'Association des Ingénieurs belges, M. Baus et M. Vandeweyer, président et secrétaire du Cercle Belgica, M. le député Royer, M. Louis Destrée, juge au tribunal de commerce de Bruxelles, indus-' triel, etc., etc., réservent dès maintenant à cette œuvre leur appui dévoué. Nul doute que d'autres personnalités, : recrutées dans- tous les partis et désireuses de participer à un travail d'in-1 térêt généra! enverront sans tarder leur adhésion à M. Janssen, care of Belgica, ! 20, Hanover Square. \ otre programme ne fait en effet qu'amplifier unè idée que M. Janssen a, le premier, exposée, et il 1 importe de concentrer en une seule main ' toutes les adhésions recueillies. Bornons-nous à solliciter de ces éventuels correspondants qu'ils disent s'ils accepteraient de participer d'une façon 1 permanente ou s'ils désirent limiter leur collaboration à la discussion de problèmes nettement spécialisés et éventuellement lesquels, en ajoutant les 1 points qu'il voudraient voir portés à t l'ordre eju jour. Nous sollicitons de plus de la Presse : que le présent article soit repris si possible in extenso afin que toutes les bonnes volontés soient informées. * "Jê * Concluons en sollicitant des concours. Il y a dans ce Congrès économique travail pour tous. Nous avons un devoir à remplir envers ceux qui se battent pour nous et envers . les Belges au dedans, dont la voix ne ; peut se faire entendre. Nous- avons à • préparer pour eux une Belgique nou-t velle, techniquement et méthodique-, ment organisée. Nous n'étions pas prêts pour la guerre, tâchons d'être . prêts pour la paix, a-t-on dit. Tâchons . surtout d'avoir la joie de contribuer par . la pensée à la reconstruction d'un pavs ^ que nous chérissons davantage au fur et à mesuré que l'exil nous semble plus long. ; R. BILLIARD, Industriel, * Tnfrpnirnr Hps C,nn<;triirtinn<î Pivil^c LETTRE DE MADRID. •-*>-« L Espagne et le Conflit international. (De notre correspondant.) Madrid, 16 juin 1915. En Espagne, les polémiques continuent entre germano-austrophiles et anglo-francophiles. Le récent discours du leader traditionaliste, Vasquez MeAla, tout imprégné de haine contre l'Angleterre, a soulevé beaucoup de poussière, aussi bien dans le pays même qu'à l'étranger. Cependant il ne faudrait pas lui attacher une importance trop grande. Mella est le porte-voix d'un parti obsolète dont la représentation parlementaire se compose de trois sièges seulement et qui ne joue plus aucun rôle dans la politique espagnole. Les opinions et tendances de ce parti, toutes antilibérales et antidémocratiques, ne reflètent nullement l'état d'âme du peuple espagnol. L'Espagne a guerroyé, pendant le 19e siècle, plus que toute autre nation européenne ; elle s'est épuisée en guerres civiles et internationales, et une sensation de lassitude et de désir de repos s'est . emparée d'elle. Voilà pourquoi, dès le commencement de la lutte mondiale elle s'est déclarée neutre et fait tout son possible pour se maintenir dans la plus stricte neutralité. D'ailleurs, comme d'autres pays neutres, tels que la Hollande, le Danemark, la Suède et la Norvège, elle n'attend au-cun avantage du résultat de la guerre, quel qu'il soit et sera heureuse de la continuation de son statu quo actuel. Au demeurant, ses sympathies sont du côté des Alliés, ainsi que l'ont assuré à différentes reprises les chefs des grands partis politiques, celui des libéraux, le comte de Romanones, celui des réformistes, le professeur Melquidès Alvarez, celui des radicaux, Alexandre Lerroux. Mais il ne faut pas oublier... sed magis arnica veritas... que l'Espagne n'a aucun motif immédiat de partager l'hostilité envers l'Allemagne que doivent nécessairement ressentir les pays engagés dans la grande lutte. Le chef du cabinet, M. Dato, a déclaré souventes fois et bien nettement

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