La correspondance relative à la rédaction doit être adressée au Directeur. Les demandes d'abonnements a l'Administrateur. (Les manuscrits ne sont pas rendus). Membres protecteurs : MmC Emile Verhaeren ; MM. les Ministres de la Guerre et des Sciences et des Arts. Fondateurs : Lieutenant-Général E. Michel ; Baron F. Empain ; Isabel Brault ; Eugène Bruckner ; M. Sauphar; V.-V. Martial. Bienfaiteurs : Chevalier H. Carton de Wiart ; W. Van Hove : Victor Dumon ; Ed. Huysmans ; Gérard Harry. Collaborateurs : Belges: J. d'Arc; M. Barzin : Cyr. Buvs&e ; Ch. Conrardy ; L. Christophe; H. Davignon ; 1. de Bongnie ; Dumon-Wildën ; G. Feld ; J. Flament ; Edm. Fouss ; Fr. Franckcn ; H. Frenay-Cid : M. Gauchez ; G. Harry; Franz Hellens ; Isi-Collin : J. Kervyn j de Meerendré ; Ad. Lousherg; V.-V. Martial : C. de Paepe : M. Plasky ; Georges Ramaeckers ; Léo Somerhause ; G. Van Melle; G. Velter : R. Vivier ; [M. jWyse-ur ; S. et S. de Vriendt ; C. Hendrickx ; W. Van Hove: Alice Salva ; M. Varliner ; F. Passelecq : W. Renier ; A. Stévenne : D. Doequier; J. Tinel ; Ad. Lousberg; P. de Blauve : Louis Piérard. Français J. de Lassus ; R. Morche ; 1 . Prévost; P. Halary ; R. Mon- Trésorière : Mme M. Houzé 19, rue Turgot - Paris (pe) Abonnement, 1 an 42 fascicules : 10 francs. Quelques Souvenirs sur Émile Verhaeren A Madame Emile Verhaeren, ce témoignage de mon 'profond respect. Bien qu'habitant Saint-Gloud avant la guerre, je n'avais jamais vu Verhaeren. Un soir rie l'automne 19i5; je le reconnus sans hésiter, au milieu d'un groupe de voyageurs qui venaient de la gare. Il marchait lentement, le dos légèrement courbé, très absorbé par la lecture do son journal, et ne faisant pas attention aux; gens qui le dépassaient. Il avait l'air, malgré s.on âge, d'un homme vigoureux encore, au caractère tenace et réfléchi. — Je n'eus plus qu'une pensée : le connaître; et quelques jours après je i'abordai en pleine rue. Il leva les yeux sur moi et me considéra d'un air amusé; il y avait une grande bonté dans son regard. Il me parla; aussitôt je fus conquis.- Nous étions arrivés devant sa porte; je le quittai tout à la joie de le revoir chez lui, le lendemain. — J'entrai de cette façon en rapports avec le grand poète? Ai-je bien compris Verhaeren, alors, et l'interprétation que je puis en donner correspond-elle à la réalité? Chacun sait l'indomptable énergie déployée par le Maître au cours de cette année suprême; à quel point il s'est dépensé pour la cause sacrée. De l'avis de tous ceux qui l'ont approché à ce moment, il n'a jamais été plus complètement lui-même. Et pourtant, avec quelle bonne grâce il trouvait le temps d'accueillir « son voisin et son ami » comme l'indique la trop indulgente dédicace d'une plaquette : « Parmi les Gendres. » Gomment redire le charme et le naturel de sa conversation, pendant les instants de délassement qu'il s'accordait. Il passait sans effort, comme sans embarras, des anecdotes les plus gaies aux souvenirs les plus poignants, disait, en quelques mots sobres mais fervents, son dévouement au Roi et à la Reine des Belges, leur-courage devant-l'épreuve, leur dignité depuis l'exil. Il racontait aussi le temps de sa jeunesse. Ces farces si drues, —■ héritage des aïeux que l'on se transmet d'âge en âge — avaient été pour lui le spectacle des champs de foire. Les joyeux drilles n'y manquaient pas. dans les veines desquels coulait toujours le sang de Thyl Ulens-piegel. Déjà s'animait la légende que 'e souffle l'r fascicule. (2e Série), 1918. Prix : 1 franc.

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