Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

1117 0
26 augustus 1915
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1915, 26 Augustus. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/hx15m65n0z/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

.ïpuili 'i<» août 191.'» 13 centimes le numéro S9me année — N° 238 JOURNAL DE GAND (ABONNEMENTS : BELGIQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; 3 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus IIÉDAC.TION & ADMINIST11AT1C)N : 3, -RXJi±] IDE FLANi.RE^3, GaNL: TÉLÉPHONE 665 A N N 0 N C E S : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. ■ u|;<rri—i j I LA C* L E RIVE Sur le front occidental Communiqués officiels allemands Berlin, 24 août. pevant Zeebrugge, au H cours de la nuit du 22 au 23 août, un navire I de patrouille allemand fut attaqué par deux I contre-torpilleurs ennemis et, après une ré- ■ sisiance courageuse, coulé. Une partie de I l'équipage a pu être sauvée. Berlin, 24 août. Pendant sa visite I d'hier, devant Zeebrugge, la flotte anglaise I a lire environ 60 à 70 coups de canon contre I nos fortifications de la côte. Par ce bombar-I dément ,nous avons à déplorer la perte d'un ■ iué ainsi que de six blessés ; en outre, trois ■ habitants belges furent blessés par des obus I tirés trop loin. Des dégâts matériels ne fu- ■ rent pas causés. Dans les Vosges, au nord de Munster, le I combat s'était arrêté pendant la journée. Au cours de la soirée, les Français attaquèrent I de nouveau nos positions au Barrenkopf et I au nord de celui-ci. Les,attaques furent re-I poussées. Quelques faibles détachements de I l'ennemi qui avaient pénétré dans nos posi-I lions furent jetés dehors et quelques chas-I seurs alpins faits p-isonniers. Lors des combats annoncés h'er, un mor-I ceau de tranchée au Barrenkopf est resté entre les mains de l'ennemi. A Loo.au sud-ouest de Dixmude, un biplan ■ français a été touché avant-hier par un de I nos aviateurs de combat et est tombé. Communiqués officiels français W. T. B. Paris, 22 août. (Après-midi) : I En Artois, au nord de Souchez, une faible I attaque allemande fut -epoussée par nos I troupes. Au Labyrinthe le combat continue, ■ à l'aide de grosses bombes. Dans la région ■ d; Roye combat violent réciproque d'artille- ■ rie. Dans les Vosges, l'ennemi a attaqué nos H posiitons sur la crête de Sondernach mais I lut repoussé. II Sur le reste du front, la nuit s'est écoulée I sans incident. Paris, 22 août. (Soir) : En Artois, no- B lamment dans la -égion de Neuville et de I Roclincourt, activité marquée des batteries I ennemies violemment contre-battues par no- m tre artillerie. Canonnade réciproque assez H vive dans la région de Roye, sur le plateau ■ de Quennevière, sur le front de l'Aisne et I autour de Reims. En Argonne, on ne signale que des luttes I d'engins de tranchées, en particulier aux I Courtes-Chaussées. En Woevre, combats à coups de bombe? 1 H et de grenades au nord de Flirey. Dans les Vosges, région de la Fecht, sim-I pie canonnade. Paris, 23 août. — (après-midi). — En Artois, dans les secteurs de Souchez et de Neuville, ■ fusillades et combats à coups de grenades, sans -■ engagement d'infanterie ; canonnade réciproque assez vive dans la région de Roy, sur le plateau I (le Quennevières, sur le front de l'Aisne et I autour de Reims. Dans l'Argonne, courtes luttes il à coups de bombes et de pétards aux lisières ■ ouest, à Fontaine-Madame et dans le Bois de ■ Bolanle. Dans les Vosges, sur les crêtes Linge-I Barrenkopf, après un vif combat à la suite d'un I tir de préparation particulièrement efficace, ■ nous nous sommes emparés de quelques tran- ■ chées ennemies. La nuit, aucun événement I n'est survenu sur le reste du front. Dans la ■ journée du 22 août, nos avions ont bombardé ■ Lens, Liétard, Loos et la voie de Lille à Douai. Paris, 23 août (soir). — En Artois, au nord ■ de Souchez et dans le secteur Neuville et Roclin-■ court, activité toujours marquée des deux artil- ■ leries. L'ennemi a lancé quelques obus sur 'H Arras, Montdidier et Reims. En Champagne, sur ■ le front Pertes-Beauséjour, vif combat à coups gl te grenades et de bombes. Sur Sa front oriental Communiqués oificieis allemands Berlin, 24 août. Groupe d'armée du général feldmaréchal von Hindenburg. Au nord du Niémen, pas de changements. Sur ie restant du front de ce groupe d'armée, des progrès fuient réalisés. Lors des combats à l'ast et au sud de Kowno, nos troupes ont fait prisonniers 9 officiers et 2,6C0 soldats ; 8 mitrailleuses furent capturées.Groupe d'armée du général feldmaréchal prince Léopold de Bavière. Sur les hau-.eurs au nord-est de Kleszcpelë et dans la région boisée au sud-est de cette localité, l'adversaire a été de nouveau battu par nos troupes. La poursuite s'approche de Bialo-wieska. L'ennemi a perdu plus de 4,500 hommes en prisonniers, ainsi que 9 mitrailleuses.Groupe de l'armée du général feldmaréchal von Mackensen. Par l'attaque des troupes coalisées avançant par la Pulwa et le Bug, à l'est de l'embouchure de la Puhva, '.'ennemi a évacué ses positions. La poursui-le continue. Sur le front sud-ouest de Brest-Litcwsk, les hauteurs à Kopytow furent prises d'assaut. Nos troupes, progrèssent par les terrains marécageux, au. nord-est de Wlcdawa et poursuivent l'ennemi battu hier. Berlin. 24 août. Le 16 août un sous-marin allemand a coulé, par îe lancement d'une torpille, un va'sseau auxiliaire russe à l'entrée du golfe de Finlande. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 2 3août. A l'est de la Pulwa inférieure et du chemin de fer allant de Rasna vers le nord un combat très violent est engagé. L'ennemi défend avec le dernier acharnement chaque pouce de terrain, mais a été toutefois culbuté, à de nombreux endroits, le long de tout le front, tandis qu'un grand nombre de prisonniers sont :ombés en nos mains. Nos vaillants régiments de Transsylvanie ont combattu de façon spécialement acharnée près des villages Gola et Suchodol, situés au nord de Rasna. Le régiment d'infanterie n. 64, au cours de l'assaui d'un retranchement défendu par des grenadiers russes, fit prisonnière-la garnison composée de 7 officiers et 900 hommes et captu-a 7 mitrailleuses. Devant Brest-Li-iowsk, rien de nouveau. A l'est de Wioda-wà, des troupes allemandes ont poussé au-delà de la zone des lacs. Dans la région Wla-dimir-Wolynskj, nous avons avancé nos gardes jusqu'à Turyisk et dans le secteur à l'est de Luboml. Les Russes ont été refoulés. Le calme règne en Galicie orientale. Communiqué officiel russe W. T. B. St-Pétersbourg, 22 août. — La flotte ennemie a quitté le golfe de Riga. Le front sur terre court dans la région de Riga et de Jacob-stadt et Dttnàburg vers l'ouest. Sur le même front des combats partiels se sont développés. Dans la région de Wilkomierz, pas de changement réel. A l'ouest de Koszdary, ros troupes ont arrêté,le20 et le 21 août, la violente offensive ennemie. Sur la rive gauche du Njemen moyen et du Bobr supérieur, pas de changement. Au Bobr inférieur, près d'Ossowielz, au Narew supérieur et le long du chemin de fer Bielsk-Wysoko-Litowsk, dans la région de. Brest-Litowsk et plus loin à la rive droite du Bug, la situation de nos troupes est restée à peu près inchangée. Depuis le soir du 20, l'ennemi a exercé sans cesse une pression opiniâtre dans la région de Bielsk et de'Wlodawa vers Piszczawa, mais fut contenu par nos contre-attaques. Pas de changements en Galicie. De récentes nouvelles de Nowo Georgiewsk font défaut. Les dernières apportées par nos aviateurs signalaient qu'au cours de la nuit du 19 au 20, la situation de la place était devenue si critique qu'on ne peut espérer une plus longue résistance. Sur le front itâlo-autrkhÈân Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 23 août. Hier encore j ne- troupes ont repoussé plusieurs attaques j des Italiens contre le haut plateau de Dober-do. A certains endroits on en vint encore au co;ps-à-corps. A présent, l'ennemi tente souvent de s'approener méthodiquement de no.; positions de défense. L'après-midi, la tête de pont de Tolmeln a été prise sous le feu de l'artillerie. Puis l'infanterie ennemie aiiaqua vainement jusque dans la nuit, subissant de lourdes pertes. Rien de saillant aux autres fronts. Le feu de la lourde artillerie ccnire'rios ouvrages duTyrol a cessé par intermittence.Aujourd'hui, trois mois se sont écoulés depuis la déclaration de guerre de nos anciens alliés. Les attaques innombrables de l'armée italienne n'ont nulle part atteint leur but. Elles ont, au contraire, coûté à nos ennemis d -"s sacrifices incroyables. Nos troupes con-ervent, comme avant, leurs positions à la frontière ou à proximité de celle-ci. Communiqués officiels italiens W. T. B. Rome, 21 août (soir). — Sur le haut plateau au nord-est d'Arsiero, nos troupes ont pris, après une violente bataille, un important retranchement autrichien au versant occidental du Monte Maggio. En haut Cordevole, le combat d'artillerie s'est poursuivi hier. Nos canons ont détruit un obstacle sur la route des Dolomites, au-delà d'Araboa, et y ont mis le feu. L'artillerie ennemie a dirigé son feu sur les localités Pieve et von Burdenstein. Des progrès ont été réalisés dans le bassin de Flitsch, où notre énergique offensive nousafai! gagner la ligne; Pluzna-Cossoca. Dans le secteur du Km une tranchée au versant nord du Vreie est tombée en nos mains après un violent combat. Les contre-attaques pour la reprendre furent repoussées. D'autres, contre nos positions près Santa Lucia-eurent le même sort. Nous y fîmes-quelques prisonniers dont un officier. Au Karst, notre offensive se poursuit. Hier nous y avons pris quelques tranchées et capturé une mitrailleuse avec munitions. Le 20 août, à l'aube, une de nos escadres d'avions a survolé l'aile ennemie à Aisowitza, à l'est de Gorz, et l'a bombardée. Malgré le feu de trois batteries de défense, les appareils sont revenus indemnes dans nos lignes. Au retour ils ont attaqué à coups de mitrailleuse un cerf-volant ennemi et l'ont contraint à atterrir. Une escadre ennemie survola le même après-midi Udine et y jeta 14 bombes. Des maisons privées furent endommagées. W. T. B. Rome, 22 août (soir). — Dans la région du Monte Maggio, au nord-est de. Arsiero, l'artillerie ennemie a bombardé hier avec violence les positions nouvelles conquises par nous. 11 nous a été impossible d'étendre le terrain occupé. Dans la vallée supérieur Boite, nous avons, à la pointe du val Travenanze, pris d'assaut quelques tranchées et fait des prisonniers. dont le nombre n'est pas encore établi. Nous avons délogé des patrouilles ennemies, nichées dans les rochers du Monte Cristallo et étendu nos possessions jusqu'au Monle Cresta. L'artillerie ennemie a bombardé Cortina d'Am-pezzo, y faisant quelques dégâts. Dans la vallée supérieure Rienz, nous a^ons repoussé des attaques ennemies contre nos positions avancées. Au Karst, nos lignes ont été un peu avancées, ; _____ hier. Nous avons pris d'assaut une forte tranchée.Alors l'ennemi concentra un feu violent contre ce front et procéda à l'assaut; mais il fut arrêté par notre feu. Hier malin, nos aviateurs ont renouvelé leur attaque contre le' camp d'aviation d'Aisovizza, sur lequel ils jetèrent des bombes. Malgré une violente canonnade, tous les appareils sont revenus indemnes. Las frais de la guerre Bénin, 22 août. Dans son exposé de la situation financière, au Reichstag, le secré-,airs d'Etat M. Helfierich a établi le compte des dépenses de la guerre, pour tous les Etats. D'après ie s évaluations, les débours de tous les belligérants réunis se montent par jour à 375 millions de francs, soit environ 10 milliards par mois. Pour toute l'année, ils atteindraient 125 milliards, c'est-à-dire le tiers de toute la fortune mobilière et immobilière publique et pr.vée de l'Allemagne. « Jamais encore, dans toute l'histoire universelle un déplacement et une destruction pareils de valeurs ne se sont vus », s'est écrié M. Helfferich. En Hollande Les industries chimiques Le Vaderland annonce qu'une société financière très puissante vient d'être constituée sou" les auspices de l'Association des banques de Rotterdam pour la création de nombreuses usines chimiques en Hollande; ce pays éia'.l ,en ce qui "concerne l'industrie chimique, tributaire de l'Allemagne et de l'Angleterre. La première usine sera construite dans les environs de Rotterdam et s'occupera spécialement de la fabrication d'acide sulfu-rique. , D'autres usines sont en construction à Uirecht et à Schiedam pour la préparation de matières colorantes. En Grèce Le nouveau cabinet Une dépèche d'Aihènes dit que Venizelos a repris presque tous les ministres de son premier cabinet. 11 s'est réservé l'extérieur, a donné la guerre au général Danglis. la manne à Miaulis, les finances à Repulis,l'intérieur à Savitzianos, la justice à Rakhian, les communications à Diamantidis, les cultes :! l'enseignement à Tsirimokos, et le commerce à Mirhalakopulos. Au Mexique La Conférence panamérieaine On croit que la noie adressée aux chefs mexicains par les sept nations des continents américains du nord et du sud, qui offrent leurs services pour arriver à un arrangement rétablissant la i-anquillité dans le pays, produira un effet utile. Les Mexicains, pense-f-on, ne peuvent pas ne pas comprendre que si les sept nations sont prêtes à prendre de> concert des mesures en faveur ae la paix, elles sont capables également de prendre de concert des mesu'es disciplinaires au cas où leurs conseils amicaux ne seraient pas suivis.Au Pérou Le nouveau cabinet .Riva Aguero, qui avait été chargé par José Pardo de former'le cabinet, a présenté hier ses collègues au prés.dent de la République. Voici la composition du ministère: Président du Conseil : Riva Aguero ; af faires étrangères, Menendez ; finances, Les-ires; justice et inst~ucticn publique, Valera; guerre et marine, Puente ; travaux publics, Sosa. i:chos Les huiles de graissage Un avis de l'autorité allemande porte que les entreprises désignées ci-après sont admises au noniDre de celles qui ont le droit de livrer en Belgique de^ huiles de graissage aux intéressés : 1. Association Industrielle du Centre de La Louvière', à La Louvière ; 2. Union des Cessionnaires d'Exploitation de Chemins de Fer vicinaux, à Bruxelles; 3. Bureau central du gaz. des eaux et de l'éleciricité, à Bruxelles; 4. Compagnie des Produits Industriels, société anonyme, à Bruxeiles-Midi ; 5. Ne Poorter-Lemaire et Cie, à Gand-Samt-Pierre ; 6. Davidis et Cie, à Anvers; 7. Decuyper Jos., à Verviers; 8. Durr Robert et fils, à Bruxelles. 9. Goossens et Kahn, à Anvers; 10. Heleine et Cavenaille. à Bruxelles; 11. Mottay A. et V. Pissart, à Haeren, près Bruxelles; 12. Michael E. et Cie, à Anvers; 13. Pirsoul G., Vve et ses fils, à Louvain ; 14. Reichert et Cie, W. à Anvers; 15. S. A. Lauwere-Masurel à Bruxelles. 16. Timm, W.-J.,,à Jette-Bruxelles. D'autres fabricants ou commerçants c:i huiles de graissage établis en Belgique et payant patente peuvent obtenir l'au-ic 'isaiion de livrer des huiles de graissage aux intéressés. Les demandes doivent être adses ces par écrit et avec tous les renseignements nécessaires au Bureau central des huiles de graissage, qui décidera. Anvers, le 5 août 1915. Retour au pays De nombreux Belges, qui s'étaient réfugiés en France, sont arrivés à Genève, pour retourner de ià dans leur pays, affirment les journaux suisses. Beaucoup de réfugiés belges, qui séjournaient jusqu ici à Genève, regagnent également leur pays . Le pain de tulipes en Hollande Trop de fleutsl disait Caichas. La nouvelle qui nous vient de Hollande ne l'eut sans doute pas fait changer de langage. On sait ce que l'on a imaginé déjà dans tous les pays, frappés par la guerre, pour remplacer, en tout ou en partie, la farine dans le pain. Dans cette voie, le record de 1 efrangeté semble jusqu'à quand ? re-veni- à la... Hollande. On annonce, en effet, de Bréda, qu'un boulanger de cette viile étend sa farine avec des cignons de tulipes râpés. Le goût de ce pain de tulipes serait des plus agréables. a;cuiS-t-on, bien entendu pour dissiper la méfiance très naturelle envers ce pain tron fleuri!... Nécrologie On annonce la mort de M. Grégoire Winckz, ingénieur civil, administrateur délégué des Carrières P.-J. Winckz, échevin de la ville de Soignies. Chronique ûairioise INFORMATIONS communales. La Commission de l'Instruction publique s'est réunie mardi après-midi à l'Hôtel de Ville I'cuiiieron au journal ae tiana 7b Le Comte Monte-Cristo I ALEXANDRE DUMAS Cela lui donnait, en lui épargnant les interprêtes, gens toujours ennuyeux et parfois indiscrets, de grandes facilités de communication, soit avec les navires qu'il rencontrait en mer, soit avec les petites barques Qu'il relevait le long des côtes, soit enfin avec le gens sans nom, sans patrie, sans état apparent, comme il y en a toujours sur les dalles des quais qui avoisinent les ports de mer, et qui vivent de ces ressources mystérieuses et cachées qu'il faut bien croire leur venir en ligne directe de la Providence, puisqu'ils n'ont aucun moyen d'existence visible à l'œil nu : on devine que Dantès était à bord d'un bâtiment contrebandier. Aussi le patron avait-il d'abord reçu Dan- ' tes à bord avec une certains défiance: il était fort connu de tous les douaniers de la côte, et, comme c'était entre ces messieurs et lui un échange de ruses plus adroites les unes que les autres, il avait pensé d'abord qu« Daniès. était un émissaire de dame gabelle, qui employait cet ingénieux moyen de pénétrer quelques-uns des secrets du métier. Mais la manière b-illante dont Dantès s'était tiré de l'épreuve quand il avait orienté au plus près, l'avait entièrement convaincu ; puis ensuite, quand il avait vu cette légère fumée flotter comme un panache au-dessus du bastion du château d'If, et qu'il avait entendu ce bruit lointain de l'explosion, il avail eu un instant l'idée qu'il venait de recevoir à bord celui à qui, comme pour les entrées et les sorties des rois, on accordait les honneurs du canon; cela l'inquiétait moins déjà, il faut le dire, que si le nouveau venu étaii un douanier ; mais cette seconde supposition avait bientôt disparu comme la première à la vue de la parfaite tranquillité de sa recrue. Edmond eut donc l'avantage de savoir ce qu'était son patron sans que son patron pût savoir ce qu'il était ; de quelque côté que l'attaquassent le vieux marin ou ses camarades, il tint bon et ne fit aucun aveu : donnant force détails su- Naples et sur Malte, qu'il connaissait comme Marseille, et maintenant, avec une fermeté qui faisait honneur à sa mémoire, sa première narration. Ce fut donc le Génois, tout subtil qu'il était, qui se laissa duper par Edmond ,en faveur duquel parlaient sà douceur, son expérience nautique et surtout la plus savante dissimulation. Et puis, peut-être le Génois était-il comme ces gens d'esprit qui ne savent jamais que ce qu'ils doivent savoir, et qui, ne c-oient que ce qu'ils ont intérêt à croire. Ce fut donc dans cette situation réciproque que l'on arriva à Livourne. Edmond devait tenter là une nouvelle épreuve: c'était de savoir s'il se reconnaîtrait lui-même, depuis quatorze ans qu'il ne s'était vu ; il avait conservé une idée assez précise de ce qu'était le jeune homme, il allait voir ce qu'il était devenu homme. Aux yeux de ses camarades, son vœu était accompli :.ving fois déjà il avait relâché à Livourne, il connaissait un barbier rue Saint-Ferdinand, il entra chez lui pour se faire couper la barbe et les cheveux. Le barbier regarda avec étonnement cet homme à la longue chevelure et à la barbe épaisse et noire, qui ressemblait à une de ces belles têtes du Titien. Ce n'était point encore la mode à celte époque-là que l'on portât la barbe et les cheveux si développés : ' aujourd'hui un barbier s'étonnerait seulement qu'un homme doué de si grands avan- l tages physiques consentit volontairement à s'en priver. Le barbier livournais se mit à la besogne sans observation. Lorsque l'opération fut terminée, lorsque Edmond sentit son menton entièrement rasé, lorsque ses cheveux furent réduits à la longueur ordinaire, il demanda un miroir et se regarda. Il avait alors trente-trois ans, comme nous l'avons dit, et ces quatorze ans de prison avaient pour ainsi dire apporté un grand changement moral dans sa figure.. Dantès était entré au château d'If avec ce visage rond, riant et épanoui du jeune homme heureux, à qui les premiers pas dans la vie ont été faciles, et qui compte sur l'avenir comme sur la déduction naturelle du passé: tout cela était bien changé. Sa figure ovale s'était allongée, sa bouche rieuse avait pris ces lignes fermes et arrêtées qui indiquent la résolution ; ses sourcil ; s'étaient arqués sous une ride unique, pensive; ses yeux s'étaient empreints d'une profonde tristesse, du fond de laquelle jaillissaient de temps en temps les sombres éclairs de la misanthropie et de la haine; son teint, éloigné si longtemps de la lumière du jour ei des rayons du soleil, avai tpris cette couleur ma!e qui fait, quand leur visage est encadré dans des cheveux noirs, la beauté aristocratique des hommes du Nord; cette science profonde qu'il avait acquise avait en outre reflété sur iout son visage une auréole d'intelligente sécurité ; en outre il avait, quoique naturellement d'une taille assez haute, acquis cette vigueur trapue d'un corps toujours concentrant ses forces en lui. A l'élégance des formes nerveuses et grêles avait succédé la solidité des formes arrondies et musculeuses. Quant à sa voix, les prières, les sanglots et les imprécations l'avaient changée, tantôt en un timbre d'une douceur étrange, tantôt en une accentuation rude et presque rauque. En outre, sans cesse dans un demi-jour et dans l'obscurité, ses yeux avaient acquis cette singuliè-e faculté de distinguer les objets pendant la nuit, comme font ceux de l'hyène et du loup. Edmond sourit en se voyant : il était impossible que son meilleur ami, si toutefois il lui restait un ami, le reconnût; il ne se reconnaissait même pas lui-même. 9 (A -,libre) I i

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes