Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 02 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 18 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/p55db8053w/
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Vendredi '2 juillet Ii)I<> £3 centimes le numéro 39me année — N° 183 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : 8 fr. par an ; \ fr. pour six mois ; lî fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, RUE IDE FLAN JjRE, 3, GANL TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels de l'autorité allemande AVIS DE LA COMMANDATURE La défense d'exporter des pommes de terre pour la Belgique, la France et l'Allemagne est considérée comme levée à partir du 28 mai, en tant que les provisions existantes dépassent les [besoins des troupes. Le reste peut être livré librement au commerce- (Etap. Bef. 379/5.) (Communiqué) L-...-——•—•—••——••— LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 30 juin (midi). — Près d'Arras, hiei ■ncore, l'ennemi n'a entrepris aucune action mporiante. Au nord d'Ecurie, une attaque ennemie a échoué dans le Labyrinthe. Sur les Hauts-de-Meuse, à l'ouest des Epar-ges, les Français essayent en vain, depuis le 2o juin au soir, de reprendre les positions que nous leur avons enlevées. Hier ils ont fait de nouveau quatre attaques vieolentes et ont été :haque fois repoussés avec de fortes pertes. Communiqués officiels français Paris, 29 juin (15 heures). — Dans la région m nord d'Arras, au nord et au sud de Souchez, linsi qu'au nord de Neuville, la nuit du 29 au 30 i été marquée par une violente canonnade. Une iclion d'infanterie nous a permis de progresser jans le chemin creux d'Angres à Ablain. I Dans les Vosges une attaque ennemie a réussi à rejeter passagèrement nos avant-postes des pentes à l'est de Metzeral. Nous avons, par une Ionlre-altaque, reconquis en partie le terrain Sur le reste du front la nuit a été calme. Paris, 29 juin (23 heures). — Dans les Vosges ious avons reconquis, dans la matinée du 29, es positions que nous, occupions à l'est de i Sur le reste du front il n'y a rien à ajouter, excepté quelques actions d'artillerie. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Sur la Gnila-Lipa, notre offensive progresse, i l'est et au nord-est de Lemberg, la situation fa pas changé. Entre le Bug et la Vistule, des foupes allemandes et austro-hongroises ont lieint la région de Belz, Komarow, Zamocz, et i lisièie nord des plaines boisées du Tanew. ennemi évacue aussi ses lignes de la Vistule ins la région de Zawichost et de Czarow. Un (ion ennemi a été obligé d'atterrir derrière oire front; les occupants ont été faits prison-iers.Communiqué officiel autrichien Vienne, 30 juin. — En Galicie orientale, ies mées coalisées ont pénétré jusqu'à la Gnils ipa et jusqu'à la courbe près de KamionKa-jrumilowa. Les forces russes établies dans lté ligne furent attaquées. Burstzyn a été pris er. Des forces considérables ennemies qui se naient à Sielec (au nord-ouest de Kamionka-immilowa) ont été refoulées, cette nuit sur rystyncpol, après un combat acharné et avec s pertes considérables pour l'ennemi. Au ird de Rawa-Ruska et au nord de Cieszanow, s troupes coalisées ont pénétré dans le ter-oire russe. Tomaszow est en notre posses-«1- Cette nuit l'ennemi a évacué ses positions i Tanew septentrional et à la rive septentrio-fc du San et commença la retraite dans la di-■tion du nord. Il est poursuivi partout. En ilogne et au Dniester, la situation est inchan- Conin,uniques officiels russes Pélrograde, 28 juin. — Le 26 juin les Turcs ont tenté de passer à l'offensive dans la région côtière contre le flanc gauche russe, mais leurs attaques furent repoussées. Prèsd'Olty, dans les environs de Tortow et Ghelia, les Turcs ont essayé d'attaquer une compagnie russe, mais ils furent refoulés. Sur la montagne Gheidag, les Turcs, profitant du brouillard, s'approchèrent des tranchées russes à 800 pas et ensuite en 400 pas. Sur le restant du front pas de changement. Rétrograde, 28 juin. — Sur la rive gauche de la Vistule, près d'Orajef, a eu lieu un combat acharné qui a duré toute la nuit de samedi à dimanche (26 au 27 juin). Les attaques des Allemands contre Burgad et Sciniany(àl'est de Lemberg) eurent un caractère d'acharnement extraordinaire. La pression des Allemands et des Autrichiens sur le front de Tomasjof-Belz-Kamenka (les deux premières localités sur la frontière de la Galicie et de la Pologne, au Solo Kija, affluent du Bug) continue. Après s'être retirés samedi (26 juin) sur la Gnita-Lipa (affluent du Dnjestr), sur le front Bukaczowe-Haluz, les Russes repoussèrent des attaques acharnées de forces considérables allemandes. Pour le surplus pas de changement. Sur le front italo-autrichîen Communiqué officiel autrichien Sur le théâtre de la guerre italien, rien d'imponant n'est arrivé hier. L'ennemi prodigue de nouveau beaucoup de munitions d'artillerie contre la tête de pont de Goerz. Le personnel italien transporte des mitrailleuses sur des brancards, abusant ainsi de la convention de Genève. Communiqués officiels italiens Rome, 27 juin. — Au Tyrol et au Trentin le combat d'artillerie est devenu de plus en plus violent dans les dernières vingt-quatre heures. Une tentative des Autrichiens de reprendre la cime du Zellenkofel a échoué. Rome, 29 juin. — L'agence Stefani publie le communiqué suivant d'hier, 6 heures du soir : Aucun événement important le long de tout le front. En Carinthie, l'artillerie de montagne, qui avait été amenée avec beaucoup de peine sur les cimes élevées, bombarda efficacement le camp ennemi sur la pente opposée du Petit Pal. Le temps est mauvais sur le théâtre de la guerre. On a constaté une certaine activité d'aéroplanes ennemis, qui bombardèrent une position récemment conquise par nous. Aux Dardanelles Communiqué officiel turc Constantinople, 30 juin. — Au front des Dardanelles, l'ennemi attaqua trois fois, près d'Ari Burnu, après un violent feu d'artillerie, notre aile gauche et fut chaque fois refouié avec des pertes extraordinaires, sans obtenir aucun avantage. Près de Sedd-ul-Bahr, l'ennemi après avcir, dans la nuit du 27 au 28 juin, bombarde jusqu'au matin, avec de l'artillerie lourde, nos tranchées, sur l'aile droite, attaqua cette aile le 28 juin au matin. Nous le refoulâmes par nos contre-attaques. Dans ses attaques de la même nuit, dirigées contre notre aile gauche, l'ennemi n'obtint également aucun avantage. L'après-midi, l'ennemi tema une attaque con.re notre centre, mais elle fut facilement repoussée. Dans notre contre-attaque, nous prîmes deux lignes de tranchées ennemies. Nos batteries d'Anatolie participèrent efficacement au combat sur l'aile gauche près de Sedd-ul-Bahr et contribuèrent beaucoup à la retraite de l'ennemi, en lui infligeant des pertes considérables. Les mêmes batteries réduisirent au silence les batteries ennemies sur la cîme de Tekké. Nos aviateurs ont jeté ave: succès des bombes près de Sedd-ul-Bahr. En mer Londres, 20 juin. On annonce de Miiford-haven à Lloyd : La barque anglaise « Dumfris-Stcr » a été torpillée lundi matin à 25 milles au sud-cuesi de Smalls. L'équipage a été débarqué à midi à Milfordhaven., En Hollande Une manifestation socialiste Dimanche après-midi a eu lieu, à Utrecht,. une grande manifestation socialiste. Elle était dirigée contre le projét gouvernemental d'étendre la Landsiurm. Des milliers de travailleurs de toutes les parties c'u pays y ont assisté. La .manifestation s'est déroulée avec ordre. Le premier orateur qui a parlé contre le projet de loi fut Troelstra. qui le déclara inutile peur le moment, et dangereux pour la neutralité de la Hollande. Plus grande est l'armée, dit Troelstra, plus grand devient le danger de la voir se mêler au conflit. Dans notre pays se manifeste le désir de créer un parti de la guerre. Il faut combattre le projet, qui mettrait aux mains de ses partisans un moyen d'agitation en vue de la guerre. L'issue de la guerre ne doit pas être que l'un pays triomphe de l'autre, mais une victoire des partisans de la paix chez tous les peuples, une victoire de l'idée internationale. Après d'autres discours dans le même sens l'assemblée a voté à l'unanimité deux ordres du jour. Le premier déclare, que la fraction socialisie de la Chambre s'opposera au projet pour combattre certains éléments chauvins dans le pays, qui pourraient compromettre la neutralité de la Hollande. Le second ordre du jour exprime le vœu que les partis socialistes de tous les pays collaborent à une paix prochaine. L'assemblée a exprimé sa confiance absolue dans le socialisme international. En Albanie La marche des Monténégrins Le « Morning Post » reçoit de Rome la nouvelle que les Monténégrins, après avoir occupé San Giovanni di Medua, marchent sur Alesso sans rencontrer de sérieuse résistance. Entrée des Monténégrins à Srutari Les journaux italiens annoncent que le 27 juin, à midi, les troupes du Monténégro sont entrées à Scutari. La population leur a fait un accueil enthousiaste. L'état-major monténégrin s'eet installé au Konak. Le général Vukowitsch a fait savoir officiellement au consul d'Italie qu'il prenait possession au nom de son Souverain. ÉCHOS Pour les étudiants prisonniers La « Frankfurter Zeitung » apprend de Berne qu'au cours d'une grande réunion de professeurs et d'étudiants de toutes les facultés suisses, l'on vient de créer un bureau destiné à soutenir matériellement et moralement les étudiants, de quelque pays que ce soit, qui ont été faits prisonniers. La réunion a voté un projet des professeurs Maillard et Roud, de Lausanne projet approuvé déjà par les Gouvernement suisse et français. Le ministre allemand, M. de Romberg, y a donné également son assentiment en attendant le consentement officiel du Gouvernement allemand. Le bureau de l'association siégera à Lausanne. Dans les ambulances serbes Le Dr James Berry, directeur d'un hôpital anglais en Serbie, a déclaré que sur les 387 médecins serbes en service au commencement de la guerre, 93 sont morts, dont 82 par suite du typhus. Quant aux médecins étrangers qui sont venus prêter leur concours aux Serbes, il en est mort 35, parmi lesquels 3 Anglais, 4 Américains, 2 Belges, 6 Autrichiens et plusieurs Grecs. La mortalité parmi les étudiants en médecine et le personnel des ambulances a été également très élevée. Tout le monde rime... Le « Temps » note, avec une souriante ironie, un des travers de ce temps : l'universelle manie de la rime, manie innocente, mais un peu ennuyeuse... Un phénomène curieux à observer : c'est depuis quelques mois la production abondante de poésie. On peut même dire que jusqu'à ses derniers temps, il se fabriquait journellement plus de rimes que d'obus. Nous devons avoir main tenant un stock, une provision de poèmes vraiment" remarquable. L'offre a dépassé la demande, et la fabrication les besoins. Il semble qu'il y ait eu sur notre territoire une levée en masse. On a travaillé et on travaille encore jour et nuit sur le Parnasse. L'inspiration ne chôme pas. La guerre — un malheur ne vient jamais seul — a produit cette exaltation, ce délire poétique. Combien de personnes qui, avant la terrible conflagration, écrivaient en prose, ou même n'écrivaient pas du tout, se sont trouvées tout à coup avoir un impérieux besoin de parler! Elles ont cru qu'elles avaient quelque chose à dire et elles n'ont pu le dire qu'en vers. Elles se sont abandonnées à leur démon. Ces âmes délicates eï sensibles se sont mises à pousser des chants. Sous le choc des événements, elles ont vibré fortement, comme des verres de cristal heurtés résonnent en ondes éclatantes. Il suffit de poser la main sur les verres pour les réduire au silence, mais aucune force humaine ne pourra arrêter ces élans sonores. Pourquoi commettre l'imprudence de publier ces vers inattendus? Ils profitem de l'esprit de mansuétued et d'indulgence, qui dérive heureusement en certains milieux de i crion sacrée, pour obtenir dans des journaux des places de faveur. Leurs rimes y sont traitées comme de petits réfugiés et des orphelins de la guerre. Ne pensez-vous pas que cette faiblesse est excessive? Au Maroc La politique espagnole Le « Heraldo » de Madrid publie une longue information transmise de Larache où il est dit que de graves divergences de vues se sont produites entre le résident général et le commandant des troupes de Larache, le général Sil-vestre.Le général Marina, partisan d'une politique de pacification comparable à celle mise en pratique par le général Lyautey, aurait proposé de traiter avec Raissouli, dont l'influence dans la région est forte. Au contraire, le général Sil-vest're préconise la manière forte. Tandis que les éléments militaristes se rangent du côté du général Silvestre, le général Marina voudrait poursuivre une politique de pénétration pacifique qui a l'assentiment des prin cipaux chefs de la politique espagnole et particulièrement de ceux qui intervinrent dans les négociations des traités de 1907 et 1912. » M «» «^1 1» «» ^ Aux Etats-Unis Un nouveau cuirassé Une dépêche de New-Vork annonce que l'arsenal de Brooklyn a lancé avec succès le cuirassé « Arizona », du type u Pensylvania ». Ce cuirassé, d'un déplacement de 31,400 tonnes, portera douze canons de 356 millimètres en quatre tourelles triples axiales, vingt-deux canons de 127 et quatre de 47, plus quatre tubes lance-torpilles sous-marines, La vitesse sera de 21 nœuds, avec une puissance de 31,500 chevaux. Son appareil moteur est à turbines, et ses chaudières seront uniquement chauffées au pétrole. Sa protection est assurée par un cuirassement épais de 457 millimètres aux positions de la grosse artillerie, de 356 millimètres à la ceinture, et de 406 millimètres au blockhaus du commandant. L'effectif sera de 1,000 hommes, état major compris. Chronique Gantoise RÈGLEMENT sur le pain.— Le Conseil communal de Gand, considérant que, par suite des circonstances, la direction et le contrôle du ravitaillement de la Ville et de l'agglomération ont été, du consentement du Conseil communal, confiés aux délégués du Comité national de secours et d'alimentation, siégeant à Bruxelles ; Vu les renseignements fournit par le dit Comité ; Considérant qu'il y a lieu de modifier l'arrêté du 16 décembre 1914; Arrête : Art. 1. — 11 est défendu, à partir du 1er juillet prochain,à Gand et dans l'agglomération (Lede-berg, Gentbrugge et Mont-St-Amand) de fabriquer ou de vendre du pain blanc, du pain aux œufs ou du pain aux corint/ies, pour la consommation publique. Art. 2. — Toutefois, les personnes qui auront obtenu une permission spéciale, à délivrer par le Bourgmestre, sur l'avis du Comité de secours et d'alimentation, pourront fabriquer du pain blanc, uniquement pour malades. Le dit pain ne pourra être délivré que suivant les conditions indiquées dans la lettre de permission. Art. 3. — 11 est défendu de fabriquer ou de vendre, pour la consommation publique, des petits produits de boulangerie : petits pains, pistolets, pains français, couques, mastelles, etc., même gris. Art. 4. — Pain gris. — La farine fournie par le Comité de secours et d'alimentation "oit être fabriquée, suivant le mélange imposé, en pains de 1 k. ou de 1/2 k. (avec tolérance de 30 grammes par kilogr.) poids constaté 12 heures après la cuisson. 11 ne peut être vendu à un prix supérieur à 0,46 fr. par pain d'un kilogramme ou à raison de 4.6 centimes par 100 grammes. Art. 5. — Le pain mélangé (fait avec une partie de farine de seigle) ne peut pas être vendu à un prix supérieur à 0,42 fr. le kilogramme. Art. 6. — Le pain noir (fabriqué avec du seigle exclusivement) ne peut pas être vendu à un prix supérieur-à 0,48 fr. le kilogramme. Art. 7. — Les contraventions à la présente ordonnance seront punies des peines de police. Les contrevenants seront, en outre, immédiatement signalés au Comité de secours et d'alimentation, pour être privés de toute fourniture de farine. Art. 8. — Le Conseil rappelle aux intéressés les lois et règlements réprimant la sophistication ■"taon du Journal de Gand 29 Le Comte MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS U Baais justement aujourd'hui donner à Votre les nouveaux renseignements que a,s receuillis sur cet événement, lorsque tention de Votre Majesté a été détournée par terrible catsstrophe du golfe; maintenant ces se'gnements n'auraient plus aucun intérêt lr le roi. ~ Au contraire, Monsieur, au contraire, dit "s XVIII, te affaire me semble avoir un Pwt direct avec celle qui nous occupe, et la rt dit général Quesnel va peut-être nous met-sur'a voie d'un grand complot intérieur. ^ m nom du général Quesnel, Villefort fris- "" En effet, sire, reprit le ministre de la cei tout porterait à croire que cette mort est j le résultat, non pas d'un suicide, comme on l'avait cru d'abord, mais d'un assassinat : le général Quesnel sortait, à ce qu'il paraît, d'un club bonapartiste lorsqu'il a disparu.Un homme inconnu était venu le chercher le matin même et lui avait donné rendez-vous rue Saint-Jac-ques; malheureusement le valet de chambre du général, qui le coiffait au moment où cet inconnu a été introduit dans le cabinet, a bien entendu qu'il désignait la rue Saint-Jacques, mais n'a pas retenu le numéro. A mesure que le ministre de la police donnait au roi Louis XVII1 ces renseignements, Villefort, qui semblait suspendu à ses lèvres, rougissait et pâlissait. Le roi se retourna de son côté. — N'est-ce pas votre avis comme c'est le mien, monsieur de Villefort, que le général Quesnel, que l'on pouvait croire attaché à l'usurpateur, mais qui, réellement, était tout entier à moi, a péri victime d'un guet-apens bonapartiste? — C'est probable, sire, répondit Villefort; mais ne sait-on rien de plus? — On est sur les traces de l'homme qui avait donné le rendez-vous. — On est sur ses traces? répéta Villefort. ■— Oui, le domestique a donné son signalement : c'est un homme de cinquante à cinquante-deux ans, brun, avec des yeux noirs , rouverts d'épais sourcils, et portant mousta-:hes; il était vêtu d'une redingote bleue, et portait à sa boutonnière une rosette d'officier de la Légion d'honneur. Hier on a suivi un individu dont le signalement répond exactement à celui que je viens de dire, et on l'a perdu au coin de a rue de la Jussienne et de la rue Coq-Héron. Villefort s'était appuyé au dossier d'un fauteuil; car à mesure que le ministre de la police parlait, il sentait ses jambes se dérober sous ui; mais lorsqu'il vit que l'inconnu avait échappé aux recherches de l'agent qui le suivait, il respira. — Vous chercherez cet homme, Monsieur, fit le roi au ministre de la police; car si, comme 'out me porte à le croire,le général Quesnel,qui nous eût été si utile en ce moment, a été vic-:ime d'un meurtre, bonapartistes ou non, je reux que ses assassins soient cruellement pu-lis.Villefort eut besoin de tout son sang-froid xiur ne point trahir la terreur que lui inspirait :ette recommandation du roi. — Chose étrange! continua le roi avec un nouvement d'humeur, la police croit-avoir tout iit lorsqu'elle a dit : un meurtre a été commis, :t tout fait lorsqu'elle a ajouté : on est sur la race des coupables. — Sire,Votre Majesté, sur ce point du moins, sera satisfaite, je l'espère. — C'est bien, nous verrons; je ne vous retiens pas plus longtemps, baron; monsieur de Villefort, vous devez être fatigué de ce long voyage, allez vous reposer. Vous êtes sans doute descendu chez votre père? Un éblouissement passa sur les yeux de Villefort.— Non, sire, dit-il, je suis descendu hô;el de Madrid, rue de Tournon. — Mais vous l'avez vu? — Sire, je me suis fait tout d'abord conduire chez M. le duc de Blacas. — Mais vous le verrez du moins? — Je ne le pense pas, sire. — Ah! c'est juste, dit Louis XVIII en souriant de manière à prouver que toutes ces questions réitérées n'avaient pas été faites sans intention, j'oubliais que vous êtes en froid avec M. Noirtier, et que c'est un nouveau sacrifice fait à la cause royale et dont il faut que je vous dédommage. — Sire, la bonté que me témoigne votre Majesté est une récompense qui dépasse de si loin toutes mes ambitions, que je n'ai rien à demander de plus au roi. — N'importe, Monsieur, et nous ne vous oublierons pas, soyez tranquille; en attendant (le ■roi détacha la croix de la Légion d'honneur qu'il portait d'ordinaire sur son habit bleu, près de la croix de Saint-Louis, au-dessus de la plaque de l'ordre de Notre-Dame du mont Carmel et de Saint-Lazare, et la donnant à Villefort), en attendant, dit-il, prenez toujours cette croix. — Sire, dit Villefort, Votre Majesté se trompe, cette croix est celle d'officier. — Ma foi, Monsieur, dit Louis XVIII, pre-nez-la telle qu'elle est; je n'ai pas le temps d'en faire demander une autre. Blacas, vous veillerez à ce que le brevet soit délivré à M. de Villefort. Les yeux de Villefort se mouillèrent d'une larme d'orgueilleuse joie; il prit la croix et la baisa. — Et maintenant, demanda-t-il, quels sont les ordres que me fait l'honneur de me donner Votre Majesté? — Prenez le repos qui vous est nécessaire et songez que, sans force à,Paris pour me servir, vous pouvez m'être à Marseille de la plus grande utilité. — Sire, répondit Villefort en s'inclinant,dans une heure j'aurai quitté Paris. — Allez, Monsieur, dit le roi, et si je vous oubliais (la mémoire des rois est courte), ne craignez pas de vous rappeler à mon souvenir... Monsieur le baroji, donnez l'ordre qu'on aille chercher le ministre de la guerre. Blacas restez. (A suivre).

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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