Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 17 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/fj2988606b/
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r^di 17 juillet 1915 £3 centimes le numéro 59me année — N° 108 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : RÉDACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES: BELGIQUE): 8 fr. par an ; \ fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois 3^ ~F?.TJ"FI DE FLANDRE, 3, G-A-ISTID Pour rétranger, le port en sus TELEPHONE '665 Voir Ie tarif au bas de ,a dernière PaSe du journal. Avis officiels allemands ARRÊTÉ 'accès non autorisé aux terrains des chemins (t es| strictement défendu, en particulier le ■(je de la voie ferrée aux endroits qui n'y pas destinés. |#ie contravention sera frappée d'une nie pouvant aller jusqu'à 300 Mark ou bien ' peine d'emprisonnement y correspon-I, à moins que, suivant les lois de guerre, .plus sévère ne soit applicable.' . ( jtièlé est mis en vigueur aujourd'hui tti (Et. T. Bef. 392/5). aj, le 10 juillet 191h. Le Commandant de l'Etape. LA GUERRRE Sur le front occidental Communiqué olliciel allemand jerlin, 15 juillet (midi). — Dans la Flandre nJiona.-- nous avons fait sauter hier avec ces des mines à 'ouest de Wytschaete. )ans la région de Souchez, les Français ont Lé, avec des forces partiellement considé-ies, sur différents points; ils furent repous-[partout.Su nord-est ' de Beauséjour, en Champagne, liitaque ennemie avec des grenades à main put éire exécutée à la suite de notre feu de B. Les Français firent hier jusque dans la i des tentatives renouvelées pour reprendre positions conquises-par nous dans le bois de gonne. Malgré l'emploi de grandes quantité munitions et malgré des forces considères amenées sur le terrain du combat, leurs ques échouèrent contre la bravoure alle-tde irrésistible. A de nombreux endroits il ut des combats acharnés avec des grenades tin et des corps à corps. L'ennemi paya ses s efforts par des pertes extraordinairement Niiérables. Le nombre des prisonniers fran-!;■ atteint-68 officiers et 3,688 hommes. Le » de nos troupes est d'autant plus remar-fe que. d'après les dires concordants de nniërï, les Français avaient préparé une le attaque contre notre front de l'Argonne ccasion du 14 Juillet, jour de leur fête na-» le. A l'est, de l'Argonne il y avait hier éga-nt une activité combattive plus prononcée, ins le bois de Malancourt. des tentatives aqjes de l'ennemi furent empêchées par : feu. ins le bois Le Prêtre, une poussée en avant ;aise échoua devant notre position avec des s sérieuses pour l'ennemi. » aéroplane français a été touché près de :kz et atterrit en feu dans la ligne ennemie, leuxième aéroplane a été descendu près de lin-I.iétard. Communiqués officiels français ris, 14 juillet (après-midi). — En Belgique, le bombardement annoncé dans le commué d'hier soir, l'ennemi a attaqué les tran-i britanniques : il a été repoussé. Dans la n au nord d'Arras, au cours de la nuit, quel-combats à la grenade de tranchée à Iran au nord du château de Carlcul et au rinthe. Arras et Soissons ont été bombardés es obus de gros calibre. Entre Meuse et lie, dans la forêt d'Apremont, canonnade action d'infanterie. Sur le reste du front, signaler. is, 14 juillet (soir). — En Belgique, l'en-a bombardé Furnes. Nous avons exécuté " de représailles sur Middelkerke. Dans la i au nord d'Arras, l'ennemi a tenté par fois, de sortir de ses tranchées, près de , Souchez. Dans tout ce secteur, la canonnade a été continuée. A Arras, le quartier de la cathédrale a particulièrement souffert du bombardement. Dans la vallée de l'Aisne, action d'artillerie assez violente. En Argonne, nous avons attaqué depuis la région à l'ouest de la route de Binarville-Vienne-le-Château jusqu'à Marie-Thérèse. Entre Marie-Thérèse et la Haute-Chevauchée, les gains que l'ennemi a pu réaliser ne dépassent en aucun point quatre cents mètres en profondeur. Dans les Vosges, violent bombardement à la Fontenelle. Sur le front oriental Communiqué olliciel allemand Dans de petits combats au Windau, en aval de Co:tany, 425 Russes ont été faits prisonniers.Au sud du Njemen, dans la région de Kal-waria. nos troupes ont enlevé près de Franzis-kowo et Osowa plusieurs positions russes avancées et elles s'y sont maintenues malgré de viclen,es contre-attaques. Au nord-est de Suwalki, nous avons pris d'assaut les hauteurs d'Olszanka. Au sud de Kolne, nous avons pris le village di Konsza ainsi que la position ennemie à l'est de ce village et au sud de la ligne Tartak-Lik-niki. 2.400 prisonniers et 3 mitrailleuses tombé', eut dans nos mains. Les combats dans la région de Prasnysch continuent; nous avons pris plusieurs lignes ennemies et nous avons occupé la ville de Prasnysch disputée avec acharnement en février et fortement retranchée par les Russes. Sur le ihéàtre de la guerre du sud-est, la si-tiàtion est en général inchangée. Communiqué officiel autrichien Vienne, 15 juillet. — La situation générale est inchangée. Communiqués officiels russes W. T. B. — Rétrograde 13 juillet. A quelques secteurs du front du Bobr.et du Narew, il y a eu des combats vifs. Près d'Ossowiec canonnade réciproque. Dans la région de Edvabno nous avons fait exploser une galerie minée allemande. Du village Eduwoiez jusque Proschnûsch, violente canonnade et combats d'avant-garde. Sur la rive gauche de la Vistule tout est calme. Dans la région de Lublin, les combats sont également interrompus. Les troupes russes ont terminé la contre-offensive entreprise le 5 juillet et restent établies dans les positions indiquées d'avance sur les hauteurs de la rive droite du Urzendowetz. Dans la région de Kholm, près du village Grabowetz, l'ennemi a tenté de s'approcher de nos retranchements. Au Bug supérieur, près de la ville Busk, l'ennemi a été repoussé le soir du 10 juillet, dans une attaque de plusieurs bataillons que nous avions laissé avancer jusque sous notre feu, à 200 pas de nos positions. A la Zlota Lipa, dans les environs du village Koporez, nous avons repoussé des atlaques ennemies le 11 juillet. Nos troupes y on fait des reconnaissances. Pétrograde, 14 juillet.— Les combats locaux, sur le front du Bobr et du Narew, continuent. Près d'Ossowickz il y a eu un combat d'artillerie du 11 juillet au soir jusqu'au lendemain matin, le 12; on annonce un feu d'infanterie dans les vallées de Skroda et de Pissa. Dans la nuit du 12, l'infanterie ennemie passa à l'attaque dans la région des villages de Tar-tak, Olchine et Groudonsk. Calme sur les autres fronts. Sur le front italo-auîrichien Communiqué officiel autrichien Abstraction faite de combats d'artillerie et d'escarmouches, rien ne s'est passé au front de l'ouest. Communiqué officiel italien Rome, 14 juillet. — La situation générale est inchangée sur tout le front. Hier une de nos escadrilles d'aéroplanes a bombardé Goertz, d'une hauteur de 600 mètres, En Espagne Grève de boulangers à Madrid Une grève générale des ouvriers boulangers a éclaté sur une question de salaire. La capitale manque de pain. La police surveille les boulangeries. Chronique Judiciaire Cour d'appel de Gand Le cambrioleur Van Beveren et sa bande ont été condamnés fin mai par le tribunal correctionnel de Gand, pour une série de vols commis à Gand, au commencement de l'année. Les jugements furent déférés à la Cour d'appel; celle-ci vient de rendre les arrêts suivants : Pour le vol commis le 5 février, chez M. D'Hondt, charcutier, rue d'Anvers, à Gand, le Tribunal avait condamné Van Beveren, à 2 ans de prison et 26 fr. et sa femme à 4 mois et 26 fr. d'amende. La Cour a réduit la peine de Van Beveren, à 1 ail et 26 fr., et a confirmé la peine pour la femme. Pour vol au préjudice de M- Cassiers, Van Beveren, fut condamné à 5 ans, Gustave Dheere et François De Clerck, chacun à 2 ans de prison. Pour le vol commis au boulevard de Château, à Gand, furent condamnés : Van Beveren, à 5 ans ; G. Dheere et François De Clercq, chacun à 2 ans; la femme Van Beveren, pour recel à 17 mois et 26 francs,' et' Adolphine Mecoen, pour recel, à 18 mois et 26francs. En appel, la peine de Van Beveren, est réduite à 3 ans, et celle de Mecoen à 7 mois et 26 fr.; les peines des autres prévenussont maintenues. Pour le vol chez M. Savoie, commis la nuit du 5 au 6 janvier, Léon Jolie, François et Bruno De Clercq, furent condamnés chacun à 2 ans de prison, Van Beveren, à 5 ans, sa femme pour recel à 7 mois et Gustave Dheere, pour le même rlé'it à 18 mois. La Cour a ramené la peine de Van Beveren,. à 3 ans ; celle de sa femme, à 4 mois. Toutes les autres condamnations ont été confirmées. Chronique Gantoise SOCIÉTÉ d'Histoire et d'Archéologie. — Assemblée Générale ordinaire, Mercredi, 21 juillet 1915, à 5 h. du soir (très précises), au local de la Société (Halle aux draps). Ordre du jour : L Communications diverses. — 2. Eenige aan-teekeningen over de Blijde inkomsten der Graven van Vlaanderen in de S. Pieters-abdij (E. H. Gabriel Celis). — 3. Les peintures murales récemment découvertes à l'ancien Couvent des Dominicains (M. Jos. Casier). — 4. La prédelle du retable de l'Agneau Mystique (Chanoine G. Van den Gheyn). ÉkECTilICiTP' réPar- soignées GENIETS 14, rue de Brabant, Gand (694) I . t NOYE. — L'enfant François Vander Meiren, âgé de 8 ans, demeurant rue de l'Eglise, es: tombé dans le canal de Raccordement, en jouan au boulevard de l'Industrie. On ne put le repêcher qu'un quart d'heure après, à l'état de cadavre. I Le Coin Je suis célibataire... célibataire et bien élevé... Si j'ajoute cela, c'est pour ne pas vous laisset croire que ce soient mes mauvaises façons qui m'aient interdit l'entrée du temple de l'Hymen... non ! Mon respect m'a suffi ; je me connais el je me suis trouvé indigne : voilà tout. Je me console de la solitude inhérente à mon état — ça se dit toujours — en voyageant. Un homme seul qui ne laisse rien sur ses talons, qui porte tout avec soi, comme le sage, n'a rien de mieux à faire qu'à courir le monde. C'est même un devoir pour lui, et s'il y manquait, il serait bien vite montré au doigt par tous les directeurs des grandes compagnies de chemins de fer et de paquebots. Je passe donc la moitié de ma vie à me mettre en route, et l'autre à revenir. Ce sera ainsi jusqu'à mon dernier voyage, pour lequel je prendrais bien inulile-nent un billet d'aller et retour. Seulement, jusque-là, comme j'aime fort mes aises, je m'arrange pour pérégriner toujours aussi confortablement que possible. Ainsi, il me faut toujours une casquette de soie, — vous savez, la soie détourne la foudre que le mouvement du chemin de fer pourrait solliciter, — ma gourde de cordial, mon petit pâté de gibier dans ma sacoche, un bon roman comme on en fait maintenant, ayee des descriptions de Paris pour m'endormir, mais surtout... oh! mais avant tout, quand je dois passer la nuit... il me faut mon coin. Ce n'est pas uniquement, croyez-le bien, parce qu'on y est mieux assis qu'aux autres places qui coûtent le même prix, et qu'il est toujours doux de profiter d'une injustice, ni parce qu'on y est mieux calé que contre les oreilles de crin du milieu de la voiture. Non! Je ne suis pas une âme sans poésie, et c'est pour moi un grand plaisir de voir le paysage courir comme s'il voulait toujours aller se mettre à la queue du train. Je ne suis pas insensible aux beautés de la nature, et quand un rayon de lumière mêle quelque fantastique à ces réalités, je me sens, tout comme un autre, poussé à une mélancolie pleine de charme. Je vous en préviens donc : si jamais vous me rencontrez dans une salle d'attente, - et je vous engage même à bien regarder pour me reconnaître, — je suis toujours prêt à vous bousculer impitoyablement pour arriver bon premier dans mon compartiment. J'ai même un truc pour cela : — j'approche traîtreusement une chaise de la porte vitrée, et quand celle-ci s'ouvre bruyamment, je pousse la chaise derrière moi dans les jambes de mes contemporains. Je vous recommande ce procédé, qui est souverain; seulement, il n'y a pas à l'employer si vous me voyez là. Je prendrais plutôt un fauteuil ou même un canapé pour avoir les devants !... Je venais de réussir pour la centième fois mon petit tour, en partant hier pour Grenobie... Brrr!... la chaise avait roulé derrière moi au milieu de malédictions épouvantables et, sans m'inquiéter de ces vaines clameurs, je m'étais précipité à ma place préférée, le coin à droite, dans le sens du mouvement J'avais immédiatement roulé une cigarette pour effrayer les dames, obstrué tous le" coussins de ma valise, de ma couverture, de mon chapeau, de mon parapluie et,-heureux effet de ma ruse! chaque voyageur qui s'était glissé jusqu'à la portière avait reculé devant ces barricades. L'homme d'équipe avait bruyamment abaissé le loquet . intérieur, la cloche sonnait les retardataires. J'étais sauvé !... O nuit incomparable de contemplation et de rêverie! Une lune superbe ! Un train express ! Comme les arbres affolés allaient fuir sous les étoiles ! Tout à coup, j'entends un misérable employé dire juste sous ma fenêtre : — Par ici, monsieur et madame, par ici!... il y a de la place. Mon loquet fut violé, et un couple essoufflé se rua dans ma thébaïde. La femme me parut charmante, l'homme affreux ; c'est dans l'ordre des choses et, sans m'appesantir sur cette antithèse, je les laissai avec indifférence s'installer à l'autre bout du compartiment. Madame s'étendit à gauche, Monsieur s'étala à droite et mit ses pantoufles sans m'en demander la permission, ce qui me parut léger. Mais je ne me vengeai pas en tirant les miennes de ma couverture, parce que, je vous l'ai dit plus haut, je suis bien élevé. Je me contentai d'avoir pitié de la pauvre créature condamnée à vivre avec un tel rustre. Ces gens étaient d'ailleurs silencieux et je me décidai à ne plus regarder de leur côté pour me faire au moins l'illusion de ta solitude. O nuit charmante encore de méditation et d'extase! Il me sembla cependant qu'un petit nuage avait passé sur la lune et que le froid allait donner des rhumatismes aux arbres. — Par ici, monsieur et madame, par ici !... il y a encore de la place... Mais dépêchez-vous!... Encore sous ma fenêtre, et toujours ce misérable employé ! Cric, crac!... la portière s'ouvre encore, ef un second couple, plus essoufflé encore que le premier, jaillit jusque sous mon nez. La femme était jolie, l'homme épouvantable! C'est la règle, et puis qu'est-ce que ça me faisait ? Une lutte effroyable, titanesque, s'engageait dans mon cerveau entre mes sentiments bien connus de délicatesse et l'amour de mes aises. Une tempête sous une casquette de soie ! Car avec cette netteté de vision que donnent les circonstances critiques, j'avais parcouru d'un seul tour le cercle des hypothèses qui me condamnaient au sacrifice. " Car suivez avec moi, je vous prie : si je gardais mon coin, ma nouvelle voisine, pour avoir le sien, était forcée de me faire vis-à-vis, et son mari, pour la défendre, allait s'asseoir à côté d'elle, ce qui le privait absolument du plaisir de s'étendre; ou elle abandonnait cette place privilégiée à son affreux conjoint pour subir, de l'autre côté, une oppression é/ale ; ou elle s'asseyait près de moi et je voyais ce drôle s'abandonner aux délices d'un sybaritisme insolent, mollement couché comme Tityre, pendant qu'elle et moi... Oh ! non ? infliger de tels supplices à un sexe que j'ai tant respecté, jamais ! L'amour de mes aises roulait dans la poussière. Mes sentiments de délicatesse bien connus avaient vaincu. En moins de temps qu'il n'en a fallu pour vous raconter cette bataille, j'avais cédé mon coin et l'homme épouvantable était assis à ma gauche, sans même m'avoir dit : « Merci ». Aussi sans-gêne que le premier! 11 fit une façon de toilette de nuit devant moi sans m'adresser la moindre excuse. La jolie femme ne m'en fit pas non plus, mais, hélas ! elle ne s'était pas déshabillée, elle ! Je ne me faisais pas d'illlusions : ma nuit était perdue. La lune avait disparu dans un nuage et les arbres avaient la goutte. Une seule fois, je tentai de regarder par la portière, en tournant la tête comme ça; — mais le profit de mon odieux voisin se mêla si ridiculement aux lignes du Bdileton du Journal de Gand 42 Le Comte de '«I/Ionte-Cristc PAR fi_ ALEXANDRE DUMAS io- lignt lion* " ne pouvait, dans la solitude de so ,:L >chot et dans le désert de sa pensée, re Ikrnl :,,1struire les âges révolus, ranimer les peuple i n rebatir les villes anti<3ues' q"3 l'imag !d l3tion grandit et poétise, et qui passent devar !» 's yeux, gigantesques et éclairées par le fe '•S® lu ciel, comme les tableaux babyloniens d )U lartinn; lui n'avait que son passé si court, so 'résent si sombre, son avenir si douteux : dis 'eul ans' de lumière à méditer peut-être dan ;stle ine éternelle nuit ! Aucune distraction ne pou 'ait donc lui venir en aide : son esprit énergi , lue.et qui n'eût pas mieux aimé que de prendr ' m vol à travers les âges, était forcé de reste —j Tisonnier comme un aigle dans une cage. 11 «■ ■e, 3 tamponnai t alors à une idée, à celle de soi 'onheur détruit sans cause apparente et par un fatalité inouïe; il s'acharnait sur cette idée, L tournant, la retournant sur toutes les face», e: la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolir dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantè; n'avait eu qu'une foi passagère basée sur lr | puissance; il la perdit comme d'autres la f codent après le succès. Seulement il n'avait p profité. La rage succéda à l'ascétisme. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier; il brisait son corps contre les murs de sa prison, il s'en prenait avec fureur à i tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver s un grain de sable, un fétu de paille, un souffle - d'air. Alors cette lettré dénonciatrice qu'il avait t vue, que lui avait montrée Vil'.efort, qu'il avail J touchée, lui revenait à l'esprit; chaque ligne i flamboyait sur la muraille comme le Mant i Thécel Phares de Balthazar. il se disait que - c'était la haine des hommes, et non la ven-3 geance de Dieu qui l'avait plongé dans l'abîme - où il était; il vouait ces hommes inconnus à - tous les supplices dont son ardente imagination î lui fournissait l'idée, et il trouvait encore que r les plus terribles étaient t&op doux et surtout - trop courts pour eux; car après le supplice ve-i nait la mort; et dans la mort était, sinon le re-; pos, du moins l'insensibilité qui lui ressemble. A force de se dire à lui-même, à propos d ses ennemis, queile calme était la mort, et qu celui qui veut punir cruellement il faut d'autre moyens que la mort, i! tomba dans l'immobilit morne des idées de suicide; malheur à celt qui, sur la pente du malheur, s'arrête à ce sombres idées! C'est une de ces mers morte qui s'étendent comme l'azur des flots pur; mais dans lesquelles le nageur sent de plus e plus s'engluer ses pieds dans une vase bitum neuse qui l'attire à elle, l'aspire, l'englouti Une fois pris ainsi, si le secours divin ne viet point à son aide, tout est fini, et chaque effoi qu'il ten.e l'enfonce plus avant dans la mort. Cependant cet état d'agonie mora!e est moir terrible que la souffrance qui l'a précédé et qu le châtiment qui le suivra peut-être; c'est un espèce de consolation vertigineuse qui vou montre le gouffre béant, mais au fond du gou fre le néant. Arrivé là, Edmond trouva quelqu consolation dans cette idte; toutes ses douleur; toutes ses souffrances, ce cortège de spectre qu'elles traînaient à leur suite, parurent s'envt 1er de ce coin de sa prison où l'ange de la moi pouvait poser son pied silencieux. Dantes r< garda avec calme sa vie passée, avec terreu sa vie future, et choisit ce point milieu qui lt • paraissait être un lieu d'asile. — Quelquefois, se disait-il alors, dans me courses lointaines, quand j étais encore un hon e me, et quand cet homme, libre et puissant, je- à tait à d'autres hommes des commandements qui s étaient exécutés, j'ai vu le ciel se couvrir, la é mer frémir et gronder, l'orage naître dans un ii coin du ciel, et comme un aigle giganteseque s bat'.re les deux horizons de ses deux ailes; s alors je sentais que mon vaisseau n'était plus ;, qu'un refuge impuissant, car mon vaisseau, lé- n ger comme une plume à la main d'un géant, i- tremblait et frissonnait lui-même. Bientôt, au t. bruit effroyable des lames, l'aspect des rochers it tranchants m'annonçait la mort, et la mort 't m'épouvantait; je faisais tous mes efforts pout y échapper, et je réunissais toutes les forces de s l'homme et tou.e l'intelligence du marin pour e lutter avec Dieu!... C'est que j'étais heureux e alors, c'est que revenir à la vie, c'était revenir s au bonheur; c'est que cette mort, je ne l'avais î- pas appelée, je ne l'avais pas choisie; c'est que e le sommeil enfin me paraissait dur sur ce lit i, d'algues et de cailloux; c'est que je m'indignais, s moi qui me croyais une créature faite à l'image i- de Dieu, de servir, après ma mort, de pâture 't aux goélands et aux vautours. Mais aujourd'hui i- c'est autre chose ; j'ai perdu tout ce qui pou- r vait me faire aimer la vie, aujourdVu1 la mort li me sourit comme une nourrice à l'enfant qu'elle va bercer; mais aujourd'hui je meurs à ma s guise, et je m'endors las et brisé, comme je i- m'endormais après un de ces soirs de déses poir et de rage pendant lesquels j'avais compté trers mille tours dans ma chambre, c'est-à-dire trente mille pas, c est-à-dire à peu près dix lieues. Dès que cette pensée eut germé dans l'esprit du jeune homme, il devint plus doux, plus souriant; i! s'arrangea mieux de son lit dur et de son pain noir, mangea moins, ne dormit plus, et trouva à peu près supportable ce reste d'existence qu'il était sur de laisser là quand il voudrait, comme on laisse un vêtement usé. Il y avait deux moyens de mourir : l'un était simple; il s'agissait d'attacher son mouchoir à un barreau de la fenê,re et de se pendre; Fauter consistait à faire semblant de manger et à se laisser mourir de faim. Le premier répugni fort à Damés. Il avait été élevé dans l'hon1.. rr des pirates, gens que l'on pend aux ve gues des bâtiments; la pendaison était donc pour ;ui une espèce de supplice infamant qu'il ne voulait pas s'appliquer à lui-même; il adopta donc le deuxième, et en commença l'exécution le jour même. Près de quatre années s'étaient écoulées dans les alternatives que nous avons racontées. A la fin de la deuxième, Dantès avait cessé de compter les jours et était retombé dans cette ignorance du temps dont autrefois l'avait tiré l'inspecteur. (A suivre'

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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