Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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23 oktober 1915
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s.n. 1915, 23 Oktober. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 28 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/q52f769p34/
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Samedi 23 octobre HM.'i S centimes le numéro r>9me année — IV> 429G JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : S [r. par an ; -î fr. pour six mois ; 2 (r. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRA I ION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONÉ 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels de l'autorité allemande AJOUTE AUX ARRETES concernant i interdiction a exportation.bulletin des arrêtés n" 2, page 38}. Les stipulations concernant la saisie et 1rs prix maxima prévues pour les RACINES L)E CHICOREE séchées de l'ancienne récolte, restent en vigueur pour les provisions de racines de chicorée provenant de la nouvelle récolte 1915. Les propriétaires de racines de chicorée sont tenus de prendre des mesuses pour les sécher dans le plus bref délai. La firme S. G. KAUFMANN à Gand, rue aux Bœufs, 17, représentant de la société centrale d'achat à Bruxelles est chargée de la réception des racines de chicorée séchées contre paiement au comptant, en observant les prescriptions concernant le prix maximum. Gand, le 9 octobre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Generalleutnant. AJOUTE A L'ARRETE N" 60. concernant l'interdiction d'exportation. (Bulletin des arrêtés n" 8, page 78). L'exportation de SABOTS en ALLEMAGNE n'est pas visée par l'interdiction. Les demandes d'autorisation pour l'exportation en Allemagne doivent être introduites chez l'Inspection de l'étape de la 4"'" armée. Gand, le 11 octobre 1915. F)er Etappeninspekteur, von Unger, Generalleutnant. AVIS Lorsque des cafetiers débitent, outre des bières allemandes, également des bières bsl-g2S, il leur est interdit de suspendre dans leurs salles de consommation ou à l'extérieur des tableaux-réclames de brasseries allemandes ou de placarder des affiches portant la mention : « Bières allemandes ». Les contraventions sont punissables d'une amende pouvant- s'élever à 300- mark ou" d'un emprisonnement correspondant. Gand, le 13 octobre 1915. Le Commandant de l'Etape, von Wick, Oberstleutnant. REVUE DES CHEVAUX Le Bourgmestre, Par ordre de M. le Commandant de l'Etape de Gand, en date du 20 octobre; Porte à la connaissance des intéressés qu'une revue de chevaux aura lieu, le samedi 23 octobre prochain, à 9 heures du matin à la Plaine près du dépôt des chevaux (Sterre), chaussée ds Courtrai. Tous les chevaux se trouvant à Gand, dans les sections de police 7 à 11 et dans les communes de Mont St-Amand, Ledeberg et Gentbrugge, doivent y être amenés; à l'exception des .étalons, des chevaux de moins de trois ans et des chevaux qui ont été rebutés lors de la dernière revue. Les chevaux doivent être tenus au licou. Fait à l'Hôtel de Ville, le 20 octobre 1915. E. Braun. A travers Gand IX Nous nous promènerons aujourd'hui au Marché du Vendredi. Sans doute, il n'est pas un Gantois qui ne le connaisse et qui ne sente à sa vue vibrer quelque fibre d'ances-tral orgueil. Pourtant, rares sont ceux qui lui ont accordé plus qu'un furtif regard, tant l'habitude nous désintéresse des plus belles choses. C'est lorsqu'on arrive de la place du Grand Canon que notre vieux forum apparaît le mieux dans sa majesté et son charme. Au milieu de l'immense quadrilatère. Van Artevelde domine de son geste impérieux. On peut reprocher à cette statue de tribun d'être déclamatoire et poncive, mais on ne peut nier qu'elle soit imposante, par les proportions et par l'attitude. L'œuvre date de 1863; elle eut pour auteur le sculpteur gantois Devigne-Quyo.père du délicat artiste Paul Devigne. Jacques Van Artevelde est représenté au moment où il adresse à ses concitoyens l'appel qui doit les entraîner dans le parti d'Edouard III. Le socle de la statue retrace, en trois bas reliefs, l'histoire des alliances conclues, au nom de la cité, par le grand dé magogue. Nul endroit ne pouvait mieux évoquer le souvenir de celui-ci que ce Marché du Vendredi, témoin de ses triomphes et de ses luttes. L est ici, du haut du balcon de La Tourelle, dit la tradition, qu'il harangua si souvent le peuple turbulent des métiers; c'est ici, qu'en 1340, il amena Edouard III devant les Gantois assemblés, pour leur promettre solennellement l'appui de l'Angleterre; c'est ici que, cinq ans plus tard, il assista à la bataille du « mauvais lundi » entre tisserands st foulons, où furent massacrés cinq cents citoyens. Et c'est ici, d'ailleurs, que se déroulèrent les événements les plus fastueux et les plus tragiques de l'histoire locale. Sous les ducs de Bourgogne, le Marché du Vendredi fut le théâtre de fêtes brillantes, de tournois, de « Joyeuses entrées », de «Miracles » et de cavalcades. C'était le rendez-vous des partis et des factions; Philippe Van Artevelde y rassembla en 1383 les milices communales qui allaient marcher sur Bruges; pendant les guerres de religion les mouvements populaires naissaient ici, et c'est ici que le bourreau du duc d'Albè les étouffait dans le sang. C'est ici aue, un peu de calme revenu au oays de Flandre, Jes Gantois célébrèrent avec pompe, en 1666, l'av,gnenienl du xoi d'Esoagns, Charles II, en oualité de comte de Flandre. Un immense tableau de François du Chastel, conservé en notre Musée, contmémore cet événement. C'est ici encore ou'en 1796 la vague révolutionnaire brisa, dans une tempête, la statue de Charles-Quint qui occupait l'emplacement actuel du monument de Van Artevelde. Aujourd'hui, sous l'ombrage des jeunes ormes guindés qui sagement bordent le terre-plein du Marché, il ne se réunit guère lue des bouquinistes, des drapiers, de fripiers, das chalands et des badeaux. Parmi les constructions qui entourent la plaoe, beaucoup sont dignes d'intérêt. La plus récente en date, mais la plus importante, est le luxueux hôtel du Vooruit : « Ons Huis », où cette puissante association a réuni les diverses branches de son commerce coopératif. Le local comprend, outre les magasins. des salles de réunion et de fête et un vaste café dans lequel, chose digne de remarque, le débit de l'alcool est proscrit de tout temps. Cette sorte d'immense caravansérail démocratique fait paraître plus humble et plus bas les bâtiments voisins, dont 1 aspect général est peu monumental. En revanche, quelques maisons anciennes ont de la grâce et du style. La plus typique est cette Tourelle, le « Toreken », dont nous parlions plus haut. C'est l'un des plus pittoresques vestiges de l'art roman scaldien.-La légende lui assigne une vénérable origine, puisqu'elle la rattache à l'histoire d'Artevelde. Certains veulent y voir un reste du primitif hôtel de ville, d'autres, mieux documentés, assurent qu'il servit de local à la corporation des tanneurs et ne fut construit qu'en 1451. Le « Toreken «est attenant à une grande maison, dont la façade de pierre, les hauts pignons à gradins, les minces cordons en sail-Ke, soulignant les fenêtres en de douces fuyantes, et la curieuse bicoque en appenti qui s'accole à la Tourélle, font un joli spécimen de l'architecture gantoise au XVII' siècle. Sur le côté méridioilia[ de la place s'élèvent aussi deux maisons typiques. L.'une est du XVI" siècle ; les formes traditionnelles, et nclammsnt la façade en claire-voie, s'y sont parfaitement conservées. La bâtisse voisine, qui porte la date de 1675, accuse en effet, par ses formes tourmentées, la décadence du style local. Avant de quitter le Marché du Vendredi, il nous reste à savourer un délicieux morceau de survivance d'antan, taillé en plein moyen-âge. C'est de l'autre côté de la place, parmi la banalité des magasins tout neufs fet la vulgarité des bars, une boutique de chaudronnier miraculeusement échappée à la modernisation.A travers les petits carreaux des fenêtres et par la baie de la porte dont la moitié supérieure seule est ouverte, on aperçoit une salle large et basse, sans autre mobilier ni autrs décoration que la; profusion des objets de cuivre pendus aux poutres du plafond ou déposés sur le sol. Dans une cage primitive qui voisine avec d'antiques coquemars, un serin chante éperdûment. Par intervalles, on eniend un martèlement venir des profondeurs mystérieuses de la maison. Un oblique rayon du soleil d'octobre glisse à travers les petites viires verdâtres, caresse la panse d une bouilloire, avive l'or d'un chaudron, met une étincelle au haut d'un chandelier et se perd dans un lointain poussiéreux. Hypnotisés par la poésie de ce rayon, nous allons pousser le vantai! inférieur de la porte; une grêle clochette résonnera, et du fond de la boutique surgira un vieil artisan, portant un tablier de cuir et rèssemblant aux St Joseph de Martin Nabur ou de Metsys... Mais non. Sauvons-nous, de peur que le tintement de la sonnette ne chasse la jolie vision du passé, et allons .rêver sous les voûtes de l'église St Jacques. LA GUERRE Sur le front occidental Communique oui ciel allcniaii-i Berlin, 21 octobre. — Communiqué de midi. — Rien de particulier. Communiqués officiels français W. T. B. Paris, 20 octobre. Officiel de mardi midi : L'ennemi a prononcé, au cours ds la nuit, trois attaques sérieuses dans le Bois-en-Hache, au nord-est de Souchez. Notre infanterie, solidement installée sur les positions récemment conquises, a chaque fois repoussé les assaillants avec l'appui de nos batteries. Au sud de la Somme la fusillade a été vive de part et d'autre dans le secteur de Lihons. En Champagne quelques combats à coups de bombes et de pétards.à l'est de la ferme Navarin. Les rafales de notre artillerie sur les batteries adverses ont fait cesser un bombardement intense dirigé par l'ennemi sur position des Eparges. Rien à signaler sur le reste du front. Un groupe de nos avions a jeté des bombes la nuit du 17 au 18 à Burlioncourt au nord-est de Château-Salins. Paris, 20 octobre, officiel de mardi soir ; A l'est de Reims, nous avons repoussé ec maiin une attaque tentée par l'ennemi sur un front de dix kilomètres, entre La Pom-pelle et Prosnes, avec des effectifs importants. Cette attaque avait été minutieusement préparée par un bombardement d'artillerie prolongé avec emploi d'obus suffocants et de nappes de gaz chlorés. L'infanterie ennemie a pu pénétrer au début dans quelques parties de nos tranchées de pre-miè.re ligne, mais nos contre-attaques immédiates l'en délogèrent presque partout bientôt après. L'après-midi, notre contre-offensive a refoulé l'ennemi partout dans ses tranchées .de départ. Sur le reste du front, des combats d'artillerie particulièrement violents se sont poursuivis en Artois, dans le secteur de Loos, au nord de l'Aisne, sur le plateau de Nouvron, entre Meuse et Moselle,dans la forêt d'Apre-mont et en Lorraine au sud de Leintrey. Dans les Vosges, nous avons fait exploser au Violu deux conire-mines, qui ont bouleversé les travaux de mines ennemis. Communiqué officiel- anglais W. T. B. Londres, 20 octobre. — Dti rapport du Maréchal French : Oes deux côtés grande activité d'artillerie. Nous avons repoussé des attaques ennemies à la grenade à main. Depuis le 28 septembre, les troupes ennemies qui occupent le front que nous avons atiaqué ont été renforcées d'environ 48 bataillons, parmi lesquels se trouve un détachement de la Garde. Le 19 octobre après-midi, entre les Carrières et Hulluch, nous avons repoussé une attaque ennemie entreprise après un vio'ent bombardement. Sur le front oriental Communique officiel allemand Berlyi, 21 octobre. Armées du maréchal von Hindenburg. Au nord de Mitau, nous avons atteint la Duna de Borkosvitz à Ber-semùnds. Jusqu'à présent au cours des combats livrés dans cette région, nous avons capturé 1.725 prisonniers et 6 mitrailleuses. Armées du maréchal prince Léopold de Bavièrs. A l'est de Baranowitschi, nous avons repoussé une attaque russe par une contre-attaque. Armées du général von Linsingen. Sur le Styr, dans la région de Czartorisk, les combats locaux ont pris de l'extension. Cédant à une supériorité numérique considérable une partie d'une division allemands y a dû se retirer sur une position située en arrière ; elle a perdu quslques canons dont les servants ont résisté jusqu'au tout dernier moment. Nous contre-attaquons. Communiqué officiel autrichien Vienne, 21 octobre. — A l'ouest et au sud-ouest de Czarforysk, des combats violents ont continué hier pendant toute 'a journée. Au sud-ouest de Krlikowice de fortes attaques russes ont été repoussées par les troupes allemandes et austro-hongroises. Dans les combats qui ont eu lieu hier au Styr, 1300 prisonniers et 3 mi-irailleuses ont été pris par nous. Près de Rowo-Aipxiniec, ce malin tôt, une poussée en avant de l'ennemi fut arrêtée. A part cela, rien de particulier.Communiqué officiel russe St-Pélersbourg, 21 octobre. - La lutte se poursuit su# la route au nord de Mitau, près de Olai (21 kil. au nord-est). Dans la forêt à l'est de la route on se bal en plusieurs points. Nos'avions ont bombardé hier Friedriclisladt, au sud-est de Mitau. Une attaque allemande a é'é repoussée dans la région de Dunabourg,' sur la route Duna-bourg Rowo-Alexandrowsk. Au nord du lac de Boginskoje, les Allemands attaquèrent près de Murmischki. Notre feu les rejeta. Sur la rive gauche du Styr, nos troupes ont poursuivi l'ennemi. Après line lutte, nous avons occupé un ouvrage avancé au nord du village Muczyci (18 kil. de Rafalowka^; près du village Sobriszczyce, sur le Styr, au nord de Rafalow-ka (3 kil.) nous avons repoussé une attaque de l'ennemi. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 21 octobre. Les alliés suivent sur tout le front l'ennemi qui recule lentement. Au sud et à l'est de Ripanj, les Serbes ont été chassés d'une position fortement organisée et rejetés vers le sud. Nos avant-gardes ont atteint la ligne de Stepojevac à Les-kovac et à Baba. A l'ouest de la Morava.des forces allemandes progressent au delà de Slevac. Des troupes bulgares ont combattu près de Negotin ; plus au sud elles ont at" teint la route de Zajecar à Knjazevac. Communiqué officiel autrichien Vienne, 21 octobre. — Nos troupes sont entrées à Sabac. La plaine de Macva a été purgée de l'ennemi. L'armée du général d'infanterie von Kûvetz et les forces allemandes qui s'avancent des deux côtés de la Morava pénètrent; par une coopération étroite, de plus en plus en avant dans le territoire serbe. L'aile gauche des troupes austro-hongroises du général von Kûvetz avança sur les hauteurs de Kolubara et dans la région de l'embouchure de la Turija, pendant que celle de l'est passa, après un combat, le Kaljaniederuiig, au sud de Grocka. Les Bulgares conquirent, entre Zajecar et Knjazevac, la vallée du Timok, et s'approchèrent, à l'est de Pirot, des positions principales à portée du canon. L'àvant-gârde d'une de leurs armées se rendit maîtresse, avant-hier, de la sortie du bassin de Kumanova et de la vallée de Wardar. Communiqué officiel bulgare Sofia, 21 septembre. Nos troupes avançant pas à pas dans la vallée de T imok, se trouvent devant Négotin, où elles ont re-lOulé les Serbes. Ceux-ci, pris de panique, fuirent, laissèrent entre nos mains comme prisonniers un officier et 50 soldats, et abandonnèrent un officier et 150 hommes tués. Nos troupes ont atteint la ligne Tschernivrh-Wetrem (500)- Petruschit-za- Graschiskaschcouka (907)- Orsovaglava (833)- Tachoinitza (795)- village de Viberci. 5 ou 6 km. à l'est de Knjazevac-Jassen (800) st Gaber (875). Près de Pirot, nos troupes ont pris-, après un combat acharné, un point stratégique très important sur la Vidlie Pla-nina. Près de Wranja, nos troupes se sont installées solidemsnt et nettoyèrent la vallée de la Morawa bulgare sur une étendue de 21 km. vers le nord et le nord-est. Le butin de Wranja n'est pas encore compté. On sait toutefois qu'il comprend entre autres 2 millions de cartouches du système Berdan, ensuite du tabac pour I million de francs; à la gars de Bojanowiz on a trouvé environ un million de kilogrammes de foin. Nos troupes ivançant par Egri-Palank" ont attaqué une forle position et refoulèrent les Serbes qu'ils ooursuivent avec raoidité vers Kumanovo. Dans la vallée de la Bregalnitza, notre offensive progresse avec une rapidité foudroyante. Toute la vallée de la plaine d'Ortsche Polje est dans nos mains; également déjà Iss villes de Kotschana, Radowitsche Tipkilisa et Nikatrowo. Notre cavalerie, qui poursui-, vait les Serbss en retraite, les atteignit à Kisssli et les dispersa complètement. Environ 2,000 Serbes ont été faits prisonniers; d'autres ne purent s'échapper que grâce à l'obscurité de la nuit. La population du territoire délivré du joug serbe, accueille nos troupes avec un enthousiasme indescriptible. Partout on couvre de fleurs nos soldats attendus depuis si longtemps et revenant comme libérateurs. Ils sont l'objet de manifestations enthousiastes. Communiqué olficiel serbe Nish, 17 oitobre. Au front du nord, les troupes qui se trouvaient au sud de Semen- Feuilleton du Journal de Gand 126 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Ah bien! dit Gaetano en riant,qu'est-ce que ça lui fait à lui, les autorités; il s'en moque pas mal! On n'a qu'à essayer de le poursuivre. D'abord son yacht n'est pas un navire, c'est un oiseau, et il rendrait trois nœuds sur douze à une frégate ; et puis il n'a qu'à se jeter lui-même à la côte, est-ce qu'il ne trouvera pas partout des amis? Ce qu'il y avait de plus clair dans tout cela, c'est que le seigneur Simbad, l'hôte de Franz, avait l'honneur d'être en relation avec les contrebandiers et les bandits de foules les côtes de la Méditerranée ; ce qui ne laissait pas que d'établir pour lui une position assez étrange. Quant à Franz, rien ne le retenait plus à Monte-Cristo ; il avait perdu tout espoir de trouver le secret de la grotte ; il se hâta donc de déjeuner en ordonnant à ses hommes de tenir leur barque prête pour le moment où il aurait fini. Une demi-heure après il était à bord. Il jeta un dernier regard sur le yacht; il était prêt à disparaître dans le golfe de Por-to-Vecchio.Il donna le signal du départ. Au moment où la barque se mettait en mouvement le yacht disparaissait. Avec lui s'effaçait la dernière réalité de la nuit précédente; aussi souper, Simbad, hat-chis et statues, tout commençait,pour Franz, à ss fondre dans le même rêve. La barque marcha toute la journée et toute la nuit; et le lendemain, quand le soleil se leva c était 1 île de Monte-Cristo qui avait disparu à son tour. Une fois que Franz eut touché la terre, il oublia, momentanément du moins, les événements qui venaient de se passer pour terminer ses affaires de plaisir et de politesse à Florence, et ne s'occuper que de rejoindre son campagnon, qui l'attendait à Rome. Il partit donc, et le samedi soir il arriva à la place de la Douane par la malle-poste. L'appartement, comme nous l'avons dit, était retenu d'avance, il n'y avait donc plus qu'à rejoindre l'hôtel de maître Pastrini ; es qui n'était pas chose très-facile, car la foule encombrait les rues, et Rome était déjà en proie à cette rumeur sourde et fébrile qui précède les grands événements. Or,à Rome, il y quatre grands événements par an ; le carnaval, la semaine sainte la Fête-Dieu et la Saint-Pierre. Tout le reste de l'année, la ville retombe dans sa morne apathie, état intermédiaire entre la vie et la mort, qui la rend semblable à une espèce de station entre ce monds et l'autre; station sublime, halte pleine de poésie et de caractère que Franz avait déjà faite cinq ou six fois, et qu'à chaque fois il avait trouvée plus merveilleuse et plus fantastique encore. Enfin il traversa cette fouis toujou-rs plus grossissante et plus agitée et atteignit l'hôtel. Sur sa première demande il lui fut répondu, avec cette impértinencs particulière aux cochers de fiacre retenus et aux aubergistes au complet, qu'il n'y avait plus de place, pour lui à l'hôtel de Londres. Alors il envoya sa carte à maître Pastrini, et se fit réclamer d'Albert de Morcerf. Le moyen réussit et maître Pastrini acourut lui-même, s'excu-sant d'avoir fait attendre Son Excellence, grondant ses garçons, prenant le bougeoir de la main du cicérone qui s'était déjà emparé du voyageur, et se préparant à le mener près d'Albert, quand celui-ci vint à sa rencontre. L'appartement retenu se composait de deux petites chambres et d'un cabinet. L.es deux chambres donnaient sur la rus, circonstance que maître Pastrini fit valoir comme y ajoutant un mérite inappréciable. Le reste de l'étage était loué à un personnage fort riche, que l'on croyait Sicilien ou Maltais; l'hôtelier ne put pas dire au juste à laquelle des deux nations appartenait ce voyageur. C'est fort bien, maître Pastrini, dit Franz, mais il nous faudrait tout ds suite un souper quelconque pour ce soir, et une calèche pour demain et les jours suivants. Quant au souper, répondit l'aubergiste, vous allez être servis à l'instant même ; mais quant à la calèche... Comment! quant à la calèche! s'écria Albert. Un instant, un instant! ne plaisantons pas, maître Pastrini ! il nous faut une calèche. Monsieur, dit l'aubergiste, on fera tout ce qu'on pourra pour en avoir une. Voilà tout ce que je puis vous dire. Et quand aurons-nous la réponse? demanda Franz. Demain matin, répondit l'aubergiste. Que diable! dit Albert, on la payera plus cher, voilà tout; on sait ce que c'est; chez Drake ou Aaron vngt-cinq francs pour les jours ordinaires et trente ou trente-cinq francs pour les dimanches et fêtes ; mettez cinq franes par jour de courtage, cela fera quarante et n'en parlons plus. J'ai bien peur que ces Messieurs, même en offrant le double, ne puissent pas s'en procurer. Alors, qu'on fasse mettre des chevaux à la mienne ; elle est un peu écornée par le voyage, mais n'importe. On ne trouvera pas de chevaux. . Albert regarda Franz en homme auquel on fait une réponse qui lui paraît incompréhensible.Comprenez-vous cela Franz ! pas de chevaux, dit-il ; mais des chevaux de poste, ne pourrait-on pas en avoir? Ils sont tous luoés depuis quinze jours, st il ne reste maintenant que ceux absolument nécessaires au service. Qus dites-vous de cela? demanda Franz. Je dis que, lorsqu'une chose passe mon intelligence, j'ai l'habitude dp; fie pas m'ap-pesantir sur cette chose et de passer à une autre. Le souper est-il prêt, maître Pastrini? Oui, Excellence. Eh bien, soupons d'abord. Mais la calèche et les chevaux? dit Franz. (A suivre).

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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