Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1917, 17 Juni. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/mk6542m43k/
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Dimanche 17 juin 1917 :LO centimes le numéro 61rae année - N« 162-168 JOURNAL DE GAND dreîs ABONNEMENTS U. h'tt&390 VISSAT '^NQ PAR TRÏM STRh,' •'KiV '. 1.UJN & A1 «MiNI.S'TRATION : S*.- --• f.-JP. £E KAMQRE S --- «UNO TELEPHONE 665 pasgwui. j'.n.ii»1j.aatifacaai jm.uwii ——a—a——■—>wm—■———^ A NNONCES : S>jSrssïtr rue de Flandre, 3, Gnmi. REVUE des journaux de la semaine. LE BRUXELLOIS Du 9. — La lutte contre le l'hume des toins. — Les Américains, qui souffrent particulièrement du rhume des îoins, viennent de fonder une « Hayfever Prévention Association ». Dans l'Etat de la Nouvelle-Orléans, les ennemis de cette ennuyeuse affection sont allés plus loin ; ils ont obtenu le "vote d'une loi contre les plantes sauvages qui causent le rhume des foins. Le mouvement est parti de l'idée qu'il faut mettre dans l'impossibilité de nuire, le pollen des plantes incriminées. En Amérique, il s'agit en l'occurrence du pollen de l'Am-brosia artemisia efolia, qui fleurit en mai-juin, •t du seneçon deg bois: en Europe, le mal vient surtout du pollen des herbes odorantes et du seigle, dont la floraison coïncide avec l'apparition du rhume des foins. On ne sait rien de précis sur l'action des pollens sur telle personne, et leur innocuité pour telle autre; en Amérique, on s'occupe toutefois vivement de cette question. Un médecin américain a découvert deux sortes de pollens qui agissent de façon différente; un pollen poilu, comme celui du seneçon, qui engendre le rhume des foins en enflammant et en blessant la muqueuse nasale, avec comme conséquence que lu fièvre se déclare endéans deux ou trois minutes, et un pollen lisse, qui détermine par sa riche teneur en albumine un empoisonnement interna. Du 10. — L'ostréiculture. — Amsterdam, # juin. — L'ospréiculture occupe une place importante chez nos voisins du Nord ; la production annnelle d'huîtres n'y atteint pas moins de 10,000 quintaux. C'est surtout dans le delta de l'Escaut et. dans une proportion moindre, dan» le voisinage du Helder, que cette culture se pratique. Les savoureux mollusques sont cultivés artificiellement dans les eaux qui séparent les nombreuses îles de la province de Zélande; les bancs d'huîtres recouvrent ensemble une superficie de plus de 3,000 hectares ; les localités de Wemeldinge, Tholen, Bruinisse et Jerseke sont des centres importants pour le commerce des huîtres; rien que cette dernière localité expédie environ 30 millions d'huîtres par an. En temps normal, la majeure partie des huîtres exportées allait A la Belgique., qui n'en importait pas moins de 20,7 millions en 1913-14; la même année, 7,4 millions d'huîtres hollandaises turent exportées en Angleterre; 5,2 millions en France et 11,4 millions en Allemagne. Depnis la guerre, la consommation indigène s'est accrue sensiblement, l'exportation ayant h lutter avec beaucoup de difficultés. Les prix des huîtres, en Hollande, sont relativement bas ; ainsi, les huîtres étaient cotées avant la guerre à Jerseke 40 à 50 florins le mille ; en 1915-16, ces prix n'étaient plus que de 27 à 40 florins, à raison de la grande abondance sur le marché intérieur. La plupart des bancs d'huîtres sont propriété de l'Etat et son affermés aux exploitants. Du 13. — Maroc. — Nouveaux chemins de fer. — Paris, 12 juin. — Il va être soumis à la Chambre française un projet de loi concernant la concession de 1,080 kilomètres de voies ferrées au Maroc, qui relieraient les lignes Tanger-Fez avee Kenitza, Casablanca et Marakesch. Les concessionnaires sont la Banque d'Orient et la Compagnie de Chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée, d'accord avec la Compagnie Marocaine et la Compagnie i Générale du Maroc, qui constituent le capital ! actions de 40 millions de francs. Le gonverne-! ment marocain garantit l'émission de 200 millions de francs d'obligations. 1! sera en outre encore émis des obligations .-nr !a base de 80 p. c. pour compte du Gouvernement, et 20 p. c. pour compte des concessionnaire. HËT VQLK Du 10-11.— Amérique. - Le pUis.liàjjt gratte-ciel du monde vient d'être achevé à New-York. La maison a une hauteur de 228 m. et compte 55 étages. Le terrain bâti a une étendue de 2680 m2. A partir du trentième étage, le bâtiment devient de plus en plus étroit, de sorte qu'à partir des cinq dernieis étages, il se termine en forme de pyramide. Le bâtiment pourra être habité à la fois par 10,000 personnes qui auront 24 ascenseurs à leur disposition. Cette construction a coûté . 60 millions. Du 13. — Bruxelles — Les attribuions des écheviiîs.—L'échevin L.Steen est nommé bourgmestre f 1. et a en même temps dans ses attributions- la police, les pompiers et l'instruction publique. L'échevin Max Hallet I dirige les affaires financières, les propriétés communales et exerce le""contrôle sur les dépenses et les recettes. L'échevin Jean Pla-det est chargé de l'assistance publique, de la bienfaisance et du service des pompes funèbres. L'échevin f. f. Bauwens et à la tête des travaux publics, du gaz est de l'électricité; l'échevin f.f. Jean Bosquet règle l'état civil, la garde-civique, et lès listes électorales. Les échevîns f.f. sont nommés parmi les conseillers communaux d'après leur rang d'ancienneté de service. Le ravitaillement Nos concitoyens seront heureux d'apprendre qu'il n'y a pas lieu pour eux de s'alarmer outre mesure à propos de la question du ravitaillement. Nous croyons savoir en effet que les bruits qui courent en ville à ce sujet ne sont tyuÀuû fnnrlûc • Hâji rLvc #*vp.ins sont arrivés de Rotterdam à Bruxelles et l'on espère que les autres marchandises suivront sous peu. D'autre part, les racontars au sujet des farines qu'on laisserait gâter dans les greniers du Comité Provincial ne reposeut sur aucun fondement : ils sont dus à l'imagination assez fertile de certaines personnes. Nous pouvons affirmer que, dès que des sac-s de farines s'échauffent — comme du reste cela arrive partout, même avee les meilleures farines, et malgré toutes tes précautions — on y donne immédiatement les soins nécessaires; ceux-ci, d'ailleurs ne sont pas bien compliqués, attendu que la plupart du temps une bonne aération suffit pour que la farine revienne à son état primitif et sans qu'il reste la moindre trace de réchauffement. Il importe à chacun de détruire tous les faux bruits qui circulent en ville et qui malheureusement ne s'accréditent que trop facilement. Ils ne peuvent qu'alarmer inutilement le public et créer un malaise funeste dans les circonstances actuelles ; d'antre part, ils sont de nature à enlever au Comité provincial la confiance qu'il mérite et qui lui est nécessaire pour accomplir la tâche délicate qu'il a assumée. Les Expositions A la salle Taets Un sculpteur, M. Gust. Vanden Meersche, a révélé, dans un ensemble de portraits et de figures allégoriques, un talent solide et des traditions classiques vivifiées par un sentiment bien moderne. Son « Berger », ses « Deux bons amis», sont d'une noble allure, son « Casseur de pierres » est vrai sans banalité, «Aveugle » et ■> Désir» sont d'une expression très fouillée, et le » Printemps a est du meilleur style : très pur de ligne et très gracirux de Conception. Un peintre, M. Léonard De Buch, a accroché aux cimaises des tableaux d'une tonalité généralement sombre et d'un dessin volontairement approximatif. L'artiste cède de préférence au goût du difforme et de l'horrible et il en tire parfois des effets originaux. Mais ses meilleures œuvres sont les plus simples : « Angélus « Sacrifié », et ses Intérieurs d'Eglise, surtout • mois de mai », chatoyant de couleur De symbolique et de mystique, le peintre se fait parfois satirique, et c'est « Danger », « Belle de nuit », • l'Araignée -, où l'âpreté du trait et èf^le du coloris donnent h la pensée un relief vigoureux. i Un autre peintre, M Albert Servaes, a réuni ses œuvres dans la s^lle d'Exposition nouvellement inaugurée rue Magelein. Ses tendances mystiques son dessin rudi-mentaire. sa palette plutôt tristes l'appa-rentent à Léon De Buck. Mais il n'est point âpre et c'est une douce mélancolie qui se dégage de la plupart de ses paysages comme de ses scènes rustiques, A force de candeur et de gaucherie voulues, M. Servaes renouvelle parfois le charme des primitifs, par exemple dans sa Nuit de Noël. Mais d'autres fois le parti-pris ou l'erreur sont trop flagrants. Parmi ses paysages quelques-uns sont d'un joli effet,tels les n,s 12, 16, 20, etc., mais certains sont trop totalement dénués d'intérêt. Enfin, dans ses Scènes de la vie rustique, où la Naissance, ia Première communion, le Mariage, la Mort, sont représentés successi-\ eincnu - a ia ibuomc i,* r, , 1 „ » à l'église », il y a aussi des pages très bien venues, mais les intentions religio-littéraires font tort au plus grand nombre. Quoi qu'on en ait, la peinture est et restera le plus matériel, le plus sensuel des arts' et elle ne pourra jamais remplacer le prône ni la dissertation. Bile a mieux à faire : être une volupté des yeux. Ni les œuvres de M. E>e Buck ni celles de M. Servaes ne sont cela. Les sous-marins La ohlmla défendant lea navires contre lea sous-marlns. Le ' Hamburger-Fremdenblatt» relate la dernière invention de l'Entente pour protéger ses navires contre les sous-marins. Elle consiste dans la propriété qu'ont certaines matières de développer des nuages de fumée quand elles arrivent en contact avec l'eau. Les navires ayant à traverser des zones dan-gereuseS sont pourvus de ces produits, qu'ils jettent par-dessus bord lorsqu'ils sont découverts par un sous-marin. Les nuages de vapeur et de fumée qui se dégagent ont pour but de faciliter la fuite des navires, en ce sens qu'ils cachent le navire capable ainsi changer sa course et qu'ils rendent le pointage exact des torpilles et des canons du sous-marin pour ainsi dire impossible. Toutefois le correspondant fait remarquer que cette nouvelle découverte n'aura pas une grande utilité vu la vitesse croissante des j sous-marins qui, sans difficulté, contournent les nuages de vapeur pour peu que ceux-ci n'aient déjà pas été balayés par le vent soufflant toujours dans la même direction. De plus l'agitation dç la arér et le mouvement des vagues empêchent, la fumée de flotter à la surface de l'eau. Comment et où naît le temps « Qui sait d'où vient le vent et vers où il se dirige » demande le livre des livres, dont la profondeur ne fut dépassée par aucun ouvrage ancien. Toute l'impuissance des peuples du commencement de notre ère, contre les forces de la nature, se trouve exprimée dans ces mots. Pourtant ce serait une grave erreur de croire qu'en ces temps éloignés, on ne fut pas en état de se former une idée plus ou moins scientifique de la façon dont se produisent les phénomènes naturels. La science météorologique de cette époque avait déjà, pour se guider. les observations de plusieurs siècles. L'on n'observait pas seulement le temps, mais l'on cherchait aussi les lois d'après lesquelles se produisent les changements. Elles furent même condensées sous une forme qui se rapproche assez bien des dictons de nos paysans. L'on disait p. ex. « s'il pleut le di-zième jour du deuxième mois, cette pluie durera deux semaines. » Ce furent surtout les magiciens de Babylone qui, en plus d'une foule d'observations astronomiques, nous laissèrent aussi ces règles météorologiques. Le résultat de leurs études est contenu dans une œuvre qui comporte 70 volumes, et qui fut déterrée il y a environ un siècle et demi, lors de recherches archéologiques à Ninive. Elle se trouve actuellement au musée Kensington^à Londres, où elle fut feuilletée rapidement et où elle attend d'être complètement déchiffrée. Toutefois, si nous ne connaissons pas entièrement leur contenu, une chose est certaine, c'est que les sages de Babylone n'étaient Das si ignorants de l'énigme au temps, que nous nous plaisons à nous l'imaginer. Lorsqu'on sait, comment toutes les civilisation orientales dépendent tes unes des autres, et se rattachent à celles d'Aschur et de Babylone, il est facile d'admettre que la Bible possédait à propos du temps, tes mêmes connaissances que tes sages de Mésopotamie. Il découle donc des paroles citées plus haut, que leurs connaissances météorologiques étaient très insuffisantes. Aussi dès que 1e trésor de connaissances asiatiques se répandit lentement comme une coulée de lave, vers l'occident, il se trouva que des lois vraies en Asie-Mineure, ne pouvaient plus servir dans les nouveaux pays. Ainsi naquirent de nouvelles lois et la météorologie fit de sensibles progrès. Mais la nuit moyenâgeuse engloutit énormément de ces vérités et justement celtes qui avaient quelque valeur, alors que tes idées mystiques et erronées de l'antiquité parvinrent jusqu'à nous. • C'est seulement le siècle dernier qui a de nouveau fait progresser la météorologie, grâce à toutes tes découvertes de la technique moderne, qui furent mises à sa disposition. Il faut surtout nommer la télégraphie. Elle permet la concentration rapide de toutes tes observations de plusieurs stations météorologiques d'un vaste territoire, en un seul point. En France,c'est à la tour Eiffel qu'aboutissent tous tes renseignements. En Allemagne c'est la « Deutsche Seevrarte » à Hambourg qui est chargée de ce service. En moins d'une heure, le chef de cette institution reçoit tous tes renseignements désirables de tous tes coins de l'Europe, et- se basant sur ses connaissances et ses observations, il est en état de faire connaître en un laps de temps très court, ses prévisions sur 1e temps qu'il fera. Actuellement nous ne pouvons plus dire que nous ne savons pas d'où vient 1e vent et où il va. Nos cartes météorologiques nous 1e montre. Les petites flèches, montrent non seulement la direction du vent, mais même où l'air se trouvait il y a une heure et où il se trouvera dans une heure. Mais vous demandez « où donc se forme 1e temps ». Nos météorologues parient sur leurs cartes de « hauts » et de « bas » comme étant l'origine, les sources du temps. D'où proviennent alors ces « hauts » et ces « bas »? La température étant très élevée sur certaines parties du globe, l'air surchauffé se dilatera, s'échauffera et aura des tendances à s'élever. A cette place la pression atmosphérique diminuera, il se produira un vide relatif: nous aurons ainsi une zone de « basse pression ». En d'autres points au contraire, l'air étant plus froid, sa pression sera plus forte et nous obtenons ainsi une série de zones à hautes et à basses pressions. L'équilibre tendant à se rétablir, il en résultera un courant d'air du lieu où la pression est la plus forte vers celui où elle est la plus faible. De là l'origine du vent qui n'est rien d'autre que de l'air en mouvement. Si maintenant plusieurs courants d'air aboutissent en un même point, il se produit un tourbillon, qui provoque alors tes grands ouragans dont partent parfois tes journaux. Ceci se rapporte surtout aux zones très chaudes des mers tropicales. Les vents ayant une influence sur 1e temps en Europe proviennent surtout de l'océan atlantique. Au début ils ont tous la forme de tourbillons, mais une fois qu'ils ^ teignent le continent, ils ressentent l'inflUerL'*' de la conformation de la couche terrestre et par suite J.. J-.„ .i.. ;i„ j ^ , tance. Nous pouvons affirmer que 1e temps de l'Europe entière a son origine dans le nord de l'océan atlantique et que tous les changements qu'il encourt, nous viennent de l'ouest. Aussi il est très compréhensible que la guerre actuelle gêne énormément le service météorologique des différents pays, ceux-ci n'ayant plus aucuns rapports entre eux, et de ce fait tes prévisions atmosphériques sont presque devenues impossibles. BhitaDhgos CiiiIbIib ENQUETE. — Le Collège de Bourgmestre et Echevins, porte à la connaissance du public qu'une enquête de commodo et incom-modo est ouverte au sujet de l'acquisition complémentaire, par la Ville, pour cause d'utilité publique, en vue de l'établissement d'un dispensaire contre la tuberculose, de l'immeuble connu au cadastre section F, n° 1110, sis rue de la Vallée, n° «4. Les intéressés qui auraient des observations à présenter peuvent tes faire valoir, par écrit, au 1" bureau à l'Hôtel de Ville, où 1e plan est déposé à l'inspection du public à partir du 12 jusqu'au 27 juin 1917. yBA.NQUÏ l'Union du Crédit de Place Saint Miehel 16, boniâ» ac-h5*iU.Eiei) t un intérêt de 2 1/8 % «nr lti fond? déposés en compte de q*ian.in*. (1688) Feuilleton du Journal de Gand. 281 Le Comte DE m, m MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS Un savant, devant qui on mentionnait cette dernière circonstance comme un fait, déclara avoir vu les carrières dont il était question, c» çui donna un grand poids à des assertions jusqu'alors flottantes à l'état de doute, et qui dès lors prirent la consistance de la réalité. On en était là dans ce cercle de la société parisienne où nous avons introduit nos lecteurs, lorsque Monte-Cristo vint un soir faire visite à M. Danglars. M. Danglars était sorti, mais on proposa au comte de l'introduire près de la baronne, qui était visible, ce qu'il accepta.Ce n'était jamais sans une espèce de tressaillement nerveux que, depuis 1e dîner d'Au-teuil et les événements qui en avaient été la suite, madame Danglars entendait prononcer le nom de Monte-Cristo. Si la présence du comte ne suivait pas 1e bruit de son nom, la sensation douloureuse devenait plus intense ; si au contraire 1e comte paraissait, sa figure ouverte, ses yeux brillants, son amabilité, sa galanterie même pour madame Danglars chassaient bientôt jusqu'à la dernière impression de crainte; il paraissait à la baronne impossible qu'un homme si charmant à la surface pût nourrir contre elle de mauvais desseins; d'ailleurs, tes cœurs les plus corrompus ne peuvent croire au mal qu'en 1e faisant reposer sur un intérêt quelconque : 1e mal inutile et sans cause répugne comme une anomalie. Lorsque Monte-Cristo entra dans 1e boudoir où nous avons déjà une fois introduit nos lecteurs, et où la baronne suivait d'un œil assez inquiet des dessins que lui passait sa fille après tes avoir regardés avec M. Cavalcanti fils, sa présence produisit son effet ordinaire, et ce fut en souriant qu'après avoir été quelque peu bouleversée par son nom que la baronne reçut le comte. Celui-ci, de son côté, embrassa toute la scène d'un coup d'œil. Près de la baronne, à peu près couchée sur une causeuse, Eugénie se tenait assise, et Cavalcanti debout. Cavalcanti, habillé de noir comme un héros de Goëthe, en souliers vernis et en bas de soie blancs à jour, passait une main assez blanche et assez soignée dans ses cheveux blonds, au milieu desquels scintillait un diamant que, malgré tes conseils de Monte-Cristo, le vaniteux jeune homme n'avait pu résister au désir de se passer au petit doigt. Ce mouvement était accompagné de regards assassins lancés sur mademoiselle Danglars, et de soupirs envoyés à la même adresse que les regards. Mademoiselle Danglars était toujours la même, c'est-à-dire belle, froide et railleuse. Pas un de ces regards, pas un de ces soupirs d'Andréa ne lui échappaient; on eût dit qu'ils glissaient sur la cuirasse de Minerve, cuirasse que quelques philosophes prétendent recouvrir parfois la poitrine de Sapho. Eugénie salua froidement le comte, et profita des premières préoccupations de la conversation pour se retirer dans son salon d'études, d'où bientôt deux voix s'exhalant rieuses et bruyantes, mêlées aux premiers accords d'un piano, firent savoir à Monte-Cristo que mademoiselle Danglars venait de préférer, à la sienne et à celte de M. Cavalcanti, la société de mademoiselle Louise d'Armilly, sa maîtresse de chant. Ce fut alors surtout que, tout en causant avec madame Danglars et en paraissant absorbé par 1e charme de la conversation, 1e comte remarqua la sollicitude de M. Andréa Cavalcanti, sa manière d'aller écouter la musique à la porte qu'il n'osait franchir, et de manifester son admiration. Bientôt 1e banquier rentra. Son premier regard fut pour Monte-Cristo, c'est vrai, mais 1e second fut pour Andréa. Quant à sa femme, il la salua à la façon dont certains maris saluent leur femme, et dont tes célibataires ne pourront se faire une idée que lorsqu'on aura publié un code très-étendu de la conjugalité. — Est-ce que ces demoiselles ne vous ont pas invité à faire de la musique avec elles ? demanda Danglars à Andréa. — Hélas ! non, Monsieur, répondit Andréa avec un soupir plus remarquable encore que les autres. Danglars s'avança aussitôt vers la porte de communication et l'ouvrit. On vit alors tes deux jeunes filles assises sur le même siège, devant 1e même piano. Elies accompagnaient chacune d^tne main, exercice auquel elles s'étaient habituées par fantaisiç, et où elles étaient devenues d'une force remarquable. Mademoiselle d'Armilly, qu'on apercevait alors, formant avec Eugénie, grâce au cadre de la porte, un de ces tableaux vivants comme on en fait souvent en Allemagne, était d'une beauté assez remarquable, ou plutôt d'une gentillesse exquise. C'était une petite femme mince et blonde comme une fée, avec de grands cheveux bouclés tombant sur son cou un peu trop long, comme Pérugin en donne parfois à ses vierges, et des yeux voilés par la fatigue. On disait qu'elle avait la poitrine faible, et que, comme Antonia du Violon de Crémone, elle mourrait un jour en chantant. Monte-Cristo plongea dans ce gynécée un regard rapide et curieux; c'était la première fois qu'il voyait madefnoisslle d'Armilly, dont si souvent il avait entendu parler dans la maison. """ — Eh bien ! demanda te banquier à sa fille, nous sommes donc exclus, nous autres? Alors il mena 1e jeune homme dans 1e petit salon, et, soit hasard, soit adresse, derrière Andréa la porte fut repoussée dé manière à ce que de l'endroit où ils étaient assis, Monte-Cristo et la baronne ne pussent plus rien voir ; mais, comme 1e banquier avait suivi Andréa, madame Danglars ne parut pas même remarquer cette circonstance.

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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