Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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05 december 1918
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s.n. 1918, 05 December. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Geraadpleegd op 05 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/c24qj78t7r/
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Jeudi 5 Décembre 19i8 UN NUMERO ôtlINZE CENTIMES Jeudi 5 Décembre 1918 ■ABONNEMENTS —o— Les prix d'abonnement seront fixés rlès qu'il nous sera possible de servir régulièrement nos abonnés de la ville et de l'extérieur. JOURNAL DE LIÉGE rrBLiciTE —o— Annonces la ligne, fr. 0.80 Réclames » fr. 1.60 Avis mortuaires >» fr. 1.00 Avis de sociétés » fr. 2.00 Emissions, bilans, rapports, » fr. A.O) Faits divers fin » fr. 1.00 Faits divers corps »> fr. G.'ÎO Réparations judiciaires » fr. 8.00 (Tarif provisoire) FEUILLE POLITIQUE, LITTÉRAIRE ET COMMERCIALE. - FONDÉE m 1764 RÉDACTION ET ADMINISTRATION : 22, RUE DES DOMINICAINS, 22 La Loyale Angleterre Après la France qui accepta de jouer en cette guerre le rôle héroïque de sacrifiée, l'Angleterre fut une des premières nattons d'Europe à relever le défi brutal que l'Allemagne jetait à la civilisation. Il faut se reporter au prologue de cette tragédie mondiale pour comprendre toute la grandeur du rôle joué par l'Angleteire. Fin juillet 191-1 : les rapports entre l'Allemagne et l'Autriche d'une part, la Russie et la Serbie d'autre part, sont extrêmement tendus. L'Allemagne poursuit, fiévreusement son plan de mobilisation ; la France pressent l'orage ; elle est inquiète, mais calme et résolue. Que fait l'Angleterre ? Elle s'efforce d'apaiser le confiit. Elle fait tout ce qu'elle peut pour éviter la guerre qu'elle prévoit horrible. A la France qui la presse de se ranger à côté de l'alliance franco-russe, elle répond en suppliant le président de la République d'adresser à Pétrograd d'am.-caux conseils de sagesse et de conciliation. Les préparatifs militaires alarment Paris h just<-> raison. Le Foreigin Office ne reste pas inactif. Il cherche à gagner du temp^. 1.03 armées ne sont pas encore aux prises. L'Angleterre n'entrera on lice que quand tout espoir de règlement amical sera perdu En effet, pour éviter la conflagration européenne, elle propose la réunion d'une conférence à Londres en vue de résoudre amiablement les questions en litige. Cette suprêmo tentative échoue. Les puissances centrales ont voulu placer La Grande Bretagne devant 1» fait accompli : le 1er août, l'Allemagne déclarait la guerre à la Russie.N'ayant pu empêchietr l'horrible boucherie que le gouvernement de Berlin voulait A tout prix, l'Angleterre se préoccupe -ÂVn limiter l'étendue. Le sort de ia' Belgique la préoccupe. Les émissaires du kaiser ont tâché d'acheter l'abstention de Londres par de misérables et cauteleux marchandages au détriment de notre .pays. L'Angleterre repousse du. piei ces cyniques pi opositions. Elle somme l'Ai lemagne de déclarer sans détour ni réticence qu'elle rtupectera la neutralité de la Lelgique. C'est en vain qu'elle exigera une réponse catégorique. L'Allemagne se" dérobe et pendant ce temps-là, elle exécute froidement, sauvagement son plan .d'agrès sion contre notro pays. Elle a choisi son heure ; arrivée à son maximum de préparation et de perfectionnement techniqm, son armée va surprendre ses ennemis e:i pleine crise de mobilisation. Le 2 août, elle lance à la Belgique son orgueilleux ultimatum, paraphrase cynique de la devise : <• La force prime la droit», et de cette autre : « Nécessité fait loi ». Le roi Albert dénonce au roi Georges l'odieux attentat en se plaçant sous la protection de l'An g5 e-terre. Le 4 août, la Belgique était envahie par les troupes allemandes et son marty.*e commençait... Sir Edward Grcy flétrit à la Chambre 'le* Communes l'attitude de l'Allemagne ; il l'accuse d'avoir violé les. traités dont elle «tait garante, des « chiffons de papier », et Ja somme encore une fois d'épargner !a Belgique dont elle avait -à respecter l'indépendance et l'intégrité. Cette grande voix eut un retentissement énorme dans ie monde ; elle se faisait l'organe du droit, de la parole donnée ;.toutes les nations civilisées se tournèrent vers notre petite Belgique, martyre du droit, symbole do la civilisation. Toute à ses projets 9e conquête, l'Allemagne ne s'arrêta pas. L'Angleterre avait vainement, tenté die conjurer le désastre qui allait s'abattre sur le monde. La volonté inflexible des puissances centrales déchaîne 1 effroyable carnage ; l'Europe tout entière al'*.il retentir du tumulte des armes. Qu'a-t-il fallu pour que l'Angleterre entrât dans le conflit? Etait-elle inspirée, par un désir de conquête, par l'ambition d'écraser en l'Allemagne un concurrent dangereux ? Pourquoi aurait-elle tant essaye d'apaiser le conflit ? Pour que 1 Angleterre intervint dans le conflit, il a fallu la vio-ar ■ mmm lation de la neutralité belge, placée sous la protection du drapeau britannique. L'acte de félonie et de traîtrise devait être châtié, et l'Angleterre mettra au service de cette mission civilisatrice les ressources inépuisables de sa force, et de sa ténacité. Tel fut le rôle de l'Angleterre à la genèse de la guerre. Aux louches marchandages, aux sournoises menées de l'Allemagne, elle répondit par l'affirmation claire ot loyale de ses devoirs envers la Belgique ; elle mit tout en œuvre .pour nous arracher à l'étreinte brutale de l'envahisseur, et quand elle perdit tout espoir d'empêcher l'accomplissement du crime, elle se rangea à côté de la France. C'est ce que la Belgique ne doit jamais oublier, et c'est pourquoi l'Angleterre sera à jamais pour elle la fière, la chevaleresque, la loyale Angleterre. Quel fut le rôle de l'Angleterre ? Un simple chiffre suffirait à l'établir éloquem-ment : Les 7C0.000 tombeaux de soldats anglais qui- reposent en terre de France racontent l'héroïsme de son armée. En 1914, l'Angleterre disposait de 250.C00 hommes de troupes régulières. Elle en envoie la moitié sur le continent. Dès les premiers jours, le sang anglais coula sur les champs de bataille de Belgique et de la Marne. A l'annel émouvant de lord Kitchener, les armées sortent de terre. ^ L'effectif est porté à deux millions en 1015, tous volontaires. , En mai 1916, faisant violence à ses traditions, l'Angleterre institue le service mi-îilaire obligatoire. En janvier 1918, la force armée de la Grande Bretagne groupe sept millions cinq cent mille hommes qui versent leur sang sur tous les champs de bataille : en France, en Belgique, en Italie, en Macédoine, en Asie, en Afrique... L'armée britannique a conquis la Palestine, la Syrie, la Mésopotamie, les colonies allemandes de l'Afrique. Elle prit part, en France, à la bataille de la Somme en 1916, et contribua à la victorieuse offensive qui libéra l'Artois, la Flandre Française et la Belgique. C'est avec elle, en grande part, que nous conquîmes la maîtrisé des mers. Le tonnage total do la flotte de guerre, qui était en 1914 de i millions de tonnes, passe en 1917 à 6 millions ; les dragueurs de mines passent de 12 en 1914 à 3.300 : les équipages et auxiliaires passent de 145.000 à 430.000 hommes. C'est grâce à cette formidable force navale crue la flotte allemande a été condamnée à la plus humiliante des inactions et que- l'action même des sou's-marins n'a pu rompre le blocus qui devait être l'arrêt de mort des puissances centrales. L'Angleterre a consacré toutes les ressources vives de son sol à la grande guerre du droit : Elle a avancé aux alliés plus de vingt-cinq milliards de francs. En 1915, les Anglais, fabriquaient 15.000 obus. En 6 mois, un bond prodigieux leur permet d'atteindre une production fantastique : il y avait dans les usines et ateliers 2 millions de travailleurs et 700.000 femmes. La production des établissements' de guerre, qui était de 7 millions do tonnes en 1914, est de 12 millions en 1918. L'héroïsme du soldat anglais ne le cède à aucun autre. On a encore présent à l'esprit le souvenir du haut fait d'armes accompli par l'équipage anglais qui, sous le feit même des canons allemands de la côte, vint couler au port d'Ostende le vieux torpilleur Vindïctive. Un frisson d'émotion nous parcourut tous au récit de cet acte sublime, dont la gloire revenait aux marins anglais. La Belgique s'associe de grand cœur aux paroles élogieuses que le Président de la République française vient d'adresser au roi Georges : « A une histoire si riche en pages magnifiques, la Grande Bretagne ajouta, un incomparable chapitre non seulement de gloire navale et militaire mais de force morale et de grandeur humaine. » Nous ne pourrions mieux caractériser le rôle de la loyale Angleterre. m PROBLÈMES m L1 PAIX — «iC »g f»- îsgg£?i\ On étrit do Londres au Temps : u Après avoir fait exécuter l'armistice, les puissances alliées et associées vont avoir a conclure la paix, liiles n'ont plus en face d'elles une coalition avec laquelle l1 con-vienne de traiter on bloc. Lç-s arrmstices successifs ont atteste la rupture de cette Stïon Dîpnis lors. l'Autriche-Hongm s'est dissoute. Enfin, il ne paraît pas également ^gent de conclure la paix avec t0Z p?oSbKTla Turquie, par exemple, est fi la fois très complique et peu inquiétant, L'ajustement de tous les qui S'enchevêtrent on Unent, le soment et l'extension des contrôles européens que les Allemands avaient f^taup primer voilà des choses qu on parviendra certainement à régler d'un ac cord, après une guerre <>u se sont posées tant de questions qui ■vie même des peuples. L attente, ici, nest pas une cause d'insécurité En ce qui concerne la Bulgarie, par contre, on se trouve en pré. once cl uric question à la fois simple et pressante. l Etat dui-gare n'a pas voulu admettre jusqu ici l e-quilibre que les droits des peuples commandent d'établir dans les. Balkans. En 1913 puis en 1915, par des agressions exécutées traîtreusement, il a essayé de renverser cet équilibre au profit de ses propres ambitions. Tant qu'il n'aura pas reconnu expressément la situation créée par les victoires et par les décisions des allié* une cause d'équivoque subsistera dans les'Balkans. Il importe donc de faire signer bientôt par le gouvernement bulgare nn traité qui consacrera l'équilibre balkani-nue, tel que les alliés l'entendent dans 1 intérêt d'une paix durable. Sur l'emplacement de l'ancienne monarchie austro-îhongroise, les Allemands de Vienne et les Magyars de Budapesth n ont pas encore constitué des gouvernements assez stables pour.qu'il soit possible de traiter 'avec eux. Quant aux autres nationalités. elles sont nos alliées, ot nous n'avons évidemment pas à conclure la paix avec elles. Ce sont elles, au contraire, qui devront, d'accord avec nous, faire la paix avec leurs voisins allemands et magyars quand l'heure sera venue. Reste la question de l'Allemagne, qui est naturellement la clef do tout. On ne peut pas laisser indéfiniment en suspens les problèmes fondamentaux qui se posent entre l'Allemagne et les puissances alliées ou associées : ' problème de la frontière alsacienne et lorraine, problème de la frontière polonaise, conséquences produites par l'abrogation des traités de Brest-Litovsk et de Bucharest. suppression des prétendus droits que l'Allemagne s'était réservés en Turquie, fixation des règles suivant lesquelles la réparation des dommages sera évaluée et effectuée, etc., etc. On ne peut pas davantage concevoir crue les puissances victorieuses, après une lutte qui a coûté si Cher et en présence d'un adversaire qui offre si peu de garanties, se mettent à discuter d'égales à égale avec l'Allemagne la solution de tous ces problèmes délicats importants et urgents. Il est donc à. prévoir oue les puissances alliées et associées, après s'être mises d'accord entre elles sur les solutions h imposer, mettront prochainement* le gouverne-mont de Berlin en demeure d'v souscrire. Le terrain se trouvera ainsi déblayé pour l'étude des multiples ouestions de détail qu'il sera nécessaire de régler. Et il deviendra plus facile d'avoir une politique adaptée aux différentes tendances qui se font jour outre-Rhin. » la Semaine anglaise —— . En ces derniers temps, l'événement capital pour l'Angleterre a été, sans contredit, la reddition de la flotte allemande. Croiseurs et cuirassés, précédés de deux cents de ces sous-marins pirates qui w>r--. lièrent en de véritables guet-apens d"s navires sans defense, ont défilé, drapeaux en berne, devant les équipages victorier.x do la marine anglaisé, battant pavillon de l'a.mira.l Beatly. Le légitime orgueil ressenti devant cette victoire, unique dans les fastes de l'Angleterre, aidera nos ^grands. amis à supporter les deuils et les pertes que leur a coûtés cette guerre. Ces sacrifices féconds ont été lourds. Les chiffres ont été communiqués à la Chambre des Communes : 653.72ô officiers et soldats ont payé de leur sang la rançon do gloire et de liberté, 2.032.12^ souffrent encore cie leurs blessures et 359.144 prisonniers achèvent de traîner sous l'insolence teutonne une lamentable captivité. Tout s'efface, il est vrai, devant l'éclat du triomphe. Déjà les superbes unités britanniques s'avancent dans le sillon des drague-mines vers le port de Kiel, repaire où se sont terrées pendant quatre ans les escadres allemandes. Le monde entier est reconnaissant à l'Angleterre .pour son gigantesque effort, ses soldats ont été salués dans 1rs territoires délivrés avec tous les transports d'un enthousiasme sans borne, et Paris a réservé, jeudi dernier, une réception grandiose à Georges V. La pluie que prodiguait un ciel maussade n'a pas frrêté l'élan des Parisiens et, parti de la gare du Bois de Boulogne, pimpante sous sa toilette des grands joiu>, le roi a parcouru par lC3 avenues de la Grande Armée et des Champs Elysées, et jusqu'au palais des Affaires étrangères, un véritable chemin de gloire ! Le prince de Galles et le prince Albert accompagnaient le souverain. Les toasts de l'Elysée, célébrant une alliance qui fut la pierre angulaire du grand œuvre accompli, ont fidèlement traduit les sentiments de mutuelle estime qui unissant les deux grandes nations. Quelques jours avant de quitter l'Angleterre, Georges V avait signé, en conseil privé, l'ordonnance de dissolution du Parement.Les élections générales auront lieu le 11 décembre, et tout fait prévoir que le groupe de coalition sera maintenu au pouvoir.Après Paris, Londres va bientôt voir arriver dans ses murs lés plus hautes personnalités.C'est, en effet, dans cette ville que Clemenceau, Focli, Pic-bon et Bcrthelot, accompagnés de Sonnino et Orlando, se réuniront avec le.? ministres anglais et le « •> lonel IIousc pour discuter la livraison du kaiser. C'est également Londres qu'a été i u-bliée la proclamation de la Chambre de Commerce, comptant plus de 8.000 me'.libres, au sujet de la question des indemnités que l'Allemagne devrait se déclarai' prête à payer avant que puissent commencer les pourparlers de paix. A propos de paix, l'Evening Standard si gnalc comme relégués probables de l'Angie-torrè à la Conférence de la paix, LloyJ George, Bonar Lavv, Balfour, Lord Rea-ding et probablement Lord Curzon ainsi qu'un représentant travailliste non encore désigné. Aux Marins anglais ! Alors crue nos compatriotes prodiguent aux soldats des armées alliées les marques les plus vives d'un enthousiasme gesté par leur héroïque vaillance, ne convient-il pas d'accorder une pensée de reconnaissance aux intrépides marins de la flotte anglaise ? • En effet, nous ne verrons pas défiler dans nos rues pavoisées les « Jack Tar », au col bleu, qui chassèrent de toutes les mers un pavillon honni. A l'heure où leurs frères soldats recueillent la moisson de triomphe, eux, sont restés sur leurs glorieux navires, remparts mouvants qui assurèrent la liberté des océans ainsi que le ravitaillement des armées et des populations oppressées. Sans qu'une acclamation s'élève sur leur route, ils vont aller occuper les ports allemands et humilier dans leur repaire les derniers débris d'une marine de pirates. Leurs hautaines étraves vont sillonner les mers ennemies et nul n'assistera à leur marche triomphale. Qu'ilis sachent cependant, tous ces fiers Capitaines et tous ces braves marins, quo nous les unissons dans une même admiration avec, les « Tommies » qui,, depuis quelque temps, sont nos hôtes. iSi note yeux n'ont pas été réjouis de leur imposant défilé, si les pompons clairs de leur bonnet n'ont pas apporté leur note pittoresque à cette symphonie de couleurs dans laquelle se confondent ici les uniformes alliés, nos coeurs n'en gardent pas moins l'impérissable souvenir des exploits qu'ils ont accomplis, de leur héroïsme obscur au sein des combats qu'ils' livrèrent dans la grande solitude des mers, de leur vaillance et de leur martyre. A ces glorieux vainqueurs du Skaggerak, ces ouvriers du succès, éparpillés sur tous les océans sous les plis frémissants de 1' <( Union Jack », nous envoyons l'hommage de notre reconnaissante et fraternelle sympathie. Le GêwéraS Léman et le Fort de Lonein ■r-a» <e><acii . Los Liégeois liront avec 'îerté le compte' rendu allemand de la prise du fort de Loncin et de son glorietix -défenseur, d'après une brochure publiée pendant la guerre par ordre de i'état-maior général de l'armée de campagne allemand : « ... Une nouvelle batterie de canons de marine était venue s'ajouter à celles qui bombardaient le fort, résistant désespérément. Les heures s'écoulaient une à une et l'énergie de la défense semblait toujours intacte ; la batterie de canons de marine, mise en position sur le champ de manœuvres de Liège, y lança à 4 heures de l'après-midi son premier projectile puis un deuxième, fcm troisième. Lorsque le vingt-troisième atteignit son but, à 5 h. 15 de l'après-midi, le fort entier sembla être projeté en l'air sous l'effet d'une formidable explosion. Un horrible spectacle s'offrit aux yeux de notre infanterie accourue isUr les lieux : . le fort était entièrement détruit. Les éléments de la garnison, qui n'avaient pas été ensevelis, brûlés, blessés, très émus, sortaient de diverses parties de l'ouvrage et vinrent se rendre. On pouvait à peine retrouver le lieu du.fort ; il formait un petit paysage alpestre, et, comme des cailloux dans un torrent, les débris gisaient éparpillés. Ce fut un rude labeur pour les pionniers de se frayer, dans ce chaos de béton, de coupoles cuirassées, de pans de murs, un étroit passage, dont le parcours, avec ses montées et ses descentes, ressemblait à une ascension de montagnes. Des pièces d:o gros calibre et des munitions avaient été projetées de toutes parts ; une coupole soulevée au-dessus du front de tète, ' était retombée la calotte en dessous et res- j semblait maintenant à une monstrueuse tortue gisant sur sa carapace. A travers cet amoncellement énorme de débris, un général belge se cherchait péniblement un. chemin : c'était le général Léman, ie gouverneur de Liège. Après la percée par surprise de la ligne des forts, il s'était retiré dans l'ouvrage le plus moderne et le pdfus puissant de la position ; il avait placé son dernier e^goir dans le fort de Loncin. Il venait de quitter l'intérieur de l'ouvrage afin de se rendre compte personnellement des résultats du bombardemnt allemand ; il vit avec horreur que le fort avait sauté et qaie los débris remplissaient le fossé du fort du front de gorge et v formaient une ligne d'accès. Des soldats la franchissaient en courant dans un sens et dans l'autre. Le général crut reconnaître ses "gendarmes et voulut les interpeller ; à ce moment, il eut une syncope et, lorsqu'il revint" h lui, il était prisonnier. Il est juste et équitable do ne pas méconnaîre le mérite de ce valeureux adversaire. La garnison du fort devait avoir vécu des moments terribles ; écoutons le .général : « J'avais l'impression que l'ennemi tirait sur nous par salves, un projectile ne pouvant accomplir semlabMe travail .'seul. Nous entendions arriver le projectile avec un bruissement d'air qui augmentait jusqu'aux hurlements d el'oujragan, pour se terminer dans un fracas formidable de tonnerre ; d'énormes nuages de poussière et de fumée volaient ensuite au-dessus, du roI qui tremblait. » Le général Léman, asphyxié par les gaz-délétères, fut fait Prisonnier étant sans connaissance. Quand, il revint à lui, un capitaine allemand lui tendit un verre d'eau, puis il le fit transporter dans une voiture d'ambulance qui le conduisit à Liège. 11 fut ensuite transporté à. Cologne, et le 28 à. la citadelle de Magdebourg. » Les Dommages. de guerre L'utUlsation des indemnifc<33 La question des dommages de guerre est ...uuunenL r elie qui préoccupe le plus les gouvernements des pays alliés. Le terrible fléau qui s'est abattu sur noua a causé des maux auxquels il .est urgent di porteir remède. La sauvegade de l'avenir économique au pays et les pressantes nécessités du moment exigent que les réparations soient' cf. fectuées le plus rapidement-et le plus efficacement possible. Faire bien et faire vite, telle est la maxime dont il convient de o'inspirer. L'n de nos confrères, Anvers-Bourse., émet à ce sujet les appréciations suivantes : Parmi les mesuras exceptionnelles à appliquer en vue de hâter la résurrection oc notre vie économique nationale, il y on a deux d'application immédiate : 1" celle visant le règlement des indemnités au,c 'victimes des destructions de bâii-ments industriels, des réquisitions & i:~:S derniers, de matières premières, de matières fabriquées, de machines outils, etc., de la remise en marche-de ces usines dépend le pain quotidien des milliers de travailleurs : travailleurs qui seront déjà trop vite tentés de s'émigrer par l'appel des gros salaires que ncs voisins, plus violemment frappés que nous-mêmes dans la diminution de la population masculine valide, ne manqueront pas de leur offrir ; 21 celle visant la cession des changes nécessaires en vue de l'importation en Belgique, au meilleur prix possible, des matières .ie tout genre. Cette question des changes est intimement liée au prix de revient de 11 main-d'œuvre et par conséquent, constitue un facteur primordial pour la lutte contra des concurrents qui, hélas, pendant une longue inactivité imposée à nos industriels, n'auront pas manqué d'installer, un àeu partout des usines fabriquant les produits que, pendant peut-être 5 ans, nous n'aurons pas été en état de livrer aux marchés qui, jadis, nous étaient fidèles. En ce qui concerne l'évaluation des dommages causés aux biené et aux personnes, le Parlement est saisi d'un projet de ki qui ne tardera pas, espérons-le, d'être vol.-'. Les dommages subis devraient être réparés de façon que les sinistrés puissent, :ia moyen des indemnités reçues, reconstruire les bâtiments détruits, racheter et remonter les machines enlevées, reconstituer les stocks de matières premières disparues. Dès que les décisions des tribunaux chargés de fixer l'évaluation des dommages seraient connues, le gouvernement belge rachèterait aux requérants leurs bons de ié-çisUisition pour la valeur leur attribuée par la juridiction compétente. L'industriel ou ïe commerçant se trouverait ainsi, sans retard et sans frais, en possession des moyens liquides nécessaires à la remise on marche immédiate de son industrie et de son commerce. D'autre part, le gouvernement belge, devenu propriétaire de bons de réquisition, aurait à en poursuivre le remboursement conformément aux stipulations du traité de paix à intervenir. Il est bien entendu que l'évaluation ues dommages réparables serait basée sur les prix nouveaux exigibles et non sur les p .x anciens d'un écart sensible. Les garanties nécessaires Le Tempè, de son côté, examine les garanties à exiger des puissances centrales pour l'exécution des conditions de paix. Si l'ennemi vaincu pouvait de quelque façon que ce soit se dérober à la réparation do ses crimes, la charge en retomberait sur les pays qui en ont été victimes. On ne saurait trop le répéter, dit le Temps, si l'indemnité obtenue n'était pas suffisante pour assurer un prompt relèvement de l'industrie et de l'agriculture - n à plus forte raison, si elle devait un jour cesser d'être payée, l'Allemagne .vaincne militairement-serait victorieuse au point de vue économique ,tant elle aurait diminua les forces productrices die la France et de la Belgique au profit de ses propres nationaux.Des garanties sont nécessaires. Un lecteur du « Temps » en suggère une, d'une application immédiate et pratique : Il n'est pas moins important de s'assurer des moyens de contraindre l'Allemagne, dans l'avenir, à. payer des annuités qui représenteraient l'indemnité qui lui aura été imposée ou ;ï faire le service de l'emprunt dont les titres auraient été donnés par elle en paiement de cette indemnité. ; L'occupation d'une partie du territoire ennemi ne peut à cet égard servir de gage q.iie pendant un certain temps ; pour conserver, durant les années qui suivront, des moyens de coercition efficaces, il faut que la Franco et la Belgique, qui seront les principales indemnitaires rie restent pas seules en présence de l'Allemagne, redevenue peut-être très puissante à la suite de l'affaiblissement! de la Russie et des changements survenus dans l'Europe centrale.Il ne suffirait pas que l'alliance des Etats de l'Entente fût maintenue ; il faut que chacun do ces Etats ait un intérêt propre à ce que le traité de paix continue à être exécuté. Plusieurs .moyens peuvent être suggérés 'cet'effet. Le plus efficace serait peut-être celui-ci, : chacun de ces Etats donnerait sa garantie à l'emprunt allemand, en sorbe que tous eussent toujours qualité pour agir contre l'Allemagne défaillante et se trouvassent même obligés de le faire dans leur propre intérêt. M. le professeur Fernand Faure, dans un article documenté de la <c Revue Politique et Parlementaire ». écrivait à ce sujet : Notre sol fut libéré seulement en 187-i, lorsque les derniers centimes du capital de 5 milliards et des 316 millions d'intérêts et frais eurent été versés entre les mains des agents allemands, conformément aux stipulations du traité de Francfort. L'Allemagne ne saurait trouver mauvais que nous suivions à son égard, à quarante-sept ans d'intervalle, l'exemple qu'elle nous a donné. Une seule différence mais de pure forme, nous semble devoir être admise. Co n'est pas h une armée française, c'est à une armée internationale que sera confiée l'occupation territoriale jugée nécessaire pour la garantie du paiement de l'ensemble des indemnités dues par l'Allemagne.Ixx présence de cette force internationale, voilà le gage tout naturel de la solvabilité .de l'Allemagne. Il convient de prendre les plus minutieuses précautions vis-à-vis d'une nation qui a donné au monde l'exemple de la plus odieuse perfidie et pour laquelle les engagements les plus solennels ont été proclamés sans valeur. «a L'industrie charbonnière et mâîaliurgiqus pendant la guerre • LA 2° ANNSS 1 915-1316 Extraits du rapport présenté à l'assem blée générale de l'L'mo?i des Charbonnages, Mines r.l Usines métallurgiques de la Province de Liège de mai 1916 par M. Em Trasenster. secrétaire. Messieurs, Le ravitaillement Grâce à l'initiative personnelle d'un industriel américain séjournant en Europe depuis plusieurs années M. Herbert HOO-VER, les Belges ont été assurés jusqu'ici de la oasc de leur subsistance. M. Hoover est, en effet, parvenu dès le commencement de l'occupation de notre pays, à faire reconnaître par l'Angleterre et l'Allemagne un arrangement, par lequel certaines denrées primordiales et nettement définies, telles que le blé, le lard et le riz, puissent franchir les mrrs et pénétrer dans la Belgique occupée, à la condition que 'ces denrées y soient strictement réservées h ta consommation de ses habitants, même lorsqu'elles sont io produis de son agriculture. En présence des intérêts opposés des belligérants et des moyens extrêmes employés dans cette guerre, ce résultat paraît aussi miraculeux quo l'intervention, qui l'a suscitée est extraordinaire. Il reste malheureusement précaire et dépend avant tout du respect des clauses qui sont à sa baise. Aussi chacun f.-t-il le devoir impérieux de les respecter. La répartition, la vente et le contrôla de ces denrées ont été organisés dans toutes les communes par le Comité National de Sccorirs et à Alimentation, secondé par leurs administrations et les délégués américains de la Commission for Relief in Bel gium. En quelque sorte monopolisées, elles sont cédées à leur juste prix, nécessairement grevées d'un frêt quo la guerre des sous-marins rend de plus en plus onéreux. Leur quantité limitée exige, d'ailleurs, un rationnement ."iui, pour le blé, la principale d'entre elles, a pu être maintenu à l'équivalent de 300 grammes de pain environ par tête et par jour. La mercuriale des produits alimentaires, qui sont restes en dehors de cette convention, a subi •."■es fluctuations autrement importantes. Des arrêtés nombreux de l'autorité occupante en ont réglementé le transport et la vente, souvent la saisie ou le recensement. l's n'ont pas empêché le renchérissement ni. ce qui est plus grave, la disette de se produire. La fixation de prix maxima immédiatement adoptés comme minimum pour les transactions crée une prime au commerce clandestin et, dès lors, des produits se cachent et. sont soustraits au marché. Ils no sont, d'ailleurs, pas à l'a.rbi des réquisitions militaire et. leur commerce restant libre quant ù leur destination, ils échappent ainsi trop souvent à la consommation indigène, malgré le grand besoin qu'elle en a. La conséqmnce funeste de cet état de choses, favorisée par la cupidité de trop de producteurs mal pénétrés de leurs devoirs patriotiques, est un renchérissement excessif du prix de la vie. Il en est résulté la quasi-disparition de produits essentiels, tels que les pommes de terre qui, abondantes en temps ordinaire et dont la production indigène dépasse les besoins du pays, forment une partie si importante de la ration journalière de nos ménages ouvriers. Vous vous êtes efforcés, Messieurs, de pallier à cette situation en procurant à vos ouvriers des denrées au meilleur marché possible. Bes distributions des produits les plus disparates, de pains, de lard, de pommes de terre, de pétrole, de savons, de souliers, etc., ont été organisées au prix fie revient par vos soins pour aboutir à la création de magasins coopératifs. Plus récemment, en décembre dernier, vous avez donné une forme définitive à votre Organisation par l'institution de 'io « Société Coopérative d'approvisionnement industriel » dont le but est, comme son nom l'indique, non seulement acheter des denrées pour vos ouvriers, mais aussi d« procurer à vos usines et charbonnages, toute espèce do matières premières. Les pains de Hcllancîe La distribution de pains hollandais aux ouvriers travaillant dans les charbonnages mérite de retenir un Instant l'attention. Le travail demande une nourriture suffisante et l'ouvrier houilleur, devant prendre son repas dans la mine, ne peut le faire commodément que sous forme de tartines. Dès lors, la ration du Comité national/ étant insuffisante, l'Association Charbonnière de la Province, d'accord avec l'autorité militaire allemande et le gouvernement hollandais, organisa l'importation des pains do Hollande et leur distribution dans les charlxmnages. Des autorisations analogues furent obtenues par des sociétés coopératives et des administrations communales.Aujourd'hui, cette Importation de pains va donner naissance 6. une organisation nouvelle, sous le contrôle d'un comité émanant du gouvernement hollandais. Il ' faut espérer qu'eile maintiendra les avantages i précités en faveur des ouvriers bouilleurs et pourra y adjoindre la distribution de pommes de terre, dont certaines régions se trouvent totalement dépourvues. La classe ouvrière trouve, on le voit, difficilement sa subsistance. Il lui est plus difficile encore do se procurer un travail qui lùi permette de gagner son pain. Lui en donner, Messieurs, fait partie do votre fonction sociale, mais avant de montrer dans quelle mesure vous avez pu satisfaire à ce devoir impérieux," nous devons mentionner que vous avez prêté votre concours à des organismes importants, tels que le fonds dt- chômage, aux administrations ' communales et aux œuvres multiples d'entr'aide et de bienfaisance qui ont assumé la lourde chargé de venir en aide aux où-Vriers sans! travail et avjx indigents.Pro-dwctïort de® charbonnages La situation difficile créée à notre industrie par l'occupation militaire allemande ne s'est guère modifiée depuis un an et lo contraste qui existait alors entre l'industrie extractive de la houille et les industries métallurgiques, contraste inhérent à. leur nature, tend à s'accentuer. La production des charbonnages de la province s'est élevée à l millions de tonnes en 1915, soit les deux tiers de la production de 1913. Piesqu'interrompue par la déclaration de guerre, elle ec-t allée en augmentant depuis, ainsi que le montrent les productions semestrielles d'é ces deux dernières années, à savoir : 2.999.S80 tonnes pour le 1er semestre 1914, .1.135.580 tonnes pour le second qui comprend 5 mois de guerre, î.745.8?) tonnes pour le 1er semestre de 1915 et 2.2Ôi.770 tonnes pour le deuxième.Une statistique mensuelle permet de dire que cette production de l'extraction a cessé d'augmenter depuis juin, pour se 'tenir aux environs de 75 % de la normale. Cette proportion est loi il d'être uniforme, et plusieurs charbonnages des plateaux de Herve n'atteignent guère que 50 % de leur production antérieure. Cette situation est assez semblable à celle qui existe en Allemagne où la production du syndicat rhénan-westohalien . s'est élevée à 73.9S4.000 tonnes en 1915, soit environ 65 %de sa capacité productive. Mais, dans ce bassin, la réduction de production qui est de 20 à 25 % par rapport au temps de p&ix est imputable à une diminution de la main d'oeuvre qui, se montant à '405.000 hommes avant la guerre, n'en comptait que 273.000 hommes au milieu de 1915, tandis qu'en Belgique, l'extraction est contenue par la difficulté de s'approvisionner en certaines matières premières telles que les explosifs, la benzine, les huiles et les fourrages, par les moyens insuffisants d'expéditiion et le manque de débouchés. A vrai dire, ceux-ci pourraient, se trouver peut-être en Allemagne, mais les exploitants belges s'oip,posent de toutes leurs forces à des fournitures qu'ils jugent contraires h leur devoir patriotique et n'ont consenti à destination de l'Allemagne, qu'à des expéditions de charbons domestiques. Les stocks sont restés sensiblement les mêmes, 193.790 tonnes à la fin de 1915 contre 203.830 tonnes à la fin de 1914. Leî exportations do co-mbuati&lea Les exportations de houille ont été de 950.660 tonnes en 1915 contre 1.073.000 tonnes en 1913. Le» déchet de 700.000 tonnes sur la France a été partiellement comblé par une exportation de 77.270 tonnes en Suède et Danemark, pays qui ne participaient pas è. nos exportations avant la guerre, de 367.480 tonnes vers la Suisse et l'Italie, c'esï-à-dire une augmentation de 223.200 tonnes par rapport à 1913 et_ de 209.920 tonnes vers la Hollande, soit 95.180 tonnes de plu? qu'en 1913. Les exportations de coke, de 33.330 tonnes en 1S13, en. été nulles cette année, la plupart des usines productrices ayant éteint leurs ba tteries, les autres s'étant réservées leur production extrêmement réduite.Quant aux agglomérés, leur exportation a été de 131.770 tonnes contre 106.280 en 1913. Le déchet-de 87.910 tonnes, vers le France a été plus que comblé par un excédent de 38.530 tonnes vers les Pays-Bas de 2.950 tonnes vers la Suède, de 62.570 tonnes vers la Suisse et de 410 tonnes vers l'Italie. Cette augmentation d'exportation de 25.000 tonnes ne fournit évidemment qu'une très îaible compensation à la forte diminution de la consommation intérieure d'agglomérés. Les réquisitions de ehar&on Le reste de la production des combustibles trouve son écoulement dans la consommation intérieure du pays et dans les réquisitions de l'autorité militairé allemande, auxquelles les charbonnages n'ont pu se soustraire. Ces dernières représentent pour le dernier semestre, moins de 9 % de l'extraction.Fallait-il refuser d'y obtempérer? Nous ne îe pensons pas, car ce refus eut été inefficace et dangereux. Les stocks belges couvraient en effet les besoins de l'armée allemande pendant une longue période. D'autre part, une mise sous séquestre prévue par les arrêtés du gouvernement général allemand eût aisément produit les quantités de charbon réquisitionnées, sans ménagement pour la richesse nationale que représentent nos- gisements houillers. Enfin, les nombreux ouvriers bouilleurs de notre bassin, et par répercussion ceux dr.s autres industries eussent été bien inutilement exposés à la misère. La ttchlen-Zentraîo Une mesure tout à fait inattendue, dont la portée complète nous parait difficile ■-« i saisir, fut décrétée par l'autorité allemande, au début de cet exercice. C'est l'ar rêté du gouverneur général en date du 28 avril 1915, instituant un « Bureau Central des Charbons >< chargé dorénavant, ù titra d'intermédiaire, de la vente générale de tous les charbons et sous-produits des charbonnages. Il annulait, de plus, les contrats conclus précédemment, avec interdiction de les exécuter et mettait cet organisme ;ï la charge de vos sociétés. Les associa tons charbonnières furent vivement émues de cette institution et de l attribution à ce bureau allemand de pouvoirs réellement exorbitants, puisqu'ils comprennent la désignation des acheteurs et la fixation d^; prix. La protestation que fU entendre leur fédération ne fut pas tout à fait vaine,^ car la vente intérieure est restée jusqu'ici en dehors de cet organisme et 1 exportation en Allemagne indemne -ie fournitures auxquelles les exploitants ne consentiraient que contraints et forcés. Cette institution qui rend possibles de réels abus de pouvoir, caractérise, nous semble-t-11, la dépendance et la contrainte sous laquelle les événements ont placé notre industrie charbonnière, situation doua vous ne cessez de chercher à atténuer ' s ctîei9' Le déboieemont des forets Lr.s charbonnages se sont émus plus récemment des coupes de bois projetées par l'autorité allemande, et la Fédération C harbonnière > est fait leur interprête en faisant ressortir auprès du gouvernement général le grand dommage que des déboisements importants feraient subir au pay«*. Nos forêts se trouvent déjà fortement mises à contribution par la pénurie des importations de bois qui dépassent en temps de paix 1.700.000 mètres cubes dont 362. .KX) mètres cubes de perches et pièces do bols en grume. Les besoins des charbonnagi a du pays constituent donc un prélèvement important sur nos forêts, qu'il serait dan gereux do dépasser et la fédération s'est efforcée de 'démontrer que l'occupant outrepasserait ses droits en décrétant dos coupes incompatibles avec la. conservation du domaine iorestier de la Belgique. (A suivre) ÉTRANGER FRANCE Les mariages de soldats américaine Le docteur Charles Stedman Mactall, qui fait le service d'aumônier dans l'armée américaine, a déclaré qu'il évalue à 1C.C09 le nombre des soldats américains qui ont épousé des jeunes filles françaises. ANGLETERRE Los valeurs beiges à Londres Le Times écrit dans sa chronique financière que la journée d'hier fut, à la Bourse de Londres, le premier jour depuis 1e début de la guerre, où l'on vit s'opérer dos transactions concernant le change belge. Du coup, celui-ci i éprit la place qu'il occupait avant les hostilités s"r le marché londonien. Le ta ux du change Bruxelles sur Londres fut coté 25,95 à 26 francs. Au point de vue lmancier, cette reprise constitue la preuve flagrante de la fin du régime odieux que nous avons subi durant près do 5 années. C'est le commencements du retour de la vie des affaires aux conditions normales. Lee ©ntrovuee fde Lc-r»dres ^ Suivant une information de Router, on s'attend à ce que le ministre italien Orlando se rendra à Londres où il rencontrera Clémenceau et le maréchal Foch. La conférence de la Paix Londres, 2. — Le Daily Mail dit que té gouvernement de la coalition a l'intention de proroger la convocation du nouveau Parlement jusqu'après la Conférence Je la Paix qui, on l'espère, aura terminé s*5 travaux après six ou sept semaines de délibérations.La question Guillaurrto II Londres, 30 novembre. — VEvening News confirme l'information publiée hier à l'égard de la décision prise par les conseillers judiciaires du gouvernement britannique au sujet de l'extradition de Guillaume II. L'extradition de l'ex-kaiser sera probablement demandée à la Hollande par les allies. On dit que la Hollande demanderait au gouvernement actuel de l'Allemagne son avis. Si ce gouvernement réclame Guillaume II, la Hollande le lui livrera plutôt qu'aux alliés. La question est de savoir si les traités d'extradition relatiifs aux sujets des pays contractants s'apoliquent également aux souverains de ces pays. Dans les milieux informés de Londres, on pense que les alliés pourront parer à toutes ces questions de procédure en réclamant cette extradition au nom de la Ligue des nations, le premier acte de cette ligue devant être de prendre des mesures pour le châtiment des auteurs responsables de la plus grande guerre de tous les temps. Les Qoue-marlhs boches Londres, .2. — Le War Office estime que le nombre des sous-marins construits par l'Allemagne s'élève à 360. On évalue ù 201 les submersibles qui furent détruits durant la. guerre. Les sous-marins allemands continuant -i' rentrer ù, leur base, on croit qu'il pourra en être livré aux Alliés un total de 150. ALLEMAGNE Le gouvernement de Berlin et la Pologne Amsterdam. 2 décembre. — La Gazette du Rhin et de Westplialic annonce que le ministère de la guerre à Berlin a fait entamer par l'Office des affaires étrangères des pourparlers avec le gouvernement polonais afin d'arriver à un accord assurant le ravitaillement de l'Allemagne et le passage à travers !a Pologne des troupes allemandes de l'Ukraine, réservant aux populations des provinces de Posen et de la Haute-Silésie, le droit au prétiscite après la conclusion de la paix pour décider de leur sort, et d'une façon générale, tendant à maintenir des relations pacifiques entre l'Allemagne et la Pologne. BALKANS L'union Yougo-8!ave D'aprè- les nouvelles qui nous parvien-i-ept do Belgrade of. «ie Zagreb, l'union do i toUs les pays habités par les Serbes, les Croates et les Slovènes, i>vec la ÇJerbîe et

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1832 tot 1940.

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