La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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06 december 1915
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s.n. 1915, 06 December. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/p55db7x81d/
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LiAncJi 6 Décembre 1915 A issrraatra .'JOURNAL QUOTIDIEN. — Le Numéro i ÎO Centimes. 2™ Année. — N* 385 T LA BELGIQUE PRIX DES ABONNEMENTS : Un mois . ... fr. 2.30 Les demandes d'abonnement sont reçues EXCLUSIVEMENT eux guichets des bureaux de poste. ADMINISTRATION ET RÉDACTION )is Montaffne-aux-Her'bes-F'otaçrères, J3-BXJ~X'7WfT,E3 BUREAUX : DE 9 à 17 HEURES ci os. MORESSÊE, Directeur r Petites annonces . »' i ; V'S la ligna, fr. 0.40 l Réclame avant les annonces . — 1.00 PRIX DES ANNONCES { Corps du journal — 4.oo I Faits divers — .. 8-00 l Nécrologie — 2.00 LA GUERRE 490° jour de guerre I -Los Austro-Hongrois progressent dans le fadrcl du Monténégro: ils 6e sont emparés des hauteurs qui se dressent au sud de Plevlje. Ils se disposent donc à continuer leur marclie en avant, soit vers lo sud-est par la vallée do la Tekotiua, soit vers \le sud en 60 dirigeant, le long do la ligne Ljuca-Kru-scro-Glibaci, sur la vallée do la Tarn. Cet affluent notable de la Drina, qui jusqu'au traité do Bucarest de ,1918 constituait la frontière nord-est) du Monténégro, est ujne dea meilleures voies d'accès vers le centre. Au sud-ouest do Sijenica, les troupes von KovesS qui remontent la vallée de la Lim ont pris l'avantage, près do la localité frontière do Tresnjevices, sur les Monténégrins, qui ont été également attaqués à l'ouesb de Wovi-Bazzar. Concernant la retraite de l'armée serbe, nos dépêches ne signalent aucun épisode nouveau, et au sujet des opérations en cours dans le sud1 de la Serbie, la seule nouvelle intéressante est la confirmation officielle do l'occupation de Monastir par des troupes allemandes et bulgares1. • •• S Sur les autres fronts de bataille, il n'est but venu aucun événement digne de commentaire. L'Armistice de Noël ; Nous avons annoncé que, d'après le journal italien „Corriere délia Sera", le Pape, après avoir tâté officieusement le terrain et avoir obtenu des gages de succès, se propose d'envoyer une proclamation aux peu-pleo belligérants chrétiens, demandant un armistice pour la Noël. Il est un fait que de part et d'autre on ' aspire à quelque jours do repos, et les circonstances stratégiques, qui, l'an dernier, obligèrent les belligérants à éluder les propositions pontificales ayant changé, tout fait prévoir que cette fois la demande sera accueillie favorablement. L'armistice, au surplus, est réglé par les lois et coutumes delà guerre. Voici ce qu'en dit le chapitre Y des conventions internationales : — L'armistice suspend les opérations de jgnerré par un accord mutuel des parties belligérantes. Si la durée n'en est pas déterminée, les parties belligérantes peuvent reprendre en tout temps les opérations, pouvu toutefois que l'ennemi soit averti en temps convenu, conformément aux conditions do l'armistice. L'armistice peut être général ou local. Le premier suspend partout les opérations de guerre des Etats belligérante ; le second seulement entre certaines fractions des armées belligérantes et dans un rayon* déterminé.L'armistice doit être notifié officiellement et en temps utile aux autorités compétentes et aux troupes. Les hostilités sont suspendues immédiatement après la notification ou nti terme fixé. Il dépend des parties contractantes de fixer, dans les clauses de l'armistice les rapports qui pourraient avoir lieu, sur le théâtre de la guerre, avec les populations et entre elles. Toute violation grave de l'armistice par l'une des parties, donne à l'autre le droit-do le dénoncer et même, en cas d'urgence, de reprendre immédiatement les hostilités. La violation des clauses de l'armistice par des particuliers agissant de leur propre initiative, donne droit seulement à réclamer la punition des coupables et, s'il y a lieu, une indemnité pour les pertes éprouvées. DAMS LES BALKANS Paris, 4 décembre : Parlant de l'attitude de la Roumanie, le „Journal des Débats" écrit co qui suit : »— Le danger réel ne réside pas pour nous en Roumanie dans la propagande faite par nos ennemis ; il est surtout constitué par les hésitations et par la lenteur des Ajil&s, en présence d'adversaires aux résolutions rapides, qui s'entendent à exécuter leurs plans nettement conçus avec autant d'énergie que de persévérance. Le meilleur stimulant pour l'opinion publique roumaine, l'encouragement le plus efficace pour nos amis, le plus sûr moyen die détruire la confiance qu'inspirent nos adversaire*, c'est) le renforcement de notre corps expéditionnaire en Macédoine. En dehors de l'affirmation de notre force, rieoi ne pourra impressionner d'une façon durable. N'agissons pas comme ceux qui, trouvant que ies vivres sont tr^p chers, meurent de faim juir un sac d'or. Nous devons engager nos forces au moment opportun et à un endiroit bien choisi. A quoi cela nous servir ait-il, au printemps, de posséder en Orient une •position magnifiquement défendue si, dans l'entre-temps, les forces réunies de l'ennemi ont assuré à l'Autriche et à l'Allemagne la prépondérance en Orient ?" Le „Journal des .Débats" est persûvadé que lord Kitchener aura cm)) or té do son voyage d'inspection et de ses différentes conférences la conviction absolue que les intérêts asiatiques et africains de l'empire britannique doivent être défendus aux Balkans mômes. Ce n'est pas snr les rives du canal de Suez que l'armée anglaise doit attendre les Allemands ; elle doit les empêcher d'y arriver en arrêtant leur offensive en Macédoine.Mr>an, 4 décembre : On mande de Rome au „Secolo" : — La nouvelle que la Grèce aurait refusé d'accepter les dernières exigences de la Quadruple-Entente est démentie à la Con-splt- et à la légation grecque à lîome. On Ci.oit qu'il s'a0it- d'un malentendu dans l'interprétation de la réponse /du gouvernement grec. On fait ressortir que M. Skuludis a, Cii i"»aLi'î, indiqué le danger qui pourrait îés'ttfé pour l'armée grecque du manque d'une base de ravitaillement à Salonique ; mas* il ta s'agit, croit-on, qu« d'une simplQ objection, qui peut être discutée et amener un compromis entre les intérêts grecs et les exigences de la Quadruple-Entente." La Haye, 4 décembre : On mande d'Athènes : — Dans les milieux gouvernemental^, l'opinion est plutôt optimiste. D'après les nouvelles les plus récentes, on croit qu'une solution pourra être trouvée qui satisfasse les exigences de l'Entente, sans diminuer la situation militaire des forces grecques <*1 Macédoine." .. , , < , , . » Francfortrsur-Mein, 4 décembre : On télégraphie d'Athènes à la „ Gazette de 'Francfort" que les puissances de l'rin-tenlo ont demandé que l'administratioin de la ville et de la banlieue do Salonique soio confiée à une commission mixte anglo-française. Le gouvernement grec a immédiatement refusé de faire droit à cette exigence, mais on doit s'attendre à tout! moment à co que la Franco et VAngleterre s'emparent de force de cette administration. Bucarest, 4 décembre : Au Sénat, M. Bratianu, président du Conseil des ministres, a déclaré, en réponse à une question du sénateur Argetojànui au surjet de la politique extérieure, qu'il no sortirait pas de la réserve que lui commandent les circonstances. Ce n'est pas le moment de discuter pareille question, pas plus! que l'interpellation qu'annonce M. Phi-lipescui sur l'administration militaire, qui touche à la défense nationale. Pour autant que cette interpellation traite de l'acquisition d'une usine à gaz par le ministère de la guerre, M. PGiiliposcu recevra les documents qu'il désire, contrairement à une première décision du gouvernement. M. Philiposcu a exigé que d'autres documents soient encore mis à sa disposition, mais M. Bratianu a déclaré qu'il prenait la responsabilité de refuser Houtes les pièces dont il ostimait la communication nuisible à la défense nationale. Il fournira volontiers les pièces qui pourraient mettre en cause sa personnalité. Au cours de la séance dO la Chambre, M. Delavrancea a adressé au président du Conseil une demande contenant dix - huit questions, entre autres sur les droits des étrangers, sur la publication do divers ouvrages propres à provoquer des mouvo-; ments populaires, sur l'immixtion d'ambassadeurs étrangers dans la politique du pays et sur la propagande étrangère dans la presse. t Paris, 3 décrmbro : Le ,,Temps" annonce que le député Min-tenitscli, ancien professeur à l'Université de Belgrade, a été nommé ministre des finances serbe. , , . Londres, 4 décembre : Le correspondant romain du ,,Daily Tele-graph" estime -que les chances de voir participer l'Italie à la guerre dans les Balkans sont très minimes. Sofia, 5 décembre : L'Agence Bulgare annonce que le trafio par fer entre Sofia et Nisch est rétabli depuis hier. Paris, 4 décembre : -Des dépêchas de Salonique adressées à la presse disent que les Bulgares ont occupé Kinali, situé près db ûa frontière grecque, sur lo chemin de fer Salonique-Monastir. Les Français, qui avaient rassemblé de fortes quantités de vivres et de' munitions à Ivrivolac, en vue d'une offensive contre i^fri-lep et Voles, ont dû abandonner cette ville par suite de la retraite serbe. Paris, 4 décembre : Le ,yPetit Parisien" annonce que le service télégraphique privé est suspendu depuis quelques jours entre Salonique et Athènes. Londres, 4 décembre : On mande d'Athènes au „D'aily News" : • — Une partie de l'année bulgare s'est avancéo jusqu'à la frontière grecque, près do Negoschani, dans le but d'empêcher l'armée serbe de passer de Monastir sur Le territoire grec. Des troupes bulgares sont également arrivées à Miqresjovo pour prendre les français on flanc. Lres fuyards serbes qui sont entrés en Grèce sont dans une situation malheureuse; !o gouvernement songe à les envoyer sur certaines îles grecques." La Haye, 5 décembre : Après la chute de Monastir, les Alliés doivent s'inquiéter du sort de l'entreprise du Salonique. Dans le Qonseil anglais de la Couronne, il existe des divergences de vues à co sujet. Tandis que plusieurs ministres, parmi lesquels on compte M. Lloyd George, sont d'avis qu'il faut abandonner Salonique et la presqu'île do Gallipoli, d'autres, dont M. As-quitli ob lord Kitchener, sont d'un avis contraire, parce qu'ils craignent la pe^te du prestige anglais en Orient. Une décision sera sans doute prise! au cours du prochain conseil do guerre commun, qui sera tenu à Paris. Sofia, 5 décembre : L'Agence Bulgare annonce que le te>ar Ferdinand est parti pour Nisch, accompagné du générai Savoff, de M. Dobrovitsch, chef du Cabinet politique, de M. Ischapraschikow, ancien ministre bulgare en Serbie, et do M. Morfow, directeur des chemins de fer. Les Chevaux à la Guerre Un officier du génie britannique, M. Fleming, parle en ces termes des chevaux à la guerre : — Les malheureux chevaux, appelés à prêter leur concours à l'œuvre de destruction, restent étendus pendant des heures et des jours, mutilés par le fer et le feu, sans que nul no vienne mettre un terme à leurs souffrances. Le cheval n'a aucune conscience pour le stimuler; pour autant que nous ^missions en juger, il ne vit que pour le x^résent, et c'est aussi pourquoi les fatigues et la faim, les privations et la souffrance sont peut-être plus vives pour lui que pour son maître. Les correspondants do journaux, à la suite des armées belligérantes, semblent avoir été particulièrement frappés par les souffrance* ioa misérables chevaux abandonnés sur le champ de bataille, et ils paraissent avoir été même plus affectés à la vue do lottr triste sort qu'au lugubre spectacle des combattants blessés. A vrai dire, laissant à part toute sympathie professionnelle, j'ai souvent éprouvé un sentiment plus vif des horreurs de la guerre en voyant ces chevaux mutilés qui errent après le combat, qu'en portant secours aux soldats blessés étendus dans les sillons. Parmi les spectacles et le3 cris déchirants qui, de toutes parts, frappent la vu-e et) l'ouïe, il n'en est pas, je pense, qui soH plus propre à porter à leur comble les sentiments d'horreur, que la présence de ces chevaux faisant de vains efforts pour se relever, ou promenant leur corps sillonné de coups de sabre, déchiqueté par les éclats d'obus. C'est à peine si les gémissements des blessés vont plus au ccour que les souffrances de ces chevaux. Ces malheureuses créatures muettes demandent avec une rare éloquence, par leurs regards et leurs mouvements, par des hennissements et des grognements plaintifs, leur part do commisération." Voici comment s'exprime, à son tour, le colonel Pemberton : — Ceux-là seuls qui ont vu le spectacle d'un champ de bataille sont On état de se faille une idée de la persistance avec laquelle les chevaux, aussi longtemps qu'ils ont une jambe pour se traîner, suivent le régiment auquel ils appartiennent. J'ai vu des chevaux qui avaient appartenu à des sous-officiers, garder leur, place derrière les rangs, converser avec eux et faire halte exactement comme s'ils avaient porté leur cavalior, et tout 10 temps leur sang coulait à flots. Pauvres créatures ! Je dois relater un des spectacles les plus dignes de pitié que j'aie vu de ma vie. Sur la route de Hombourg, en 1870, nous rencontrâmes le Se régiment de hussards. Son oolonel montait un cheval bai, magnifique. Je le vis avant la charge que le régiment fit contre l'infanterie, et où il fut décimé. Quand je le rencontrai pour la troisième fois, il était au milieu de la plaine. C'était le lendemain de l'action. Dépouillé de ses harnachements, il avait le corps travorsé do plusieurs coups de feu, le fanon coupé. A la vue de mon cheval, il fit des efforts désespérés pour se relever et hennit plaintivement. La différence entre son état actuel et sa splendeur, la dernière fois que je l'avais vu, avait quelque chose de déchirant. Je regrettai qu'il no fût pas tombé dans lo feu du comlmt, plutôt que d'avoir à attendre, de si longues heures, le coup de pistolet qui mît fin à ses souffrances."M. Fleming ajoute : —: Dans la majorité des ras, il n'y a guère moyen de porter sccoOTS aux chevaux blessés sur le champ do bataille. Les vétérinaires, trop pou nombreux, sont surchargés de travail, et ils ont assoz à faire déjà de s'occuxier du pansement des blessures curables. Les chevaux que la gravité des blessures empêche de fuir, n'ont à attendre le terme de leurs souffrances que de l'épuisement-, à moins qu'une balle, guidée par um sort propice, ne vienne terminer leur agonie." Nous savons, toutefois, que de grands progrès ont été réalisés par les armées belligérantes dans un ordre d'idées des plus humanitaires, pendant cos derniers temps; notamment la Société de la Croix-Bleue g'est donnée pour mission de porter assistance aux animaux sur les champs de bataille. Dans tous les pays, on s'est ému de la triste situation de ces blessés qui ont bien droit aussi à notre pitié; et même on a fait un appel, en Allemagne, pour que les chevaux aient, à la Noël, de chaudes couvertures et une ration supplémentaire. SUR MER Londres, 4 décembre : On mande d'Athènes au „"Daily Teiîe-graph" : — Une canonnière anglaise, qui' était utilisée en Egypte pour la défense de la côte, a été coulée par un sous-marin allemand." Londres, 4 décembre : Le vapeur anglais „Middloton" a été coulé. Dix-neuf hommes do l'équipage, dbnt un était grièvement blessé, ont) été débarqués à Malte. Quatre hommes ont péri. Londres, 4 décemibro : Le vapeur britannique „Clan Me Leod" a été coulé. Alexandre le Grand Alexandre le Grand était-il Bulgare On a été quelque peu surpris d'apprendre que le général bulgare Kirkow, dans un ordre du jour à son armée, s'est écrié : „Souvenez-vous de l'héroïsme de vos pères et faites en sorte que votre patrie revoie les jours glorieux du grand Bulgare Alexandre le Grand !" Cotte tentative bulgare d'accaparer la gloiro de l'illustre roi de Macédoine pourrait faire sourire, si nous no savions que lo cycle alexandrien forme le fond des légendes slaves. Déjà au XIIIo siècle, une chronique polonaise relate longuement les guerres d'Alexandre et donne en supplément les lettres du roi do Macédoine à son professeur Aristote. Vers la môme époque paraît la fameuse „Déclaration d'Alexandre" par laquelle le grand conquérant c^d'e aux peuples slaves, en guise de reconnaissance pour l'aido prêtée à ses armfées, toute la partie du monde depuis l'Italie septentrionale jusqu'à l'Oural. Dans les ballades des Slaves méridionaux, Alexandre le Grand joue toujours le rôle principal, et des centaines do poèmes chantent lo Testament d'Alexandre qui asj-signe à la race slave la partie du inonde qu'elle sera appelée à dominer. Chez le>ë. Bulgares, lo nom du grand capitaine est' resté très populaire, et dans les contes il apparaît à côté des héros légendaires dont les générations se sont transmis les exploits belliqueux. Alexandre le Grand cbt donc, en somme, aux yeux des Bulgares, une sorte de mythe des tenïps fabuleux, et l'ordre du .jour du général Kirkow rappelle à ses soldats uno grande figure de l'histoire dont les exploits ont jadis émerveillé leurs jeunes intelligences, . Une infsrmière anglaise EN SERBIE Le ,,Morning Post", dans son numéro du 1.3 novembre, publie le récit de miss A. West, infirmière anglaise, exposant les péripéties d'un lazaret britannique à Belgrade. A son retour de là, elle a repassé par la Grèce, et il est intéressant do noter le changement qu'elle y a remarqué dans la mentalité de la population depuis son premier passage, au commencement de l'été. — Nous étions dix-huit, raconte-t-elle. y compris les médecins, qui, le 1er avril, nous embarquâmes à Liverpool, sur le vapeur „Saïdieii". Ce même vapeur, plus tard', fut coulé dans la mer du Nord par un sous-marin allemand. Nous transportions avec nous tout l'équipement d'un lazaret : lits, matelas, instruments chirurgicaux, appareils Rcentgen, etc. Après quinze jours, nous arrivâmes à Salonique, encore paisible à cotte époque, bien qu'un oiil exercé eût pu noter alors parmi la population une excitation provoquée par la guerre. La mobilisation grecque s'est opérée beaucoup plus tard seulement; mais, déjà alors, on pouvait) remarquer dans toutes les rues de nombreux groupes de soldats qui, en passant, nous criaient : „Bientôt nous serons à Constan-tinople." Les Alliés, en ces jours-là, étaient très aimés en Grèce. A la fin d'avril, nous arrivâmes' à Belgrade, où nos services n'étaient pas encore très nécessaires. On ne croyait pas sérieusement au danger d'une seconde invasion ennemieï, bien que, depuis très1 longtemps, des bruits circulaient de préparatifs inquiétants au delà du fleuve. Occasionnellement', uous arrivaient deux ou trois soldats, blessés dans quelque escarmouche à la Save ou au Danube. -Tout à l'entour de nous rappelait toutefois les terribles combats', lors do l'invasion des Autrichiens, l'automne précédent. Les médecins racontaient qu'à plusieurs reprises, en un seul jour, neuf mille blessés étaient arrivés dans les lazarets.L'amiral Troubridge, sous les ordres duquel nous étions placés, nous apprit) que de grands travaux avaient été exécutés en vue de la défense de la ville, et que la É$ave et lo Danube avaient été minésf par les Serbes en beaucoup d'endroits. Ceux-ci, d'ailleurs, se Tenaient prêts, nuit ^et jour, à une attaque possible de l'ennemi, et dans les fabriques d'armes de Kragujevao régnait une activité fébrile. Enfin, il apparut certain que les Allemands et les Autrichiens étaient en marche vers la ville. Le 4 octobre, l'amiral annonça que les Allemands jetaient des ponts sur le Danube, et peu après commença le bombardement de Belgrade. Le vacarme qui sortit do bouches à feu de tout calibre était infernal. Le G, trois mille Autrichiens et Allemands traversèrent 1e fleuve, mais furent rejetés sur l'autre rive. Le jour suivant, l'ennemi, poursuivant son dessein, descendit de grandes masses de soldats dans des canots ou dos allèges et finit par prendre pic-d à Belgrade. Les Serbes, expliquait-on, ne persévéraient pas dans leur défense, ne voulant par exposer à la destruction leur capitale, dont ils sont très fiers. Cela n'empêche que deux jours avant la chute définitive de celle-ci, le commandant en chef Guenchitsch — le général de fer, comme on le nomme — reçirfc l'ordre de défendre la ville par tous ies moyens possibles. Cinq mille grenades tombèrent sur Belgrade pendant les journées du 6 et du 7 octobre. Jamais je n'oublierai la nuit entre ces deux (jours. Dans une seule rue, nous trouvions couchés quarante blessés. Nous étions débordés de travail, d'autant plus que presque tous les médecins serbes étaient au front. Un grand nomljre parmi eux, d'ailleurs, avaient succombé à l'épidémie de typhus qui avait sévii tout l'hiver. Par surcroît de malheur, une grenade fit explosion dans le lazaret américain et le rendit! partiellement inutilisable. L'amiral Troubridge avait déjà quitté Belgrade le 4 du mois. Son successeur, le colonel Hernichek, 1© suivit trois jours plus tard, nous abandonnant: à notre sort. Ne sachant que devenir, nous résolûmes d'abandonner Belgrade à notre tour. Nous ne disposions pas do voitures1. Les plus gravement atteints parmi nos malades ftorent transportés à l'hôpital militaire. Tous les autres blessés avaient à se traîner 0 milles anglais' à pied jusque Rasnik, par des routes' détrempées. Impossible de se figurer spectacle plus lamentable. La pluie tombais sans relâche. On enfonçait dans la boue jusqu'au-dessus des chevilles. Chargés de bagages, nous traversâmes tant bien que mal la masse compacte des fugitifs, de troupeaux de bétail et de chariots de toute espèce. Beaucoup de fugitifs étaient si exténués qu'ils s'affaissaient dans les ornières ou restaient couchés au bord des chemins, s'endormant sous la pluie torrentielle. ,,Pourquoi, oh ! pourquoi notre gouvernement, n'avair.-il pas songé à envoyer du secours pku® tôt ?" La voie que nous avions à suivre était la seule ouverte. Les Allemands ne tardèrent pas à la tenir sous leur feu meurtrier. Après des scènes, déchirantes, nous arrivâmes au quartier général serbe, à Torlak, où précisément) on venait do démonter les tentes pour prendre la route j>lus vers lo sud'. Ainsi, nous atteignîmes la vaUée dte la Morava, où nous avions l'espoir de pouvoir roooûstruire notre lazaret. Mais les fonctionnaires serbes nous appelèrent à N'isch qui, à cette époque déjà, avait été abandonné par la plupart des membres du gouvernement. Enfin, nous voilà arrivés à IJskub. Deux minutes après le passage à un certain endroit, les canons de l'ennemi firent sauter la- ligne du chemin de fer. Il ne nous restait qu'à poursuivre _ la route vers Salonique, où, d\s notre arrivée, nous fûmes frappés du changement qui s'y était opôré dans les dispositions do la population. Ce n'étaient pas précisément des inanifes-tatlions hostiles contre les troupes britan-niqules, mais il était évident que les Grecs n'éprouvaient plus guère de sympathie pour les Anglais. Je suis fermement convaincue, conclut miss A. West, que co changement d'opinion provient de co que les Grecs, comme les Bulgares, estiment que les Allemands resteront) victorieux, et l'échec de l'expédition contre les Dardanelles n'a fait que les confirmer dans cette idée." XXX. BÊPÊCHESJDIVEESES i Pétrograd, 4 décembre : Les industriels russes les plus importants, réunis en ce moment à Pétrograd, demanderont au gouvernement d'abandonner, le projet de monopolisation du charbon. Leur réunion est présidée par M. von Ditt-rnar, membre du Conseil de l'Empire. . * . Pétrograd, 4 décembre : Le Conseil des ministres a autorisé lo président de la Commission spéciale d'alimentation de fixer des prix maxiana pour les principales denrées alimentaires, afin do mettre un terme aux spéculations malsaines. * » * Cons'tantinoplo, 4 décembre : Du journal „Sedai Islam" : — Un membre du Comité révolutionnaire musulman a assassiné le chef de la police anglaise à Delhi." * * * Constantinople, 4 décembre : Tewfik bey, consul turc à Rescht, en Perse, a été emprisonné par les Russes'. Le gouvernement persan a protesté contre cet acte do violence. ♦ Londres, 4 décembre : Quelques grèvelettes qui ont éclaté dans la région de Ithondda, dans le norili du Pays de Galles, se sont rapidement terminées.« ♦ # Christiania, 4 décembre : Le gouvernement a interdit la vente à l'étranger de navires norvégiens. * Copenhague, 4 décembre : Près do Lulea, uno formidable explosion s'est produite. Le secouse a été d'une telle violence qu'à Kiruna, bourg voisin, les maisons ont tremblé : plusieurs personnes ont été grièvement blessées. On dit que 600 kilogrammes de dynamite ont fait explosion. * # * Madrid, 4 décembre : Le gouvernement espagnol a exigé la libération des matelots anglais qui, après lo naufrage du vapeur de transport anglais „Woodfield", avaient ébô faits prisonniers par des kabyles au Bocoyo où ils avaient débarqué. * * * Francfort-sur-Moin, 4 décembre : On télégraphie d'Amsterdam à la „Gazette de Francfort" : —i J'apprends de source bien informée quo, pendant son séjour à Rome, lord Kitchener a insisté pour que l'Italie — aucun succès ne pouvant être obtenu pendant l'hiver sur las Autrichiens — abandonne son offensive vers le nord et envoie les troupes qui deviendraient ainsi disponibles en Libye pour garder cette colonie à l'Italie, contenir, en môme temps, les Senussis et les empêcher d'avancer du côté ouest contre les Anglais, pondant qu'une offensive turco-al-lemando, à laquelle on s'attend, serait dirigée du côté est. Dans les milieux militaires anglais, une certaine inquiétude» régnerait au sujet de cette éventualité. Lo gouvernement italien a prié lord Kitchener do s'adresser au Roi et au génétal Cadorna, et c'est pour préconiser ce projet que lord Kitchener s'est rendu au grand quartier général italien." * * La Haye, 4 décembre : La deuxième Chambre néerlandaise a tenu ime séance secrète pour délibérer sur la question de la démobilisation. * f * Paris, 5 décembre : lvo général Porro est arrivé à Parisi hier dans la matinée. w * * New-York, 3 décembre : Lo gouvernement a délivré cent passeports "pour les membres de l'Expédition pour la paix organisée par M. Ford. Ces passeports no sont valables que pour les pays neutres. M. Ford a déclaré qu'il visiterait tous les Etats neutres de F Europe et qu'il organiserait partout des démonstrations en faveur de la paix. # * 4 Constantinople, 5 décembre : L'armée turque s'est encore emparée, en Mésopotamie, de deux canonnières anglaises armées de canons de 150 mm. * ♦ » Amsterdam, 5 décembre : M. Schroder, rédacteur en chef du journal „T'elegraaf", a été arrêté hier à sion domicilo par les agents de la Sûreté. Jusqu'à présent, on ne connaît pas le motif qui a déterminé son arrestation. * * Rtomc, S décembre : La Chambre, par 405 voix contre 48, a voté l'ordre du jour do confiance. « * * Mayence, 4" décembre : La crue d!u Rhin se déveHoppe sans discontinuer. La pluie qui ne cesse de tomber fait prévoir uno crue plus forte encore. « v » Pétrograd, 4 décembre : La. Croix-Rouge russe a décidé d'envoyer au Monténégro pour 42,000 roubles de produits pharmaceutiques, do baDdages et de vêtements d'hiver. ♦ • Londres, 5 décembre : On mande de Paris au „Times" : — La nomination du général Jofifre en quar lité de commandant supérieur de toutes les armées françaises dépasse, comme signification, le domaine militaire. L'expédition à Salonique est mise, sous les ordres du général 3offre, qui en accepte ainsi la responsabilité. Si l'on part du principe qu'une direction commune doit présider aux opérations de guerre des Alliés, on devrait nommer également, du côté anglais, un homme qui délibérerait rtvec le généralissime français sur les projets à exécuter. L'avenir indiquera s'il n'est pas nécessaire do donner un successeur au général Joffro dans le commandement des armées françaises Qui opèrent sur le sol du pays, les* nouvelles ohargos qu'il vient d'assumer étant, écrasantes. Toutefois, il ne faut pas oublier que, pour l'instant, les affaires d'Orient priment toutes les autres." • » • Paris, 4 décembre : Lo Conseil supérieur de la Défense nationale s'est réuni hier à l'Elysée. Communiqués Officiels Communiqués allemands (Berlin, 5 décembre. — Officiel de ce midi ; Théâtre de la guerre à l'Ouest et à l'Est. Pas d'événement essentiel à signaler. Théâtre de la guerre dans les Balkans. Au couirs do combats fructueux qui se sont livrés près do Plevlje et dans la mon-tagne située au nord-est d'Ipek, nous avons fait plusieurs centaines de prisonniers» Au sud-ouest do Prizren, des troux^es bulgares ont forcé au combat l'ennemi qui se retiraient. Elles l'ont battu, lui ont enlevé plus do cent) canons et de grandes quantités de matériel de guerre, entre autres 200 automobiles.Dants la montagne de Jama, à l'est dte Debra et à mi-chemin de Kicevo-.Ochrida, des arrière-gardes serbes ont été culbutées. Des détachements allemands et bulgares sont entrés à Monastir. Ils ont été salués avec joie par les autorités et par la popte* IflbAV, * * * Vienne, 5 décembre. — Officiel d hier : Front russe. Rien de nouveau. Front italien. L'ennemi poursuit son offensive contre la tète de pont de Gorz et la partie nord dut plateau de Doberdo. Do faibles attaquer et des tentatives d'approche ont été r.epoussées près d',Oslavija et devant Podgora. Lo bombardement de la ville de Gorz continue. Des forces italiennes assez importantes ont attaqué lo monte San Michéle et nos. positions près do San Martino. Là aussi, nos troupes ont fait échouer, hier., tous les efforts des assaillants. Front du Sud-Est. Hier matin, nos troupes ont pris d'as-eaut les hauteurs situées au sud de Plevlje. Près de Tresnjc-Viea, au sud-ouest do Sjenica, les Monténégrins ont été battus. A l'ouest de N'ovi-Bazar, des musulmans armés ont chassé des bandes de pillards monténégrins. Lo nombre des prisonniers faits, hier, aux environs de Novi-Bazar et de Mitro-vitza a atteint le total de 2,000 hommes. Communiqués des armées alliées Londres1, 4 dfécembre. — Officiel : Le général Townsend ayant fait évacuer les blessés de Ctésiphon, Iss Anglais se sont retirés le 30 novembre devant l'arrivée d'importants renforts turcs. L'arrière-gardâ a combattu contre de grandes forces ennemies.Deux bateaux de rivière, mis hors do combat, ont été abandonnés. D'après le3 dernières nouvelles, les trou*-pes anglaises sont revenues à Kut-eL-Amara. Les pertes anglaises à Ctésiphon se sont élevées à 4,567 hommes. * * * Rome, 3 décembre. — Officiel du grand quartier général : Dans la vallée de Ledro, un de nos détachements d'alpins a escaladé, à l'aide de câbles, la cime rocheuse qui, du côté nord, descend vers uno prairie. Il a surpris les ennemis qui s'y étaient retranchés, les a mis en fuite et a définitivement occupé cette position. On signale des combats peu importants, mais qui nous ont éré favorables, dans la région située au nord-ouest de Rcnco^no, dans la vallée de Sugana, dans lo val Rira-bianca (Rienz), sur lo versant de Fiscli-bach et dans la vallée do Sexbach (Gailita). Sur le front de Toliwino, notre infanterie a occupé une partio d'une tranchée ennemie établie sur les hauteurs de Sainte-Marie ei s'est emparée de fusils et de munitions. Sur le reste du front, la situation est inchangée. Dépêches Diverses Luxembourg, 4 décembre : Le gouvernement du Grand-Duché a autorisé l'exportation de chovaux âgés de douze ans et plus. L'exportation de poulains, de juments et d'étalons est- interdite. Les propriétaires de chevaux qui en exportent sont obligés de céder, pour chaque cheval exporté, 100 kilos d'avoine au gouvernement au prix maximum fixé. « ♦ ♦ Genève, 5 décembre : D'après une information de Paris, le général Foch, commandant les troupes françaises en Flandre, assumera, sans en avoir lo titre, les fonctions d'inspecteur général des armées françaises qui opèrent sur le théâtre occidental de la guerre. De cette façon, lo général Joffro ne serait plus astreint à de nombreux déplacements et pourrait rester en rapports suivis avec lt\ général GaUiéni, le maréchal <French et le représentant militaire permanent du Tsar. ♦ t. ♦ t nnrlrûc A • Un conseil de la Couronne, tenu- au Palais do Buckingham, a décidé quo des me* sures énergiques seraient prises pour défendre l'Egypte. * « « Pétrograd, 4 décembre : Le ministère do la guerre fait réquisitionner tous les draps, quelle q:ue soit leur couleur, pour les besoins de l'armée. * * * Christiania, 4 décembre : Dans le port de Bergen, une grève a éclaté parmi les ouvriers du port. On compte 500 à 600 grévistes. * * « Copenhague, 4 décembre : Les deux chambres du Parlement danois ont tenu hier une sauce à huis clos. M* Sca-venius, ministre des affaires étrangères, a •fait un exposé <?"• la situation, politiqu» extérieure et a commenté l'accord commercial anglo-danois. Encore une fois, le ministre a affirmé énergiquoment quo la ftSiV X. di neutralité absolue était la seule que puisse suivre le Danemark ; il a été unanimement «43jprouvê par les Chambres.

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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