N° 2146. XLIe ANNÉE. N° 14 LE NUMÉRO FR. 0.50 dimanche il janvier 1914 LA Fédération Artistique JOURNAL HEBDOMADAIRE FONDÉ EN 1873 BELGIQUE : 15 francs par an. BRUXELLES f.TRANfïFR : 18 franrs naran. RUE DE LA VICTOIRE, 56. TÉLÉPHONE A 6162 Directeurs-Propriétaires : Edm.-L. DE TAEYE, VURGEY, VAN CLE1 Dépôts du journal : 7. galerie du Roi et maison Beethoven, 17, vue de la Régence et-à Gand, à la Librairie Vau Goethem. — Les abonnements prennent cours à toute date. —T1 est interdit de reproduire nos articles sans eu indiquer la provenance et l'auteur. — Les manuscrits ne sont pas rendus. — Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles. SOMMAIRE. — Au Cercle d'Art « L'Essaim » àMons : Emile Motte. — • Lettre de Mons. — Lettre de Gand : Paul Berg-mans. — Lettre d'Anvers : C. B. — Bibliographie. — Bibliographie musicale : D1' Dwelshauvers.— Notes et Paroles. — Les Concerts. — Courrier théâtral. — Bulletin des Expositions et de Concours. AU CERCLE D'ART « L'ESSAIM,, A MONS A l'exposition wallonne,défuute,a succédé sans interruption, dans le local du Musée de Mons, le Salon de « l'Essaim ». N'est-ce pas comme un « lever de rideau » joué après la grande comédie ? Non, ces jeunes artistes devaut organiser leur salon annuel statuaire, ont exposé où ils pouvaient et pour la dernière fois dans ce Musée, aux derniers jours de 1913. Ces jeunes sont wallons, comme M. Jourdain était prosateur et parmi eux, MUo Jeanne Mesens, représente seule, très bravement, les artistes flamands dans le « repaire ,, des wallons ! Elle y fait même bonne figure avec des fleurs largement traitées. Allons,un bon point à M11' Mesens et que son exemple soit suivi parles Flamands en Wallonie et par les Wallons en Flandre. Car enfin... cela ne peut durer toujours ! Le mouvement de protestation des artistes wallons était inévitable ; nous dirons plus : il était nécessaire et il a porté car son retentissement fut considérable.Mais de là à vouloir marquer chaque tableau, chaque statue, d'une estampille ou marque de fabrique : « Le Coq » ou « Le Lion „,il y a loin. Ce serait tout bonnement grotesque. Que l'on procède ainsi pour les arts anciens, passe encore ; c'est du domaine de l'Histoire et cette classification paraît avoir quelque utilité. Mais pour des œuvres d'artistes vivants, qui doivent se rencontrer dans tous les salons, vraiment, ce serait absurde. On a du talent ou bien on n'en a pas. Dans le premier cas, on fait partie de la « famille ,, et cela doit suffire ; dans le second, on est un intrus dans tous les salons et les marques de fabrique n'y changeront rien. Il y a plus : le régionalisme peut être nuisible au libre épanouissement de certains jeunes artistes déjà trop enclins à se préoccuper des contingences locales, quand c'est le contraire qu'il faudrait. Ant. Carte, par exemple, a une nature mystique ; il devrait s'évader du terroir et s'élever, en rêve, eu plein ciel ; il n'a que faire des rues de la charmante cité wallonne et des messieurs graves qu'on y rencontre. Un séjour prolongé dans les grandes villes d'Allemagne ou d'Angleterre : Munich ou Dresde, Londres ou Edimbourg, ferait le plus grand bien à cet artiste, qui devrait oublier sa Wallonie pendant quelques années, jusqu'à la maturité de son talent naissant. Son portrait décoratif du graveur De Groot est déjà d'une grande force d'expression, mais il se meut plus aisément dans le domaine du rêve. Il est regrettable qu'il n'expose plus son St-Sebastien, du Salon wallon, dans une harmonie très fine, à l'aspect d'une belle tapisserie des Flandres. Le Retour de V Enfant prodigue est mis en page d'une manière dramatique, mais cela fait penser à un tableau déjà vu. Buisseret, malgré un bon portrait de l'artiste, était mal représenté. Son Groupe d'enfants, peint en plein air, est peu observé, les valeurs sont négligées,ce qui rend le tableau plat. Les personnages semblent collés au fond. Souvenons nous que « peindre la figure dans son fond » c'est ce que l'art moderne apporta de meilleur ! Buisseret peut mieux que cela ; c'est une revanche à prendre. Allard L'Olivier avait quelques belles ébauches et un groupe de Baigneuses surprises dont on a parlé longuement lors de l'exposition wallonue. Maurice Mercier rêve d'art médiéval et d'archaïsme dans sa chasseresse, faucon au poing. Malgré cette recherche et certaine distinction incontestable, le dessin reste froid, gris et un peu terne, par défaut de valeurs puissantes, d'oppositions et par la limitation de chaque forme au moyen de contours. Lucien Dasselborne exposait un grand nombre d'esquisses de

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