N° 211 4. XLIe ANNÉ E. N" 22 LE NUMÉRO FR. 0.50 DIMANCHE 8 MARS 1914. FèdérationArtistique JOURNAL HEBDOMADAIRE FONDÉ EN 1873 BELGIQUE : 15 francs par an. BRUXELLES ETRANGER : 18 francs par an. RUE DE LA VICTOIRE, 56. TÉLÉPHONE A 6162 Directeurs-Propriétaires : Edm -L. DE TAEYE, VURGEY, VAN CLEEF Dépôts du journal : 7, galerie du Roi et maison Beethoven, 17, rue de 1: Régence et a Grand, à la Librairie Tan Goethem. — Les abonnement prennent cours a toute date. —Il est interdit de reproduire nos article sans eu indiquer la provenance et l'auteur. — Les manuscrits ne son pas rendus. — Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles. SOMM AIRE. — Au Cercle d'Ait « Le Lierre » : Saint-Cère. — La Société Bach de Paris Gustave Robert.— Lettre cl Paris : Jeanne Helet. — Lettre cVOstende : Dom Pedro. — Bibliogaphie : Boris Ryndzunsky. — Bibliographie musi cale. — Notes et Paroles. — Les Concerts. — Courrier théâtral. — Bulletin des Expositions et Concours. AU CERCLE D'ART « LE LIERRE „ Les vingt-quatre membres qui sont l'effectif de la société d'art « Le Lierre », ont ouvert cette fois leur salonnet dans ls salle un peu sombre de la rue du Grand Cerf. L'ensemble des œuvres est sympathique; je veux dire que l'on s'y trouve ei: pays de connaissances.En effet,les œuvres de Pieter Stobbaerts attirent toujours par leur fraîcheur, leur méticulosité et leut coloris chantant ; ce sont des qualités appréciables à défaut de la nouveauté qui leur m inque. M. Stobbaerts n'est pas un .chercheur et cela commence.,à'-'ée foire sentir. L'inspiration * £~v i' • • bien flamande des intérieurs qu'il-tïaite avec aisance pourrait s'augmenter d'une vision plus siùajplje qui poétiserait davantage ses sujets. Nous retrouvons Rodolphe Lutter avec un très sincère plaisir ; il se fait remarier par une grande conscience dans l'exécution — trop grande — amoindrissant parfois l'émotion par une certaine minutie». Nous concédons que le génio est fait de quatre vingt-dix pour cent de transpiration et de dix pour cent de travail. Est-ca dire que M. Lutter a du génie ? Pas encore, mais il a déjà les dix pour cent nécessaire à cette macrocéphalie, puisqu'il est entendu que les hommes supérieurs sont, au dire de nos Esculapes, des descendants de certaines peuplades de la Pata-gonie qui sont gratifiées d'un crâne en forme de pain de sucre et qui n'ont pas eu peur de s'en faire un idéal de beauté. Enfoncés les cubistes ! Mais voici les œuvres de M. Clesse, qui a délaissé les clairs de lune,—de lune de miel—pour les marais où il promène sa mélancolie. Les ruisseaux aux méandres nombreux, les étangs aux bords desquels frissonnent les saules vermoulus semblent mériter ses préférences. Nous ne l'en blâmerons pas, car ces prédilections nous ont valu quelques i œuvres fort heureuses et des esquisses d'une spontanéité 3 remarquable. Parmi les œuvres de M. De Busschère, je choisirais, — si j'avais à choisir —le n° 24, « Le tombereau ». Ses études et ses esquisses sont généralement plus heureuses que ses œu- 0 vres achëvées. Léon Huygens ne charme pas ce, qui* n'est pas une condamnation. M. H. Declerck nous montre des veaux je ne sais pas trop pourquoi, c'est-à dire que je ne saisis pas très bien le sens d'art qui devrait se dégager de ces œuvres. Pour ce qui est de l'exécution, je l'apprécie. 1 Voici M. Georges Jacqmotte. Nous connaissons ses œuvres pour les avoir vues maintes fois dans les salons officiels, et nous nous rappelons encore sa récente exposition au Cercle artistique. Depuis, notre goût n'a pas changé et ce sont encore ses natures-mortes,u Dernières roses», « Feuilles d'automne », etc. qui emporteront notre approbation. Keller a de l'originalité, un coup de brosse d'une adresse consommée, de l'allure, du goût et de la couleur. Voilà assez, me semble-t-il, pour faire un artiste. De M. J. Brouwer, nous apprécions les toiles aux tonalités grises ; de M. Servais nous retenons les enfants qu'il • saisit fort spirituellement sans en enlever la fraîcheur. Son entrée du Port de Marseille est également à citer. Puis enfin je remarque les œuvres de M. Valentinelli qui nous fait regretter la disparition du Vieux Bruxelles dont il a su reproduire quelques aspects pittoresques et riants. \ Saint-Cère. LA SOCIÉTÉ BACH, DE PARIS C'est vraiment une remarquable saison que celle de la Société Bach. Quand ou se rappelle que son concert de décembre comprenait Y Oratorio de Noël, que la Passion selon Saint-Mathieu est annoncée pour le 27 mars et que la Messe en si vient d'être montée le 27 février, il ne se trouvera personne pour y contredire. Sans doute l'exécution de cette Messe ne fut pas absolument intégrale. Un certain nombre de morceaux ont été supprimés et (force nous est de le reconnaître) quelques légères coupures furent pratiquées dans ceux qui étaient conservés. Mais comment faire autrement lorsqu'on doit ramener cette grande œuvre à la durée normale d'un concert ?

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