Va jusqu'en leur pays leur reporter Tant que li mete le fer par les roi- a guerre. gnons. Corneille. Raoul de Cambrai. N'est heure où un chef ne doive Fa sur les bords du Rhin planter avoir plus l'œil au guet que celle des es pavillons. parlements et traités d*accord. Id. Montaigne. N° 2400. XLVIe ANNÉE. N° 2. Lt NUJVltKU rK. DIMANCHE 1" DÉCEMBRE 1918. LA Fédération Artistique BELGIQUE : 15 francs par an. JOURNAL HEBDOMADAIRE FONDÉ EN 1873 BRUXELLES >6, RUE DE LA VICTOIRE. TÉLÉPHONE A 6162 ÉTRANGER : 18 francs par an. Il est interdit de reproduire nos articles sans en indiquer la provenance et l'auteur. — Les manuscrits ne sont pas rendus. — Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles. Pour régulariser le service d'abonnement, nous ferons bénéficier tous nos abonnés de trois mois. MODE DE PAIEMENT L'Allemagne « indemnisera » la Belgique des destructions occasionnées par la guerre. Elle « rétablira » la Belgique... Mais nos monuments anciens détruits, nos villes d'art disparues, Dixmude et la dentelle de pierre de son jubé, Ypres, et ses halles et ses églises et ses vieilles demeures, Furnessaccagée, Louvain, Dinaiit et tant d'autres lieux classiques des pèlerinages artistiques qu'entreprenaient les touristes du monde entier ! Qui pourrait les « rétablir » ? i'fi * * Notre patrimoine national d'art ancien a été appauvri par les Boches. - , Il faut qu'on l'euricliisse à nouveau. Et à leur dépens. Il faut que l'indemnité de restauration comporte non seulement des sommes d'argent destinées à refaire et à rebâtir, mais des œuvres d'art anciennes destinées à remplacer. Remplacer, tout est là. Les musées boches et autrichiens sont pleins de nos dépouilles enlevées depuis des siècles par persuasion, par autorité, par bocheries de tous genres. On se faisait « donner » des originaux et on rendait en retour des copies. Les églises, les couvents, les gildes étaient forcés de vendre pour s'attirer la grâce des gouvernants. Voilà des fonds de richesse qui doivent retourner au patrimoine belge d'où ils sont sortis par des moyens qui n'ont plus cours aujourd'hui. Ceci compensera plus ou moins cela. Il serait trop simple pûur Messieurs les Boches d'être finalement les receleurs de nos dernières richesses d'art ancien et d'obliger le monde entier à passer par chez eux pour les voir. Au surplus, les hasards du bolcheyisme les menacent dorénavant et nous avons à veiller à la conservation de ces trésors. L*e choix des œuvres à rapatrier n'est d'ailleurs pas difficile. Les musées de Berlin, de Vienne, de Munich, de Cassel, de Dresde, de Darmstadt, de Cologne et d'ailleurs en sont remplis. Mais quelques-unes sont tout spécialement désignées dès l'abord. Les Boches les ont eux-mêmes arrachées de l'atmosphère sereiue qui les environnait pour nous les lancer à la tête, dans les pamphlets de leurs intellectuels. Du fait que les Boches se sont fait autrefois; quasi les receleurs d'une partie de l'illustre polyptique de l'Adoration de l'Agneau de Van Eyck, l'un d'eux a pris texte pour déclarer que les Belges ont perdu tout droit à en conserver le reste et qu'il était urgent de transporter ces derniers panneaux à côté des premiers au Musée de Berlin. , N'hésitons pas à relever le gant qui nous a été jeté. Si le boche estime lui-même qu'il fallait réunir ces membres épars et reconstituer le chef-d'œuvre, il ne pourra trouver mauvais qu'on réalise sa proposition. Les parties du triptyque gantois qui sont à Berlin doivent rentrer en Belgique. N'oublions d'ailleurs pas que lors de l'exposition de Gand,

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