ê N° 2174. XL1" ANNÉE. Nu 42 ; . V_6 LE NUMÉRO FR. 0.50 Dimanche 26 Juillet 1914. LA FédérationArtistique JOURNAL HEBDOMADAIRE FONDÉ EN 1873 BELGIQUE : 15 francs par an. BRUXELLES ETRANGER: 18 francs par an. RUE DE LA VICTOIRE, 56. Téf.ÉPHONE A 6162 Directeurs-Propriétaires : Edm.-L. DE TAEYE, VURGEY, VAN CLEEF ■ i» Dépôts du journal : 7. galerie du Roi et maison Beethoven, 17, rue de la Régence et n Garni, k la Librairie Vau Goethem.— Les abonnements' prennent cours à toute date. — Il est interdit de reproduire nos articles" sau-i eu indiquer la provenance et l'auteur. — Les manuscrits ne sont pas rendus. — Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles. SOMMAIRE. — Les origines de VArt : G. y an Wetter. — Médaillons de musiciens belges: Pensil. — Lettre de Paris : Jeanne Helft. —• Lettre, de G-and: Paul Beegmans. — Figures littéraires belges : Charles Conrardy. — Chanson : Boris Ryndzunsky.— Bibliographie. — Notes et Paroles.— Courrier théâtral. — Bulletin des Expositions et Concours. LES ORIGINES DE L'ART (Réflexions didactiques) II La race humaine est très vieille et parmi fes peuples sauvages nu qui le soient relativement encore, presque tous sont aujourd'hui agriculteurs et éleveurs. Le stade de chasse qui semble avoir été le premier qu'ait connu l'humanité consciente est pour ainsi dire périmé. Quel est l'art des pasteurs et des agriculteurs? Leur système décoratif ne consiste généralement qu'eu combinaisons géométriques agréables, toujours assez simples mais rarement banales. Ces motifs sont mis en valeur par symétrie, répétition, ou alternance, trois principes élémentaires qui régissent presque tout l'art primitif. L'on s'attendrait plutôt à ce que les agriculteurs aient stylisé la plante et les éleveurs l'animal... Mais cette logique là n'est point du tout la leur. L'attention du primitif se fixe avant tout sur les mobiles utilitaires. Ce qui préoccupe l'agriculteur, c'est le moyen de cultiver, l'éleveur est le plus souvent agriculteur en même temps, et dans tous les cas, ce n'est pas tant l'auimal que les produits animaux auxquels il s'intéresse. La mentalité de ces éleveurs-agriculteurs s'orientera donc en grande partie vers la technique. Or la technique, la fabrication des ustensiles et des objets quels qu'ils soieut donne lieu le plus souvent à des combinaisons de lignes géométriques très étendues. La vannerie par exemple est et fut pour ces peuples, d'une importance primordiale, et les questions de simple agencement qui président à cet art-eufaut créent d'une façon pour ainsi dire automatique, d'iufinies combinaisons rec- ^tiligues. Ces combinaisons se sont fixées dans la mémoire de À, peuples avec une rare intensité, au point que si par hasard, ils ont voulu styliser un jour l'animal, ils l'auront fait selon leur mode de combinaison géométrique usuel. Aux côtés de la tannerie apparaissent d'ailleurs nombres de techniques régularisantes aux mêmes effets. Précisément les peuples qui précèdent les temps historiques semblent avoir été des agriculteurs et des éleveurs (surtout dans nos contrées) ; aussi leur art se resseiU-il des mêmes influences. L'ait des temps de la pierre paJiéAet plus tard des Celtes dénonce ces dominantes au point qu'il 'semble, comme l'a fait remarquer Salomon Rcinach, que la reproduction de la forme animale ou humaine fût interdite chejMscs peuples par quelque contrainte religieuse. Il est d'un puissant intérêt de reconnaître jusqu'à quel point des motifs nés pendant le stade de chasse préhistorique se sont perpétués et modifiés chez les agriculteurs. Ce sont là des études auxquelles on commence à se livrer aujourd'hui avec succès. Si poursuivant nos investigations ethnographiques, nous fixons notre attention sur les peuples actuels encore exclusivement chasseurs, nous sommes frappés par leur petit nombre et leur état misérable. Irréductiblement sauvages, les Bosliimaus mènent une vie qui ne leur permet plus d'exécuter ces gravures sur rochers auxquelles ils s'adonnaient encore même aux temps modernes. Les Esquimaux et les Aléantes taillent encore dans l'os ou l'ivoire de petites figures d'animaux d'un réalisme savoureux, mais le poids constant de pénibles nécessités semble avoir atténué chez ces peuples l'admirable élan décoratif qui animait leurs ancêtres préhistoriques. Quelle puissante révélatiou nous apporte au contraire l'art du chasseur originaire ! Peut-être nous frappera-t-elle davantage encore si nous l'observons en descendant de plus en plus dans le passé, vers ce mystérieux commencement dont nous pouvons reconstituer approximativement l'obscure genèse. Lorsque prennent fin les temps de la pierre taillée, l'homme sculpte, dessine et peint même l'animal depuis très longtemps. Il est en possession de rites magiques que son art lui sert à perpétuer d'ailleurs. Il est

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.