La Flandre libérale

1212 0
09 december 1918
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1918, 09 December. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/w08w952b60/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS j Pour la Belgique et l'Union postale, les tarifs seront publiés ultérieurement, RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE : OAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS J ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal, î On traite à forfait. Machiavélisme prussien La, periiaie pius que uid^uiavci^uv avec laquelle l'Allemagne, a engagé et poursuivi la guerre actuelle n'a étonne personne parmi ceux qui ont étudié de près la politique prussienne dans le passe. Un ancien ministre de la guerre sous Guillaume II, von Yerdy du Vemois, écrivain militaire réputé, a publié, il y a quelques années, dans la principale des revues allemandes, un article, intitule Der Kriegund seine Begrùn-d u n g e n , dont les cyniques doctrines s»ont caractéristique s. " La politique, écrit le général von Verdy, ne s'est jamais fait faute de violer des obligations gênantes, lorsque ces obligations devenaient par trop lourdes et que le moment semblait favorable pour s'en débarrasser. Elle fera de même dans l'avenir. On aura beau établir des tribunaux d'arbitrage. A la longue, elle ne consentira jamais à s'y soumettre. " L'idée du droit varie avec les peuples et avec les temps. Elle perd son efficacité, lorsque de puissants intérêts se mettent en travers. C'est alors que la force prime le droit. On peut le regretter, mais la nature dés choses le veut ainsi... , " Quand une guerre éclate, il ne faut jamais perdre de vue que les motifs officiels qu'on en donne ne correspondent qu'assez rarement aux véritables mobiles de ceux qui l'ont déclarée. Généralement il n'y a guère de difficulté à trouver (zu finden) des arguments en faveur de la nécessité d'une guerre. Si l'on n'a point d'arguments sous la main, il est facile d'en inventer (zu erfinden). " Ces motifs, réels ou fictifs, sont fondés sur des buts précis : " La guerre la plus victorieuse impose des sacrifices irréparables, incalculables. L'Etat qui en appelle aux armes encourt donc une responsabilité très lourde ; il s'expose à être condamné par la- voix publique, non seulement chez lui, mais a l'étranger. Il s'efforcera donc à expliquer ses actes, et, non moins naturellement, à les justifier. Il s'inquiétera beaucoup inoins, et beaucoup plus rarement^ de l'opinion publique chez son adversaire, que chez son propre peuple et chez les neutres." Quant aux motifs à alléguer en faveur de la guerre, il s'en remettra surtout à l'habileté de ses représentants diploma tiques, ces motifs devant être surtout d'ordre politique. Ce sera au flair de ses diplomates à choisir les arguments, à les commenter, à les arranger, à les étayer les uns par les autres \ à, convaincre, „s'il se peut, les neutres par des raisons développées de bonne foi, ou, sinon, à les duper. " Zu dupiren ! Le mot y est, textuel ! On voit que les Bethmann-Hollweg, les von Jagow et consorts n'ont fait que suivre, dès le début de-la guerre, les routes toutes tracées de la politique prussienne traditionnelle. Lorsque, à la séance du Pteichstag du 4 août, Bethmann déclarait, à la face du monde, que l'Allemagne -violait le droit des gens, en envahissant la Belgique, il disait vrai : en ajoutant qu'après la victoire, elle s'efforcerait de réparer ses torts, il mentait. On a vu, par les indemnités dérisoires que l'Allemagne a eu l'impudence d'offrir au Luxembourg, comme elle entend la réparation de r>?;s torts. On sait, par les dépêches de Lei-chenfeld, que l'état-major prussien comptait écraser la France en un mois. A la France vaincue, l'Allemagne aurait extorqué une " indemnité " de guerre de vingt milliards au moins. Nous aurait^eUe fait, sur ces milliards, l'aumône de quel, ques millions 1 Ilien n'est plus douteux. A peine entrée sur notre territoire, elle y accumulait brigandages sur brigandages. Elle nous imposait, coup sur coup, de monstrueuses contributions de guerre. Elle forgeait l'infâme légende suivant laquelle c'était nous, et non pas elle, qui avions, les premiers, fait litière de notre neutralité. Persuadée qu'elle nous faisait, en nous croquant, beaucoup d'honneur, constatant, d'ailleurs, que les neutres, qu'elle aurait voulu duper, ne se laissaient point. duper, elle ne songeait plus qu'à une chose, à duper son propre peuple. C'est là, du reste, l'avis de. von Verdy du Vernois, ce qui importe avant tout. Elle y réussit merveilleusement dès le début de la guerre. Les derniers scrupules des libéraux et des socialistes furent 'e. vés. L'enthousiasme, le fanatisme guerrier fut chauffé comme aux jours les plus mémorables de la campagne de 1870. Pendant quatre ans, le peuple allemand «'est ainsi laissé duper. Il a fallu les revers immenses de cet été et de cet automne pour qu'il commençât à regimber ; on peut douter que, même après son écrasement total, même après les sensationnelles révélatipns venues de Munich,même après d'autres pareilles qui ne tarderont point à venir encore, ce peuple, le plus , criminellement berné et le plus bernable que l'on vit jamais, réussisse à se détromper tout à fait... ' X, UNE INNOVATION —0— Il vient d'être créé, auprès de chaque département ministériel, un ou plusieurs conseils consultatifs de trois membres au moins. Ces conseillers du gouvernement sont nommés par lelîoi pour un terme de trois ans. Ils sont appelés à donner leur avis sur les projets' de. lois, d'arrêtés, ou de règlements et sur toutes les questions qui leur .seront soumises par le ministre. Ces^ conseillers ne peuvent être choisis parmi 'es députés ou les sénateurs; ils c<*e*vmnl. une indemnité d» g^OÔÛ iraur^ Lettre de Bruxelles On nous écrit: Au point de vue politique, lcsi Bruxellois vivent dans line expectative assez troublante. Certes, on approuve en général le principe d'un gouvernement d'union nationale, mais on attend avec impatience que son programme se traduise par des actes. Les déclarations du chef du cabinet, qui, dit-on, est -plein de bon vouloir et ne manque pas d'habileté, ont été vagues et n'ont rien ajouté au discours royal. On me rapporte que c'était intentionnel!. On redoute les précisions prématurées.C'est" surtout dans le grand public que se manifeste assez bien d'impatience et l'on assiste à ce phénomène bizarre que des gens, qui s'étaient stoïquement résignés, pendant plus de quatre ans, à subir une situation matérielle extrêmement pénible, veulent que de nouvelles lois changent du jour au 'lendemain/ l'état chaotique où nous nous débattons. C'est impossible! Et alors on entend dire: Qai'a-t-on fait au Havre ? Où sont 'les solutions promises? On perd de vue que le gouvernement dui Havre n'ayant pas été en contact avec les •Belges de l'autre côté du front, ne s'est nullement rendu compte de l'état d'esprit de ces derniers. Cella nous apparaît de plus eni plus. On a énormément travaillé à Bruxelles, pendant la guerre, au point do vue de la restauration économique du pays. Des projets importants ont été élaborés, dans les domaines fles plus divers, et surtout au point de vue financier, et il s'agit de mettre le tout en concordance. Heureusement que l'on parle d'une nouvelle méthode parlementaire expéditive. Ce sera indispensable. Quoi qu'il en soit, 'on peut dire que si cette méthode faisait faillite, si le Parlement donnait le spectacle du manque de résoilution il naîtrait un dangereux mécontentement. La déception serait profonde. Il me paraîit patriotique d'envisager sérieusement cette éventualité. Il faudra beaucoup d'union pour aboutir, non seulement entre les mandataires do tous les partis, mais -encore entre ceux d'un même parti. Sinon on aboutirait à des conséquences fort graves. On a pu constater aux dernières élections hollandaises à quoi a conduit l'effritement des partis et combien les cœurs aigris par les souffrances ont été prompts à chercher un refuge dans la présentation d'une multiplicité de listes repré.. sentant îles intérêts économiques les plus variés. Un pareil système peut engendrer l'anarchie et il importe de l'éviter à notre pauvre pays,; déjà si éprouvé. Mais on peut avoir confiance dans le bon sens de nos compatriotes. Si dans les questions d'ordre matériel, on craint lia lenteur à prendre des résolutions, dans la question de l'Université flamande on. craint, au contraire, une hâte trop grande. Cette question de l'Université de Gand divise profondément les esprits dans la capitale. En une telle matière, je veux avant tout être objectif et répéter tout simplement œ que j entends dire autour de moi. Parmi ceux qui sont partisans d'une Université flamande, souvent plus par raison que par sentiment, beaucoup se demandent si on ne pourrait pas l'établir à côté de 1" Université française sans détruire celile-ci. D'autres préconisent m,ême une Université française libre, subsidiée par tous les admirateurs de la culture française en Belgique et à l'étranger.- En tout cas, l'immense majorité désire 5e .maintien de l'Université française qui répond aux besoins intellectuels d'aine élite de 'la population flamande. Toutefois, on reconnaît un peu partout qu'on ne peut pas refuser une Université aux Flamands, d'autant plus que ses défenseurs soutiennent qu'elle servira à établir un contact plus étroit entre la haute bourgeoisie et le peupile, auquel on doit pouvoir parler dans sa langue pour l'élever à un niveau plus élevé de civilisation. On assure que c'est là île point de vue du Roi. Mais quel! soupir de soulagement on pousserait si les partisans de l'Université flamande à Gand consentaient à l'ériger dans une autre ville, à .Anvers par exemple ! Ce serait la véritable solution, dit-on. Quelqu'un me montrait encore ce matin une correspondance anversoise du "Laatste Nieuws" (n° du .4-5 décembre), l'organe de MM. Hoste père et fils, — le fSs a joué un rôle fort militant en Hollande, — où l'on peut lire que la ville d'Anvers est la "véritable citadelle des sympathies flamandes". (De ware vesting van de Vlaarnsch gézindheid.) —- Eh bien, me faisait-il observer, pour-, quoi notre grande métropole commerciale ne serait-elle pas le siège de ll"Université, .flamande, puisqu/ello ■ est le -centre du-mouvement . flamand? << Ce serait faire' i preuve' d'un patriotisme éclairé que de 'consentir ,à une. transaction qui mettrait , d'îiccord tout le monde- et ne ferait' plus supposer que les promoteurs de l'Univers sité flamande en veulent avant tout à l'a . culture française. ' On ne peut croire, en tout cas,.(a joutait-on, qu'un,pareiil sentiment guide M.; Franck, qui,; avant notre 'libération, i dans une circonstance où un groupe de personnalités faisaient leurs adieux à M.-•Motte,, maire de Roubaix, a célébré la gloire du. peuple français, en termes choisis? et éloquents. Mais on fép'oml' qu'il y a partie liée entre les.. signataires du projet, de loi.-Néanmoins, on. estime qu'il n'y a.psc? lieu de désespérer. A ceux qui émettent des scfwpu-lçs au sujet de l'instauration du S. U. pur et simple, en rompant avec les formalités prescrites par la Constitution, on ,répond aussi (ju'il y a-partid liée entre lev/Vàevw, bres du gouvernement et qu'une immense majorité est acquise à ce mode anormal et exceptionnel de réaliser cette grande réforme. On fait vaJoir d'autres arguments encore. On considère avant tout cette procédure irrégulièro comme une soupape de sûreté, pour éviter une fâcheuse agitation dans une vïlle qui est parvenue à comprimer ses instincts de révolte pendant si longtemps. Pour tous les problèmes qui se posent devant l'opinion,' on invoque la nécessité absolue d'assurer la paix publique. Bans nul doute, les responsabilités sont lourdes et les ministres qui 'les ont assumées en ont conscience. Plus d'un exprime même un peu d'effroi. On redoute aussi que l'esprit de parti ne se mette en travers des meilleures intentions. Et surtout on réclame la rapidité de décision, autant que possible, de 11'unité dans l'action parlementaire et une somme considérable de travail et de dévouement de la part des mandataires de la nation. )000< i' L'affaire Cavallini La fameuse affaire Cavallini a commencé le 5 décembre, à Rome. L' "Epoca" reconstitue, d'après les in formations particulières, la teneur du mémoire que Lorenzo d'Adda, impliqué dans l'affaire Cavallini, a adressé à M. Sonnino le 2 aVril 1915. Ce document, qui a trait à des tentatives faites par l'Allemagne en vue d'une paix séparée avec la France, relate les faits suivants : En novembre 1914, à l'issue d'un dîner, le prince Henri de Prusse envisagea avec M. d'Adda les possibilités d'une paix séparée. avec la France, pour laquelle la Prusse était décidée à faire les plus larges concessions. M. d'Adda ayant objecté que l'accord conclu le 4 septembre par tous les alliés ne laissait guère de place à une espérance de ce genre, le prince s'écria: "Oh! les accords diplo matiques n'ont de valeur que jusqu'à un certain point. Des événements peuvent survenir qui amènent un gouvernement à passer sut toute convention. " Au mois de décembre suivant, M. d'Adda eut un entretien avec M. Érzberger, chef du Centre catholique allemand, et de la diplomatie, secrète allemande, qui, de la part de M. von Jagow, le chargea de se rendre à Paris pour amorcer dés négociations secrètes. "Préparez, lui dit-il, uu terrain propice sur lequel on puisse discuter plus tard et officiellement les premières conditions de la paix. Nenous refusez pas votre collaboration. Le but poursuivi est noble et saint. " M. d'Adda ayant demandé quelles conditions la Prusse consentirait à faire, M. Erzberger déclara que l'Allemagne était disposée à céder l'Alsace-Lorraine à la France, à condition que celle-ci, en échange, reconnaîtrait la souveraineté de l'Allemagne sur la Belgique. " Nous pourrions aller jusqu'à donner Berlin à nos ennemis, dit le porte-parole de la chancellerie ; mais nous ne consentirons jamais à transiger sur la Belgique, qui nous est indispensable pour nous défendre contre l'Angleterre. " M. d'Adda se rendit à Paris et il en rapporta la certitude que la cause de la Belgique était indissolublement liée à -a cause de la France. M. von Jagow estima que la guerre devait continuer, d'autant plus que l'état-major allemand s'opposait formellement à la cession de l'Al-. sace-Lorraine. Lorenzo d'Adda, dès lors, ne retourna plus à Paris, car il avait appris confidentiellement, d'un membre du gouvernement, que le ^général Galliéni* voulait le i faire- arrêter. C'est alors que -Cavallini poursuivit i les, démarches commencées par d'Adda. - Il se rencontra à-Zurich avec, Bolo et Erzberger, et l'ex^kBédive entra en scène comme intermédiaire entre ces deux derniers. L' "Epoca '-' publie aussi une lèttre que l'ancien député Brunicardi, co-incul-pé. dans l'affaire Cavallini, a adressée au juge d'instruction peu près, son arrestation. Il déclare dans cette lettre qu'il est pleinement convaincu de la culpabilité de Cavallini, dont il avait jusqu'àiop deuté. après avoir réfléchi sur la portée rie. certains faits qui 'lui avaient paru tout n:a>jovd f=ans importance II s'agit, en particulier, de propos défaitistes qui ent été tenus à l'issue d'un banquet offert à M. Caillaux par Cavallini, Buo-nano et autres, et de'la certitude du retour de M. Giolitti exprimée par la marquise Ricci, maîtresse de Cavallini. Cette lettre, en effet, confirme que la marquise Ricci ava'it offert des sommes considérables au ministre Martini pour faire.de la propagande neutraliste, sommes que celui-ci a refusées. ' .< , Engagements volontaires • Le "Moniteur" publie un arrêté • royal stipulant que des engagements peuvent être contractés pour une durée d'un terme de milice par tout Belge . âgé de 16 ans au moins, de 35 ans au plus. Des 1 engagements peuvent être contractés, aussi parles étrangers.tenus de. concourir au service de la milice et par ceux qui ont. le droit d'opter pour la nationalité belge. • i 11 ne sera ; plus reçu d'engagements volontaires pour la durée de la g'iierre. Toutefois . les Grands-Ducaux qui servent dans* une armée alliéè et qui obtiendraient leur passage dans l'armée belge, peuvent être, autorisés à s'engager pour-une dur*\e équivalente au terme qui leur restait à accomplir dans III L'Industrie Gantoise INTERVIEW DE M. ALFRED VAN DER STE6EN Président du " Cercle Commercial et Industriel ,, de Gand L'état actuel et l'avenir de l'industrie gantoise ne préoccupent pas seulement au plus haut point notre population. Ces questions présentent également le plus grand intérêt pour tout le pays. Désirant communiquer à ce sujet des renseignements précis à nos lecteurs, nous ne pouvions mieux nous adresser qu'à une des principales notabilités locales, M. Alfred Van der Stegen, président du Cercle commercial et industriel, dont la haute compétence en 'a matière ne saurait être mise en doute. Celui-ci s'est prêté très obligeamment à l'interview dont voici le résumé.Quelle est la situation des usines ? — Nos usines, déclare M. Van der Ste- | gen, tout en ayant naturellement beaucoup souffert de la guerre, se retrouvent cependant, à la fin des hostilités, dans une situation moins grave que nous no pouvions le craindre, car, dans l'ensemble, les bâtiments sont intacts, et la plus grande partie du matériel est sauvée. Il est vrai que certains établissements ont été particulièrement pillés, que trois grandes cotonnières n'ont plus leurs chaudières et que, d'une façon générale, les courroies, les moteurs électriques, Tes pièces de cuivre ont été enlevés. Mais rappelons-nous qu'aui printemps dernier, les autorités allemandes nous annonçaient froidement que si la guerre devait durer encore un an, toutes les machines et les mécaniques des usines seraient converties en mitraille, et ils commençaient, dès ce moment-là, leur œuvre de destruction systématique dans les fabriques.Les perspectives, à cette époque, n'étaient pas riantes.. C'était lors de l'offensive allemande vers Amiens et Paris, et rien ne pouvait nous faire espérer, même aux plus optimistes, qu'elle allait en quelques mois se. changer en déroute. Nous nous attendions pour l'industrie aux pires éventualités, sachant que- rien ne devait nous étonner de la part de ceux qui se disaient eux-mêmes dépourvus de tQuit scrupule (rucksiclitslos). Comment les mécaniques de l'industrie textiles furent sauvées Conscient de ses responsabilités i.s de ses devoirs, continue M. Van der Stegen, le Cercle commercial et industriel fit à tout hasard ce qu'il put pour tâcher, d'éviter la catastrophe. Il envoya une protestation au gouvernement allemand et une requête au Kaiser, s'efforçant de montrer quel acte inqualifiable et injustifiable devant l'histoire l'Allemagne allait commettre en détruisant systématiquement, pour en faire quelques tonnes de-mitraille do fer, en dehors de toute .opération militaire, 'les merveilleuses et précieuses mécaniques de l'industrie de toute la Flandre. J'ignore si notre protestation parvint au gouvernement de Berlin, mais ce que je sais, c'est que notre requête à l'empereur fut interceptée par Ludendorf, au quartier général. On m'appela, en effet, quelques semaines plus tard, chez le* général de l'Etappen-Inspektion, pour me dire que le chef du grand quartier général avait estimé quJil était inutile de transmettre notre requête à l'empereur, pârcé que les autorités militaires pouvaient assurer les industriels gantois de toute^ leur sollicitude ( !). C'était d'un cynisme peu ordinaire, ma^is nous avons appris ainsi que le courrier du' Kaiser Lui-même était censuré. Eintrebemps, ; les délégués du ministère de la.guerre à Gand nous avaient demandé' de constituer parmi nous une commission chargée • de désigner elle-même les mécaniques à détruire, afin de commencer par les moins précieuses. Il en fallait pour~ 3,500 tonnes par mois. Nous avons naturellement décliné cette aimable proposition de collaborer à l'odieux vandalisme, tout en protestant, tant que nous pouvions, contre la dévastation dont était menacée l'industrie gantoise, si pareille quantité de fonte devait être produite par l'enlèvement et le bri<a des machines. Au cours de ' nos entrevues, nous obtînmes la promesse que , dans l'industrie textile, et pendiant six mois, on respecterait le matériel de fabrication, ,et qu'on se bornerait à saisir les pièces'dé rechange et de remploi. Nous avions'ainsi gagné du temps, sans nous douter, à ce moment, que ce répit suffirait pour nous sauver. Dans les ateliers, de construction Quant aux ateliers.de construction, ils-, . ne- furent pas; aussi bienv épargnés. On y. cassa du matériel et' on en emporta aùssi ; beaucoup en entier-pour être utilisé' en Allemagne. ; Là où la "Baudirektion"' s'était installée, on n'enleva que le matériel: dont .celle-ci ne faisait pas usage ; mais les. officiers qui dirigeaient ces ateliers ne se faisaient pas fatute!de répéter que si jamais l'armée allemande devait, se retirer de Gand, i!ls feraient, au- préalable détruire le contenant et le contenu de nos aiteliers, pour qu'ils ne puissent servir aux alliés. . L'hearense intervention de JW. Wilson Heùieusement, lorsque la retraite s'annonça prochaine, les circonstances avaient , changé. Wilson avait froncé les sour-cils*«Une crainte salutaire des comptes à renjd're s'emparait de l'Allemagne, qui commençait h baisser la tête. Des instruc. tiçnm formelles venue» Berlin rwffli- lerciai et industriel ,, ae uanu mandaient de ne pas détruire les usines et. ateliers belges; occupés ou sous séquestre, mais de les mettre seulement dans l'impossibilité de reprendre le travail, par l'enlèvement des courroies et des organes essentiels des m'achineS motrices ou des transmissions. C'est ainsi que pour beaucoup d'usines et ateliers, à Gand et dans le reste du pays d'ailleurs, il ne manque pas grand'-chose pour qu'ils puissent être remis, tout au moins partiellement, etn activité. Mais encore faut-il troutver, ou retrouver, ou refaire ce "pas grand'eh ose", et puis, si l'usine est remise en état, il est encore nécessaire de pouvoir se procurer les matières premières. Obtiendrons-nous rapidement des matières premières? Pour l'importation des matières premières, comme pour les accessoires de première nécessité, dont nos industries ont besoin pour se remettre en marche, nous ne sommes pas encore bien avancés, répond le président. Nous avions espéré que le gouvernement, en rentrant en Belgique, allait nous rapporter dans ses bagages des courroies, de. l'huile, de la fonte, du coton, du lin, et nous avons constaté avec déception que ses inalUes ne contenaient que des rapports et des dossiers, des paperasses. Il par ail t qu'il n'a pu faire mieux, que les alliés qui doivent nous fournir le nécessaire, ne voulaient pas distraire quoi que ce soit de leurs approvisionnements pour ce qui, ne servait pas à la guerre, tant qjue celle-ci ne fut gagnée. Et la paix a " éclaté " si brusquement, que l'on s'est trouvé pris au dépourvu. Le Comptoir national L'importation des marchandises en Belgique offrira-t-elle de grandes difficultés? Celles-ci seront de deux espèces, nous fait observer M. Van der Stegen. D'abord les gouvernements alliés qui ont promis de traiter, la Belgique d'une • façon privilégiée,et qui veulent lui réserver ses parts de matières premières et de fret disponibles, doivent pour cela les défendre contre les accapareurs et les vendre directement au gouvernement belge ou a l'organisme officieux qui a été créé sous son contrôle, le Comptoir national. Celui-ci n'a pas de monopole, mais la Commission centrale interalliée de répartition, dont le silège est à Londres, ne désire avoir affaire qu'à un seul acheteur, qui devra ensuite répartir les marchandises par 1; intermédiaire de groupements commerciaux et industriels belges. La seconde raison qui a poussé à la création du Comptoir national est la nécessité de payer les marchandises achetées à l'étranger au moyen de crédits ouverts à la Belgique par les gouvernements alliés ; car tant que nous ne pouvons rien exporter, il serait désastreux au point de vue de notre crédit et du change, que nous devions payer comptant. Ces crédits ouverts à la. Belgique sont à-plusieurs années d'échéance et garantis par l'Etat belge. Il faut donc que celui-ci, ou sou organisme, le Comptoir national, puisse contrôler les achats, et se trouve, pour donner son aval, en face de groupements solvables et responsables, qui lui présentent des garanties. Le mecanisine de ce Comptoir national, des crédits ouverts à l'étranger, de la répartition des matières disponibles et du tonnage entre pays alliés, puis entre groupements belges autorisés, tout cela est certainement très bien combiné, et on n'aurait peut-être pas pu faire mieux. Malheureusement, comme toute réglementation à outrance qui comporte des commissions, des fonctionnaires, des bureaux, des lenteurs administratives, cette organisation, des importations risque de nous faire perdre un temps précieux au moment où il faudrait aller vite, aussi vite que possible, si on ne veut pas que notre restauration économique soit compromise par la perte de notre clientèle et l'émigration de nos ouvriers. Pour la liberté des transactions Faisons crédit au gouvernement de quelques semaines pour obtenir de lui qu'il parvienne à importer, — que ce soit de l'une ou l'autre façon, — les matières et accessoires de première nécessité pour la reprise, ne fût-ce que tout à fait partielle, de l'activité de nos usines. Et souhaitons-surtout que, comme certaines nouvelles optimistes d'Angleterre semblent le-faire espérer, les -stocks dis-, ponibles dans les pays alliés soient, pour 1 de nombreuses, matières,premières, assez • ;grands pçur.permettre: au commerce d'en disposer librement; car . tout ; le, monde': doit reconnaître, que' la réglementation-est un pis-aller, une entrave extrêmement-grave et que seule la . liberté des' transactions peut rendre, à l'industrie et au commerce tout leur essor La question des transports Comment, transporter les marchandises? Il 'est .certain, répond M. Van der Stegen,. qu'actuellement les; moyen s de transport; nqus manquent. Les chemins de fer ne .sont, pas encore- reconstruits ni réorganisés, .les. canaux sont encombrés de ponts détruits et do bateaux coulés, les • ; écluses sont démolies, enfin les chevaux font défaut. . ; Inutile de faire remarquer combien l'ex-i ploitation de l'industrie est encore impossible dans ces conditions ; aussi faut-il souhaite^, qua W-n atlmini otratuonâ chemins de fer et des ponts et chaussées feront diligence dans les circonstances exceptionnelles de ce moment critique. Qu'elles ne perdent pa3 leur temps dans les études laborieuses, les lenteurs bureaucratiques et les adjudications réglementaires. Qu'elles suivent l'exemple et les méthodes ëxpéditives du génie militaire dont les exploits, en matière de réfections provisoires, ont mérité l'admira>-tion générale. La main-d'œuvre Que pensez-vous de la reprise du travail par les ouvriers '{ — La question de la main-d'œuvre, déclare M. Van der Stegen, n'est pas la moins importante. Ne faut-il pas craindre, si l'industrie gantoise tarde à reprendre, que nos meilleurs ouvriers ne s'expatrient, ou, tout au moins, ne se rendent dans d'autres régions du pays î Déjà, pour se remettre à la besogne, ils exigent des salaires très élevés, se basant, d'une part, sur la cherté de la vie, et, d'autre part, sur les taux élevés des salaires en France et en Angleterre. Les industriels se rencient bien compte que la main-d'œuvre sera beaucoup plus chère qu'avant la guerre. Mais le coût élevé de la vie va-t-il se maintenir, et dans quelle proportion1? D'un autre côté, les salaires exceptionnellement élevés qui. se payaient dans les usines de guerre, à l'étranger, ne vont-ils pas subir de fortes réductions, dès que les fabriques de munitions arrêteront leur trava.il, et qu'en outçp la démobilisation rendra à l'industrie un grand nombre de bras ? En adoptant des tarifs de salaires trop élevés, ne faut-il pas craindre que dan3 quelques mois, pour lutter contre la concurrence étrangère, on se verra obligé de les réduire, ce qui ne va jamais sans difficultés ou conflits1? On se trouve devant l'inconnu et la. fixation d'une échelle de salaires raisonnable et adéquate à la situation économie que exceptionnelle devant laquelle nou3 nous trouvons, est extrêmement difficile* Conclusion — Comme vous le voyez, fait finalement remarquer M. Van der Stegen, la reconstitution de l'industrie soulève de multiples problèmes, dont la solution est épineuse. Le Cercle commercial a institué, bien des mois déjà avant la fin de la guerre, une commission spéciale chargée d'en étudier les solutions, au fur et à mesure que les données se précisent ou se modifient. La rapîttité de cette restauration industrielle dépendra beaucoup du gouvernement, tant que la liberté comiberciale ne sera pas rétablie, tant qu'il faudra réglementer les importations et acheter à crédit à l'étranger par l'intermédiaire ou avec l'aval de l'Etat. Espérons qu'il se montrera énergique et actif, et qu'il évitera, dans les limites du possible, les funestes entraves du fonctionnarisme et de la bureaucratie. C'est le vœu le plus ardent qu'on puisse faire en ce moment où toutes les énergies et toutes les bonnes volontés ne demandent qu'à se faire valoir, dans l'intérêt do l'industrie et de la classe ouvrière, et en vue d'assurer, à notre chère patrie, une nouvelle ère de prospérité. La marche des Alliés LES COMMUNIQUÉS Communiqué américain, 7 décembre: " L'armée américaine a atteint la ligne Udelhoven, Dockweiter, Landach, Driesch, Todenroth, Wordbach. " ttt Communiqué anglais, 7 décembre : " Les troupes des alliés sont entrées k Batoum, Bakou et dans d'antres localités de la Transcaucasie. Ce mouvement a pour but d'appuyer les termes de l'armistice conclu avec la Turquie et pour maintenir l'ordre dans les régions dont le sort est laissé à la décision de la conférence de la paix. " NOS ECHOS —o— Nos souverains en France Le roi Albert, et le prince Léopold ont visité, vendredi, l'asile belge de Courbe-voie, où sont hospitalisés les vi'eillards et soldats belges, ainsi que les blessés français. Le Hoi s'est entretenu affectueusement avec les blessés et avec les vieillards. Il fut salué partout par des acclamations enthousiastes. —o» L'adresse au Roi La commission de la. Chambre, chargée d'examiner le projet de réponse au dis-. cours.du Trône, s'est réunie. Il parait qu'au cours * de la discussion un sincère •- désir■ d'union• s'est manifesté. ' - M.-Du Bus-de Wa/riiaffe a été désigné comme rapporteur. On lui a conf ié le soin de rédiger un avant-projet d'adresse au Roi • - Chez les libéraux Une petite ]nouvelle qui réjouira tous les libéraux:' le comité de l'Association 'libérale de Bruxeilles a décidé, sur la proposition, de^M. le député Lemonnier, Rentrer en pourparlers avec: la Ligue libérale pour examiner la possibilité d'pne fusion de toutes ;les force» libérales , de , l'arrondissement. t~OMM Bravo ? Le conseil d'administration de l'Athénée d'ixelles vient de révoquer quelques .activistes qui faisaient partie du personnel de cet étabiissxmient, PRIX i 10 CEHTIMES 44' Annér — Landi 9 Déctnbr* I9I8. r 28. ~ Lundi 9 Déctmbr» I9I8.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Periodes