La Flandre libérale

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s.n. 1914, 01 Mei. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 13 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/319s17t905/
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40" Année — Vendredi Ier Mai 1914 QTOTIDIOT - 1® CEM*< I. 121 — Vendredi Ier Mal Î9I4 LA FLANDRE LIBÉRALE aboivis"EM:EIVT@ ( I moli. 8 mois. i mois. 1 m. BELGIQUE s Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE * Fr„ 3.75 9.00 18.00 36,00 „ j On t'abonna au bureau du journal et dans tous les bureaux d« posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET MPRMÏRIB SAND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, 6AND fliSHNEMENTS ET ANNONCES s I == RÉDACTION == Téléphone 32 j Téléphone 13 ^BTWf—m-Tii i mi ■ i h >n--mrl-|>iTr-1Tû- il i i i ■ ■ ■ ■■■ ...«.m Poar la ville et les Flandres, s'adresser an bnrean vM locrnaL. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & < t l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. L'effarante mentalité « » ï Il y a des gens qui font quelquefois sérieusement, de bonne foi ou hypocritement, le rêve de voir cesser nos querelles politiques. Cela se passe généralement après un banquet, à moins que ce ne soit autour d'un tapis vert ou dans l'enthousiasme généreux d'une fête d'art, d'industrie ou d'agriculture. Tout aussitôt, nos adversaires en tirent cette conclusion : — Vous le voyez, le pays est las de politique. Il veut là paix, l'entente. Bien entendu, c'est l'opposition qui est responsable, en effet, des lois de haine et de division que font voter nos adversaires. Si la moitié du pays se sent exilée au sein de la patrie, c'est par sa faute. Ce doit être elle qui a imposé les lois scolaires de 1884, de 1895 et de 1914. Et si les gouvernements qui se succèdent depuis trente ans accentuent sans relâche le caractère politique de l'administration, subordonnent tous leurs actes à l'intérêt politique ou plutôt — rectifions, car la confusion est trop souvent faite ■—• à l'intérêt de parti; s'ils réservent de plus en plus leurs faveurs à ceux qui professent les opinions politiques et religieuses de la majorité ; si des passe-droits innombrables se commettent chaque jour et si, dans le cœur de beaucoup de citoyens grandit, avec la rancœur, une vision antipatriotique ; si nous sommes menacés, en cas de crise économique, de troubles dont la gravité s'accentuera de toute la désaffection que provoque un régime sectaire ; tout cela, c'est nous qui l'avons voulu. A foi-ce de répéter1 cette calembredaine, les cléricaux finiraient peut-être par la faire accepter par quelques naïfs excessivement gobeurs, si, à certains moments, la mentalité cléricale ne se révélait tout entière et si, dans la discussion, ne jaillissait pas la lumière, éclatante-, .aveuglante. *** Hier encore, à la Chambre, un incident a permis de se rendre compte, mieux que par toute autre démonstration, de cette mentalité, et des rêves maladifs qu'elle fait naître. M. Woeste a prononcé, à propos d'assurances sociales, des paroles qui, dans tout autre lieu, eussent paru incroyables, qui ièvopuent l'époque gothique et font songer à l'avenir avec une vive inquiétude. Oh ! ce ne furent pas des déclarations de principes, ni un programme nettement arrêté. On discutait sur les mutualités. M, Woeste reprochait à M. Pécher de maintenir intacte dansi son projet la liberté des convictions religieuses et philosophiques, — ce qui est déjà fort — et de réclamer plus de neutralité des mutualités, qui recevront, plus abondante que jamais, la manne des subsides de l'Etat. M. Woeste dit alors : — Si l'idée mise en avant par l'opposition pouvait prévaloir, vous tueriez la plupart des mutualités, car c'est la pensée et l'idéal religieux qui inspirent la plupart de nos dévouements de mu-tuellistes.Et il a déclare que, dans ces conditions, les libéraux voulant tuer les œuvres catholiques par 1a. neutralisation des mutualités, ils étaient des intolérants ! Voilà où nous en sommes ! Evidemment, cet aperçu, et son corollaire sur la charité chrétienne, et la façon de la pratiquer, ont été vivement relevés par MM. Masson, C. Huysmans, Royer et d'autres. Ainsi donc, et dans aucun domaine, ni dans .celui de l'enseignement, ni dans celui de la mutualité, pas plus que chez les boy-scouts, ni à l'armée, ni dans la magistrature, plus de neutralité. Catholiques, ou la faim. Et voilà le parti de la modération, de la pacification, de l'entente ! Placez cet homme dans n'importe quel autre Parlement du monde, faites-lui prononcer ce discours. Qu'arrivera-t-il? Vous ne constaterez que des marques d'effarement et d'inquiétude dans l'assistance. Celle-ci se demandera si c'est un fou ou un revenant qui s'adresse à elle. Elle se bornera à* des gestes de pitié. Mais hélas, en Belgique, le ministre d'Etat Woeste n'est pas un vain fantôme. C'est, en chair et en os, le chef d'une majorité qu'appuient à travers le pays, des légions de prêtres et de moines fanatisés, conduits par des évêques sectaires et qui n'a jamais reculé devant aucune audace. Ce n'est pas un fou; tout au plus est-il illuminé. Rien n'est plus terrible que cette foi qui brfile au cœur de certains chefs cléricaux, leur fait entendre des voix et leur fait considérer le non-croyant, l'adversaire politique avec les mêmes regards que les Inquisiteurs abaissaient sur le détestable hérétique. Cependant, ces chefs sont tout-puis-sants. C'est en vain que certains en-dormeurs prodiguent, de droite et de gauche, avec l'assurance de leur sincérité, des sourires et des promesses ; comment les croire quand' on les voit dirigés eux-mêmes par les représentants de l'action cléricale incessante, obstinée, violente, désagrégatrice? *** A qui fera-t-on prendre pour de l'argent comptant les protestations aimables de M. de Broqueville, quand M. Woeste parle et quand M. Helleputte agit? Eut-il de bonne foi, se rendit-il compte des dangers que fait courir cette intransigeance ultramontaine au pays, au parti et même à l'Eglise, le gouvernement ne pourrait encore, un seul instant, se départir de la ligne de conduite qui lui est imposée par ceux dont l'âme s'emplit de fureur à la pensée qu'après trente années de gouvernement clérical, il y ait encore des officiers, des magistrats, des fonctionnaires qui n'aillent pas à la messe. Si l'endormeur eut quelquefois un certain succès, chez nous, c'est qu'il s'adressait à des cœurs amollis et à des âmes chloroformées. Mais nous avons confiance. Les cléricaux font, depuis quelque temps, de meilleurs efforts nue nous-mêmes pour dissiper les vapeurs délétères qui empoisonnent nos populations. Il est impossible que la révélation d'une mentalité comme celle qui s'est affirmée hier ne leur fasse pas ouvrir les yeux sur les dangers que court la nation. Nous avons confiance : comme dans le roman fameux, le dormeur s'éveillera. Et quelle tâche de reconstruction ! ' Echos & Nouvelles Le gouvernement f*lt eidetn le plus d'un million à ses prêteurs anglais M. tBuy*l -vient de poser au ministre des finances une question dans laquelle il révèle des chiffres curieux : " Le gouvernement, dit M. Buyl, a récemment contracté en Angleterre à des conditions extrêmement onéreuses, un emprunt de 300 millions de francs sur lesquels les banquiers anglais n'ont dû verser que 225 millions, alors que l'intérêt est payable sur l'errtièreté d'es 300 millions. En consultant à la Cour des comptes les clauses du contrat, j'ai constaté qu'après avoir accepté les conditions draconiennes des banquiers de Londres, le ministère des finandes leur a fait, en outre, un véritable cadeau de plus d'un million de francs. Voici comment: L'intérêt de 3 p. c. l'an sur le chiffre nominal de 300 millions prend cours à partir du 5 février 1914, alors que les versements par les prêteurs n'ont été faits qu'aux dates suivantes: 51 millions de francs le 16 février; (50 millions de francs le 10 mars ; 9 millions de francs le 4 avril, et 105 millions de francs le 8 avril 1914. Il en résulte que le ministère des finances, pour les deux mois qui se sont écoulés entre Je 5 février et le 8 avril, a consenti à payer 3 p. c. d'intérêt sur une somme de 300 millions, soit 1,500,000 francs, bien que, en toute équité, il n'eût dû payer que 493,000 francs. J'en conclus que le gouvernement a fait ainsi -à ses prêteurs anglais un cadeau de .plus d'un million. Je me permets d© demander à M. le ministre des finances comment, au moment où le Trésor belge se débat dans une situation financière des plus difficiles, il a pu faire à des banquiers étrangers une largesse aussi considérable. " Les « bans jonrntnx > et les honnêtes gens Un confrère de droite fait de la propagande pour la "bonne presse". 11 édrit : " Les bons journaux ne manquent pas, mais ce qui manque aux bons journaux, c'est la clientèle des honnêtes gens. " Nous ne le leur faisons pas dire... La T. S. F. an Congo L'installation du poste de télégraphie sans fil de Kinslhassa est terminée. Le poste est ouvert au service public. Il a été monté en trois mois, et comprend un pylône de cent mètres ( qui est actuellement le monument le plus élevé de toute l'Afrique centrale) et neuf habitations pour le personnel de la T. J8. F. Le poste de Lusambo est commencé. Il sera vraisemblablement prêt pour le mois d'août. Le poste de» Basankusu, sur la LuTon-ga, a été installé avec le matériel du poste de Lowa, jugé superflu pour les . . " 1 communications entre le Katanga et la province Orientale. La colonie possède actuellement douze stations de T. S. F. : Banana, Borna, Kinshussa, Coquilhatville, Basankusu, Umangi, Basoko, iStanleyville, Kindu, Kongolo, Kikondja et Elisabethville. L'installation d'un poste sur le Tan ganyka, à Albertville, est décidée. Elle sera achevée à la fin de cette année. _ Un rapport du gouverneur général, arrivé récemment au ministère des colonies, a signalé que des câblogrammes, destinés à l'étranger et expédiés d'Elisabeth-ville vers l'Europe, via Boma, ont 'mis un jour pour traverser toute notre colonie en passant par les douze postes de T. S. F. • Les télégrammes donnant les nouvelles de presse qui arrivent à Elisabethville, et dont M. Goldschmidt assure gratuitement la réexpédition, mettent trois jours pour être distribués d'ans tous les postes du fleuve jusqu'à Coquilhatville. Voilà de beaux résultats auxquels on est heureux d'applaudir. Poar le pmonasl rte t'esselgnemest prtfjg-sionael et teehnlçaa Le comité central da la Fédération générale et neutre du personnel enseignant et administratif des écoles professionnelles et techniques de Belgique, vient d'adresser aux membres de la Chambre des représentants et au Sénat, une requête. Le comité pense qu'il faudrait : 1° obtenir de l'Etat la création d'une caisse officielle de pension et de retraite en faveur du personnel enseignant et administratif, de leurs veuves ët orphe-lins, des écoles professionnelles, techniques, ménagères et de dessin ; 2° accorder le droit aux membres de ce person nel de faire entrer .en ligne de compte, pour le calcul du taux de la pension, toutes les années passées antérieurement dans d'autres administrations publiques ou établissements d'instruction ; 3° donner à la loi un effet rétroactif en faveur des membres qui seront en fonctions et de ceux qui, ayant rempli les conditions requises pour avoir droit à une pension, seront retraités à la date de la mise en vigueur de cette loi ; 4° obtenir que les intéressés puissent cumuler les pensions qui résulteront des traitements totaux obtenus, soit dans l'enseignement technique seul, soit à la fois ou successivement' dans l'enseignement technique et dans l'enseignement primaire, moyen ou supérieur, ou dans toute autre administration publique qui accorde une pension à ses agents. 5° Obtenir : a) que la pension soit liquidée sur la moyenne des traitements et_ émoluments les plus favorables soumis aux retenues réglementaires dont le bénéficiaire aura joui pendant trois années de fonctions.; b) que le montant de la pension annuelle soit d'un quarante-cinquième ■— parce qu'on n'entre pas jeune dans l'enseignement technique — du montant du traitement et des émoluments pour chaque année do service admise ; c) que le maximum de la pension soit fixé aux quatre cinquièmes du traitement et des émoluments qui serviront de base à la liquidation. Do msihémstlelBB-n* Un jeune Indou, S. Ramanujan, excite en ce moment un vif intérêt à l'Université de Cambridge, centre des. études mathémathiques en Angleterre. Sans avoir fait d'étude^ supérieures, il peut rendre des points à plus d'un mathématicien éprouvé. Bamanujan est originaire de Madras et âgé de 26 ans. Il a suivi les cours d''une école de son pays et n'a eu aucun rapport avec UUniversité de Madras. Jusqu'il y a un an, il oooupait une modeste place de secrétaire. Au dire des professeurs de 'Cambridge, ses connaissances en mathématiques sont merveilleuses.Il y a un an et demi environ, il écrivit à un des professeurs de Cambridge pour lui parler de ses travaux et lui envoyer la solution de quelques problèmes relatifs à la théorie des nombres et à celle des fonctions elliptiques. Plusieurs de ces solutions étaient absolument neuves ; d'autres avaient été trouvées par des mathématiciens, sans que le jeune Indou en ait eu connaissance. Il sait peu de' chose des mathématiques modernes, de ce qui a été fait en cette branche depuis une cinquantaine d'années. Il a cherché et trouvé, 'sans être en rapport avec aucun mathématicien contemporain, toute une série de données scientifiques. Bamanujan a passé en Europe pour continuer ses travaux mathématiques, et faire des études méthodiques. Car tandis iqu'il s'occupe de résoudre les problèmes les plus ardus des sciences exactes, il doit se mettre à l'étude des éléments mathématiques, qui lui ont fait défaut jusqu'ici. Il est permis d'attendre beaucoup d"un homme si jeune et si extraordinairement doué. Les possibilités belges ea Corée Le consul général de Belgique à Séoul, M. Bribosia, a fourni les renseignements suivants à 1' , "Action Economique" sur les possibilités belges en Corée : " Le producteur belge est aussi bien placé que tout autre pour fournir là-bas tout ce qu'il faut pour mettre ce pays en valeur. Il faut, notamment, en ce ï , . ' I moment, du materieû de chemins de fer, des rails, des constructions métalliques, ; etc. Rien de tout cela ne se fabrique dans le pays ; tout est importé. Ce sont des firmes américaines qui détiennent surtout le marché. Le& Anglais, les Alle-jnands fournissent également beaucoup de produits. Il y a un courant continu, i dans le pays, de voyageurs américains, allemands et anglais, mais on n'y a jamais vu un Belge ! Pourquoi ! Le voyage aujourd'hui est aisé. On peut aller di rectement de Bruxelles à Séoul, par le transibérien. Les industriels belges feraient chose sage, et profitable, en déléguant en Corée un homme d'expérience, rompu aux affaires, qui irait se rendre compte des besoins, et jeter les premières bases d'une maison belge — car il faudrait à Séoul un comptoir belge ; on ne regretterait pas les sacrifices que l'on devrait faire en l'occurrence." La Corée est un pays neuf, qui s'outille, qui a non seulement besoin de matériaux, mais d'hommes aussi, des tech niciens. _ La Belgique, si industrieuse, si laborieuse, ne tenterait-elle pas de profiter d'une aussi riche aubaine, de conquérir un morceau de ce gigantesque gâteau 1 Les verreries belges envoient beaucoup de verre en Coree. Elles devraient pouvoir monopoliser en quelque sorte le marché. Or, il s'en faut ! C'est ainsi qu'il s'introduit dans le pays uns grands quantité de verres à vitre, de qualité inférieure, portant l'estampille belge, mais venant, en réalité, d'ailleurs. I . REVUE DE LA PRESSE ♦ Les cléricaux et l'armée Il y ci, au XXe Siècle, un philosophe, qui a nom Graindorge. Ce pieux penseur fait quotidiennement de la ■philosophie aux dépens des anticléricaux. Aujourd'hui, c'est à l'armée qu'il s'en prend. Graindorge nous apprend que les officiers sont mécontents des nouvelles méthodes d'avancement inventées par la fameuse camarilla qui constitue l'état-major du maréchal de Broqueville. Et Graindorge de s'étonner : le 'pieux philosophe ne comprend pas qu'on puisse critiquer notre brillant Premier : " Les critiques vont leur train, observe Graindorge non sans mélancolie. Qu'un esprit plus ou moins chagrin, voyant le mal partout, se njette à parler haut, criant à l'injustice, à i'arbi-traire, aux influences occultes, l'auditoire préparé par l'ambiance même l'écoute et l'approuve. Dès lors, les meilleurs arguments ne peuvent plus rien, et, d'ailleurs, nul ne se lève pour les développer ; celui qui le tenterait risquerait trop da se voir prêter les sentiments les plus vulgaires. " Et Grainclorçje poursuit r " On perd donc son temps à vouloir convaincre la masse : elle ne raisonne pas. On ne peut pas espérer faire accepter de bonne grâce par tous, des mesures qui fatalement doivent atteindre quelques personnalités. " La masse des officiers ne raisonne pas: autrement dit nos officiers, pris dans leur ensemble, sont des imbéciles ou des crétins, parce qu'ils se permettent de critiquer les inventions du maréchal et de sa camarilla, ou plutôt la façon dont on applique les nouvelles règles d'avancement : que' penseront nos officiers de cette cléricale appréciation1 Variations cléricales sur le cartel M. Woeste a ouvert la camipagne électorale, — à Sottegem ! — par un discours où le cartel, l'odieux cartel est flétri : " L'honorable député d'Alost a ainsi donné le thème sur lequel se développera la campagne électorale des cléricaux, dit l'Indépendance. Avec la grossière légende de la survivance du cartel, ils espèrent détourner l'attention de toutes les graves questions oui doivent logiquement préoccuper les électeurs, et qui, non moins logiquement, doivent ébranler leur confiance dans ce parti catholique qui a abandonné les principaux points du programme sur lequel il fit les élections de 1912, pour reprendre à son compte, en l'accommodant à la sauce cléricale, le programme de ses adversaires. Que M. Woeste et ses amis continuent à entretenir les électeurs du prétendu- cartel et de ses effroyables conséquences ; nous les entretiendrons de la situation financière créée par le gouvernement car tholique, des formidables charges nouvelles imposées à la nation, et de l'esprit «sectaire dans lequel la droite réalise la réforme scolaire. " De son côté, le Matin d'Anvers, appréciant la grossière et jésuitique tactique de la presse cléricale qui s'accroche désespérément à son idée de cartel quand même de l'opposition, écrit : " Il v a cartel sans cartel, parce que l'opposition... est l'opposition, parce que, au Parlement, socialistes et libéraux sont d'accord pour résister à la cléricalisation de la nation. " Pour qu'il n'y eût pas cartel, il faudrait, sans doute, qu'un des partis de l'opposition votât les lois1* politiques catholiques."Il y a cartel sans cartel parce que, si le gouvernement clérical était renversé, un gouvernement libéral ne pourrait se passer du concours du socialisme et serait son prisonnier. " Avec ça que les catholiques ne sont pas les prisonniers du syndicalisme chrétien. Les hommes d'œuvres — n'imprimons pas hors-d'œuvre —-, mis à la tête du mouvement syndicaliste chrétien, sont débordés, sont obligés de couper court aux débordés, syndicalistes. Le gouvernement catholique, pour éviter une scission, est obligé de présenter des lois sociales dont il ne se soucie guère au fond, et de gorger les organismes ouvriers catholiques de subsides. " D'après la théorie catholique, si le syndicalisme chrétien, ce qui finira bien par arriver, constituait un parti séparé, aucun gouvernement ne serait possible, parce qu'aucun parti ne pourrait obtenir la majorité au Parlement. " Que ferait-on alors 1 On mettrait la clef sous1 le paillasson ; les administrations seraient licenciées et il n'y aurait plus de ministres. " Voilà où on en arrive avec de pareilles théories, et le cartel quand-même est une bien belle invention. " Comme attrape-iiigauds surtout ' M — >—«s « ««—< Llgliss eî lÉtat m Mexique —*— > Le Mexique est la terre promise de l'anarchie et du brigandage politique. Depuis cent ans, la guerre civile y a sévi à l'état chronique, sauf pendant les vingt-cinq dernières années de la dictature du président Porfirio Diaz. Cette terre promise de l'anarchie a été, pendant trois siècles et demi, l'Eldorado du cléricalisme. L'objet ostensible de toutes les conquêtes espagnoles dans le Nouveau Monde fut la propagation du catholicisme. Dès les premières lignes de la bulle célèbre Inter cœteradivinœ parla quelle le pape Alexandre VI attribua b,ux souverains espagnols les terres découvertes par Christophe Colomb, l'expansion de la foi catholique est proclamée comme le but principal de la colonisation. La même idée inspira le testament politique d'Isabelle la Catholique, et dans le code célèbre de législation coloniale compilé par ordre de Philippe II, le souverain enjoint à tous les fonctionnaires coloniaux de subordonner toute autre considération aux intérêts de la religion catholique. C'est la religion romaine qui a unifié le Mexique (1). C'est elle qui a fondu, dans ses puissants creusets, trop souvent chauffés à blanc par les flammes de l'Inquisition, l'élément espagnol et l'élément indien. Depuis le débarquement à Vera-Cruz de la première mission franciscaine, en 1524, prêtres et moines ont été tout puissants au Mexique. Ils ne tardèrent point à y acquérir d'immenses richesses. En 1644, la municipalité de Mexico adressa une pétition au roi d'Espagne pour lui demander d'interdire la fondation de couvents nouveaux, de suspendre les ordinations ecclésiastiques, parce qu'il y avait 6,000prêtres sans emploi, et de supprimer Ambre de jours fériés, parce que l'Eglise en avait établi au moins deux par semaine. La révolution de 1810 à, 1815 eut pour chefs deux prêtres, Hidalgo et Morelos. Hidalgo mit sur ses etendards Notre-Dame de la G-uadeloupe, patronne du Mexique, et Notre-Dame de Puebla. Les Espagnols loyalistes, qu'il combattait, invoquaient Notre-Dame de los Remedios. " C'est un sujet intéressant pour celui qui étudie la mythologie, a dit Lea (2), que cette modernisation catholique de la triple Hécate et des divinités païennes qui, comme dans Homère, guident les hommes au combat. " Les partisans d'Hidalgo ne faisaient quartier à aucun Européen, et les Espagnols, eux aussi, massacraient leurs prisonniers, et cette férocité a perduré. Lorsque, en 1820, le général Itur-bide proclama l'indépendance du Mexique, ce fut à l'instigation du clergé; la promulgation de la Constitution espagnole de 1812, faite à Mexico après le triomphe temporaire des libéraux espagnols en 1820, avait exaspéré les réactionnaires mexicains ; Iturbide s'empressa- de garantir au clergé le maintien de tous les privilèges de l'Eglise romaine au Mexique. A cette époque, parmi la trentaine d'évêchés entre lesquels était partagé le pays, il y avait, comme nous l'apprend un article du catholique Correspondant (10 novembre 1906), " des (1) Deckert, Nord-AmeriJ;a (1913), p. 568. (2) Lea1, The Inquisition in tlie Spn-nish Dependencies, p. 281. [ " diocèses dont la; fortune atteignait " 176 millions de francs et ont les dî-" mes, véritables impôt , recouvra-"bles, dans certains cas, par les soins " du bras séculier, montaient à 10 mil-" lions de francs Dans le heurt des passions et des ambitions qui se déchaînèrent, il y a cent ans, sur le Mexique indépendant, l'Eglise prit résolument parti. Elle voulut régenter la politique, parce que, depuis deux siècles, elle constituait un pouvoir social immense dans ce pays. " Il serait difficile, dit la collaborateur du Correspondant que nous citions plus haut, de donner dans une description sommaire, une idée exacte de la puissance de l'Eglise mexicaine" sous l'ancien régime. "Aujourd'hui encore, les églises anciennes portent un témoignage éloquent de la piété des fidèles : vice-rois, fonctionnaires et particuliers avaient rivalisé, nous ne dirons pas de générosité, mais de prodigalité pour enrichir l'Eglise. En 1859, après plusieurs campagnes législatives contre la mainmorte, qui n'avaient donné que des résultats fort incomplets, le président Juarez prononça la confiscation pure et simple de toutes les propriétés ecclésiastiques immobilières. De cette confiscation en masse, l'Eglise n'avait qu'à s'en prendre à elle-même. Les sécularisations précédentes, faites en 1838 et en 1856, avaient laissé au clergé un patrimoine toujours formidable. Il possédait encore "le tiers de la richesse de la nation et une centaine de millions de revenus"- Les ordres religieux : Capucins, Carmes, Augustins, occupaient des centaines de milliers d'hectares d'un seul tenant. De 1820 à 1859, malgré les reprises partielles par l'Etat, le diocèse de Mexico avait réussi à porter sa fortune à 265 millions. L'Eglise aurait dû se contenter de ces restes magnifiques. Elle n'en fit rien. "Jusque-là, dit le Correspondant, elle avait été tout au Mexique... Faire la part du feu était pour les évêques une déchéance à laquelle ils n'étaient pas préparés, et la guerre civile. à laquelle ils étaient mêlés depuis deux générations, était de nature à1 altérer le jugement le plus droit et le plus sain. " La Constitution libérale de 1857 s'occupait fort peu des affaires ecclésiastiques. Dans son article 5, elle se bornait à déclarer que l'Etat ne reconnaissait pas les vœux religieux. La loi de désamortissement de 1856, sanctionnée par la Constitution de 1857, était une loi modérée, dont le but n'était nullement de spolier ■ l'Eglise (Correspondant, art. cité). A peine la Constitution fut-elle mise en vigueur que "les églises'retentirent partout de sermons enflammés : l'excommunication fut lancée contre quiconque prêterait serment aux lois nouvelles Juarez dut donc sévir. Il confisqua tous les biens de mainmorte, syuf les églises, supprima les congrégations d'hommes, institua le mariage civil et remit aux maires la police des cimetières. La guerre civile devint plus violente que jamais. Survint Maximilien, qui tenta une politique modérée. Il institua une commission pour consolider les opérations de sécularisation faites conformément à la loi de 1856 et pour annuler les mesures de confiscation pure et simple prises contre l'Eglise. Cela ne suffit point aux cléricaux. "Partisans de la politique du tout ou rien, ils ne soutinrent plus un gouvernement pour lequel ils auraient dû'tout sacrifier" (Correspondant). On sait le reste. Maximilien n'eut' bientôt plus que 1a. ressource de bien mourir. Il tomba fièrement, à, Quere-taro, sous les balles républicaines. En 1867, les couvents de femmes furent fermés à leur tour, puis rasés ou transformés en casernes. Sous Porfirio Diaz, les lois de laïcisation furent appliquées avec laisser aller, et, de l'aveu même des catholiques, la situation de l'Eglise était redevenue bonne. Elle l'est encore, au point de vue matériel.- Ce qui l'est beaucoup moins, on ne le sait que trop, c'est la situation du peuple mexicain. Dans aucun pays du monde, la toute-puissance ecclésiastique n'a abouti à une faillite morale plus ignominieuse. La mission civilisatrice de l'Eglise, après trois siècles et demi de domination exclusive, y a sombré dans une anarchie abominable, où des hordes superstitieuses et féroces n'en finissent plus do perpétrer des horreurs sans nom... Z.

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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