La Flandre libérale

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s.n. 1914, 16 April. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9c6rx9407c/
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40* innée — Jeudi 16 Avril 1914 OïïQTroiEM. - 10 CEHT. M. 106 — Jeudi 16 Avril 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE A-ÎÎOr^IVEMJGIVTS 1 mois. I mois. i nom. 11 m*. BELGIQUE s Fr„ 2.00 4.00 8.00 Î6.00 UNION POSTALE % Fr» 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonni au bureau du journal et dans (oui les bureaux ds poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE mm, i, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, 8ANÛ ABONNEMENTS ET ANNONCES ; » RÉDACTION Téléphona 32 Téléphone 13 "V"'*""" ■ ■■ ■ ■■■■ — — ■ ANNONCES PoBr îa vfîîe et les Flandres, s'adresser an bureau tfa ïonrnal. — Pour le reste du pays et l'étrangers s'adresser & l'Office de Publicité, me Neuve, 36, à Bruxelles. Politique électorale $3^ Quelques jours avant les élections fa meuses de juin 1912, MM. de Broque ville et Levie prononcèrent des dis cours à la salle Patria, à Bruxelles Ces discours pouvaient se résumer ain si : "Tout est pour le mieux dans h catholique Belgique. Mais prenez gar de : si le cartel triomphe, c'est l'aggravation des charges militaires et des impôts à brève échéance. Pourtant, nous sommes suffisamment défendus et nos finances sont excellentes". On sait ce qu'il advint. En une quinzaine de jours, M. de Broqueville vil et comprit ce qu'il n'avait jamais pï discerner. Et il imposa la loi militaire... dont nous ne blâmons point le principe, on le sait, mais qui est insuffisante en plusieurs points et qui offre un large champ d'exploitation élec torale, grâce aux cas d'exemptions. On se rappelle sans doute aussi que du même coup, M. Levie dut se faire violence pour nous doter de cinquante millions d'impôts supplémentaires. Voilà comment se sont réalisées les promesses électorales des cléricaux. Aujourd'hui, quel est le programme de nos adversaires? Vous le demanderiez en vain. Leur programme, c'esî celui qu'ils avaient mis en poche er 1912, comme toujours : la cléricalisa tion intégrale, la soumission de plus en plus étroite à l'Eglise. Leur programme ? C'est aussi de trouver mauvais tout ce que nous pro posons, et notamment, l'honnêteté ei matière électorale et l'instauration di suffrage universel. Nous avions trois grandes réforme; à notre programme : service général instruction obligatoire, suffrage univer sel. Les cléricaux ont dû réaliser le! deux premières, mais en les corrom pant. Ils consentent visiblement à cé der sur le troisième point, — les ou vriers chrétiens l'exigent d'ailleurs — mais ils s'efforcent déjà de trouver les moyens d'enlever au suffrage universe sa netteté, sa propreté, son équité. Nous avons toujours dit au cor pi électoral clairement, sans détour, sam restriction, ce que nous voulions. Jamais nos adversaires n'ont pu s'] résoudre. Voyez ce qui se passe en ce momeni à propos du Congo- Tous les coloniaux annoncent que l'on va emprunter ur milliard pour la colonie. D'ores et déjà des travaux gigantesques sont projetés mais le gouvernement a décidé de ne présenter son programme qu'en octobre... après les élections. C'est de la malhonnêteté politique Et les chemins de fer? M. Segers ? été chargé de déposer le projet remettant à un organisme spécial l'exploita tion des chemins de fer. Cet organisme aura pour premier soin de relever le: tarifs et de nous infliger de formida bles impôts indirects. Mais on vient de déclarer que M. Segers tient à "mûrir' son projet, qui ne sera déposé... qu'à près les élections. Qu'est-ce encore que cela? De la malhonnêteté politique. Enfin, nous avons pour des centaine! de millions de bons du trésor en circu lation. Comment va-t-on régularise: cette situation? Chacun sait que cel; finira par un grand emprunt... et' de nouveaux impôts. Mais le gouverne ment- catholique temnorise. Il cherche à gagner du temps. Nous ne saurons ce ou'il compte faire... qu'après les élec fions. Comment nualifier une fois de plus ce... "procédé" ? Malhonnêteté politique- Echos & Nouvelles ### Le congrès aoeUlIste Au cours- de la trasième et dernière journée du congrès du Parti ouvrier, or a examiné l'a question du c'umu'l des man d'ats. Le> congrès a adopté un ordre- di jour interdisant à ceux qui acceptent ui mandat dans le parti de devenir, pou: leur compte ou celui de leurs proches intéressés dans des" sociétés susceptible; el'entrer en compétition avec les œuvre1 du1 parti ouvrier oui appelées à fourni: des matériaux aux pouvoirs publics. Uni proposition interdisant le cumul n'a re cueilli qu'un nombre infime de voix. En ce qui concerne le pétitionneinen pour le !S. U.. M. Vandersmissen a si fjialé qu'à l'heure actuelle plus d 200,000 'signatures ont été recueillies Toutes les régions n'ont pas été vi'si tées -encore, notamment le Borinage et 1 Centre. On espère atteindre bientôt un1 mil bon de signatures. a—ea—atMuamam i ■ « nini njjii «w m» ■ mmmwBa La < Postillon de Longjasatau > A deux pas de la porta d'Orléans, à Montrouge, dans cette belle et longue rue d'Alésia, qui a remplacé le Chemin aux Bœufs de nos pères, un curieux spectacle s'offre aux regards de ceux qui sonï épris des choses du passé, dit le " Figaro ". C'est celui de la vieille auberge du "Postillon de Longjumeau" — comtempo-raine du "Compas d'or", existant encore rue Moàtorgueil, et du "Cheval Blanc" de la ru© Mazet, si malheureusement dis-s paru il y a deux ans — qui servait de re-j mises aux diligences faisant lo service de Longjumeau, d'Arpajon et d'Etampes, à travers les riantes vallées de l'Yvette, ' de l'Orge et de la Juine. Tout y est en-1 core: les bornes "cavalières" adossées i aux montants de la porte, la cour aux • pavés pointus, les auvents couverts de . tuiles moussues, les écuries spacieuses qu'abrite une toiture centenaire et vermoulue.Le postillon célèbre y figure lui-même sous la forme d'une enseigne peinte et qui le représente buvant " le coup de l'étrier " tandis que les voyageurs font [ l'assaut de la diligence et empilent sur [ l'impériale leurs volumineux paquets.... ' Cette vision d'antan, au milieu de ce " coin de Paris " modernisé au possible s est du plus pittoresque effet. Ces jours-ci, la vieille enseigne fut repeinte en , couleurs vives. Est-ce à l'occasion des fêtes célébrées à Longjumeau e-n souvenir de la "Paix fourrée" 1 Et rêveur, on ' se surprend à fredonner: Ah! qu'il était beau, qu'il était beau j Le postillon de Longjumeau" 5 L'Eglise et la famille i ——« M. A. Bayet est, pour les cléricaux, un adversaire gênant : comme on ne parvien-' drait pas à le réfuter, on préfère l'igno-j rer. Nos confrères de droite se sont pru-. demment abstenus, par exemple, de don-. ner leur avis sur le livre décisif que M. . A. Bayet a consacré à la Casuistique contemporaine. Et pour cause. s L'auteur ne fait pas de rhétorique ni i de philosophie : il se contente'de colliger, parmi les œuvres des plus célèbres et des ; plus orthodoxes docteurs modernes de i l'Eglise, des principes et des règles de morale; ses citations, faites avec une ri-' gueur et une précision toutes scientifiques, sont généralement des plus édi-' fiantes. M. Bayet laisse à ses lecteurs le soin de 1 tirer les conclusions qui se dégagent ' du simple exposé des étranges théo-' ries des casuistes catholiques. Continuant son dépouillement des manuels de théologie les plus autorisés, M. A. Bayet vient de publier, dans la Dépêche, de Toulouse, toute irie série d'articles fort curieux, sur l'éthique chrétienne, et particulièrement sur l'Eglise et la famille. Les cléricaux représentent d'habitude leurs adversaires libéraux et socialistes comme les ennemis déclarés de la famille : à les en croire, l'Eglise serait le dernier rempart de l'esprit de famille. M. A. Bayet, à la lumière des théories professées par les théologiens catholiques, démontre que, tout au contraire, la famille et l'esprit de famille n'ont pas d'ennemi plus redoutable que la morale de l'Eglise. Le vieux Décalogue disait : " Honore ton père et ta mère. " Que recommande l'Eglise 1 " Bougis de tes parents, si l'intérêt t'y pousse ou l'amour-propre. Ne crains pas, au besoin, de passer devant eux, sans avoir l'air de les reconnaître " ! Nous n'exagérons rien, ajoute M. Bayet, qui produit de nombreuses références. Laissons de côté Saint-Alphonse. Ecoutons le Père Timothée, théologien distingué : " On a le droit de rougir de ses parents, affirme cet étrange moraliste, en cas de " danger grave pour l'honneur et la fortune " (1). Et le P. Gury, autre professeur de vertu selon Rome, démontre que ce n'est pas un péché grave de mépriser ses parents ou d'en rougir, " si * l'on fait semblant de ne pas les reconnaî-1 tre ", pour " éviter un grave inconvé-, nient..." (V. Compendium, p. 241). i Voilà, sans conteste de fort beaux senti-' ments, qui honorent et les théologiens 1 précités, et l'Eglise tout entière, j Ne croyez pas, d'ailleurs, que les parents soient tenus à nourrir de meilleurs ; sentiments à l'égard de leurs enfants. D'abord, si les enfants sont illégitimes, t les parents peuvent les abandonner : " il y a juste cause d'abandon si l'enfant est , illégitime proclame St-Alphonse. Contrairement à la morale et à la na-- ture, l'Eglise dispense la mère de nourrir v (l) cf. "Théologie morale universelle Paris, 1902, t. II, p. 159. aaa*a i <mn i ,mi son enfant, " s'il s'agit d'une femme n< ble". (V. Saint-Alphonse, que confirm le P. Gury). Les parents ont le droit de battre leur enfants " à coups modérés, pour une cai se grave de même que " le maître peu battre son esclave ou le professeur so: élève ". (Saint-Alphonse et le P. Time thée). Nous avons vu pendant longtemps le catholiques belges combattre le princip de l'instruction obligatoire, auquel, sou la poussée de l'opinion, ils ont été enfi contraints de se rallier. Nos cléricaux étaient convaincus, corn me tous leurs théologiens, que le pèr n'est pas tenu de faire instruire ses en fants. Ecoutez ce que dita par exemple le P. Timothée : " Tous les parents sont-ils tenus au jourd'hui de faire donner à leur fils um instruction au moins élémentaire ? Nou; ne le pensons pas. Que d'enfants à la cam pagne, auxquels cette instruction n'a ser vi presque à rien ! " (II, 173). Voilà qui nous expliquera les répugnan ces du rigide M. Woeste pour l'obliga tion scolaire. Tous les articles de M. Bayet seraien à reproduire intégralement; les extraits que nous avons cités des manuels des plu: fameux théologiens catholiques, jetten un jour singulier sur la morale que l'Egli se professe, patronne et pi^age dani le mystère propice des confessionnaux. P. H. REVUE DE Ll PRESSE \TY Une nouveauté Du, Matin d'Anvers : Un journal ministériel consacre une co'îonne au silence de M. Hymans, der nièrement, à la Chambre, alors que d'autres parlaient, et à son attitude mélancolique.Il y a, paraît-il, une foule de choses sous cette attitude. Jusqu'à présent, il était d'usage de commenter les discours des orateurs parlementaires ; si l'on commente les attitudes, cela va devenir bien intéressant, Cette: innovation est fertile en applications.La tête d'e M. Brifaut, durant la discussion de la légitimité de la violation du secret des lettres, peut ainsi donnez matière à amples réflexions. Le geste de M. Helleputte, ôtant soi chapeau, mérite des commentaires éte-n dus sur la distinction subtile existant entre .les gens qui ont du front et ceux qui ont du toupet. On peut avoir du front et d'il toupet ; mais on peut aussi, comme M Helleputte, avoir du front sans avoir du toupet. Enfin, quel champ immense de considérations offre le membre du Parlement qui brille par son absence. Cet homme n'en pense pas moins et s'il reste chez lui on peut lui prêter les pensées les plus profondes. " Que faire en un gîte à moins que l'on n'y songe 1 " En vérité, notre confrère nous ouvre une voie nouvelle et il sied de le féliciter de cette idée grandiose qui va être largement exploitée. Assurances sociales Bientôt les Chambres discuteront le projet de loi sur les assurances sociales. Dans l'entretemps le service des documents parlementaires fonctionne. Ce service vient d'infliger à notre confrère le Bien public qui mène une campagne acharnée contre le projet déposé par le gouvernement, un affront qu'il digère fort mal. Jugez-en par ces récriminations : On ne reprocherai pas au service des documents parlementaires de manquer à la courtoisie. Comme nous l'annoncions hier, nous avons reçu, en annexe -au rapport de- la commission spéciale dès assurances, toute une série d'articles de polémique publiés sur oette question dans lei "Peuple" par feu Hector Denis.. Attendons-nous, lorsque le S. U. sera discuté au Parlement, à voir rééditer de même, aux frais du Trésor, les nombreux artcles que le citoyen Vanderveldie a consacrés à ce sujet dans l'organe socialiste...M. Lorand, de son côté, a, confié à 1' "Express" de Liège -d-e volumineuses tartines sur la question scolaire. Pourquoi n'ont-elles pas été jointes au rapport de M. Woeste ou à celui de M. Flé-che-t? Voilà une injustice contre laquelle le député de Virton fera bien de se déchaîner.Sans doute, ni M. Vandervelde, ni M. Lorand ne sont défunts. Mais qu'importe ce point! Si les arguments de M. Denis ont de la valeur, ils ne risquaient pas de mourir avec lui, et M. Huysmans, auteui d'un projet socialiste sur les assurances^ avait loisir pour les ranimer. Il n'y a d'ailleurs pas que les morts qui jouissent élu privilège de la gratuité. Les articles de polémique publiés par M, Pnx en réponse au "Bien Public" ont été répandus de* même, en franchise de port i- par les soins du ministère du travail!., e A vrai dire, la commissicm spécial-avait déjà fait publier en annexe un note de 1' "Alliance chrétienne des mu 3 tualités", réfutant certains chiffres d •" M. Denis. C'était une raison, peut-être t pour qu'on fît à M. Denig la politesse d-rj citer ses calculs contestés ; ce n'en étai „ pa» une pour retaper à neuf tout le stoc) de ses anciens articles. A-t-on voulu, par ce fatras, masque s l'indigence documentaire par laquelle si e signalent tout à la fois et l'Exposé de s motifg, joints au projet, et le rapport di la commission spéciale? Il eût mieux valu, ce nous semble, de mander à un groupe d'actuaires une, étu de scientifique sur les conditions dan; 3 lesquelles l'assurance obligatoire pourr; . fonctionner chez nous, sans imposer à le masse ouvrière des charges trop lourdes ' et surtout sans l'exposer à des déception: trop navrantes. Mais que serait-il resté debout di 5 projet, aprèa un pareil examen? 3 Rien autre que les dispositions relati . ves à l'assurance-vie-illesse. Notons que certaines des critiques d( M. Denis sont elles-mêmes tout à faii accablantes. . Fèilagop Gosfesslosmelle —$*3—• ! Il n'est point de morale possible er ; etehors de l'Eglise, assurent les cléri eaux. i S'il n'y a point de morale neutre, comme le prétendent nos adversaires "il y a, à coup sûr, une pédagogie confessionnelle. C'est ce que s'est attache à démontrer M. le comte Goblet d'Al-viella, dans le remarquable discours qu'il a prononcé la semaine passée at Sénat. Les pédagogues catholiques soni parvenus à réaliser cette chose qui semble à première vue inconcevable : con-fessionnaliser tout l'enseignement, jus-ques et y compris les éléments de calcul, le système des poids et mesures l'hygiène et la géographie. Cela paraît absurde? Lisez le discours de M. Goblet d'Alviella. Comment s'y prend-on, par exemple pour confessionnaliser l'arithmétique élémentaire? C'est fort simple. Ouvres le manuel de M. L. Perée, en usage dans les écoles congréganistes d'Anvers. On y trouve des énoncés de problèmes du genre de celui-ci : " Combien de jours par année sommes-nous tenus : a) d'entendre la messe; b) de ne pas manger de viande ? ' ' S'agit-il de l'hygiène, et veut-on enseigner, de cléricale façon, les propriétés de l'eau potable? On dira sérieusement, dans ce cas, avec le Leesboeh de M. Tiren, en usage dans les écoles bien-pensantes : " L'eau est la meilleure des boissons. Mathusalem ne buvait que de l'eau et il vécut 969 ans. " — Quant à la géographie, on verra, pai cet extrait d'un livre classique, publie-en flamand par M- Heylen, professeui à l'école normale de Malines, on verra que cette science elle-même est devenue matière à propagande électorale ; " Depuis 1884, aucun impôt n'a étc créé, ni augmenté (il s'agit, bien entendu, de la Belgique), dit M. Heylen : par contre, quelques-uns ont été supprimés ou diminués. " Les Belges jouissent d'une aisance relative : c'est en partie grâce aux divers ministères catholiques qui se sont succéelé en Belgique. " Les productions agricoles augmentent. C'est une preuve du progrès de l'agriculture tombée en décadence avant le 10 juin 1884. Ce progrès est dû à l'action persistante du gouvernement. " Voilà ce qu'on apprend aux élèves des écoles libres. On comprend que les catholiques ne veulent pas entendre parler (l'une disposition de loi qui soumettrait leurs établissements d'enseignement à l'inspection de l'Etat. Ce n'est pas tout. S'il est possible de confessionnaliser la géographie, l'hvgiène et l'arithmétique, il est beaucoup plus aisé de confectionner des manuels d'histoire parfaitement orthodoxes, où l'on représente, par exemple, Luther comme un moine perdu de débauche, Guillaume le Taciturne comme un vil hypocrite et Philippe II comme le sauveur de notre pays. Pareilles appréciations sont, chez les professeurs des écoles pieuses, de la monnaie courante. Nous aurions mauvaise grâce à nous en étonner: l'impartialité absolue d'ailleurs, en matière d'histoire de Belgique, est difficile, comme l'a reconnu M. Goblet d'Alviella. Mais, ce qui est plus grave, la tendance confessionnelle éclate dans le simple exposé des faits. Voyez vous-mêmes, disait le sénateur libéral, les suggestion^ qui se dégagent du passage suivant : " Guillaume sépara les Provinces-31 Unies de l'Espagne et les déclara indé-8 pendantes. Au momeni où il allait j réussir dans sa tortueuse entreprise, il fut assassiné à Delft. Il est incontes-; table que Guillaume a mis la Hollande t sur la voie de la liberté du pays, mais c aussi de la perte de la foi. La Belgique ne devint pas libre mais elle conserva r sa foi. Morale : Restez fidèle à votre ? prince et à votre foi. " ^ Cette édifiante histoire est tirée d'un livre classique : De Geschiedenis van . het Beîgisch Volk, par M. V. de Leen- - heer, professeur à l'école normale de 5 Saint-Nicolas . 1 II y a bien mieux encore dans le do-b maine de l'histoire contemporaine. ; Dans un ouvrage intitulé Reuzen-strïjd, qui a été distribué en prix dans l les écoles adoptées d'Alost aux frais de la commune, M. A. Van Heu- - verswyn, directeur d'une école adoptée à Alost, écrit : ' "La guerre scolaire de 1879 a coûté ' trois fois plus de millions que la guerre franco-allemande de 1870-1871. La guerre scolaire est la plus belle page de l'histoire de la Belgique. Les libéraux et les socialistes sont partisans de l'instruction obligatoire, mais les catholiques n'en veulent pas. Les libéraux veulent tout le monele à la caserne, parce qu'ils savent que la caserne est un lieu de perdition, d'irréligion, d'immoralité, mais les catholiques maintiennent leur program- ■ me: "Niemand gedwongen soldaat". 1 "C'est un manuel qui retarde", a fait observer M- Lekeu. "11 ne date 1 pourtant que de deux ans", a répliqué M. Goblet d'Alviella. Il est vrai, que depuis lors, les cl^ri-1 eaux ont commis toute espèce d'apostasies.Que dire enfin des catéchismes où la morale catholique se trouve codifiée? Dans un manuel intitulé : Enseignement pratique du catéchisme de Malines, l'auteur qui publie son œuvre • "à la plus grande gloire de Dieu", exalte le prêtre, au point de le mettre - au-dessus des anges et de la Vierge 1 elle-même: "Dieu lui-même obéit au ; prêtre ! écrit-il p. 290. A la parole du ; prêtre, Dieu descend sur l'autel, Dieu remet les péchés. " Dans un manuel dû à la plume d'un ancien professeur au grand séminaire ■ de Malines, M. le chanoine de Weerdt, 1 nous recueillons ce suave couplet sur l'Enfer : " Tenez pendant deux minutes le bout du doigt au dessus de la flamme d'une bougie et vous vous tordrez de douleur. Et que ne souffririez-vou» pas si l'on vous jetait dans une fournaise ardente? Mais qu'est-ce donc que le feu de la terre comparé au feu de l'enfer? Quelle est la destination du feu de la terre? Dieu l'a créé dans sa bonté pour qu'il fût utile à l'homme, qu'il lui donnât la lumière et la chaleur. Quelle est la dev tination du feu de l'enfer? Dieu l'a créé dans sa juste colère pour qu'ij torture les damnés. C'est un feu tout spécial. Il embrasera tout 1-e corps des damnés, pénétrera jusqu'à la m-oelle des os, sans consumer ni anéantir ses victimes... Mon enfant "qu'il est terrible de tomber entre les mains dlui Dieui vivant. " Ajoutons que les prédicateurs chargés d'endoctriner les enfants au cours de la retraite qui précède la première communion, consacrent des causeries entières à développer ce thème absurde, propre à terroriser l'imagination des petits, "peut-être au risque d'assombrir tout le restant de leur existence", ajoutait M. Goblet d'Alviella. En voilà assez pour donner à nos lecteurs une idée de ce qu'est la pédagogie confessionnelle en honneur dans les écoles libres, que demain nous serons forcés d'entretenir de nos deniers. P. H. Après l'Exposition Le subside de la Ville et le versement du capital-actions Les directeurs généraux de la Société anonyme d-e l'Exposition internationale ont fait tenir au collège échevinal la lettre suivante: " Messieurs, Nous avons l'honneur de vous exposer la situation financière de la Société de l'Exposition, telle qu'elle se présente à ce jour. L'ouverture de crédit, généreusement accordée par le conseil communal, sera absorbée en tenant compte des intérêts dûs aux banques . . . fr. 4,500,000.— La ville de Gand est créancière de notre société, (sauf erreur ou omission) : 1 1° Pour gaz, eaux, électricité et service des planta k tions, etc, pour . . • . fr- 289,000.— 2° Pour part contributive dans la construction du Musée des Beaux-Arts. . . fr. 200,000,— fr. 4,989,000,— D'autre part, notre Société est créancière de plusieurs débiteurs pour une somme d'environ un million. Plusieurs de ces créances sont douteuses. Nous n'osons espérer des rentrées pour plus de fr. 200,000. Cet exposé démontre que le déficit prévu à ce jour peut être évalué à environ 4,800,000 fr. Nous vous prions, messieurs, d'examiner l'opportunité d'accorder à l'Exposition un subside en rapport avec l'importance de; cette entreprise ; le conseil communal répondrait au: vœu du comité exécutif en fixant le montant d-u subside à la somme- de 4 1/2 millions, égale à l'ouverture de crédit, et en n'exigeant pas des actionnaires de l'Exposition le versement préalable et intégral des 60 % non versés du capital-aertions. A l'appui de cette demande, le comité vous prie de prendre en considération les observations suivantes : 1° Bien qu'elle se soit montrée fort généreuse par les travaux entrepris en ville et l'octroi du terrain, la ville de Gand n^a pas contribué par voie de subside direct à l'entreprise de l'Exposition.2° Celle-ci a été audacieusement entreprise non au profit des actionnaires qui avaient renoncé statutairement à tout bénéfice, mais à celui de la ville de Gand, c'est-à-dire à la généralité de sea habitants. La générosité des actionnaires et leur souci du bien général appelle une réponse analogue de la part de tous les Gantois, intéressés les uns autant que les autres, à la prospérité matérielle et morale de leur cité. 3° L'opinion publique a réclamé que l'Exposition fût grande et belle ; son succès à l'étranger dépasse de loin les espérances ; mais ce résultat a été acquis aiu prix des sacrifices hors de proportiôni avec les ressources du capital, mais dont) les conséquences prochaines bénéficieront à la. communauté des citoyens, non aux actionnaires, notamment la vente des terrains de l'Exposition et la plus value du quartier St-Pierre-Alost. 4° Le capital de la Société es* fait par de nombreux souscripteurs. La majeure partie a été souscrite par la bourgeoisie moyenne"; est-il juste de lui faire supporter une part plus forte de la dépense, à elle qui a. marqué sa volonté de promouvoir la prospérité de sa ville et de la classer parmi les cités mondiales des grandes expositions? 5° En échange du subside sollicité, le comité exécutif abandonnerait à la ville de Gand : Le palais des fêtes, les bassins, les sculptures et le parterre encadré de la cour d'honneur, un immeuble sis rue des Moineaux, un matériel important d'ei vitrines offertes aux divers musées, les nouvelle® serres érigées pour le service des plantations, etc. Le coût de ces travaux atteint 2,900,000 francs. Nous croyons pouvoir également faire état de la convention et tenir -compte de l'intervention promise par l'administration communale pour le palais des fêtes ('500,000 francs) 'et p>our quote-part dans le déficit (500,0Û0 francs). La totalité de ces sommes (2,900,000 fr. plus 5CO,000 plus 500,000, égale 3,900,000 francs), se rapproche du chiffre auquel le comité -espère que le conseil communal fixera son intervention. Nous livrons ces considérations à votre bienveillante appréciation, avec l'espoir que vous1 les approuverez et les appuye-rez auprès du conseil communal. Celui-ci, nous nous plaisons à le reconnaître et à l'en remercier, al -soutenu nos efforts • sa coopération a été un des grands facteurs du succès de l'Exposition. Nous espérons que, chargé de veiller aux destinées de Gand, le conseil communal aura souci de marquer par un geste_ généreux, lai fin de cette vaste entreprise et sa reconnaissance envers ceux qui se sont dévoués et sacrifiés pour lai renommée et la prospérité de la cité. Veuillez agréer, messieurs, l'expression de_ notre plus haute considérati^j. Les^ directeurs généraux : (sig.): E*. Coppieters, M. de Smet de Naeyer, Jos. Casier." Les deux demandes, allocation d'un subside de 4 1/2 millions et renonciation au versement préalable et intégral des 60 % non versés du capital-actions, formulées dans cette missive, ont été examinées par le collège. Au nom de celui-ci M. le bourgmestre Braun a rédigé le rapport ci-dessous: " Ni le collège, ni le conseil communal n'ont compétence pour dispanser les actionnaires de leurs obligations et en imposer, par voie de conséquence, la charge à la généralité des contribuables. Au demeurant, lai plupart des membres du collège et du conseil sont eux-mêmes actionnaires et ils devraient, en votant la remise, s'exonérer du payement de leur propre dette. "Observons encore qu'avant d'accorder son patronage à l'Exposition et de prendre -envers elle un engagement quelconque, le conseil communal a exigé la souscription préalable, par l'initiative privée, d'un capital de un million et demi et stipulé formellement, en garantissant jusqu'à concurrence de 4 1/2 millions les engagements de banque de la société deî l'Exposition, que les actionnaires res-

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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