La Flandre libérale

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s.n. 1914, 18 Mei. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 30 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/4f1mg7hd4n/
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40e innée ■ Lundi 18 Mai 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. H. 138 - Lundi 18 Mai 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE A. BONNEMENT 1 mois. S mois. S mot*. S «a. BELGIQUE s Ft. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 Ko «'abonni au bureau du Journal et dans tout les bureaux dt posta i, ■!«111Mil ■ H■ Il ■■ WM—IP—I1Mmmmummmm ——«MWiH II»I—I RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6ÂND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : I " RÉDACTION -Téléphona 32 ! Téléphone 13 AJPTCtONOEIS Pour la ville et les Flandres, s'adresser au Srarea® u» Journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser â l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Niions législatives DU 24 MAI 1914 H*I*K TEZ SOUS LE NUMÉRO |, BRAUN, EMILE, ingénieur, député sortant, bourgmestre de la ville de Gand. MECHELYNCK, ALBERT, avocat, député Bortant. ♦ BUYSSE, ARTHUR, avocat, député sortant. LIPPENS, PAUL, ingénieur, député suppléant sortant. DE SAEGHER, RODOLPHE, avocat, conseiller provincial. BODDAERT, HENRI, avocat, député'suppléant, conseiller provincial.DE SAEGHER, EMILE, ancien notaire, à Bottelaere. VAN DOORNE, CHARLES, directeur de banque à Eecloo. VAN ZELE, JEAN, propriétaire, bourgmestre de Bouchaute. TERTZW'EIL, LEON, industriel, conseiller communal à Gentbrugge GITTEE, EMILE, négociant, con-[ seiller communal à Mont-Saint-k Arnaud. LAGRANGE, industriel à Deynze. I MBIDATS SUPPLÉANTS : i LIPPENS, PAUL, ingénieur, dé-I puté suppléant sortant. DE SAEGHER, RODOLPHE, avoc. ! BODDAERT, HENRI, avocat, dé-[ puté suppléant sortant. DE SAEGHER, EMILE, ancien j notaire. VAN DOORNE, CHARLES, direc-j teur de banque. I VAN ZELE, JEAN, propriétaire à ûouchaute. poblissemeni de I. Woesîe * J anoblissement de M. Woeste a été F tous, même pour la plupart des ficaux, une véritable surprise. J'ai occasion de causer à ce propos avec ! personnalité très avertie, apparte-,,il UIJ milieu conservateur. Ce f, m'a dit ne saurait manquer Presser le monde politique : rni 1 on ne considère, me dit-elle, -1 hommage rendu au talent, on ne irait contester que. M. Woeste le mé-['• . député d'Alost, quelle que soit i&ion que l'on professe sur le rôle f a joué dans notre histoire parle-au'e, est une brillante figure. Aus-!r,01, Albert n'a-t-il pas hésité un j !11'a toi accorder les lettres paten-Ç noblesse, sur la proposition du ■ u cabinet. Ce qui étonne le plus, ïue M. Woeste ait ambitionné [ ®®euri mais il faut bien considé-Li en relation étroite avec ihnvf -e eî' clu'il.se sent très fier R ®m,r désormais à une caste qui L.6,. a ses yeux la résistance aux " .ionsi et qui reste une protesta-Li b! c°ntre l'œuvre de la Itiri'i , °totion. Sous ce rapport, Lut D n.°btosse se concilie parfaire ,i'Yec 'a tournure de son esprit. IL pb1! ^Pendant pourquoi un Iviopc s i a rendu tant de ■créé ,cause de l'Eglise n'a pas papal> comme l'ont été lique r enseurs de la religion ca-tfean no -est assez singulier que, 'ions S1(]?né de toutes les insti-fetre pn ,lcfues» il se contente te. ,^uelque sorte un comte laï- fclis étf nft ° comte PaPal ne lui a te riar^û ' ^e je sache, peut-Pontrpv T6 souvent 11 a voulu ^ plmiP2 •papiste <iue le PaPe es. g'ji , îs Constances mémora- ie il v r9n^ISfait-des mémoires de sa les pprin/.t" jait Probablement quel-r Iki d un vif intérêt... Ifueville ITm 1u-elle raison M- (le Ioestc un tu obtenir à M. Pjiisé? le 1ue Schollaert lui ■«de. Schollaert est une oeste est enchanté d'a voir ete anobli, mais il n a jamais formulé une pareille demande. Remarquez que le gouvernement actuel avait des motifs particuliers pour lui être agréable. Il a trouvé en M. Woeste un soutien de sa politique et c'est certainement l'appui de son influence qu'il a voulu récompenser. Néanmoins l'attitude de M.' Woeste, dans les discussions militaires, scolaires et financières ne s'explique pas par une sympathie excessive envers le cabinet, mais elle est plutôt un peu égoïste. S'il n'avait pas cédé à un groupe important de la droite qui voulait voter une nouvelle loi scolaire, ainsi que la réforme de l'armée, il se serait suicidé politiquement. Eappelez-vous la tempête qu'il a soulevée quand il s'est opposé au projet de loi Schollaert. Il a été abominablement conspué. Il a risqué à ce moment de terminer sa carrière, repoussé par ses propres coréligionnai-res politiques dont il était le chef. C'est ce qu'il n'a voulu à aucun prix. Il a mieux aimé adorer ce qu'il avait brûlé. Lui qui avait proclamé que le programme du parti clérical ne consistait qu'à conserver, améliorer et empêcher, a consenti à admettre des lois qu'il avait commencé par ne pas juger opportunes, surtout au point de vue électoral. Il voulait améliorer la loi scolaire de 1895 et non la remplacer. Il voulait conserver la loi militaire et non la bouleverser. Il voulait empêcher l'opposition de réaliser son programme avec l'appui de la droite. Et cependant il s'est incliné devant la volonté des hommes les plus intransigeants de son parti pour maintenir son prestige. Il a abdiqué. Les ministres ont tenu à reconnaître cet esprit de sacrifice en lui conférant un titre de noblesse, mais ils ne se sont pas doutés — à l'exception peut-être de M. Helleputte •— qu'ils lui rendaient ainsi un bien mauvais service. L'auréole qui entourait le front de M. Woeste dans le parti catholique a perdu de son éclat. J'ai entendu dire à plus d'un de ses admirateurs : M. de Broqueville a eu raison de lui offrir le titre de comte, mais M. Woeste n'aurait pas dû l'accepter. Jusqu'à présent il passait pour le type du désintéressement politique, n'ayant jamais recherché les avantages que pouvait lui valoir le rôle éminent qu'il a joué. Aujourd'hui on dira de lui: ce n'est pas uniquement pour1 servir l'Eglise qu'il a été le rude jouteur que nous connaissons, c'est aussi pour en retirer le bénéfice d'une personnelle glorification. Et l'on peut remarquer que certains journaux catholiques ont trouvé un malin plaisir insérer, sans commentaire, quelques-unes des réflexions, fort peu aimables et assurément des plus caustiques, que des journaux libéraux ont fait paraître et la Dépêche de Liège a écrit sur un ton passablement désobligeant : Ce titre n'ajoute rien au mérite de M. Woeste. Ces observations në manquent pas de niquant. C'est la rnison pour laquelle j'ai cru qu'elles intéresser nient vos lecteurs. X. Echos & Nouvelles *** le goqftruemsnt il les projets de loi soeltox Les cléricaux prétendent que l'opposition a empêché le projet de loi sur les assurances sociales d'être voté. C'est une contre-vérité manifeste. D'abord, ils) ont voulu donner le pas à une loi de parti dont son rapporteur lui-même, M. Woeste, n'admettait pas jadis la nécessité, puisqu'il jugeait que la loi scolaire de 1895 était suffisante. Ensuite, rien n'a empêché la Chambre de discuter le projet de loi sur les assurances.Le correspondant parlementaire de la Métropole écrivait déjà le 1er février : " En réalité, si les groupes veulent " s'entendre pour désigner — comme " vient de le faire la gauche libérale —• " des membres qui centraliseront les ob-" servations pour la discussion des bucl-" gets, la Chambre pourra très aisément, " d'ici au 15 mai, voter les budgets et " aussi la loi sur les habitations ouvrià-" res et: les lois sociales. " C'est oe qui a été fait, bien que le rapport sur les assurances sociales fût en retard, sans aucune excuse possible. Mais il résulte aujourd'hui à toute évidence des. débats qui ont eu lieu au Sénat, que la droite ne veut pas discuber le projet de loi sur les assurances et adopter définitivement le projet de loi sur les habitations ouvrières. Le motif n'est pas difficile à deviner : Ces lois entraîneraient pour le trésor public une ! dépense des plus lourdes. Les cléricaux n'entendent gaver d'or que l'enseignement congréganiste. Les ou-! vriers peuvent attendre, j Le correspondant bruxellois de la I Presse d'Anvers demanda, il y a trois i semaines, " à quelqu'un qui pouvait me renseigner a coup sur quel sort était réservé au projet sur les assurances sociales. Cette personnalité répondit:"Tout ce que je ;puis vous dire, c'est que le gouvernement n'a pris aucune décision et laisse aller les choses. " Si ! Le gouvernement a pris une décision ! C'est celle de retarder la publication des Annales. Le compte-rendu de la séance du 8 mai qui relate le second vote n'avait pas encore paru samedi dernier 16 mai — ce qui est tout à fait anormal, — tandis que les Annales du Sénat du même jour sont publiées à cette heure! Lorsque M. le comte Goblet d'Alviella demanda que la discussion du projet sur les assurances socialesi pût avoir lieu, M. de Ghellinck répondit que le Sénat n'avait pas encore pu lire les , Annales... Donc quand ceLîes-ci paraîtront, il sera trop tard. Quelle duplicité ! Quant au projet sur les habitations ouvrières, la d toi te du Sénat, oui n'a admis aucun amendement relatif au .projet scolaire, pas même ceux qui devaient réparer des vices juridiques flagrants, dénoncés entre autres par MM. les sénateurs Speyer et Berger, a voulu amender ce projeb social qui embarrasse le gouvernement à cause de ses conséquences financières. M. de Broqueville, pour arriver à r*"* fins, a proposé ttn amendement et a été aimah'e jusqu'à se rallier à un amendement de M. Cop-pieters, qui cependant était prêt à l'abandonner -pour ne pas retarder le vote du projet. Devant cette a titude, M. Coppieters a dit: "La droite ayant manifesté son intention de renvoyer le projet à la Chambre, je discuterai les divers amendements. " Il importe que le pays sache quel est le parti qui est responsable du renvoi aux calendes grecques des projets de loi sociaux. Ua dfOelt de 29 mlllloss Le rapport de la commisGion du Sénat nous apprend que l'exploitation des chemins de fer de l'Etat en 1913 se soldera par un déficit approximatif de 20, ;&8,558 francs 63 centimes. Si de chiffre est supérieur à celui qui avait été fourni à la Chambre, c'est parce1 que, depuis, il a été -donné de serrer do plus près la réalité. Si ce "chiffre n'est encore, qu'approximatif c'est parce que toutes les charges financières d'u railway n'ont pas encore pu être arrêtées définitivement. 1 l'AeiSéffiiB royale dt Belglgae On commence à s'occuper dans les milieux intellectuels de la vacance, qui vient de se produire, du poste de secrétaire perpétue1! de l'Académie royale de Belgique. M. le chevalier Marchai qui a occupé ces fonctions pendant plus de vingt-cinq ans, depuis la mort du général Liagre, a récemment donné sa démission. Les classes de l'Académie n'ont pas encore délibéré à ce sujet. Mais on cite quelques noms, ceux de MM. Pelseneer, de la classe des sciences, Lenain, de la clas.se des beaux-arts, Wilmotte», Cu-mont, Prins, de la classe dte lettres. Be-marquons que le qualificatif perpétuel ne conviendra plus au secrétaire de l'académie, celle-ci ayant décidé naguère que désormais son secrétaire prendrait obligatoirement sa retraite à 72 ans. Ce haut fonctionnaire ne pourra donc plus répéter ce qu'un de ces prédécesseurs aurait dit un jour à tin ministre,disparu aujourd'hui, au cours d'une discussion un peu animée : " Monsieur le ministre, vous n'êtes pas perpétuel, tandis que moi, jo le suis." 1 propos des deoi goirrei billunlqiiii Emu des graves événements dont la péninsule des Balkans fut le théâtre au c'ours de ces d%ux dernières années, la ■"Dotation Carnegie pour la paix internationale!" prit l'initiative d© constituer une co'.'nroissian1 spéciale qui fut chargée de recu'eû'.'ir tous les renseignements utiles sur les' oi'^ineis l^'6S deux guerreis balkaniques, les" responsabilités encourues par les belligérants et les conséquences politiques, économiqueisr iet morales de ces guerres. Une mission compose© de quatre membres partit de Vienne au mois d août dernier, pour irecueillir sur place tous leis témoignages désirables. Des investigations qu'elle a poursuivies jusqu'au 28 septembre, la mission d'enquête a tiré les éléments d'un rapport dont la publication aura lieu prochainement sous la forme d un volume in-quarto, d'environ 400 pages, accompagné de cartes et de gravures. Le rapport ne sera pas vendu, il sera offert gratuitement aux personnes et aux institution® que préoccupe l'étude des grands problèmes internationaux. Il paraîtra si--multanément en langue française et en langue anglaise à Paris, Washington et New-York, dans les offices que la Dotation Carnegie possède dans ces trois villes (Paris, Ve, rue Pierre Curie, 24). U ramlile de Rsdenbath Dans ses " Excursions sur les bords du Rhin ", Dumas raconte qu'il fut invité en 1838 aux fêtes de Malines. U y avait sur ia place cent cinquante mille ( !) personnes, si bien qu'il désespérait d'arriver jusqu'au bourgmestre quand M. de Rodenbach, gouverneur du district, le reconnut et le fit avancer. Ce M. de Ro- cienDacn était le grana-pere du îutur écrivain. D'où cette famille, au nom allemand, tire-t-elle son origine? Peut-être, dit M. Pierre, dans le " Mercure de Franoe ", d'un chevalier de Rodenbach dont les exploits sont fameujc dans les légendes rhénanes. En tous cas, le trisaïeul de l'écrivain naquit à Ander-nach d'une lignée de médecins allemands et vint à Roulers, en Flandre, exercer la même profession. Son fils, Pierre-Ferdinand, né dans cette ville en 1759, préféra la carrière de commerçant. U eut, à son tour, plusieurs fils qui se signalèrent pendant la Révolution belge de 1830 et qui avaient fait leurs études à Paris. Un grand-oncle du poète, Alexandre Rodenbach, était aveugle et fut l'un des plus brillants élèves cle Valentin Haiiy; revenu en Belgique, il se distingua par ses aptitudes commerciales et .par sa bienfaisance pour ses compagnons d'infortune. Constantin-François Rodenbach ( le protecteur de Dumas) fut médecin comme ses ancêtres, assista aux batailles de l'Empire, comme aide-major du baron Larrey. vint s'établir à Bruges en 1818, et enfin, vers 1841, entra dans la diplomatie. U était consul général à Berne auand naquit dans cette ville son fils Constantin-Auguste. Celui-ci fit sa carrière dans l'administration, écrivit d " Mémoires " où' il raconte son enfance et les aventures de son père. U eut pour fils l'auteur de "Bruges-la-Morte", dont la destinée littéraire était ainsi préparé© par quatre générations d'hommes de lettres et de science. Les plumas d'olsem rares Les promoteurs de la loi américai 'e qui interdit l'entrée aux Etats-Unis des plumes d'oiseaux rares utilisées par le commerce étranger ont soulevé d'es récriminations violentes auxquelles ils ont répondu en déclarant que tous les pays suivraient leur exemple. Cette prédiction a du reste commencé de se vérifier. Le Parlement anglais a été saisi par le député Hobhouse d'une motion analogue à la mesure édictée par le président Wood-row Wilson. La Chambre de commerce de Londres, d"abord systématiquement hostile au projet, s'est prononcée ensuite, sinon décidément en sa faveur, du moins disposée à le1 discuter. Beaucoup de colonies de la Grande-Bretagne ont demandé au Foreign Offkjft de proscrire l'importation des plumes provenant d'oiseaux sauvages de leurs régions respectives. L'opinion publique s'en est ém.ie et les négociants qui font de grosses affaires dans cet article, se trouvant considérablement lésés dans leur intérêts, ont adressé des ^présentations pour enrayer cette campagne à la tête de laquelle s'est mise la reine d'Angleterre en personne. Les stocks invendus dfe plumes rares atteignent dans le Royaume-Uni des proportions inconnues jusqu'alors, mais îa croisade continue. Une statistique qui remonte à octobre 1913, date de la mise en vigueur de la prohibition américaine, évalue les pertes subies par le commerce britannique, .rien qu'en plumes de héron, à plus de 15,000 livres (poids) représentant un chiffre de plusieurs millions d'e francs. En Allemagne, les aigrettes qui étaient de mode l'année dernière, ont subi une dépréciation d'e 20 % et le ministre de l'Empire, après avoir défendu d'importer les dépouilles d'oiseaux exotiques, s'occupe d'examiner la- nécessité d'étendre l'em-pÊ-Chement. En Hollande, on fait de même et le gouvernement de La Haye, sur la demande de la Société zoologique d'Amsterdam, se ralliera prochainement à là. protection des oiseaux. Ainsi, les hécatombes cesseront peut-ctre et le luxe renoncera sans doute à ses victimes. , Précisions démocratiques . —— Il s'agit de la démocratie chrétienne.Que veulent les démocrates-chrétiens, en matière électorale? Se bor-nent-ils, comme ceux de l'Action démocratique, à dédaigner le parlementarisme et comptent-ils surtout sur la force de leurs syndicats pour jeter bas l'édifice actuel, et inaugurer l'ère de l'égalité chrétienne? Quel est alors leur système, et quel est leur but ? D'autres démocrates-chrétiens, ceux de la Ligue, sont plus pratiques, mais jusqu'ici ils restaient fort nébuleux. M. Woeste a donc demandé naguère des précisions à M. Yerhaegen, d'où l'incident, que nous avons commenté. A ce propos, le journal de la démocratie chrétienne liégeoise fait des déclarations intéressantes : A Liège, l'on] se dit que la famille, supportant principalement les charges et les responsabilités, elle mériterait d'exercer une influence particulière. En conséquence, on préconise soit le droit de suffrage féminin, soit un second vote au chef de famille. Nos amis considèrent que ce serait un minimum de représentation des intérêts sociaux. En ce qui concerne le Sénat, ils pro posent une organisation tout à fait neuve. On supprimerait les sénateurs provinciaux, mais à côté des sénateurs élus par les même® électeurs qu'à la Chambre, on créerait un même nombre de sénateurs élus avi suffrage par les conseillers communaux, et ce dans le Dut ue représenter airectement les î n-térêts régionaux. Tel canton est agricole ; tel autre in dustriel ; tel autre, canton urbain, est commercial ; ne serait-ce pas un bien que chacun eût l'occasion de chercher à <*' que son agriculture, son industrie particulière, etc... fût représentée? La politique aujourd'hui absorbe tout; l'opinion publique n'approuve pas ce monopole ; elle se tournerait d'elle-même ve(rs d'autres horizons. Nous savons bien que l'on n'empêcherait pas les conseillers communaux de choisir pour ces sièges de- sénateurs régionaux des candidats de leur couleur politique, mais qu'importe si, en même temps qu'ils sont catholiques, libéraux ou socialistes, ces élus représentent telle branche spéciale de l'activité ? Enfin, pour que ôes conseillers communaux soient des électeurs sénatoriaux aptes, l'on a abordé aussi la représentation des intérêts à la commune et l'on ne l'a pas cru© impossible. Suit une longue tartine de science électorale où l'on prétend nous expliquer comment seront composés, dans le système démo-chrétien, les conseils communaux et le Sénat, par conséquent. Nous avouons humblement n'y avoir rien compris. Mais enfin, de ce fatras reste ceci : que les démo-chrétiens admettent le second vote du père de famille. Plus: ils considèrent que " ce serait un minimum de représentation des intérêts sociaux ". Ne s'est-on pas trompé? N'est-ce pas " maximum " qu'on a voulu dire? Non, puisque l'on nous infligeait par la suite le supplice d'une extraordinaire chinoiserie sénatoriale.Mais alors, on se demande pourquoi les démo-chrétiens de Liège veulent changer quelque chose à ce qui existe. Remplacer une chinoiserie par une autre chinoiserie plus compliquée ne vaut pas tant d'encre et tant cle papier. Que les démo-chrétiens liégeois nous disent nettement ce qu'ils font du suffrage universel pur et simple —■ et surtout honnête et loyal — et s'ils l'ont mis en poche en même temps que leur liberté et leur indépendance. Ou qu'on n'en parle plus. V- — La vie de Bohême Lorsque le S o i r paraît (c'est du journal bruxellois de ce nom que je veux parler), le cercle de famille applaudit à grands cris. Pauvre famille', vraiment! Deux ou trois cente miséreux des deux sexes, échelonnés le long des rues qui avoisinent les bureaux de notre confrère. Vers les trois heures de Paprès-mid'i, dans cette foule jusqu'alors silencieuse et immobile, c'est tout à coup une clameur, une agitation indescriptibles : les vendeurs du journal viennent d'apparaître avec leur stock de numéros. Aussitôt on se Tue d'e toute part sur eux, on leur arrache leur marchandise. C'est à qui, le premieT, mettra le nez dans le précieux papier. Quel amour pour la littérature ! Seulement-, ces lecteurs pressés vont d'emblée à la dernière page. U n'y a que celle-là qui les intéresse. Vite, vite,. aux annonces : ' On demande un garçon de courses, un magasinier, un employé, un comptable, un tailleur, une demoiselle de magasin, une bonne à tout faire..." Vite, vite, à l'adresse! Et, d'es groupes de pauvres diables lisant debout le journal, la feuille largement déployée, se détachent, l'un après l'autre, ceux qui ont trouvé chaussure à leur pied. Les femmes <jourent aussi vite que les hommes. Dame! il is'agit d'arriver avant les concurrents ! Mais quelque rapidité qu'ils y mettent, quand ils parviennent au but, il y a toujours un malin qui a pris par le plus court et qui les a devancés. Drelin, drelin!... /'Pardon, Monsieur ou Madame, est-ce bien ici qu'on demande... " Us n'ont pas le temps d'en dire plus long: déjà la porte leur retombe sur le nez. Trop tard ! La place est prise... Mais le journal en indiquait une autre!... Vite, oourons ! Tout haletants, en sueur, les voici à la seconde adresse. Drelin, drelin!... "Pardon, Monsieur, et3t-ce ici..." Pan! C'est la porte encore qui leur répond, et comment!... Un dentiste de ma connaissance avait eu besoin d'un petit groom pour introduire ses clients. U avait mis à cet effet une annonce dans le Soir. Un quart d'heure après l'apparition du journal, il fut distrait de ses occupations professionnelles par un grand! tumulte qui se faisait sous 'Ses fenêtres. U percevait des ; cris, des huées. U alla voir ce qui se passait et recula épouvanté. Plus de cent gamins se battaient à sa porte pour atteindre sa sonnette.- 'Les passants s'attroupaient : on eût dit uA commencement a emeute. craignant pour ses carreaux, le dentiste téléphona en hâte au bureau de police. U ne fallut pas moins que quatre agents pour disperser cette foule grouillante et tapageuse... De pareilles scènes ont lieu tous les jours à Bruxelles. Qu'est-ce à dire sinon qu'ils sont nombreux, trop nombreux, hélas, -les gens, petits et grands, qui vivent comme l'oiseau sur la branche, ppr-chés un jour ici, le lendemain plus loin, qui ne savent jamais où ils coucheront lë soir et qui leur fournira la pitance nécessaire? U est extrêmement intéressant d'observer les groupes stationnant aux abords des bureaux du journal. On n'y voit presque pas d'ouvriers. La plupart de ceux qui les composent sont vêtus comme des bourgeois. Les hommes ont un chapeau, une jaquette; leurs vêtements ont souvent une certaine élégance. Les femmes ne «ont pas des pauvresses. Elles témoignent d'une coquetterie réelle, elles portent une jupe étroite-, des chapeaux à la mode. U est vrai que les magasins de confections livrent à présent pour des prix très bas des costumes taillés sur Je modèle des vêtements riches. N'importe, de loin, ceux-ci font illusion. On est étonné du contraste qu'il y a entre l'apparence aisée, presque cossue d'e ces pauvres gens et leur attente anxieuse. On est tristement ému quand soudain l'on voit passer à côté de soi, au galop, un "monsieur", un vrai "monsieur", qui court s'offrir à faire Dieu sait quelle besogne, pour Dieu sait quel dérisoire salaire... Car on se dpute' bien1 que les places annoncées dans les journaux, ne sont ni d'es sinécures, ni des situations bien, lucratives. Les bonnes places sont rares, très rares. Quand, par hasard, il y en a une qui s'ouvre, elle est guignée d'avance par dix postulants. Le patron n'a que l'embarras du choix. U peut s'épargner la peine de faire de la littérature pour la quatrième (ou la huitième) page des gazettes... Restent les autres, les "pauvres", les placea impossibles, où il faut travailler dur, où l'on est mal payé, où l'on reçoit plus d'injures que d'e pourboires. Ce sont celles-là que ise disputent, quotidiennement, les pauvres types décrits plus haut. Aht la douloureuse bohème! Petits gars de douze ou treize ans, vêtus diéjà comme des hommes, et qui déjà doivent gagner leur croûte : on devine qu'ilis sont moralement abandonnés ; peut-être ont-ils quelque part un père, un® mère; mais ces parents nei s'occupent pas de-leur progéniture, ne se sont pas inquiétés de lui assurer un gagne-pain, de lui faire apprendre un métier. Dès l'âge de sept ou huit ans, les pauvres gamins ont été livrés à eux-mêmes. A d'ix ans, déjà ils étaient chasseurs dans quelque café. Et depuis, ils ont roulé leur bosse ci et là, passant de place en place, de métier en métier, usés comme d'es vieillards, et 'désabusés surtout, n'ayant plus d'illusions sur rien, ni sur personne, portant sur leurs visages plissés et pâles les traces de. la hargneuse misère qui les a foulés... Adolescentes en savates, mais en cor-sage de soie, midinettes errantes, descendues de quelque mansarde de faubourg, avec des convoitises éperd'ues, de lancinants désirs de luxe -et de vie paresseuse, traversant les ateliers en coup de vent, chassées d'e partout à cause de leur allure vicieuse et du poil invincible qu'elles ont dans la main. Où finiront-elles, celles-là, quand elles auront épuisé la liste des maisons où l'on demande un trottin, quand, connues partout, les ^por-tes se 'refermeront d'elleS-mêmes devant elles ? Et ces hommes, ces hommes de vingt-cinq, de trente ans, que font-ils là parmi ces sans-travail? Comment, à leur âge, n'ont-ils pas pu encore fixer leur destinée ? Cette tâche ^essentielle qui nous incombe à tous : choisir une carrière, s'y préparer, l'embrasser avec courage, s'y tenir fermement, sans défaillance, ils ne l'ont donc pas accomplie? N'ont-ils pas voulu, ou bien n'ont-ils pas pu? Est-ce par goût ou par nécessité qu'ils rôdeiit ainsi, avec des pantalons effrangés, des chapeaux en gouttière, des coudes troués, dans un uniforme de bourgeois qui paraît une caricature, une ironie, et qui ajoute à leur détresse on ne sait quel accent de gouaillerie sinistre? Ceux-là sont plus repoussants que pitoyables. Mais que dire des vieux, des pauvres vieux branlants, tremblotants, qui attendent, eux aussi, le journal et seg annoncées, qui cherchent, eux aussi, une place, une place ! à l'heure où pour eux la retraite a sonné, où ils ne devraient plus

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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