La Flandre libérale

2106 0
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1914, 11 Maart. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 07 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3r0pr7nc07/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

40"Année — Mercredi II Mars 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. 8. 70 — Mercredi 11 Mars 1334 ABONNEMENTS 1 mois. S mois. ( moli. 1 an. BELGIQUE s Fia 2.00 4.00 8.00 Î6.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9,00 18.00 36.00 On s'abonna au bureau du Journal el dans tous les bureaux de poste RÉDACTION, ADMINISTKATIÛN ET IMPRIMERIE 6AND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES s »=> RÉDACTION --Téléphona 32 Téléphone 1@ AJNN OJV CES Ponr ïa ville et les Flandres, s'adresser au bureau & Journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. les Catholiques et la neutralité Bepuis quelque temps, les évêques catholiques tant français que belges, éprouvent le besoin de rappeler à leurs ouailles, dans des mandements ou dans des lettres pastorales, leurs devoirs de bons chrétiens. Cette littérature pieuse est intéressante ; les idées qui animent l'épiscopat, chez nous et ailleurs, s'y montrent identiques ; elles sont révélatrices d'un état d'esprit et d'une politique qui, partout, se retrouvent invariables: l'Eglise n'admet pas qu'on la relègue au second plan ; elle veut dominer; et là où elle est — momentanément — vaincue, elle fait des efforts pour redevenir maîtresse de la situation ; elle déclare la guerre à tout ce qui pourrait détacher d'elle ceux qui lui sont soumis ; elle dénonce et attaque toutes les institutions qui, étant neutres et donc tolérantes, abritent toutes les convictions sans faire entre elles de distinctions. La neutralité est essentiellement interconfessionnelle : or, l'encyclique Singulari quadam n'a-t-elle pas condamné les associations interconfessionnelles ? Nous .avons sous les yeux un avis que Mgr Arlet, évêque d'Angoulême, a récemment fait lire en chaire. Il vaut-la peine qu'on en parle. Il s'agit des boy-scouts : Une première fois, dit le saint homme, nous avions mis en garde tous ceux que préoccupent les œuvres de jeunesse contre un mouvement qui se dessinait assez prononcé en faveur d'une nouvelle organisation sportive, d'origine et de nom anglais : les « Boy-Scouts ». Qu'est-ce que Mgr Arlet renroche à l'institution des boy-scouts? Son origine anglaise? Que non pas. L'évêque d'Angoulême, avant d'être nationaliste, est d'abord fils de l'Eglise : ce qu'il condamne dans le scoutisme français, c'est le caractère de neutralité absolue de cette institution : Nous sentons le besoin de revenir sur cette question, dit, en effet, Monseigneur, et de renouveler nos conseils de réserve et de prudence sur une institution qui, par son caractère de neutralité, ne peut avoir pour des jeunes gens catholiques que des inconvénients très graves, au point de vue de leur formation catholique.En quoi une société de gymnastique et de développement physique peut-elle avoir "pour des jeunes gens catholiques des inconvénients très graves, au point de vue de leur formation catholique?" Mgr Arlet s'en explique: il engage les familles chrétiennes "à penser davantage aux intérêts sérieux de la vie morale et religieuse qu'aux avantages matériels d'une formation purement physique et humaine". On pourrait faire remarquer à l'évêque d'Angoulême que, étant donné les relations qu'il y a entre le physique et le moral, l'un doit nécessairement réagir sur l'autre, et qu'il importe qu'on soit sain de corps, si l'on veut être sain d'ôsprit. Aussi bien Mgr Arlet n'envisage-t-il pas seulement le physique ; il se préoccupe également des vertus que développe en nous le scoutisme; mais l'évêque d'Angoulême est, en la matière, bien sceptique : Que peuvent donner dit-il. en fait de résultats formateurs, des efforts qui ne visent que des vertus purement naturelles ? Sans doute l'honneur, la discipline, la solidarité, l'amour de la patrie, sont des sentiments fort respectables. Mais combien sont-ils fragiles, quand ils ne sont pas fortifiés par une véritable conviction catholique ! En d'autres termes, on ne peut être véritablement un homme d'honneur, un bon soldat, un excellent patriote que si l'on est un catholique convaincu. Voilà bien lotis, les malheureux assez pervers pour ne croire ni aux Saints, ni à la Vierge, ni à l'infaillibilité pontificale. L'insondable infatua-tion catholique est décidément partout la même. Ce n'est pas tout. La raison essentielle pourquoi Mgr Arlet s'en prend au scoutisme, c'est que, d'après lui, cette institution pourrait bien être, sous le couvert de la neutralité^ une machine de guerre contre l'Eglise : Aussi bien encore, qui nous garantit que, sous des couleurs de formation patriotique et physique, ne se cache pas l'arrière-pensée de contredire ou de contrarier l'idée chrétienne et catholique t Pour se méfier, il n'y a qu'à se souvenir, qu'en France le mouvement des « Boy-Scouts » a été accaparé par les milieux neutres. La neutralité, la tolérance, ■— voilà tlone l'ennemi, — même dans les relations privées, même dans les sociétés de sport et de gymnastique ! Est-il possible de pousser l'ëtroites-Sfi d'esprit et le fanatisme plus loin ? P. H. A I'ASSOCIATION Liberale Le poil pour la désignation des candidats à la prochaine élection législative s'est terminé hier soir. Plus de 1600 membres y ont pris part. Le dépouillement des bulletins n'a été terminé que fort tard dans la nuit. Le co >ité central s'est réuni aujourd'hui et a arrêté, d'après les résultats du poil, — après que M. P. Lippens eut renoncé au ballottage pour la première candidature et que M. L. Hallet se fut désisté de toute candidature — la liste des candidats effectifs et des candidats suppléants, comme suit: Candidats effectifs : lro candidature : E. BRAUN, bourgmestre de Gand, représentant sortant. 2e candidature : A. MECHELYNCK, avocat, représentant sortant. 3e candidature : A. BUYSSE, avocat, représentant sortant. 4° candidature : Paul LIPPENS, ingénieur.Candidats suppléants 1. M. Paul LÏPPENS, ingénieur. 2. M. Rodolphe DE SAEGHER, avocat.3. M. Henri BODDAERT, avocat. 4. M. Emile DE SAEGHER, ancien notaire.Le comité est, on le sait, autorisé à ajouter des noms à cette liste, s'il le juge utile. Echos & Nouvelles in Séaat Le bureau du Sénat a décidé de retarder de huit jours la convocation de la Haute Assemblée; le Sénat ne se réunira que le 17 courant, afin de lui permettre de discuter, en même temps que les quelques projets de loi qui se trouvent à l'ordre du jour, les budgets déjà votés par la Chambre. Od espère arriver ainsi à liquider tout l'ordre du jour avant les vacances de Pâques, afin qu'à la rentréei le Sénat puisse immédiatement commencer la discussion de la loi scolaire* Les êlectloni législatives Lundi après-midi a été tenue, au Cercle libéral d'Audenarde, l'assemblée générale de l'Association libérale de l'arrondissement._ L'assistance, très nombreuse, était présidée par M. Em. Van Wctter. Elle a adopté les candidatures suivantes pour les élections législatives : MM. Pierre D'Hauwer, à Renaix, député sortant; Pierre Van Gheluwe, à Au-denarde; Eugène Soudan, à Bruxelles, effectifs ; Alfred Amelot, à Syngem ; Léo-pold Sturbaut, à Renaix, et De Waele, Nederbrakel, suppléants. 4A. Le part de i'oarg " Le chemin de fer de l'Etat belge, dit un confrère catholique, dispose de 4,300 locomotives, de 8,000 voitures et de 1,400 fourgons à voyageurs pour le trafic sur un réseau de 4,370 kilomètres. La Compagnie du Nord, sur un réseau d'une étendue analogue, n'emploie que 2,000 machines et 5,150 voitures et fourgons à voyageurs. " Justement! On ne saurait démontrer plus brillamment que l'Etat belge a beaucoup de vieux matériel, inutilisable, qu'il conserve pour figurer des " valeurs en caisse " et qui encombre remises et voies de garage. La Compagnie du Nord, dont reseau et trafic sont en tout comparables aux nôtres, ne fait usage que de matériel en état. Et il n'existe pas de désarroi sur ses lignes. Notre «onîrère prouve qu'il comprend admirablement la question et^ nous de* vons lui adresser nos plus sincères félicitations.Ça s'appelle le pavé de l'ours. Les Instructions sur la mobilisation un s attendait a, recevoir aiu. ujjumcui de la mise eni vigueur de la nouvelle loi militaire d!e nouvelles1 instructions, brochures et tableaux, sur la mobilisation. " Juisqu['à présent rien, n'a été fait, dit 1' "Echo de l'Armée", et les autorités militaires seraient fort embarrassées, si la situation internationale devenait critique. On1 semble dans les bureaux du ministère se reposer sur des. lauriers et être tombé d'ans une douce quiétudta que seule une nouvelle crise dans la politique extérieure pourrait troubler. On se figure aisément que1, si le Parle ment a enfin, voté le service général et personnel, notre armée est parfaite, et que, si la classe de 1913 a été plus nombreuse que lesi précédentes, la loi a produit sies pleins effets. On se berce de douces illusions; ce n'est que dans treize ans qu'on aura tous les hommes que la loi doit nous donner ! L'armée sera certes reconnaissante à l'honorable chef du cabinet de ce qu'il vient de- faire pour elle ! Mais elle se débat dansi une crise épouvantable à la-quelle il eût été possible de portèr en partie remède ! » ans ne sommes pas encore prêts ! Nous manquons d'hommes, d"officiers, de cadres, de chevaux, d'outillage et de moyens de donner l'instruction! La faute1 en est surtout à ceux qui autrefois n'osèrent pas dire la vérité au pays! Il nous reste à faire un vœu. C'est, que nous n'ayons pas à intervenir maintenant dans un© conflagration européenne! " 'A" 'A' Âts Belges an Congo orient}! M. Vincent Ernst de Bunswick, consul de Belgique à Entebbe (Uganda et Afrique orientale anglaise), a fait à 1' " Action économique " des déclarations intéressantes sur les possibilités belges dans cette région encore peu exploitée. "Le pays est riche, la culture est aisée, le bétail est abondant et il préconise avec enthousiasme un mouvement d'émigration vers ces régions privilégiées." Jusqu'à présent, elles ont échappé à la vigilance de» Belges. On s'est contenté de recueillir le caoutchouc, parce qu'on le trouvait en abondance et qu'il rapportait de beaux bénéfices, et on a négligé le reste. La crise du caoutchouc a provoqué un certain découragement et un ralentissement dans les initiatives. Or, l'honorable consul considère, cette crise comme un bienfait. Elle va forcer les entreprises à se tourner vers d'autres but et à exploiter les autres richesses naturelles qui avaient été délaissées. " L'introduction de moyens de transport perfectionnés aura l'immense avantage de développer l'exploitation des mines d'or du Haut-Ituri ; actuellement, on n'y emploie aucun engin mécanique, à cause de la difficulté de l'amener à pied d'œuvre. Or, ces mines sont particulièrement riches. Le sol renferme évidemment d'autrea minéraux, mais jusqu'à présent on n'a fait encore aucun© recherche ayant pour but de découvrir des gisements. " Une foule de produits pourraient être envoyés là-bas par' les Belges : des tissus, des chaussures, des instruments agricoles, des malles, etc. Actuellement, dans l'Uganda, tout cela est fourni par les Anglais, sauf une partie des tissus, qui viennent d'Italie. " Pour conclure, l'honorable consul estime que le gouvernement devrait provoquer un mouvement d'émigration vers les régions de l'Est de l'Afrique. A son avis, l'exploitation devrait se faire par l'initiative privée, mais on devrait créer des champs d'expérience et organiser un enseignement agricole, afin d'initier les colons à la culture tropicale.il y a place là-bas pour un grand nombre de Belges qui étouffent dans notre petit pays ; il y a, aussi des débouchés pour un© quantité 3e produits de notre industrie nationale ; mais nos producteurs doivent imiter les Anglais et créer dans l'Uganda, l'Uellé ?t le ÏTaut-Ituri des dépôts bien' achalan-iés et dirigés par des commerçants actifs st intelligents. " REVUE DE LA PRESSE L'Univtrsitô flamande Notre collaborateur M. L. Dumont-Wilden consacre à cette question un article dans un journal quotidien. M. Du-mont-Wilden et M. Ducrocq se sont livrés à propos de l'Université flamande à une enquête au cours de laquelle ils ont constaté que " tous ceux qui ont une responsabilité, Flamands ou Wallons, tous ceux qui se sont trouvés en présence des réalités ", tendent, vers une solution conciliatrice,, " M. Carton de Wiart, aussi bien que M. Paul Hymans, M. Picard aussi bien que M. Greiner. " " C'est d'ailleurs la sagesse même, poursuit M. Dumont-Wilden. Un grand nombre de Flamands désirent avoir leur Université, où l'on ne parlera que flamand. N'ergotons pas sur l'infériorité réelle ou prétendue de la langue flamande comme instrument scientifique. Le droit d'un peuple qui veut être instruit dans .sa langue est incontestable. Mais d'autres Flamands se déclarent bilingues, expriment tout naturellement leur pensée, leur pensée supérieure en français, considèrent l'e français .comme leur seconde, sinon comme leur première langue maternelle: c'est un fait. Ils veulent conserver les bénéfices d'une culture qui les met en relations avec toute l'Europe, qui le® engloba dans une des grandes civilisations du monde. Ne serait-il pas monstrueux de les obliger à abandonner cette langue et cette culture qui fait parti© de leur âme? Ne serait-il pas monstrueux de rejeter de la iFlandre un Verhaeren, un Maeterlinck, un Eekhoud, un Grégoire Le Roy, un Max Elskamp? La solution normale, la. solution libérale c'est le maintien de l'Université française de Gand, et la création d'une université flamande. —• C'est uye expérience coûteuse, nous dit-on. Evidemment. Mais la Belgique n'en est pas réduite à crier misère, et rien n'est plus coûteux qu'un© guerre civile, même quand elle n'est pas sanglante, même ouand elle ire consiste que dans la division morale du pays. " Nos officiers et la colonie 7/Echo de l'Armée examinant la situation qui est faite à nos officiers coloniaux, fait une nouvelle charge contre l'ordre du jour Woeste: " La situatio» n''est guère brillante et l'ordre du jour Woeste n'est pas fait pour l'améliorer. Qui sera responsable des effets déplorables produits par cette situation? Le gouvernement tout entier, qui a manifesté ouvertement le peu do confiance qu'il a dans son personnel, prend la plus grande part de responsabilité, Le ministre qui a appuyé et voté l'ordre du. jour, malgré les déclarations énergiques de certaines parties de son discours .prendra le restant. En attendant le résultat est là : le manque d>e garanties morales, et le manque de garanties matérielles, secat de nature à renforcer l'appréhension qui anime le corps d'officiers quand il examine l'éventualité d'une carrière coloi-nial'e.Quand donc, en Belgique,envisagera-ton la question coloniale autrement qu'en mettant au-dessus d'elle les questions de parti et de religion? Quand d'ono, verra-t-on qu'il est urgent de ne pas s'occuper exclusivement de la protection spéciale due aux missionnaires '' chrétiens " selon M. Woeste? " Le trafic des écus Réflexions de la Gazette au sujet des efforts que fait l'administration pour mettre fin au trafic des écus : Espérons, - dit notre confrère, que les mesures prises auront l'effet qu'on en attend! et que la trafic des écus sera enrayé.Espérons-le d'autant plus fermement que, s'il en était autrement, nous serions fort exposés à voir mettre en circulation les billets de; cinq francs qui suppléeraient à l'insuffisance du numéraire. Tous ceux qui connaissent cette sordide monnaie fiduciaire, pour l'avoir maniée en, Italie et en Autriche, nourriront sans doute le même espoir. La Gazette estime toutefois que, si même on admet que le succès couronne les efforts de l'administration, il ne faut pas se faire illusion sur la portée du résultat obtenu. En effet, dit la Gazette, trafic des écuy n'est qu'une manifestation, un symptôme extérieur de notre détresse financière. Et il ne faudra pas croire que parce qu'on aura fait disparaître le symptôme, on aurai supprimé le mai qu'il révèle, fait disparaître la cause en masquant l'effet. Il est nécessaire de rappeler que les marchands d'écuis n'ont pas créé les circonstances qui favorisent leur commerce. Us n'ont fait qu'en profiter. C'est le gouvernement qui les a fait naître en déconsidérant notre crédit. C'est l'état du change qui en est la cause fondamentale.S'il est avantageux de troquer des billets de banque belles contre des pièces de cent sous en Belgique et puis d'aller troquer ensuite ces pièces de cent sous contre des billets de banque français, c'est que 1© billet de banque belge ne peut s'échanger sans perte contre un billet français <ie même valeur nominale. Et cela tient à ce que notre crédit est malade, cela tient au: déplorable état de nos finances. On aura beau empêcher la sortie de l'argent. Le change ne sera pas sensiblement modifié pour cela et se maintiendra à notre désavantage jusqu'à ce que nos finances aient été restaurées : ce qui ne sera pas fait demain. HOMMES ET LIVRES Le vrai Florian Personne ne) lit plus aujourd'hui "Nu-ma Pompélius", "Estelle" ou "Galatée", et c'est en vain que les bouquinistes offrent à des prix dérisoires ces œuvres jadis célèbres, comme le furent plus tard les romans de Mme Cottin et les récits fantastiques d'Anne Radcliffe. Cette littérature!, qui eut son heure de triompihe et fit connaître partout le nom du chevalier de Florian, nous paraît atrocement fade, et nous ne comprenons pas comment il se trouvait des gens, quelques années avant la, Révolution, à la fin d'un siècle sur lequel planait l'esprit de Rousseau, de Voltaire, de Diderot, etc., pour se pâmer devant ces niaiseries sentimentales1. Quoi qu'il eni soit, M. de Florian, gentilhomme ordinaire de M. le duc de Pen-thièvre, passait pour une manière de grand homme. Il était d'© l'Académie et, sans y avoir droit, avait obtenu la croix d© Saint-Louis. Alors, de même qu'au-jouird'hui, la faveur l'emportait souvent sur le mérite. Nul, en effet, n'avait moins de titres que l'élégant et aimable M. de Florian à unel semblable distinction. Pour s'en convaincre, il suffit d© lire l'étude que vient d© lui consacrer le comte G. Ma-reschal de Bièvre, dans un curieux livre récent, les "Ci-devant nobles et la Révolution", ouvrage amusant, où l'érudi tion sourit au lieu de se faire maussade. En réalité, la carrière du chevalier de Florian s© déroula dans le calme et la joie, grâce à la protection constante du bon due de Penthièvre,gagné par ce gentil garçon qui, tout en poursuivant à Paris le cours de ses galantes conquêtes, savait se donner un maintien sévère et pieux auprès de son protecteur. Celui-ci le comblait de ses dons et obtenait sans cesse pour lui de nouveaux avantages. Tant et si bieni qu'au moment où éclata la Révolution* M. de Florian possédait un nombre respectable de mille livres de rentes et pensions, lui assurant une existence des, plu® confortables, répondant à ses goûts, car il aimait ses aises et prisait fort les douceurs de la vie- Sans douta considérait-il que sa tranquillité personnelle devait êtr© à ses yeux le premier des biens, car il n© donna, point alors l'exemple de ce dévouement, de, cette fidélité au régime qui l'avait fait c© qu'il était et ne lui avait jamais rien refusé, que l'on constate chez beaucoup d'autres hommes d© ce temps, infiniment moins favorisés que ne l'avait été le chevalier de Florian. Le rimeur d© petits vers galants, 1© romancier d© "Numa Pompélius" et d' "Estelle", n'était point un© âme forte, un caractère noblement trempé. Lorsque tant de contemporains risquaient leur vie pour des idées, il ne songeait qu'à modifier ses sentiments pour conserver sa tête, et il allait très loin en ce sens. Il aurait pu se retirer dans la retraite, s© tenir à l'écart, garder le silence. Ceci ne lui parut point suffisant, et l'on pouvait rencontrer dans les rues da Paris u.i farouche jacobin, vêtu d'une carmagnole, chaussé de gros souliers, coiffé d"un bonnet rouge, portant à la main un énorme gourdin, et qui n'était autre que le chevalier de Florian, si gracieux et plein d'élégance, moins de quatre ans auparavant. Ceci surprendra bien des gens qui ne connaissent qu© le Florian de la légende, le Florian des dictionnaires biographiques, mort de dhagrin, un mois après la chute de Robespierre, devant les excès de la Révolution, et ne songeant qu'avec des larmes au sort de la reine et du roi, et de tant d'hommes et de femmes de ses amis, d© qui la tête était tombée sous le couteau de Sam,son. Ce Florian, attaché jusqu'à en mourir à la monarchie, et frémissant d'horreur au seul nom d'e la Terreur, n'a point existé. Le vrai Florian était un trem-bleur, un courtisan des puissants du jour, une d© ces girouettes humaines qui tournent à tous les vents. C'était un instrument agréable à entendre, mais un instrument que nulle conscience hautaine ne faisait vibrer, et* s'il mourut, en effet, au lendemain de Thermidor, ce fut uniquement parce qu'il était parvenu au dernier degré de la phtisie. Il n'avait, d'ailleurs, aucune raison de se plaindte de la Révolution. Il n'y avait rien perdu. Aussi poursuivait-il en paix le cours, de ses travaux. Il travaillait à ses fables pendant que le peuple renversait le trône, et il signait le bon à tirer du volume à l'heur© où la Convention commençait le procès de Louis XVI. Le succès d© ce recueil fut énorme. Tout 1© monde voulait lire les fables du ci-devant chevalier de Florian. Ceci ne doit point surprendre. On aurait tort de croire que les gens vivaient dans l'épouvante et Je désespoir. On s'amusait beaucoup, à Paris, tandis qu© la guillotine fonctionnait sans relâche. Quinze jours après l'exécution du roi, le fabuliste dont on associe le nom à celui d© La Fontaine, — ce qui e,st exagéré, — écrivait à un ami: "Je suis heureux autant qu'on peut l'être!" On voit qu© le chagrin ne l'étouffait pas. Bien lu contraire* il se réjouissait du suc»ès ie ses petites affaires et estimait que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Peut-être changea-t-il d'avis lorsqu'on ['arrêta, juste au moment où il venait ie célébrer les bienfaits de la Révolution sur l'air connu du! "Ça ira". C'était extravagant, mais en ce temps-là il n'y Vivait plus de logique, ni de raison, et le malheureux Florian, en dépit de ses couplets civiques et de son bonnet rouge, faillit comparaître devant le tribunal révolutionnaire, où l'on se bornait à constater l'identité des accusés avant de prononcer contre eux la sentence mortelle.'Comme je l'ai dit tout à l'heure, le Neuf-Termidor sauva le gentilhomme 5ans-culotte, de même qu'il arracha une foule, d'autres personnes au supplice; mais les transes que Florian venait d'éprouver hâtèrent la marche de sa maladie, et, quatre semaines plus tard, on le portait au cimetière. Le comte Mareschal de Bièvre a conté cette histoire avec autant de savoir que d'esprit, et il a prouvé de la sorte que sur le terrain historique il n'est point nécessaire d© se draper d'une imperturbable gravité. Henri JAGOT. Les travaux hydrauliques en Francs et en Belgique Sous ce titre nous lisons dans l'Action économique : Si le malheur des uns peut être une consolation pour ceux qui ne sont pas mieux lotis, le malaise financier dont souffre la France fera peut-être prendre patience à la Belgique traversant une crise analogue. Dans les deux pays, les travaux hydrauliques traînent en ce moment, d'une manière lamentable. Heureusement pour elle, la France a sur la Belgique une notable avance par suite de l'impulsion donnée jusqu'à ces dernières années par les ministres de Freycinet et P. Baudin à la réfection de l'outillage hydraulique de transport français, tandis que l'inaction, l'inertie gouvernementale date chez nous depuis plus d'un quart de siècle. La France doit faire face aux lourdes charges que lui vaut sa politique coloniale embrassant ses vastes possessions d'Asie et d'Afrique, à ses dépenses militaires se chiffrant par milliards en quelques années, et à l'extension de son programme naval réclamant une énorme progression de dépenses. En Belgique, rien de semblable jusqu'ici n'a grevé les budgets. Il est vrai que l'avenir nous réservé un inquiétant accroissement de charges, conséquences inévitables de notre entreprise du Congo- et du renforcement de la défense nationale. Celle-ci se complétera, à brève échéance, par une protection navale de nos côtes et de la place d'Anvers. A Cet effet, quelques torpilleurs et croiseurs seront nécessaires en attendant l'apparition d'une marine militaire que d'aucuns croient indispensable à la formation du personnel de la marine marchande qui nous fait défaut, ainsi qu'à faire bonne figure en tant que puissance coloniale.On le voit, la similitude s'accentue. Elle se dessine d'une façon étonnant© quand on compare l'attitude respective des deux gouvernements s'ingéniant tous deux à retarder l'exécution de travaux reconnus indispensables à l'outillage national, mais pour lesquels les fonds manquent aussi bien d'un côté de nos frontières communes que de l'autre. C'est ainsi que l'Etat belge paraît décidé à subordonner toute création de nouvelle voie hydraulique, toute transformation d'une artère ancienne au concours financier des provinces et des villes qu'il jugera intéressées dans les travaux de ce genre qui lui seront proposés. Il est vrai que parfois la puissance de certains arrondissements —- parmi ceux-ci il ne faut pas ranger Bruxelles — obligera l'Etat à négliger sa nouvelle méthode. Qu'arrivera^t-il vraisemblablement en ce cas ? La pénurie des ressources budgétaires justifiera la proverbiale lenteur avec laquelle sont menés tous les travaux exécutés par l'Etat. Cette lenteur sera telle, que les villes qui solliciteront des travaux similaires, estimeront qu'il vaudra mieux pour elles de concourir pécuniairement payant, si l'on peut dire, une prime de rapidité, que d'attendre indéfiniment la réalisation de projets dont dépend leur avenir commercial, leur vitalité industrielle. L'exemple du canal de Charleroi — pour ne parler que de celui-là — démontre aux provinces et aux villes désireuses du perfectionnement de leur outillage hydraulique, que l'amplification d'une voi" de navigation effectuée dans les conditions qui ont présidé à la modernisation des canaux houillers belges, îait qu'au moment de leur achèvement les voies transformées ne répondent plus aux nécessités à satisfaire. On dirait vraiment que l'Etat beige compte sur cette démonstration pour décider nos places maritimes — qui déjà supportent l'entièreté du coût de leurs installations locales — à intervenir généreusement dans les dépenses d'appropriation des voies qui accèdent à leurs portsi. Gela malgré les multiples défauts que présente le système proposé par l'Etat, et dont voici résumé les principaux : La multiplicité des pouvoirs associés ; l'insuffisance des prévisions en fait de dépenses ; le taux élevé des péages à pre-lecer ; les risqueg courus par les finances communales et provinciales engagées dans des entreprises de transports, etc. Disons, pour être impartial, qu'à côté de ces inconvénients, le mode envisagé orésente un avantage appréciable, tn effet, le système de la participation de tous les pouvoirs publics permet — aui moyen de la capitalisation des annuités souscrites par ces pouvoirs — la constitution immédiate du capital à consacrer à l'exécution des travaux projetés. Il est même question de faire appel à la. collaboration financière des indus-

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Periodes