La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres

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04 augustus 1915
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s.n. 1915, 04 Augustus. La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres. Geraadpleegd op 13 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3x83j39w73/
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LA MÉTROPOLE D'ANVERS, PARAISSANT PROVISOIREMENT A LONDRES. 23ME ANNÉE. MERCREDI 4 AOUT 1915. N°- 216. UNE PROTESTATION DE LA BELGIQUE. —i— LES ALLEMANDS ET LE TRAVAIL FORCE. LA PAROLE EST AUX NEUTRES. LE HAVRE, 27 juillet—Le Gouvernement belge vient d'adresser au Gouvernement des Pays-Bas la protestation suivante:— L'article 52 du Règlement concernant les lois et coutumes de /la guerre sur terre, annexé à Ja 4ème Convention de La Haye, interdit à l'occupant de réclamer des communes ou des îiabitanibs du territoire occupé, des réquisitions en nature et des services de nature telle qu'ils impliquent pour les populations l'obligation de prendre part aux opérations de la guerre contre leur patrie. Cette ' disposition est systématiquement piéçonnue par l'autorité allemande en Belgique, qui use de tous les moyens de pression et de contrainte dont elle dispose pour forcer nos 'populations à travailler pour les armées. Depuis le début des hostilitiès, elle a maintes fois cont raint les habitants à prêter leur aide à la confection des tranchées ; la même pression s'exerce quand il s'agit <le travail indus-trial. Aujourd'hui, le principal effort des Allemands se porte sur les ouvriers du chemin de for. En réussissant à faire reprendre leur travail par ceux-ci, ils libéreraient de nombreux Allemands (la valeur d'un corps d'armée) qu'ils doivent employer au service de la. traction sur les lignes du réseau belge; ils faciliteraient en outre considérablement le trafic <-t le transport des troupes sur ce réseau, de nombreux accidents dûs à l'inexpérience du personnel allemand s'étant produits, qui les forcent à n'user qu'imparfaitement do notre réseau, eit notamment des lignes construites en plan incliné. Les ouvriers des chemins de fer s'étant rendu compte de la nature des services qu'on leur dema.nde, refusent énergiquement depuis jnze mois, et malgré leur détresse matérielle, ie prêter leur concours aux autorités allemandes. Non seulement ils résistèrent aux >ffres do salaires les plus tentantes (à Liège, es machinistes ayant la pratique du plan nc.liné de Hautpré se sont vu offrir jusque 50 francs par jour), mais encore ils suppor-:ent, plutôt que de servir indirectement contre eur pays, la plus odieuse persécution. Celle-;i s'étend à toute la Belgique. M. Hulze->'usch, secrétaire général à Bruxelles des rhemins de fer impériaux allemands, n'a t-il >as déclaré qu'il arriverait par la famine (en (mpèchant les comités de secours de les issister) à ]>ousser partout nos ouvriers au ravail sur les voies et dans les arsenaux? vous possédons des renseignements précis sur os incidents qui viennent de se passer à juttre et à Mali nés. A LUTTRE. A la fin d'avril, les autorités illemandes ont convoqué d'abord une tren-aino d'ouvriers de l'atelier central et de la eniise de Lutitro et les ont engagés à revendre leurs fonctions en leur promettant les .-alaires élevés. On offrait aux ouvriers irdinaires o, '6, 7 marks; aux machinistes usque 20 marks par jour. Les ouvriers reusant énergiquement, les Allemands les firent rifermer dans des wagons, on déclarant- qu'ils l'en sortiraient que quand ils consentiraient , travailler. Peine inutile. Après plusieurs jours, on les né vint qu'on allait les conduire en Allemagne t qu'ils seraient contraints d'y travailler sans émunération. En même temps, on aver-issait le"3 familles dans l'espoir qu'elles inter-iendraiemt. Rien n'y fit, et le lendemain, uand le train se mit en marche, les ouvriers tisonniers et la population venue en masse ,ux abords de la gare, crièrent de toutes leurs oroes: "Vive la Belgique!" Le train ne ('•passa pas Namur, et les ouvriers furent ibérés; quelques jours après eut lieu une ouvellle tentative. Les Allemands firent mener de force une centaine d'ouvriers dans 3 réfectoire de l'atalier et un officier allemand sur demanda, poliment d'abord, de se remettre au travail. Devant leur silence énéral, il les menaça de les envoyer en Allemagne; il ajouta: "Vous ne devez pas avoir eur pour l'avenir; la " Kommandantur " ous remettra un document constatant que ous n'avez repris le travail que contraints et orcés. Que ceux qui acceptent fassent deux »as en avant:'' Tous les ouvriers firent un •as en arrière en criant: "Vive la Belgique! rivent nos soldats!" 1 A la suite de^ces faits, M. KesSeler, direo eur de l'atelier central de Luttre, fut arrêté à Bruxelles lo 10 mai. Transporté à la prison le Charleroi, on le fit coucher sur la paille, n le conduisit le mercredi 12 sous escorte l'atelier de Lùttre, où l'on avait amené • ja de mémo un grand nombre d'ouvriers. 1 avait été distribué dans l'entretemps à hacun de ceux-ci une déclaration écrite les nenaçant. d'une détention en Allemagne s'ils efusaienlt encore de travailler. Invité à aire reprendre le travail au personnel. M. Cesseler répondit qu'il avait prêté serment le fidélité au Roi et qu'il ne se parlerait pas. Il ajouta que les contremaîtres taient liés par le même serment. On l'invita lors à exhorter les ouvriers à travailler avec a promesse qu'ils n'auraient à s'occuper que les locomotives destinées aux transports -om-nerciaux. M. Kesseler se borna à répéter la 'ommunication qui lui était faite en ajoutant lu'il laissait le personnel juge de ce que sa conscience lui commandait. Personne ne con-"entit à se remettre au travail. Personne bailleurs ne se fia à la promesse allemande, auquel le genre même de locomotives en réparation à l'atelier donnait un démenti. A la suite de ces incidents, M. Kesseler fu: maintenu à la prison de Charleroi. Un compile, M. Ghisjain. et un commis, M. Menm. f ?ont également détenus. Cent quatre-vin-.;t-ftx ouvriers furent expédiés en Allemagne, une soixantine d'autres furent arrêtés encore le 5 juin. A MALINES, les autorités allemandes mirent l'administration communale en «\e-taeure de leur fournir la liste du personnel des ateliers centraux. La ville ayant répondu qu'elle ne la possédait pas, n'ayant rien de commun avec l'administration des chemins de fer, les Allemands persistèrent dans leur exigence et menacèrent la ville d'une amende de dix mille marks si la liste n'était pas fournie dans les 24 heures. Le bourgmestre fit alors afficher un avis faisant connaître aux agents du chemin de fer que les autorités allemandes •les invitaient à se présenter au bureau de l'ingénieur allemand chargé de la direction des ateliers. Cet appel resta sans effet. L'adr ministration communale fut alors forcée par les Allemands de dresser d'après les indications des registres de l'état civil la liste des agents et ceux-ci. réquisitionnés au nombre de 500 par des soldats en armes, à domicile, furent conduits dans les ateliers. Pour les contraindre à travailler, on les enferma, leur interdisant, de rentrer chez eux; les femmes et les enfants allaient leur porter à manger; le directeur, M. Dégraux, subit, lui aussi, une détention de 10 jours. Les ouvriers refusant de se remettre au travail, les Allemands se vengèrent sur la population tout entière : jusqu'à la soumission des ouvriers, plus personne ne pourrait sortir après 6 heures du soir. De plus, par ordre du général von Bissing, en date du 30 mai, la ville serait isolée; on ne pourrait ni y entrer, ni en sortir. Ce fut pendant plusieurs jours un régime de terreur. Un incident violent eut même lieu aux portes de Malines, le jour où le cardinal Mercier, devant se rendre à Bruxelles, voulut sortir de la ville. Toutes les mesures d'intimidation demeurèrent vaines. Pas un seul ouvrier des chemins de fer ne s'est remis au travail. A SWEVEGHEM. Des incidents pareils à ceux de Malines eurent lieu vers la même époque à Sweveghem lez Courtrai, où se trouve l'importante tréfilerie de. M. Bekaert. Le 8 juin, les Allemands voulant y faire fabriquer du fil de fer barbelé pour la défense de leurs tranchées, les 360 ouvriers refusèrent de.se rendre au travail. Aussitôt, 1§-bourgmestre, M. Troye, M. C. Claeys, secrétaire communal, et le sénateur Van de Venne furent arrêtés ot conduits à Courtrai. Le bourgmestre fut relâché dans la soirée. I.o 10 juin, on fit savoir dans le village $ue le travail devrait être repris dans les 24 heures, sinon des peines sévères seraient appliquées. Sur le nouveau refus des ouvriers, Sweveghem fut entouré d'un cordon de troupes, isolé comme Malines, avec défense à toute personne d'entrer ou de sortir du village, même pour ravitailler la population. Aucun véhicule ou vélo ne put plus circuler. On fit défense de charrier des vivres. Le 11, tous les habitants de plus de 15 et de moins de 45 ans durent se présenter à la maison communale. Des ouvriers furent conduits de force à leurs établis. Devant leur refus persistant, malgré la contrainte la plus brutale, on accentua la répression; (51 ouvriers furent amenés à la prison de Courtrai. Le 1(1 juin, on y conduisit également leurs femmes. Elles furent en route odieusement maltraitées. Le bourgmestre de Sweveghem fut contraint d'afficher la proclamation suivante :— " M. von d. Knesebeck, Oberleutnant de l'Etappenkommandantur, oblige M. le bourgmestre de Sweveghem à engager les ouvriers de la fabrique de fil de fer de M. Bekaert à continuer le travail et à leur exposer qu'il s'agit d'une question vitale pour la commune. Les ouvriers peuvent être tranquilles au sujet du fait qu'après la guerre ils n'auront à porter aucune responsabilité au sujet de la reprise du travail dans la fabrique de fil de fer, attendu qu'ils y ont été obligés par l'autorité militaire allemande. Et, s'il y avait une responsabilité quelconque,, je la prends entièrement sur moi. Si l'ouvrage est repris, toutés les peines tomberont." Le bourgmestre, "TH. TROYE." Mais tous les efforts furent inutiles. Comme on le voit par la proclamation du gouverneur général von Bissing, il ne s'agit pas dans ces trois faits d'erreurs locales de l'autorité allemande. Il s'agit d'un système auquel participe le gouverneur général et les plus hautes personnalités militaires allemandes, celles qui connaissent parfaitement les stipulations de La Haye et qui n'hésitent pas à les enfreindre ouvertement. Ce cynisme apparaît à l'évidence dans la proclamation qui fut affichée à Gand, le 10 juin 1915, et dont nous avons entre les mains un exemplaire:— "AVIS. •' Par ordre de Son Excellence M. l'Inspecteur de l'Etape, je porte à la connaissance des communes ce qui suit:— " L'attitude de quelques fabriques qui, sous prétexte de patriotisme et en s'appuyant sur la Convention de La Haye, ont refusé de travailler pour l'armée allemande, prouve que, parmi la population, il y a des tendances ayant pour but de susciter des difficultés à l'administration de l'armée allemande. " A ce propos, je fais savoir que je réprimerai, par tous les moyens à ma disposition, de pareilles menées qui ne peuvent que troubler le bon accord existant jusqu'ici entre l'administration de l'armée allemande et la population. " Je rends responsables, en premier lieu, les autorités communales de l'extension de pareilles tendances et je fais remarquer que la population elle-même- sera cause que les libertés accordées jusqu'ici de la façon la plus large lui "seront- enlevées et remplacées par des mesures restrictives rendues nécessaires par sa propre faute. " Lieutenant-Général, "(s.) Graf VON WESTCARP. " Gand, le 10 juin 1915. " Le Commandant de l'Etape." Le gouvernement du Roi a l'honneur de dé- LÂ BELGIQUE ET LE CONGO MENACES PAR L'ALLEMAGNE. ■ QUATRE MOIS AVANT LA GUERRE. Il plane toujours un certain mystère sur les raisons qui portèrent le gouvernement belge à augmenter nos forces militaires. Nous ne doutons pas cependant que cette modification importante réclamée par M. de Broqueville au cours d'une séance secrète de la Chambre n'ait été justifiée par la connaissance que l'on avait, en haut lieu, des intentions agressives de l'Allemagne. Mais voici que dans un. second livre gris que vient de publier le gouvernement belge apparaît le premier document rendu public dévoilant les appétits allemands. Ce document, qui porte le no. 2 du nouveau livré gris, est une lettre adressée par le baron Beyens, alors ministre dë Belgique à Berlin, à notre ministre des Affaires étrangères, M. Davignon :— Le Ministre du Roi à Berlin à M. Davignon, Ministre des Affaires Etrangères. Berlin, le 2 avril 1914. Monsieur le ministre, M. l'Ambassadeur de France m'a fait part ce matin confidentiellement d'une conversation qu'il avait eue tout dernièrement avec M. de Jagow, après un dîner intime auquel il avait été invité chez ce dernier. Pendant une récente absence de M. Cambon, le secrétaire d'Etat aux Colonies, rencontrant le Chargé d'affaires de France dans une soirée et, quelques jours après, l'attaché naval, leur avait dit que l'Allemagne et la France devraient bien s'entendre pour la construction et le raccordement des lignes de chemin de fer qu'elles projetaient de construire en Afrique, afin que ces lignes ne se fissent pas concurrence. M. Cambon demanda ce que signifiaient ces ouvertures. M. de Jagow répondit que la question était encore à l'étude, mais qu'il était d'avis, comme M. Soif, qu'une entente entre les deux pays et aussi avec l'Angleterre serait des plus utiles. Dans ce cas, reprit l'Ambassadeur, il faudrait' inviter la Belgique à conférer avec nous, car elle construit de nouveaux chemins de fer au Congo e;, à mon sentiment, il serait préférable que la .Conférence se tînt à Bruxelles. Oh ! non, répondit le Secrétaire d'Etat, Car c'est aux dépens de la Belgique que notre accord devrait, se conclure.—Comment cela?— Ne trouvez-vous pas que le roi Léopolri a placé sur les épaules de la Belgique m poids trop lourd? La Belgique n'est pas ^ss^z riche pour mettre en valeur ce vaste domaine. C'est une entreprise au-dessus de ses moyens financée s et de ses forces d'expansion. E lie sera obl^e à y renoncer. L'ambassadeur trouva ce jugement tout « fait exagéré. M. de Jagow ne se tint pas pour battu. Il développa l'opinion, que seules les 'grandes puissances sont en situation de coloniser. li dévoila même le fond de sa pensée en soutenant que les petits Etats ne pourraient plus mener, dans la transformation qui s'opérait en Europe au profit des nationalités les plus fortes, par suite du développement économique et des moyens de communication, l'existence indépendante dont ils avaient joui jusqu'à présent. Ils étaient destinés à disparaître. ou à graviter dans l'orbite des grandes puissances. L'ambassadeur répondit que ces vues n'étaient pas du tout celles de la France ni, autant qu'il pouvait le savoir, celles de l'Angleterre; qu'il persistait à penser que certains accords étaient nécessaires pour la mise en valeur de l'Afrique, mais que, dans les conditions présentées par M. de Jagow, toute entente était impossible. Sur cette réponse, M. de Jagow se hâta de dire qu'il n'avait exprimé que des idées toutes personnelles, qu'il n'avait parlé qu'à titre privé et non en secrétaire d'Etat s'adressant à l'ambassadeur de France. M. Cambon n'en attache pas moins une signification très sérieuse aux vues que M. de Jagow n'a pas craint de dévoiler dans cet entretien. Il a pensé qu'il était de notre intérêt de connaître les dispositions dont le dirigeant .officiel de la politique allemande est animé à l'égard des petits Etats et de leurs colonies. J'ai remercié l'ambassadeur de sa communication absolument confidentielle. Vous en apprécierez certainement tout la gravité. Veulliez agréer, etc. (s) Baron BEYENS. SIMPLE HISTOIRE. La scène se passe dans le tram qui, venant de l'hôtel de ville du Havre, s'accroche à la superbe falaise, parsemée de villas fleuries, où serpentent des chemins rocailleux et qui rappelle, à notre mémoire d'exilés, les cités ensoleillés de nos Ardennes. Un soldat belge réformé—un (bras amputé—se trouve dans la voiture. A une halte monte une ménagère, traînant une fillette de quatre ans et deux paniers bourrés de légumes. Elle s'installe tant bien que mal à l'unique place restés libre, à côté du soldat.. Celui-ci prend l'enfant sur ses genoux et, de suite, demande à la mère : — Madame, puis-je embrasser votre fillette? — Mais... certainement, mon brave... —-Voyez-vous, Madame, j'en ai une comme ça—elle ressemble à la vôtre—là-bas, en Belgique.Et, attirant l'enfant vers lui, le petit soldat belge l'embrasse longuement, les yeux, où perlait une larme, perdus dans un rêve... nonoer au gouvernement hollandais cette nouvelle violation par l'Allemagne des coutumes de la guerre, des principes universellement reconnus du droit des gens et des stipulations du règlement de La Haye. LA GRANDE GUERRE. LA STRATEGIE DU GRAND-DUC—LA RESISTANCE DE VARSOVIE. — UN PLAN BIEN EXECUTE—LE COLOSSE RUSSE. — PRISE DE MIT AU. — LE FRONT OCCIDENTAL. — ACTIVITE GENERALE SUR LE FRONT ITALIEN. —AUX DARDANELLES—LES SOUS-MARINS ANGLAIS. Le grand-duc continue à se défendre avec une science et un acharnement digne de toutes les admirations contre l'encerclement de Varsovie, et à poursuivre avec une merveilleuse lucidité la plus importante opération stratégique de cette guerre. Utilisant avec une habilité consommée le réseau série de chemin de fer que converge de toutes parts vers la capitale de la Pologne, il ne cesse de redistribuer ses troupes, couvrant les points menacés, envoyant des renforts aux points où la pression austro-allemande se fait la plus vive et, sans doute aussi, évacuant posément à l'arrière celles de ses armées que la concentration de plus en plus grande du front permet d'enlever à la ligne de feu. C'est la suite de ces mouvements qui force Hindenburg à déplacer continuellement le centre de gravité de son attaque; tantôt il jette ses légions sur les lignes de Blonié, à l'ouest de la forteresse, tantôt il concentre son artillerie sur les rives de la Nareff, tantôt il renforce Mackensen dans sa marche vers le Nord. Mais tous ses efforts pour percer la ligne russe échouent. Le grand-duc les devine avant même qu'ils ne s'amorcent. Sur tous les points il offre à l'impétuosité germanique un front d'airain. C'est en vain qu'Hindènburg essaie d'asséner au colosse moscovite ce "coup de massue" qui doit l'abattre à jamais. Le colosse russe ne peut être frappé ainsi. S'il est pressé de trop près, il fait simplement quelques pas en arrière, reprend son souffle et fonce à nouveau sur l'imprudent qui a osé le provoquer. Ainsi, le grand drame qui se joue autour de Varsovie- se devine plutôt qu'il ne s'accuse dans les communiqués officiels. Aux dernières nouvelles, tout l'intérêt de la lutte se concentrait de nouveau sur la face sud du triangle stratégique, où Mackensen a fait quelques progrès; mais tant à l'ouest de Varsovie, que sur la ligne de la Nareff, la situation, de l'aveu mêmes des Allemands, est stationnaire, ce qui est d'un très bon augure en présence de la proximité de ces deux fronts et du danger de voir la capitale polonaise Isolée de Pétrograde par le nord-est. Plus au nord, cependant, une nouvelle .menace se dessine. Les Allemands attaquent la ligne de chemin de fer qui relie la voie Varsovie-Pélrograde avec Ostrolenka; et ont atteint Kobylin. D'autre part, ils ont occupé Mitau, capitale de la Courlande, située à quarante kilomètres seulement au sud-ouest de Riga, mais comme ce grand port est protégé activement par la flotte russe, la possession de Mitau ne saurait, guère avantager les Allemands d'une façon positive. Ce qui domine toute la situation, c'est-que la résistance des Russes continue à être acharnée et méthodique, que toutes les routes dî la retraite vers un front moins étendu leur restent ouvertes et qu'en ce moment aucune partie de leurs forces n'est menacée de la destruction. but suprême des Allemands. Une fois de plus, il apparaît comme infiniment probable que ce but ne saurait être atteint. Le front occidental ne nous donne toujours pas le spectacle d'un activité à laquelle on aurait pu s'attendre en considérant la situation en Pologne. Les Allemands y sont même à l'attaque, dans l'Argonne (secteur de Marie-Thérèse) et dans les Vosges (La Linge et Bar-renkopf) notamment, mais leurs efforts pour regagner leurs positions perdues ont été vains. Pour le reste, combats d'artillerie et, bombardements habituels. Sur le front italien, la lutte est plus active; elle est du reste devenue générale sur toute l'étendue de la frontière. Dans le Tre'ntin, on signale un raid d'aéroplanes italiens contre Riva (Lac de Garde) et un bombardement d'artillerie lourde de la gare de Rovereto. En Cadore, le brouillard s'est levé et l'attaque des forts autrichiens a repris. En Carniole, les Alpins ont conquis le Mont Madetta et l'ont défendu avec succès contre des attaques répétées. Sur le plateau dii Carso enfin, une contre-attaque ennemie contre Monte Sei Busi a échoué avec perte de 150 prisonniers, dont six officiers. Dans les Dardanelles, les Anglais ont miné, bombardé et occupé avec plus de facilité qu'on aurait pu s'y attendre un réseau de tranchées turques qui menaçait le poste avancé, dit de " Tasmanie," et qui couvrait la crête d'une ondulation de terrain. L'ennemi, contrairement à son attitude, necontre-attaqua pas, ce qui indique décidément une diminution de sa force de résistance. Signalons enfin l'heureuse activité des sous-marins anglais. Sur la côte allemande, l'un d'eux a coulé un contre-torpilleur qu'on croit appartenir à la classe G. 196; d'autres, opérant dans la mer de Marmara, ont coulé un steamer de 3000 tonnes, un petit steamer qui est peut-être une canonnière, et des allèges à quai de l'arsenal de Constantinople ; ils ont en outre bombardé une fabrique de poudre et une ligne de chemin de fer longeant la côte; un autre sous-marin anglais a coulé, dans la Baltique, un grand transport allemand. Ces faits montrent que nos Alliés sont au moins aussi habiles que les Allemands dans cette branche de la guerre maritime. Il n'est pas inutile de remarquer qu'ils agissent toujours conformément- aux lois de la guerre. — " L'Âmi de l'Ordre"... boche de Namur est devenu l'organe officiel des Allemands; ils y publient les avis, les publications, etc., qui, dans les autres provinces, sont portées à la connaissance du public par voie d'affiches. Les Allemands réalisent de ce chef de sérieuses économies et 1' " Ami de l'Ordre " connait une ère de prospérité qu'il n'eût jamais osé rêver, car l'abonnement à ce journal a été rendu "obligatoire" pour tous les bourgmestres, fonctionnaires publics, etc., de la province, et c'est encore dans 1' " Ami de l'Ordre " que "doivent" paraître—eft moyennant finances , —toutes les publications légales. i LE 4 AOUT 1914. LA DECLARATION DE GUERRE. Le 4 août 1914, à 6 heures du matin, M. de Below-Saleske, ministre d'Allemagne, remettait à M. Davignon, ministre des affaires étrangères, la note suivante, qui équivalait à une déclaration de guerre. Rappêlons-la surtout pour remettre en lumière le caractère odieux du marché qui nous avait été proposé et qu'on qualifie de " propositions bien intentionnées," et le mensonge de la menace française. Jamais la France n'a menacé l'Allemagne du côté de la Belgique. Toutes ses forces, conformément à son plan de concentration, étaient massées à l'est ; quand le mensonge fut formulé, (''était évidemment pour cela que la traversée de la Belgique était avantageuse pour l'Allemagne :— Bruxelles, le 4 août 1914 (6 heures du'matin). Monsieur le ministre. J'ai été chargé et j'ai l'honneur d'informer Votre Excellence que, par suite du refus opposé par le gouvernement de Sa Majesté le Roi aux propositions bien intentionnées qui lui avait soumises le gouvernement impérial, celui-ci se verra, à son plus vif regret, forcé d'exécuter— au besoin par la force des armes—les mesures de sécurité exposées comme indipensables vis-à-vis des menaces françaises. Veuillez agréer, Monsieur le ministre, les assurances de ma haute considération. (s) von Below. LES CHAMBRES SE REUNISSENT. LE DISCOURS ROYAL. A cette nouvelle, les Chambres furent immédiatement convoquées en séance plénière. Devant les représentants du pays, Sénat- et Chambre réunis, le Roi prononça au milieu d'une émotion qui n'excluait pas la résolution la plus énergique, le discours suivant:— Messieurs, Jamais, depuis 1830, heure plus grave n'a sonné pour la Belgique, l'intégrité de notre territoire est menacée. La force même de notre droit, la sympathie dont la Belgique, fière de ses libres institutions et de ses conquêtes morales, n'a cessé de jouir auprès des autres nations, la nécessité pour l'équilibre de l'Europe de notre existence autonome, nous font espérer que les événements redoutés ne se produiront pas. Mais si nos espoirs sont déçus, s'il nous faut résister à l'invasion de notre sol et défendre nos foyers menacés, ce devoir, si dur soit-.il, nous trouvera armés et décidés aux plus grands sacrifices. (Acclamations et cris de: Vive le Roi! Vive la Belgique!) Dès maintenant, et en prévision de toute éventualité, notre vaillante jeunesse est debout, fermement résolue, avec la ténacité et le sang-froid traditionnel des Belges, à défendre la Patrie en danger. (Applaudissements.) Je lui adresse, au nom de la Nation, un fraternel salut. (Acclamations et cris de: Vive l'armée !) Partout en Flandre et en Wallonie, dans les villes et lés campagnes, un seul sentiment étreint les cœurs: le patriotisme; une seule vision emplît les esprits : notre indépendance compromise; un seul devoir s'impose à nos volontés: la résistance opiniâtre. (Applaudissements et acclamations.) Dans ces graves circonstances, deux vertus sont indispensables: le courage calme (nouveaux applaudissements), mais ferme et l'union intime de tous les Belges. L'une et l'autre viennent déjà de s'affirmer avec éclat sous les yeux de la nation remplie d'enthousiasme. L'irréprochable mobilisation de notre armée, la multitude des engagements volontaires, le dévouement de la population civile, l'abnégation des familles ont montré, de façon indéniable, la bravoure réconfortante qui transporte le peuple belge. (Vifs applaudissements.) Le moment est aux actes. Je vous ai réunis, Messieurs, afin de permettre aux Chambres législatives de s'associer à l'élan du peuple dans un même sentiment de sacrifice. Vous saurez prendre d'urgence, Messieurs, et pour la guerre et pour l'ordre public, toutes les mesures que la situation comporte. (Marques d'assentiment.) Quand je vois cette assemblée frémissante, dans laquelle il n'y a plus qu'un seul parti, celui de la Patrie (acclamations enthousiastes et cris de " Vive la Belgique !), où tous les cœurs battent en ce moment à l'unisson, mes souvenirs se reportent au Congrès de 1830 et je vous demande: Messieurs,—Etes vous décidés, inébranlablement, à maintenir intact le patrimoine sacré de nos ancêtres? ("Oui! Oui ! " de toutes parts). Personne dans ce pays ne faillira à son devoir. L'armée forte et disciplinée est à la hauteur de sa tâche; mon gouvernement et moi-même nous avons pleine confiance dans ses chefs et dans ses soldats. (Marques d'approbation.)Attaché étroitement à la population, soutenu par elle, le gouvernement a conscience de ses responsabilités et les assumera jusqu'au bout avec la conviction réfléchée que les efforts de tous, unis dans le patriotisme le plus fervent, plus généreux, sauvegarderont le bien suprême du pays. Si l'étranger, au mépris de la neutralité dont nous avons toujours scrupuleusement observé les exigences, viole le territoire, il trouvera tous les Belges groupés autour du Souverain, qui ne trahira jamais son serment constitutionnel, et le gouvernement investi de la confiance absolue de la nation tout entière. (Bravos sur tous les bancs.) J'ai foi dans nos destinées; un pays qui se défend s'impose au respect de tous: ce pays ne périra pas ! (Très bien ! Vive le Roi ! Vive la Belgique !) Dieu sera avec nous dans cette 'cause juste. (Nouveaux applaudissements.) Vive la Belgique indépendante ! (De longues et unanimes acclamations de l'assemblée et des tribunes accueillent la fin de ce discours.) Aucun Belge n'aura relu ces paroles fières et droites sans émotion. Après un an d'épreuves auxquelles celles LES PRUSSIENS ET NOUS. UN DOCUMENT. On lit dans le "Messager boiteu-x de Neuf-chatel pour l'an de grâce 1815"-:— PROCLAMATION AU PEUPLE BELGE. Mon armée étant sur le point d'entrer sur le territoire français, nous ne saurions quitter le vôtre, braves Belges, sans vous faire nos •adieux, et sans vous témoigner notre vive reconnaissance pour l'hospitalfté que vous avez donnée à nos soldats. Nous avons en l'occasion d'apprécier vos vertus. Vous êtes un peuple loyal, brave et noble. Vous avez beaucoup souffert par l'irrégularité qui régnait, dans le service des vivres, mais vous avez supporté avec patience les réquisitions dont il a été impossible de vous exempter. Votre situation m'a vivemeait touché, mais il était hors de mon pouvoir dell'abréger. Dans le moment du danger qui semblait vous menacer, on nous a appelés à votre -secours. Nous sommes accourus, et c'est bien malgré nous que nous nous sommes vus forcés, par les circonstances, d'attendre si, longtemps le commencement d'une lutte que nous aurions désiré voir s'engager plus tôt. La -présence de nos troupes a été onéreuse à vos contrées, mais nous avons p^yé par notre sang le tribut de reconnaissance que nous vous devions et un gouvernement bienveillant trouvera les moyens de dédommager ceux de vos compatriotes qui ont le plus souffert par les logements militaires. Adieu braves Belges ! le souvenir de l'accueil hospitalier que vous nous avez fait, ainsi que celui de vos vertus, sera gravé éternellement dans nos cœurs. Que le Dieu de la paix protège votre beau pays; qu'il on éloigne pour longtemps les troubles de la guerre; soyez aussi heureux que vous méritez de l'être. Adieu ! Merbes-le-Château. 21 juin 1815., Le Maréchal Prince BLUCHER. ECHOS. Au "Club Albert'' de Tunbridge Wells. Les nombreux Belges établis à Tunbridge Wells organisent pour la fin du mois une grande manifestation de reconnaissance en l'honneur de M. Emson, maire de Tunbridge Wells et président du " Belgian Relief Coin- . mittee," auquel on offrira son buste à cette occasion. M. H. Meeus, président d'honneur du " Club Albert," assistera à cette manifestation, qui sera probablement honorée de la présence d'un délégué du gouvernement belge. Mme Feltesse ainsi que MM. Deru et Del-ville prêteront leur talentueux à une partie artistique qui promet d'être remarquable. Fédération des notaires belges. Réunion aujourd'hui 4 août à 2i heures, Court of Justice, Londres. — Un second journal flamand vient de voir le jour. C'est 1' " Algemeen Nieuwsblad voor Belgiè." — Le 52e tirage des lots d'Ostende 1898 n'a pas eu lieu. — A Weitteren, les Allemands auraient, découvert, des pigeons voyageurs chez une dizaine de personnes. Celles-ci ont été conduites à Termonde et jetées en prison, en attendant leur départ pour l'Allemagne. — Les Allemands ont défendu formellement le port de décorations, même celles de l'ordre de Léopold ou de la Qouronne dans la ville de Gand. La nouvelle cause en ville une penible sensation, comme bien on pense. Elle est très discutée par tous les citoyens. d'aucun autre pays ne peuvent être comparées, les Belges intimement unis gardent avec la même foi dans la justice de leur cause la même énergique résolution de combattre jusqu'au bout. Si après un an l'ennemi, après des efforts qui ont réclamé la mise en œuvre de toutes ses ressources, occupe une situation géographique-ment plus avantageuse que celle des Alliés, nous savons que ses ressources sont à bout et qu'a' partir de ce moment ses forces vont décliner. Les moyens d'action des Alliés vont croissant. Il n'est pais jusqu'aux nôtres* qui ne soient considérablement supérieurs à ce qu'ils étaient au début de la guerre et ce, en dépit des difficultés énormes que notre gouvernement a rencontrées. Aujourd'hui, 4 août 1915, comme au 4 août 1914, la Nation tout entière est aux côtés do son admirable et vénéré Roi et'affirme à la face de l'univers que la Belgique ne veut pas mourir \ ON DEMANDE DES OUVRIERS DANS LE ROYAUME-UNI. Des ouvriers belges désirant travailler dans le Royaume-Uni sont informés que les " Board of Trade Labour Excha.nges " (qui sont les seules autorisées par le gouvernement britannique de présenter des ouvriers belges aux patrons anglais); ont un grand nombre d'emplois à conférer, surtout dans le industries agricoles et du génie civil. Des offres de service doivent être faites à la Bourse du Travail la plus proche du domicile; pour l'adresse se renseigner au bureau de postes ae la localité. Des belges se trouvent da.ns les asiles d« réfugiés à Londres peuvent s'adresser aux Bourses du Travail qui sont établies dans ces asiles; d'autres Belges résidant à Londres, à la Bourso du Travail à Aldwych Skating Rink. ANNONCES. 9 pence la ligne.—Joindre le montant aux ordres, s.T.p. DAME belge demande place dame de compagnie ou pour donner leçons français.—Ecrire P.M., 78, Onslow-gardens, South Ken6ington, London. D~ËNTISTRY.—VICTOR COTILS. d'Anvers (rue Quellin), consultations tous les jours de 2.30 à 6 heurs, Qxiord-street 351. Téléphone 2782. Mayfair. ON a besoin d'un ga.rçon dans Je bureau d'un négociant, écrire : Davison and Co., 9, De n man -6t reel, London Bridge, S.E. PETIT soldat belfje n'ayant jamais eu de nouvelles de chez lui desire avoir une marraine.—S adresser à Pierre Duclou, 2 G.M.A., 3e D.A. belge en campagne. NOÙS mettons vivement nos compatriotes en gaj-de contre certaines agences de placement d'employés, qui ne visent qu'à leur escroquer de l'argent. Ne versez de cautionnement ou de garantie qu'arec les rëtcrencea Ua plus sérieuses J

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Dit item is een uitgave in de reeks La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1919.

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