Le bruxellois: journal quotidien indépendant

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14 februari 1918
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s.n. 1918, 14 Februari. Le bruxellois: journal quotidien indépendant. Geraadpleegd op 19 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/jq0sq8s64w/
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Le Bruxellois ABONNEMENT Bruxelles - Province - Etranger Le**ab0ïm3uients r> eus exc'itsivcmoul par tous le» JURE AUX DE i'OMI'S. Les réeîaiïi^tfcpis cauceriiajii les a b armement* doivent litre adresses t:;ck;MVtno*mt su L.rva.i do poste qui a délivré l'aboi: ne oient. PRIX DES ABONNEMENTS : 3 mois ' fivu- 1 mois • Fr. S-.00 Pi. 6.C0 Fr. 3.00 Tiïî&SPE ; 12SjOO© par |©wr ANNONCES Faîfs divers et Echos Larigue.fr. 6 00 Nécrologie . . 3.C0 Aanouccs comnieiciaU's ?.00 Annonce* fîn.mcKres 2.00 PETITES ANNONCES. . . La grande ïlgn* 2.00 Rédacîe^p en chef : ARMAND Rédaction, Administration, Publicité, Vente : BRUXELLES, 33-85, rue de la Caserne TIR-AGE ; 12SpOOO par JoiSB1 SSKKm^m0mm!m9aKm3SSSgS^5SWB?aSmat}SISXSSSSI!SKmkKÀStmBa JOURNAL QUOTIDIEN INDEPENNDANT LA GUERRE ET L'AVERIfl Belgique et de la France wwtsgitjww «i sm a avisai» Le Conseil de guerre terni à Versailles ces fours derniers, par les gouveriS nts de France, «l'Angleterre et d'Italie, à l'e;clusion des délégués des petite-, Puissances entraînées dans leur orbite, a décide de luttci j t. qu'au bout « pour la civilisation confire une domination ibiutalc et dans conscience ». Le sort en est donc jeté i Ce n'est pas sans .11 -.ciruineiit de cœur que l'on •onge aux hécatc.iibes humaines que l'imminente offensive allemande à l'ouest va sacrifier au minôtaure in- .t.aalè qui, depuis 12 mois, dévore la fleur de ia population de l'Europe. ■ A l'Est, les Maximaiisies ontvaints par "la faim et inconscient- du n.le que r.\a,->lcterre escompte devoir être le leur, ont mis bas les armes sans traité ce paix formel, avec l'espoir insensé de déclancher dans tout le vieux monde la révolution cômm '.liste et nihiliste. C'est le moment de faire uu feicar en arriéré et d'examiner avec une froide r.,i-on quelle e»t, . u juste, la Situation i - -ue de cette longue période de conflit inapaiséT Hit d'abord la Belgique peut-elle attendre d'une prolongation de la lutte quelque perspective d'améhor.-t' m de son sert? Notre patrie est saerit s, nul ne le cont.'st ra, aux \ i-ées am-biti. ses de i us otaces grands voi-ins. Si l'Entente -citait victorieuse de cet assaut suprême, notre destinée de vassal"-" p ipétuel de? vainqueurs crait scellée. Finie l'in-dep udance de la petite nation que nous sommes. Nous graviterons plu3 que jama:s et à perpétuité peut être dans l'orbite politique de la Fiance et -,i;rtout de l'Angleterre. La Belgique deviendra, comme le Portugal, une ferme exploitée par les '\ngiais. Déjà les gens du Havre acceptent 1 erte hypothèse et ae résignent à n'è-tte pl .s que les caudatairçE des grands trusts, indv.triels et commerciaux, ainsi que les instruments fin n 1 iS ci.e Londres et ce Paris, c 1 attendant que le» Yankees réclament leur part léonine t'e et- u''jK ! îles epimes. Dès maintenant le gouvei nc-m- nt du Havfe a dû entériner, bon gré mal gré, 1a fondation d'organismes ooinmer-ciaux, de créations 'maritimes et d'institutions fcéncair' ■ soi-cîisant unifiées qui nous livrent pieds et poings liés au contrôle et à la surveillance incessante autant, (pie tracassière de la perfide. Albion. C'est l'engrenage qui nous happe tout ont. îs;.c'est la main-mise systématique de vo.-ins i ^oïstes et accapareurs sur tous les modes d'activité et de production de notre nation « - "ru i annihilée; esf*cnfin la suggestion pol tique irrémédiable d'une alliance imposée qfii nous «chaîne a jamais et fera de nous les ctàeHS <;e garde, les ?ntii -lies avancées, la tête de pont pour les amis d'aujourd'hui— demain ennemis — centre le concurrent allemand dont F Entente rêve de poursuivre, même après la guerre, l'éternelle suppress- n. Eta t-ce ce but lamentable que voulaient réaliser les politiciens à courte vue dont l'impéritie et l'incapacité notoire, avouées et déplorées même par feurs partisans, nous a j tés à notre corps défendant dans cette inexpiable g-uerre mondiale? Ils se;aient de bien grands coupables s'ils n'étaient des imbéciles. ["conscients tous les arrivistes qui, sans cons 'ltcr le peuple beige, nous ont entraînés dan- d'équivoques compromissions pires que des Alliances avouées. La France, qui déjà se dépeuplait, où la natalité ne comblait plus les vides de la mortalité, «ligne depuis la guejre deux millions et demi de cadavres ou d'invalides. Pour elle c'est la décadence irrémédiable, la chute de son rang de grande Puissance à celui de nation secondaire. Pour récupérer l'Alsace Lorraine que l'agression criminelle de 1870 contre l'Allemagne lui fit peidre, alors que Louis XIV avait lui-même volé l'Alsace et les districts voisins à l'Allemagne, lors de ia paix de Westphalis qui, en 1618, clôtura la désastreuse guerre de trente ans, la France s'est condamnée à l'épuisement stérile, au suicide virtuel, et à la perspective de nouveaux bouleversements internes. Le régime radical de- i venu le credo do la Troisième République opportuniste a, en effet, depuis 1871, exigé crédit et indulgence de la part des électeurs français systématiquement trompés, en faisant miroiter aux yeux du peuple chauffé à blanc par des meneurs chauvinistes et revanchards, la décevante illusion d'une restitution assurée par les aimes des deL x provinces perdues à la suite de l'entête- j ire m de Léon Gambetta et des radicaux. Nous avons, ru effet, mont:é, l'histoire en main, que l'annexion compensatrice, admise alors par toutes les grandes Puissances, n'eut guère englobé des territoires aussi étendus, notamment en Lorraine,— Metz nv'me fut restée française,— si les révolutionnaires tin 4 septembre 1870 avaient, «près la capitulation de Sedan (2 septembre 1870), signé l'armistice et la paix que leur of-fia't Bismarck. Renoncer à réaliser la promesse téméraine à l'aide de laquelle la Troisième République a fait sans cesse amnistier ses lourdes fautes, son incurie gc vernementale, son machiavélisme politique international, ses menées ambitieuses et souterraines, son avidité conquérante et annexionniste par laquelle eile perpétuait les traditions honnies de l'Empire et de la royauté abolis, sacrifier enfin sur l'autel de la paix du monde toutes ces promesses fantasmagoriques à l'aide-desquelles en a étayé, depuis -iG ans, le régime oligarchique pourri dont se meurt la Fi uce, équivaudrait incontestablement pour les d rigeàot:? de la Troisième République à signer evv i, êmes leur déchéance. Car je peuple franchi en >ti dé-al. :sf. les vomiraif comme des fléaux publics-et, aussi prompt à la coière qu'à l'emballement, mettra .t tn accusation ce ramassas de mauvais bergers qui ont exploité la République en pratiquant cyniquement à leur profit exclusif le fameux conseil de Gàizot à la bourgeoisie de Louis-Philippe: . Enitcktsset-vous! » Voilà pourquoi Clemenceau, le Tigre aux on-s gîes limés par les Angia s, doit au régime qui l'a -, hissé au pinacle, lui et sa bande d'arrivistes et S- d'exploiteurd'afficher une irréductibilité de r _ commande en s 'étalant j jsqu auboutistc force-a né. Il y va non seulement du septennat prési-■t dentiel de Poincaré, mais de la catastrophe cer-e tafne, qui, en cas d'échec, anéantira le régime n républicain, livrant la belle et Eobie France à 1- l'anarchie ou à ia guerre civile, ponctuée de u tentatives de restaurations Orléaniste ou Bona-i- partiste. V Ce que les hommes réfastes qui mènent la :t France aux abîmes, ne voient point, c'est que, e victorieuse u vaincue, la France se ruine un s peu plus chaque jour à mesure que la guerre se e prolonge et ne se ruir.e qu'au profit de l'Angleterre, séculaire rivale et éternelle jalouse des t inimaginables richesses que récèle l'antique sol c gaulois. Telle'Calypso après le départ d'Ulysse 'îlbkwi ne s'est jamais consolée d'avoir dû, après la Guerre de cent ans, qui, an moment, lui livia les deux tiers de la France, renoncer à I-'es-e poir de confisquer à son profit exclusif d'aussi opulentes provinces. -e En < ttendant- elle garde Calais qu'elle a repris grâce à cette guerre, pour «e venger d'avoir dû en 1558, rendre au duc François de Guise, ce joyau conquis par Edouard III. La reine Marie j Tudor était morte de douleur m regrettant la pert3 de Calais. « Si l'on ouvre mon-«cœur, di-sait-elle, on y tiouvcra écrit le nom de Calais. » , Caillaux, poHt'cmn arriviste mais pratique, avait rêvé de relever -a patrie. Il admettait la refonte de la caite du monde sur la.basa ethnique et linguistique, assise définitive et logiquement indestructible de la paix de l'univers. Il songeait, dit-on, à une réconcili; tion basée sur des com-pensations équitables et . ssurées. Le Temple de • Janus eut été fermé, la hache de guerre enterrée et une ère de paix économique et sociale d'une insoupçonnable fécondité se fut ouverte pour les deux \ oisins unis désormais dans la poursuite . des conquêtes modernes de la science du commerce, de l'industrie, et dans la réalisation des s réformes sociales qui feront l'humanité meilTéu-t re et plus heureuse. Les ports français reliés par rail au Rhin et de là à l'Orient par Bagdad, la ^ Perse vers l'Extrême-Orient, fussent devenus les grands entrepôts de l'approvisionnement du vieux monde par le n Su veau. La France, régé-g nérée méthodiquement et scientifiquement in- . dustriaiisce, eût troqué sans regret sa flamboyante. et ira, - -c de ".loire gufrrièr* centre l'auréole non moins immortelle que lui" donnerait son rô-le d'avûnt-garde dans la renaissance économique de l'univers. Mais ce rêve reléguait au second plan, qui tôt ou tard pourtant sera le sien, l'ambitieuse et égoïste Angleterre, dont les ports eussent désormais fessé d'être içs entrepôts -obligés ctes nations et dont l'orgueilleux pavillon maritime n'eût plus flotté, tel le trident de Neptune, sur toutes les mers du globe ni dominé tous les Gi-braltars qui commandent les routes de l'Océan. t La clef de la suprématie qu'elle s'est arrogée sur tant de nations asservies ou condamnées à ramper dans le sillon de son char, fut tombée à _ jamais de ses mains «.ans les f! ts, tel l'anneau dt: tyran antique qu'aucun motif te mann ne lui eût cette fois rappc.ité. Voilà pourquoi toutes les mères pleurent depuis plus de trois ans et demi, le sang de leurs ' fils fauchés paf la Camarde. Voilà pourquoi cinq cent milliards ont été volatilisés en fumée et 15 à 20 millions d'hommes tués ou rendus invalides. Il faut sauver à tout prix, dût s'écrouler la planète qui nous porte, l'omnipatence, qu'elle 1 veut croire éternelle, de l'Angleterre dorainiatri-' ce du monde moderne, depuis que Trafalgar sonna le glas de la puissance française sur les ' flots. Marc ue Salin. LA GUERRE feas Vë Shms g * g gara ËmMÉprii iftïsMf BERLIN, 13 février (Officiel): Rien de nouveau des théâtres de la guerre. BERLIN, 13 février (Officiel), miai ; Théâtre de la guerre de l'Ouest. Groupe â'anaéo da ielcl-j&nîôchal généial Piince héritier Eup[).-.echt da Bavière : Des détaehemeirts Ue reconnu ssauere assez im-fortants, <iat i' ennemi a engagés eu nord de Lens et au nord du ruisseau d'Omiguoiij furent repoussés en corps-à-cer^s. Pour ie reste, l'action est restée limitét -à des reconnaissances de feu d'importai ce et an feu d'artillerie dans certains secteurs. Groupe d'année du «risée Âibreeht de Wiiïteasberg : Après une volente recrudescence d'artillerie entre Flirty et la Moselle, plusieurs compagnies françaises ont attaqni 1:0s lignes près de Reme-nauvill« et dans la far lie occidentale/du bois des Prêtres. Après un bref combat, l'ennemi fut repoussé avec de lourdes pertes. Des ''prisonniers sent restés entre nos Hiatus. Au Sitdelkopf et à VHartSWUinsïveilerbopf, duel d'urfllerie et de trimes. En représailles de jets de tontes par l'ennemi sur Saarbruch, le 5 février, nos aiialeurs ont attaqué ,nec succès hier soir, la place fortifié* de Nancy. Ei ont de Macédoine. Près de Mon as tir et au Vardar. action <i'artillerie H aérienne. à Des autres théâtres de la guerre, rien de nou-5- veau. 1- AUTRICHIEN' it VIENNE, 13 février (Officiel) : 1- Aucune opération à signaler. •fUMCS CONSTANTINOPLE, 12 février (Officiel): a . Rien de particulier sur les fronts. SOFIA, 11 f évier (Officiel): Front en Macédoine : Dans les environs de BitoUa et près de Dobropoije, la canonnade est p devenue pliu violai te par intermittence, il ^ Vu c.t et à l'est au vardar, quelques attaques cl duels a-art llerie. Dans la vallée de la S trou-ma, sui le iac de Buttio-jo, à l'est du village de Koepriva, notie feu a dispersé plusieurs im-l portants détachements de reconnaissance anglais. Front de la Dohroudcha : Armistice. ) COMMUNIQUES DES ARMEES DE L'ENTENTE PARIS, 12 f éviter {uflieicl), y h P.M.: Nuit inarquee par une grande activité de nos détachements de reco,. tatssunce. Ait nord de l'Ailette un hardi coup de ti.niri exécuté aux abords de Bougonville nous a permis de ramener i.rie vingtaine ae pris miniers et deux va-Vailleuses. hn ^ œvre plusieurs incursions dans Us lignes ennemies ont également réussi, à \ouest de Remenauvilte notamment. Nous avons . fait 'i'i prisonniers. De son côté l'ennemi a tenté à la faveur d'un vif bombardement d'aborder nos lignes entre iiiÀonvaux et le bois des Fosses. L'attaque rnenee par trois detachcrnents a été anét.e p:<r t.os Jeux qui ont infligé des pertes à Vennemi. D'autres tentatives ennemies en Champagne, e Wcevre, dans les Vosges n'ont obtenu aucun résultat. PARIS, 13 février (Officiel), Il h. P.M.: Activité des deux artilleries en Champagne, dans la région des Atouts, sur la rive, droite de la Meuse et en quelques points des Vosges. Pas d action d'infanterie. Aviation. — Au cottts de la journée du 11, quatre avions ennemis ont "U abattus par nos pilotes, t.n out'e, notre aviation a effectué divers bombardements. Neuf nulle kilos de projectiles ont été jetés suf les -établissements, dépôts, gares, cantonnements, de l'en emi, notamment sur ta gare-de Metz-Sabions où pn incendie s'est déclaré. ÏTAÏ.IEN ROME, 12 février (Officiel); Au sud des talus de Sasso Itosso et dans la partie est de la vallée de Frefizela, la grande aitkùtè la ce se se ni.iir,ie,:aiLren.core_ hier matin, l'ennemi fit avancer des masses considérables d'infanterie,qut,/edu tes par le feu inattendu de notre artillerie, n'ont pu développer aucune activité de quelque importance. Au cours de l'après-midi, la situation était à nouveau rétablie. A&GLAAii LONDRES, 12 février (Officiel) : La nv.il deruiire, un détachement ennemi a tenté d'exécuter un coup de main contre un de vos postes établi au crd-est d'Epehy: il a été mis en fuite far notre jeu. Hier soir, des régiments de Manchester ont efficacement i liaque les tranchées allemandes établies à l'ouest de La Bassée. Nos troupes ont perdu peu d'hommes, tout en infligeant des perles sensible^ à l'ennemi; elles ont ramené 7 t-ri miniers . t i mitrailleuse. Nos patroui'les oui tait des prisonniers sur ■../c .7/ ■frrt'Vit. Réponse du président Wilson aux Puissances Centraies Washington, 12 fév. — Voici, en substance, la teneur du discours de Wilson au Congrès : Aux discours prononcés par le premier ministre anglais le b janvier et par moi le 8 janvier, le chancelier von Ilsrlhng et le comte Czernin ont répondu, le 24 du même mois, dans un sens différent. Autant i impression causée par la réponse de c-. dernier est favorable, autant celle da comte von Hertling m'a paru indéterminée et équivoque. On y iclève un ton très différent de celui adopté par le comte Czernin, et la poursuite d'un but opposé, rappelant la malheureuse impression qui nous reste des conférences de Brest-Litowsk. Le chancelier ne tire de l'échange de vues aucune conclusion pratique, il se méfie de toute action ou négociation internationale. Ii dit accepter le principe d'une diplomatie non secrète, mais avec des restrictions; et il estime que les questions territoriales devraient être tranchées non pas en des délibérations internationales, mais individuellement entre nations limitrophes. Il se rallie au principe de la liberté des mers, mais émet des doutes quant aux mesures internationales prises dans l'intérêt du bon oidre mondial. Il serait d'accord pour supprimer les frontières économiques; mais il ne s'ensuivrait pas une abolition du militarisme, avec lequel il semble se croire obligé de vivre en bons termes. II n'objecte pas à une diminution des armements, mais trouve que ce point se réglera de lui-même, par la force des circonstances économiques, après la guerre. Il réclame la restitution des colonies allemandes. Il ne veut discuter au sujet des peuples de la Baltique qu'avec des Russes, au sujet de l'évacuation de la France qu'avec des Français, de la Pologne qu'avec l'Autriche; pour solutionner les questions balkaniques il s'en remet uniquement à l'Autriçhe et à la Turquie, et ainsi de suite.Après ces règlements individuels des différents côtés, il ne s'opposerait pas à une Ligue des nations en vue d'assurer le nouvel équilibre des Puissances. On se rend compte que, sur ces bases, 031 ne peut arriver à la conclusion d'une paix en tenant compte des sacrifices et des souffrances de plusieurs années. C'est ie point de vue adopté au Congrès de Vienne; or, ce cpie nous visons, c'est une paix mondiale, non pas boiteuse. Peut-être M. Hertling ne le comprend-il pas. A-t-il oublié la décision du Rfeichstag du 19 juillet dernier, laquelle parle des conditions d'une paix générale, non pas d'arrangement d'Etat à Etat limitrophes, et ne mentionne aucune extension de territoire ' 'Mon sentiment, c'est que to«s ces * problèmes intéressent le monde entier et ne peu-' vent être traités séparément dans tous les coûns, c'est que personne ne doit être exclu des délibérations, lesquelles concernent l'humanité entiè ie, alors que les questions résolues par ia force des armes ne peuvent l'être définitivement et exposent à une guerre de revanche. M. Hertling ne sait il pas qu il parle en ce ï moment devant le monde entier, qu'il est jugé par n'importe quels politiciens de n'importe quel pays, par un jury reconnu par la susdite séance du Reichstagî On proposait de renoncer aux an-* nexions, aux indemnités, aux pénalités, à livrer une nation quelconque à l'autorité d'un groupe adverse, à contrevenir aux revendications nationales; le droit des nations de d.sposer cîe leur destinée n'est pas un vain mot, c'est un principe d'importance commerciale que tes hommes d'Etat devraient se garder de violer. Il faut qu'à chaque question tous les intéressés participent aux débats. Les Etats-Unis ne veulent pas s'ériger en arbitre pour les affaires d'Europe. Ils interviennent dans cette guerre parce qu'ils sont du- num-bie des préjudioés qui souffrent des maux causés au monde par la caste militaire allemande. Dès lors, les débats concernant la paix les intéressent; et ils ne voient aucun moyen de conclure la paix avant d'avoir extirpé la cause de la guerre et les risques d'un renouvellement de celle-ci. Cette guerre a débuté par la violation des droits des petites nations; c'est ce qu'il faudrait rendre désormais impossible, et cela à tout prix, par l'union de tous les pays partisans de la cause du droit. M. Hertling admet les traités entre grandes Puissances pour les questions territoriales et les relations politiques, il devrait pense' de même concernant les questions économiques. Il désire un arrangement général et des garanties pour le commerce et l'industrie; qu'il ne s'attende pas à les t'oir se réaliser sans un règlement simultané des autres questions. D"s traités séparés, conçus dans u-n esprit d'intérêt égoïste au sujet du commerce et des matières pour l'industrie ne peuvent constituer des bases pour la paix, et nous pouvons lui affirmer qu'ils r.e résoudraient pas non plus les questions relatives sx provin. es ét aux races diverses. Le comte Czernin, lui, entrevoit nettement les bases de la paix. Parlant de l'indépendance de la Pologne, il en fait un objet de délibérations européennes; il déclare que la Belgique doit être évacuée et restaurée quels que soient les sacrifices nécessaires, et ce dans l'intérêt de l'Europe et de l'humanité. Il déclare J?e rallier plus facilement que l'Allemagne aux buts de guerre exposés par les Etats-Unis; il irait même encore plus loin s'il était libéré de toute allianç^et n'avait pas à tenir compte de l'Empire allemand. Les principes à appliquer sont : 1) Chaque clause d'une convention finale doit se baser sur le droit et être réglée de façon à amener unç paix durable; 2) ni Etats ni provinces ne doivent passer d'un régime souverain à tin autre comme on ferait des jetons d'un jeu; o) toute question territoriale doit être résolue à l'avantage •'ci peuple préjudicié; 4) toutes revendications nationales doivent être satisfaites, de façon à ne pas donner prise ultérieurement à des discordes et antipathies nuisibles à la paix de l'Europe, par conséquent du monde. Il est possible de délibérer sur une paix générale en ce sens; sinon nous ne pouvons que continuer la guerre; ces principes sont d'ailleurs admis par tout le monde, exception faite pour la caste militaire annexionniste allemande; dès lors, leurs adversaires ne sont pas en nombre pour prévaloir. Il est triste de constater que ce par'i d'Allemagne est résolu à sacrifier des millions d'hommes pour empêcher ce que le monde entier trouve équitable. E11 m'exprimant autrement, je ne serais pas le porte-parole des Etats-Unis; et nous ne pouvons changer notre ligne de conduite. Nous n'aurons de repos avant d'avoir lutté pour y parvenir; nous accélérerons nos transports da troupes, nous mettrons toutes nos forces dans cette guerre de libération qui doit délivrer le monde d'une menace perpétuelle du despotisme d'un groupement d'autocrates. Nous serons inébranlables quelles que soient les difficultés et les rctaids à venir. Nous estimons que notre vœu est celui de toute l'humanité civilisée. En dehors de ces principes, le monde ne connaîtra pas la paix véritable, il ce sera jamais dans de bonnes conditions de développement. J'ajoute qu'aucune cle mes paroles ne doit être considérée comme menaçante, ce qui serait contraire à l'état-d'esprit de notre nation, j'ai sim plement tenu à faire connaître au monde les tendances de l'Amérique, à lui expliquer que nous sommes véritablement épris de ju-tice et d'autonomie, non seulement en paroles, mais en actions. La Puissance des Etats-Unis n'est une menace pour aucune nation; jamais elle ne sera appliquée ni dans un but agressif ni pour satis-faiie à des intérêts égoïstes. Elle est conforme à la liberté, et se lient au service de cette dernière. Le « Belgi'Cher Kurier » fait suivre le message de M. Wilson, des commentaires suivants : « En réponse ans discours du chancelier allemand et du comte Czernin et en guise de complément aux récentes décisions du Conseil de guerre de Versailles, Wilson a adressé u« nouveau message au Corvgrès américain. i- Jusqu'ici Wilson a parlé aux représentants des e Puissances centrales à peu près comme un pro-é fesseur ordinaire qui n'est pas du tout satisfait :, de quelques élèves qui pour leur composition la-;- tine auraient constamment reçu la mention « ab-1 sain ment insuffisant », six mois avant l'examen définitif. Dans son allocution publiée aujour-c d'hui, le professeur a adouci son ton de quel-t ques nuances.I?'un des élèves obtient maintenant ; la note « au total suffisant ». L'autre est grati-, fié tout au moins d'un léger adoucissement pour ses travaux toujours peu satisfaisants. A , vrai dire c'est là tout ce qu'on peut constater de réjouissant dans ce discours plus que de longue haleine. En fait le point de vue du « fraecepior i miindi » 11e s'est pas déplacé d'un pouce. Ce qu-i t suit est pourtant encore nouveau ; Awcuae suite formelle n'est donnée encore à l'invitation du comte Czernin à des négociations séparées entre ; l'Autriche et les Etats-Unis. Mais là on perce [ Je bout de l'oreille c'est quand on exige pour > prix de ces négociations, que l'Autriche fasse abandon de son alliance avec l'Allemagne, ce qui est un début sans issue; bien qu'on serait ten-. té en qualité de satirique, de" souhaiter que notre allié se laissât aller de notre consentement à des négociations séparées avec l'Entente. Q-:e ne verrait-on pas de poignant, si notre adversaire s avait les mains libres pour réaliser en f. ii ses t rêves de droit d'autonomie des peuples, de justice et d'amour de l'humanité. Les quatre conditions nouvelles formulées par Wilson comme bases de la paix mondiale, ne méritent pas d'être traitées matériellement. D'ailleurs il est ég il que ie vague presque enfantin de ses nouveaux buts de guerre provienne de son incapacité d'envisager concrètement les problèmes de la guerre mondiale on que cette obscurité repose sur une ar. rière-pensée voulue ; qu'il nous suffise de constater qu'il est complètement impossible de discuter matériellement ce flux de paroles Pour le su'"plus cm peut résumer en peu de pa-role= tous les artifices oratoires de Wilson.. Après avoir fait ressortir l'impossibilité d'abattre les' Puissances centrales, il dit qu'il faut les déprimer. Après l'inutilité de la supériorité numérique sur les champs de bataille, il faut tenter une meilleure chance dans la salle des Conférences, L'étonnement sans bornes du brave Wilson est d'autant plus réjouissant, q e nous n'avons pas encore consenti à abandonner sans résistance n&s succès militaires, pour nous laisser transformer par l'art oratoire de la majorité de nos ennemis, de vainqueurs en vaincus sans volonté. Aussi longtemps que M. Wilson s'en tient à cette conception particulière, nous devons de toutes façons en appeler ultérieurement encore à la décision des armes. Il devra toutefois nous c.on-léder, qu'après les expériences faites, nous en- trevoj 1 us cette déci ioi af e au moins égale à celle dont il se prévaut pour les j Etats-Unis. Ce qr.s dit la presse allemsade. La « Norddeutsche Allgemeine Zeitung » dit que ie nouveau ton des déclarations à^ Président des Etats-Unis est décidément un progrès, qnoicjue matériellement-le message ne contienne rien de nouveau. Ce n'est pas nous, dit le jour-nal, ni nos alliés qui préparons des obstacles à la paix, mais les propres alliés de Wilson. M. Wilson doit d'abord s'adresser à sps alliés s'il veut les convenir i ses principes, dont ils ne veulent toutefois rien savoir. Il serait à souhaiter que le président Wilsoii qui prétendument ue désire pas s'immiscer dans les affaires européennes ou s'ériger en. arbitre des questions territoriales européennes s'en tint dj nouveau strictement à ia doctrine de Monroë, considérée jadis comme sacro-sainte aux Etats-Unis, jusqu'ici ses propositions n'ont d'autre b.,t que d'imposer au monde- une paix anglo- saxonne.Ce ne serait point là une paix durable, mais une domination tyrannique de l'Angleterre et des Etats-Unis. Le « Tàgliche Rundschau » est d'avis que Vil 1 son s'est servi cette fois du langage civilisé, qui lui est propre en d'à, très circonstances, mais il n'a point abandonné sa vieille tactique d'excitation haineuse contre l'Allemagne, ni la tentative de semer la discorde entre les Puissances centrales, m perdu de vue son but : l'instauration de la domination mondiale anglo-américaine sous la firme de la « communauté des peuples ». La « Gazette de Voss » dit ; La Cour de justice de l'humanité à la Wilson, voile les prétentions de l'Amérique d'occuper la présidence dans le tribunal mondial, qui décidera non seulement de l'Allemagne et de l'Europe, mais du partag' riu monde entier. Le « Bcrîin'er Lokal Anzeiger » écrit : Si Wil-son trouve le discours du comte Hertling vague et embrouillé, nombreux sont ceux qui peuvent dire que le flux trouble de son discours est éga-hment impénétrable cette fois. La Cour de justice de l'humanité qu'il «éclate être la mesure de l'application de ses principes n'est qu'une phraséologie voilée pour indiquer qu'à la lable des négociations, les Puissances centrales, doivent être dominées par la majorité des deux Puissances anglo-saxonnes. La « Volkszcitung » » t st d'avis que la dissension que Wilsen prétend avoir découverte en tre l'Allemagne et ses alliés n'existe pas. La « Gazette de la Bourse » d-iî : En disant que le discours du comte Czernin laisse pins clairement apercevoir une %ase pour la paix générale que celui du comte von Hertling, le président Wilson devrait songer que ces deux hommes ont des intérêts différents, e'est-à-dire que les buts de guerre de l'Autriche pourraient être autres que ceux de l'Allemagne. L'Allemagne ne peut ainsi sans plus, abandonner tout sans avoir une garantie équivalente sons forme «'une assurance que son territoire restera inviolé. ânné®. - M® 1213 - Ed. A DSX CENTIMES Jeudi 14 et Vendredi 15 Février 1918

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Dit item is een uitgave in de reeks Le bruxellois: journal quotidien indépendant behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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