Le courrier d'Anvers

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27 februari 1914
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s.n. 1914, 27 Februari. Le courrier d'Anvers. Geraadpleegd op 08 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/vt1gh9cg3f/
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Douzième Armé — N° Le Numéro 10 Centimes Vendredi 27 Février 1914 \ \ RÉDACTION y 21, place de la Gare ANVERS Téléphone 4781 POUR LA PUBLICITÉ s'adresser au Bureau Cintrai dfl Publicité 21, place de la Gare LE COURRIER D'ANVERS PARAISSANT LE VENDREDI ADMINISTRATION 21, place de la Gare ANVERS Téléphone 4781 ABONNEMENTS : Belgique. . . Frs 10 Union Postale. » 12 Notes d'un Grincheux Samedi 21. — On ne s'occupe que d'elle au Théâtre Royal ; c'est la grande artiste, l'incomparable artiste, l'unique artiste; et ses oreilles doivent tinter, car les petites camarades et les grands aussi ne sont pas tendres. Avec son beau talent elle aurait du s'attirer toutes les sympathies, car ses qualités sont nombreuses ; mais il lui en manque une : la modestie- Elle n'a jamais digéré qu'on l'ait discutée, qu'on l'ait comparée à telle ou telle de ses devancières, qu'on ait fait des réserves à propos de certaines interprétations; elle n'a pas caché que les critiques étaient des imbéciles et des mufles et les critiques se sont désintéressés d'elle. Elle n a jamais supporté qu'avec peine la promiscuité de camarades dont le talent est si inférieur au sien, n'arrive qu'à la cheville du sien, et les camarades se sont éloignés d'elle. Elle n'a jamais paru dans le monde sans faire preuve du puffisme le plus intolérable, répandant sa pitié sur les artistes, sur les auteurs et,rendue à la rue, sur les hôtes qui venaient de la recevoir et ces hôtes se sont faits de plus en plus rares, rarissimes. Tout cela est bien désolant. Elle a du talent, beaucoup de talent; elle aurait pu faire oublier avec tant de charme qu'elle n'était plus jeune et qu'elle était juive. Il lui suffisait d'un peu de tact et d'un peu de modestie pour régner au théâtre, pour être reine à la ville. Elle ne l'a pas voulu. Elle partira et le souvenir qu'elle laissera parmi nous ne sera pas ce qu'il aurait dû être. Dimanche 22. — J'ai cité dernièrement le mot spirituel d'un avocat anver-sois qui avait baptisé l'un de ses confrères " le prince Demidoff ". On sait qu à Paris le petit jeu des sobriquets, un moment abandonné, fleurit de plus belle et fai't grincer des dents en ce moment pas mal de nos contemporains notoires et quelques-unes de nos contemporaines. Je regrette de ne pouvoir vous faire savourer tousi les surnoms qui se colportent sous le manteau car il en est — et ce sont naturellement les meilleurs — qui sont, aussi lestes qu'irrévérencieux. Mais en voici quelques-uns quand même et qui suffiront à votre plaisir d'aujourd'hui. Mme Marguerite Carré; le petit Saxe aphone. Arthur Meyer: le Youpil-lon. de Montesquiou: Robert, ma chèrel Henry Bernstein: le bluff à la mode, de Croisset: le Paon coupé. Réjane; le trust des odeurs dramatiques. J'en passe et des meilleurs. Ce sera pour une autre fois... quand vous serez plus grands. Mercredi 25■ — Une aimable invitation à banqueter me fait souvenir que le Salon de l'Art Contemporain s'ouvrira le 7 mars prochain. Et voilà une constatation qui me remplit à la fois d aise et de mélancolie. Qui dit Salon aujourd'hui ne pense plus guère à la peinture. Ce mot prononcé au Bodega ou au Café du Commerce désigne le Salon de l'Automobile.Nul ne s'y trompe. Cette curieuse transformation s'est faite tout seule. Sans qu'on y prit garde, le mot " Salon " s'est vidé de son sens ancien pour en prendre un nouveau ; la transition fut insensible ; la Belgique a changé de mœurs, comme un galant homme change d'amie,avec une désinvolture élégante. Et nous ne gardons plus de l'ancienne passion qu'un souvenir indifférent, presque dédaigneux... Comment expliquer le phénomène qui mua ainsi notre goût des arts en dilettantisme mécanique ? Miracle du progrès, disent les ingénieurs. Besoin ae nouveauté, insinuent les psychologues. Quoi qu'il en soit, l'évolution n'est pas contestable. Les artistes sont sur la paille, tandis que les constructeurs empilent du foin dans leurs bottes. Les peintres affamés se désespèrent: L'un d'eux, qui veut à toute force arriver, croûte que croûte, proposait récemment de peindre des natures mortes et des portraits de famille sur les panneaux des limousines et le capot des moteurs. Peut-être est-ce, en effet, la seule façon d'obliger le public à regarder de la peinture.. Le public aurait tort pourtant de se désintéresser des salons de l'Art Contemporain qui représentent un magnifique effort et qui méritent d'intéresser mieux qu'une élite. Si l'Anversois n'était pas devenu, dans sa moyenne bourgeoisie, le Béotien le plus rébarbatif, les vernissages de Y Art Contemporain seraient l'heure la plus exquise pour l'ob-servateur qui passe. Rien ne serait plus intéressant, à coup sûr, que d'y circuler. Une population étrange y grouillerait, y badauderait, s'y entasserait. 11 y aurait là tous les pays et toutes les classes : des ministres et des concierges, des Américains et des bandagistes, des cantatrices et des nègres, des comtes et des tsiganes, des garde-civique, des grues, des consuls, des cabots, des photographes, des mufles, des danseuses et des penseurs. Et ce serait, pour une fois, un spectacle très parisien. ECHOS A TRAVERS ANVERS Le vif succès qu'a remporté à l'Opéra flamand La Chanson d'Halewyn, de M. Albert Dupuis, a mis au premier plan de l'actualité ce compositeur éminemment doué et qui allie à une inspiration personnelle une profonde science musicale. Nous aurons très prochainement l'occasion d'apprécier une oeuvre nouvelle de ce musicien, une ouverture pour Herman et Dorothée, et qui sera exécutée au grand concert de lundi prochain, par l'orchestre de la Société des Nouveaux Concerts, sous la direction de son auteur- Ce fragment symphonique a été primé au dernier concours organisé par la société. Car on n'ignora pas que l'œuvre admirable d'éducation artistique entreprise par les Nouveaux Concerts se complète par des concours de symphonie destinés à stimuler l'activité de nos compositeurs nationaux. L'ouverture dont nous aurons bientôt la primeur est une manière de représentation idéale du pur et exquis poème de Goethe. C'est, en quelques pages, avec grâce, avec couleur, avec discrétion, l'évocation musicale de toutes les impressions que suggère la lecture d Hermann et Dorothée. Le début, dans sa lenteur pénétrée de respect en quelque sorte, peint l'infortune de tant de familles chassées de leurs foyers par la guerre, et la pitié qu'elle exc.iite en l'âme du poète. Soudain, mélodique et aimable phrase. Dorothée se dessine, au milieu de cette détresse; puis, passant d'abord, mais bien vite arrêté d'admiration et de tendresse, Hermann. L'agitation de ses pensées, de sa passion naissante anime l'olrchestre. Voici qu'il s'empresse, mais en même temps, dans la conviction de son amour, de son heureux choix, il élargit son sentiment, il affermit sa décision... En s'am-plifiant comme une dernière vague avant le calme définitif, la musique s'apaise peu à peu et se perd en une sérénité émue. * ♦ * Combien de milliards de rondelles multicolores ont été lancées mardi entre la Gare et la rue des Tanneurs ? Le nombre, si un statisticien le recherchait, serait effrayant. Dans un seul sac de confettis sa-vez-vous combien il y a de rondelles ? Un fabricant, hier, nousi l'a appris. Pour cinquante centimes, on vous remet deux cent mille morceaux de papier. On l'a calculé, non pas en comptant les rondelles une par une, mais en faisant quelques multiplications. Les machines possédant, alignés comme les dents d'un peigne, une série d'emporte-pièce, et la masse de papier perforé comprenant toujours le même nombre de feuilles, on obtient facilement le chiffre désiré: une opération suffit. Maintenant, si le fabricant s'est trompé, nous n'y pouvons rien. HORS ANVERS Le prince de Galles vient de faire ses débuts comme collectionneur. Débuts malheureux ! Sur ses économies personnelles, le jeune héritier s'était acheté, en cachette de ses augustes parents, une ma gnifique coupe en argent ayant appartenu à la reine Anne. Un dimanche du mois dernier, venant à Londres, il apporta la précieuse coupe qu'il avait payée 20,000 francs et la montra aux intimes qui s'extasièrent. Et déjà il parlait de mettre l'œuvre d'art au Bri-tish Muséum, quand un vieil érudit de courtisan fit savoir que, déjà, cette coupe se trouvait dans le Musée... Celle du Prince n'était, hélas ! qu'une copie, qui vaut bien un millier de francs. En attendant les voyages, la brocante forme la jeunesse. * * * Le duc de Mecklembourg-Schwerin est assurément un grand seigneur. Il est aussi représentant d'une marque d'automobiles. Et il a un concurrent en la personne du roi de Serbie qui partage avec un de ses amis, moins haut placé, les bénéfices que laisse la représentation par la Serbie d'une marque française très connue... Déjà nous savions que l'empereur Guillaume était propriétaire d'un café à Pots-dam et que le prince Hohenlohe trustait les hôtels de Berlin, ainsi que le roi de Wurtemberg, d'ailleurs, qui possède deux magnifiques palaces-.. Allons-nous apprendre un de ces jours que le grand Turc vend du papier d'Arménie et le tsar de la vodka ?... * * * L'Autrichien Franz Bizony, qui vient de mourir, laisse un million à la Ville de Vienne, qui devra en utiliser les revenus pour entretenir un asile de vieux chevaux. Soyons bons pour les animaux, certes, mais un million pour des chevaux, c'est beaucoup quand tant de gens meurent de faim. Il serait si simple de tuer les vieux chevaux pour nourrir les gens qui n'ont pas assez d'argent pour acheter de la viande ! i «h * Quelle famille ! 11 s'agit encore de celle des Habsbourg. L'ex-archiduc, aujourd'hui simple Herr Léopold Wulfling, après avoir tant sacrifié pour épouser Mme Adamovich, ancienne actrice, demande aux tribunaux de Vienne de lui faire rendre quelques meubles qu'il lui avait donnés au moment de leur divorce. Mme Adamovich réplique en déclarant que son ex-mari reçoit en secret 50,000 francs par an de l'empereur d'Autriche pour passer inaperçu en exil. M. Wulfling nie et le procès est remis. * * * Le prince de Galles ira en septembre à Peterhoff pour rencontrer la belle Tatia-na, fille du tsar, qui aura bientôt dix-huil ans. Il s'agit de voir si les jeunes gens peuvent se convenir. Le prince de Galles doit visiter tout l'Empire britannique en 1915 et l'on voudrait bien le fiancer avanl son départ. Ses vingt et un ans approchent. C'est l'âge auquel son père s'esl marié. Est-ce que les pourparlers pour un mariage avec la princesse de Grèce auraient échoué ? * * * Le prince de Wied le va donc devenii d'Albanie. Grand bien lui fasse ! Si jamais il peut se faire obéir des bandes de brigands qui peuplent cette contrée et ne demandent qu'à égorger et fusiller, ei réussit la plus sommaire des organisatiom économiques et politiques, il aura mérité l'admiration de l'universelle postérité. En attendant, il se prépare à s'installe] dans un palais aux étais vermoulus e dans lequel habite déjà une nombreuse vermine. Il y a, du reste, un architecte qui chaque jour, vient y faire brûler du soufre ce qui ne veut pas dire que l'endroit s as sainisse promptement. Si le prince de Wied était célibataire on ccmprendait fort bien qu'il aspirât £ 1 étrange honneur de présider un Etat u n'er est pas un, mais le nouveau souve rain est marié, il a des enfants et viendn à Durazzo accompagné de toute sa famil le. Il n'exposera donc pas seulement se personne aux coups de ses soi-disant su jets, barbares qui ne connaissent d'autr< mode de vie que l'attentat à celle des au très; sa femme, ses enfants vont couri les mêmes périls, sans compter — au cai où ils pourraient vivre à l'abri des poi gnards et des balles — les maux de toutes espèces qu'ils pourront gagner dans ur château branlant où les rats, les souris e les serpents sont les véritables maîtres Dans ces conditions, le prince est ur grand coupable. A moins qu'il ne soit fou. * * * Ces jours derniers, il s'est passé à Fol deak, petite commune du comitat de Csanad, en Hongrie, un événement qui c vivement ému les autorités communale! de l'endroit- Le receveur s'était rendu, en tourné< d'inspection, aux étables communales. I se trouvait à proximité d'un superbe tau reau également, lorsqu'il fut, tout à coup pris d'un irrésistible besoin d'é'ternuer En tirant vivement son mouchoir de 1< poche, il laissa choir la clef de la caiss< communale dans le tas de foin placé de vant le taureau, et, avant qu'il eût pu fair< un mouvement pour la ramasser, la dit* clef était déjà descendue dans l'estoma< du taureau. Tête du receveur !, car il n'existait qui ce seul exemplaire, d'un travail artistiqui d'ailleurs, de la clef de la caisse com munale. Les habitants, qui n'avaient pas tard" à apprendre la pénible nouvelle, étaien atterrés. Comment ravoir la clef ? On n pouvait cependant pas faire le sacrific du superbe reproducteur dont la commu ne était si fière ! Il fallut donc trouver ui autre moyen de rentrer en possession d' l'objet perdu et l'on se décida à attendr la sortie de la clef par les voies naturel les. A cet effet, on plaça deux gardes mu nicipaux en permanence auprès du tau reau avec mission de surveiller toutes le fonctions du noble animal. Plusieurs jour se sont déjà passés et malgré l'absorptioi par le taureau, d'une bonne portion d'un eau purgatiive bien connue, la clef n'i pas encore fait son apparition. Par la voie administrative, le présider de la province fut mis au courant du tei rible événement et fut prié, dans sa haut sagesse, de décider ce qu'il y avait à fair en l'occuremce. iNouveau Salomon, ce éminent fonctionnaire décida qu'il y ava: lieu de confectionner une clef nouvelle Les gardes municipaux continuenl néanmoins, à surveiller les faits et geste du taureau récalcitrant. Le Courtier à paris LE CUEUX CHATELAIN. M. Jean Richepin, immortel, auteur du morte Tango, l'a, en dormant, madame, édhappé belle. L feu a pris dans son c/hâteau des Trois-iFontaines, prè de Mantes, tandis qu'il reposait. Heureusement 1 poète s'est transformé héroïquement en pompiei Grâce à ses efforts l'incendie a été maîtrisé; le me bilier du château a été épargné. Les flammes s sont arrêtées devant un tableau représentant Mm .lean Richepin, grandeur naturelle. Ainsi, nous avons appris par tous les journaux qi; M. Richepin est châtelain On savait déjà qu'il £ montrait citadin élégant. Etonnante destinée d'u gueux ! Avoir vilipendé les bourgeois et chanté 1 liberté, les libertés et même les indécenses pour écrii en fin de compte une apologie du Tango à l'usag du faubourg Saint-Germain, c'est tout de même d< concertant et un peu attristant. Comme on change ! LE PHILOSOPHE. Les commencements de M. Bergson furent mode tes. On l'envoya d'abord au lycée de Clermont_'Fe ! rand. L'isolement dans lequel il vivait, les mont&gn< de livres qu'il lisait et qu'il consultait sans cesse 1< recherches qu'il entreprenait sur l'hypnotisme et suggestion lui créèrent vite, dans la petite ville, ur réputation de thaumaturge. On 'e regardait comme un remarquable magnét seur. Une sorte de respect unanime accompagna ses pas, même lorsqu'ils le portaient le vendredi, * Ion un rite louable et sacré, au temple d'Aphrodite. Les cancres de sa classe qui avaient entendu pa * 1er de son pouvoir surnature' craignaient de le chi huter. Quant aux forts en thème, ils buvaient déj sa doctrine et happaient ses paroles, comme foi aujourd'hui ses auditrices du Collège de France. I 1 adoraient. Un jour M. Janet. inspecteur général, en cor i pagnie de M. Eourget, doyen de la Faculté de Cle mont, vint assister à un cours du philosophe. ^ Bergson parla du pessimisme. Ce fut une magnifique leçon. M. Janet, quand l'eut entendue, resta un moment sous le oharme, pu il dit : — Monsieur le professeur, je pourrai me vant< désormais d'avoir été un de vos élèves. Car, si viei que je sois je viens de m'instruire en vous écoutan l Cet éloge magnifique jeta un grand trouble dai l'âme des potaches. Car ils comprirent qu'un profe seur aussi hautement prisé leur serait promptemei ; ravi pour être envoyé dans un lycée parisien. Ui profonde émotion se peignit sur leurs visages. Alors M. Bourget, vieux professeur de science : père de >M. Paul Bourget, trouva le mot qu'il falla pour réconforter ces jeunes gens. — On vient, dit-il, de vous parler du pessimism Je connais ça, moi. J'ai, à Paris un fils qui en fai Et tout le monde éclata d® rir®. , LE DERNIER MOUSQUETAIRE. M. Carie de Perrières, qui vient de mourir, fut un L des derniers mousquetaires. Avec lui disparaît un type de boulevardiers comme on n'en voit plus guère. Ces aimables Parisiens étaient apparus sur la tin L de l'Empire. Après la guerre de 1870, ils se retrou, vèrent à Tortoni. Autour de Scholl s'essayaient, sur le perron fameux, Alfonso de Almada Ezpeleta, G. de Borda, Chap-ron. Feuillant, Gaston Jollivet, qui employait volontiers sa belle vaillance et la segesse de son esprit à apaiser les conflits. Tâche malaisée, car les altercations naissaient fréquemment, et souvent à propos de bottes. ; — Monsieur, déclarait soudain à quelque inoffensif ^ passant un des mousquetaires, vous me regardez de travers ! Je n'aime pas ça. J — Mais... répliquait l'autre. — Alors j'en ai menti ? Voici ma carte ; On allait parfois sur le pré pour moins encore. - C'était la belle époque. Aujourd'hui, il n'y a plu» que [ les aviateurs qui veulent se battre. A LA COMEDIE FRANÇAISE. t Maintenant que l'on ne fait plus de tournées à la ComédieiFrançaise, on se raconte les péripéties amusantes, les détails savoureux des tournées d'autrefois, t Un soir, c'était à Quimparlé. On donnait Hernani, M. Paul-Mounet jouait don Ruy Gomez. Au moment de commencer la célèbre tirade sur les ancêtres, l'ac_ teur s'aperçoit qu'il n'y avait pas un tableau accro- 4 ché aux murs du décor. M. PauLMounet ne perd pas la tête. 11 entraîne - le roi dans la coulisse et là à voix haute, de façon à être entendu du public, il envoie des apostrophes lyriques à ses aïeux égarés dans les portants ; il joue la scène... Le public applaudit à tout rompre. Une autre fois, c'était à Bergerac. M. Mounet-Sully jouait Œdipe roi. Quand l'artiste arriva, les t yeux crevés, clamant sa détresse, le rideau d'avant- scène tomba brusquement. Interrogé, le chef machiniste déclara simplement : — Ah ! il gu...ait si fort cet homme-là que j'ai , cru qu'il lui était arrivé mal. - Lors d'une représentation classique, les Marseillais t demandèrent un jour à M. de Feraudy de chanter Pour ellet chansonnette dont il est l'auteur et qui fut créée par le regretté Fragson. Et comme l'auteur a ne s'exécutait pas, les galeries manifestèrent. Un régisseur dut venir annoncer au public, que le créateur du Foyer n'était pas chanteur et ne pouvait 1 pas satisfaire leur désir. — Pas chanter ! s'écria un loustic du poulailler, avec un ventre comme ça , Quelle blague ! UN EXEMPLE Déroulède avait refusé de faire partie de la Société des Gens de lettres, ce syndicat d'assurance contre les risques de reproduction de la copie, que cette copie soit bonne, ce qui est rare, bien rare, on 5 mauvaise, ce qui est le cas le plus fréquent. Voici ia raison qu'il avait donnée et que l'on pouvait attendre de son désintéressement : * " J'ai une grande cause à servir^ et je n'écris que pour la défendre. Il est donc bon que les journaux les plus pauvres puissent reproduire ce que j'écris * sans qu'il ne leur coûte rien. Le droit d'auteur gê_ nerait la propagation de mes idées. Je ne veux pas de droits d'auteur. t Combien, parmi les écrivains du jour, même parmi ceux qui estiment défendre une cause en écrivant, en pourraient dire autant ? „ I L'HRTieLE s — Baptiste ! — Monsieur ! — Priez Saint-Yrieix de passer à mon cabinet. Baptiste, un groom à la mine éveillée de gavroche anversois, pivota sur ses talons et Noël Durieux le sympathique directeur de 1' Indépendant, journal quotidien à grand tirage, se replongea dans la lecture d'un volume de vers, Fleurs de Lotus, que venait de lui dédier quelque bas-bleu, en quête de notes laudatives— Un bruit de pas foulant le tapis de mo-j quette et Saint-Yrieix, chroniqueur attitré c à l'Indépendant, fit son entrée dans le s cabinet directorial. c — Ah! c'est vous, Saint-Yrieix. — Moi-même, monsieur Durieux..., e qu'y a-t-il pour votre service ? e — Voilà ! J'ai besoin d'un article... d'un article sérieux qui nous repose un peu des l scandales, des potins du boulevard et des ii vilenies de la politique... Vous avez dû a vous tenir au courant de la campagne que nos grands hygiénistes mènent en ce moment contre l'alcool... Oui ! n est-ce pas ?... Il est cinq heures... Il me faudrait, pour sept heures, une chronique contre l'absinthe... Ah ! avant tout, cherchons le titre... — Oui ! cherchons le titre, souligna Saint-Yrieix. — J'ai trouvé... Vous appellerez cela: >s " Une croisade salutaire. s — Une croisade salutaire.-. Parfait ! — Je vais faire un tour à mon cercle, dit Noël Durieux... Voulez-vous vous in- i- staller à ma place et vous mettre à la be- I sogne dare-dare ?... — Si monsieur n'y voit pas d inconvé-nient, répliqua Saint-Yrieix, j irai faire l- mon article au Weber... Je suis 1 homme à de la couleur locale, et pour travailler, j'ai I'1 besoin de l'atmosphère ambiante.-. Exem ple: pour écrire des articles agricoles, il rne faut la sérénité des champs; pour r- trousser des échos de théâtre, je déambule ' dans les coulisses des petites boîtes où 1 on II cause, et, pour tartiner consciencieuse-i3 ment une chronique sur l'alcoolisme, je m'installe dans un café... -r — A votre aise, répliqua Noël Du rieux... votre méthode de travail ne man-ls que pas de pittoresque... A sept heures, î- j'enverrai Baptiste chercher la copie chez 11 Weber. Au revoir, cher ! Et se coiffant de sonimpeccable huit re-S| Et se coiffant de son impeccable huit it reflets, Noël Durieux descendit faire son -.. Garçon! du papier et de l'encre!... *' Et une mominette bien tassé... C'est pour un malade !...

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