Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 11 Maart. Le courrier de Bruxelles. Geraadpleegd op 12 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/db7vm4422b/
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Mercredi îl mars 5914, S 3* annss. — N" ÏO.' ABONNEMENTS : HB»N S1JB0U fROIS BGIS BELGIQUE. .fr. 10.00 500 a.BO HOLLANDE. . •!, ig go 9.S0 4.80 LUXEMBOURG .\ BN10N POSTALE. 30.00 1 S.00 7.60 5 CENTIMES «uooléments ne «ont oss mis •n««ntf TÉLÉPHONE SABLON 178* LE COURRIER BUREAUX I A BRUXELLES ; 52, rue de Sa Montagtu A PARIS j 30, rue Saint-Sulpîce, 30 5 CENTIMES Lm suoo'énnents ne «ont pas mis en ventl TÉLÉPHONE SABLON 1754 Pro arss et focis Le plaidoyer du patron Mélotte. ^Nous trouvons dans le « Peuple :> de sa-snedi une réponse que lui fait un patron libéral, archi-libéral, M. Mélotte de Gem-rbloux, pris à partie par lui pour avoir it porté atteinte à la liberté ouvrière ». îAprès avoir parfaitement répondu aux reproches articulés par le << Peuple », M. Mélotte discute d'une façon générale dans sa lettre le procès que le socialisme fait incessamment aux patrons; sa réponse est ■topique, elle convient vraiment à tous les patrons, car tous sont dans la même position dans les mêmes situations que M.Menotte, sauf ceux qui ne réussissent pas — «t ce n'est pas de ces derniers que le « Peu-iplo » est jaloux î Voici ce plaidoyer si juste, inspiré à M. IMélotte par la vérité de sa situation, dont il a bonne conscience: Vous me reprochez ana fortune, dit M. Mélotte, et il répond : « C'est l'antienne obligatoire : le patron s'enrichit de la sueur de l'ouvrier!.. Mais est-ce toujours bien exact 1 Pour lin patron qui s'enrichit, combien en est-il «jui se ruinent? Et, d'ailleurs, ce reproche «st-il mérité en ce qui me concerne? J'ai montré que je paie des salaires qui doivent satisfaire les plus exigeants. Pourquoi me serait-il interdit, par sucroit, de faire fortune? Les meneurs veulent toujours tirer à eux fcoute la.couverture, mais, en foute chose, âl est bon d'être juste. Peut-on reprocher à un médecin de s'être Attiré par sa science une riche clientèle ; ou "bien à un avocat de mériter par son talent «tes honoraires élevés? Bans mon rôle modeste, j'ai su combiner 'une charrue qui est l'objet d'une industrie nouvelle', j'ai lutté longuement'pour l'implanter partout, j'ai réussi : quelle objection a-t-on à me faire? Vous m'accusez de manquer de cœur parce que j'ai congédié trois ouvriers. J'ai .montré quelles furent lés fautes. J'ajoute-rrai que le patron ne perd pas nécessaire-anent ses droits d'homme et n'est pas tenu «le se laisser insulter impunément par ceux-là même qu'il a toujours traités avec justice et bienveillance., •Te sais "bien que-l'iïom.nie >e. arrivé -• Vest pas toujours sympathique et que,, dans le combat entre le faible et le fort, la faveur publique sera toujours avt*e le faible. Mais 51 y a souvent derrière un homme à arrivé » bien dés facteurs qn'-iî faut considérer. notamment un travail opiniâtre et une inquiétude continuelle, qui doivent lui faire pardonner la chance qui, - en certains moments, a peut-être pu le favoriser quelque peu. Il serait juste aussi, au lieu de chercher toujours une popularité facile en prenant systématiquement la défense de l'ouvrier contre le patron, de vous dire que l'ou-Trier peut aussi avoir parfois des torts, ist, dans tous les cas, de considérer d'abord les éléments de la cause. D'ailleurs, la tâche du patron est sou-'vent bien ingrate* et dans leurs nuits d'insomnie, ceux qui, comme moi, ont gravi tous les échelons de l'échelle, doivent t>e bouvenir parfois avec regret du temps de leur jeunesse où, la chanson aux lèvres, ils •maniaient l'outil et pouvaient, la journée terminée, goûter la joie de vivre sans souci. •* RELIGIEUSES. "Vous les voyez passer dans les rues de*; villages et des villes; vous les rencontrez jjrès du lit des malades, dans les hôpitaux; vous savez qu'elles se sont données aux œuvres de miséricorde et de pitié; quand vous *es nommez. « ma bonne sœur vous dites toi en. D'où viennent-elles? de partout. Elles sont de familles pauvres et de familles riches, de familles chrétiennes le- plus souvent, et parfois des maisons où Dieu est comme iguoré. Leur enfance ressembla à la vôtre. Quand elles étaient petites,elles jouaient, elles couraient, elles aimaient à rire, elles avaient des arnies^ leur mère les grondait plus d'une fois par semaine, elles avaient peut-être beaucoup de peine à être sages : rien, dans leur apparence, ne les distinguait des autres enfants. Celui qui aurait lu dans leur cœur y aurait vu de la bonne volonté et une attention plus grande à demeurer pures. Un jour plus ou moins tôt elles ont entendu l'appel de Dieu. C'est là une chose-mystérieuse et certaine. Une force raisonnable persuasive et puissante les attire au sacrifice et leur demande pour le soulagement de la misère du monde, leurs douces mains, le regard compatissant de leurs yeux, chacune des heures do leur vie et tout l'amour de leur cœur. Même celles qui devront s'enfermer dans les cloîtres et passer dans la prière la plus grande part de leurs jours et de leurs nuits, le ferontpar tendresse pour toute l'humanité vivante et pour les âmes dos morts. Toutes elles ont lutté contre elles-mêmes, elles ont souffert de lu Séparation. . J'ai un ami que. sa fille a quitte ainsi quand elle avait vingt ans.^ Il m'a raconté quelques-uns de ses souvenirs et il en parlait comme de l'heure qui vient de sonner, et qu'on entend encore vibrer par toute la maison. Il disait : — Mon enfant va se faire religieuse. Elle achève de ec faire aimer do nous. Elle vit ses derniers jours parmi nous, et ils sont remplis de la joie jalouse de l'avoir et de la douleur de la perdre. Quand nous nous regardons, elle y pense, et j'y pense, à ce départ dont la date est écrite entre nous. Èlle est calme, plus prévenante que jamais, et joyeuse. Elle ne cache pas sa peine, qu'elle domine. Elle me dit : « Les moindres choses de la maison m'attachent; ma chambre qui est dans l'ordre que j'ai voulu, un ruban, mes oiseaux, mon dé d'argent, mon bénitier, le jour qui entre droit-en face de mon lit, les photographies rangées sur ma table. J'ai de la peine à tout briser. Cependant, il le faut ». Elle est appelée en pleine jeunesse, en pleine beauté. Près de nous, elle a vu un de ses cousins se fiancer et se marier. Et elle m'a dit encore : « Je pourrais aimer comme d'autres, et vous savez, quand j'aime, j'aime dur; mais je ne dois pas, je ferais tort à trop de pauvres et. au premier d'entre eux, qui est Dieu ». Elle a offert à Dieu ce cœur vite ému, délicat, prompt et ardent. Elle se gardo. Elle aura le sourire intérieur qui descend du ciel, il se repérera sur elle, et elle le distribuera au monde misérable. Ma fille aura la paix promise aux forts. Moi, je là donne à toute heure comme •je dtjjfrttftrais raoa sang, ^oiUio' à ynxrtfce. Je l'aime de plus on plus, et. je ne peux pas trop le lui dire. Que Dieu comble le vide avec sa grâce ! « Elle a rapporté un chapeau neuf, pour le dernier voyage que nous devons "faire j ensemble avant de nous séparer, feutre bleu marine, deux ailes qui vont en s'écar-i tant, un nœud bleu au milieu.. J'ai pensé,, que j'achèterais une boîte pour le conserver, quand elle ne sera plus ici, dans trois semaines. Et nous avons fuit le voyo,ge promis à l'autre bout de la France. J'étais seul avec mon entant. Je ne cessais de regarder ses yeux, et j'y vois la campagne, le ciel, les passants et les villes. Tout le long du chemin, on l'admirait comme une fleur splen-dicte. Beaucoup d'initiative, une jeunesse alerte et endurante, une bonne grâce dont elle sentait le pouvoir et- qui l'empêchait d'être timide, un reste d'enfantillage. Nous recevions des lettres que je ne lui lisais pas tout entières. Sa mère m'écrivait: c Je voudrais être encore au temps où je la nourrissais, où je lui donnais la vie qu'elle va donner à Dieu >. Nous tâchions,mon enfant et moi, d'être braves. Mais je n'étais fort que par elle, de son sourire, de sa générosité. Elle l'était de par Dieu. Elle ne le nommait pas plus souvent que de coutume. Cependant au détour des vallées, lorsque l'horizon s'ouvre et que la vue de la terre est nouvelle pour nous, elle envoyait son# coeur à tous les clochers blancs. Je le devinais parce que ma pensée l'enveloppait. Je devinais au recueillement bref de son visage, qu'elle saluait de loin les églises, toutes, comme les malsons sûrement amies, des càmpagnes. inconnues. J'aurais voulu que cette souffrance et cette joie n'eussent pas de fin. Aujourd'hui Je souvenir en est sans amertume. Ma fille n'est plus à moi. Elle est à Dieu, aux pan-; vres, à la misère des âmes abandonnées, et; la paix qu'elle a méritée nous est venue àj tous deux ». Bien des pères, bien des mères ont éprouvé les sentiments qu'exprimait mon ami. Leurs filles, séparées d'eux, ont gardé de la maison de l'enfance et de chacun des êtres qui.ont veillé sur elles, un .souvenir dont rien, depuis, n'a diminué la tendresse. Elles servent Dieu, ce qui a toujours été la gra-ndo façon de servir son pays. Elles le servent en France; et cette armée pacifique -et modeste a dompté plus de révoltes que toutes les autres forces ensemble. Elle a relevé plus de cœurs que les meilleurs livjws et les plus répandus ; elle a lavé plus de souillures quelles eaux des fontaines et des fleuves; elle a nourri plus de pauvres que les greniers publies dans les temps de famine; elle a remplacé dans leur devoir de secours et de pitié, ceux que l'oubli ou la mort écartait ues vivants. Mais beaucoup de ces filles intrépides se sont faites missionnaires. Elles partent par petits groupes, pour tous les points du monde. Il n'y a guère de long courrier sur les lignes d'Asie; d'Afrique ou d'Amérique, qui n'en porte quelqu'une. Par elle», comme par les prêtres des Missions,notre pays, associé plus qu'aucun autre à la propagation do l'Evangilo, sème Jésus-Christ dans les terres barbares. Elles vivent . intactes parmi la corruption, douces parmi la violence, persévérantes parmi des peuples'à l'esprit changeant. Leur effort semble parfois stérile; il est souvent contraire; elles meurent et sont remplacées par d'autres. Cependant, les enfants qu'elles élèvent-, les malades qu'elles soignent, savent toujours d'où elles viennent. Pour les avoir vues, ne fût-ce qu'un moment, ils savent qu'il existe loin de leur Afrique ou de leur Asie, un pays qu'il est dur de quitter, une nation héroïque et prédicatrice, dont l'âuie est attirante et bonne à connaître. René Bazin, de l'Académie Française. ÉTRENNES PONTIFICALES VINGT-NEUVIEME LISTE. Report des listes précédentes: 73.409,45 Les prêtres du canton de neauraont, 100 Congregatie van O. L. V., l'ervyse. x 0) OnbeKend, id.p 25 E. H. ri. Pastoors en onderp. fongresaUe der docliters en parochianen, Renioghe, 125 Anonyme, Tournai, *5 Directeur et professeurs, Instit. S, Louis, 250 M: Billaux G rossé, Bruxelles, î'O M. el Mme Paul c.uillenUn, 100 M. et Mme Fontaine, 100 M du R.. 50 Mile Gilles do Pélieliy, K50 MM. les vicaires généraux. Tourna?, 100 Cœur S. de Jésus, j'ai confiance en r«5a* 100 Comte eû comtesse van de Werve de Yorssovfur, 100 IL M. J. E. P., 100 Pli-. S. I.edeberg. 25 Dank van O. L. V. T. V. G. L., 25 A. B, Pastoor. Pèrvyse, 20; Léoniine v.f, Mimie. F. D.. Louvain. iO-, Om verhoord 'e v.ofcden dcor der. 11. Antonio?. «.50; Pour obte-irir sïi>» guétfc a»i,r>eyn-ze, 2; Une enfant de Mario, Marchin, J; Trois anon., Lilu canton de Seneffe, iJl ; M. Anssems, Gembloux,5; Dieu bénisse, nia famille, Focaut, 00; M. Cyrille Ver--tracte, Roulcrs. 20; M. Ad. Beckers, doyen de Saint-Tiond, 20: Aime C-li. Delvaux. Rochefort. 10; I- M.L. M. P. et C., Alost, 10; Dr J. NVaekens. Saffelaere.10; Pr obtenir deux grâces, 5; J. M. V. de S., 3; H. Va-<i-:r zegens ons buisgezin, Aertryeke. 5; Denise et Germaine, 2; Pr faire do bonnes Pâques, 1; abonné, D. R., yO; )£. r,.. 20; An., Zellick, 90; Voôr onzen IL Vàder. 10; Dieu nous bénisse, 10; Eu l'bonn. de S. Corneille, 5: Orib., 5; Jules et Julie, Heyst-sur-Mer, 5; II. Auguste Cantillon, Diest, 0,50; H. D., Tournai, -2; M. D., 5; M. J. A., Wervick, o; C. P. S., Amans-berg. to; D.. Gentbruggen, 5; Mlle Mans Ion, 20; L. V. 20; Ter eere van O r^. V., van Bystand, 5; IL Varier ons bnisgezin zogene, 2; Ter eere van O. L. V. van Oostacker. -i; Yoor de goueztug mljnep vrouw, j; Voor de genezing van mijn zoon, Ileule, 2; P. .L. 1; G. V. II.. 1; Marie Naessens, dlensfnieid. Voor iiet geluk in lmisgczin, Oudenburg, 5; J. T. D.V,,Sot-tsghem. i; C. m. C.. Geeraardsbergen, 2; Reconnaissance d'une famille chrétienne. 20. — Ensemble, .198. Total: il'. 75.333,-45 Ou peut adresser fia souscriptions au bureau du journal on à M. Mallié, eeorét-aire, 7, rue de la Tête d'Or, Tournai. ♦ Eevus de la Presse « Autour île riudex ». — Excellentes réflexions d'Amicus dans le « Kappel s : L'Eglise est bien une société constituée avec sa fin propre, noua conduire au salut en nous enseignant la doctrine et la morale du Christ.Elle doit veiller à ce. que ses l'idèles tendent sûrement vers cette fin, et, pour cela nous éloigner des obstacles et des dangers. C'est daais cc but que l'Eglise société parfaite, a des lois. Sans doute nous ayons déjà la loi naturelle et notre propre conscience.guides précieux dans le discernement du bien et du mal. Mais bien des occasions so présentent dan» la vie où notre vigilance p< r.-onnelie e>st insuffisante. Dans bien des œuvres en effet .les doctrines perverses s'infiltrent insidieusement, la morale relâchée sinon dissolue y trouve un asiles parfois insoupçonné. Cela peut nous paraître inoffensif, le poison y est distillé goutte à goutte,nous le prenons lentement sans nous en apercevoir; d'autant plus que nous y sommes moins préparés ; laissez faire bientôt vous en sentirez les funestes effets. Mais l'Eglise qui est une mère vigilante, veille sur ses enfants, elle a vu le danger, elle le dénonce publiquement à tous ses fidèles pour les mettre en garde. Le Souverain Pontife, chargé de conduire la barque do Pierre, s'eet adjoint dans sa mission de guide des ooaojuteurs. Et nous avons ainsi, h Rome, près du chef de la chrétienté catholique, un organisme spécial constitué, la sacrée Congrégation do l'Index. Elle examine les livres dangereux et les signale comme tels en les prescrivant au besoin. Est-ce au nom do la science que vous récla-^ mez pour vous la lecture de ce livre, au nom do l'art? - Mais l'Eglise n'a jamais entendu nier qu'il • pût se trouver là de véritables données scienti-» tiques j des réalisations artistiques. Comme dans : toute erreur, il y a toujours la part de la vé-( rit© et la part du faux. Ce n'est pas la premiè-. Té qu'on poursuit mais bien la ecconclo. Vous avez peut-être des raisons sérieuses de ' lire ce livre, votre profession vous y oblige mê-, me, l'Eglise s'y oppose-t-elle ? Nullement. ' Tonte loi portée pour la généralité des sujets ' souffre des exceptions, quo le législateur prévoit. Il suffit dans ce cas d'avoir la permission 1 do l'Index. Pour l'obtenir est-ce donc si difficile que de 5 s'adresser à l'autorité constituée, à ceux qui ont 1-e pouvoir de dispenser, à i'Evêque par exemple ? Mais m'objectera-t-on. alors à quoi servent les décrets de l'Index, si l'on en est si facilement dispensé? Je le disais tantôt, au dessus do la loi positive de l'Index il reste toujours la loi naturelle.L'Eglise juge au for externe, elle ne peut évidemment dans tous les cas, où elle accorde sa dispense, vérifier si tons les motifs allégués Sar un sujet sont bien fondés pour s'exposer au auger. Elle le juge suffisamment prudent, à lui alors de se conduire suivant sa conscience. N'a-t-il plus de motif sérieux de liro tel ou tel livre dangereux, malgré toutes les dispenses dea lois positives qu'il a obtenues? La loi naturelle lui défend toujours de s'exposer sans rai-. son au danger. ^ Mais si réellement la lecture de ce livre est , nécessaire, ou même sérieusement utile, qu'il 3 y aille franchement. Comme un garde fou placé à quelque di&-} tance protège le promeneur du gouffre, ainsi 3 l'Index nous .garde d'une chute fatale. ? Quand c'est nécessaire, on laisse quelques-uns ^ des plus expérimentés aller au bord do l'abîme; ' recueillir les rares fleurs qui peuvent encore y 0 éclore, mais on tient prudemment à l'écart la 3 masse imprévoyante que le vertige emporte-;) rai t. 'J Une dictée antialcoolique l'école laï-r que. — Un lecteur du < Matin » de Pariai 3 lui envoie cette dictée donnée par un insti-; tuteur du Loir-et-Cher, qui a trouvé cet in- 1 génieux moyen de combattre l'alcoolisme : L'apéritif est une divinité d'un genre nou- - veau. 11 a ses temples, ses prêtres, ses fidèles. Quand les peuples se préparent à la guerre, ils boivent force apéritifs pour se donner du ; cœur au ventre. Quand iî.s concluent la paix.. 1 ils en boivent pour sceller les traités, i La moisson eet-eil© abondante? On s'en ré- - jouit avee-des apéritifs. i Le pain se fait-il cher ? On appelle au secours e l'apéritif pour so consoler. Etes-vous malade? Prenez des apéritifs;- ils • vous guériront. Etes-vous bien portant? Xe manquez pas ; d'en prendre: ils vous maintiendront. L'apéritif e9b bon en hiver parce qu'il fait froid; en.été parce qu'il fait ehaud. 11 convient , d'en boiro aux baptêmes, afin que les nourris-t- sons prospèrent; aux enterrements, afin que - les HKJTts dorment en paix. j II parait que c'était ironique. Le mor-' ceau est du pasteur Wagner, qui mène cam-, pagne contre l'alcoolisme. i L'ironie est une figure de littérature bien dangereuse à manier, surtout avec des en-faats de dix ans. Pas de gouvernement libéral saus l'appui du socialisme. — Parlant du cartel au Congrès progressiste, dimanche, F.'. Lorand, député radical de Virton a dit (compte-rendu du € Peuple ») : J'ai la conviction qu'on est allé trop vite en ^ dénonçant lo cartel. Un premier écheo ne juge " pas une tactique. D'autant plus que quoi qu'il ■ arrive cet accord se lait, presque virtuellement, " à la Chambre.Et un gouvernement libéral n'est pas viable, pas plus en Belgique qu'ailleurs,saris l'appui des masses et des élus du socialisme. Ce «tu'il changer d'abord c'est la ; mentalité de ht bureaucratie. — Le « Bien i Public fait remarquer que le désarroi aux - chemins de fer n'existe pas d'hier mais depuis plusieurs années ; î Qu'ont fait les grands administrateurs pour ! remédier? Ils ont haussé les épaules et répondu: « Mais voyez donc ailleurs » 1 et ils se sont j croisé les bras. < Maintenant, devant la formidable campagne i de presse; ils viennent de décider (bien tardi- ' vement, me direz-vous) qu'on dédoublera la ligne do Landen à Herbestlial (80 kilom.) — j pourquoi seulement de Landen? — qu'on construira une ligne nouvelle de Louvain h Aix-la-Cliapello par Tongres et Visé (100 kilom.) qu'on dédoublera la ligne du Luxembourg (207 kilomètres.).Ces messieurs se figurent-ils que tous ces travaux (près de 400 kilomètres) peuvent être accomplis en quelques mois? Nous les défions do les exécuter en dix ans. A preuve, rappelons que les chemins de fer de Gand (St-Pierre) à Bruxelles (Midi), do 48 kilomètres de parcours seulement, a été commencé il y a sept ans environ^ Il deyait être terminé pour l'ouverture do l'Exposition do Gand A l'heure présente, il n'est pas encore à moitié achevé. Ce n'est certes ças en décrétant des travaux qui ne sauraient etre terminés avant dix ou quinze ans que l'on mettra de l'ordre dans le gâchis actucl.^ Il y a d'autres mesures à pren-dro pour remédier à l'encombroment de nos gares principales. Il faudrait surtout changer la mentalité de la bureaucratie. Petite Chronique Lu homme sage.— C'est le <i père d Gron-din, cultivateur à La Gillerie-d'Olonne, en Vendée. Les gens prudents no veulent pas être surpris par la mort et,fn.bonne santé, ils prennent leurs précautions. Le père Grondin est de ce nombre. Ago de 72 ans et... sentant sa fin prochai-ne, le père Grondin se rendit ces jours derniers chez un charpentier du bourg et commanda un cercueil dont il prit livraison le lendemain. Puis, du même pas, il alla à la mairie où il acheta une conccssion de terrain au cimetière. A un marbrier il commanda ensuite une belle tombe, se fit présenter le devis et en régla le montant. En-lin, après avoir acheté un cierge d'honneur et une couronno^ mortuaire sur laquelle il fit mettre l'inscription « regrets éternels .•>, il fit visite à M. le curé, arrêta le dispositif de ses obsèques, en paya le coût et demanda quelques messes pour le repos de son ame. Cette dernière précaution est la meilleure ; de toutes et on ne peut que louer la sagesse du pere Grondin. Voilà au moins un homme prêt à faire le grand voyage. Une histoire de voyage. __ Les histoires do voyage sont comme les histoires do chasse ; il , iaut en prenore et en laisser. Il faut -prendre lo , fond do vérité qu'elles portent avec elles ot lais-ser la part d'exagération qu'y ajoutent les imaginations excessives des voyageurs. Quand je dis qu'il iaut en user de la sorte, ce n'est pas mon avis que jo donne, c'est plutôt l'avis des scientistes foAhBtcs» Pour ma part, i] no mo déplaît pas qu'un peu de fantaisie orne la réalité vraie. Souvent mêfrie l'histoiro ne vaudra que i ptir la manière plus ou moins heureuse dont la stylisera le narrateur. Celle que je veux vous conter est-elle stylises? Je ne le crois pas. Elle a un son de vérité vraie. Elle est tout à fait vraie. l>onc trois Bruxellois voyageaient en Arden-no. llis avaient marché un peu à l'aventure es-r.aladant des raidillons, preiunfc des chemins de 1 traverse, s'enfonçant par des sentiers dans les sous-bois pleins d'ombre ot de musiques. Plus ils ; marchaient, plus leur estomac s'allongeait pas le bas. Il lut bientôt dans leurs talons. Heureusement la Veine, qui accompagne par-' tout nos bons concitoyens^ les fit déboucher à la ■ sortie du bois dans un petit village perdu, un » village comme les villages du temps jadis, 'sans hôtel, sans auberge, sans cabaret mémo. Jamais personne n'y passait. Les touristes n'en connaissaient même pas Je nom. Il fallut bien entrer dans une maison du dit village et demander à manger. Nos joyeux com-pagnons no s'en firent pas faute. Ils entrèrent dans une sorte do petite fermo et demandèrent qu'on leur servit quelque chose. Et comme, en vrais Bruxellois, ils adoraient les tartines' au fromage blanc, assaisonnées de la verdure de jeu-1 nés oignons, ils demandèrent co mets national 1 et même ils en redemandèrent, tant et si bien que de leurs talons leurs estomacs remontèrent' ■ vers leur place accoutumée. Ils liaient. Lo bonheur était entré en eux avec le fromage blanc. Mais quand il fallut payer, ils ne riaient plus ; ou du moins ils riaient jaune. Leur hôtesse en ef-[ fet, entendant qu'elle avait affaire à des ci-, toyens' de la capitale, leur réclama soixante-; quinze centimes, par tartine. Quo vouliez-voua qu'ils iisseUt? Us payèrent1 sans protester et ils se levaient pour s'en aller quand la bonne femme, après quelques manières, s'aventura à leur demander un conseil. ,— Figuro»-vous, disait-elle, quo j'ai là un vieux lit que mon mari a acheté dans une vente : publique à la ville. Mais le lit est plein de pu-. naises et je ne sais comment les faire partir. Vous qui êtes de Bruxelles vous savez peut-être un moyen do m'en débarrasser. — Un excellent, madame, riposta un des trois voyageurs, non pas un excellent-, mais un ; faillible. Faites venir les punaises ici. Sorvez-le des tartines au fromage blanc et demandez-le septante-cinq centimes par tartine. Vous p.: vez être sûro que vous ne les reverrez jamais. Et les trois bons compagnons, rassérénés, i prirent en chantant le chemin de l'aventure. LA VILLE Un anniversaire. —- On commémore,ce année, lo f)0e anniversaire de l'arrivée Mexique de Maximilien d'Autriche et de orincesse Charlotte. Alors, comme aujo d'hui. le Mexique était en proie à do p , fondes divisions politiques et lo jeune pi co avait accepté la périlleuse mission établir un Gouvernement régulier. C'était au début du printemps de 1' née 1864, Maximilien et sa femme avai fait la traversé* à bord de la <? Novara ils débaraueot à Vera-Cruz où les acclar tions d'un peuple enthousiaste se mêle Dour les saluer, aux salves joyeuses des nons; Par étaoee. le jeune couple se reni Mexico, et, partout, c'est lo même acci chaleureux. A Mexico, ce fut une entrée lennelle. dans la ville pavois^e et fleui les troupes françaises faisant la haie2 " zaine et Neigre escortant le carrosse îm rîal. Un « Te Deum » est chanté ù. la thédrale et c'est alors la prise de pcœ sion du palais royal... Trois ans après, 1: fortuné Maximilien était fusillé f Six ans anrès le maréchal Bazaine ca tulait à Metz... Chez les coiffeurs.— On s'est livré à qi ques frictions dans le monde de ta coiftu récemment. Afin d'arriver h uno enteu les délégués de la Fédération Nationale ■ coiffeurs de Belgique et les délégués de Chambre syndicale des ouvriers ont pro qué une réunion : on y discutera la réf mentation des heures de travail dans salons de coiffure, les derniers, où 1 cause» Un cougrèg de la jeuness-e «ailiolique. On nous écrit; Un congrès d'étudiants et de la jeunesso tholiquo belges 6e tiendra à Bruxelles lundi avril. Un Comité d'honneur s'est constitué sous présidence de S. E. le cardinal. Autour do 3 Mercier eo sont groupés les doyens de l'a g; mération, les directeurs d'instituts d'enseîg ment et plusieurs personnalités, notamme MM. Woeste, Carton de Wiart, itenkin, Le Alex. Braun, Mesens, de Jonghe d'Ardoye,I niers, Plissart, Hap, Verhees. Déjà un noyau de congressistes 6'est con tué par l'adhésion en bloc de la Générale étudiants bruxellois, des « Catoîic scouts », « l'Union do la Jeunesse *, et du grouoe « Blé qui lève ». Uno grand'messe réunira les congressistes l'église Ste-Gudulo, à 9 h. 1/2. Puis, trois « tions siégeront à, a Patria ». La première s cupera do l'action des étudiants dans les tronages, les conférences de St-Vincent Paul, et les Ligues antialcooliques. La secondo s'occupera des cercles d'études la Fédération des cercles d'étudiants en vac ces et des écoles d'adultes. La troisième sera réservée aux « Catli scouts ». Tous lés rapports seront présentés des étudiants. Les^ réunions seront closes h midi et de L'après-midi, à 3 h., les congressistes se retr veront dans la grande salle des fêtes pour 1 semblée générale. Y prendront la parole: M. vie, ancien ministre des finances et le K. Rutten. » — Les pièces de nickel en France. — pt remplacer les 80 millions de fraoc^ eu T ces de 10 et 5 centimes en bronze àctue ment en circulation, le Trésor français i exécuter pour 30 millions de francs do y ces de nickel de 25 centimes, pour S0 e lions de pièces de 10 centimes et pour millions de pièces de 5 centimes. Le poids du nickel nécessaire à cette brication sera de près de 3 millions de logrammes d'une valeur brute d'environ millions de francs. Les pièces de bronze retirées de !a cir latiou, seront, comme chez nous, coup et vendues au poids du métal. Un confrère parisien calcule qu'avec \ fabrication moyenne de 273,000 pièces ; jour, soit environ 82 millions par an, — remplacement complet do la monnaie . cuivre actuellement employée, par la m naie do nickel exigeant environ 800 r lions de pièces — l'opération ne sera achevée avant 10 ans. On calcule que rémission de la monn de nickel laissera au Trésor français un néfice net d'un peu plus de 4 millions i francs. FEUILLETON DU 11 MARS 191-U „l_ H Les Liens invisibles m "Victox» • ♦ fondant que le médecin serrait la main île l'artiste, le marin reprenait aussitôt : — Us n'étaient pas plus de cinq cents turcos à la porte de Landau, contre cinq îuilb chasseurs et fantassins bavarois, vous «entendez, Darlet, "cinq mille! et ils ont résisté trois heures ! sous uno grêle do balles jet d'obus. En ont-ils étendu des casaques wlèues et vertes dans les houblonnières ! Il se prit à rire... — ...Presque,tous avaient enlevé un cas-^lue de Bavarois et l'avaient .accroché ail fourreau de leur sabre-baïonnette... puis, suintement assombri : Mais,'hélas ! que faire avec ce. nombre? nuées de « chenilles » *iui arrivent inlassablement, sans cesse, sans cesse!! Cependant, quels trous dans leurs 3-angs! En dix minutes, trois cents ti-a'àilleurS' retranchés derrière une muraille Mu ils avaient vivement crénelée, vous tirent plus de vingt mille bal!-s. Ah! si les car touche s n'avaient pas manqué. Uu lourd soupir ponctua le souvenir désolé. Cependant un sourire vint éclairer de nouveau sa physionomie : Ont-ils crié, les diables,quand Jfe:s clairons ont sonné la retraite : ïîitrit-e ? rjûis qui ci? macache sabir !... Oui, dit lo docteur en riant, ils voulaient encore jouer de la « fourchette ». . — Amiral, une tasse de thé, et Mme Darlet avançait une petite tablé autour de laquelle on s'assit. — Et que d'actes privés héroïques! disait le docteur en b*asseyant. ^— Oui... il y a eu d&? veinards, dit simplement le vieux marin. f r- • — Et les r.ouaves au mamelon de Guns-j tett. Je n'y étaits pas. mais Lastic me racon- ' tait que son camarade le lieutenant Saint- ' Upéry n'ayant plus^que des bîcsssé et clés i morts autour de lui, ralliait toujours, appelant ses soldats, le képi-au bout du sabre, bondissant en avant, ne comprenant pas qu'il n'avait plus de soldats!... Il aurait voulu faire marcher les blessés, so relever les morts ! ;< Il disparaît dau.^ la mêlée. Une nuée de casques^ a pointes l'enveloppe, mais quand la fumée s'éclaircissait on apercevait toujours ce sabre et ce képi au plus épais des rangs ennemis. L'amiral rayonnait : — Veinard( répéta-t-il Tout d'un coup il se mil k rire : Quand Cocher fit sonner la charge, la charge de Palestro! Ca.stel, qui était près de lui, riait toujours plus tard en racontant la joio des zouaves répondant en acclamations enthousiastes aux sons du clairon et lorsqu'ils eurent rejeté les Allemands hors du bois, en pleine déroute, ils s'amusaient avec des fous rires à cueillir sur le Sauerbach des ennemis qui s'y étaient jet/*s affolés et se tenaient accroupis sur des branches d'arbres flottant au fil de l'eau. Toute la rive retentissait d'éclats de rire et d'appels pour chasser V- « canard, sauvage ». Jacques riait aussi et dans ses larges pru-1 «elles claires, une flamme passait. L'amiral regarda : — Ah! jeune^homme,.. Vous l'entendrez i sonner, jo l'espère, l'iieure de la revanche. Ce jour-là, si vos aînés n'y sont plus, sou-! venez-vous et soyez crâne î — On le sera, amiral, répondît le Lorrain de sa voix ferme. Et dans la pièce modeste, d'ameublenîeîrt. banal, comme dans la splendide salle à mander de Brèncs, le même souffle ardent fit •battre tous lés cœurs... Un silence de quelques secondes s'établit. Tout ù coup l'amiral se leva vivement et Mon cher ami. je vous quitte. Annie m'attend et, au surplus, notre artiste est impatient-^ j'en suis persuadé, d'obtenir une deuxième pose do son modèle. Au revoir, chère îçiatdame, au revoir, docteur. A peine l'amiral et Hiétinger eurent-ils franchi la grille du jardin qu'un groupe de femmes élégantes, accompagnées d'un jeune homme fort élégant aussi, se trouva tout à coup devant eux. L'amiral laissa échapper un léger mouvement do contrariété,-mais déjà il était entouré des jeunes filles en lesquelles Jacoues reconnut les voyageuses do l'auto. ïï eut aussi l'impression que les « minotiers s avaient dù épier leur sortie de chez le docteur pour se trouver sur le passage du comte do Brènes. — Oui! bassesse! pensa-t-il avec dédain, et le profil pur et fier d'Annie de Brènes passa devant, lui en vivante opposition des femmes qui faisaient en ce moment le siège de l'amiral. La mère et lest doux filles rivalisaient d'amabilité : sourires, poignées, de mains, demandes de nouvelles d'Annie que les jeunes filles appelaient « Annie » accentuant à son sujet nu ton do familiarité que le peintre devinait bien no pas exister... Le frère, légèrement gêné, tachait de placer un mot gracieux dans le flux de paroles qui coulait auorès de lui... Jacques, écœuré et amusé tout a la fois, regardait le vieux marin qui essayait de se dérober aux entreprises de la famille Ca-rac sans y parvenir... Il devinait quo cette mésaventure lui arrivait trop souvent et qut> lu palience du vieillard serait rapidement à bout. En effet, coupant l'air tout a coup, d'un geste «ttc/le la. main, l'amiral fit deux pas î- n arrière ré sol u m eut ; — Bonjour, mesdames, au r.evoir, mon garçon ! Et en .grande;, t njambées il enfila la nielle où l'artiste le suivit dissimulant- une forte — Sontdls gluants, ces gens-là! disait le comte en s'épongeant comme s'il venait de v faire une longue course. Pourquoi diable ne s' se contentent-ils pas d'être de braves gens ] n Mais non ! Ils sont comme les trois quarts n. de l'humanité qui veut absolument grimper ^ à des mâts qui ne lui sont point dévolus! X Ceux-là enragent d'être mai-chands de fiv ^ line. Mais c'est très honorable, la mouture ot ses accessoires! Il se mit à rire. H Jacques, au contraire, ne riait plus : — Je ne sais rien d'aussi répugnant, dit- h il, que de rougir de sa naissance, de son nom, de ses actes, de se renier enfin, soi et les siens 1 ' p L'amiral haussa les épaules. f1' — Sûrement! mais ils sont légion dans ce cas ! Au demeurant, peu intéressants. a Il ajouta avec indulgence : P — L'aînée des filles, la petite blonde qui C1 me serrait de si près, s'est mis en tête, parait-il, d-épouser mon neveu, Guy de K-ous- h talet; c'est ce qui explique ces abordages h intempestifs ! 1< Soudain, l'aînée, des demoiselles Clarae devint sympathique à l'artiste, qui demanda n prudemment ^ n — Et M. de "Roustalet. parait-il répon- fi dre ...quelque peu... au désir de Mlle Cl a- t< rac? — Lui 1 II a autre ©lio'se à faire ! S'amuser à Paris, s'amuser à Toulouse et. jo dois l'a- ^ vouer, s'amuser à Brènes, car le manège de céstdemoiselles fait son bonheur !... " t( Moitié plaisant, moitié grondant, il ajou- u ta : o ~ ...C'est aussi a cause de cette attitude, gmtâiliense d'nno part, siupide do l'autre, t que je ne veux point recevoir les Clarae ; je craindrais d'encourager j'illusion de cette a sotte qui se roule aux pieds de ce garçon q pour être marquise ! — ...Ce que femme veut... murmura le n peintre..: }yamiral eut un %este d'insouciance ? 1' — Tt Iftiv ' Vion nfveu ef>i , vi de votre âge : trente ans : la petite Clarae vingt-quatre, juste l'âge d'Annie, car je me souviens du mariage du père, un brave homme. sréieux et simple, à qui je serrais la main avec le plus grand plaisir alors que l'idiote vanité de sa progéniture me révolte. Donc, ils ont tous l'âge de raison, qu'ils se débrouillent ! U se reprit à rire. — ...Mais je no vois pas bien ma nièce de Roustalet auprès de Mme Clarae... Il tendit un cigare à l'artiste et, secouant les épaules •• — Parlons d'autre chose. » Tous n'avez pas idée, mon cher ami, du plaisir quo j'éprouve à trouver eu vous un fils de cetto Lorraine que... — De cette Lorraine qui nous reviendra, amiral. La mort des vaillants est féconde pour leurs fils;-., nous les vengerons parce que c'est justice. Le vieux marin, ému, regardait à travers les légères volutes de fumée de son cigare les tours de Brènes qui apparaissaient entre les arbres. — Ce jour-là, si vous ramenez do là-bas ma vieille dépouille entre quatre planches, no vous attristez pas, car jo n'aurai jamais franchi lo seuil de ma demeuro avec uno telle joie! — Bien, amiral, dit Jacques en souriant. Ils montèrent le grand perron du château. Annie vint à eux "du fond du hall. Jacques, demeuré soudain immobile, contemplait la forme blanche qui avançait, tel un rayon d'argent, cheminant dans le clair-obscur du hall. — C'est Diaue et c'est Velléda, murmura-l il involontairement, c'est... — Restons-en à « Fleur d'Acacia >, mon ami, les païens ne m'ont jamais inspiré qu'une fort médiocre sympathie 1 Et l'amiral prenant le bras du jeune homme l'entraîna vers sa petite-fille. — Mon enfant, nous allons procéder à l'organisation d'un atelier pour notre ar- f>»i n lV-f.n.hlIr î — Mais ici même, dans lo hall, M c'est po nblo, toutefois,~ monsieur, répondit la jeur Lille aimablement. L'après-midi se termina dan3 ces prépar; ifs, et Jacques, dont les bagages avaiei ité apportés, entrait dans sa chambre faii ;a toilette de dîner, quand le bruit d'uc intomobile virant autour de la pelouse é :it entendre. Il aperçut une forme masculine qui sai >ait lestement hors do la voiturn en'iaisai le la main un geste amical à Fûmiral d< jout sur le perron. Involontairement, le peintre interrogea ] *alet de cham.bre. — C'est monsieur Guy, répondit le dorne-ique, monsieur le marquis do Roustalet, r' Drit-il vivement. — C'est bien, laissez-moi. Le valet do chambre disparut ÎScrveu: e jeune homme s'accouda Un instant à 1 'enêtre. La grande^ clarté lumineuse d'un iclle soirée de mai s'étendait sur la ean >agno. Les arbres du parc, le lac, la plain ît au delà les grands monts drapés de blai: le revêtaient de merveilleuses teintes, ma jour la première fois l'artiste restait indi érent à ces splendeurs. Une contrariété in possible à définir était en lui. Lorsque, î oiletto terminée, il redrescendit vers ] îall, il n'aperçut point l'amiral ni sa petit, ille, mais aussitôt un jeune homme se lev l'un largo fauteuil où il disparaissait à mo :ié et vint à lui la main tendue." — Jo devine l'heureux peintre de * Flet l'Acacias ». Je me suis déjà extasié dcvai rotre toile. Je vous présente un rival pe langereux, Guy de Tïoustalet. le criniui-jui se permit de barbouiller abominabl-nent des essais de portraits do ma bç} ïousinéi Pauvre Annie! Je vais vous moi rer ça... Et, gaiement, le jeune homme se dirige Fers un chevalet .où ^entassaient plusieui toiles retournées. 11 les prit et les tendit a leintre avec un éclat de rire si commnnict îf f/r.A emivit

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Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de Bruxelles behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1861 tot 1914.

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