X-.3E paraissant les Mardi, Jeudi et Samedi P" ■ l.» .11 VI ' » Il H'IWH'iffll1 .au 11 i lu i' m.». ||»| W .111 . I 'l 1 fr n nu ■ ... .1 ■ Ce journal est destiné AUX SOLDATS BELGES ; chaque compagnie, escadron ou batterie reçoit dix ou quinze exemplaires français et flamands. SCÈNES DU FRONT BELGE k Mwll dons uq Ganîonaerat DE L'ARRIÈRE-FRONT Une g-rang-e ; murs b'anehis à la ehanx; — le local élait profoahleuient utilisé autrefois comme salle dp danse, car ou y voit encore la trace d'orne-lueuts rudimentaires (papiers coloriés, boules à r?!lets d'ar-reut, etc.). Les clous plient sous un i'ardeau d'équipements (le toute nature : fusils, bpsaees. tampons, etc. Entrée : Une grande porte a deux battants donnant sur une petite rue boueuse et empierrée. , • 5 heure." dn matin : Des ronflements sonores, .constituant tonte une gamme. remplissent la salle ■ode leur bourdonnement. La lueur vacillante et •'Sïiafarde de la lanterne donne no aspect sombre et anvsténeux aux soldats qui dorment les uns à côté ,<des autres. Le veni siffle à travers le toit, mal garni t«ie tuiles, et semble pousser une plainte grave et 'mélancolique. Le calme de l'aube est rompu par un aboiement (de chien que répercute l'écho de loin en loin, telle jiune eau calme, lorsqu'on y jette une pierre, crée ïçs petites vaguettes qui vont en s'affaiblissant (pour s'éteindre à la rive. Au lointain un roulement sourd se fait entendre... Sans doute. un charroi qui s'achemine vers la première ligne. Dans la rue un bruit s'élève, se (distingue de plus én plus nettement. Bientôt un "jpas d'homme s'approche : devan' la grande il s'arrête, ouvre uu battant et crie d'une voix ferme 'dans l'embrasure de la porte : « Café, mannen ! » / Cet avertissement reste sans effet pendant quelques secondes. Mais bientôt un mouvement se ,produit à quelques endroits la masse noire bouge une tête échevelée l'ait son apparition. C'est le ,camarade chargé de la corvée de café. 1. Quelques instants encore il reste sous les couvertures, voulant prolonger pendant un petit mo-iinent le bien-être du repos ; puis d'un bond il est rdebouf. craignant probablement de se laisser tenter par le doux charme de la détente. . Il cherche ses bottines, rassemble quelques gourdes et se met en route vers la cuisine, au galop, pour être servi Je premier. Les autres ont suivi le mouvement; ils s'apprêtent en hâte, tenaut eux aussi à ne pas être fies derniers dans la flle. Après, je calme se rétablit et les ronflements /continuent de plus belle. Une vingtaine de mi-iBUtes s'écoulent et nos hommes sont revenus. Maintenant, ils sont tout ragaillardis. L'air frais fda matin les a réveillés et ils sont dispos. Aussi fils apostrophent les camarades qui sont encore touchés : , « Allez, fainéants, debout ! Quand moi je suis ;debout, tout le monde doit être debout ! » i Les dormeurs grognent de mécontement sous les [poussées, mais Unissent par céder ; ils se mettent jsur leur séant, se frottent les yeux, ouvrent une 'besace, en sortent graisse et pain et mordent bientôt à pleines dents dans une tartine épaisse. La paisible salle se métamorphose en parloir ; un brouhaha formidable règne et une nouvelle journée s'annonce,supprimant une page déplus au carnet de notre vie. Léon Letram. Monument à l'Héroïsme beige te Brésil, désireux de rendre hommage à l'hé-Toïsme belge, a décidé de construire un monument à ériger en Belgique, à l'endroit qui lui sera indiqué par le Gouvernement. L'initiative émane de la î Ligue brésilienne pour les Alliés », de Rio-de-Janeiro. Uq concours sera ouvert entre les artistes de tous les pays alliôs, ou amis de l'Entente, et tous les matériaux à employer ponrla construction du monument seront fournis par les mêmes pays. Les grands thèmes qui devront dominer l'œuvre sont : 1° Images (bustes* ou statues) des chefs de l'Etat belge ; 2° principaux héros de la guerre ; 3' *p< sodés historiques. ue monument sera érigé par une souscription Universelle de 0 fr. 50, afin de n rmeltre aux plus Uumfiles de Qayer ieur tribut d'admiration. — Le Bai illM visite le Front français Sur le front français, sur un platelhi des environs de Verdun, le Uni des Belges, M. Poincaré et le général Pétain ont passé une revue des troupes victorieuses dans les derniers combats. Après la remise des décorations et le défilé, le Roi Albert, M. Poincaré et le général Pétain allèrent en automobile en avant de Verdun, où d'un observatoire ils se rendirent compte de l'étendue des dernières victoires. Pendant la revue, un avion allemand tenta de venir survoler le plateau. Pris immédiatement eu chasse par plusieurs avions, il fut instantanément abattu. En se rendant à Verdun, le Roi a voulu apporter à l'héroïque armée française un nouveau témoignage d'admiration de la part de l'armée belge. C'est le général Philippot qui a présente les troupes. Il y avait là : La 42e division, qui enleva le saillant des Cau-rièi-es le 20 août et progressa vers Beaumont le 26, faisant 1,360 prisonniers : La o* brigade, qui enleva la cote 301 le 24 août et progressa jusqu'au ruisseau de Forges ; La 103'' division, qui enleva le bois de Beau-mont, capturant 4.000 prisonniers, 4 canons et S0 mitrailleuses ; La 1 i" division, qui depuis le 20 août a gardé la cote 344 en dépit des assauts acharnés de l'ennemi : La 23e division, qui bondit jusqu'à Avocourt le 20 août, ramassant 750 prisonniers ; La 26e division, qui opéra le 20 août près du bois de Malancourt et fit 500 prisonniers ; La 128° division, dont le chef, général Riber-pray, est tombé au champ d'honneur, en plein triomphe, après la conquête du bois le Chaume et du plateau des Caurières, où ses hommes firent 800 prisonniers. Il y avait enfin l'aéronautique de la 2e armée qui a, pendant, la période des attaques du nord de Verdun, abattu soixante-quatorze avions ennemis. Pour compléter ce palmarès grandiose, il manquait la division marocaine, qui, continuant d'être à la peine et à la gloire, n'avait pas pu venir à l'honneur. C'est elle qui, à droite du Mort-Homme, enleva le bois des Corbeaux et Regniéville, allant jusqu'au ruisseau de Forges. . La " Libre Belgique " Le dernier numéro de la Libre "Belgique a fait sensation en Belgique occupée. 11 publie au complet le fameux testament de feu von Bissing, dont nous avons déjà parlé, et dans lequel le tortionnaire de notre pays parlait de supprimer le Roi Albert. La Libre Belgique publie en première page un superbe portrait de notre Souverain bien-aimé avec cette souscription : * Celui qu'ils veulent tuer ! » Nos Réfugiés en Angleterre Nous avons dit que le comte Goblet d'Alviella avait rendu visite à nos réfugiés belges en Angleterre ; il s'est arrêté notamment à Leeds, Illtley, Harrogate, York et Peterborough. Il résulte de l'enquête à laquelle le ministre belge s'est livré, que presque tous les réfugiés belges qu'il a visités travaillent. Les enfants fréquentent régulièrement les écoles et les comités locaux continuent à pourvoir aux besoins de ceux qui, pour l'une ou l'autre raison, ne peuvent pas travailler. Dans l'ensemble, la situation lui a paru satisfaisante. Il a apporté à nos compatriotes des paroles d'espérance et d'encouragement et a constaté avec satisfaction l'impatience unanime avec laquelle les réfugiés attendent le moment de retourner en Belgique. Le comte Goblet d'Alviella estime qu'il y a lieu de multiplier les écoles belges et, dans les endroits où le nombre de réfugiés est insuffisant pour justifier la fondation d'une école belge, les parents doivent veiller eux-mêmes à ce que leurs enfants continuent à parler leur langue maternelle. LA SITUATION Sur le front belge, le 19, notre artillerie a tiré sur les communications ennemies en riposte des bombardements effectués sur Wulpen, Rams-capclle, Lampernisse et Forthem. Le 20, plusieurs batteries allemandes ont été prises à partie dans la région de Woumen. Le 23, tirs réciproques sur les communications et les cantonnements. Lutte de bombes à Dhi-mude et à la borne 16 de l'Yser. Notre artillerie a pris sous un feu efficace les ouvrages et observatoires ennemis près de Dix-mude et a neutralisé plusieurs batteries allemandes.Sur 1© front britannique, l'ennemi a lanc4 de nombreuses contre-attaques sur le front d'Y près, engageant dans le combat des jarres considérables ; il n'a obtenu d'autre résultat que d'augmenter notablement ses pertes. La lutte a été particulièrement violente au S. de la route d'Ypres à Menin, sur la côte de , Tower Hamlet (i.200 m. à l'O. de Gheluvelt) ei à l'K. de. Saint-Julien. iN'os .alliés .font restés maîtres de toutes les positions conquises, sauf au S. de Towev-Haro'ei, ou ils ont dû céder un peu de terrain. Par contre, à Langeuiarck, ils se sont encore emparés d'une partie du système de défenses ennemies et en d'autres points ils ont rectifié et amélioré leurs positions. Les partes allemandes en tués sorst énormes ; le nombre ds prisonniers capturés s'éiève à 3,243. Sur le front français, en Champagne, une attaque allemande entre Maisons-de-Champagne et la Main-de-Massiges a été repoussée après un vif combat. Une seconde attaque dans la région de Maisons-de-Champagne a subi le même sort. Des coups de main ennemis, eu de nombreux endroits du front, ont échoué sous les feux. Une excursion dans les tranchées allemandes vers Beauséjour a permis à nos alliés de détruire des abris et de ramener du matériel. Sur le front russe, dans la direction de Riga, après un bombardement violent, les Allemands ont pris l'offensive sur Sissegal, mais ont été arrêtés par la résistance des troupes russes. Dans la région de Jacobstadt, ils ont enlevé des positions russes, obligeant nos alliés à reculer sur la rive droite de la Dwina, protégés par leurs arrière-gardes. Sur le front roumain, des attaques ennemies, dirigées auN.-O. de Mountchiltiou et au N. de Grozesci, ont été repoussas. Sur le front italien, une. attaque en force de l'ennemi, au S. de la Cima Zigalon, a été repoussée avec pertes. Dans le Haut-Cordevote, nos alliés ont attaqué et dépassé les défenses ennemies de la Cima Sieg ; mais, ne pouvant se fortifier sur un terrain rocheux soumis à des bombardements violents, ils se sont repliés sur leurs positions de départ. Dans la région de Marmolada, grâce à l'explosion d'une mine patiemment préparée, des groupes ont pu pénétrer dans deux positions avancées ennemies et s'y fortifier. Le Soes-Barii laiscu L'autorité navale britannique déclare que les nouvelles mesures défensives contre les sous-marins sont couronnées de succès et que l'oa peut s'attendre à une nouvelle réduction des pertes. Elle affirme que les mesures défensives appliquées pendant le mois dernier donnent lieu à une confiance croissante. La méthode adoptée consiste notamment, grâce à un appareil spécial, à envelopper le bateau attaqué d'un nuage de fumée qui le dérobe aux yeux de l'ennemi. Le ministère de la marine des Etats-Unis a ordonné la fabrication de quantités énormes lie ces appareils, et il déclare qu'en raison des rapports favorables sur leur emploi, provenant des capitaines américains et anglais, tout bâtiment t devrait en être muni. '25 Septembre 1917 Numéro 478

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