Le nouveau précurseur: journal du soir

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27 augustus 1914
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s.n. 1914, 27 Augustus. Le nouveau précurseur: journal du soir. Geraadpleegd op 30 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/c24qj78r1b/
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Jèndi S7 Août 1914 ciivq CBimm» 80"" année r*° Le Nouveau Précurseur A^OISJTSrElVr HN '.Lté : ANVKR8, on an 13.00 fr.: six moia 6.60 fr.; troto moto S.80 tr. INTERIEUR, • 15.00 fr.; » 8.00 îr.; - 4.60 fr. HOLLANDE, » 88.00 fr.; > 10.OO fr.; » 8.00 fr. itraramoïma • sa.oo fr.; . îe.oo fr.; » s.oo tr. UNION POSTALE, • 42.00 fr.; » S1.00 fr.; • 10.50 fr. TWrt «bonnement m poursuit jcaqo'i reftu temaL 03t ffABtHOOj * Axram M bramu dBjoswl et dana tmw WHmreMX des JOURNAL DU SOIR T&ÉMOIES { SœSiuo»; » { 39, VIEILLE BOURSE. - ANVERS. A3ST3ST03SrcnBS r Orwkaieks, la petite ligne, fr. 0.30 I RAclahm, la ligne. .' : fr. 1.60 » 114 lignes . » 1.00 Faits mtos, )r llgnfc. . » 8.60 FmAncrions, la ligno . . » 0.50 I Chrokiqoe Anykrs .... 3.00 Lm annonce» de CHrançer et de la Belgique tont reçues austi par r Agence H<mu, t, ptme» dm Hartyrt, 4 BrmmUu, S, Plmoe de Ut Bovrte, « Part), * », Htffh Sotborn, t LanJra. L'avance des Russes Le Daily Chroniclc d't que l'avance des Eusses dans la Prusse orientale et en Gali-cie s'accentue. Ils ont occupé successivement diverses villes et notamment Poth-fliesz où ils se sont emparés de la voie ferrée.Rothfliesz est situé à quelques kilomètres | à peine de Allenstlein qui se trouve non loin de la frontière de la Prusse occidentale. C'est la marche en droite ligne sur Berlin. Dans le mouvement de recul des Allemands, ceux-ci se voient infliger des perteâ considérables. I Les batailles en Lorraine Un télégramme de Paris dit qu'un vif engagement a été livré en Lorraine entre troupes françaises et allemandes. Les Français ont pris l'offensive et se sont conduits héroïquement. Les Allemands ont subi des pertes Considérables. A la frontière Sud Les lignes françaises de front échelonnées dans,le sud de la Belgique_ont opéré un léger mouvement de recul. Ce mouvement s'est opéré dans un ordre parfait. Les armées ennemies continuent de se battre. A ANVERS Les volontaires civils Le groupement «Les volontaires civils», marché au Lin, n. 20-28, reconnu par le gouverneur militaire d'Anvers, hébergeant et nourrissant gratuitement les réfugiés victimes de la guerre, fait appel à la générosité reconnue de la population anversoise pour tout don en nature et espèces tel que; habillements, chaussures, effets de corps, savons, bougies, tabac, cigarettes, pipes; papier à lettres cartes-postales etc. Ce groupe fait également un appel au> demoiselles sténo-dactylographes qui vou-"'•vient îY titre gracieux offrir leurs services pour aider le groupe pour la besogne d'administration.The Britisch Red Cross Society Les membres de la British Red Cross So-i ciety sont priés de faire retirer leurs lettres au bureau central de la Croix Rouge, place de Meir. Un avis du Pilotage Il appert d'une letre de M. le vice-consul i! Belgique à Sébastopol à M. le ministre des Affaires étrangères, qu'une nouvelle circulaire du préfet de Sébaspotol inform; de ce que: 1. dans le rayon de Sébastopol, tous les phares, sauf celui de Khersonèse, son éteints jusqu'à nouvel ordre; 2. près de la côte sud-ouest de la Crimé* sont placées des mines; 3. jour et nuit il est interdit à tout naviri quel qu'il soit d'entrer dans le port de Sé bastopol et dans le rayon limité par: ai ïlord le parallèle 4io54, au sur le parallèle passant à 2 1/2 milles du phare Saritcii 44°21'), à l'ouest le méridien passant à 8 1/3 milles du phare de Khersonèse (33°11',, et à l'est le méridien 33°51'; 4. il est recommandé à tous les marins d'observer les règles précédentes, dans l'intérêt de leur propre sécurité; 5. tout navire qui, rencontrant un navire de guerre aux environs de la zone ci-haut indiquée, n'exécuterait pas les ordres de ce navire de guerre, serait immédiatement bombardé. Comité d'assuraitce contre ies risques de guerre Il arrive que par suite de la mau-vaise marche des courriers d'outre-mer, les documents de mer et les polices d'assurances ne pourront être produits au comité. Dans ce cas visé, le gouvernement belge autorise à assurer contre les r'sques de guerre les céréales en charge ou en cours de route de l'Amérique, en inscrivant sur le contrat d'achat une mention.provisoire suivant laquelle le comité s'engage à apposer la formule « This ansurance etc. >: sur la police, dès que celle-ci sera pro-duHe.Anvers, le 26 août 1914. Les réclames lumineuses L'allumage des réclames lumineuses esi ! interdit. Les contrevenants seront punis d'un em : prisonnement de huit jours à trois mois ni d une amende de 26 à 300 francs, avec àppli i cation éventuelle de l'art 85 du code pénal Les espions La race maudite des espions n'est pas «terminée en Belgique. Par tous les moyens, ils essaient de péné trer dans Anvers. Hier, un individu débarque à la gare cen traie où le service de surveillance est sévè rcinent organisé. On examine ses papiers Ils paraissent être en règle. Toutefois, un des gardes civiques de ser vice a un soupçon. La «tête» de l'individi lie lui revient pas. Il l'interroge. D'abord l'individu ne répond pas, mai.' énervé par l'avalanche de questions, il pert son sang-froid et s'écrie: «Eh bien! oui, j( suis Allemand!» Il n'en fallut pas plus pour le conduire ; la prison, où il a été incarcéré en attendan sa comparution devant le conseil de guerre Une nouvelle arrestation a été, opérée c matin à 5 h. 1/2 à la Gare Centrale. Il s'agit d'un certain Z..,, demeurant ; Anvers et qui faisait assez souvent la na vette Anvers-Amsterdam. On a trouvé ei sa possession des papiers très compromet tants contenant des renseignements sur le mouvements des troupes. Une interview M. van den I-Ieuvel, ministre d'Etat," a dé claré au cours d'une interview: « \yons confiance. La grande bataille er i fràgé'e durera nécessairement un teiûps 1 e ïîtivement long avant qu'il soit possib! d'en dégager les résultats immédiats, faut que les populations se rassurent; qu ]o. journaux combattent, àver unanimil. tout pessimisme, et toute critique irraiSQi liée. 11 faut faire confiance aux homme compétents. Le transfert du gouverniner de Bruxelles, à Anvers s'èst, fait, au nu ment voulu, avec un ordre parfait. Sulvar un plan stratégique, et seulement devar la supériorité écrasante de nos adversaire notre armée s'est repliée sur Anvers, à. 1 satisfaction des états-majors alliés. Ce deux opérations ont, donc réussi au-delà à toute attente; il s'est trouvé des gens poi les critiquer et y voir une foule de chose qui ne pourraient môme pas y être. Il fau réagir énergiquement contre cet esprit di pessimisme et de critique.» Fermez les volets Le lieutenant général gouverneur de 1: position fortifiée d'Anvers, Considérant qu'il importe d'assurer la sé curité de la position, Arrête: ; Article unique. — Les volets et persienne devront être clos à partir de huit heures. 1 Tout signal lumineux, tout jeu ou projec : tion de lumière suspects seront signalés ; • l'autorité qui opérera sur-le-champ les pei 3 quisitiôns nécessaires. L'occupant principa de l'immeuble où les signaux ont été consta 1 tés, ou à son défaut le propriétaire de l'im meuble répondront de tous les faits qui s" 1 seront produits. L'autorité procédera à l'appréhension in médiate des contrevenants qui seront coi duits à la garde la plus proche. Tout individu convaincu de s'être livr des signaux Sçra présumé entretenir de intelligences avè; l'ennemi et puni, oomm espion, conformément aux lois militaires. Fait à Anvers, 27 août 1914. Le gouverneur militairi DUFOUR. ! Une sépulture cominum 11 est question efaisevelir dans .une s. <, pulture commune les ,nalheureuses victime t du lâche attentat commis par les AU i mands au moyen du VZeppelin». t Un modeste monument serait élevé .se t la tombe et on y graverait l'inscription su s vante: \ a «Ici reposent lés innocentes victimes c s l'attaque nocturne des karbares allemand e — 25 août 1014.» ,r Cette idée sera unanimement approuvé FAUSSES NOUVELLES Une fois de plus, le bruit court en vill que Mallne9 est à feu et à sang,, que le Allemands y sont rentrés et qu'ils y corn mettent des atrocités. D'après des nouvelles que nous avons re pues de source sûre, il n'y avait ce matii aucun Allemand à Malines. AUX COMMERÇANTS ET CAFETIERS Le bourgmestre vient de faire afficher 1; proclamation suivante: Vu l'état de siège; Vu l'ordre du gouverneur militaire; Arrête: Art. 1. — Tous les débitants de boisson et comestibles doivent afficher, à parti d'aujourd'hui, en grands et lisibles carac tères à la devanture de leur magasin oi débit, les tarifs des consommations ou den rées débitées. Art. 2. — Les contrevenants au présen arrêté seront punis d'un emprisonnemen de huit jours à trois mois et d'une amenda de 26 à 300 francs. L'ESPIONNAGE Les Allemands sont nés espions. C'est 1< plus beau fleuron de leur couronne ou plutô le plus parfait. Après ce que nous avons ap pris, — toujours à nos dépends, — il n'est pa: inutile de publier cet extrait de l'«Etoile Belge: du 28 août 1870. On verra que la pratique d< l'infamie est dans le sang allemand, depui: de longues années. Jamais l'espionnage et les espions, disai notre confrère, n'ont joué un rôle aussi con sidérable que dans l'armée actuelle de 1; Prusse. C'est une vaste organisation qui pren< ses intruments partout où elle peut les trouver qui s'adresse à toutes les passions. Sans dout< un chef d'armée doit se garder autant qu'i peut, se tenir à l'abri des surprises. Mais i est un autre genre d'espionnage que j'ai p!t! de peine à comprendre et que l'honneur m me semble guère autoriser: c'est celui qu'oi a vu pratiquer depuis le début de la guerre par un certain nombre d'officiers allemands qui, abandonnant leur uniforme, leurs épau lettes et leur épée, ont pris toutes sortes d déguisements pour explorer les forteresses, i Forbach, certains étaient travestis en dame A Lille, l'un d'eux était affublé d'une rob de prêtre, le tricorne sur la tête et le bréviair à la main. Dans la ville de Metz, quelques uns ont été arrêtés qui, vêtus en domestique faisaient le lit de certains officiers françai et cherchaient à surprendre plans et correî pondances. On pourrait citer une multitud de faits analogues. Or, je demande si d pareils stratagèmes sont licites et honorer ' ceux qui les pratique?» On voit que la «manière» n'a pas varié. 0 sait que rien ne répugnait au roi de Prussi à Bismarck et à cet autre fourbe, le génén De Moltke. En 18G5, ces sinistres personnage ' sont reçus à Vienne et combles d'honneur t Ils accompagnent François-Joseph à Ischl, ! 3 faisant parler, visitant les casernes, surpr< nant des secrets militaires. Quelques mois pli tard, ils lui déclaraient la guerre! L'emperei d'Autriche à la mémoire courte, décidémen Quant à Guillaume II, on voit qu'il a de qi tenir. N'avait-il pas envoyé au Tsar des tél grammes amicaux, alors que son armée £ rangeait aux frontières? Son frère n'était-.pas à Londres quelques jours avant la décl; ration de guerre? Se souvient-on des parole qu'il adressait à nos souverains lorsque Bri xelles le reçut? Et faut-il ajouter le texte d discours trompeur du général von Emmic 3 lors de la Joyeuse Entrée d'Albert I à Liégi Comme quoi, l'âme allemande ne varie guèr R. C. 1 Ge ggue les Allemand; ont déjà perdu é Le Times publie une première liste d s pertes subies par les Allemands, e 24 canons pris par les Belges aux Ail mands du 3 au 5 août. 3 canons, pris par les Français à Ma ziennes le 11 août. 6 canons pris par les Français près . Spincourt le 12 août. 12 canons pris par les Français près Schirmeck le 16 août. 24 canons pris par les Russes à Stallf possen le 17 août ot 12 canons pris le mêr 01 jour à C-umbinnen. ' 23 canons pris par les Français à Mi house le 21 août. 5- Soit au total 115 pièces d'artillerie, sa is compter la perte d'artillerie lourde, ele p! ;- sieurs aéroplanes, de deux «Zeppel'à», nombreuses mitrailleuses et de 18 wagoi r automobiles. i- Les Belges ont pris en outre aux Al mands deux drapeaux à Liège et un di e peau d'un régiment de cavalerie à Die ^ Les Français leur ont pris un drapeau St-Blaise. 3. Et ce n'est pas fini. Cinq jours ' dans une ville occupée Triste réveillon Mercredi de la semaine dernière, le 1S août, je quitte Anvers pour Bruxelles, comme d'habitude, par le train-bloc de 5 h. 23. Les nouvelles officielles ne sont pas mauvaises. Le communiqué fait à la presse par le gouvernement nous dit que le plan de l'état-major de notre armée se poursuit régulièrement.les troupes allemandes oceu-' pent de plus en plus le Limbourg; elles ont même envahi la majeure partie de la province d'Anvers et toute la région du Bra-bant au delà- de Louvain. i Dès le matin, en passant devant Malines, nous avions, remarqué que l'état-major généra;! s'était retiré dans cette ville, t fc * * * A Bruxelles, Il s'agit de prendre rapidement une détermination grave. Rentrer à Anvers, c'est abandonner notre maison; Il faut absolument que nous soyions 1 à Bruxelles, si les troupes allemandes entrent dans cette ville, d'autant plus que ! notre habitation est située dans le voisi-l nage immédiat de la route d'entrée. 1 Rester à Bruxelles, c'est m'éloigner du ; lieu de mon travail; c'est nous enlever tout , moyen d'exigence. [ Notre résolution est prise rapidement. Il faut être à Bruxelles, les premiers jours ' de l'occupation allemande que je prévois prochaine; puis je dois, moi seul, me rendre à Anvers, laissant ma femme à Bruxel-* les. ^ Mais ce programme peut ne pas s'accomplir imméeiiatement. 2 II se peut que tous les deux nous soyons 3 coupés d'Anvers pendant de longs jours. Comment vivre? Rapidement, nous mettons tout notre ar-^ gent ensemble, et, en y comprenant une petite somme que je puis toucher le lendemain à la Banque, nous constatons avoii e quelques centaines de francs, juste asses e pour vivre trois mois en supprimant tout t les dépenses qui ne sont pas absolumen' nécessaires et en supposant qu'il n'y ai' u pas une augmentation des prix, augmen , tation qui n'est à prévoir que pour h j viande. g Nos calculs ont été faits si exactemeh que nous avons même prévu des dépense: '■ ele_café, une fois par semaine, par exempli e ce soir même où il nous faudra aller pren dre des renseignements. is Après dîner, nous descendons en vill r pour avoir les journaux de 10 heures, t! Ils se font bien attendre. îi i- e Nous sommes à la terrasse d'un café; 1; 11 clientèle y est presqu'aussi forte qu'au l" premiers Jours de la guerre, quand oj s commentait les succès de Liège î-uh ;? 3l Sur le boulevard, des détachements d gardes civiques passent. Mais ils ne pe trouillent plus,ils ne font plus qu'un simpl service d'ordre. Baïonnette au canon, il se dirigent rapidement vers l'une des deu gares principales. g Puis ce sont des autos, tout chargés d gardes civiques, surtout d'officiers qui gc gnent une de ces gares à toute allure; déc dément, il se passe quelque chose et c îs * * * e- Vers 10 heures et demie arrivent les jou: naux. On se jette dessus. Pas très rassi n- rantes les nouvelles. Le communiqué off ciel fait prévoir un recul de nos troupes * jc une occupation éventuelle de Bruxelles. Mais la proclamation du bourgmesti ie est bien plus explicite. A qui sait lire entre les lignes, elle ai u>. nonce l'arrivée des Allemands dès le lend main, la nuit même, peut-être. Cependant les conversations continuel il- autour de nous. ns 11- cle Ce n'est qu'au boulevard que je dis: «Ce IS" y est; demain nous sommes enfermés, pas ce soir; rentrons.» le- 'V st. à Nous nous dirigons vers la gare < Nord; c'est notre chemin pour rentrer ch nous. Plus moyen d'arriver jusqu'à la gare; la place est noire de monde, surtout de gardes civiques qui cherchent leur compagnie. La g are est fermée; les voyageurs qui I veulent partir sont retenus. Toutes les | lignes sont réservées aux déplacements de la garde civique. C'est un tohu-bohu indescriptible. f . . • > 4. Les gardes sont partagés en deux classés; d'un côté les corps spéciaux et les hommes du 1er ban; de l'autre les gardes du second ban. Ceux-ci sont conduits devant un wagon où ils déposent leurs armes;puis ils peuvent ! rentrer chez eux. 1 Les corps spéciaux et le premier ban ! sont embarqués dans des wagons et trans-| portés vers une destination inconnue. Plus • tard, nous avons su où. I II est à remarquer que bien peu de ces ; soldats-citoyens sont partis sachant qu'ils ' allaient quitter Bruxelles; ils sont rares j ceux qui ont quelque linge de rechange et : quelque monnaie en poche; dans beaucoup de maisons de l'agglomération bruxelloise on a entendu toute la nuit le mari ou le fils, appelé d'urgence par la garde civique, pour un service d'ordre. Quant rentrera-t-il? Dans quelques semaines ou quelques mois. Pour rentrer chez nous, nous prenons un tram. Inutile de dire qu'il est bondé de voyageurs, et tous parlent de l'arrivée prochaine des Allemands,des Alboches, comme on dit à Bruxelles. Un monsieur, qui se prétend bien informé, soutient que les avant-postes allemands sont presque sur nous. Ils sont, dit-il, à Cortenberg, à 3 ou 4 lieues de notre quartier. Ils seront ici le lendemain de très bonne heure. C'est bien possible. Faut-il ajouter que de toute la nuit, nous n'avons pas fermé les yeux, et que des heures entières nous avons tendu l'oreille, nous imaginant entendre le pas cadencé de l'infanterie allemande^ ou la chevauchée des cavaliers au nom sinistre de hussards de la mort? Les Allemands sont-la Jeudi, 20 août 1914. De bien bonne heurs, je saute du lit. Et tout d'abord je préviens la servante de ce qui arrive et des décisions que nous avons prises. La pauvre fille veut s'enfuir immédiatement. --"«.«w.. Je parviens à lui faire comprendre que son intérêt lui commande de rester près de nous, dans la ville, où elle trouvera toujours protection, la sécurité et la nourriture. , Puis, avant déjeuner, Je P°.ulf.la gare, beaucoup par habitude, C2.1% } à\ "J611 décidé de ne pas me rendre ce jour a vers. A la gare, on me dit, d'abord, qu'on ignore si le train-bloc va rouler. Mais il est à sa place habituelle. Il n'y a encore aucun voyageur; il n'est du reste que 7 h. 1/2. Je demande au chel garde s'il va partir. Peut-être, me dit-il, mais je ne pense pas qui'l y ait moyen de revenir; la voie est encore signalée conr me étant libre. Je vais au télégraphe pour envoyer une dépêche au journal et le prévenir que je se-rai absent toute la journée. — Acceptez-vous encore des dépêches poui Anvers? — Parfaitement, monsieur. Je formule mon télégramme, mais je doi; attendre mon tour; les clients sont nom breux. Par le guichet entr'ouvert, j'entends: — La ligne pour... est coupée. Puis: la ligi\e de... ne répond plus. . 1 J'arrive à mon tour, je présente ma for i ! mule. 1 — La ligne d'Anvers, va-t-elle encore, di l'employé à ses collègues. Et du fond de la salle, parvient une voix — Un instant, tout s'embrouille sur An vers. Je vais essayer encore; cela ne v; plus, tout est coupé. s i — Monsieur,vous venez quelques instant trop tard, la communication n'existe plu« e ; Et me voilà, mon télégramme à la main s l'air plutôt ahuri et déconfit. x ; J'ai une inspiration. S Plusieurs fois déjà, pour gagner d e j temps, j'ai demandé à l'un ou l'autre cou " j pagnon de voyage, d'emporter pour moi u: i" i express à Anvers et de le confier là a e ! service télégraphique. Si j'employais c même mioyeii. Je retourne au train-bloc. 11 contient bie une dizaine de voyageurs tous inconnus d moi. Heureusement arrive un agent d change que je connais de vue.Je lui demai !' de s'il veut me rendre un service. Ave l" beaucoup d'obligeance, il se met à ma di: position, et me promet que mon télégran me sera délivré au journal, si le train-blc c arrive jusqu'à Anvers. Il a tenu sa promesse. J" Je crois que c'est le dernier Anverso 3" qui soit rentré à Anvers par le train-blo . généralement si surchargé. J * * * Dans la gare c'est un affolement généra Les vovageurs, surtout les femmes et L \rL enfants, "arrivent par escouades. Tous c,'; précipitent dans le train pour Gand et mer; ou m'a dit que cela avait duré ui partie de la matinée, et que toute la jou née la même poussée s'est produite da: une gare de la banlieue, à Berchem-Sainl lu Agathe, reliée à la ville par une ligne ez trairi. Bref, c'est une fuite éperdue/ Depuis, nous avons rencontré plusieurs de ces fuyards et tous regrettaient leur départ de Bruxelles. Il n'y a rien de tel que le courage stoïque. Quand l'ennemi arrive, il faut l'attendre et le recevoir avec une froide politesse. Si l'on abandonne sa maison, on risque de ne la retrouver que pillée par un adversaire qui a dû s'y introduire de force. * * * Après être rentré, je me rends à la Banque nationale pour y recevoir une petite somme. Quelle cohue! Les portes ne sont pas encore ouvertes et la foule s'y presse; les uns ont des mandats sur le trésor public, d'autres des accréditifs représentant le prix de certaines réquisitions; d'autres enfin de simples quittances. On nous prévient que les guichets ne seront ouverts qu'à une heure indéterminée; quand un directeur sera revenu d'Anvers avec de l'argent. C'est une fausse excuse, car depuis longtemps le trajet Anvers-Bruxelles aurait pu se faire, ne fut ce qu'en automobile. Mais on laisse entrer ceux qui ont des versements à opérer, car il y a encore des autorités publiques qui font des versements .importants à la Banque aux risques de ne pouvoir les retirer. Au bout de deux heures de patience, je parviens à pénétrer dans le local et à recevoir mes quelques francs. * * * Je descends en ville. En passant, je constate qu'on a dû fermer la gare pour la défendre contre le flot des fuyards. Plus loin, j'apprends que les Allemands, auiatd ua ^uos 1 v *■ marche sur Bruxelles. A l'entrée de l'agglomération, ils ont rencontré les bourgmestres qui ont protesté contre la violation du droit. Les Allemands ont passé outre, et sans opérer aucune arrestation, ils #nt pénétré dans la ville, se sont emparés des gares, des bureaux de poste, de l'hôtel-de-ville, de la Bourse et de quelques hôtels, où ils ont établi des états-majors. Bruxelles est occupé. Nous ne sommes plus les maîtres chez nous. Pour combien de temps? On me raconte tout cela, car je n'ai pas eu le courage d'aller voir l'entrée des Allemands.# ** Peu après 1 heure on vient m'appeler: Les Allemands vont passer dans le voisinage immédiat. Et c'est un spectacle qu'il faut voir. Je me décide à aller devant la caserne Baudouin, déjà occupée par les soldats allemands. Foule très dense devant la caserne, 'e long de la chaussée de Louvain par laquelle l'armée allemande fait son entrée triom- phaiC.- . Foule de CGIPnrères surtout;ce que j ai en-tendu raconter de Jégendes, dire de bêtises, c'est incroyable. Chacun et chacune avaient quelque chose à raconter. Le potin est le maître de la foule. Après une longue ar ite. arri\ en •:> cycliste allemand. Dans son uniforme, toui gris, niais très sale, >... (,afl mine. Il passe impas doulièré sur le dos, ; ■' 1 - '- -îS-ï quisiteurs à droite el •. gauche. Dans la foule, pas on cri, pas «r nio C'est de la stupeur ab u-Quelques minutes plu 11 i escouade de cyclistes. Ils sont l11'1 . que la sentinelle avancée.; 1< s']u*~ surtout jette sur la foule des lents et moqueurs. La foui voudra^ lui donner une leçon, r-par les sages conseil^ bourgmestres conseils affichés à tous"les coins de recommandant le calme, la patieni ■ t tout recommandant de ne se livrer a aucun acte de violence, envers les Allemands Mais la rage monte au cœur, et autour de moi se montrent de nombreux visages , en pleurs.. Nous n'y tenons plus; les larmes nous coulent des yeux et, de peur de rfi 3 pouvoir nous maîtriser, nous rentrons a. la maison. De toute la journée, nous n'en sommes ' plus sortis. Mais au loin nous entendons jusque dans la nuit, le pas lourd de l'm-1 fanterie allemande, le roulement des canons et des chariots. ! On nous a dit depuis, qu'ils marchent x ainsi en trois colonnes. * e La colonne principale passe par la chaussée de Louvain et, par la ville et les boule-1, vards, se dirige par la chaussétf de Ninove, e vers Hal et Enghien. 0 La colonne de gauche vient de Louvam l- par Tervueren; elle passe par Boitsfort et c rejoint la chaussée de Waterloo se diri- géant vers le célèbre champ de bataille, i- La colonne de droite, marche de Louvain c vers Vilvorde, puis vers Wolverthem; elle fait un crochet à gauche pour se rabattre vers Audenarde et Courtrai. s Les trois colonnes semblent converger ■, vers Tournai. Et cela a commencé jeudi dans la matinée pour se terminer dimanche dans la soirée; ils ont défilé ainsi presque 4 jours en suivant, la nuit interrompant à peine 1- leur marche. îs Jugez de leur nombre. se la . * # \B- La première soirée de l'occupation a été is bien triste, bien morne. ■e- Malgré tout et comme par la force de 1 haie hitudç, on ®st descendu aux boulevards du centre. . Quel changement depuis la veille?

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Dit item is een uitgave in de reeks Le nouveau précurseur: journal du soir behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1902 tot 1914.

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