Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 17 Maart. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Geraadpleegd op 07 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/qz22b8ww46/
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1" ANNÉE - N* 12 10 Sentîmes le numéro 17 MARS 1918. LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Tontes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Belle-Vue, BRUXELLES ABONNEMENTS- [Ons'abonneà tous les bureaux de poste] : Un an, 10 fr — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat du journal a Charlkroi : J LAUSIER, 40, Rue Léon 8ernus, « Je crois que l'entrecroisement des législations amène fatalement les Flamands et les Wallons à se montrer le poing, tandis que la séparation, régime clair et loyal, les fera se tendre la main. > Emile Jennissen, Dans son Credo séparatiste de juin 1916. ENC0RE QUELQUES CITATIONS I.i j a huit ans — déjà ! — c'était au 9 mors 1910, M. Emile Dupont, ministre d'Etftt, s'écriait : Vive la Séparation administrative ! s Le mot, fait justement remarquer Maillieux dans la revue wallonne Wallonia, qu'avec sa grande autorité de vieux parlementaire, de conseiller du Roi, Dupont reprenait aux parlottes de wallonisants presque imberbes, fit fortune et lui créa soudain une popularité toute neuve... » M. Jennissen commentait à son tour : « Vive la séparation, dirons-nous, après l'éminent sénateur liégeois, mais qu'elle ne soit pas simplement ADMINISTRATIVE, qu'elle soit aussi POLITIQUE ET MORALE. Qu'on veuille bien s'en rapporter aux raisons que nous avons données du mécontentement des Wallons : cles directions morales et artistiques faussées, des intérêts économiques méconnus, des expressions politiques continuellement bafouées, demandent autre chose qu'une simple séparation do biens. C'est le divorce qui s'impose, avec pour les Wallons la liberté d'action pleine et entière, avec la faculté absolue de poursuivre comme ils l'entendent le développement et le progrès de leur race, s Ensuite, M. Destrée, dans un article reproduit le 12 juin 1910 par ('Express, sous le litre : « Pour la Wallonie indépendante s, donnait une force nouvelle au mot et à l'idée d'Emile Dupont : « Si nous reprenions pour aider à la solution du conflit des races, la théorie, de tout temps chère à notre tempérament national, de l'autonomie des groupes sociaux ? Si on laissait nos provinces wallonnes, nos villes et nos communes poursuivre en liberté leurs expériences de progrès public ? Cela ne scrait-il pa3 infiniment plus prudent et plus sage ? Ce 6ont ces idées-là que l'on résume en parlant de la séparation administrative... Ce mot est de ce grand jurisconsulte, de cet homme d'Etat éminent, aux expressions modérées que fut Emile Dupont, vice-président du Sénat... En le reprenant je ne fais que continuer sa pensée. Mais je le fais parce que sa protestation, qui parut autrefois outrancière, est aujourd'hui la protestation de tous les cœurs wallons. Ces idées ont fait depuis le 2 juin dernier des progrès foudroyants. Nous ne voulons pas être asservis à la Flandre cléricale. Nous entendons nous en séparer pour vivre de notre vie propre, et vive la Wallonie indépendante et libre ! » —o— Un four, au commencement de février 1 g 13, à la Chambre, on ne put éviter de s'arrêter à la question de la séparation. M. Destrée intervint : « Quand nous avons pensé en Wallonie, déclare J. Destrée, à réclamer le droit d'être gouvernés selon notre idéal, n'est-ce pas reprendre à la moderne les vieilles théories des communiera ? Est-ce que tout le mouvement séparatiste vis-à-vis de l'empire d'Allemagne ou vis-à-vis du royaume de France; est-ce que les communes qui demandaient des libertés et réclamaient des franchises ne faisaient pas ce que nous faisons aujourd'hui en Wallonie ? Ne sentez-vous pas que tout cela est au fond de nous-mêmes, que c'est l'histoire de notre race et que nous ne faisons que reprendre des idées que nous ont léguées nos ancêtres ? Oh ! je sais qu'aujourd'hui l'autonomie vous gêne parce que vous êtes le pouvoir... » Enfin, pour en finir avec le grand nom de Destrée, que nous rencontrons à chaque tournant de page de l'histoire séparatiste, rappelons les termes de son allocution lorsqu'il remercia l'Administration communale de Liège de l'hospitalité aecordée à l'Assemblée Wai-lonne : « Entre Flamands et Wallons, dir>ait-il, nous voulons l'union et nous répudions /'unité. Nous voulons l'union librement acceptée et consentie, l'union qui respecte le6 originalités et les (tendances propres à chacun des peuples ; nous répudions l'unité imposée par la contrainte, l'unité qui nivelle les qualités différentes dans une médiocrité commune. Nous accordons volontiers aux Flamands la liberté, mais nous réclamons pour les Wallons une liberté égale.» —o— Le souci constant de la sauvegarde des intérêts sacrés de la patrie ne semble-t-il pas ressortir encore et toujours de ces précédentes déclarations ? Et ce sentiment n'appartient pas exclusivement à des hommes qui, par raison politique ont le devoir d'y veiller, mais a us fi d des écrivains libres, indépendants de toute responsabilité, et qui avaient envisagé la séparation comme l* moyen de salut interne pour h Belgique- Nous lisons en effet dans le premier numéro de novembre 1906 de la Revue Française, créé-,1 par quelques écrivains français de Wallonie, qui réclamait avec violence l'autonomie ival-lonne, ces lignes significatives : « Nous ne songeons nullement à demamler l'annexion des cinq provinces méridionales de la Belgique à la France. Le moment n'est pas opportun pour cela. Et si nous estimons qu'il est désirable que la Wallonie, écartée aujourd'hui de la vie nationale, reprenne un jour sa place glorieuse au sein de la patrie, .nous croyons que dotée du régime autonomiste... la « Combinaison Belgique » pourrait continuer à donner aux Wallons les satisfactions d'ordre matériel qu'elle leur a données jusqu'ici. » Dans le même ordre d'idées, M. Georges Masset, directeur de /'Express de Liège, écrivait : « Quoi de plus simplo, de plus sain, de plus parfaitement pratique et raisonnable en effet que deux petits peuples dissemblables entre eux autant qu'on peut l'être, par la langue, par le cœur, par l'esprit, par le caractère, par les mœurs, par les aspirations, et qui décideraient d'un commun accord, pour rester paisiblement unis dans une défense commune, de vivre désonnais côte à côte, heureux enfin, sous la législation qu'il plairait à chacun de se donner en pleine liberté. » Et M. Delaite, conseiller éornmunal et provincial à Liège, l'auteur du projet séparatiste le plus approfondi que nous ayons d l'heure actuelle, disait ceci : « Je suis do plus en plus convaincu... que l'établissement d'un régime séparatiste s'impose à notre pays... L'instauration d'un tel régime ne peut avoir que des- résultats heureux pour l'unité nationale et la prospérité de notre petite patrie. » Combien caractéristiques sont également ces démonstrations de volonté impétueuse, manifestée au Congrès de Liège de 1912, où malgré les petites manoeuvres de la dernière heure, l'idée séparatiste éclata dans toute sa pàis-sance décisive. .. Certains voulaient esquiver le débat. M. Jennissen les prévint : « Nous devons voter une formule séparatiste, dit-il. Le mouvement flamingant est irrésistible, parce qu'il est l'émanation du suffrage universel. Il .est soutenu par les masses du petit peuple flamand, par sa démocratie. Il est trop tard pour tâcher do vouloir lutter contre le flol envahissant. Où sont-ils les neuf cent mille Flamands parlant français dont nous parlait tout à 1 heure M. Di-gneffe ? Qu'ont-ils faits?... Tous les députés quelle que soit leur couleur, ont 'dû se plier devant le mouvement flamingant. Il e3t urgent que nous votions la séparation... Çapplaudis-semenls), La séparation s'impose pour ces raisons et aussi parce que tous les moyens que nous avons essayé ont été inQpérants. » L'émotion ne fut calmée que sur la promesse de constituer un organisme d'études qui fixerait la formule séparatiste, et c'est ainsi qu'est née l'Assemblée Wallonne. M. Jean Roger en donna le principe cons-tructif. Il en fixa même Te lieu des séances des Comités d'action à Namur, « la ville la plus cent/aie, disait-il, de la région wallonne », Finalement un orclie du jour, présenté par Destrée, fut voté, conçu en ces termes : « Toutes réserves faites sur la forme à donner à l'idée séparatiste, le Congrès émet le vœu do voir la Wallonie séparée de la Flandre, en vue de son indépendance vis-à-vis du pouvoir central et de la libre expansion de son activité propre, et désigne aux fins d'étudier la question, une commission composée d'un membre [Mi- /|0,000 habitants. » M. le député Troclet, plus radical, voulait, lui, présenter une résolution corrigeant celte de Destrée en l'amputant de la première phrase : « toutes réserves faites des formes à donner à l'idée séparatiste », marquant ainsi sa volonté d'accepter toute formule quelle qu'elle soit, pourvu qu'elle consacrât la sêpfwation de la Wallonie et son indépendance du pouvoir central. C'est aussi à cette époque, en juillet 1912, que des journaux comme /'Express, le Journal de Charleroi, portaient en manchette ces lignes : « II y a deux peuples en Belgique. L'un ne peut être toujours l'esclave et l'autre le maitre. L'un ne peut toujours commander, l'autre obéir. » Est-il alors étonnant qu'aujourd'hui les sentiments des séparatistes se réveillent ? Est-il étonnant que M. Oscar Gilbert, membre de l'Assemblée Wallonne, président de la Ligue Wallonne de l'arrondissement de Charleroi et actuellement président de l'Union Wallonne de France, protestant contre les menées annexionnistes de certains pej-sonnages gouvernementaux, écrive : « Il convient donc que ces annexionnistes soient nettement désavoués, que Leurs journaux soient censurés comme les autres ot exclus du front... Que les Flamands s'unissent à nous pour réclamer une séparatiou administrative et une organisation fédérale basée sur le modèle que no-us offre la confédération helvétique, et nous pourrons vivre en meilleur accord que jamais. Lion flamand et Coq wallon, nous pourrons poursuivre de glorieuses destinées, sans heurt, sans froissement, dans une émulation exempte de toute rancune, de toute suspicion, en n'oubliant jamais notre belle devise fédérale : L'union fait la force. » Est-il étonnant enfin que /'Opinion Wallonne de juillet 1917 — et c'est par là que nous terminerons ces citations —, pense à dire : <t Mais ce ne sera pas résoudre la question, bien au contraire, que de prétendre en nier l'importance. Un parti-pris d'ignorance, même fondé sur de bonnes intentions, serait aussi dangereux que la négation systématique d'un pouvoir décidé à méconnaître les droits des minorités. Où donc les races et les langues ont-elles vécu en meilleure harmonie qu'en Suisse? Quel autre pays a pu se vanter à bon droit d'avoir dépassé l'époque des haines de race"? Chez nous aussi pourtant, la question existe; et elle ne sera complètement résolue cjue 'lorsqu'on on aura franchement, reconnu 1 existence et qu'on aura exactement mesuré toutes les conséquences qu'elle comporte, dans la politique, dans l'armée, dans l'éducation. Chez nous la nier ou l'esquiver serait le plus sûr moyen de la voir surgir plus irritante et de gâter tout à fait les choses... Du moins sait-on maintenant que la nécessité de respecter les droits du fédéralisme passe avant les avantages politiques de la centralisation. » —o— Ces quelques rappels, des affirmations d'hier, sont comme un faisceau de lumière sur notre route. Le passé a préparé l'avenu\ On nous a montré la voie. Marchons. ; D. De Peron. Les nouveaux États autonomes séparés de la Russie Le a/j février des troupes allemandes entraient à Pernau et à Dorpat : de ce fait, l'Esthonie et la Livonie se trouvaient libérées du joug russe et délivrées des excès de la Garde Rouge. Le traité do paix avec la Russie a reconnu depuis lois la situation par l'article (i. Un des faits saillants de la guerre, c'est que des petites unités ethnographiques, qui semblaient perdues à jamais, qui n'avaient eu une importance politique que dans 1111 passé lointain, se sont ressaisies et grâce au droit de libre disposition des peuples, revendiquent hautement leur'indépendance ou leur autonomie. C'est le cas de la Pologne, do la Finlande-, do l'Esthonie, de la Livonie, de la Courlande, de la Litlmanie. Il peut être intéressant de dire un mot des quatre dernières nations, qui sont peu connues du grand public. Les Esthes, un peuple frère des Finnois, parlent une langue fort rapprochée. ,de celle do la Finlande. La langue esthonienne est très sonore; lies fragments d'une épopée ont été recueilli au XIXe siècle par M. Kreùtzwold, dont il a composé le Kalevipoëy, « fils de Kalevi », mais cette épopée ne comprend que de simples traditions russes en vers modernes ; elle n'est pas, comme le Kalewala finnois, un recueil de chants originaux. Le mouvement esthonien existait 'déjà avant la guerie, mais il était simplement littéraire : il se rapprochait de. celui de la Finlande, paye dans -lequel la langue et la poésie populaire esthonienne trouvent des propagateurs. C'est peyt-être là le commencement du pan-finnisme. I^es Lives, qui ont donné leur nom. à la Livonie, ont presque cessé d'exister : leur dialecte est également de source finnoise. C'est au nombre des Lettons, qu'il faudrait presque les ranger, car leur idiome est tellement mélangé d'expressions et de tournures lettes, qu'il 11'est plus guère qu'un jargon; d'autre part la langue lettone montre en Livonie les traces d'un mélange avec l'élément finuo-livonien. Les Coures, qui ont donné leur nom à la Courlande, à la Kurische Nehring et au Ku-rische Haff, ont eu aussi presque disparu. On les croit d'origine finnoise, mais au XIII» siècle déjà, ils étaient « lettisés ». Les Suédois qui furent les dominateui s de la Finlande, mirent également le pied sur la rive opposée du golfe; au milieu du XYIesiècle l'Esthonie et au XVII» siècle la Livonie devinrent pour un temps partie intégrante d« la monarchie suédoise et beaucoup de colons suédois s'y installèrent à demeure. Los éléments slaves sont également fortement représentés dans les Provinces Baltiques : des milliers de Polonais s'y établirent, surtout en Courlande, lorsqu'elle l'ut incorporée dans leur Etat (i.56i-1795) • Les Russes avaient commencé leurs invasions dans ces contrées dès la première moitié du XIe siècle et y avaient fondé Dorpat ot d'autres villes. La conquête a Hemande arrêta la colonisation militaire russe. L'Ordre Teutonique* germanisa le pays, y fut le maître par la force du glaive et paf celle de l'argent. Au-dessus des populations indigènes se formèrent des classes presque exclusivement germaniques de la noblesse et de la bourgeoisie, qui détiennent encore aujourd'hui le pouvoir. Elle ont fait bâtir les villes, construire les routes; elles ont converti officiellement les Lettons et les Esthes d'abord à la religion catholique, puis à la réforme protestante. A la période de germanisation succéda la période do russification. En i835 le Code Civil russe fut introduit; en i85o et 1867 l'emploi do la langue russe dans la correspondance officielle fut ordonné; dès 1877 cornmeirce la russification des écoles. Le servage dura jusqu'à 1816 et 1819, époque de l'émancipation des trois provinces sans donner alors aux cultivateurs le moindre droit sur la terre. Reval, capitale de l'Esthonie, est une des villes privilégiée par sa situation commerciale; elle est le point de départ et d'arrivée notamment des fleuves, routes maritimes, etc., elle fut l'une de premières parmi les cités lranséa-tiques de la mer Orientale. La ville fort pittoresque est partiellement entourée d<? ses vieux murs et possède quelques monuments do l'époque hanséatiquo, notamment les hôtels des anciennes corporations ouvrières. Deux autres villes importantes de l'Esthonie sont Pernau et Dorpat, surtout connue comme ville universitaire et comme possédant une des plus riches collections de l'Europe. Riga, le grand port d'expédition de la Russie centrale, a gardé dans ses quartiers du centre la physionomie du Moyen-Age et l'or y voit encore quelques monuments vénérables, entre autres le palais des anciens chevaliers et les hôtels des corporations. Mitau, l'ancienne résidence ducale, où Louis XVIII réfugié tenait sa cour au commencement du XIXe siècle; le vaste château entouré de bosquets et d'étangs a été construit dans le stylo de Versailles. Les Lettes ou Lettons sont des Aryens de langage, frères des Lithuaniens et des anciens Borusses ou Prussiens, fondus main-tenant avec les Germains de l'Europe Centrale. Depuis le milieu du IXe siècle ceux-ci sont les habitants principaux de la Courlande et de la Livonie, des gouvernements de Kowno et de Witebsk. A l'origine, ils se composaient de petites tr ibus, ayant à leur tête des roitelets (riga) : leurs occupations principales étaient l'agriculture, l'élevage du bétail, la chasse et la pèche. Dans leur vie sociale existait un système de basse servitude ; des propriétaires terriens, boyars, écrasaient leurs métayers par des charges et des corvées, étaient à leur tour soumis aux princes. Les boyards ou nobles composaient lo noyau de cette vieille nation : ils étaient les hommes libres dont était composée l'armée. La situation des villes était arriérée : tout ce que l'on sait de Wilna, c'est qu'il s'y trouvait un château en pierre; le reste était des huttes ou des maisons en bois. Quelques princes lithuaniens parvinrent à agrandir leur domaine , le prince Mindong réunit presque tous les Lithuaniens sous son autorité, grâce à son alliance avec l'Ordre Teutonique : il so convortit au christianisme on i25i et reçut du Pape lo titre rie roi. Après sa mort, Je royaume se désagrégea jusqu'en i3i5-i3/|0, époque à laquelle Gedimini le reconstitua, s'empara même de Kiew et fonda les villes de Wilna et Troki. Son successeur,eut à soutenir plusieurs guerres contre les Russes et fut à trois reprises devant les murs do Moscou. En i386, Jagellon, grand-duc de Lithuanie, devint roi do Pologne : depuis lors la Lithua-nie suivit le sort de la Pologne. En i56g, il fut décidé à la Diète de Lublin que la Pologne et la Lithuanie seraient unies. Les partages de la Pologne de r 793 et 179O attribuèrent presque toute 'la Lithuanie à la Russie, dont elle fit six gouvernements : Wilna, Kovmo, Grodno, Mohilew, 'Witebsk et Minsk. Le régime tsaristc, la russification à outrance, la défense de publier quoique ce fût On 1 anguo lithuanienne 'éveillèrent le sentiment national vers l'année 1860 et cela malgré les différences de partis et d'opinions chez les Lithuaniens. En i83o et en 1863 les Lithuaniens participèrent aux sanglantes révolutions de la Pologne contre la Russie. La nation lithuanienne est évaluée à plus do 3 millions d'habitants, dont 3/4 do million ont émigré en Amérique ; le pays est presque aussi grand que la Suisse. La langue lithuanienne est, de tous les idiomes d'Europe, celui qui se rapproche le plus du sanscrit : il renferme un grand nombre 'de mots beaucoup moins éloignés du radical aryen que ceux des langues slaves, latines ou germanique. La littérature lithuanioone eSt pauvre : à l'époquo où la Lithuanie était un grand Etat, elle, n'avait point d'écrivains dans la langue nationale et le clergé persécutait les bordes ou burtinikos, qui récitaient les chants traditionnels. Lors de la Réformation, il naquit une petite littérature religieuse : quant 'à la littérature contemporaine, traitant des questions actuelles, de politique, d'industrie, de science ou d'art, elle n'existe pour ainsi dire pas : quelques almanachs, des grammaires, des dictionnaires et des recueils do chants : c'est là tout. Le nom même de Lithuanie disparut : les Russes la désignèrent sous le nom de provinces du Nord-Ouest ot le nom ne subsistait plus que dans l'ethrKJgraphie scientifique. Grâce aux événements actuels, tous les peuples, de Lithuanie. de Courlande, de Livonio et d'Esthonie, qui avaient pardu leur indépendance nationale, qui politiquement n'existaient plus que par le souvenir, devenus pour ainsi dire étrangers sur leur propre sol, et dont la génie ne se développait plus conformément à la nature, tous ces peuples reprennent leur indépendance et leur place parmi les nations de l'Europe. L'INTERNATIONALISATION des questions wallonne et flamande Gouvernement belge et Wallonie. « Flamands, souvenez-vous de la bataille des Eperons d'Or ! » " Wallons, souvenez-vous des 600 Franchiniontois I » C'est en ces termes que le roi aTlbert, en août 191/!, faisait agpel aux "d'eux peuples sur lesquels il règne, afin d'éveiller leurs sentiments nationalistes et raciques. Cette distinction heureuse établie par le sou-vorain, Wallons et Flamands ne l'ont pas oubliée; bien plus leurs aspirations populaires coïncidant avec le sentiment d'un réveil national qui ébranle la vieille Europe les portent à affirmer leur tendance à uno indépendance dans la Société des Nations et à supprimer enfin la tutelle politique qu'ils ont connue jusqu'à présent.Problème wallon, problème flamand, deux graves questions à débattre au Congrès de la Paix et qui no peuvent être résolues qu'après avoir entendu les parties en cause, sedlts dignes d'intérêt. Peu connue à l'étranger, La question wallonne a été niée en tous temps, en tous lieux par les gouvernements qui se sont succédés depuis i83o, par les trois partis politiques et la presse à leur solde qui ont sjairs cesse conspiré contre la Wallonie. Et feu Hector Chai-naye, un des premiers, un des rares défenseurs du peuple wallon a pu dire avec infiniment de raison que « la Wallonie n'était pas représentée au Parlement belge ». Que sont le6 Wallons en Europe ? Un groupe ethnique compact , ftomogène, placé aux avant-postes de la civilisation latine, parlant des patois romans et picards, unifié par la pratique de la langue française qui est la base de leur culture, peuplo de guerriers et d'agriculteurs jusqu'à la Révolution de 1789, aujourd'hui démocratie ouvrière souffrante et militante, l'honneur et la gloire de leur pays. Ils sont ceux que les Germains appelèrent VValah (Volcae, Walah, Walsch, Welsch, Wal-lus, Galius), ce qui signifie l'étranger; ils sont les Croisés qui entrèrent les premiers à Jérusalem; ils sont « la redoutable garde wallonne dont parle Bossuet dans ses Oraisons funèbres, ceux dont Schiller écrit : « Respectez-le, c'est un Wallon. » Et ces fils des Croisés devenus aujourd'hui les fils de Voltaire, qui firent i83o dans l'espoir de redevenir eux-mêmes, ils sont comprimés aujourd'hui dans leur élan démocratique par une centralisation belge calquée sur le nrodèle napoléonien et menacés plus que jamais par la loi du nombre si leurs revendications ne sont pas entendues à l'extérieur. Population de 3,5oo,ooo âmes, la Wallonie dépasse en habitants la ÎVorvège, lo Danemark, la Grèce, la Serbie, la Suisse et quantité do républiques sud-américaines. Elle peut faire belle figure à l'étranger, revendiquer une place dans la Société des Nations, et se suffire amplement à elle-même. Les griefs que les Wallons peuvent imputer art gouvernement belge dépassent de beaucoup ceux qu'ils avaient en r83o contre le régime hollandais incapable d'unifier et de nationaliser deux peuples. Après trois quarts de siècle de vie belge, le gouvernement est en faillite avoc cette circonstance aggravante qu'aujourd'hui Wallons et Flamands le confondent dans un même acte d'accusation. Quels sont nos adversaires ? Le principal et le plus redoutablo, l'étemel, c'est le gouvernement unitaire, qui nefut jamais le gouvernement démocratique que la Wallonie ouvrière et libre-penseuse réclamait. Nous avons eu des gouvernements essentiellement bourgeois, catholiques ou liJbéraux, conservateurs, partisans de « la féroce doctrine manchestérienne comme le disait un jour Destrée à la Chambre, adversaires de toute législation ouvrière, niant la question sociale jusqu'en 1886 et finalement consentant à voter ce qu'on a appelé « des lois

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