Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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14 februari 1918
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s.n. 1918, 14 Februari. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Geraadpleegd op 06 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/1g0ht2hg31/
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1" ANNÉE - N° 3. 10 Centimes le numéro 14 FÉVRIER 1918. LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : '25, Hue de 3elle°Vae, BRUXELLES ABONNEMENTS : Un an, 10 fr — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.S0 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat du journal a Charleroi : J. LRUSIER, 90, Rue Léon Bernus, « ... 5e mineur borain est des plus borne. Il a l'intelligence lente, est têtu et méfiant. » Louis Bertrand, Député socialiste bruxellois Echevin Schaerbeekois (Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique, p. 619.) Arthur Bastien La Démocratie — la vraie Démocratie — et la Wallonie, viennent de perdre un de leurs plus surs défenseurs. Arthur Bastien, député de Mons, était un des derniers survivants de cette phalange d'élite, groupée, il y a une trentaine d'années autour des frères Defuisseaux, qui donna au socialisme en Belgique, la poussée décisive. Leur doctrine convenait au caractère de notre Wallonie. Nette, franche, sincère et audacieuse. Le titre de leur parti, auquel ils ne mentirent jamais, était : Ligue républicaine, puis Paiti républicain socialiste. Leurs journaux s'in-titu-laint : En Avant, le Combat, la République, la Liberté, le Suffrage Universel. Bastien fut l'imrpédiat collaborateur d' «Alfred », et par lui, les grandes idées claires de l'auteur de l'unique et admirable « Catéchisme du Peuple », survivaient. C'était du socialisme de vrai démocrate et de vrai Wallon. JfSSE Avant de partir en campagne, nous avons pris conseil chez Arthur Bas-tien. Il nous fit le plus cordial accueil. Nous avons trouvé chez cet homme de la grande époque ouvrière, une juvér-nilité et une volonté de bataille qui nous a fortement impressionnés. Nous venions le distraire de ses grands devoirs de charité et nous l'entendons encore nous décrire les misères de sa région, où il présidait le Comité de Secours. Il aura vécu ses derniers jours à faire le bien. Son grand cœur a cessé de battre, après avoir tant compati aux douleurs de ses semblables. Son ingéniosité généreuse y trouvait toujours remède. Un mot, un geste, une intervention, on s'en allait content, réconforté, satisfait et reconnaissant.Le nom d'Arthur Bastien restera, dans la mémoire des Borains, uni à celui d'Alfred Defuisseaux, dont il avait les grandes qualités généreuses, le désintéressement et l'ardeur com--bative.* 9 * Comme homme politique, Arthur Bastien était le prototype de ces socialistes du Borinage, qui ne pratiquent pas le particularisme par volonté d'indiscipline, mais parce que les conceptions centralisatrices du parti ouvrier donnaient au socialisme belge une allure de conservatisme qui leur déplaisait. En ceci, Bastien continuait fidèlement la tradition des frères Defuisseaux. La direction des destinées de la Fédération Socialiste du Borinage lui avait été confiée par Alfred et il s'efforça d'y maintenir l'esprit de la première Fédération républicaine-socialiste. # « # Il eut beaucoup de déboires dans le Parti Ouvrier Belge. Il y rencontrait cette sourde hostilité, ou mieux cette constante incompréhension des sentiments des ouvriers wallons. A. Defuisseaux déjà en avait beaucoup souffert. Son action de 86, ses luttes épiques, ses services éclatants, son incomparable « Catéchisme du Peuple » ne lui épargnèrent pas l'injure de l'exclusion, prononcée contre lui en 87 à Dampremy, pour avoir reproché de façon trop véhémente aux Flamands et aux Bruxellois du Conseil Général, leurs méthodes temporisatrices et mesquinement prudentes. Puis, quelques années après, de nouvelles déceptions. Lors de la première révision constitutionnelle de la loi électorale, après le vote do laquelle les Defuisseaux et leurs soldats, qui s'étaient consacrés avec une ardeur inlassable à la conquête du S. U. pur et simple, rentrèrent chez eux incompris, dupés, une fois de plus. Leur rôle au Parlement, où Bastien pénétra avec eux en 0/1, fut modeste, lis y entraient désabusés, revenus de la vanité de tant d'efforts inutiles. D'ailleurs leur nature ardente se complaisait peu aux politesses conventionnelles des débats parlementaires. Ils n'intervinrent dans discussions qu'à de rares intervalles, abandonnant à certains Bruxellois, élus en Wallonie, les rôles de premier plan. La démocratie wallonne 11e manquera pas de faire, dès à présent, le parallèle entre ces hommes d'autrefois, sincères, honnêtes et loyaux, et les farceurs d'aujourd'hui, qui n'auraient jamais pu devenir collègues de nos ministres réactionnaires, s'ils n'étaient venus chercher leur premier mandat chez elle. Finalement, « l'infâme proporz »; connue la désignait Alfred Defuisseaux, acheva de désillusionner ces vaillants. Celte invention flamande, bruxelloise et gou\erneméfcale, frappa la Wallonie douloureusement; elle lui fit perdre une grande partie de s« représentation démo cratique. Bastien en fut victime. Eliminé de la Chambre, il entra au Sénat. Cette propoitionnelle^qui avait tous les faux mérites de l'équité apparente, qui de, a iai.c du député un représentant national, qui devait régulariser la vie politique, introduisit la réaction conservatrice en Wallonie; transforma le.: mandats parlementaires en délégation de Comité, créa des fonctionnaires de la politique, faussa l'esprit du Note direct, chloroformisâ la vie politique, mais donna, il est vrai, aux Bruxellois et aux Flamands la juste représentatioj; de leurs effectifs si révolutionnaires ! ! ! Bastien et ses amis, subirent aussi des échecs nombreux, dans leurs méthodes d'action ouvrière.Les dernières expériences de 1902, de 191c sont encore à la mémoire de tous. Les Wallons qui reprenaient une fois de plus la lutte poui l'égalité politique, qui payaient de leur sang de leurs larmes, de leurs souffrances, leur; volontés d'émancipation, furent dupés, lâché: et trompés en 1918 comme en 1902. L'histoire de toutes ces tristes choses, se rait l'histoire de la démocratie et du socialisme en Wallonie. Elle reste à faire. Elle dé montrerait que la part des Wallons dans 1< socialisme belge, n'a été que celle du sacrifice de la patience et de la désillusion. Pourtant ils apportaient leurs effectifs, leur argent, leu humeur, leurs principes. Puis c'était tout. 11 n'étaient admis que dans une mesure très res freinte, à la fixation des méthodes et des doc trines. Une centralisation néfaste empoisonne la vi du Parti Ouvrier Belge; le cœur de ce pari de Wallons est à Bruxelles, ville étranger à leur race; à leur caractère, à leurs aspira lions. Tous les grands organismes ouvriers s' trouvent : le Conseil général, la Commissio syndicale, l'Office coopératif, la Central d'Education ouvrière, les Congrès, etc., et tou; ils sont dirigés, conduits, par l'élément flaman et bruxellois. Le Bureau du Conseil général, pour lequ< les cotisations wallonnes atteignent fr. x4,5o3.8 contre fr. 7,162.25 pour la Flandre < fr. 4,225.io pour Bruxelles, qui devrait êti l'équitable émanation des groupes qui élisaiei 27 députés, 86 conseillers provinciaux e Wallonie, comprend 4 Wfdlons sur i3 meir bres. Les 9 Flamands et Bruxellois représentei les fédérations d'arrondissements où sont éh 12 députés et r4 conseillers (la part d Bruxelles et de son agglomération y étant c 6 députés et 6 conseillers). Sur les î 1 délégués des fédérations profef sionnelles, il y a 2 Wallons. C'est le Flaman Vinclc qui préside à la Fédération Nationai des Conseillers communaux, et il y a en Wa lonie plus de 913 conseillers socialistes, e Flandre 47, (Bruxelles 79). C'est le Flaman De Man qui est secrétaire ' du Comité de 1 Centrale d'Education ouvrière, qui compren 10 membres, dont 3 Wallons. Et il y a 38 éc< les françaises avec 86 x élèves, contre 19 écol< flamandes avec 487 élèves. Tout autant que dans le domaine politiqu les Wallons sont écrasés dans les comités d recteurs de Inactivité syndicale. Sur les 23 men bres de la Commission syndicale, il y a 3 Wa Ions; dans le Bureau il y a 2 Wallons poi 10 membres. Et si, pour 11e pas allonger ces quelque chiffres, nous en poursuivions le détail jusqi dans les organisations coopé: alives, mutualist et autres..., lu "même conclusion s'afl'irmerai Le Wallon donne l'effectif, donne l'argen aux heures tragiques donne son sang, dom tout et toujours, puis s'arrête au seuil d pouvoir! La direction du Parti Ouvrier Belj lui çchappe, ce sont les Flamands, surtout 1< Bruxellois, qui disposent d'eux et fixent Iei sort. * # # Toutes ces choses, Baslien les connaissai 11 en ressentait une profonde amertume. Il 1 protestait plus, espérant des jours meilleur Ces jours meilleurs, ils viendront si la Walli nie redevient elle-même et peut enfin disposi d'elle-même, selon son humeur. Aussi la solution séparatiste plaisait-elle son esprit de démocrate; il sentait que par 1 la libération serait définitive, il l'aurait dé voulue dans son parti; même si la conceptic de l'Etat belge restait unitaire. Quand ils allaient à Bruxelles, nous disait-: les députés de Wallonie sortaient de chez eu pour aller délibérer en territoire étranger. C'e en Wallonie que chacune des questions intére sant la vie ouvrière wallonne, devait être rési lue. A Bruxelles, on pataugeait, on bafouillai parce qu'on 11e se comprenait pas. Ah, i Arthur Bastien avait encore pu survivre ju qu'au-delà des temps durs actuels, avec qu bonheur il aurait présidé de sa grande autori si populaire un Conseil général du Parti Ouvrier ( Wallon qui, libre, indépendant, aurait tendu 1 line main fraternelle aux frères flamands, dé- K gagés, eux aussi, du belgoisisme corrupteur. 1 #•# i 1 Honorons la mémoire d'Arthur Bastien, en < réfléchissant à l'avenir de la démocratie wallonne. Nous le lui devons, comme nous devons 1 déjà, depuis longtemps, au souvenir du grand démocrate A. Defuisseaux, méconnu aujour- : d'hui encore par le P. 0. B., la réhabilitation de ses doctrines et de ses méthodes. Ce sera possible, si nous nous dégageons de tout ce faux système de centralisation, dont nous sommes les dupes constantes. Pour cette œuvre de demain, le souvenir de ces hommes de grand cceur et du plus grand désintéressement nous soutiendra. D. De Peron. LETTRE de FLANDRE Les Élections Flamandes. Depuis quelques semaines, nous assistons à . un spectacle vraiment unique : dans toute la Flandre, de la Mer du Nord à la Meuse, dans les villes et dans les campagnes, partout les activistes sont allés parler au peuple. Ils tiennent des réunions populaires, où chacun est invité à prendre la parole et même à développer les arguments contraires : c'est là que les orateurs expliquent, le grand combat qu'ils mènent pour le salut du peuple flamand. •Dans ces mêmes réunions publiques, 011 procède à l'élection du Conseil des Flandres et des Comités régionaux; les -élections ne se font donc pas comme avant la guerre, par l'intermédiaire d'associations politiques et sous un mode électoral anti-démocratique, le suffrage plural ; l'élection a lieu au scrutin de liste, avec l'arrondissement connue circonscription électorale, par les sociétés activistes flamandes sans aucune couleur politique d'autrefois. Les premières assemblées électives commencèrent à Bruxelles, par le grand meeting de l'Alhambra du 20 janvier dernier, où le populaire A. Borms, la « Cloche des Flandres », porta sa parole enflammée devant un public de plus de 3,000 personnes. Unanimement et par de chaleureuses acclamations furent élus tous les candidats qui se présentèrent pour le Conseil des Flandres et pour le Conseil régional du Brabant. C'est à cette réunion que Bonus déposa les décorations de l'Ordre de la Couronne et de l'Ordre de Léopold, que le Gouvernement belge lui avaient octroyées- pour services rendus au Pérou et qui lui sont enlevées actuellement par ce même Gouvernement pour services rendus à la Flandre. Ce meeting trouva un écho profond chez les Flamands, qui prennent conscience des événements historiques qui ont lieu pour l'affirmation de leur nationalité. Plus de trente meetings eurent lieu dans la province de Brabant. A Gand, le 27 janvier, le succès fut immense : plus de 7,000 personnes s'écrasaient dans la rotonde du Cirque pour y entendre les orateurs qui y furent témoins d'un enthousiasme délirant. Après les élections des membres du Conseil des Flandres et du Conseil régional de la Flandre Orientale, des milliers de personnes se formèrent spontanément en cortège et se rendirent à cet antique « Vrijdags-markt », véritable forum de la vie politique gantoise. C'est là que se trouve la statue du grand patriote Jacques d'Artcvelde qui, au XlV'siècle, tâcha de réaliser, sous la période communale, ce que les activistes sont en train d'accomplir actuellement, notamment l'érection d'un Etat de Flandre, souverain et indépendant, libre de toutes attaches aussi bien avec l'Allemagne, qu'avec l'Angleterre ou la France. El, manifestation touchante : la famille du pocte national, Albrecht Bodenbach (1), déposa des fleurs au pied de la statue d'Artcvelde, tandis que le populaire meeliuguisto Wannijn réclama au peuple assemblé de jurer fidélité à la Flandre indépendante. Spectacle inoubliable : des milliers de personnes, vieillards, hommes, icnnnes, enfants se découvrirent pieusement et jurèrent le serment demandé. C'est le serment des IUitli renouvelé.Le 3 février, ce fut le tour d'Anvers : 5,ooo personnes étaient présentes à la Bourse, où parlèrent Borms, à la voix d'airain et le sympathique Tack. Le succès fut complet; les élections eurent lieu par acclamation; il n'y manqua même pas les petites scènes de pugilat avec certains éléments hétérogènes, qui se rencontrent dans les bas-fonds de chaque grande ville. Les trois meetings, à Bruxelles, capitale nominale, à Anvers, métropole commerciale, surfil Albrecht Rodenbach, mort à la (leur de l'âge, promettait beaucoup comme poète lyrique ; il fut le promoteur du uiouvement estudiantin flamand et est l'idole des jeunes. out à' Gand, capitale réelle et inle'lectuelie de a Flandre, le peuple flamand est. convaincu jue le mouvement flamand n'est plus du tout une utte pour quelques misérables dispositions législatives en matière linguistique, mais un pro-alème international, qui doit les conduire à leur imancipation politique. C'est ainsi que par dizaines, chaque semaine, !es orateurs vont semer la. bonne parole, renseignent leurs concitoyens sur la lutte et la situation pour que la question flamande soit tranchée définitivement au Congrès de la Paix. Le peuple wallon, notre frère, 11e peut, lui aussi, sommeiller plus longtemps et doit exiger également son droit à l'indépendance d'accord avec nous. .'Annexionnisme du Gcuvernernent Beige a ... où qu'ils soient et quelques bontés que l'on ait poui eux, les Belges aspirent à la restauration de leur patrie. a Et beaucoup d'entre eux se demandent avec angoisse s'ils la retrouveront telle qu'elle était, telle qu'ils t'aimaient, véalisant un juste équilibreentre ses éléments wattonsetflamands. Car si cet équilibre était rompu, si par l'annexion de provinces rhénanes et l'adjonction de quelques millions d'Allemands à notre population, son élément wallon devait être submergé sous l'accroissement de l'élément germanique, alors il y aurait sans.doute encore un pays que l'on appellerait la Belgique, mais ce ne serait plus la Beigique d'autrefois et les Wallons, nos plus proches amis, seraient destitués dans leur propre patrie. » (D'un discours d'Emile Royer, député de Tourney-Ath, au Casino de Paris, le 14 novembre 1915). A peine installé au Havre, le Gouvernement « Belge » entend retirer de cetle guerre un bénéfice pour l'Eglise catholique, à laquelle il a asservi sa politique, et garantir au régime confessionnel la pérennité du pouvoir. Il trouvera, dans le silence complaisant ou la collabôralion de certains politiciens de gauche, plus ambitieux que démocrates et enchaînés à sa politique au prix d'un plat de lentilles ministérielles, des hommes tout dévoués, à qui il endossera une part des responsabilités d'avant guerre, au grand jour de la reddition des comptes : c'est ce fameux « bois mort » que M. Hymans cravachait au lendemain des élections du 2 juin 1912 et qu'il a contribué à renforcé par ses défaillances. —o— En mars igi5, le citoyen-ministre Vander-velde fait entendre à Londres qu'il n'est pas adversaire de la reprise du Grand-Ducjxé de Luxembourg et des localités wallonnes situées en Prusse. La campagne annexionniste est dès lors ouverte, et dans cette guerre le Gouvernement ne voit qu'une bataille qui doit, comme toutes les autres, avoir pour résultat le partage des dépouilles opimes entre les vainqueurs. A cette fin, il trouve une presse servile, des parlementaires veules et des publicistes-fonctionnaires stipendiés : Père des vils compromis commence. Les « Gauchers » corrompus et les « Droitiers » avisés marchent de concert pour former cette monstrueuse alliance qui, baptisée dans le sang de la démocratie, sera noyée au jour du règlement final. —o— . Le XX» Siècle, l'officieux de de Broqueville, dont son frère Athanase est administrateur, se signale par ses ardeurs expansionnistes : Neuray, directeur des bureaux de presse de de Broqueville, y réclame les provinces rhénanes comme un droit impérieux pour la Belgique. En 'même temps, le Petit Catéchisme National, dont on inondait les tranchées belges, réclamait le Grand-Duché de Luxembourg, les Provinces Rhénanes et prétendait « au minimum à la Flandre Zélandaise et au Limbourg Hollandais. Et toutes ces revendications se justifiaient au nom du droit, au nom du patriotisme qui est l'argument suprême des scélérats, comme le disait Destrée, répétant Garlyle, dans sa Lettre au Boi. —o— En mai 1916, se fondait à Paris la Nouvelle Belgique, organe réactionnaire et antisémite; ce journal dirigé par Dumont-Wilden et patronné par des nationalistes français tels que Mgr. Baudrillart et Maurice Barrés, se distinguait par un furieux impérialisme qu'alimentait surtout l'abbé Wallez. Le 12 février 1916, la Nouvelle Belgique réclamait une Belgique étendue non seulement jusqu'au Rhin 'allemand, mais jusqu'au Rhin hollandais. Et pour donner une base à ces revendications, le XX<- Siècle cherchait des prétextes de guerre à la Hollande à propos de l'enclave de Baerle-Duc. —o— En Hollande, cette politique était défendue par l'Echo Belge d'Amsterdam, ayant pour rédacteur en chef Charles Bernard, jadis attaché au Malin d'Anvers. Le député Terwagne et Léonce du Catillon marchaient dans le même sillage. —o— La Belgique qui, à l'étranger, voulait comme l'écrivait le ministre Hymans être « le drapeau du droit», devenait, en fin rte compte, l'étendard de l'annexionnisme. Les partisans d'une Belgique agrandie devenue les « Grands Pays-Bas Catholiques » représentaient la Belgique comme dupée, trompée, leurrée, ayant versé son sang pour rien, si elle n'élargissait point ses frontières. On voulait puiser dani les territoires germaniques convoités, de solides éléments confessionnels pour remplacer au centuple les "vides faits dans les rangs flamands par la guerre et préparer de « bonnes élections ». Gouverner, c'est prévoir et dans sa haute sagesse, l'adjonction des catholiques rhénans à la Belgique, devait éterniser notre Gouvernement flamand et réactionnaire au pouvoir. On réclamait le Rhin « barrière naturelle », '*" destinée à repousser l'éventuel envahisseur et seul-moyen d'assurer au nouvebEtat sa sécurité. On esquivait les responsabilités ministérielles ;en préparant à nos 'dirigeants une rentrée triomphale, au son d'assourdissantes Brabançonnes; on créait un puissant Etat catholique appelé à être un terreau nouveau du monarchisme! —o— Et cette campagne trouvait 1111 appui précieux, des encouragements quotidiens auprès des journaux et revues réactionnaires de France, Croix, Action Française, Temps, etc... Elle atteignit son plein épanouissement vers mai igi5, puis déclina en présence de la stupéfaction de la presse radicale de France et de l'indignation, pour se faire sourde, occulte et rampante. La Dépêche de Toulouse, le grand journal du 'Midi, écrivait à ce propos : « L'extension de la Belgique jusqu'au Bhin est un problème très complexe, qui ne peut être résolu à la légère et où il faut tenir compte de divers arguments contradictoires. Les Belges eux-mêmes sont divisés sur ce point et beaucoup d'entre eux ne verraient pas sans appréhension leur patrie s'agrandir sensiblement sur ses frontières orientales. » —o— Le ministre Beyens, en diplomate averti, no s'associa pas à la politique conquérante du Gouvernement du Havre qui touchait à la bouffonnerie. Dans son discours prononcé le 13 mars 1916, à la Sorbonne, il condamna formellement ces aspirations à « une sorte de Saint-Empire Germanique, parodie et résurrection du passé ». Le hargneux XX« Siècle ne l'oublia point dans ses attaques et la haine de nos annexionnistes désavoués devait lui faire payer son opposition par la perte de son portefeuille ministériel. E. IIocra. (A suivre.) l'Autonomie Flamande etlaWallonie0' L Le 21 janvier, on voyait sur les murs de Bruxelles une grande affiche blanche, conçue dans les termes suivants ; « CONSEIL DES FLANDRES » Conformément au but assigné dans son premier manifeste, paru une année auparavant, le Conseil des Flandres a, dans son assemblée générale du 22 décembre 1917, décidé solennellement et unanimement l'autonomie complète de la Flandre. » En conséquence de cette déclaration, le Conseil des Flandres dépose le mandat lui confié par le « Landdag » flamand du 4 février 19x7, et se soumettra à une nouvelle consultation populaire, qui doit fournir au peuple flamand l'occasion d'exprimer sa volonté au sujet de la décision du Conseil. » Ainsi donc le 22 décembre 1917 le Conseil des Flandres, élu par le « Landdag » du 4 février 19x7, considère sa tâche comme terminée et décide la proclamation de l'autonomie flamande. C'est à ce résultat qu'aboutit la cession de 1917 du Conseil des Flandres : dans une autre étude nous examinerons son travail ; qu'il nous suffise de mentionner ici sa coopération directe à l'établissement de la séparation administrative. Sans . doute, celle-ci n'existe pas encore définitivement dans tous les départements ministériels : ainsi au ministère des travaux -publics, au ministère des finances, au ministère des postes, elle (1) Le Peuple Wallon se propose de publier une série d'articles documentaires d'actualité sur la situation politique de la Flandre eu égard à la Wallonie : la présente élude ouvre la série.

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