Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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30 november 1918
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s.n. 1918, 30 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 09 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/fn10p0xt8x/
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awimcDi 30 uruvtiyrenre, t&ib UÜNION pAjSrs LrACTION VrNGT-QlTATRFEIVrE ANISTbE ABONNEMENTS jusqu'aii 31 mars 1919 9 francs 10 centimes Ie numero Instaurare omnia in Chrisfo Redaction et Administration: 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles TARIF DES ANKONCES Annoncescommerc, petite ligne fr. 0.50 Reclames avant les annonces, la ligne fr. 2.00 Faits divers . ; ; , .5.00 et 4.00 Sportsfr. 2.00 Reparations judiciaires • ; . » 3.00 Necrologies • ••••?•>3.00 Les [petites annonces, paralssant simultanément dans le « XX9Siècle » et le < Journal de Bruxelles »(tarif reduit) S petites lignes 1 franc LA DECLARATION DU GOUVERNEMENT La rentree des vamens en Allemagne 0* Le discours du Tróne avait exposé les grands traits du régime nouveau dont la realisation va defrayer la pólSique^ nationale. La declaration faite par le Chef du Cabinet a la Chambre laisse les choses ah même point. Oi peut toutefois discernèr dans le discours de M. Delacroix le dósir de réaliser la róforme electorale hors des prescriptions constitutionnellesetftmtentioij de ne procéder a certaines réformes lmguistiques—l'Université flamande de Gand,' semblet-il— qu'après examen plus attente. Mais la confrontation et Tassemblage dès declarations faites a ce sujet par le Chef du Cabinet en font un ensemble peu précis.. Gouvernementalement ce discours n'ouvïe aucune porte et n'en ferme pas davantagfe. La Chambre a écouté l'énoncé des idés du gouvernement avec autant de résere qu'il en mettait a les lui présenter. Nos pf rlementaires éprouvent visiblement le bescin de se tater après avoir repris le premier contact. La motion de M. Woeste, relati re a Tadresse de la Chambre en réponse iu discours du Tróne, est un autre indieè h 'cette indecision qui n'exolut point la boiiie^ volontó. La Chambre n'a pu l'admettre pour ike raison réglementaire. Elle va done réponte point par point au manifeste royal. Il nist pas tóméraire de penser qu'il faudra dJla diplomatie et de l'habileté pour trouver (es formules qui ne feront crier personae. Dans l'état actuel des qhoses, pas plus cue le discours du Tróne ni que ladéclaratDn ministérielle, l'adresse de la Chambre au Roi ne quittera le terrain des principes. Ét, pour l'instant, il serait dangereux d'afer plus vite. La comparaison du discours du Tróne' et de la declaration du gouvernement en ce qui concerne les questions linguistiques montrje bien que ceux-la même qui ont pris la mif sion de hater les réformes se sont rendu compte des inconvénients d/nnenrécinitatioï enthousiaste. Espérons cependant que: Commission chargée de réd; Roï en réponse au discours d< teront l'avènement des p% . rieures. Hos troupes a la frontiers de l'Est Les troupes allemandes, nous l'avons dit, ont complètement évacué le territoire beige'. Nos effectifs occupent la frontière, oü il y a un temps d'arrêt, car elles ne pourront, aux termes des conventions intervenues, entrer dans la zone d'occupation que 'le lerdécembre. L'armée allemande de campagne doit être assez loin déja (probablement sur le Rhin). Il est certain que les premières troupes sont rentrees en dósordre, que le drapeau rouge était porté par les soldats, que nombre de ceuxci ont été désarmés par le conseil des ouvriers et soldats. Mais il est certain que ce ne furent la que des exceptions et qu'on a fait dé tres gros efforts, chez nos ennemis, pour que les regiments soient bion recus par la population: des drapeaux ont été arborés, il y a eu jusqu'a des arcs de triomphe essayant de donner cette note :' « Reconnaissance a des troupes non victorieuses, mais ayant fait leur devoir.» Cel a s'est fait grace a une campagne de presse tres active. Il n'y a pas a se dissimuler que nos divisions et celles de nos allies ne se trouveront pas devant la débandade, mais en presence d'une armee que tous les efforts tendront a maintenir bien organisée. Le general Michel aura la haute direction, en Allemagne, avec le grade, nouveau chez nous, de commandant d'armée. Le general Coppejans est son chef d'état-major. i L'armée beige tout entière, ayant le Roi comme general en chef, reste composée de douze divisions d'infanterie, avec chacune ses services spéciaux de cyclistes, d'artillerie, de génie, de cavalerie et même d'aérostation. Les divisions restant en Belgique devront demeurer parfaitement organisées et prêtes a intervenir immédiatement en Allemagne en cas de besoin. AVIS Quotidiennement, nous recevons la visite de plusieurs centaines de personnes désireuses de se procurer Les numéros du XX6Siècle relatant les origines de la Libre Belgique clandestine. Nous regrettons de ne pouvoir leur donner satisfaction, le tirage de ces numérös étant complètement épuisé. A la demande de 'nombreux lecteurs, les Origines de la Libre Belgique paraitront sous peu en brochure. Nous croyons devoir rappeler que la reproduction de nos articles signés est interdite. Toute reproduction des Origines de la Libre Belgique qui aurait lieu sans notre autorisation ferait immédiatement Vobjet des poursuites et saisies legates. 4H**! BN MEMORIAM, ■■ -*&*-<&- Après les joies et l'allégresse du retour, c'est le souvenir de nos morts qui mobilüe ce matin, dès dix heures, les foules endeuJlées vers notre belle collegiale. Tristesse dos parents, douleur des épouses et des mères, dont les cceurs se serrent d'une angoisse poj[gnante et dont la pensee douloureuse accompagne les chers absents, si dignes de participer a nos joies, faites de leur sacrifice et de leur sang. Elles sont légion dansïa grande nef, le visage cache sous le voile ópais oü elles dissimulent leurs larmes et leur chagrin, si émouvantes et si dignès dans leur prestation. Autour d'elles,des soldats de toutes les armes animent de leurs tenues de campagne le somptueux decor du temple endeuilló. Dans le transept, sour le dais dont les amples draperies s'accrochent aux colonnades tendues de noir, le catafalque dresse au milieu d'une double ceinture de flammes le drapeau national voile de crêpe. Et partout des ifs, des pyramides de cierges éclairent d'une lumière douce les lourdes tentures qui enténèbrent le choaur et les nefs. Au premier rang, des personnalités qui emplissaient le choeur de reelat de leurs uniformes. On remarque S. Exc. M^ Looatelli, nonce apostolique; les ministres de GrandeBretagne, de Franco, des Etats-Unis, d'Italie, de Roumanie, d'Espagne, du Japon, de Chine et des Pays-Bas; MM. le baron de Favereau, président du Sénat, et Poullet, président de la Chambre; Léon Delacroix, Paul Hymans, Harmignies, Jaspar, le baron de Broqueville et le baron Ruzette, membres du gouvernement,-Woeste, ministre d'Etat; de nombreux sénateurs et deputes; M. van der Rest, vice-gouverneur de la Banque Nationale; le baron Aug. Gofhnet; MM. Ad. Max, Jacqmain et Steens, membrés du College; de nombreux généraux et officiers de l'armée, venus pour rendre hommage a leurs frères d'armcs; des prêtres et des représentants des corporations religieuses. Le Roi, la ïteine, le prince Leopold arrivent tres simplement a Téglise sans escorte et pónètrent dans l'allée centrale oü les grenadiers présentent les armes. Le Roi et le Prince sont en tenue de campagne, la Reine porte sous un manteau gris bordó de fourrure, une souple toilette noire. Le Cardinal qui s'est avance en chasuble portant la mitre de moiré blanche et suivi d'un long cortege religieux présente l'eau bónite a Leurs Majestés et les precede ensuite vers l'autel oü des prieDieu leur ont été réserves sous le dais royal. Et la Messe de Requiem commence tandis que le cardinal récite au pied de l'autel les versets de 1' « Introït ». , Cérémonie troublante pendant laquelle l'assistance recueillie suit avec ferveur les phases de l'office des morts. Après que la maitrise eut entonné les strophes du « Dies Irae » les sonneries vibrantes des clairons ont donné un caractère grandiose a l'Elévation. A la fin de l'office divin, le cardinal aj chanté les absoutes devant le catafalque. Efc lesorgues ont execute une Brabanconna magniflque qui a trouvó un echo dans tous les cuBurs et fait jaillir bien des larmes. Les souverains ont été acclamés longue• ment a leur depart de l'Eglise et lecardinal, I en se rendant au doyenné a trouvé une fouled énorme qui l'attendait pour saluer le grand Primat de Belgique de ses vivats.j <►<&.=<** Le ravitaillement de la Belgique ■i Le Comité National nous envoie une série d'informations allóebantes. La ration de pain Les comités provinciaux sont autorisés a porter la ration ordinaire de pain a 4Ö0 grammes par jour, a dater du lerdécembre, a la condition de supprimer les rations supplémentaires, sauf celles accordées aux enfants des écoles sous forme de couquo scolaire, la ration extra supplementaire de 70 grammes aux personnes admises au régime de la suralimentation et celle attribuée aux ouvriers mineurs. Apartirdu 16 décembre, la ration ordinaire de pain sera portee a 450 grammes dans • toutes les provinces. Les rations supplómentaires seront supprimées partout a partir de cette date. La couque scolaire sera maintenue comme par le passé. Graisse et féculents Pour la quinzaine du 16 au 29 décembre, le rationncment est flxé comme suit: Graisse : 300 grammes. Féculents : 300 grammes. Rationnement supplementaire a délivrer pendant le mois de décembre : 500 grammes de féculents. Le peftain vogage du président Wilson en Europe -o C'est décidóment a le président Wilson. M. Picfion, ministre des affaires étrangères; M. Georges Leygues, ministre de la marine, et M. André Tardieu, haut commissaire pour les affaires de guerre franco-américaines, se rendront a Brest pour recevoir le président de la République des EtatsUnis, ~M. Wilson, a son arrivée en terre franchise. Suivant une declaration autorisée, le séjour du président Wilson en France sera d'environ un mois; son absence totale des, EtatsUnis durera six sèmaines. Brest que débarquera On annonce, d'autre part, le prochain voyage en France de M. Roosevelt. Mais ce-luici declare que son voyage on France n'est pas imminent. En tout cas, il ne compte pas partir avant le retour de M. Wilson d'Europe, car il ne desire pas que sa presence en France soit interpretée comme une manoeuvre politique. CEÜX DONT IL IAUT PARLER 19 Histoire émouvante ef dramaf ique des origines de Ia § Libre Belgique clandestine. perdu ma belle-mère. Puis j'ai eu deux de mes enfants a la mort pendant plusieurs mois. Chaque fois qu'ii y avait un maladedans ma familie, les Allemands étaient mystérieusement avertis et faisaient bonne garde. Il m'est arrive plusieurs fois, dans la maison ou j'étais réfugié, derecevoir les Allemands moimême lorsqu'ils venaient pour la requisition des cuivres et des matelas. Et cela s'est toujours fort bien passé. J'étais dailleurs absolument méconnaissable. Ma barbe retombait en éventail sur ma poitrine et ma chevelure était de venue si longue que je pouvais me coiffer a l'artiste. Encore des tribulations Lorsque M. Wagemakers mourut, je dus changer de retraite etjerecus une génóreuse hpspitalité a Ja banque Brunner, rue de la Loi. Mais, a la suite d'une descente allemande, les Pères Jésuites me recommandèrent a MmeScheide, femme d'un officier beige, habitant rue Augustin Delporte. Je ne restai qu'un jour chez elle, mais cette journée fut mouvementée. MmeScheide vint me voir en^ compagnie dun excellent patriote liégeois, M. Paulus, et dun autre brave, M. Déome. J'avais moi-même pour compagnons dans cette maison un officier aviateur francais et un jeune soldat francais. Car MmoScheide hébergeait fróauemment des soldats désireux de rejoindre le front, Je l'entends encore s eerier de son air jgoguenard ? * Quel merveilleux coup de filet, si les Boches avaient le flair de venir neus surprendre Les Boches sont venus precise- *j$tt Devant les argouslns allemands Nous débarquons a la gare du Midi oü se tient une grande reunion de la police , secrete. Je m'étonne de rencontrer la mon beaufrère, M. C. Van Doren, mais on nous éloigne en h&te, comme si nous aliions' compromettre Ie salut de l'Empire. Et l'on me fait sub ir un interrogatoire sommaire. Le policier qui me questionne essay e de me soutirèr les noms des amis de mon mari; il s'informe aussi des personnes qui compose notre entourage. J'éprouve la surprise, en sortant de eet entretien, de voir introduire mon beau-frère, M. Winterbeek en compagnie de M. Van Werweke. Je savais qu'ils ne se connaissaient pas et que mon beaufrère ignorait que mon mari s'occupê.t de la Libre Belgique. On m'envoie dans un wagon cellulaire, isolé, bien loin sur les voies. On m'enferme la, pendant une demie-heure, pour me ramener ensuite 'dans la salie d'attente, transformée en corps-,de garde, oü toute la police secrete se trouvait réunie. J'entends que Ton ordonne par telephone une série d'arrestations, puis j'assiste a i'arrivée d'une nouvelle bande de policier s. Ceux-ci manifested une joie bruyante et vulgaire. Ils rient, ils se frappent sur l'épaule. Ils racontent a haute voix qu'ils ont d^couvert toute Torganisation de la Libre Belgique, des piles de journaux et de documents, des presses a imprimer. Je frémis en entendant cette phrase que celui qui la prononce débite avec un fort accent teuton : 1C1 ment ce jourria, afin de procéder a l'in ventaire des cuivres; mais nous avons eu le bon esprit de faire le mort, et nous n'avons pas ouvert la porte.Mais le soir, un voisin nous ayant avertis par-dessus le mur du jardin, qu'ils avaient menace de pénétrer de force dans la maison, nous nous sommes disperses bien vite. Je fus alors l'hóte de MmeHeuze dont le mari avait été condamné a huit ans de prison dans laffaire Baucq et qui, dans sa maison de la rue Bara, se Hvrait a un espionnage intensif. Cette femme courageuse ne se contentait pas d'abriter chez elle des soldats; elle centralisait des renseignements, faisait passer des jeunes gens et entretenait une correspondance suivie avec l'étranger. Elle était en relations, étroites avec une autre familie, l'une des plus éprouvées, mais aussi Tune des plus nobles pour i'ardeur avec laquelle elle s'est mise au service du pays: la familie Merjay, Encore une fois, je n'ai pu rester que peu de temps dans cette familie, parce que la fillette étant revenue de pension, il fallait craindre les indiscretions qu'aurait pu commettre cette enfant. J'eus pour dernier refuge une maison de la rue des Palais. J'y fus l'hóte de MmeLedresseur qui, depuis le début de la guerre, s'était fait une spécialité de cacher les personnes suspectes a la police allemande, et qui s'occupait activement de faciliter a nos jeunes gens les moyens de rejoindre le front. C'est chez elle que j'ai eu la grande joie de revoir ma femme et ma fille ainóe quelques jours avant la signature de l'armistice, alors que tout danger de représailles policières était définidvement écarté. Et maintenant que me voici au milieu de ma petite familie, je ne garde de ces trente mois de separation que le souvenir dun mauvais rêve et de la joie d'avoir participé a une oeuvre utile au pays. Cette oeuvre si j'ai pu la mener a bien, c'est a M. Victor Jourdain que je le dois. Après ma disparition il a continuo a en assurer la partie redactionnelie et a la soutenir financièrement. Je tenais è rendre eet hommage a sa mémoire. P. Delandsheere. En publiant eet interview de M. Eugène Van Doren, mon intention n'a pas été de faire l'histoire de la Libre Belgique, mais d'en raconter un des épisodes les plus saisissants. M. Eugène Van Doren n'a pas participé a la redaction du journal clandestin. Il en a assume toute la direction technique et l'on a pu voir, par le rócit de ses aventures,que ce róle accompli 'au milieu de perils sans nombro, ét de difficultés extremes n'a pas été sans éclat et méritait un hommage tout particulier. L'histoire de la Libre Belgique dont cettesério d'articles. ne constitue qu'un chapitre,sera écrite. Mon eminent confrère M. Vande Kerchove qui, sous la signature de « Fidélis « fustig a l'occupant avec tar.t d vigueur et tam uo verve, s'y consacre on ce moment. Nul n'était plus qualifié et mieux en sitnation que lui pour róunir la documentation que requiert une oeuvre de cette importance et rendre a ceux qui y ont participé, sans omettre les vaillants distributeurs, le témoignage de gratitude que nul ne songera a leur contestedp, § # « Honneur a nos vaillants soldats! » Je la connais admirablemeht cette phrase qui figurêöKiBttres tFor sur laHbanderolie dont mon mari s: est servi pour masquer la jointure du mur derrière lequel se dissimulait, rue Van der Stichelen, 1'imprimerie clandestine. Mais j'éprouve presquaussitót un mouvement de joie que j ai peine a réprimer en entendant l'officier instructeur, — celui-la même qui était venu pour arrêter mon mari, — dire avec un ton rageur, en frappant du poing sur la table: « C'est la première fois que je rate un homme! » Depart pour Charleroi J'ai passé toute la nuit sur le quai au milieu des soldats. Le tendemain matin, a 6 heures, on m'a fait remonter dans le ■wagon cellulaire place en tête du train en partance pour Charleroi. Au moment oü il allait se mettre en marche j y vis monter, alerte et courageuse comme toujours, MlleLily Maindiaux. Je ne vous raconterai pas la mélancolie de ce voyage, le transfert de la gare de Charleroi a la caserne de cavalerie en « panier a salade » comme les vils criminels, ma stupeur en voyant débarquerde cette afireuse charrette le P. DubarjM11* Allo, la gouvernante de mes enfants, mon beau-frère Van Doren, Allaer et ses deux fils, suivis de Theodore Plancade. On me mit dans une chambrée avec sept femmes, horriblement vuigaires, arrestees pour affaires de fraude. Je n'ai, fort heureusement, pas vécu longtemps dans ce milieu. Un feldwebel est venu me chercher le lendemain pour me conduire dans une chambre ou j'ai vécu seule pendant deux mois. J'y fus exposée aux grossièretés de la basse police qui, impuissante a dóeouvrir la retraite de mon mari, cherchait vainement a obtenir de moi une indication que j'aurais, d'ailleurs, été fort en peine de lui donner. Un nommé Beutier s'estefforcé amaintes reprises de me determiner a écrire a ma familie pour lui demander de conseiller a mon mari, dont elle devait, disait-il, connaitre la retraite, de se constituer prisonnier. Il prenait un plaisir léroce a me répéter que j'étais son ótage et que je le resterais, la guerre düt-elle durer un an encore ou mêine deux ans. Relachée! Le 17 juinj'eus la joie immense, joie que comprendront tous ceux qui ont subi une peine d'emprisonnement, d'etre rel&chée. f ~ Et, pendant deux ans et demi, lui dis-je, vous avez vécu ainsi, sachant votre mari a Bruxelles et connaissant le lieu de sa retraite, sans le voir ? Ce fut Eugène Van Doren qui répondit: -—- Il le fallait, car nous étions surveillés de la facon la plus étroite et il aurait suffi d'une imprudence pour me perdre. J'ai connu, dans ma retraite forcée, des moments exirêmement douloureux. J'y ai appris. un an après ma disparition, la mort de mon vieux père. Je n'ai pas pu aller le voir pendant sa maladie ni assister a son enterrement, parce que sa maison était environnée d'espions. Quelques mois plus tard, j'ai Comment le prince Leopold fot présenté au 12ede ligne Un magniflque éloge de Ia valeur de nos troupes, par Albert rr A rentree du Roi a Bruxelles, a la tête dos troupes belges et alliées victorieuses, tous ont remarque le prince Leopold, due de Brabant, en uniforme de simple soldat. L'héritier présomptif a été place a la suite du 12* regiment de ligne. Le 6 avril 1915, le Roi présenta son flls a ce regiment d'ólite au cours d'une manifestation émouvante qui eut lieu sur la place de La Panne et a laquelle assistaient la Reine, le. comte d'Athlone, beau-frère du roi Georges d'Angleterre et chef de la mission britannique auprès de l'armée beige, le baron de Broqueville, alors ministre de la guerre, le general Jacquet, commandant alors la 36divisisn d'armée,le colonel Jacques, commandant la 36brigade (maintenant le general Jacques, commandant la 36D.A.), le colonel Van Rolleghem, commandant alors le 126de ligne. Le Roi prononca a cette occasion un discours admirable qui constitue une veritable page d'histoire. Le voici: Officiers, sous-officiers, soldats, Je vous ai réunis aujourd'hui pour vous présenter mon jeune Hls. Si j'ai choisi Ie lerde ligne, pour que mon fils y soit forme au métier des armes, c est parce que ce regiment s'est distingué entre tous par sa vaillance an cours de la campagne passée. J'aime a évoquer, devant vous, les brillants états de service du 12eregiment. ,C'est son 2abataillon, commandé par le vaillant Major Collijns, qui est le premier au feu.Le 4 aoüt, ce bataillon fait une inagnifique defense du pont de Visé. Le 5 aoüt le 32° de ligne est vivement engage entre Evegnée et Barchon, pendant que le lerbataillon du 12ecombat vers Sart-Tilman. Le 12ade ligne j one un róle important a la deuxième sortie de la garnison d'Anvers.Les 11 et 12 soptembre, il execute une brillante attaque sur Haecht et O verde-Vaart et ne se retire, en formant l'arrière-garde de la 'vision que par ordre supérieur. endant le siège d'Anvers, il concourt a la defense •esecteur, est vivement engage vers Dreendonck les 129 septembre et dans la tête de pont de Blaesveld O septembre au 3 octobre. ors de la retraite d'Anvers, il forme l'arrière-garde la division, et contient, le 3 octobre, au S. de «pikeren, les forces ennemies qui tentent de couper la retraite de 1 armee. "Mais c'est a la bataille de l'Yzer, o'est a Dixmude, en defendant le point le plus menace de notre position, que le 126de ligne devait donner toute la mesure de sa valeur. Le 19 octobre, il occupe la tête de pont de Dixmude et y protege la retraite de la 5edivision d'armee par les ponts de cette ville. Le 20 octobre, il y est soumis a un bombardement d'une extreme violence; le colonel Jac- 3ues, blessé une première fois, conserve son commanement. Nous arnvons ici a la phase critique de la defense de Dixmude. La nuit du 20 au 21, la lutte fut particulièrement ardente; de violentes attaques venant de Beerst viennent se briser sur la solidité des lignes du 12a . Le 21, le bombardement redouble d'intensité; le brave colonel Jacques, constamment au milieu de ses troupes pour les encourager, blessé une seconde fois, reste a son poste, donnant ainsi a tous un bel exeinple de fidélité au devoir. Relevé par le 11° de ligne, le 21 au soir, le 12areprend ses positions dans la tête de pont au cours de la nuit du 23 au 24 octobre. La tournee du 24 devait être une des plus chaudes de toute la bataille de 1' Yser. ■ Au cours de cette journée memorable, le premier bataillon place a gauche, sous les ordres de l'intrépide major Van Rolleghem, arrète par son énergique resistance 11 attaques pendant que le 2abataillon qui occupe la droite, repousse 15 assauts des Allemands. Pendant la nuit du 24 au 25 et la journée qui suivit, les bombardements et les attaques* furent continuels. La nuit du 25 au 2Q, un bataillon ennemi parvint a entrèr dans Dixmude et a s'avancer jusqu'a Kaeskerke; . bien que lourné, le 12° reste a son poste et le bataillon ennemi est anéanti par nos réserves. Quand enfin, le 26 au scir, le 12ade ligne est relevé, il a perdu a la defense de Dixmude le 1/3 de son effectif, ' mais il a maintenu toutes ses positions et occupe les tranchées pendant 120 heures, ce qui peut être considéré comme un des óvénements les plus remarquables de la guerre. Le 30 octobre, il fut encore fait appel au dévouement du 12a pour défendre le centre de notre Iront. Il relève les grenadiers épuisés devant Pervijse et répousse plusieurs attaques. C'est la oü le brave major Collijns fut grièvem ent blessé . Après la bataille del'Yser et jusqu'a ce jour le 12° de ligne, place tantöt dans le secteur de Pervijse, tantotdans celui d'Oostkerke, veille soigneusement sur la garde de nos positions, ne se laisse rebuter ni par les intempéries, ni par les bombardements et progresse chaque fois que les circonstances le permettent. Voila les beaux états de service du 12aregiment deligne./ Ce sont ces états de service 'qui ont valu a ce corps d'élite, la recompense de la decoration du drapeau. En placant mon fils a la suite de votre regiment, je suis heureux de vous donner un gage de mon entière confiance. Les Princes doivent être élevés de bonne heure a l'école du devoir et il n'en existe pas de meilleure qu'une armee comme la nötre, qui personnifie héroïquement la 'nation. Mon fils a revendiqué comme un honneur de porter l'uniforme de nos vaillants soldats. Il sera tres fier d'appartenir a un regiment dont les actes de bravoure et de dévouement au pays, formeront une page glorieuse de notre histoire nationale. «*©-3». La marche en avant des troupes alliées Le Président Polncaró et le gouvernement vont se rendre a Strasbourg otficiellement C'est le 8 décembre qu'aura lieu la visite solennelle du gouvernement francais a Strasbourg. Le président de la République, le président du conseil, les ambassadeurs allies et les delegations du Sénat et de la Chambre prendront part a la cérémonie. Ce jourla le vainqueur de l'Allemagne, le maréchal Foch, commandant en chef des troupes alliées, prendra la tête des unites qui déflleront devant le chef de l'Etat. Les généraux commandant les armées alliées sur le front occidental seront a ses cótés, dans cette glorieuse journée. Combien de milliards fAllemape anra=t=elle a payer ? Les comptes s'établlssent . La Conférence interalliée qui se réunffc a Versailles travaille d'arrache-pied a l'établissement des conditions de paix qui seront imposées a l'Allemagne. Il" se dit que c'est dans les premiers jours de janvier que les conditions auront été déflnitivement ar«rêtées. Une des principales questions a résoudre par la Conférence sera Fétablissement du compte de reparations a supporter par l'Allemagne. Il ne s'agira probablement pas <-d'une indemnité de guerre dans le sens rigoureux du mot, mais toutes les puissances se sont ralliées a la these du président Wilson affirmant que l'Allemagne aura a>' réparer dans son entièreté le tort qu'elle a infligéases ennemis par une güerre aussi. injuste dans son principe que dans sesmé1 thodes. Aussi, en France, notamment, s'occupe-ton activement d'établir les principaux elements de ce compte de liquidation qui promet d'etre formidable. Une Commission procédé en ce moment a' une enquête dans la region du Nord, du Pas-deCalais et de la Somme. Elle a visite un grand nombre de ces localités dont les unes, comme Lens, la Bassée, Bapaume, Albert,; pour ne citer que celles-la, sont entièremenj détruites, les autres, comme Douai ou Arras, en grande par tie inïiabitables. A Douai les Allemands ont emporté presque tout le moV ' bilier des habitations particuhères. Elle a vu également plusieurs usines qui ont été entièrement vidées de leur outillage par l'ennemi. Certains champs de bataille, comme celui d'Hulluch, entre la Bassée et Lens, ont été tellement bouleversés que les services agricoles.estiment qu'il sera impossible, durant des années, d'y faire la moindre culture. On considère que l'étendue des dommages dépasse la plupart des previsions produites jusqu'ici. La seule destruction des mines des bassins du Nord et du Pas-de-Calais privé la France d'une production annuelle de prés da 20 millions de tonnes. Les quelques habi* tants qui ont pu rentrer dans leur pays demandent qu'on soit impitoyable vis-a-vis de 1'Allemagne et qu'on exige' par tous les moyens une reparation complete. Il en est même qui ne se contentent pas d'établir le compte des pertes infligées par la guerre de 1914 et qui font remonter leurs calculs et leurs pretentions a la guerre de 1870. Un conseiller municipal de Paris va dé-' poscr a l'une des prochaines séances du conseil, un V03U tendant a obtenir du congièsde la paix le remboursement, par l'Allemagne, d'une contribution de guerre versée en 1871 ' par la Ville de Paris et qui s'élevait a 200 millions. Une initiative analogue a été prise au nom des communes du département de la Seine, auxquelles l'ennemi a extorqué des contributions de guerre il y a quarante-sept ans. C'est la une question dont la Belgique auraf a s'occuper également. Toutes les Puissances de l'Entente ont été unanimes, dès le premier jour, a reconnaitre que la BelgiqueJ puissance neutre dont les droits ont été outrageusement méconnus par rAlIemagne, devait être indemnisée au grand complet. Nous croyons savoir qu'a eet égard d'importants documents ont déja été réunis. C'est ainsi qu'un groupemeni industriel a pu établir que Je prejudice infligó a quelques uns de nos grands établissemcnts industriels, par lo fait du pillage méthodiquement organise par les Boches, dépasse le chifïre formidable de deux milliards et demi. La socióté Cockerill a elle seule figure dans ce chiffre, pour plus de 30 millions! Et lo reste? Nous en reparlerons un de ces jours. "fj*-©-^> lis tfeclaujeiifc Le DrSolf proteste au nom de I'Alsace-Lorraine Le secrétaire d'Etat allemand aux affaires ótrangères, Solf, vient d'adresser une* nouvelle protestation aux Allies. Ce personnage, I qui perpétue la politique impériale, a l'im-pudence aujourd'hui de prétendre parier au nom de l'Alsace-Lorraine. Voici, en effet, le texte de sa nouvelle et f extravagante protestation :* D'après des informations parvenues a Berlin, des directions des postes de Karlsruhe, de Strasbourg et de Francfort, tout trafic postal télégraphique et telé-' puoüique est, a la suite des mesures prises par les puissances ennemies, complètement interrompn entre TAlsace-Lorraine et les autres parties de 1'empire»' allemand depuis le 21 novembre. Cette l'acon de faire cause les plus grands dominates aux populations intéressées. \' En outre, depuis le 21 novembre, a midi, tont pas-sage de voyageurs entre l'Alsace-Lorraine et Tempired'Al'emagne est interdit. Par cette raison, beaucoup derelations economiques sont interrompues, ce dont souf*frent particulièrement de nombreux ouvriers et employés.%?'■&■■ Le gouvernement allemand attire 1' attention sur ces mesures dont rien ne justtie_la rigueur et qui ne s'ac-cordent pas avec les conventions de l'armistice. Il de-mande, au nom de VAlsace-Lorraine (sic) et des populations allemandes, une modification et un adoucisse-ment prochains aux dites mesures. SOLF, Secrétaire d'Etat des affaires étrangêres. Cette protestation est d'autant plus sau« grenue que le docteur Solf a été vigoureuse. mentconspué a la dernière reunion des Etats fédéraux, a Berlin, et conspué a ca point qu'il aurait, dit-on, démissionné.

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