Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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21 december 1916
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s.n. 1916, 21 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 08 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/mc8rb6x470/
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LE XXe SIECLE IL* —— — AÉDACTION & ADMINISTRATION 83, ru» Jean-Jacques-Roussoau, 33 PARIS " Tèléphon* : Gut«nb«rg 139.03 P»!!EAUX AU HAVRE: 2ÎUr, ru di II Bisrsi — LE BAVRJ TÉLÉPHONE: n» 04 BELGE! LONDON OFFICE* 31, PANTON STEBBT Leicesttr Square, S. V. Ciractnr : FSMW) MMAT ABONNEMENTS Franc* 2 fr. 60 p*r mol* « .... .. 7 fr. 60 p«r Angleterre . 2 sh. e d. par mois . .. 7 su. 6 d. par trimestre Autres pay*. 3 fr. — par m*i* • , 9 fr. — par trlmMtrt PUBLICITÉ S'adresssr à l'AdimstratiM dit Jourait ou à l'Office de Londres U) pttMi a.nr.,i.cts uni in de ment reçut • a la Seciéti Bttro?»eneo <!• Pablîslt6,79 nte de le Vie taire, far it, tu» en « le monopolt paw Paris. Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris LÉOPCLD II Le mois de décembre ramène l'anniver • *aire de la mort de Léopold II. Ce grani homme s'est éteint à l'aube du 17 décembr. 1909- Un confrère écrivit le lendemain. ,ei rappelant le mot d'Henri III devant le ca davre de Guise assassiné : a II paraîtn plus grand, couché, que debout ». L'his toire a déjà ratifié ce jugement. Devant 1< /cercueil du deuxième souverain de notr< dynastie, le sentiment public ne fut pa: «inanime. Des oppositions de couloir et d< palon, appuyant en sourdine de furieuse: Icampagnes de presse, avaient fini par re-froidir le peuple, qui ne savait pas, qui ne pouvait pas savoir alors que la Belgique Kvait été la grande pacsion de Ce granJ [>assionné et que, pendant tout son règne -éopold de Saxe-Cobourg, roi des pieds i a tête, n'avait pensé, médité, agi, travail-é crue pour agrandir son pays, assurer le pain et la sécurité de la nation. Il le sail aujourd'hui. Il sait que lé vieux roi, ayant prévu l'orage, a fait tout ce qu'il pouvait pour armer, pour protéger la patrie. Il s'er ^-eut de ne pas l'avoir assez écouté, (le e pas l'avoir assez aimé, d'avoir contrarié ses efforts et affligé sa vieillesse. Il en veut davantage aux politiciens qui, soit ignorance #oit malice, en l'ameutant contre un des rois les plus accomplis que le monde ait Jamais vus, l'ont fait travailler, de ses propres mains, à affaiblir son plus solide rempart. Cette indignation d'ailleurs inutile ne sera pas un des moindres dangers . de demain. Puisse-t-elle céder la piace.au seul salutaire repentir, à celui qui contient le ferme propos de couper le mal dàns la racine en rendant enfin à l'Autorité la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Ce que [Napoléon disait d'une armée, on peut le <>dire avec autant de raison des Etats et ides peuples : Mieux vaut un peuple de jeerfs commandé par un lion qu'un peuple de lions commandé par un cerf t... \ Ce n'est pas aux lecteurs du « XX* Siè-rle » qu'il faut apprendre ce que fut le mé-fnoirc Banning, rédigé en 1882 par le cé- !èbr«' penseur à la demande du roi. Sur a position de la Belgique- et stn- ses censé fjuences, comme sur le danger à quoi nous exposaient nos richesses, notre faiblesse militaire, et les mouvements pour ainsi dire inéluctables de nos deux grands voisins, les vues de ces deux grands hommes Concordaient. Cinq ans plus tard, malgré l'hostilité du corps électoral censitaire et pa résistance de militaires et de poli- Eiques obstinés à défendre le plan straté-ique de 1859, Namur et Liège étaient fortifiées. On peut donc dire que. l'actuelle (défaite de l'Allemagne, qui s'est décidée sur notre Meuse, a été préparée à Bruxel- tes, en 1882, non pas sur le forum ou au 'arlement, mais dans le cabinet de travail du roi Léopold II, par cette rencontre d'un grand prince et d'un penseur solitaire, l'un et l'autre habitués par la méditation et la connaissance de l'histoire européenne à discerner 'dans les événements de tous les jours le germe des catastrophes futures. Construits ca vue d'une iinvasion prussienne, ainsi que le mémoire Banning en fait foi, les forts de la Meuse reçurent par anticipation l'approbation d3 )a presse allemande. Il est permis de Croire que la diplomatie de Léopold II t'y fut pas étrangère. Quand .un publi-tiste français prétendit démontrer qu'il )»vait voulu livrer, en les faisant construire, la Belgique à l'Allemagne, le roi ne |lt rien, ou pas grand'chose, pour détruire u*# légende qui servait ses desseins.Pour donner aux forts de la Meuse leur pleine valeur militaire, il fallait augmenter les effectifs et la qualité de l'armée îbelge. Un discours de Léopold II, prononcé à Bruges devant les statues de Pierre pe Coninck et de Jean Breydel, les héros 'égendaires de l'indépendance de la Flan-Ire, demanda ce sacrifice à la nation. Hélas I la Chambré repoussa le service aersonnel, qui fut introduit en 1909 seulement dans notre législation. C'est d'une nain déjà glacée que Léopold II signa, sur le lit où il allait mourir, la loi votée bar la Chambre et le Sénat. Sa tentative de 1893, avec la collaboration du général Brassine- n'avait pas eu plus de succès que celle de 1887. Le général Brassine, alors ministre de la Guerre. voulait demander aux Chambres, en même temps que la suppression du remplacement, un contingent annuel d'une vingtaine de mille hommes au heu de J3500. Son projet ne vit jamais le feu de [la discussion publique, étouffé qu il fut avant de naître par une conjuration d'honorables. Si bien que, pour ne rien dire de la funeste loi militaire de 1902, il fallut attendre jusqu'en 1909 avant d'obtenir du 'Parlement, avec le service personnel, un contingent de 22.000 hommes environ, mais dont la valeur militaire devait être diminuée par la réduction à quinze mois jie la durée du service. Quatre années auparavant, Léopold II ivait arraché à la Chambre le camp retranché d'Anvers. Ce n'est pas de sa faute si les 380 et les 420 ont rendu vaine la protection du béton et de l'acier. La Chambre était agitée et hoideuse. Cette nouvelle exigence du « minotaure militariste », comme on disait alors, excitait les cercles et associations de province. Le roi se reposait dans la Méditerranée, à bord de son yacht. On l'attendait Bruxelles pour les fêtes du 75* anniversaire de l'indépendance nationale. Il débarqua à Ostende le matin du 21 juillet. Levé avec le jour, il se promena longtemps •ur le pont, emmitouflé dans une vaste houppelande. Rappelant un de ses fami-jiers qui, sorti de sa cabine pour assister ,«u lever de l'aurore, se retirait à la vue du souverain : « Restez donc, monsieur, dit le roi; venez tout près de moi : je vais vous lire ce que je leur ai préparé... » La mercuriale destinée aux représentants du peuple parut, à la lecture, un peu trop vinaigrée, Je tiens de bonne source que le roi accepta des ratures. Telle quelle, elle retentit, place Poelaert, devant les corps de J'Etat et le peuple assemblés, comme une JroniptUc il* jugement. « Les peuples qui ■ ne veulent pas faire de sacrifices pour la défense nationale se condamnent a l esclavage »... Ce fut le thème de la harangue royale de juillet 1905. On peut dire que ce fut le discours de toute sa vie. Etonnez-vous après cela que le peuple belge, captif et opprimé, se dise en rongeant son frein t « Ah ! si Ton avait écoute le vieux roi !•- » «*» Heureusement, on a fini par l'écouter dans l'affaire du Congo, mais trop peu, je le dis comme je le pense. Supposez les Allemands victorieux. Notre Congo pouvait être la rançon de notre indépendance. Le roi y avait pensé. Je connais des gens à qui il s'en était ouvert. Les difficulté* du début sont connues de tout le monde. Il y avait engagé sa fortune personnelle, et au delà, appauvri au point de laisser porter à ses gens des livrées usées jusqu'à la corde quand, en 1895, il demanda à la Belgique de se charger du fardeau. Sûr de l'avenir de la colonie, les charges du présent l'obligeaient à demander l'aide de la nation pour qui il avait conçu et fondé cet empire. La nation refusa le cadeau. Sacrifices certains, profits hypothétiques : les Belges d'avant la guerre n étaient pas hommes à balancer longtemps. Moins de dix ans plus tard, l'Etat indépendant du Congo vivait, prospérait, tlorissait. En racontant, même à très larges traits, l'histoire des quatre années d'escarmouches et de combats qui précédèrent- la reprise du Congo par la Belgique, on risquerait de blesser inut:lement, en Angleterre, en France et en Belgique, des hommes qui combattent tous, chacun à sa manière, pour la libération de notre pays. Mais personne ne s'offensera si je dis que l'intérêt national, au cours de cette bagarre, c'est le roi qui le comprit et le servit le mieux. M. E. D. Morel défendait la vertu en apparence et l'intérêt allemand en réalité. Ses dupes croyaient servir Uniquement la cause de l'Humanité. D'autres, champions de la liberté individuelle, ne comprirent jamais l'utilité, pour un Etat neutre, faibie. divisé, désarmé par la répugnance de 'l'opinion pour les charges militaires, d'un souverain capable de disposer, dans les moments de crise nationale, d'un riche trésor. D'autre part, l'obstination de ce grand volontaire, à qui l'événement avait tant de fois donné raison, prolongea et aggrava, en Afrique, plus d'une faute. Bref, le Domaine de la Couronne disparut avec l'Etat Indépendant, aux applaudissements des Chambres et de l'opinion, en proie au délire des Troyens escortant le cheval de bois dans la ville vouée dès lors à la destruction. Comme à propos de la défense nationale, les Belges se disent aujourd'hui : « Si pourtant on avait écouté le vieux roi ! si le chef de l'Etat avait eu sous la jnain, en 1911, quand l'affaire d'Agadir rendit évidents les desseins conquérants de l'Allemagne, une centainc de millions l Nous aurions eu de quoi donner à notre armée, d'un seul coup, lin matériel formidable. » **• Ses adversaires, qui le croyaient cupide, | expliquaient par la soif de l'argent, non seulement le système d'administration qu'il avait établi au Congo, mais aussi son goût des lointaines entreprises industrielles. Dans ce domaine également, entre eux et lui, l'histoire a prononcé. Il avait vingt ans à peine quand l'étude, la réllexion, de longs et studieux voyages lui avaient fait comprendre le caractère spécifique de l'industrie belge, obligée, sous peine de mort, d'exporter, après transformation, des matières premières que son sol ne donne pas à suffisance et qu'elle doit acheter au dehors. Notre colonie est née de cette vision, que personne aujourd'hui ne discute plus, mais qui fut longtemps contestée ou tout au moins_ imparfaitement comprise. De même l'idée de notre marine marchande. De même enfin ce qu'on appelait les « placements » asiatiques de Léopold II, qui s'était intéressé au chemin de fer de Hankow à Pékin et qui eût été l'un des principaux actionnaires du Pékin-Canton si dts jalousies injustifiées ne s'étaient mises à la traverse. Son but était à la fois d'assurer des commandes à notre industrie, des bénéfices à nos établissements financiers, et d'accroître, sur tous les champs de bataille où s'affrontaient pacifiquement les nations, le renom et la gloire de la Belgique. En Chine, il perdit finalement la partie. Les parts du syndicat dissous furent rachatées à prix d'or par le gouvernement chinois. Il la perdit en gagnant des millions, après une lutte obstinée de plusieurs mois. Quand la défaite fut consommée, cet homme d'airain, qu'aucun coup du sort ri'avait jamais abattu, fut, deux jours durant, en proie au plus morne abattement- « C'est une défaite nationale » répétait-il à tout bout de champ. D'ailleurs, ces millions, cette immense fortune gagnée au service du pays, qu'est-ce qu'il en a fait ? La réponse est dans ses œuvres et daAs son testament. Ce qu'il a fait pour fembellissement de sa ville et de son pays peut se comparer à l'œuvre analogue, qu'il avait certainement méditée, de Bonaparte consul et de Napoléon empereur. Je ne dis pas qu'il ne s'est jamais trompé bien que, dans ce domaine encore, l'opinion ait eu, plus d'une fois, tort contre lui : à preuve le parc de Bruxelles et cette magnifique avenue de Tervueren, par où les uhlans sont entrés à Bruxelles. Quand le gouvernement déposa, à sa demande, le projet de loi dit de la donation royale, qui lui permettait d'abandonner au pays, malgré le Code civil, une partie de ses biens personnels, quel tapage dans l'hémicycle, quelles clameurs dans la presse ! Père dénaturé, criait-on, qui veut déshériter et frustrer ses enfants !... D'éminents juristes se déchaînèrent, le Code à la main, contre cet attentat. Avant et après sa mort, pour les mêmes motifs juiidiques et sentimentaux, l'opinion prit p^rti pour Ufl BEAU BUTIN ' 1 122.383 prisonniers 465 canons * 1.607 mitrailleuses î TEL EST LE TOTAL P 6i des prises faites dans la Somme et à Verdun ** —g Nous avons chiffré, hier, à une centaine de d mile le nombre des prisonniers allemands A capturés en France depuis six mois. En ve- r: rité, ce nombre est dépassé. j>, Hier, en effet à la Chambre des Lords, a lord Curzon a déclaré que, depuis le V juil-let jusqu'au] ourdhui, les armée;s îrançai- ses et anglaises du front de la Somme avaient iJ fait 105.000 prisonniers allemands, capture a 150 canons lourds, 200 canons de campagne o mitrailleuses. d \ quoi il faut ajouter ie butin de Verdun, c'est-à-dire, pour les deux dernières, batailles, C( 17.383 prisonnière (6 000 le 24 octobre, et r 11.387 le 15 décembre), 115 canons, 107 mi-trailleuses et 44 lance-bombes. Soit, au total, pour la Somme et Verdun : I- 122.383 prisonniers j " 465 canons ; 1 607 mitrailleuse#. ° si «O—— y LES PERTES BRITANNIQUES a DANS LA SOMME p Londres, 20 décembre. — Hier, à la Chair1.- l> lire des Communes, M. Bonar Law, sur une U question de M. Samuel, a déclaré qu'il n'existait pas d'estimation officielle' française des ^ pertes allemandes sur la Somme. Plusieurs lx journaux français, a dit le ministre, ont don- | , né comme chiffre 690.000 hommes hors de 1 r, combat. L'état-m&jor anglais partage ca; avis. le M. Snowden a demandé s'il était exact que i V; les peites anglaises étaient, sur la Somme, ' n aussi lourdes (jus les pertes allemandes. M. ; la Bonar Law s'est élevé avec énergie contre j d, (.etts supposition. ' <j, : e , _____ j ses filles contre lui. Or le sens royal le ' g: plus élevé avait,ici comme en toute chose, inspiré et dicté sa conduite. Sa famille, pi dans son âme, passait eprès le pays. Roi ii d'abord, père ensuite, il ne voulait pas te que l'accroissement de sa fortune profitât. lui disparu, aux princes étrangers, époux C de ses filles, et à leur descendance. Mais se cè doht la nation aurait dû le remercier hi à genoux, elle le lui imputa à crime, tant oi le seps national faisait défaut, avant la ca- le tastrophe de 1914, aux meilleurs d'entre qi nous. _ Il voyait grand et loin ; sa patience égalait "sa promptitude ; il savait, selon , les circonstances, renverser ou tourner j . les obstacles ; loyalement constitutionnel, j |) il ne se croyait pas tenu d'attendre, avant l| d'avoir une idée et de la réaliser, que le i * peuple ou le Parlement lui eussent tracé le chemin. Régner, pour lui, ce n'était pas signer, entériner, obéir ; c'était penser, vouloir, agir, le fout dans l'intérêt de la ! nation et pour le salut public ; il a été un conducteur et un chef ; il a agrandi , et fortifié sa Patrie, son grand amour, sa i suprême passion. J'ai eu l'honneur de I 1 l'approcher une fois, une seule. Je n'ou- I bifferai de ma vie les dernières paroles , de l'entretien. Debout dans l'embrasure d'une porte, la main droite appuyée sur r( sa canne, de sa belle voix sonore, en mar- 1} telant les syllabes, il me dit : « Le Belge, * ' monsieur, peut soutenir la comparaison, d* pour l'intelligence, l'activité, l'honnêteté, v'- avec n'importe quel européen ; malheu- m reusement, pour ce qui est du sens na- d' tional, il est en retard ; voyez l'Anglais, l'Allemand et le Français ! Ën France, un fa homme comme M. Jaurès, tout socialiste a' qu'il est, pense et agit en fonction de la nation. Travaillez de toutes vos forces à -donner le sens national à nos copipa-triotes »... Son règne a été le long combat d'un homme d'Etat de génie, pour la sauvegarde et la prospérité de la nation, contre l'ignorance, les passions des partis, contre la méfiance d'un peuple natu- ' Tellement frondeur et hérisse par une longue domination étrangère contre les meilleurs de ses princes. Un hoftime en Belgique, un prêtre, a bien compris Léopold IL C'est le cardinal _j Mercier. Les faiblesses d'une vie privée oj d'ailleurs pleine d'infortunes domestiques ne dérobèrent pas aux yeux de l'austère prélat les vertus professionnelles du *e: \ Souverain. L'archevcque qui l'avait assisté se dans ses derniers moments eut le rare se courage, quelques semaines plus tard, de fe célébrer, dans une lettre publique, le pa- Vù triotisme du Roi qui, jusqu'à son dernier de . souffle, avait aimé et servi la Patrie. Quelques-uns s'en scandalisèrent. Ainsi notre *■ archevêque, autorisé par l'élévation de son caractère et de sa chargc; à hiérarchiser les vertus et les fautes commençait, en invitant les Belges à honorer la mé- r,° moire du Souverain qui leur avait donné l'v un empire, cette mission nationale qu'il ni' remplit aujourd'hui si pleinement. du Si Léopold II a été un homme comme cis tous les enfants des hommes, faible, tenté, ch pécheur, il s'est montré, par l'intelligence, m rénergie, le patriotisme, la générosité, la va passion du Lien public, un roi exem- d'< plaire. Cette compétence et cette autorité que les peuples en péril exigent aujour- d'i d'hui de leurs gouvernements un peu sa comme un enfant demande la lune, car la mi génération spontanée n'existe pas plus _ dans ce domaine que dans aucun autre, il les possédait, lui, au degré le plus émi- j(l nent, et son pays en a recueilli le béné- ^ lice. Albert I" s'en rendait compte, au début de son règne, quand il imposait silence' aux courtisans qui se flattaient de gagner la faveur du jeune Iloi en dénigrant le souverain défunt. Il a tout ce qu'il faut pour continuer l'œuvre de son va grand-père et de son oncle. En trèmpant, di, en transformant le peuple belge, les malheurs publics lui ont donné des pos- Cl sibilités d'action qui ont parfois manqué av à son prédécesseur. Mais le petit-fils de Léo- ffu polri I*r, le neveu de Léopold II, le Roi du 2 août, d'Anvers et de l'Yser, saura se Le préserver, nous en avons la certitude,, de te, ces gaz asphyxiants. ve FERNAND NEURAY, gr Bien déjoué Rarement manœuvre plus habille a échoué plus complètement que celle que vient de tenter le gouvernement allemand. Ses offres Insidieuses de paix n'ont pas retenu un instant l'oreille des peuples alliés. Quant aux gouvernements, rien n'aurait pu rendre leur position plus forte que La spontanéité si frappante de leur accord et la mesure parfaite de leur réponse. Le chancelier s'était flatté de placer les gouvernements alliés devant un dilemme dont ils ne pourraient esquiver les périls. Acceptaient-ils la conversation, ils donneraient une preuve de faiblesse et se trouveraient pris au piège. La repoussaient-ils avec fracas en déclarant ne vouloir d'aucune paix, ils fourniraient au cabinet de Berlin l'occasion de dénoncer au peuple allemand les appétits de ses ennemis et ils ouvriraient dans leurs propres paya des discussions dangereuses. Les gouvernements alliés ont su déjouer ces calculs. MM. Briand, Sonnino et Lloytt George ont montré que la suggestion allemande n'a aucun titre à être accueillie, parce qu'eil© n'a aucun des caractères a'une proposition de paix et qu'elle n'est en réalité qu'un acte de guerre. De plus, ils ont indiqué avec une précision qui impressionnera l'opinion, autrement qu'on ne l'avait espéré, à Berlin le but inflexiblement assigné à cette guerre-: <» Restitution complète, réparation complète garanties ef-licacps v suivant, la formula de M. Lloyd Oeorgo. On peut déjà mesurer la déception des Machiavels d'Uutre-Rhin à la fièvre qu'ils mettent, à amortir les coups sous lesquels s'effondre leur machine de guerre. Les télégrammes Wolff pleuvent en vue de travailler l'opinion en Allemagne et chez les neutres. L'un d'eux n'hésite pas à altérer la vérité pour annoncer que les socialistes de la Seine.ont exigé l'adoption de la proposition allemande. Un autre annonce aux Etats-Unis que l'Allemagne est prête à évacuer, restaurer, indemniser, choyer la Belgique...Si les Boches p'entêtent dans leur rêve de paix, ce n'est pas uniquement par obstination d? tetnpérament. Il leUr faut la paix à tout prix, parce, que la crise alimentaire fct ia dise financière ne cessent d'empirer. Cela ne veut évidemment pas dire qu'ils sont à genoux, mais dès maintenant ils ont hien de la peine à se tenir debout.-Là est, on peut en être sûr, le principal secret, de leur <i Kamerad ! » plus angoissé encore que nous le cfoyons. >-•••-< LE PIEGE ALLEMAND ÎEtSEimiïiaiffllE: MME d'Amsterdam au Times : Londres, 30 décembre. — On télégraphie « T'a Gazette de Francfort vient de pu-blier deux longs articles paraissant inspirés par la chancellerie allemande, et desquels on peut déduire qu'il est clair que VAllemagne, en roulant négocier la paix, désire la disparition de la suprématie na• raie de la Grande-Bretagne, un remaniement de l'Europe continentale sur les bases de la situation qui lui est faite actuellement par la guerre et un règlement satisfaisant qui lui permettra de satisfaire ses ambitions d'expansion coloniale. » Ita pollande refuse d'admettre l'armement défensif des navires marehsnds Londres, 20 décembre. — Lord Robert Ce-cil a fait les déclarations suivantes à la Chambre des Communes : « Le gouvernement hollandais est parmi les gouvernements interrogés jusqu'à présent, le seul qui refuse d'admettre dans ses ports des navires marchands armés dé-fensivement et qui, même, ne reconnaisse pas que les navires marchands ont le droit de s'armer pour la défensive. » L'OPINION BRITANNIQUE RECLAME L'ARMEMENT DES NAVIRES La Chambre de Commence de Middlesbo-rough a voté des décisions insistant sur l'urgence d'armer tous les navires de commerce et de resserrer le blocus de la mer du Nord. L'auteur de cette proposition déclara que les matelots de la marine marchande ne devaient pas ôtre envoyés en mer comme, des moutons sans défense devant les loups, mais qu'ils avaient le droit d'esayer de défendre leur vie. Toute l'opinion britannique manifeste, d'ailleurs, de plus en plus énergiquement sa volonté de voir donner aux navires les moyens efficaces de combat. ■ < i Le gouvernement national grec sîra représenté diplomatiquement Le gouvernement national de Salonique va désormais posséder une représentation diplomatique. M. Lloyd George a, en effet, déclaré à la Chambre des Communes que les Alliés avaient décidé de reconnaître les agents <îu gouvernement de M. Venizelos. D'après le Times, le ministre de Grèce à Londres, qui a récemment résigné son poste, sera nommé agent diplomatique du gouvernement de Salonique en Grande-Bretagne. . LES PERTES ALLEMANDES — x — Les Royaumes vassaux de la Prusse sont épuisés de sang On a beaucoup écrit sur les pertes ai lexnarudes; on les a, le plus souvent, exagé rées, ce qui a rendu aussi inattendue qu'inexplicables pour l'opinion alliée le initiatives de guerre de l'ennemi, notam ment l'offensive de Serbie, pendant l'hive de 1915, et l'offensive de Roumanie, a-coure de cet automne-ci. L'explication d ces « phénomènes » doit ôtre cherchée 1° dans le grand nombre de blessés rècu pérés; 2° dans la misé en ligne de comba des soldats des services de l'arrière;# dan le chiffre de chaque- nouvelle classe de soj date qui s'élève en Allemagne à queiqu 600.000 ou 700.000 recrues. Mais une expli cation piévaut sur toutes les autres. S la grande offensive de Russie, en mai 191S et la grande offensive de Verdun en févrie 1916, furent montées avec un capital hu main considérable, par contre l'offensiv de Serbie et l'offensive de Roumanie lu rent des « offensives économiques ». A la guerre, il ne sert de rien d'avoi la supériorité totale, des effectifs; ce qu imports, c'est d'avoir la supériorité nu mérique sur un point donné a un momen donné. Les guerres napoléoniennes ont plu que toutes autres mis cette vérité en lu mière. Les Allemands, qui connaissaien 1 à un homme et à un canon près la tore des Serbes et la force des Roumains, % sont arrangés, chaque fois, pour masse contre leur adversaire, un nombre de di visions et de batteries tel qu'il leur assu rait une légère supériorité de force suf fisante pour rompre l'équilibre à leur pro fit. Ce n'est point, en effet, une méth >d« d'employer une presse hydraulique là oi un marteau-pilon peuj suffire. C'est un' bonne méthode en sôi, mais elle comporte un risque : c'est que le moindre secouri arrivant à Jn rescousse de l'adversaire, ino mentanément battu, arrête i' « oifensiv économique » déjà affaiblie par g on et for même. Ces) ce qui a permis au généra Sarrail de s'installer én Macédoine et di la défendre, encore que, lors de son arri ■vée à Salonique, son officier d'ordonnan ce disait mélancoliquement en montran l'automobile de son chef : « Voilà l'armé* d'Orient ! » C'est ce qui permettra, san: doute, aussi , à l'armée russe du généra Sakharaff d'arrêter, sur les lisières de J; Moldavie, 1' « offensive économique » di von Mackensen. Plût à Dieu cependant que les Allié; > eussent, eux aussi, monté quelques « of f endives économiques ! » ♦ * * On voit donc que ce ne sont pas plus j les opérations de Roumanie que les opéra I lions de Serbie qui peuvent, contredira i j ce fait indiscutable : l'énoimité des perte; subies par les Allemands. L'avenir éta Mira, — cela parait certain, — que c'es avant tou.r à ce fait que sont dues le* « propositions de paix allemandes ». S. l'Allemagne veut vivre, après la guerre il lui faut sur l'heure arrêter 1 nemorra gie qui vide ses artères. On lui a 1 tié e; on continue à lui tuer des hommes par tout : en Russie, en Roumanie, en Macédoine, en France, en Afrique, sur terre, sui mer et. dans les airs. Pas un seul des Alliés n'est, ainsi éprouvé. L'Allemagne a raison de dire, que c'est elle qui supporte et de loin, le fardeau le plus écrasant d< la guerre. C'est déjà son châtiment. Quant aux royaumes vassaux, — la Ba vière, la Saxe, le Wurtemberg, — ils soni encore plus éprouvés que la Prusse. Or sait, en effet, que. le haut commandemenl prussien n'a jamais ménagé leurs soldats Ceux-ci ont été de foutes les batailles. Prenons, par exemple, la statistique officielle allemande du mois d'octobre 191H donnant le chiffre des pertes du jnois de septembre : • ■ Armée bavaroise : tués, 3.844; blessés 13.077; disparus, 5-248. Total : 22.169 Armée saxonne ; tués. 2.760; blessés. 8-639; disparus, 1.184; total : 12.583. Arçiée wurt.embergeoi.se : tués. 1.636 ; blesses, .1,505; disparus, 1.Ô26. Ta„al, 8.667. Ces pertes-sont terribles pour les armées de ces petits royaumes, pour un seul mois, pendant une période de guerre qui, certes ne fut pas la plus meurtrière. Ces petits royaumes cru tous trois une population inférieure à celle de la Belgique. 11 y avait en effet, en 1914, plus de 7 1/2 millions de Belges, tandis qu'il n'y avait que 6 millions de Bavarois, 4800.000 Saxons et ï 1/2 millions de wurtemburgeois. Rappelons nous la bataille de l'Yser où nous perdîmes — en tués et blessés — quelque 15.00< hommes et jugeons par là du caractère tragique de la saignée qui, chaque mois est faite aux veines des Bavarois, de; Saxons et des Wurtemburgeois. Comme on comprend que les soldats, al iamands qui rejoignent le front n'écrivenl plus maintenant à la craie sur leurs wa gona : « Nach Paris ! » mais « Nach hei rnat ! » (rentrons chez nous !) L Allemagne a besoin de paix comme dt pain. Raison majeure pour les Alliés de repousser le tentateur et de tenir au moins un quart d'heure de plus que l'ennemi la 7ictoire est à ce prix. Paul Crokaert. — Madrid, 20 décembre. — M. ViUanueva, président de la Chambre, vient de présenter-sa démission. — Bâle, 20 décembre. — On mande de Ber-hn que le prince HenckeJ von Donnersmarh est décédé à l'âge de 87 ans. Liire en 3* page : La situation militaire Oû û'affête point dûe Société datts sa marche... Un beau portrait du marquis de Vogué par M. Imbart de la Tour Notre tminent ami et collaborateur, M. Imbart de la Tour, vient de publier dans la Revue des Deux Mondes (numéro du 15 décembre) un beau portrait du marquis de Vogilé. Pages fortes et claires, où la vigueur de la pensée et de l'expression attestent l'historien de race. Détachons-en un passage où M. Imbart de la Tour a tracé en un admirable raccourci d'une activité d'hier un programme qui mérite d'inspirer beaucoup d'énergies d'an» jourd'hui et de demain. Rattaché au passé, par ses origines, pousi sé en avant par ses traditions et sa culture, le marquis de Vogué put se dire, avec rai-i son, le fils de son temps. Il eu saluait tous les progrès, en admirait les découvertes. L'évolution même qui entraînait la France) vers un régime populaire n'effrayait point ce grand seigneur. 11 la jugeait inévitable 3 dans la démocratie, il ne condamnait que les désordres, la fragilité des desseins ou l'usure des hommes. Mais l'histoire hiî avait appris qu'on n'arrête point une société dans sa marche, que s'abstenir est s'isoler. Le flot nous submerge s'il ne notu porte, et le devoir comme, l'intérêt est moins de se mettre en travers du courant que d'élever les digues chargées de le contenir et de le diriger. • Ces digues protectrices, ce sont d'abord ces vérités simples, éternelles, ces lois morales qui doivent régler la vie de l'individu comme la vie d'un peuple : travail, discipline, sacrifice, en un mot, l'ordre dans les esprits, gage de l'ordre dans les institutions. Mais ce sont aussi les libertés publiques, celles de la personne, de la famille, des groupes sociaux. En cela, M. de Vogûé fnt toUjtfrrr; \\n libéral ; non: un doctrinaire. Sa conviction li'ctnit point une croyance vague, la chimère de ceux qui pensent que la liberté se suffit à elle-même. et en mettent -la formule définitive^ dans l'émancipation de l'individu. Dans? son sens large, le libéralisme ne lui paraissait être qu'une forme d'esprit, le respect des personnes, de l'adversaire qua l'on combat, des idées que l'on discute. Et dans son sens précis, une forme d'or-i ganisation. Un ensemble de forces, de; groupes, s'appuyant les uns les autres, sei défendant les uns les autres, des garanties individuelles ou collectives, plus encore] consacrées par les mœurs et par les faits que par la loi, un pouvoir respecté dei tous, mais respectueux lui-même du droit de chacun, tel était le régime qu'il admi-i rait en Angleterre et qu'il eût rêvé pour! son pays. Ces libertés sans lesquelles tout pouvoir opprim?, toute société se dissout,' voilà bien la charte permanente, invio-^ lable, le droit public de la nation qu'it plaçait au-dessus de nos constitutions éphémères. Et que de fois il éleva la voix pour le défendre ! Injustices, violences-attentats légaux contre la conscience ou contre ia famille, n'eurent lias d'adver-t saire plus courageux. L'arbitraire quel qu'il fût, celui d'une assemblée ou celui d'un homme, lui faisait horreur. Cet esprit de mesure et de justice se retrouvait jusque dans sa religion. Son christianisme, d'une croyance si ferme, d'une soumission si entière, ne confondit jamais l'intolérance avec la foi, ni l'abdication avec le respect- Ce fut cet idéal très haut qui lui permit de se tenir debout, dans l'abaissement des mœurs publiques ou le stérile remous de nos querelles. Et ce fiit aussi, à ce sens aigu des intérêts permanents, que ce grand ouvrier de l'action dut l'unité supérieure de sa conduite. Unir d'abord. Rapprocher les esprits, apaiser les haines, celles d'idées ou celles de classes ; opposer, comme un antidote vigoureux toutes les forces saines aux germes morbides qui menacent le corps social, à se» yeux, l'œuvre urgente était là. >-»••-<-— -y Les déportations de Belgique Dans an eamp allemand, nos compatriotes qui refusent de travailler sont soumis à un entraînement militaire Est-ce là première-: étape fers la militât risation de nos compatriotes emmenés en Allemagne? Un camp, aux environs dfl Munster, a été aménagé pour recevoir les déportes. Le « Telegraaf » annonce que, celui qui se refuse à travailler libremenl est obligé de faire trois fois pad jour dea exercices militaires Les pauvres gens sont mal nourris et, Rénèraiement, le premie* déjeuner ne leur est servi qu'à onze heu» res du matin. Malgré leurs souffrances, 1( plus grand nombre d'entre eux continue â refuser un travail qui profite exclusive* ment à l'armée allemande. Bien entendu, les coups pleuvent, et les Allemands^ frappênt sauvagement les déportés. Certains d'entre ceux-ci qui avaient pu fuir, portaient sur les braa les 3LifeïSTtjiraéT»o 1Q Centimes ( S Centres evt Front) Jeudi 21 décembre 1916 aÊaÊBÊmaaimtÊÊtmtÊtx=^B^sxÊÊÊiÊÊtmiii !■ iinstw—fj^ 23e ANNfèE — Série nouvel1*

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