Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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02 september 1916
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s.n. 1916, 02 September. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 07 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/cc0tq5sc3m/
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.ô® AIXNt,E — Série nouvelle.—H° 664 Samedi 2 Septembre 1916 RÉDACTION & ADMINISTRATION $t8r, rs4 di la Brarse — LS HAVRE rÉLÉPHONE :n*64 BELtGE BUREAUxT"paris • >3, fus dean-Jacques-RousseaK 33 «ONDON OFFICES 2J, PANTON STSBET leicestar Square, S. W, Mesr : fiiÛM WMl awwwwwi lO cent. I© N ° LE XXE SIÈCLE AbUNNEMIirvTs» francs 2 fr. 50 par mois • . 7 fr. 50 par tvjmastra Angleterre.. Z sh. 6 d. par mois » ., ? sh. 8 d. par trimestr* Autres pays. S fr. — par mois » . 9fr. — par trimeatra PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration in Joursa! • Les petites annonces sont également reçue* à la Société Suroptesaî ôe Publicité, lit, rue de la Victoire, Paru, eut en a le monopole pour Paris. S cent, au front Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris Allemagne,Autriche&ltalie 1 «i Kt La lettre suivante a été écrite avant que ntalie eût déclaré la guerre à l'Allemagne. €n verra que ce grave événement n'a fait que confirmer l'avis exprimé par notre correspondant au. sujet des sentiments du ipeuple italien à l'égard de l'empire, des •lîohenzollern ; , Florence, le 26 août 1916. Les conditions dans lesquelles nos armées et îles armées russes remportent des succès sur les soldats de François-Joseph tendent à modifier notre façon d'envisager quel sort le prochain traité de paix devra réserver aux Etats des Habsbourg. yous: le savez, pendant les mois qui précédèrent immédiatement cette guerre ou, qui suiviren tnotre entrée en campagne, 1 immense majorité de mes compatriotes ne ressentait, qu'hostilité contre 1 Autriche et ( refusait d'admettre qu'elle pût survivre à la défaite. Pendant des siècJes, le gouvernement de '"Vienne n'a-t-il pas mis tout en œuvre pour nous maintenir sous sa domination — et quelle domination ! — nous qui différons \ tant de ses autres sujets par notre langue, nc?s sentiments, nos intérêts et nos idées ? Ne tyrannise-t-il pas encore aujourd'hui, à Trente, à Trieste, en Istrie et en Daim a lie, dss milliers d'hommes de notre culture et de notre gang ? Le ministre Sonnino, dont • vous connaissez la prudence consommée, a jugé qu'il n'exagérait pas en déclarant que >sa poétique vise à notre destruction, la destruction de notre nationalité et de notre civilisation.A ces raisons d'une haine vigqureuse et sacrée, s'ajoutait chez plusieurs le désir d'atteindre ce qu'il croyaient — oh ! les simples ! — une des forces, du monarchisme et du cléricalisme en Europe. Or,'nous constatons de plus en plus que l'Autriche n'est pas le principal ennemi que nous devons vaincre pour achever notre 'unité nationale, libérer notre économie, dominer l'Adriatique et sauvegarder la liberté de notre expansion dans le proche Orient. Ses efforts contre nous n'ont de réelle, vi-rgueur que parce, que l'Allemagne lui .insuffle ses énergies, lui fournit généraux, soldats, diplomates, financiers, organise et exploité ses ressources. N'a-t-on pas annoncé récemment encore que des ingénieurs militaires avaien tété dépêchés de Derlin pour diriger la défense de Tiieste'? Rencontre -fortuite ou bons offices "d'allié ? ."Eh ! non. Les publicistes allemands et les hommes d'Etat allemands l'ont déclaré sans détours. «< Toucher à Trieste, c'est, toucher à l'é^ée de l'Allemagne », « Trieste est un des poumons de l'Allemagne »,. conquérir Trieste, «'est priver l'Allemagne d'un débouché indispensable vers l'Adriatique, la. Méditerranée, le canal de Suez et l'Asie lointaine. S! * f l ' Pour profiter de notre victoire et conserver Trieste, il ne nous servira de rien de parler d'irrédentisme, de justice internatio-•nale, de principe des nationalistés. Nous -devrons être forts, très forts, plus forts que «eux qui voudront nous lu reprendre, au premier rang desquels se trouve l'Allemagne.Nous ne pouvons donc'envisager sans an-Sgoaisse que :i-'Altema.gné conserve une, influence durable et profonde sur les populations auxquelles commandent les H ah s- . bourg, qu'eue pxécute lçs -conventions politiques, économiques et militaires qu elle met actuellement tant d'habileté et de hâte •à conclure avec elles, car elle grouperait Sous 1a. direction de la Prusse environ cent vingt millions d'hommes. . Nous sommes à peine moins inquiets en 'envisageant les chances qu'a l'Allemagne d'absorber les quelque dix millions dXlle-çiands détenus par l'Autriche-Hongrie, si celle-ci était démembrée. Nous commençons à nous rendre compte que l'échec de ces deux projeté, dont les chefs de l'Empire éspèrent assurément le succès, ne nous mettrait point à l'abri d'une .menace permanente et mortelle. En efiet, ^Allemagne continuerait d'être au centre de l'Europe une nation très nombreuse, homogène,' convaincue à un degré mystique de sa valeur et de son rôle dans lé monde, exaspérée par la défaite et délirante d'avoir pu lutter si longtemps contre autant de peuples confédérés. Ceux-ci l'auront vaincue cette fois, niais se coaliseront-ils de nouveau et retroUvèront-ils le même bonheur ? Nous ne pourrons soustraire des forces importantes à notre défense, maritime et terrestre' et les mettre au service de nos producteurs et de nos penseurs dans le pays dont nous recherchons les richesses et auxquels nous voulons faire connaître les gloires de l'Italie, que si les victoires de nos armées et les négociations de nos hommes d'Etat produisent un affaiblissement considérable de l'Allemagne. Quelques-uns d'entre nous croient que l'on obtiendra ce résultat en imposant à l'Allemagne 'le désarmement et en établissant dans ses principales villes une armée d'occupation permanente. Le professeur Maf-feo Pantaleoni vient d'exposer avec quelque détail cetle politique dans » la Vita ita-3a na » ;n° du 15 août). Ils ne se doutent pas semble-t-il, des difficultés budgétaires et politiques inséparables de la constitution et du maintien d'un pareil corps. D'autres éspèrent qu'il sera possible de soustraire l'Autrichc-Hongrie à l'hégémonie de l'Allemagne, de la dédommager au Nord des amoindrissements de territoires que nous et les Serbes exigerons d'elle au Sud, de la contraindre à rechercher son développement par Hambourg et le Rhin, de la mettre 'ainsi en antagonisme avec la Prusse. On n'a pas été peu surpris des articles de M. F. Coppola, dans lesquels le rédacteur de 1' « ï'îea Nazionale » déclarait non seulement que tous les efforts pour divisep ou affaiblir l'Allemagne échoueront complètement — ce dont on ne saurait juger nu a-près expérience — mais qu'il est insensé de les faire ou. d'en souhaiter le succès. La nation germanique, a-t-il écrit. violemment séparée et violemment désireuse de se réunir, constituera au cœur de l'Eu*, rooe une formidable force de subversion ju'il est préférable de lutter contre les ef-orts que pourrait faire l'Allemagne pour reaire son unité que contre les efforts qu'elle erait pour nôus imposer son hégémonie. « S'il est vrai, écrit-il encore, que l'hégé-nonie germanique serait funeste à l'Europe, a. iorce germanique lui est nécessaire :omme élément d'équilibre et comme sauvegarde Se la liberté de tous. » Il est apparu élu cours d'une discussion entre M. F. Coppola et M. J. Bainville, de 1' « Action française », que le publiciste de 1' « Idea Nazio-:iaie » songeait, en écrivant ces lignes, au concours que notre pays pourrait trouver ians l'Allemagne, si notre intérêt, nos ambitions en Méditerranée nous mettaient, en 3onf.it aigu avec la France. Ainsi donc on nénageràit un ennertfr' formidable, et dressé tout en armes contre nous afin de s'en faire an allié dans des luttes beaucoup moins redoutables, lointaines et probablement hypothétiques ! Et 'enfin : « La force politiquement, mili-itiirement, économiquement, intellectuellement aggressive de l'Allemagne a pour l'Europe ta plus haute valeur dynamique, 3'est-à-dire de vie, surtout si l'Europe la xuubat et doit la combattre. Pourquoi ? Parce qu'elle contraint l'Europe à la défense, à la. lutte politique, milita,ire, économique, intellectuelle, elle la contraint à être orte, c'est-à-dire à vivre, elle l'empêche de » corrompre, de toucher à la stase de sécurité et de somnolence de tous les paci-îsmes et de tous les sociéli-smes putréfiants. » M. E. Corradini a fait à son collaborateur la plus nette et la plus forte des levons en lui demandant comment il pouvait Spposer *çe qu'il appelle la santé de l'Europe, à sa liberté et à son existence.- On s'est partagé sur la question de savoir si les art ides de M. F. Coppola. dont je viens de vous donner le résumé,procédaient, d'une fougue excessive, d'une sympathie cachée pour l'Allemagne ou d'une défiance ancienne ?! l'égard de 'la France. Quoi qu'en disent des gens plus ou moins bien informés, ceux qui méditent sur les conditions matérielles' et morales de la sécurité et de la graodièiur de 'î'tta'-IiLe les ont regrettés. Nous n'avons jamais dû veiller avec un plus grand soin qu'aujourd'hui h voir clair et à rie nous trnmper'ni sur les hommes, ni sur les choses, nfsur les idées. XX. . ■«» — —— £'^ppd Iss jtannes de 18 i 43 arts De towtès parts, on nous demande si le l Duvtememerit se préoccupe du sort des femmes et des enfants des' Belges qud, à raison de l'apepl des hommes de 18 à 4-0 ans, seront appelés sous les armes Nous pourrons dire que le- gouvernement est déaidé à assurer la situation des'familles des incorporés. Le ministre de l'Intérieur, M. Paul Ber-ryer, qud a cette importante question dans ses attributions, espère pouvoir faire connaître incessamment la solution arrêtée. Disons aussi, en réponse à de nombreuses lettres, que l'appel imméfSét des hommes ne s'applique qu'au premier -groupe — les hommes mariés nés après le 31 décembre 1894 et avant le 1er juillet 1898 et les célibataires nés après ie *30 juin 1886 et avant le 1er juillet 1898. Lés intéressés appartenant aux autres groupes seront, avisés, par la publication d'un arrêté royal qui précédera d'un mois au moins l'entrée au service effectif. f WAWlVVWVMiVW !VVVVVVVVVWVVVVVVVVVVl>\»VVvVVVvVV> I i ; Nos lecteurs trouveront en % 5 troisième page, toutes les % 5 nouvelles de la guerre et les î | dépêches de ladernihre heure ? fcVWVtlWW YW WVWWV VWWi *VWW 'WWW VWfVY WVV1 fj'HIÉn fe K SOlÈfS fliiisifls il nions »0«—■— Notre confrère Gérard Harry y applaudit dans le « Petit Journal (n° du :J8 août) en un excellent ' article que nous sommes heureux de rôproduire ici : « A l'occasion d'un récent séjour dans une station balnéaire, j'ai pu, .de « visu et auditu ». constater un des heureux effets de cette atroce guerre — qui nous devait bien quelque com pensation. Un groupe dont je faisais partie avait convié a une petite fétc des soldats belges en convalescence au bord de la mer. il y avait, dans le nombre, des Flamands dos deux Flandres, du Umbourg,- d'Anvers et des Wallons de Liège, de Cbarleroi, du Borinage: Quelle entente, désormais, entre ces frères qui,avant août 191-i, éprouvaient un si réciproque éloignement inspiré par la différence lingustirjue et des préjugés de race, à eux suscités par quelques fanatiques partiru-fer'isles !... Ils conversaient, sentr'aidaient, s'amusaient ensemble au point que, à l'accent prêt, on eut dit des. concitoyens d'une même ville ou d'un même village élevés en commun dès le berceau. Au contact des Wallons, la plupart des Fia' mands ont appris assez de français pour s'j débrouiller à l'aise ; maint Wallon 'qui, « pour un empire, n'eût jadis daigné s'essayer au langage des Flamands », le baragouine, désormais, avec joie, pour mieux fraterniser avec ses compatriotes d'Ypres, de Courtrai, de Genck. Tous, sur les champs d'iiéroïsme, se sont reconnus de la'même mère, dans l'identité de leurs sentiments, de leur idéal, de leur exécration pour l'ennemi. Les' Boches, qui, en Belgique, s'évertuent vainement-a'ravive,-, a léur profit, le superficiel conflit classique d'antan, ne soupçonnent pas que, si même ils y réussissaient à moitié. leur œuvre de discorde serait destinée à s'écrouler comme un château de caries au spectacle de nos soldats de la Wallonie et de^ Flan, dres. rentrant bras dessus bras dessous dans la patrie libérée, avec' la' radieuse' conscience devoir dû la victoire à leur absolue union dans la r>nur la mène» COlTlTnïînir» Que pourra faire Hindenburg? Sur tous les fronts, — ou plutôt sur le f rouit unique de l'Europe, — c'est la veillée des armes. Ou: nous nous trompons fort, ou après la pause de repos qu'imposait l'effort fourni, nous assisterons aux chocs les plus formidables de cette guerre formidable. La Somme, malgré l'ampleur de la lutte déjà livrée sur ses rives, ne sera plus, au regard de la bataille de demain, qu'un épisode. Les Italiens repartiront à l'attaque. Les vingt divisions-internationales de 'fermée Sanrail, main/tenant bien, en main, bien pourvues et sur leurs positions de départ, vont foncer contre les Bulgares, tandis que se (Mroulera, au nord, le gigantesque assaut ro&so-roumain. **. Du golfe lie Riga au Danube, c'est-à-dire sur 1,600 kilomètres de front, — calcul à vol d'oiseau, — l'armée russe et l'armée roumaine sont face à face avec les années aus-tTO-atlemandes. jGbt immense Iront peut fetre partagé, d'après la nature du sol, en cinq secteurs : 1° le secteur maritime et. fluvial du golfe de Riga et de la Dwina; 2° le secteur lacustre, de Dwins'k au Pripet; 3° le secteur marécageux du Pripet; 4° le secteur des plaines de la Volhynie et de la Galic-ie; 5° le secteur montagneux des Carpathes et de la Transylvanie. Ce Iront est à peu près reetilâgiie, sauf dans le secteur roumain qui forme un crochet vers l'ouest. D'après les probabilités stratégiques, Russes et Roumains pourraient bien entreprendre tro-is mouvements destinés à « manœuvrer » ce front, à le refouler et, si possible, à le rompre. Le premier de ces mou vememts aurait pour théâtre les deux pre-mfiiérs secteurs et pour agent d'exécution l'armée du général Roussky (ancienne armée Kouropatkine). On voit, fort bien cette armée Roussky agissant par les ailes, l'aile droits ayant pour base la position de la Dwina et pour point général de direction ■{'étoile des routes de Miti-vn, TV}-» gawéhe agissant contre Baranovitchi. Le deuxième de cc-s mouvements ne serait que la conti-nuat.ion rie celui qui fut si-heureusement entrepris au, diéîbut" de juin par le général Broussïtow : l'aive droite dç- cette armée marchant sur Kovel, l'aile gauche sur Lern-harg. La réussite du1 -mouvein.eâit, Rousôky •'•t du inouiveitienj, BrousSilow, sans compter le bénéfice du recul imposé à l'ennemi, pourrait iWbfp pour eonséquence la rupture du front ennemi, en deux tronçons et la séparation touil, au moins momentanée dn gros des armées allemandes (nord dii Pripet.) d'avec le gros dtes armées autrichiennes -(sud du Pripet). Le troisième mouvement est déjà esquissé par les faits : il a pour acteurs, d'une part, l'armce russe du général Letcliitsiky, d'autre part l'armée roumaine. L'armée Let-chiitsky dans les Carpathes du stnd a atteint la frontière hongroise et a rendu très précaires, sinon impossibles, les communications directes entre les Austro-Allemands de von Bothmer qui couvrent au. sud Lemberg et l'armée de .von Kœwess qui s'efforce de barrer les passes des montagnes vers la. Hongrie. D'autre -part,, les Roumains-, — sinon le gros de leurs divisions, du moins leurs troupes dfe couverture, — ont pénétré en. Transylvanie par tous les débouchés des monts et ont refoulé devan-f «nx les quelques éléments autrichiens, fort probablement de médiocre valeur, qui leur étaient opposés. * -it ik Que fera 3e maréchal Hinëen'ourg dans un tel péril et devant une pareille menace ? Résister passivement sur tout le front d'Europe, c'est s'exposer, sinon à être vaincu partout, du moins à être vaincu quelque part, et une maille rompue emipo-r-teirait tout Fouwa^e si péniblement tisse par l'ennemi. Il lui faudra donc attaquer sur l'un ou l'autre point. Quel point choisira-t-il ? Il "semble vraisemblable que le maréchal yon HTndanbiurg, qui connaît bien le front oriental et fort peu le front de France, s'en prendra de préférence au front" où sa manœuvre pourra être plus tôt conçue sinon plus tôt executée. Mais avec quel is~ forces manoeuvrera-t-il et où les ira-t-il prendre- ? Evidiemiment il les ira prendre sur le front où il se formera à lia défensive, c'est-à-dire sur le front de France. Nous gageons bien que les Alliés ne luj -laisseront pas prélever des divisions en France sans tirer immédiatement die cet affaiblissement tout 'e parti imaginable. Von Hindenburg le sait mieux que personne et, c'est pourquoi d'aucuns vont déjà jusqu'à croire que l'ennemi songerait, à raccourcir son-; front occidental. Nous ne croyons p-as, pour notre part, que les Allemands en soient déjà rédi.'ls à oeM.° extrémité, mais qu'ils en soient bientôt réduits aux expédients cela nous parait certain.Paul GRQKAERT. DÉJEUNONS EN ATTENDANT... Le président du Conseil roumain, est un homme de sahg-froid que rien ne trouble et qui cbnnaît l'à-propos. On raconte que dernièrement, recevant'à déjeuner les diplomates accrédités à Bucarest, le ministre d'Allemagne, se faisait attendre, avec le sans^êne qui caractérise sa racé. Il en résultait un certain malaise parmi les invités, qui se demandaient ce que signifiait ce retard. Pour un peu, on aurait parodié le mot de Talleyrand : « Quelle raison a-t-il d'être malade ? » Alors, M. Bratiano dit en souriant : — Messieurs, je propose qu'on se mette à table, parce que, en déjeunant, nous pourrons attendre M. le ministre .d'.yilemagne, tandis'qu'en l'attendant nous ne 'déjeunons pais ! . La glace était rompue et l'on se mit à table fort gaiement. Un portefeuille appartenant au .soldat belge Emile V::. a ctë trouvé dimanche, au ISa'vre, près du Rotid-Point. Le propriétaire^ peut le féclamer à 'l'atelier du Hàvre- .loir. il. rue de la Bourse.. Notre armée " EN PARLER, c'est légitimer l'admiration " " LA VOIR A L'ŒUVRE, c'est ïaimer " écrit un grand journal parisien : Dans le « Temps » du 1er septembre, M. Gabriel Alphaud raconte une visite qu'il vient de faire a l'armée, belge et dont il revient plein d'enthousiasme : ■i Excellemment équipées, admirablement entraînées, ses divisions d'armée ont chacune, écrit notre distingué confrère, leurs contingents complets dirifan férié, iiiurs compagnies de mitrailleuses, leur cavalerie, leurs groupes d'artillerie lourde et légère, leurs paie» d'aviation et du génie, leurs quartiers généraux. C'est une armée fraîche, assouplie, ^puissante, infiniment supérieure à' la première. Sur celle-ci pesaient de longues années dé paix, la préoccupation de vivre sans incidents au milieu de Voisins redoutables. Des chefs e;t des héros la composaient, on l'a bien vu à Liège, à Haelen, sur l'Yser ; mais elle n'était pas une véritable institution militaire. Elle avait le goût de l'indépendance ; elle n'avait pas l'esprit de.guerre. La nouvelle armée est au contraire née de la guerre, dans le délabrement. de la patrie et, l'amertume de l'exil. Le souffle qui magnifiquement, l'anime rappelle celui qui en 1789'jetait d'un bond aux plaines de Vaimy les soldats de la France qu'irritait la brutale intervention du duc de Brunswick. Elle est une armée de métier, endurcie, passionnée, laborieuse. Mûre pour l'offensive, ambitieuse de \aincre, elle a forgé dans 1-e silence, elle possède aujourd'hui" les armes, toutes les armes qui libèrent' les cités captives et- changent les destins d'un pays. En parler, c'est légitimer l'admiration." La voir à l'œuvre, c'est l'aimer. » Et voi-ci'ce que M. Alphaud a vu : « J'usqu'aux tranchées, c'est un fourmi 1-iemem, d anuormes, une ruche militaire en pleine activité, il 11 y a pas d'armée a l en-U'ainemeiri qui u-à?uiijé autant, depuis un an, que l'aniuée belge. La raison, est qu'elle a constamment/ vécu sous le canon de f ennemi ; qu'.eile a chaque jour expérimenté s>ur la figue de iéu les enseignements no-u-. veaux et ia tactique appropriée ; que chaque jour au&si,.fiUe .a-compris, a an s, ses avant-postes at ses, secteurs de premiere ligne, ce qu'il y avait à modifier, à perfectionner, a réaliser. Ainsi, incessamment, du camp d'instruction à la tranchée, le progrès a été une sorte de mouvement alternatif,. croissant et perpétuel. Les contingents de l'armée britannique ou dé l'armée lirançaise ont à l'arrière des hases assez éloignées du front ; dans ces bases, où 11e s'entendent plus le roulement de l'artillerie et le bruit de la mousqueterie, l'ancienne vie de garnison- reprend quelquefois ses droits. * De pius. Français et Anglais ont leur patrie pour se distraire et pour se détendre. Les soldats belges, sur l'étroite bande de terre ou ils- vivent, n'ont plus rien derrière eux de leur pays ; il leur est juste resté assez de place pour y mourir ou pour y prendre jarret tendu, âme tendue plus encore, l'élan libérateur. C'est de cette tension permanente, de cette énergie du cœur et de Cette ytgil r.rce d-c l'esprit qu'est faite leur nouvelle éducation militaire. Les officiers français, qui les voient chaque jour à l'œuvre, considèrent que les divisions belges sont à la hauteur des bonnes divisions françaises. Le, soldat belge a dans la défensive des qualités de sang-froid et de résistance extraordinaires, dans l'offensive do merveilleuses qualités de ruse et d'audace à la fois. Récemment, à l'aube, dans les environs de Dixmude, près du boyau terrible où 1 e^t interdit de se montrer sans être tué et qu'on appelle le « boyau de la Mort », des guetteurs veillent, appuyés par un petit poste. Par voie d'eau, sur un de ces petits radeaux qui glissent sur les canaux minuscules masqués par les ajoncs, la corvée de ravitaillement arrive. Tout à coup, une avalanche de projectiles allemands s'abat sur la zone des guetteurs ; obus de tous calibres, obus asphyxiants, qui mettent au ras du sol. leur nuage gris vert • bombes de tranchées noires et longues, qui éclatent eu" touchant la terre ; crapouilJots qui brinquebalant dans-.l'air comme des bouteilles et qui frappent 'traîtreusement à l'endroit imprévu torpilles si énormes -et si rapides qu'elles défoncent l'abri le plus solide et mêlent dans.une bouillie informe les poutrelles, les ciments et les.corns déchiquetés. Les çuelques mètres carrés autour du petit poste belge sont bientôt un enfer :. la moitié des hommes sont tués ou écrasés: stoïquement, les autres' attendent, le, fusil à la main. Soudain, le bombardement Cesse, et des tranchées allemandes, une demi-compagnie s'élance à. l'assaut,.sûre de n'é-prou-ver aucune résistance. Des ruines de leur abri, un caporal et deux soldats' belges surfissent. Ils tirent si vite et si juste que l'ennemi s'arrête, slupéfait de ses propres morts. Cependant, un grand diable d'officier allemand, suivi de cinq de ses hommes, saute sur le poste. Un corps-à-corps sauvage s'engage. Frappé en pleine poitrine, l'officier tombe ". deux de ceux qui l'accompa.smen.t 'sont'cloués chacun à un des <-.r>cs de l'abri d'un coup de baïonnette. Un Belse est-tué • mais il ne reste bientôt aucun APemand en vie. Comme la tranchée est encombrée, le caporal belge prend a bout de bras le corps.-de l'officier allemand et le jette'par-dessus le parapet. Il n'en faut nus Plus pour mettre en fuite les antres, qui se préparaient à reioipdre leur officier et qui, le voyant mort, détalent au plus vite. s!: -M Un autre matin, le long de l'Yser, dans la, brume orooiçe, deux radçaux se détachent de la berge,- glissent sur la rivière, puis atteignent la rive droite. Du fait du brouillard, les Allemands n'ont rien vu. Dix Belles, 'commandés • par un officier,' sont maintenant tanis dans l'angle dange-, reux battu par les mitrailleuses. Ils rampent pendant quelques mètres sans un bruit, sans un souffle. Soudain, dans un déclic précis et instantané, ils se précipitent, grenades en main, dans la tranchée ennemie., Deux minutes s'écoulent, et du milieu d'une vipgtaine de cadavres, les soldats belges, sans un blessé, ramènent jusqu'à leurs petits radeaux les mitrailleuses allemandes. L'adversaire n'est encore î.n-foimé de rien qu'ils sont tous en sûreté. Gabriel Aîphaud. LA BELGIQUE ET SES ALLIÉS 5>0« Les fisitatiiis à pmi bei|e à l'Italie si à la iyifiis A la nouvelle de la déclaration de guerre de l'Italie à l'Allemagne et de l'entrée en guerre de la Roumanie- à côté des A'iiiés, M. de- Bnxiuevi'lle, ministre de la Guerre et chef du Cabinet, a envoyé les deux télégrammes suivants à Rome et à Bucatest : A Son Ercellence. Monsieur BoseUi, Président du Conseil, Rome. Au moment où, l'Italie déclare la guerre à l'Allemagne et se dresse ainsi contre la nation qui nous a attaqués au mépris des traités, je tiens à saluer l'armée et le peuple italiens et à dire à Votre Excellence combien la fraternité de nos armes répond aux sentiments qui animent la nation belge. La sympathie chaleureuse que notre cause a rencontrée d ans les cœurs italiens a été pour nous, depuis le début de la guerre,, d'un puissant réconfort. (S.) Broquevit.le. » « A Son Excellence Monsieur Bratiano, Président du Conseil, Bucarest. Au, moment où la nation roumaine se joint à nous et nous donne, au plus fort de la lutte, le concours de ses forces pour réaliser ses hautes destinées, je tiens à exprimer à Votre Excellence combien la nation belge comprend la solidarité des petits Etalt dans la grande tourmente et se réjouit /le ' voir ,wi 'peuple petit par le nombre, mais gran'd par son courage, lutter avec elle contre l'ennemi commun. (S.) BROQUEVILLE. » Les sfiatlies i Brésil leur la Mm *û« UN MESSAGE DU PARLEMENT BELGE AU CONGRÈS BRÉSiUEN 1,'Agencia a, me ricana annonce que les députés de Namur et de Gand, MM. Mélot et Buysse, charges d'tine miss-son au Brésii, sont arrivés à Rio-de-Janeiro mercredi. Ils y oint reç^r un accueil chaleureux. Les deux parlementaires belg.s ont pi\ -senté au Congrès brésilien les messages du Sénat et de la Chambre des représentants de Belgique, exprimant la reconnaissance de leur pays- envers le Brésil pour l'acte historique d» 17 juillet par lequel le Congrès de ! a grande .république siud-américa ne 1 fant sienne "la rnagnifiçiue protestation du. conseiller Ruy Barbosa en faveur du- droit outragé, dans sa, conférence de- Buenos-Ayres."Après, avoir rappelé^i'aveu du chancelier allemand touchant la violation de la neutralité belge et la condamnation de cette- violation par le Pape et par de nombreux : membres de l'élite espagnole, le président de | la Chambre belge remerciait le Congrès i brésilien de sa manifestation de sympathie, (t II me tardait, écrit-il. de vous exprimer, notre admiration et notre reconnaissance. Pour vous en porter le message j'ai désigné deux, rie | niss honorables collègues. MM. Buysse ef Mé-l lot, qui. franchissant l'Océan, pourront vous r dire — d'hommes à hommes — en même temps que nos félicitations, la joie que vous avez causée au -peuple belge. •Ce peuple a tout perdu de son antique héri s tage. Ses trésors sont dispersés, son sang cou!'5 Ipar mille blessures, sa liberté — le plus cher de .ses biens — est enchaînée et foulée aux pieds. Le cœur de la Belgique, ulcéré par l'injustice, a. trouvé dans vo-tre noble action une éffi- Icaoe- consolation. En reconnaissant son droit, vous avez Tonde entr£ elle et vous une fraternité idéale dont elle saura vous donner les gages après que la vic-j toire prochaine l'aura restaurée et vengée. 5 Au nom du peuple en exil qui attend ave-" j passion le jour* où il reverra ses foyers peut-j ètr ■ dévastés, I Au nom du peuple qui combai et qui s'ap-ï prête, sous fa conduite de son roi, à reconquérir le sol de ses pères, Au nom de la Belgique, gloire et merci au Brésil ! » Jk LA GUERRE AU CONGO \vee nos soldats victorieux dans l'Afrique allemande NOS RÉGIMENTS COLONIAUX REÇOIVENT DES DRAPEAUX /VVVWWtVVVVVVWVVVVV Ij«s récits de Fenveyô spécial clu -« XXe Siècle » ■ . carte ci-dessus permet de mesurer l'importance des territoires occupas par ! nos troupes. La zone hachurée, qui représente l'étendue de nos conquêtes au début du, ! mb'iS de juillet, doit être étendue de façon à englober : 1) Maria-IIilff et les alentours ; 9) udjidji et un tronçon de 100 km. de longueur de la voie ferrée ; 8) Karéma, dont le< noires- fe sont emparés par un débarquement ; 4) une zone d'importance indéterminée qui s'étend dans là direction de la ville de Tabora, vers laquelle marchent plusieurs de nos colonnes. ' Nous continuons la publication aes noies que nous adresse de l'Afrique allemande noire excellent ami et collaborateur Ernest, tlenûàn. On lira certainement avec intérêt les détails qu'il nous donne sur les brillâmes opérations qui'font admirer du monde entier l'héroïsme de nos soldats et la valeur de leurs chefs : mai 191G. ' La guerre a amené forcément la réorga-j nis-afo-n de la Force publique qui était à L 0VU.UÎ8 UrJHllS JJUUOPCUU.O aiun-^o U.u> uujv» de laquelle les opinions les plus_ divergentes avaient cours. Les réalités départagèrent avec leurs exigences inéluctables ceux dont les avis appuyés d'arguments plausibles faisaient l'objet de rapports nombreux autant que contradictoires. A ce point de vue ._ comme à d'autres, coloniaux et nationaux -- l'effroyable secousse que noug avons reçue et dont nous continuons a subir lés e'iïets* n'aura pas été inutile... Mais c'est là un sujet qui sort du cadre

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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